Artémis fixait l’intérieur de son dressing, visiblement mécontente. Elle avait beau eu beau chercher pendant des heures, elle n’avait pas trouvé ce qu’elle voulait là-dedans. Comment était-il possible qu’elle ait autant de robe et pas une seule qui fasse l’affaire pour cette soirée ? C’était vraiment terrible. Très dramatique. Une chance que la soirée en question en soit que dans trois jours. Pour une fois qu’elle s’y prenait à l’avance pour quelque chose, ça allait pouvoir lui être utile. Elle attrapa un jean et une chemise qu’elle enfila à la hâte, passa trois ans dans la salle de bain et quitta son appartement. Elle savait exactement comment régler son problème et où aller. En plus, elle ferait d’une pierre deux coups, elle allait pouvoir malmener quelqu’un en même temps. Que demander de plus. Par contre, ça risquait de lui coûter un peu cher. Ce n’était pas le genre de choses qui l’arrêtaient en général mais là, elle avait reçu un sermon mémorable deux jours avant par son père. Elle avait même dut promettre de ne plus jeter l’argent par les fenêtres. Sauf que là, on était dans un cas d’urgence majeure.

Elle arriva bientôt devant les lieux où travaillait son styliste préféré. Sans la moindre gêne, elle entra et exigea de voir Victor. Une secrétaire tenta bien de la retenir mais ce n’était pas le genre de choses qui arrêtait la blonde. Quand elle voulait quelque chose, elle l’obtenait et elle eut vite fait de retrouver le jeune homme qui était visiblement occupée à travailler. Victor n’avait pas l’air bien heureux de la voir ici. Ca n’étonna pas beaucoup la jeune fille. Elle savait depuis bien longtemps qu’il ne l’aimait pas beaucoup (pour ne pas dire pas du tout), mais comme elle ne l’aimait pas non plus, ils étaient quittes. « Je ne dérange pas j’espère. » dit-elle, le sourire aux lèvres avant de s’assoir dans un fauteuil. Elle savait pertinemment qu’elle dérangeait mais s’en moquait complètement. Ou non, en fait, elle aimait bien cette idée. « J’aurais besoin de toi. » déclara-t-elle alors. Pas la peine de s’encombrer de politesses inutiles, autant allé droit au but tout de suite.

« Je ne dérange pas j’espère. ». Si, tu déranges. Tu déranges même beaucoup chère Artémis. Mais cela, Victor se contenta de le dire à lui-même. Il serra la mâchoire, grinçant des dents. Artémis était une personne détestable. C’était bien pour cela que Victor ne l’appréciait pas. Pas du tout. Et c’était un désamour réciproque. Comment apprécier une personne imbue d’elle-même ? Comment apprécier une personne bien trop hautaine et méprisante, comment ? C’était impossible. A moins d’être aussi détestable que cette fille. « Non. » lâcha-t-il brièvement. Bien entendu, il mentait. Bien entendu que cette saloperie dérangeait. Mais s’il lui avait dit la vérité, elle aurait tapé un scandale de diva ou de drama queen. Puis elle précisa qu’elle avait besoin de lui. Le jeune homme arqua un sourcil, se demandant bien ce qu’elle lui voulait. Sûrement une robe authentique pour pouvoir se pavaner à l’une de ces soirées mondaines. Victor fit quelques pas et s’approcha de son bureau. « Je vous écoute… ». Vouvoiement. Il n’allait quand même pas tutoyer une personne détestable de la pire espèce quand même. Victor lui lança un regard, attendant une réponse de la part de la dénommée Artémis. Cette dernière était installée en tailleur sur l’une des chaises qui meublaient le bureau.

Et ce fut à cet instant précis que Jillian décida de faire son apparition. La jeune femme au seuil de la porte regarda sans un mot, et très surprise par cette visite surprise. Victor tenta discrètement de lui faire un signe de partir. Signe que la blonde Jill ne comprit pas. Elle fronça les sourcils. Victor continua de gesticuler afin de lui faire comprendre qu’elle ne devait pas rester. Victor allait combattre seul face au grand monstre d’Artémis…

La jeune femme était à peine arrivée qu’elle prenait déjà ses aises. Comme si elle était chez elle ici quoi. Elle avait déclaré espéré ne pas déranger mais c’était plus par politesse qu’autre chose. En fait non, ce n’était même pas par politesse, Artémis s’encombrait rarement de ce genre de choses. Elle avait dit ça dans le simple but de le narguer et de l’énerver. Et elle était certaine que ça avait marché même si le jeune homme ne répondit d’abord rien. Et puis.. « Non. » La tête qu’il faisait disait tellement le contraire que la blonde ne put pas s’empêcher d’éclater de rire. Victor était vraiment un pauvre type. Il faisait de beaux vêtements certes mais c’était vraiment tout ce qu’il avait pour lui.

