bobby&cam - just about a car ...

On mange ensemble ce midi ? Au petit restau à côté de NYU ? Camille venait de recevoir ce texto d’une amie de médecine. La jeune femme était une personne assez solitaire et cette étudiante était l’une des rares qu’Alvarez appréciait vraiment. Elle était tout aussi intelligente qu’elle, et se suivaient donc assez près dans le classement. Elles aimaient bosser toutes les deux et ça fonctionnait plutôt bien. Mais c’était l’été, et les deux jeunes femmes n’avaient plus à penser de la médecine mais plutôt de se reposer, de ne faire que cela.
Camille devait donc se rendre sur Greenwich Village pour la rejoindre. Elles avaient un restaurant un peu fétiche où elles adoraient se rendre le midi, après leur matinée de cours intensifs. Vêtue d’une jolie petite robe fleurie et rehaussée de talon compensé, la jeune Camille était prête à se mettre en route.

(…)

Non je rêve, ce n’est pas possible ! Camille était au volant de sa Cooper lorsqu’elle sentit qu’elle venait de crever. Elle n’avait pas du tout besoin de cela maintenant, elle n’aimait pas arriver en retard quand elle était attendue. La jeune femme se gara vite fait sur le trottoir et sortit de sa voiture afin de voir l’ampleur des dégâts. Elle n’avait jamais crevé et elle ne savait pas vraiment si elle allait s’en sortir toute seule. Elle essayait de se souvenir des moments où elle avait vu son père changer des pneus. La douce Camille se dirigea vers le coffre de sa voiture qu’elle ouvrit et dans lequel se trouvait le pneu de rechange. Elle le prit, malgré le poids, et le posa contre la voiture. Les gens qui passaient s’en fichaient complètement de voir cette jeune femme en détresse, il fallait croire qu’elle devrait se débrouiller toute seule. Elle prit également les objets qui étaient nécessaires pour retirer le pneu crevé, et une fois en main, elle s’accroupit devant son pneu. Un homme se permis de faire une réflexion débile. Ce n’est pas de chance ça ! Non c’est bon, je n’ai pas besoin d’aide. *Connard* Vous êtes sûre ? La jeune femme tourna la tête et vit un jeune homme, celui-ci avait plutôt l’air de vouloir lui proposer son aide. Oui, enfin non ! J’en ai peut être un peu besoin. Dit elle en souriant, mais le jeune homme paraissait étrange …

Bobby quitta l'appartement de sa nouvelle patronne, Madeline, et fourra ses mains dans ses poches tout en décidant de se ballader un peu avant de rentrer chez son cousin à Broadway. Le boulot l'avait épuisé, et il avait besoin de marcher pour évacuer. Depuis quelques jours il avait été recruté à l'essai pour faire la boniche chez une gosse de riche, ce qui ne lui plaisait pas tellement à dire vrai. Mais malheureusement pour lui, ce n'était pas le moment d'être difficile car il avait besoin de se faire de l'argent, et étant donné son manque d'expérience il n'avait pas l'embarras du choix. Trouver ce job avait déjà était une sacré chance. En choisissant de recommencer une nouvelle vie à l'autre bout du pays, il avait effacé tout son passé professionnel, et avait totalement arrêté d'écrire. Le scénariste brillant qu'il avait été n'existait plus, et à présent, il se contentait de passer la serpillère dans la salle de bain d'une inconnue pour gagner un peu de fric, et ainsi ne pas totalement vivre sur le dos de son cousin, même si ce dernier était loin de manquer de quoi que ce soit. Bobby appréciait Lynch, mais il détestait le fait de squatter son appartement gratuitement. Il était arrivé ruiné, et maintenant il était temps pour lui de se remplir les poches.

