It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
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hear me, i'm gonna touch the stars.

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MessageSujet: hear me, i'm gonna touch the stars. hear me, i'm gonna touch the stars. EmptyMer 18 Juil - 11:58

La salle se vidait peu à peu, sûrement dû à l’heure tardive. Rare était ceux qui restaient longuement assis, l’arrière-train vissé sur une chaise, la tête enfouie dans un ou deux (voire plus, pour certains) bouquins. L’air détaché, elle ne faisait pas –ou plus– attention aux individus qui passèrent derrière elle. Concentrée dans sa lecture, elle s’abreuvait des mots qui captèrent son attention. Chaque mot, chaque phrase, chaque expression semblait avoir une signification éminente. Les mots n’étaient pas que des mots. Ils étaient aussi, souvent peut-être, des maux. Une arme pacifique contre les plus forts. Cela, elle l’avait appris là-bas. Les mots étaient fins, subtiles, remplis d’un sens particulier. Elle aussi, un jour, elle militera pour son pays, pour son peuple de cette façon. Non, en fait… jamais elle n’avait rêvé d’écrire. Stylo à la main, Hafsa étudiait longuement un passage de ce livre. Sûrement un devoir pour l’un de ces cours. L’espoir fait vivre passionnément, disait la plume de George Orwell. L’espoir. Pouvait-il y en avoir encore dans notre société actuelle ? Peu importe d’où l’on venait, où l’on vivait, y avait-il encore un brin d’espoir ? Tu trimes toute la journée pour ramener de maudites pièces à la maison, tu trimes toute la journée à te faire entendre. A faire entendre ta voix. C’est partout pareil. La loi du plus fort. La loi du plus faible n’existe pas, elle n’existe nulle part… ou peut-être dans son utopie. Cette utopie qui s’était dessiné dans son frêle esprit. Non, elle n’était pas rêveuse. Ni utopiste, ni rien de tout cela. Ca ? C’était ce que les gens disaient d’elle. Non, pas ici, à New-York. Mais là-bas, dans son petit village. Peut-être avaient-ils raison. Peut-être était-ce qu’elle était. Une rêveuse, une utopiste. Une gamine qui ne voulait pas être comme les autres, qui ne voulait pas être désillusionnée avant l’âge. Une main se déposa sur son épaule. A cet instant précis, elle tressaillit doucement. Sûrement de peur, ou de surprise, ou peut-être un méli-mélo des deux. La main posée sur son livre, elle leva doucement la tête. Portant son regard vers l’élément perturbateur. « Je savais que je te trouverai là. » venait de lui dire cette voix familière. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Lui, c’était Bobby. Un ami… enfin c’était bien comme cela une personne avec qui on s’entendait bien et avec qui on aimait passer beaucoup de temps, n’est-ce pas ? Un ami, c’est bien cela la définition de ce mot ? Hafsa hocha la tête doucement, refermant son livre et rangeant ses affaires. Elle se saisit de la bretelle de son sac à dos has-been, un vieux sac qui avait sûrement dû traverser les années (voire un demi-siècle). Un sac kitch, vieilli, usé. Elle suivit son ami du regard avant d’emboiter son pas.

Une fois sortie, Hafsa regarda sa montre flik flak, il était un peu plus de dix-huit heures passée. L’un à côté de l’autre, les deux jeunes gens marchèrent, sillonnant les rues. « J’ai faim… » dit-elle d’un murmure presque honteux. Sa voix venait de briser ce fort silence qui s’était installé entre eux. Alors elle chercha dans la poche de sa veste quelques pièces. Elle chercha, chercha, mais en vain. Ce qu’elle trouva, ce n’était qu’un trou. Un de plus. Si elle avait la foi en rentrant, peut-être qu’elle le recoudra. Mais pour cela, fallait-il encore avoir un fil et une aiguille. Elle soupira, avant de sortir de petites pièces. Deux toutes petites pièces. Elle les déposa dans la paume de sa main. Calculant la maudite somme. Dix centimes. Elle soupira une nouvelle fois. « Une idée, Bobby les bons tuyaux ? » lui demanda-t-elle alors. Un doux sourire amusé se dessina alors sur ses lèvres.
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MessageSujet: Re: hear me, i'm gonna touch the stars. hear me, i'm gonna touch the stars. EmptyDim 22 Juil - 23:44