« Je vous écoute… » Je vous écoute… Gosh, la jeune femme leva les yeux au ciel. Elle avait l’impression d’avoir pris cinquante ans en cinq minutes. Enfin soit, ce n’était pas grand-chose. Elle croisa les bras et laissa son regard se balader un moment autour d’elle. Elle avait tout son temps et n’était pas pressée de lui faire sa requête donc si elle avait l’occasion de lui faire perdre un peu de son temps inutilement, elle n’allait pas la gâcher. Elle aperçut alors du coin de l’œil, une jeune femme qui venait d’entrer dans la pièce. L’assistante sûrement. Elle lui adressa un bref signe de tête. C'était déjà plus de politesse qu'elle n'en avait montré pour le jeune styliste. La simple assistante pouvait se montrer heureuse. Après ça, elle reporta son attention sur Victor. Son but maintenant était de voir combien de temps il tiendrait avant de sortir de ses gonds. « Oui donc… je disais, j’ai besoin de toi. Il me faudrait une robe. » dit-elle simplement. Elle ajouta alors, le sourire aux lèvres. « Pour dans deux jours. »

«Jillian referma la porte. Et Victor en oublia presque sa blessure au doigt. A vrai dire, le sang ne coulait plus. Il n’y avait que cette petite blessure qui lui faisait un peu mal. Malgré la faible douleur, il ne laissa rien transparaitre. Il se gratta la nuque à l’écoute de la voix d’Artemis. Mon dieu, qu’est-ce qu’il avait envie qu’elle s’en aille. Qu’elle prenne ses clics et ses clacs et qu’elle se casse. Elle avait besoin de lui, répéta-t-elle. Ca il l’avait bien compris. Et ça depuis son arrivé. Ce n’était pas par hasard qu’Artemis était venue ici. A moins qu’elle veuille savoir si le jeune homme était encore en vie ou non, mais ça l’étonnerait beaucoup. Puis elle ajouta qu’il lui fallait une robe. Artemis ne pouvait être venue ici, que pour cela de toute façon. Il n’y avait pas d’autres explications à sa venue. Bien entendu, elle prit un malin plaisir d’ajouter qu’elle la voulait pour dans deux jours. Comme si elle pensait que cette robe allait se faire en un claquement de doigt. Il fallait le tissu voulu, dans la teinte qu’elle souhaitait, et les commandes n’étaient pas toujours des plus rapides. Victor eut finalement voulu lui dire que ce n’était pas possible, qu’il allait partir en vacances et que c’était donc impossible qu’il travaille pour elle. Malgré ce mensonge bien bâti, il préféra se taire. Silencieux, il s’approcha vers sa planche à dessin et y attrapa son carnet et un crayon de bois. « Une idée de modèle ? » lui demanda-t-il brièvement alors. Ca ne servait à rien d’user de sa salive pour un spécimen comme cette peste. « Une préférence pour un certain type de tissu ? » continua-t-il, essayant alors d’imaginer au mieux les exigences de sa cliente des plus exigeants au sujet de cette robe.

C’était vraiment une plaie de parler à Victor et d’avoir à traiter avec lui pour des affaires comme ça. Parce que non seulement le jeune homme n’était pas agréable ni rien mais en plus, il ne réagissait à aucune des remarques de la jeune femme. Il était juste calme alors qu’Artémis était certaine que dans le fond, il était véritablement agacé. Après qu’elle lui ait dit qu’il lui fallait la robe pour dans deux jours, elle pensait au moins obtenir une petit désapprobation voir peut-être même un refus mais non, il ne dit rien. Artémis l’observa tandis qu’il attrapait un carnet et un crayon de bois, il avait presque l’air sérieux. « Une idée de modèle ? Une préférence pour un certain type de tissu ? » La blonde lui fit son plus beau joli sourire avant de secouer la tête. Non, elle n’avait pas la moindre idée, et puis, elle n’avait pas non plus envie de lui simplifier la tâche. C’était à lui d’avoir des idées, elle, elle était juste là pour dire si les idées en question lui plaisaient ou non. Plus souvent pour lui dire qu’elle ne lui plaisait pas que l’inverse d’ailleurs. « Je te fais confiance pour les idées. » déclara-t-elle alors. Il ne s’en rendait pas compte, mais c’était un véritable honneur ça. La confiance d’Artémis était quelque chose qu’elle n’accordait que très peu, même pour des choses aussi basiques que ça. « Et puis, pour le tissu, fais avec ce que tu as. » Elle savait se montrer compréhensive et vu le délai court demander, elle pouvait l’être à ce sujet. Cependant, ça ne voulait pas dire pourtant qu’elle n’allait pas être exigeante. « Et pour la couleur, je pensais à du bleu. » dit-elle finalement.

