Sofia avait passé une journée affreuse au boulot. Vraiment. Elle avait été tellement perturbée qu'elle avait oublié de prendre son café le matin. Du coup, elle avait été crevé, du coup, elle n'avait même pas su se moquer des stagiaires et avait oublié plein de choses. Et elle détestait profondément ça. Sofia n'aimait pas perdre le contrôle d'elle-même. Tout maîtriser était très important pour la blonde, elle avait besoin de savoir qu'elle menait sa barque comme elle l'entendait. Et surtout, elle aimait à penser qu'elle le faisait bien. Et si pour la plupart du temps c'était le cas, aujourd'hui, elle savait qu'elle n'avait fait que de la grosse merde. La preuve, à midi, lorsqu'elle avait relu l'article qu'elle avait rédigé le matin même, elle avait vu un nombre incalculable de répétition.

Elle était donc rentrée chez elle avec son papier dans l'espoir d'arriver à quelque chose une fois chez elle, loin du boulot, loin de lui. Mais sa concentration était définitivement perdue. Frustrée, elle composa le numéro de Sirius au moins dix fois mais raccrocha avant à chaque fois. Elle ne pouvait pas téléphoner à son jumeau. Aussi admirable soit-il, il était de nature tellement jalouse qu'il ne pardonnerait jamais à Jackson de bosser au même endroit que Sofia... sauf que ce n'était sans doute pas le choix de Jackson, du moins, elle le supposait, elle ne lui avait pas réellement parlé, juste croisé, salué de loin et elle était partie rapidement. Trop sans doute car elle faillit s'étaler comme une bleu à cause de ses talons. Elle avait rougit en plus après ça. La sensation de retomber en adolescence était loin d'être agréable pour la jeune De la Vega.

Finalement las de ne savoir rien faire, elle prit sa veste noir en cuir et sortit son trousseau de clé afin de squatter chez sa petite sœur, Rosalie était la seule à tout savoir de sa relation avec son ex, c'était donc la seule à qui elle pouvait se confier. Arrivée à destination, elle ouvrit la porte avec le double de la clé et se mit aussi tôt à crier tout en se cachant les yeux. « Rosalie t'es là ? Sache que si tu fais quelque chose de pas catholique, tu dois arrêter tout de suite ! Ta grande sœur chérie d'amour est là et elle a besoin de ton oreille attentive ! Donc chasse ton appolon si t'en as un et viens me rejoindre ! » cria-t-elle en se dirigeant à tâtons jusqu'à la chambre de sa cadette. Mieux valait jouer la carte de la prudence avec Rosalie. Surtout vers 10 heures du soir. Elle ne voulait pas être traumatisée par une vision de sa sœur et un type. C'était juste répugnant !

Rosalie étouffa à peine un bâillement. Ce qui en disait long sur les compétences du mec qu’elle avait entre les cuisses. Andrian était l’un des ambulanciers de l’hôpital et ce soir avait lieu leurs troisièmes rendez-vous (Pièce sur Broadway et souper dans la petite Italie). Sans qu’elle en soit à grimper dans les rideaux, il lui plaisait bien, enfin, assez pour qu’elle veuille le tester. Malheureusement (pour elle), il était en train de couler son examen et c’était certain qu’elle n’allait plus jamais le revoir. Elle n’avait aucune idée de ce qu’il était en train d’essayer de faire, mais ça ne fonctionnait pas. Juste quand elle pensa que sa soirée allait être interminable, elle entendit un bruit dans l’entrée de son appartement. Elle se releva sur les coudes, aux aguets. Elle avait prévenu Shan et Artemis qu’elle sortait ce soir, aucune des deux ne penserait à venir la déranger. Les seules autres personnes avec le double des clefs étaient les membres de sa famille. Rosalie déglutit, elle souhaitait presque que ça soit un cambrioleur. Elle saurait gérer un cambrioleur, pas un de ses frères ! « Rosalie t'es là ? Sache que si tu fais quelque chose de pas catholique, tu dois arrêter tout de suite ! Ta grande sœur chérie d'amour est là et elle a besoin de ton oreille attentive ! Donc chasse ton appolon si t'en as un et viens me rejoindre ! » La blonde soupira de soulagement. Tout de suite, elle repoussa, sans délicatesse aucune, Adrian qui faisait toujours de son mieux entre les draps. « T’as entendu dégage ! » Le brun ouvrit la bouche pour répliquer, mais l’Anglaise pointa vers la pointe d’un air déterminé. « Dehors ! Ma sœur est là ! » Puis, elle leva le ton, être certaine que Sofia l’entend. « J’ARRIVE ‘FIA, DONNE-MOI CINQ MINUTES. » Elle sortit de son lit, enfila la robe qu’elle avait mise ce soir et passa à la salle de bain se rafraichir quelques minutes. Jamais elle ne dirait à sa sœur comment elle lui était redevable ce soir.