Il s'éloigna de l'appartement de Madeline, aveuglé un instant par le beau soleil qui brillait ce jour là. Il marchait lentement, le regard vide, laissant vagabonder son âme désenchantée à travers les rues de Greenwich Village. Il faisait plutôt chaud aujourd'hui et Bobby retroussa les manches de sa chemise, poursuivant sa route sans vraiment savoir où il allait. Mais quelque chose attira son attention, un peu plus loin, au bord du trottoir. Une voiture était arrêtée et une silhouette fémine s'agitait à côté. Visiblement elle avait crevé. Bobby s'approcha lentement, alors que la fille, dont il ne voyait que le dos, conversait avec un autre homme. Arrivé à leur hauteur, Bobby ne capta que les derniers mots de la jeune femme «...Je n’ai pas besoin d’aide. » Il arqua un sourcil, se demandant pourquoi elle disait ça alors que ça crevait les yeux (ou le pneu, ahah) qu'elle n'allait pas s'en sortir toute seule. « Vous êtes sûre ? » lança-t-il à tout hasard, se demandant si elle avait bien conscience de ce qu'elle faisait. Visiblement elle n'avait jamais utilisé un cric, malgré tout ce n'était pas une raison de se moquer comme l'avait fait l'autre rigolo. Bobby, lui, était plutôt expert en la matière, après avoir traversé les Etats-Unis dans son vieux tas de feraille, il avait eu affaire à pas mal de réparation, dont la plupart incluaient une crevaison. C'était le prix à payer lorsqu'on prenait constamment des vieilles routes parsemées de cailloux. « Oui, enfin non ! J’en ai peut être un peu besoin. » répondit la brune, et c'est à ce moment là qu'il découvrit son visage. Il sentit un frisson lui traverser le dos, un frisson glacial qui le figea totalement. Il croisa son regard un instant mais le fuya aussitôt. C'était déroutant. Cette fille, peu importe qui elle était, c'était le portrait craché de celle qui avait été un jour sa fiancée. Emma. Pendant une seconde, il avait cru que c'était elle. Bobby cligna plusieurs fois des yeux, vraisemblablement déstabilisé. Il n'était plus sûr de vouloir rester là. Mais pour quoi passerait-il s'il l'abandonnait ici avec son pneu crevé, après lui avoir proposé son aide ? Il ne pouvait pas se permettre de faire ça. Il prit une longue inspiration, tout en évitant soigneusement son regard. C'était trop dur de la regarder, car il ne voyait qu'Emma, rien d'autre qu'Emma, et tout un tas de souvenirs lourds à porter. « Je ..Hmm, très bien, je vais vous aider. Vous avec une clef avec vous ? » balbutia-t-il, toujours aussi sonné.

Elle avait beau essayer de remettre la main sur les souvenirs de son enfance lorsque son père leur montrait comment changer des pneus, mais la jeune Camille était toujours sur les épaules de ce dernier sans se soucier des détails mécaniques alors autant dire que dans ces moments là, elle regrettait de ne pas être un homme et de s’être intéressé un minimum à ça. Mais heureusement une âme charitable acceptait bien de vouloir l’aider au lieu de lancer une remarque bidon pour bien faire comprendre qu’elle était dans la merde. Si ce dernier ne s’était pas présenté à elle, elle aurait sûrement appelé son père ou son frère Joa.

Je ..Hmm, très bien, je vais vous aider. Le jeune homme paraissait soudainement assez étrange. Il n’osait même pas regarder Camille dans les yeux, elle avait l’impression qu’il fuyait son regard, c’était assez frustrant pour la jeune femme. Vous n’êtes pas obligé de m’aider si vous n’en avez pas envie, vous savez. Elle esquissa un léger sourire. Avait elle quelque chose qui choquait sur le visage ? La connaissait il ? Camille commençait à se poser ces petites questions dans sa tête mais au final il n’avait pas l’air de vouloir partir mais bien de vouloir l’aider alors elle n’essayait pas d’en savoir plus. Peut être était ce simplement sa personnalité qui était comme ça, sauvage. Vous avec une clef avec vous ? La jeune femme réfléchissait. A vrai dire elle ne savait pas vraiment à quoi devait ressembler cette clef. Etait ce honteux de ne pas y comprendre quelque chose en mécanique ? Pour une fille, ça ne devrait pas choquer. Une clef ? Hum je ne crois pas. Enfin, à vrai dire je n’en ai aucune idée. Mais tout ce que je pensais utile au changement du pneu je l’ai mis ici. Dit elle en lui montrant les outils se trouvant devant le pneu. La jeune Camille devait paraître pour une petite bourge avec sa mini Cooper mais elle était tellement loin des petites filles pourries gâtées qu’on pouvait croiser dans toutes les rues de Manhattan.