Artémis le regarda tandis qu’il dessinait sur son merveilleux carnet de croquis, l’air visiblement concentré. Elle s’en serait presque voulu de le déranger mais là elle le devait. « Je meurs de soif, vraiment. » Elle jeta un coup d’œil derrière elle, l’assistante était partie. « Tu devrais demander à ton assistante de m’amener à boire. Histoire qu’elle serve à quelque chose. »

Artemis était un tyran. Il le pensait et il ne doutait pas là-dessus. Artemis était la pire des tyrans. La pire de son espèce. Tel un caméléon, elle se déguisait en adorable jeune femme pour mieux vous martyriser. Toujours faire attention aux filles de cette espèce. Toujours. « Je te fais confiance pour les idées. Et puis, pour le tissu, fais avec ce que tu as. ». Victor hocha la tête. Les indications de sa cliente était vague, très vague. Même trop vague. Il s’installa à son bureau, tentant de commencer à esquisser un début de robe des plus simplistes. Il haussa la tête en direction d’Artemis. « C’est pour quel événement ? » lui demanda-t-il. Ce n’était pas de l’indiscrétion ou quoique ce soit. Il voulut juste savoir quel type de robe, elle exigeait. Un mariage, une grande soirée, un défilé… Attendant alors une réponse de la part d’Artemis, il tenta de continuer son ébauche en réfléchissant. « Et pour la couleur, je pensais à du bleu. ». Il leva discrètement les yeux en l’air. Ca ne répondait pas réellement à sa question, voir pas du tout. Néanmoins Victor avait bien compris qu’elle n’allait pas être très coopérative. Ca ne l’étonnait pas venant de la part de miss Mason. Alors, il tenta de se concentrer tant bien que mal. Essayant de dessiner les pourtours d’une robe totalement in pour cette époque de l’année. Et c’est à ce moment précis qu’elle décida de l’interrompre. « Je meurs de soif, vraiment. Tu devrais demander à ton assistante de m’amener à boire. Histoire qu’elle serve à quelque chose. ». Il ne lui répondit pas tout de suite. Bien trop inspiré par cette robe. Enfin, c’était ce qu’il voulait laisser paraitre. A vrai dire, il ne voulait juste pas lui adresser la parole. Voilà tout. Et d’un ton calme, il osa enfin lever la tête. « Il y a une fontaine dans le couloir si tu veux, tu n’as qu’à aller te servir un verre d’eau. » déclara-t-il calmement. Bien entendu, une fille comme Artemis ne daignerait pas se lever pour aller se chercher à boire.

Artémis se trouvait définitivement très gentille. Victor pouvait s’estimer heureux, la seul exigence qu’elle lui avait donné pour le moment touchait à al couleur. C’était rare qu’elle se montre aussi cool. Elle se souvint vaguement qu’il lui avait posé une question tout à l’heure à laquelle elle n’avait pas jugé bon de répondre. Elle l’avait à peine écouté en fait, trop occupée qu’elle était à réfléchir à des choses sans grand intérêt. Elle essaya de se souvenir vaguement. Il lui avait parlé de la location… Enfin non, pas la location, ça n’avait aucun sens. Elle le regarda en fronçant les sourcils, espérant pouvoir trouver comme par magie ce qu’il avait bien pu dire. Et aussi incroyable que ça puise paraître, ça marcha. « Ah, l’occasion ! » La blonde venait d’avoir comme une illumination. Elle le voyait déjà se moquait d’elle à cause de ça. Elle se renferma alors et reprit d’un ton sec. « Pour une soirée même si c’est franchement pas tes affaires. » Elle voulait une robe qui passe à peu près partout, il pouvait bien comprendre ça quand même ! Même si elle ne lui avait pas dit.

La jeune femme déclara ensuite avoir soif. Si elle avait était dans un endroit bien, fréquenté par des personnes respectables, elle n’aurait eu aucun mal à obtenir de de quoi boire dans les deux minutes. Mais là, si elle pouvait être à la rigueur dans un endroit bien, elle était loin d’être avec quelqu’un de respectable. Il fallut un moment à Victor pour daigner répondre. Comme si ce qu’elle avait dit était compliqué à comprendre quoi. Et en plus de ça, la réponse qu’il lui fit fut très loin de convenir à al jeune femme. « Il y a une fontaine dans le couloir si tu veux, tu n’as qu’à aller te servir un verre d’eau. » Très bien. S’il le prenait comme ça. La jeune femme poussa un profond soupir ennuyé. « Je peux devenir très pénible quand j’ai soif. Encore plus que d’habitude. T’es sûre de ne pas vouloir que ton assistante serve à quelque chose pour changer ? » S’il lui faisait la même réponse, il allait le regretter.

Victor se trouvait vraiment trop gentil pour une fois. Il se demandait encore une fois comment avait-il pu accepter cela. Il aurait pu lui dire un strict non. Mais non, non. Il a fallu qu’il accepte comme un soumis. Il se tut et laissa naitre sa colère intérieurement. Colère contre lui, mais surtout contre elle. Il ne l’aimait pas. C’était certain. Elle voulait une robe, et c’était sa seule et unique exigence. Et pourtant, il savait qu’elle serait odieuse avec lui. Elle ne sera jamais satisfaite. Si ça n’avait pas été le cas, il aurait pris un sac poubelle et le tailler en forme de robe et… voilà, le tour aurait été joué. Mais tout n’était pas si simple que cela. Avec Artemis n’était rien de simple. Rien du tout, même une robe. Il ne comptait donc pas sur elle pour lui donner quelques directives. Et l’ignora une fois de plus lorsqu’elle reprit une nouvelle fois la parole. Elle avait soif. Elle n’avait qu’à se lever et aller se chercher à boire. « Je peux devenir très pénible quand j’ai soif. Encore plus que d’habitude. T’es sûre de ne pas vouloir que ton assistante serve à quelque chose pour changer ? ». Il souffla, et ne daigna pas prêter attention aux répliques de la blonde. Si elle était idiote et qu’elle n’avait pas compris ce qu’il venait de lui dire, c’était de sa faute. Pas de la sienne. Et puis Jill ne servait pas à cela. A servir les monstres. Elle était là pour épauler Victor dans son travail. Victor continuait de griffonner une robe sur le calepin. Une fois, son esquisse achevée. Cela ne lui avait pris que quelques minutes à vrai dire, il se saisit de quelques crayons de couleurs. Un bleu, notamment et un jaune, puis un rouge. Il se mit à colorier brièvement les plages qu’il comptait mettre dans telle ou telle couleur. Une fois cela fait, il présenta son calepin à Artemis. « Je suppose que cela ne te convient pas. » ponctua-t-il alors.