Quand elle sortit de sa salle de bain, Andrian n’était nulle part, tant mieux, il avait compris le message. Elle sortit donc de sa chambre pour rejoindre sa sœur. « J’aime tellement que tu m’appelles avant de débarquer, ça me fait penser à quand tu cognais à la porte de ma chambre avant d’entré, petite. » Rosalie alla embrasser son ainée sur la joue et la regarda dans les yeux quelques secondes. « Qu’est-ce qui se passe ? » Elle continua de la fixer, essayant de lire dans son visage ce qui n’allait pas. « On dirait que t’a vue un fantôme. »

Sofia regarda l'inconnu passé à côté d'elle et elle haussa un sourcil clairement amusé de la situation, elle avait bien fait de se couvrir les yeux au départ. Elle connaissait sa petite soeur après tout. Il rougit un peu et dégagea rapidement, il était pas mal physiquement, mais s'il en valait le coup, Rosalie ne l'aurait pas chassé aussi vite et elle l'aurait insulté en disant de l'attendre à tous les coups. Décidant de ne pas rester là à poireauter pour que sa sœur daigne se présenter, la blonde se dirigea vers la cuisine et ouvrit le frigo. Il était plein de bonnes choses préparés par d'autres, logique, aucune femme De la Vega ne savait cuisiner. Par contre, elles connaissaient les meilleurs traiteurs. Sofia hésita et finit par chiper un peu de salade, elle n'était pas au régime, mais elle voulait quelque chose de frais.

Elle s'assit alors à la table de la cuisine tout en continuant de manger quand finalement Rosalie s'amena dans une robe plutôt sexy, sa grande sœur arqua un sourcil plein d'interrogation, elle avait l'impression que la benjamine venait d'écourter un rencard et elle se demandait bien pourquoi. « J’aime tellement que tu m’appelles avant de débarquer, ça me fait penser à quand tu cognais à la porte de ma chambre avant d’entré, petite. » le sourire de Sofia s'élargit, fière de son coup. « Une princesse n'a pas besoin de s'annoncer, on doit toujours être prêt à l'accueillir ! » dit-elle sur un ton pompeux et quelque peu méprisant.

Finalement, Rosalie l'embrassa sur la joue avant de la fixer ce qui mit aussi tôt Sofia mal à l'aise. « Qu’est-ce qui se passe ? On dirait que t’a vue un fantôme. » Sofia roula des yeux et repoussa délicatement sa petite soeur. « Ne te tracasse pas ! Dis-moi plutôt pourquoi tu as chassé ton bel apollon aussi rapidement. Il manquait... de technique ? » s'amusa Sofia en faisant preuve d'une curiosité trop prononcée pour qu'elle ne soit pas suspecte. Car oui, elle tentait de chasser ses problèmes. Parler de Rosalie n'aidait pas à savoir ce qu'elle attendait de ses retrouvailles avec Jackson, mais au moins, ne pas y penser lui faisait du bien, alors si Rosalie pouvait l'aider à ne pas penser 5 minutes à ses problèmes, elle ne pouvait pas rejeter l'option.