« Vous n’êtes pas obligé de m’aider si vous n’en avez pas envie, vous savez » Et voilà, elle avait capté le malaise, si bien que Bobby se sentit frissonner, toujours aussi dérouté. Il était bien trop chamboulé pour se comporter dignement, du coup il devait sûrement passer pour un mec bizarre à agir de la sorte. Il prit une longue et profonde inspiration et parvint finalement à croiser son regard, mais cela eu l'effet qu'il redoutait. Il sentit sa poitrine se comprimer et des souvenirs l'envahir un peu plus, si bien qu'il évita de nouveau ses yeux et décida qu'il valait mieux se concentrer sur sa roue et oublier le reste. Hors de question qu'il se laisse déstabiliser aussi facilement par une fille, d'autant plus qu'il savait très bien que ce n'était pas Emma, puisque cette dernière se trouvait à l'autre bout du pays. Où était donc passée sa raison ? Il décida de lui répondre au bout de quelques secondes interminables, s’efforçant de prendre un ton déterminé « Si je n'en avais pas envie, je ne vous aurais pas proposé mon aide. » déclara-t-il, insatisfait du ton qu'il avait employé, bien trop hésitant pour paraître sincère. Mais il préféra oublier ce détail et se changer les idées. Elle avait une roue à changer, il allait s'en occuper et puis ensuite il partirait et oublierait consciencieusement cet épisode de sa vie. Il l'interrogea sur ses outils et visiblement la jeune femme n'avait pas l'air très à l'aise dans ce domaine « Une clef ? Hum je ne crois pas. Enfin, à vrai dire je n’en ai aucune idée. Mais tout ce que je pensais utile au changement du pneu je l’ai mis ici » Bobby arqua un sourcil et s'approcha pour regarder les outils qu'elle avait disposé. Certes, il y avait une clef, mais ce n'était certainement pas très judicieux de l'utiliser dans le cas précis. Il avait besoin d'un autre type de clef. Il se tourna vers elle, évitant toujours son regard, puis lança « Vous permettez que je regarde dans votre coffre ? » N'attendant pas vraiment qu'elle réponde, il s'y dirigea et fouilla un peu dans les recoins, puis au bout d'une minute il trouva son bonheur, une clef en croix qui semblait en parfait état. Il revint sur ses pas et s'accroupit devant la roue, se chargeant d'enlever l'enjoliveur de la roue crevée. « Je vais vous montrer, comme ça, si ça vous arrive à nouveau, vous n'aurez pas besoin de compter sur l'aide des abrutis comme l'autre rigolo de tout à l'heure. » lança-t-il avec son éternel cynisme, tout en plaçant la clef sur les boulons pour commencer à desserrer la roue. C'était un exploit, il avait réussi à lui parler sans avoir l'air idiot, il se surprenait lui-même ! A dire vrai c'était tout de suite plus facile lorsqu'il avait le regard posé sur la roue et pas sur son visage si … affreusement familier.