Comment pouvait-il vraiment se moquer de ce qu’elle disait ? En général, les gens prêtaient attention aux menaces de la blonde. Ne serait-ce que pour être tranquille quoi, faire ce qu’elle disait était un gage de paix. Mais Victor devait être un être étrange qui ne se souciait pas beaucoup d’être le plus tranquille possible. C’était sûrement pour ça qu’ils ne pourraient jamais s’entendre tous les deux. Artémis le fusilla du regard pendant qu’il continuait à dessiner. C’était un crétin voilà tout. Il finit par donner son calepin, à Artémis. « Je suppose que cela ne te convient pas. » La blonde lui lança un regard dédaigneux. C’était définitif, il ne savait pas s’y prendre avec elle. A croire qu’il faisait tout pour la provoquer. « Non vraiment pas. » Elle reposa le calepin sur la table avant de se lever et de quitter la pièce.

Victor en était sûrement heureux, mais qu'il ne se réjouisse pas trop vit, elle ne comptait pas le laisser comme ça aussi facilement, loin de là. Elle allait juste cherchait un verre d’eau à la fontaine qu’il lui avait indiqué. Même si elle ne faisait pas vraiment ça pour boire, elle avait une toute autre idée en tête. Au passage, elle croisa l’assistante qui lui lança un regard méprisant. Elle l’aurait bien frappé elle en tout cas. Elle revint bientôt, son verre d’eau à la main. Victor était en train de fixer al porte comme le pauvre imbécile qu’il était. « Tu devrais t’y remettre. J’aimerais qu’on ait fini ça avant la nuit. » soupira-t-elle en s’asseyant. Elle prit ensuite une gorgée d’eau avant de poser son verre sur le bureau où traînait pas mal de papier et tout. Elle fit ensuite mine de vouloir récupérer quelque chose dans son sac et poussa par inadvertance le verre qui se renversa. « Oups. » fit-elle simplement. « Je suis tellement maladroite décidément. » Elle secoua ensuite la tête avant de soupirer. « Enfin bref. Cette robe. Je la veux rouge finalement. »

Elle lui chipa son calepin d’un air prétentieux. Cette fille respirait l’irrespectueux. Soupir de la part de Victor, il avait parié toute sa fortune qu’elle ne trouverait pas cela à son goût. Et ce ne fut pas une surprise, à croire qu’il la connaissait bien, trop bien même. Elle regarda furtivement la page où la robe était esquissée. Elle ne posa un œil que quelques secondes sur les traits. « Non vraiment pas. » lui lança-t-elle alors. Cela ne l’étonna pas à vrai dire. Pas du tout, même. Il se douterait bien que cela ne lui plairait pas. Artémis était une insatisfaite, sûrement une frustrée de la vie, qui à sa façon voulait se venger. Au fond, il la considérait comme une pauvre fille. Victor resta inexpressif aux quelques mots prononcés par Artemis. Il n’était même pas vexé qu’elle ne trouve pas cela à son goût. Chose dont il ne s’attendait pas, c’était qu’elle se leva et quitta la pièce sans un mot. Lorsque la porte se referma en claquant violemment la porte. Victor souffla de soulagement. Elle était partie. P-a-r-t-i-e. Ce à quoi il espérait depuis le début de son entrée. Il voulait qu’elle s’en aille. Il l’a voulu, il l’a obtenu. Son départ, le départ d’Artemis. Il en profita alors pour refermer son calepin. Assis sur son siège en cuir, il s’amuser à le faire tourner tel un enfant. Sous ses airs naïfs, Victor était peut-être encore un enfant, fallait-il croire. Sa joie certaine ne fut qu’éphémère. En effet, elle était revenue. Intérieurement, il ragea, l’insulta de tous les noms possibles et inimaginables. Ca aurait trop beau qu’elle parte comme cela. Vraiment trop beau. « Tu devrais t’y remettre. J’aimerais qu’on ait fini ça avant la nuit. ». Ce fut ses premiers mots lorsqu’elle entra de nouveau dans la pièce. Son soupir respirait l’antipathie. Victor roula des yeux, lâchant à son tour un soupir. Il était déjà blasé par le comportement de cette fille. Sans un mot, il s’installa de nouveau sur son bureau. Tête baissée, son crayon dans une main, une gomme dans l’autre, il corrigeait alors son esquisse. Changeant des détails, en ajoutant quelques uns. Artemis était étonnement calme et silencieuse. Il trouvait cela suspect. Très suspect même, il était certain qu’elle devait préparer quelque chose. Mais il ne préféra pas lever la tête et se concentra sur cette fameuse robe. Et c’est alors que de l’eau vint se retrouver sur tout son calepin. Il releva aussitôt sa tête, lançant un regard noir à Artemis. Ca ne pouvait être qu’elle de toute façon. Il plissa les yeux, la suspectant de l’avoir fait exprès. Elle avait beau dire qu’elle était décidemment maladroite, il ne la crut pas. Elle était décidemment idiote, pouvait-il se dire à lui-même alors. Artemis, elle ne devait pas avoir la lumière à tous ses étages. Victor fut alors contraint de déchirer son esquisse. Il la chiffonna en boule. Dieu qu’il avait envie de lui faire manger ce bout de papier. Au moins, elle se tairait. Et encore, il lui en faudrait plus pour que cette garce se taise. Victor se leva, allant chercher une feuille blanche, afin de reprendre son travail. « Enfin bref. Cette robe. Je la veux rouge finalement. ». Victor hocha la tête. Elle la voulait finalement rouge. Elle était emmerdante cette fille. Installé à son bureau, il commença à reprendre son esquisse. Puis c’est alors qu’il releva la tête et échangea un bref regard à Artemis. « Tu ne la voudrais pas par hasard blanche avec des motifs « petit cœur rouge » ? ». Bien entendu, il se moquait d’elle. Une chose était certaine, il n’allait pas se laisser écraser par ce démon.