Sa sœur l’attendait dans sa cuisine, elle c’était servie dans son frigo à la manière du buffet cinq étoiles. Qu’est-ce qu’il avait dans leurs gènes pour les faire se sentir comme chez elles, peu importe l’endroit où elle se trouvait ? La vie privée et les limites personnelles? Pfft, ne connais pas. En même temps, avec six frères et sœurs, la vie privée, c’était carrément un mythe. Elle espérait tout de même que Sofia n’ait pas croisé Andrian, elle n’avait pas fini d’en entendre parler, dans tous les cas. C’était bien sa chance, de tous les soirs que sa sœur aurait pu se pointer à l’improviste. Cette peste devait faire exprès. Elle avait été mise sur terre que pour l’humilier, Rosalie en était certaine. Sa sœur avait quand même une de ses salles tête, donc la cadette décida d’être – presque – gentille avec elle ce soir. Presque. Elle lui fit quand même les reproches d’usage et eu droit à ; « Une princesse n'a pas besoin de s'annoncer, on doit toujours être prêt à l'accueillir ! ». L’Anglaise croisa les bras et jeta un regard, tout sauf impressionner à son ainée. « C’est vrai. Mais l’avantage d’être une reine, c’est qu’on peut ordonner de trancher les têtes. » Elle posa un doigt sur le front de sa sœur et lui poussa sa tête.

Rosalie sut que quelques choses clochaient quand Sofia changea de sujet et refusa de parler d’elle. Depuis quand est-ce que sa sœur ne devait pas être le centre de toute attention ? Soit, elle décida de jouer le jeu, si c’est ce qu’elle voulait… Elle grimpa sur un des tabourets et se mit à picosser dans le même plat à salade que Sofia. Elle était agacée que sa sœur ait vue juste sur son rendez-vous manqué, mais borné, elle n’essaya pas trop de le montrer, haussant les épaules nonchalamment. « T’es arrivée. J’ai des priorités dans la vie. » Ce qui était vrai en soit, mais jamais elle n’aurait chassé quelqu’un aussi facilement, si venait d’avoir 5 orgasmes d’affiler ! Elle l’aurait fait attendre, longtemps. « Je suis une sœur parfaite quoi, au cas où tu ne l’aurais jamais remarqué ! » La preuve, elle avait passé à travers l’adolescence sans ne jamais tuer personne ! Où était son trophée ? « Et puis, c’est de moi qu’on parles. Je pourrais rappeler ce mec demain ou dans 10 ans, et il laisserait tout tombé pour reprendre là ou on en avait laissé. » Elle n’en doutait pas. Mais pour rappeler Andrian, elle devrait être dans un moment intensément déprimant de sa vie. À quoi servait un homme gentil, drôle et passablement intéressant, quand il ne savait ni se servir de ses doigts, sa langue ou bien sa queue ? Pft. Que du gâchis.

Rosalie devait toujours être "mieux", être "plus", comme c'était la benjamine, elle avait souvent eu besoin de se faire remarquer pour démontrer son existence aux yeux de ses ainés. Donc ça n'étonna pas Sofia que Rosalie proclama à demi-mot qu'elle était une Reine quand Sofia avoua être une princesse. L'aînée s'approcha de sa sœur avec un sourire incroyablement large, elle lui ébouriffa les cheveux avec affection. « La seule Reine à laquelle j'obéisse c'est notre mère, toi tu seras toujours la bébé princesse ! » la charia alors Sofia avec un air très satisfait.