Bobby attendit que sa clope se consume jusqu'au filtre, se brûlant la gorge en aspirant la fumée, puis il la jeta sur un coin du trottoir tout en poussant un long soupir. Ses clopes il les comptait, il les comptait et il les savourait toutes. La vie était chère à New York, bien différente de son expérience sur les routes paumées de Etats-Unis, là où il parvenait toujours à quémander une cigarette ou deux à des connaissances de passage. Depuis qu'il était à New York, il avait beaucoup plus de mal à trouver des âmes charitables et il était forcé de se ruiner pour se payer un paquet. Son cousin fumait peu, voire presque jamais, et de toute manière il était hors de question qu'il aille chiper des bâtons de nicotines dans les affaires de Lynch. Il créchait déjà chez lui, à Broadway, gratuitement, et ça suffisait. Il ne voulait pas en plus profiter de son argent, c'était contraire à ses principes. Alors il se débrouillait. Il faisait griller chaque clope comme si c'était la dernière, comme si c'était la récompense après un long combat. Combat pour se détruire les poumons, soit dit en passant. Bobby leva les yeux, puis monta les quelques marches qui le séparaient de l'entrée de la bibliothèque. C'était la seule bibliothèque de New York qu'il fréquentait, pourtant il avait l'embarras du choix en restant à Manhattan. Mais à vrai dire, ici, c'était la seule bibliothèque de New York où il pouvait trouver un livre sans se perdre, et ça, c'était appréciable quand on avait le sens d'orientation de Bobby Greenwalt. Il avait horreur des espaces trop vastes, et il aimait cette bibliothèque pour sa taille, mais aussi pour la qualité des ouvrages qu'on y trouvait. Ça n'avait rien de moderne, ce n'était pas non plus très fréquenté. Un peu vieillot, un peu obscur, des livres qui sentent le renfermé et des vieilles tables en bois, tout ce qui plaisait à Bobby en somme. Et puis, il y avait Hafsa. Hafsa, c'était une fille un peu étrange, un peu comme lui en fait. Elle aimait lire, mais pas superficiellement, elle aimait lire, sentir les mots et les faire ressentir, et c'était sûrement pour ça que Bobby l'appréciait autant. Il venait de plus en plus souvent, ici dans le Queens, il s'arrêtait là quelques heures avec Hafsa dès qu'ils en avaient le temps. Bien que ces moments soient peu fréquents, Bobby les affectionnait tout particulièrement. Et ce soir-là, il savait qu'elle était là. Elle était toujours là, à cette heure le vendredi soir. D'habitude il venait plus tôt, mais depuis une semaine il avait commencé à travailler pour se faire un peu d'argent et ça devenait difficile de venir bouquiner si loin de son lieu de travail. Mais là il avait fini tôt. Ayant passé la porte d'entrée, il traversa les allées d'un pas déterminé, atteignant une petite table au fond, et il remarqua tout de suite la frêle silhouette de son amie. Posant la main sur son épaule, il murmura « Je savais que je te trouverai là. » Et Hafsa se retourna, lui adressant un léger sourire, mais Bobby ne changea pas d'expression, toujours fidèle à sa façade froide et neutre qu'il arborait nuit et jour. Elle se leva, et Bobby constata que la bibliothèque était presque vide. Il était temps de partir, histoire de ne pas se faire mettre dehors, ce qui n'avait rien de très plaisant. Bobby prit la direction de la sortie et fut bientôt rattrapé par la jeune femme. Is ne savait pas où ils allaient mais en tout cas, il n'avait pas envie de la laisser tout de suite.

Ils erraient, c'était le cas de le dire. Bobby ne savait pas trop où ils étaient, mais il s'en foutait, il avait envie de marcher, il aimait la présence d'Hafsa et ça lui suffisait. Mais visiblement, Hafsa, elle, n'était pas suffisamment comblée par cela. Elle avait faim, et elle l'exprima à son ami, qui l'observa silencieusement alors qu'elle fouillait dans ses poches. Visiblement la recherche s'avéra peu fructueuse, et Bobby constata qu'elle n'avait que quelques centimes. « Une idée, Bobby les bons tuyaux ? » lança-t-elle, ce qui amusa Bobby. Il arqua un sourcil en la regardant, puis répondit « Je pense qu'on peut largement se payer un bon resto avec ça, tu crois pas ? » et il désigna les quelques pièces de son menton, avant de réfléchir plus sérieusement. Ils marchaient et Bobby balayait les commerces du regard en se disant qu'ils étaient bien trop pauvres pour ça. Puis il lui vint à l'esprit que le Travers Park n'était pas très loin, et qu'il y avait toujours des marchands de hot-dog ambulant dans le coin. Bobby n'avait pas des masses d'argent sur lui mais il avait au moins assez pour leur payer de quoi manger. Il se décida à exposer son idée à Hafsa « Si on marche jusqu'à Travers Park, je crois qu'on peut trouver de quoi manger. Et avec mon salaire de boniche, je peux t'offrir un truc exceptionnel. Du genre... un hot-dog. Ca te tente ? »
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MessageSujet: Re: hear me, i'm gonna touch the stars. hear me, i'm gonna touch the stars. EmptyMer 25 Juil - 22:21