Si je n'en avais pas envie, je ne vous aurais pas proposé mon aide. Bon ça rassurait un peu la jeune femme. Elle se faisait certainement un tas de mauvaise idée. Camille, à part ses connaissances de médecine, ne fréquentait pas grand monde à l’extérieur et elle ne savait pas trop comment aborder les gens qu’elle ne connaissait pas. Ce jeune homme avait l’air assez mystérieux, et sa façon de ne pas la regarder dans les yeux la frustrait mais elle s’y ferait. Elle n’allait certainement rien dire, il lui proposait son aide, c’était vraiment rare et elle ne pouvait refuser ou se comporter d’une manière assez rude avec lui. Puis Camille n’était pas comme ça. C’est vrai. Dit-elle en souriant. D’habitude elle aurait appelé un membre de sa famille pour venir l’aider mais sans vraiment comprendre sa réaction, elle avait voulu tenter ça toute seule. Un acte vraiment débile quand on ne savait même ce qu’était une clef en croix. D’ailleurs il devait la trouver assez bête lorsqu’elle lui répondit qu’elle ne savait pas si elle en avait une. Vous permettez que je regarde dans votre coffre ? Elle n’eut pas le temps de répondre qu’il se dirigeait déjà vers son coffre. Je vous en pris. Dit-elle d’une voix assez basse. Je vais vous montrer, comme ça, si ça vous arrive à nouveau, vous n'aurez pas besoin de compter sur l'aide des abrutis comme l'autre rigolo de tout à l'heure. Il se replaçait de tel façon à changer la roue et Camille regardait par-dessus son épaule, quelque chose qui pouvait être agaçant pour certain mais apparemment ça ne l’était pas pour lui. Merci beaucoup en tout cas. J’apprécie vraiment que vous preniez de votre temps pour m’aider. Après ces paroles, Camille ne regardait plus ce que le jeune homme faisait. Ca ne vous dérange pas si j’allume la radio ? La jeune Alvarez n’attendit pas vraiment que le jeune homme réponde et elle passa la tête dans la fenêtre ouverte (le détail qu’il ne fallait pas oublier )de sa porte et appuya sur le bouton qui allumait son auto radio. Le nouveau tube de Coldplay était en train de passer et la jeune femme se posa contre sa portière et replongea ses yeux dans ce qu’était en train de faire … elle ne connaissait pas son prénom. Qui dois-je remercier ? Son esprit n’était déjà plus là, Coldplay disparaissait pour laisser place à du vieux rock. Elle n’avait aucune idée de l’interprète mais ce genre de musique la mettait dans une toute autre ambiance. (clique mon brett que j'aime tant) Camille n’était plus la même dans ces instants là, ce qui désespérait son frère quand il la voyait danser dans tout leur appartement. Elle regardait le brun et eut un petit sourire. Elle lui tendit sa main. Elle voulait danser, peut importe l’endroit, peut importe le moment, elle prier juste pour qu’il ne refuse pas de peur de paraître un peu cruche. Elle espérait d’ailleurs qu’il comprenne qu’elle voulait danser en tendant sa main. C’était certain il allait la prendre pour une folle, chose qu’elle n’était tellement pas, puisqu’au premier abord Camille était un peu asociale comme fille mais la musique pouvait faire des merveilles..