Victor avait du être bien trop heureux quand il avait cru que la jeune femme s’en allait. Elle était bien contente de lui avoir fait une fausse joie. Après qu’elle ait renversé le verre d’eau, Victor lui lança un regard suspicieux. La jeune femme garda l’air aussi innocent qu’elle le pouvait. Ce n’était pas de sa faute si elle était maladroite, c’était quelque chose qui arrivait. Bon, en vérité elle l’avait fait exprès mais soit. D’abord, Victor ne pouvait pas prouver ça. Et puis en plus, il l’avait bien mérité. Il faisait tout pour que ce genre de choses arrive depuis qu’elle était là. Il n’avait visiblement pas compris comment les choses marchaient. Ca n’étonnait pas beaucoup la blonde en fait. Finalement, il ne dit rien et se leva simplement pur aller chercher une feuille blanche. Il fallait bein qu’il bosse un peu. Elle ne savait pas s’il était toujours aussi lent mais franchement, si c’était le cas, ça craignait un pue. Pour ne pas dire beaucoup. Elle déclara ensuite vouloir une robe rouge finalement et l’autre imbécile s crut permis de se moquer d’elle. « Tu ne la voudrais pas par hasard blanche avec des motifs « petit cœur rouge » ? » La jeune femme soupira. Si c’était pour dire ce genre de choses, il ferait vraiment mieux de se taire. « Hahaha, t’as raté ta vocation. T’aurais du faire comique toi. » dit-elle en roulant des yeux.

La jeune femme le regarda travailler pendant quelques minutes avant de se redresser et de faire le tour des lieux sans aucune gêne. Elle s’arrêtait, regardait un truc, repartait, feuilletait les pages d’un cahier qui traînait et tout ça alors que Victor se trouvait juste à côté. Au pire des cas, il pouvait bien lui faire une remarque, elle ne l’écouterait pas. Elle n’écoutait jamais personne de toute façon, elle n’allait pas commencer avec un pauvre mec sorti de nul part qui avait eu la chance d’être, par le plus grand des hasards, un bon styliste. « C’est joli ici. » finit-elle par dire poliment. Comme ça, il ne pourrait pas lui reprocher éternellement d’être une horrible personne. Même s’il en était bien capable. « Ca avance alors ? » s’enquit-elle au bout d’un moment.