Elle se laissa piquer de sa salade, Rosalie devait toujours manger dans son assiette ! Elle se leva pour aller prendre un coca en attendant, elle se remplit un grand vide, connaissant sa cadette, il y avait de forte chance qu'elle boive dans son verre également. Sofia lui posa alors des questions sur l'homme qu'elle avait vu partir. Il l'avait regardé avec un regard tellement dégoûté et déçu qu'il n'était pas difficile de comprendre son cas. Beau mais pas doué avec ce qu'il avait dans son pantalon, il devait tellement détesté Rosalie de l'avoir traité comme ça. Sofia pouffa de rire en se rappelant sa tête. « T’es arrivée. J’ai des priorités dans la vie. Je suis une sœur parfaite quoi, au cas où tu ne l’aurais jamais remarqué ! » Sofia roula des yeux, ne croyant pas du tout les mots de sa sœur. « Mais oui tout à fait Rosalie ! T'es douée pour dénicher les beaux mecs, mais pas les "bons", t'as pas le même 6ème sens que le reste des femmes ! » se moqua allégrement la blonde. « Et oui, t'es aussi parfaite comme sœur que moi, c'est un truc de famille » ajouta finalement la blonde en se regardant les ongles avec suffisance. « Et puis, c’est de moi qu’on parles. Je pourrais rappeler ce mec demain ou dans 10 ans, et il laisserait tout tombé pour reprendre là ou on en avait laissé. » Sofia haussa un sourcil, doutant de ça, Rosalie n'avait pas vu la tête du type, souvent, Rosalie pensait que tout lui était dû, c'était la faute à leur parent, mais Sofia à force d'enquêter avait fini par comprendre que les autres dont elles se jouaient si facilement adolescentes avaient également des sentiments. C'est pour ça que Sofia était parfois moins cruelle avec autrui que sa cadette. « Oui oui Rosalie. » dit-elle simplement avant de continuer de manger tranquillement. « Mais ne joue pas trop avec... ça fait mal quand on réalise n'être qu'une sorte de pantin... » souffla alors Sofia le regard un peu dans le vague, elle se souvint aussi tôt du retour de Jackson et la panoplie de sentiments qu'elle avait éprouvé en le retrouvant. Il était le seul qu'elle ait réellement aimé, il était le seul qui avait joué avec elle pour lui briser le cœur de façon irrémédiable. Et même deux ans plus tard, ça continuait de faire mal, la cicatrice n'était pas complètement faite.

La cadette détestait qu’on lui touche les cheveux. Alors, évidemment, ils étaient toujours la cible de ses ainées. Elle avait appris à contrôler son réflexe primaire, celui de les frapper le plus fort possible pour qu’ils la laissent tranquille, mais ça lui faisait toujours autant grincer des dents ! Elle hissa à la manière d’un chat furieux quand sa sœur l’attaqua de cette manière. « La seule Reine à laquelle j'obéisse c'est notre mère, toi tu seras toujours la bébé princesse ! » Elle fronça les sourcils et s’éloigna de sa sœur, en boudant un petit peu. « La préférer, oui ! » En même temps, ses parents avaient dû être soulagés, après avoir eu tous ses monstres, tombés sur une petite poupée parfaite comme elle, qui ne le serait pas ?

Honnêtement, elle n’avait aucune envie de s’expliquer à Sofia. Peu importe ce qu’elle disait, sa sœur n’allait pas la prendre au sérieux et allait agir avec une telle condescendance envers elle, qu’elle allait finir par devenir folle. « Mais oui tout à fait Rosalie ! T'es douée pour dénicher les beaux mecs, mais pas les "bons", t'as pas le même 6ème sens que le reste des femmes ! » L’Anglaise eut un rictus, pas du tout impressionné. « T’en sais absolument rien. Andrian était bien. Il était gentil, poli et il me faisait rire, il était intéressant et savait tenir une conversation et il embrassait comme un dieu, ses justes... » C’était complètement injuste vraiment. Elle n’aurait jamais dû attendre trois rendez-vous avant de le tester ! C’était humiliant et gênant, elle n’avait pas envie que sa sœur se moque d’elle et pour le coup, elle n’arrivait même pas à la regarder en face, préférant porter son attention sur le sol. « Et oui, t'es aussi parfaite comme sœur que moi, c'est un truc de famille » bien que sa sœur ne pouvait pas la voir, Rosalie roula quand même des yeux avant de maugrée ; « Oui, bah, ça a dû sauter un coup. Elena est parfaite, toi t’es l’enfer sur terre, et moi je suis parfaite. Trouvez l’erreur. »

La blonde releva la tête et revient à la défensive. Elle avait horreur de se montrer toucher par quoi que ce soit, elle devait de passer à autre chose, du moins jusqu’à ce que Sofia parte. « Mais ne joue pas trop avec... ça fait mal quand on réalise n'être qu'une sorte de pantin... » Elle fronça les sourcils avant de prendre une gorgée dans le verre de sa sœur. « De quoi est-ce que tu parles. » Mais il y avait quelques chose d’un peu triste dans le visage de son ainée qui la poussa a ajoutée. « Je vais le rappeler demain et m’expliquer et le laisser en douceur, contente ? » Elle aurait sans doute fait quand même, elle ne l’aurait juste pas avouée. Elle n’était pas un monstre quand même et savait très bien faire la différente entre une date et un one night stand. « De toute façon, c’est de ta faute, t’avais qu’à prévenir de ta visite ein.. »