« Merci beaucoup en tout cas. J’apprécie vraiment que vous preniez de votre temps pour m’aider. » Bobby lâcha un soupir. Il ne regrettait pas de lui avoir proposé son aide, pourtant, ce qu'il faisait là était de loin l'épreuve la plus difficile qu'il avait eu à vivre depuis sont arrivée à New York. Sauf que la jeune femme ne pouvait pas le savoir. Bobby songea que c'était sûrement une fille tout à fait charmante et sympathique, mais il n'arrivait pas à la voir en tant que personne, tout ce qu'il voyait, c'était le reflet d'Emma. Il aurait aimé passer au delà, mais c'était impossible. Alors il se concentra sur sa joue, désserant un boulon en pressant sa clef avec la paume de sa main. La jeune femme avait d'abord été plutôt attentive à ce qu'il faisait, mais depuis un moment il sentait qu'elle avait détourné les yeux. « Ca ne vous dérange pas si j’allume la radio ? » lança-t-elle, et Bobby haussa les sourcils, se demandant pourquoi elle avait besoin de sa permission. Après tout c'était sa voiture, non ? Il secoua la tête horizontalement, tournant brièvement son regard vers elle sans pour autant lever les yeux vers son visage. Il constata que, de toute façon, elle avait déjà passé le bras par la vitre pour allumer la radio. Bobby ne prêta pas tellement attention à la musique qui passait, se concentrant sur l'avant dernier boulon. Mais de nouveau, la jeune femme brisa le silence. Elle avait l'air d'avoir envie de faire la conversation. Mais à dire vrai, Bobby n'était pas sûr de vouloir discuter, il avait juste envie de finir ça très vite. « Qui dois-je remercier ? » déclara-t-elle, et Bobby se demanda s'il fallait vraiment qu'il réponde à ça. «Ne me remerciez pas, je vous en prie, ça me fait plaisir de vous aider. » Bobby, ou l'art d'éviter une question directe. Il aurait pu lui dire qu'il s'appelait Bobby, mais sans vraiment savoir pourquoi, il avait préférer ne rien dire sur son identité, comme s'il se mettait en danger. A dire vrai, il était terrifé à l'idée que cette fille soit liée à Emma et qu'elle soit là pour le retrouver. C'était sûrement très idiot, mais c'était plus fort que lui. Heureusement pour Bobby, la jeune femme était déjà distraite par une vieille musique qui passait, un air de rock des années soixante, peut être plus vieux encore, en tout cas ce n'était pas récent du tout. Bobby aimait bien ce genre de musique. Il s'empêcha d'agiter la tête, terminant la première tâche qui consistait à desserrer un peu la roue. C'était entraînant, et il remarqua que la brune était plutôt dans le rythme. Bon sang ce qu'elle ressemblait à Emma quand elle faisait ça avec sa tête. Bobby frissonna. Elle venait de lui tendre la main. Elle lui tendait la main, sérieusement ? Mais qu'est ce qui lui prenait ? Il arqua un sourcil. Elle voulait danser, c'était donc ça ? Un sourire gêné s'installa sur ses lèvres - lui qui ne souriait jamais, c'était assez épatant - mais il ne prit pas sa main, la regardant pendant de longues secondes sans savoir quoi faire. Elle le prenait de court. Il était en train de changer une roue, et elle voulait danser, là comme ça, au milieu de la rue ? Elle était imprévisible. Comme Emma. Cela le fit frissonner de plus belle. « Je peux réparer beaucoup de choses, mais pas les dégâts que je fais lorsque je danse. » lança-t-il, ce qui était plutôt vrai en somme. Bobby n'était pas très doué pour cela, c'était un fait. Mais il lui attrapa la main, se relevant brutalement, et dès qu'il croisa ses yeux il fit pivoter son poignet pour la faire tourner, évitant ainsi son regard bien trop dur à soutenir. Dès qu'elle eu finit, il la fit tourner vers lui encore, puis sans la lâcher il retrouva sa position initiale près de la roue, l'attirant à côté de lui si vite qu'elle manqua de tomber. Il la rattrapa in extremis, avant de lui mettre le cric dans les mains. Il était tout retourné par ce qu'il venait de faire. Il n'en revenait pas d'avoir fait une telle chose, de lui avoir attrapé la main aussi facilement et d'être entré dans son jeu, lui qui la fuyait depuis le départ. Mais c'était trop d'émotions, il fallait qu'il se remette de tout ça, si bien qu'il poussa un long soupir avant de dire « Bon très bien ... Montrez moi ce que vous savez faire avec ce cric. » lança-t-il beaucoup plus froidement que tout à l'heure, en esquivant son regard. Sentir son visage si près du sien le déstabilisait, et fort heureusement il remarqua que son parfum était nettement différent de celui d'Emma, ce qui le détendit un peu, du moins, pour le moment.