« Hahaha, t’as raté ta vocation. T’aurais du faire comique toi. » lui répliqua-t-elle alors. Les bras le long de son frêle corps, il haussa les épaules. Sûrement avait-elle raison ? Sûrement, lui, le petit gars des quartiers bourgeois avait une vocation pour le comique et l’humour. Sûrement. En fait. Non. Bien entendu, ce n’était pas « son truc » à lui. Ca sonnait si faux, si ironique dans la bouche d’Artemis. Il aurait pu se vexer. Mais comme d’habitude, cela ne le touchait guère. « Tu as sûrement raison. » lui lança-t-il alors, avant de se replonger silencieusement dans son travail. En repensant à ce que Artemis venait de lui dire. Ce n’était pas comique qu’il aurait dû faire… non, c’était chanteur. Ca, Jilian l’aurait confirmé. Le rythme dans la peau, il l’avait. C’était certain, c’était même une évidence. Se trémousser sur quelques notes disco, il savait le faire. Oui… j’avoue, il a des goûts un peu kitch, voire douteux. Que voulez-vous. Son truc à lui, c’est les fringues, la mode, la haute-couture. Son truc à lui n’avait rien à voir avec des notes de musique, des paroles entrainantes qui souvent n’avaient pas de sens. C’était donc officiel, Victor n’avait donc en aucun cas raté sa vocation. Mais il secoua la tête. Comme pour chasser toute cette démonstration hilare et insensée. Il était talentueux dans son domaine et personne ne pouvait contredire ce fait. Victor se concentra, de nouveau, sur son travail. Faisant ainsi omission de la présence de la jeune femme. Présence qui pouvait être lourde pour le parisien. Il dessina, esquissa, gribouilla, estompa et tout cela sans lever le nez de son calepin. Artemis, elle aussi ne faisait plus attention à Victor. Tant mieux, pensa-t-il alors. Il ne fit guère attention à ce qu’elle venait de lui dire. Elle disait que c’était joli ici. Oui, c’était joli. Il n’y avait pas à contredire. Mais le paysage et sa contemplation ne semblait pas occuper longuement Artemis. Qui, aussitôt, s’approcha de Victor. « Ca avance alors ? ». Il leva la tête, puis hocha. Oui, ça avançait. Il lâcha son crayon à papier, puis se gratta le menton. Position du penseur. C’était typique de n’importe quel individus lambda cela. « On peut dire cela comme ça. » dit-il tranquillement, en agitant doucement la tête. Puis il reposa son regard sur son esquisse de robe, avant de reporter son attention sur Artemis. « Je voulais savoir… tu la veux uni ou avec quelques motifs cette fameuse robe ? ». Il marqua une pause, avant de reprendre. « Je peux te proposer… une robe avec des motifs un peu « hindou », quelque chose de traditionnel de là-bas tout en restant moderne… A moins que tu n’ais pas envie d’exotisme. Dans ce cas, je peux te proposer une robe fleurie ou bien avec des pois. ». Là, il espérait qu’Artemis lui réponde. Lui réponde enfin quelque chose de concret et surtout qu’elle ne change pas d’avis toutes les secondes que ce soit sur les couleurs ou bien même les motifs…

« Tu as sûrement raison. » Artémis fronça les sourcils. Evidemment. Elle avait toujours raison. Sauf quand elle se foutait de la gueule des gens ce qui était le cas là. Parce qu’on ne pouvait vraiment pas faire autrement avec quelqu’un comme Victor que se foutre de lui. Ce type était quand même un cas, à sa façon. C’était au moins la dix millième fois qu’elle devait penser ça depuis qu’elle était arrivée ici. « C’est cela oui. » répondit-elle juste. Assurément, ce n’était pas en tant que comique que Victor ferait fortune. Il avait de la chance de savoir faire des vêtements en fait, sinon il aurait tout eu du parfait raté.

Après ça, la jeune femme se balada dans le bureau, touchant un peu à tout. Elle s’attendait à des protestations de la part du français rabat-joie mais rien ne vint. Tant mieux en fait. Elle s’intéressa ensuite à l’avancée de la robe. Elle sentait bien qu’à ce rythme là, ils en auraient pour la journée et ça ne lui plaisait pas plus que ça ne devait lui plaire à lui. « On peut dire cela comme ça. » Ouais en gros, si elle faisait la traduction, ça voulait dire que ça n’avançait pas. C’était bien sa chance. Il faudrait sûrement qu’il songe à accélérer un peu. « Je voulais savoir… tu la veux uni ou avec quelques motifs cette fameuse robe ? Je peux te proposer… une robe avec des motifs un peu « hindou », quelque chose de traditionnel de là-bas tout en restant moderne… A moins que tu n’ais pas envie d’exotisme. Dans ce cas, je peux te proposer une robe fleurie ou bien avec des pois. » Artémis écarquilla les yeux. C’était surprenant de l’entendre parler autant, c’était sûrement la tirade la plus longue venant de sa part qu’elle entendait depuis qu’elle le connaissait. C’est tout ce qu’elle retenait de ce qu’il venait de dire. « Tu sais parler en fait ! » Elle était presque choquée d’apprendre ça en fait. Elle ne savait pas si elle serait capable de s’en remettre un jour. « Hmm et unie la robe. » ajouta-t-elle vaguement en se souvenant de la raison pour laquelle il avait parlé autant. C’était le choix le plus sûr pour qu’elle ait une chance de partir d’ici le plus tôt possible. Elle n’avait pas que ça à faire de rester là.