Pourquoi. Pourquoi s’entacher à exprimer de quelconque banalité, pourquoi parler ? Parler pour ne rien dire la plupart du temps, parler de ses soucis, parler de la pluie et du beau temps, comme ils le disent tous. A cause du silence ? A cause de cela ? Sûrement. Pour certains, le silence fait peur, angoisse, terrorise peut-être bien. Le silence était de suite perçu comme signe de mal être. Tu ne parles ? C’est que tu ne vas pas bien, c’est ainsi que cela fonctionnait ici. On est tous pareil. Tous, sauf eux. Eux, Bobby et Hafsa. Pour eux, silence était signe de tranquillité, peut-être bien de complicité aussi. Dans la bulle d’Hafsa, le bruit était synonyme de crainte, de douleur, de plaie, de violence. La violence, vous connaissez ça vous ? Non, je ne vous parle pas de votre précieux portable qui vient de vous être fait chouraver par un petit gars bien plus malin que vous. La violence, celle qui fait saigner. Saigner des corps et des cœurs. Celle qui vous fait hurler au désespoir. Ô désespoir. Ô grand désespoir. Cette violence qui peut scinder à l’aide d’armes deux peuples, deux communautés en deux. Cette violence qu’elle a connue. Le bruit, les paroles. Etrangement, tout cela lui rappelait cela. Paradoxe de l’histoire, ce fut elle qui prit la parole. Comme si elle avait cette foutue impression de devoir prendre les armes. Elle usa de sa voix, un brin cassée. Elle avait faim. Bobby aurait pu le deviner de lui-même. Le ventre de la jeune fille criait douloureusement la faim, appelant quelques maigres denrées. Elle s’était tournée vers son compagnon de route, lui demandant sûrement son idée astucieuse pour leur trouver de quoi manger. Ils pouvaient se payer un bon resto avec ça, avait-il dit alors en regardant la pauvre monnaie dans la paume de Hafsa. Cette dernière fronça légèrement les sourcils. Il n’était pas sérieux, n’est-ce pas, songea-t-elle alors. Il fallait être bien plus qu’utopiste pour croire qu’avec à peine dix centimes, on pouvait se payer « un bon resto » comme il le lui avait si bien. Utopiste, l’était-il ? Hafsa l’examina du coin de l’œil. Elle était légèrement septique par les paroles tenues par celui qu’elle devait désigner comme son ami. «Si on marche jusqu'à Travers Park, je crois qu'on peut trouver de quoi manger. Et avec mon salaire de boniche, je peux t'offrir un truc exceptionnel. Du genre... un hot-dog. Ca te tente ? » venait-il de lui dire. Elle haussa un sourcil. Cette idée-ci semblait déjà bien moins chimérique, moins utopique que la précédente. Un hot-dog. C’était bien un truc d’américain, ça. Ils n’y avaient qu’eux pour appeler un « plat » : chien chaud. Les seuls hot-dog qu’elle avait vu n’étaient que sur un petit écran, à la télévision. Jamais, elle n’y avait goûté. Ca avait quel goût d’ailleurs ? Les papilles gustatives s’éveillèrent de curiosité. Elle posa son regard noirâtre sur le visage de Bobby. « Un hot-dog ? » répéta-t-elle dans un anglais mâchouillé. Elle laissa sa voix en suspens, tout en continuant de marcher dans un rythme tranquille. « Enfin garde ton argent pour toi. Tu sais… si on est si malins qu’on ne le parait, on pourrait les avoir gratuitement, ces hot-dogs. ». Elle dessina un petit sourire sur ses lèvres, avant de lever légèrement la tête à hauteur de Bobby. « Parole de bougnoule, crois-moi. » conclua-t-elle.
Un clin d’œil, puis elle pressa le pas. Elle enfonça lourdement ses mains dans les poches de sa veste. Ses doigts rencontrèrent une nouvelle fois le trou et quelques poussières qui s’incrustèrent sous ses ongles. La manucure de Hafsa n’avait rien à envier, elle n’était pas jolie du tout à voir. Des doigts sales, plein de poussières, des ongles rongés. Elle tourna légèrement la tête, constatant Bobby à quelques pas d’elle. « Tu comptes te dorer la pilule là ? » répliqua-t-elle.
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MessageSujet: Re: hear me, i'm gonna touch the stars. hear me, i'm gonna touch the stars. Empty

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