Camille n’avait finalement pas réussis à savoir quel était son prénom. Il avait détourné la question et la jeune femme ne voulait pas être un boulet en relançant sa demande. Ne me remerciez pas, je vous en prie, ça me fait plaisir de vous aider. Camille ne lui répondit qu’avec un simple sourire. Il n’était sûrement pas du genre à vouloir rencontrer des gens. Camille n’était pas de ce genre là non plus, à cause de la médecine qui l’avait complètement tourné de sa vie sociale mais elle essayait quand même de faire des efforts grâce aux conseils que sa sœur Lily lui avait donnés. D’ailleurs la jeune Alvarez s’était étonné elle-même en proposant à l’homme dont elle ignorait le nom de danser sur cette musique rock. Elle essayait de ne pas imaginer ce qu’il pensait d’elle, elle avait agit inconsciemment mais la réponse du jeune homme la fit sourire. Je peux réparer beaucoup de choses, mais pas les dégâts que je fais lorsque je danse. Je ne pense pas être plus douée que vous alors. Dit-elle en maintenant son petit sourire. Le brun lui attrapa la main et il se leva. Leurs yeux se fixèrent mais il ne soutenu pas le regard car il la fit aussitôt tourner. Lorsqu’elle se retrouva de nouveau en face de lui, il la fit une nouvelle fois tourner et il s’accroupit, mettant fin à la danse, et en l’entrainant avec lui devant le pneu. Camille manqua de tomber par la précipitation mais il la rattrapa en posant son bras autour de sa taille. Merci monsieur X. Elle retenta une approche pour connaître son prénom en espérant que cette fois ci, ça marcherait.

Bon très bien ... Montrez moi ce que vous savez faire avec ce cric. Camille attrapa le cric et le plaça sous la voiture et se mit à lever la tête du cric sauf que la voiture ne se soulevait pas. Elle tourna la tête vers le jeune homme. Je pense que j’ai loupé un truc. Dit-elle d’un sourire innocent. Camille était une élève modèle mais que lorsque les cours l’intéressait. Un cours de mécanique ce n’était vraiment pas son truc, il fallait l’en excuser.

[je me rattraperais de cette réponse pourrie, promis ]

Bobby était vraiment persuadé, qu'une fois leur pseudo danse terminée, il se sentirait nettement mieux et pourrait souffler quelques secondes, le temps de faire le vide et d'oublier cette soudaine proximité avec la jeune femme. Déjà qu'il avait eu le malheur de tomber sur le sosie de son ex, il fallait en plus qu'il joue les cavaliers de danse ? C'était de la folie, il n'était pas capable de tout ça. Et il fut bien content lorsqu'il retrouva sa roue, songeant qu'au moins en se concentrant là-dessus il parvenait à faire abstraction de la présence de la brune. Sauf qu'il avait oublié un détail. A présent, la jeune femme était accroupie à ses côtés après s'être rattrapée in extremis en se tenant à sa taille. En fin de compte, c'était encore pire maintenant. Elle était là, tout près, et il savait que s'il tournait la tête, ne serait-ce que d'un centimètre, leurs visages se toucheraient presque. Il était en train de mourir intérieurement, et il dut faire un profond effort pour continuer de fixer la roue et rien d'autre, sans ciller. C'était de loin la chose la plus éprouvante qu'il avait eue à faire depuis qu'il avait proposé son aide. A côté de ça, changer une roue était un jeu d'enfant. « Merci monsieur X. » déclara la jeune femme, ce qui déstabilisa de nouveau Bobby. Il ne savait plus vraiment ce qu'il ressentait, de la peur, du regret, une attirance dangereuse ... Quoiqu'il en soit cette nouvelle question le prenait de court car il savait qu'il ne pouvait plus se défiler comme il l'avait fait un peu plus tôt. Il fallait qu'il dise qui il était, maintenant, il ne pouvait plus esquiver la question habilement. Il prit une longue et profonde inspiration puis lâcha « Bobby. Je m'appelle Bobby. Et je me répète mais ne me remerciez pas pour ça, ce n'est rien. » Voilà, c'était dit. Il avait réussi. Il s'était présenté, et ce avec un ton à peu près correct, ni froid, ni précipité.