Il savait parler, ce fut la énième remarque que Artemis lui fit. Il savait parler. Ca puait l’ironie blessante tout cela. Soupir de la part du jeune homme. Sa remarque était tellement dénuée d’intérêt. Bien sûr qu’il savait parler, comme n’importe quel être humain doté de cette faculté. La remarque de la jeune femme était idiote tout comme celle qui venait de la prononcer. « Hmm et unie la robe. ». Enfin, venait-elle de dire quelque chose d’intéressant. Enfin ! Ce n’était pas trop tôt, pouvait souffler le jeune homme à lui-même. Il hocha la tête, comme pour dire qu’il avait bien compris les attentes de sa cliente. De sa peste de cliente. « D’accord. Donc… récapitulons : une robe rouge unie ? » dit-il alors. Il haussa doucement un sourcil, avant de se tourner sur lui-même à la recherche de quelque chose. C’est alors qu’il s’approcha de son bureau où un volumineux classeur s’y trouva. Il s’en saisit et le tendit à Artemis. « Tu trouveras là un large panel de tissus divers et variés. Je te laisse faire ton choix en attendant que je finisse mon esquisse… ». La jeune femme l’attrapa sans broncher et Victor put ainsi reprendre son travail initial. Crayon en main, il donna de nouveaux coups de crayon avant d’attraper ses lunettes qui se trouvaient à côté de lui. Ce n’était pas pour se donner un certain style intellectuel ou encore « geek » comme les pseudos-fans de mode peuvent le dire. S’il portait des lunettes, c’est qu’il en avait besoin tout simplement. Lunettes sur le nez, crayon en main, il était enfin fin prêt à travailler. Après quelques minutes, il se redressa et brandit son calepin. « Je pense avoir terminé. » dit-il à l’attention d’Artemis. Il fronça légèrement les sourcils, attendant avec une certaine appréhension l’avis de cette diablesse. Il était certain qu’elle allait une nouvelle fois trouver quelque chose à redire. Il en était presque sûr… il en mettrait presque sa main à couper…

Cette rencontre était interminable. Vraiment. Tout ça pour parler d’une robe que la jeune femme ne mettrait qu’une fois avant de la reléguer au fond d’un placard. Elle n’était même pas sûre que le jeu en vaille la chandelle. Elle aurait mieux fait d’aller voir quelqu’un d’autre. Un styliste un peu plus intelligent et un peu plus drôle et sympathique. Ca n’était pas difficile à trouver en plus, c’était sûrement ça le pire. Ils se remirent quand même à parler de la robe, parce que c’était quand même la raison de la venue de la blonde ici. « D’accord. Donc… récapitulons : une robe rouge unie ? » La jeune femme hocha la tête avant de se mettre à réfléchir. Avait-elle vraiment dis rouge ? Parce qu’elle avait déjà des tas de robes rouges et elle n’en avait pas besoin d’une supplémentaire. Non, assurément, elle n’avait pas du dire rouge. « Non pas rouge. J’ai dis verte hein, faudrait peut-être que tu penses à m’écouter quand je parle. » Sinon, ils n’allaient pas avancés beaucoup.Victor lui tendit alors un énorme classeur « Tu trouveras là un large panel de tissus divers et variés. Je te laisse faire ton choix en attendant que je finisse mon esquisse… » Artémis hocha la tête et commença à feuilleter le classeur, l’air profondément ennuyé. Au bout d’un moment, las, elle ferma le classeur et l’ouvrit à une page au hasard avant de le tendre à Victor. « Je veux lui. » C’était très simple en fait.

La jeune femme laissa échapper un bâillement. C’était l’ennui qui faisait ça, évidemment. Victor avait mis des lunettes et ça lui donnait l’air encore plus débile et attardé que d’habitude que d’habitude. Enfin Artémis s’abstint de tous commentaires là-dessus. « Je pense avoir terminé. » Artémis attrapa le carnet de croquis et le regarda un moment. Elle fronça les sourcils avant de finalement lui rendre son œuvre. « Ca me va. » finit-elle pas dire. Victor ne devait pas en croire ses oreilles.

« Non pas rouge. J’ai dis verte hein, faudrait peut-être que tu penses à m’écouter quand je parle. ». Victor haussa les sourcils de surprise. Jamais jusqu’à présent dans leur conversation, il ne l’avait entendu mentionner la couleur verte. Il pouvait être tête en l’air, rêveur, avoir l’air de vivre sur son petit nuage, mais il avait tout de même une bonne audition. Il se contenta alors d’hocher la tête, afin de ne pas titiller un peu plus l’ogre démoniaque qu’était Artemis. Enfin de l’occuper, il lui donner un grand classeur, rempli d’un panel de tissus divers et variés. A peine venait-il de lui donner en main propre que déjà elle avait décidé qu’elle voulait tel tissu. Victor était convaincu qu’elle n’avait pas consulté cette palette palpable. Bien entendu, ca devait donner bien trop d’effort à madame ! Il lâcha alors un petit « d’accord » et se remit à sa tâche initiale. Une fois qu’il eut fini, il lui présenta son esquisse. « Ca me va ! » lâcha-t-elle de manière quasi-solennelle. Ca lui allait… Victor n’en crut pas ses oreilles. Il lâcha un petit soupir de soulagement et reprit son carnet. « Bien… » lâcha-t-il. Puis il se dirigea vers la porte où il appela Jillian. Jilian, sa chère assistante. Cette dernière ne mit guère de temps pour venir à sa hauteur. Elle devait se douter que si Victor l’appelait, c’était parce que c’était important et urgent. Il lui demanda alors d’aller chercher un tissu, puis c’est alors qu’il revint dans la pièce et lui présenta la page qu’Artemis avait laissé ouverte. « Tu regardes si on a encore ce tissu… C’est ce que mademoiselle désire. ». Jilian hocha la tête et s’éclipsa. Victor se retourna vers Artemis qui semblait être de moins en moins enthousiaste d’être présente ici. « Bon. Je vais prendre tes mensurations. ». Dit comme cela, ça faisait un brin pervers. Victor se munit alors d’un ruban métrique. « Je vais en avoir besoin pour la confection de ta robe. ».