Pourquoi était-elle aussi soucieuse de connaître son identité, pourquoi voulait-elle être si familière avec lui? Il n'en savait rien. Et ca l'effrayait encore plus. Pourquoi avait-il fallu qu'elle s'intéresse à lui, alors qu'elle aurait très bien pu l'ignorer et s'occuper de son côté pendant qu'il changeait la roue ? Mais il avait fallu qu'elle lui pose ces questions, qu'elle l'invite à cette espèce de danse improvisée, et Bobby n'arrivait pas à passer au dessus de ses émotions, il n'arrivait pas à reprendre ses esprits et à cacher le flot de souvenirs que cette rencontre lui procurait. Tout ce qu'il parvenait à faire, c'était se concentrer sur autre chose pour ne plus y penser, et la seule chose qu'il avait sous la main c'était cette roue. Passionnant comme distraction. Il avait même réussi à faire la conversation avec la jeune femme, tentant de lui enseigner quelques gestes de bases de mécanique. Sauf que ce n'était pas aussi concluant qu'il l'aurait cru. Elle s'acharna sur le cric sans que rien ne se passe, et Bobby l'observa silencieusement. « Je pense que j’ai loupé un truc. » finit-elle par déclarer, et Bobby répondit sèchement sans tourner les yeux vers elle « Hmm, il faut prendre la petite clef et la tourner dans ce sens-là, ce sera beaucoup plus efficace comme ça. » En même temps qu'il parlait il s'exécuta, commençant à tourner la clef qui permettait au cric de se lever et donc de lever la voiture. Arrivé à la moitié il passa le relais à la brune en espérant qu'elle serait rapide, pour pouvoir en finir avec tout cela. Elle était vraiment près, trop près de lui, et il se rendit compte que même après deux ans il n'était toujours pas guéri d'Emma, pas guéri de son passé et qu'il était terriblement faible quand il y était confronté.

c'est pas pourri du tout je t'aime

Bobby. Le jeune homme s’appelait Bobby. Finalement elle avait réussis son objectif, elle connaissait son prénom. Camille ne savait pas pourquoi elle avait tant envie de faire sa connaissance. Après tout il lui avait juste proposé son aide. Une scène normale aurait voulu que Bobby change la roue de la voiture et qu’il s’en aille sur un dernier remerciement de la jeune femme. Mais voilà, Camille avait envie de connaître ce jeune homme un peu mieux. A chaque fois qu’elle venait à parler à un inconnu, la jeune femme se rappelait les quelques mots que sa grande sœur Lily lui avait dit un jour. Tu es une personne merveilleuse Camille. Ne te ferme pas sur toi-même. Montre aux autres la personne que tu es. Car il était vrai que la médecine l’avait complètement renfermée sur elle-même et depuis qu’elle avait réussis sa deuxième année et qu’elle se rendait compte qu’elle n’avait pas tellement d’amis, elle avait envie de se donner un coup de fouet et d’agrandir son cercle de connaissances.

La victime aujourd’hui, c’était Bobby. Mais Camille n’arrivait pas du tout à le cerner. Il y avait des instants où il paraissait terriblement froid, d’autres où il avait l’air d’avoir aussi envie de la connaître. Enchantée alors Bobby. Camille. Dit-elle en souriant. Il avait beau éviter de lui demander comment elle s’appelait, la jeune femme s’était quand même présentée. C’était la moindre des choses pour elle. Puis c’est en se tournant vers lui pour lui répondre qu’elle se rendit compte à quel point ils étaient proches devant cette roue. Ca la rendit un peu mal à l’aise mais elle reposa les yeux sur le cric.

Hmm, il faut prendre la petite clef et la tourner dans ce sens-là, ce sera beaucoup plus efficace comme ça. Là ! Le revoilà qui réutilisait une voix assez froide. D’accord. Elle le regardait faire puis il lui repassa le relais encore une fois. Comme tout bon élève, Camille réussit à positionner la nouvelle roue sur l’emplacement et avec la clef en croix elle se mit à revisser les boulons. Comme quoi, elle aurait pu être plus désespérante. La jolie brune s’étonnait elle-même. Vous en pensez quoi ? Demanda t elle toute fière. Ce soir, elle appellerait son père et lui dirait qu’elle avait réussit à changer une roue. Il n’en reviendrait pas c’était certain.