Il y avait bien une chose qu’Artémis devait reconnaît à Victor en tout cas, c’était quelqu’un de très patient. Et franchement, elle haïssait vraiment ça. Rien de pire au monde que les gens comme lui, calme et patient. C’était tout sauf drôle de traiter avec eux. C’était sûrement pour ça qu’elle n’aimait pas du tout Victor en fait, enfin en plus de son air stupide et du fait qu’il ne faisait jamais ce qu’elle voulait. La blonde avait quand même finit par approuver son dernier dessin, il fallait bien qu’ils avancent un peu. Comme elle s’y attendait, il eut l’air un peu surpris mais il ne dit rien à ce sujet. Par contre, il lâcha un soupir de soulagement qui déplut fortement à Artémis. On aurait presque dit qu’elle était une plaie pour lui. Enfin, elle se doutait bien que c’était ce qu’il devait penser quand même mais bon. « Bien… »

Victor fit alors appeler son assistante et lui demanda un tissu, pour la robe de la blonde évidemment. « Bon. Je vais prendre tes mensurations. » La blonde fronça les sourcils mais Victor précisa sa pensée avant qu’elle n’ait pu montrer tout signes de désaccord. « Je vais en avoir besoin pour la confection de ta robe. » Ah oui, évidemment. Elle aurait sûrement du y penser tout de suite. « Hmm, d’accord fais. » répondit-elle simplement.

Victor n’attendit pas une réaction de la part de sa diablesse de cliente, aussitôt lui dit-il le pourquoi du comment, il se mit à l’œuvre. Lunettes sur le nez, ruban métrique jaune poussin (loin d’être swag, avouons-le), il prit les mensurations de la jeune femme. Poitrine, tour de taille, etc. Puis il s’attarda sur les hanches de la demoiselle, non pas pour la reluquer ou quelque chose du genre. Ce n’était pas le genre de la maison. Il reprit la mesure une fois, puis deux, puis une troisième fois. C’est alors qu’il se releva. « Tu as pris un peu de ventre depuis la dernière fois, dis-moi. » lui fit-il remarquer. A la base, cette replique n’avait rien d’offensant, mais Victor réalisa rapidement ce qu’il venait de dire. Pour une femme de ce genre, entendre qu’on avait pris du ventre était sûrement pris comme la pire des injures. Qu’importe. Victor hocha alors les épaules avant de dire qu’il en avait terminé. Il inscrivit les mensurations sur un petit carnet. « J’espère que tu n’es pas pressée…. Au pire, on a toute la nuit pour la faire cette robe, hein ! ». Il disait cela pour détendre l’atmosphère même si au final, cela eut l’effet inverse. Voyant le flop de son humour un peu douteux, il prit son téléphone fixe et appela quelqu’un. Un couturier. Ce dernier ne mit guère longtemps à venir, tant dit que Jilian venait d’arriver avec le tissu. « Finalement, nous allons mettre moins de temps que prévu. ». Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Victor.

Victor agaçait déjà suffisamment Artémis sans avoir besoin d’en rajouter. Pourtant, il se crut visiblement forcé d’en rajouter, le malheureux ! En effet, tandis qu’il prenait les mensurations d’Artémis, il déclara soudain. « Tu as pris un peu de ventre depuis la dernière fois, dis-moi. » La jeune femme fronça les sourcils. C’était faux, entièrement faux ! Elle était certaine de ne pas avoir grossi du tout. Elle lui lança donc un regard noir. Il ferait bien mieux de faire son travail en silence, ça lui ferait des vacances. « Et toi tu ressembles toujours à une fille. Quand est-ce que tu vas te mettre à la musculation ? T’en as vraiment besoin. Si je peux me permettre de te dire ça, évidemment. » Elle lui fit alors un petit sourire poli et complètement faux.

« J’espère que tu n’es pas pressée…. Au pire, on a toute la nuit pour la faire cette robe, hein ! » La jeune femme lui lança un regard perplexe. Essayait-il d’être drôle là ? Parce que si c’était le cas, il faudrait sûrement qu’il revoit sa manière de faire, la blonde était en effet très loin de le trouver drôle. Rester ici toutes la nuit pour finir cette robe, ça tenait plutôt du cauchemar. Pour le coup, elle préférait autant retourner faire les magasins et trouver un truc. Ou même ! Remettre une robe qu’elle avait déjà mise pour une soirée, c’était dire à quel point elle portait peu le jeune homme dans son cœur. Finalement, se rendant visiblement compte du manque d’entrain de la jeune femme de la jeune femme, il appela du renfort. Parfois, il arrivait quand même à Victor d’avoir de bonnes idées. Très rarement certes, mais ça arrivait. « Finalement, nous allons mettre moins de temps que prévu. » La jeune femme hocha la tête, c’était tant mieux. « Ca tombe bien, j’ai autres choses à faire de ma soirée que rester là tu vois. Même si ta compagnie me comble de bonheur. » dit-elle légèrement moqueuse.