Rosalie devait sans cesse se mettre en avant. C'était la pire des manies qu'elle pouvait avoir. Sincèrement. Sofia poussa un soupir en l'entendant dire être la préférée. Mieux valait se taire, elle ne supporterait pas la vérité de toute façon. Sa petite soeur tenta de se justifier auprès d'elle pour avoir lâcher son rencard. « T’en sais absolument rien. Andrian était bien. Il était gentil, poli et il me faisait rire, il était intéressant et savait tenir une conversation et il embrassait comme un dieu, ses justes... » bref, il était parfait... dans tout sauf l'essentiel visiblement. Parce que c'était pas le genre de gars qu'on abandonnait comme ça quand il avait ce genre de qualité. Sofia attrapa alors la main de la benjamine pour la caresser du bout des doigts en guise de soutient. Parfois, les mots étaient juste inutile et Sofia était rarement la meilleure pour bien les employer.

Sa soeur cela dit s'évertua à la provoquer. Ce à quoi Sofia roula des yeux. « Oui, bah, ça a dû sauter un coup. Elena est parfaite, toi t’es l’enfer sur terre, et moi je suis parfaite. Trouvez l’erreur. » Sofia lui tira la langue dans un geste rempli de maturité. « Je te rappelle chère soeur, que je suis la première De la Vega. Elena est l'aînée mais elle est arrivée après moi. Donc, selon ta théorie, c'est chez elle que ça a sauté. Ce qui n'est évidemment pas le cas. Donc, théorie rejetée ! » sourit Sofia toute fière de cette trouvaille complètement improvisée. Elle rappelait rarement qu'Elena était adoptée, dans son esprit, ce n'était que quelque chose de vague et de lointain, mais pour la peine, on pouvait dire qu'ajourd'hui ça servait.

Finalement, Sofia fit la chose la plus insensée de son existence : elle fit la morale à sa petite soeur. C'était idiot, elle était juste perturbée. Elle secoua la tête, ça ne servait à rien de trop penser à ça, elle était venue ici pour ça : voir la sale tête égoïste de sa soeur pour penser autre chose qu'à elle-même et Jackson. « De quoi est-ce que tu parles. » elle haussa les épaules en toute indifférence. Lèvres closes, elle n'était pas encore décidé de parler de ça. La cicatrice de son coeur pas totalement guérie. « Je vais le rappeler demain et m’expliquer et le laisser en douceur, contente ? De toute façon, c’est de ta faute, t’avais qu’à prévenir de ta visite ein.. » la douleur dans le regard de Sofia fut réelle mais s'évapora rapidement, elle jugea alors sa petite soeur d'un regard sévère avant de se lever brusquement. « T'as sans doute raison ! Après tout, c'est pas comme si on était soeur et que j'avais besoin de toi ! » lâcha-t-elle amèrement. Elle était trop secouée par tout ce qu'il s'était passé, elle passait d'une parfaite indifférence, à une grande compassion avant d'arriver à une colère fulgurante. Elle n'était pas bien et elle faisait subir ses états d'âme à Rosalie. Quand elle s'en rendit compte, elle baissa la tête. « Pardon » lâcha-t-elle avec difficulté. « Je vais rentrer. Je t'appelle plus tard » décréta alors l'aînée des deux avant de se diriger vers sa soeur pour l'embrasser rapidement sur la joue. Elle devait partir très vite avant que Rosalie ne réagisse.

C’était toujours quand elle s’en attendait le moins que sa sœur se mettait à agir comme une ainée digne de ce nom et non pas comme celle qui l’avait terrorisé les premières années de sa vie. Quand elle finit d’expliquer pour Andrian, au lieu de se moquer d’elle, comme Rosalie s’y attendait, Sofia lui caressa la main. Par réflexe, la cadette faillit ramener son bras près d’elle, de peur de recevoir un coup, mais s’arrêta au dernier moment pour attraper les doigts de sa sœur et les serrer entre les teints.

Sofia trouva quand même une façon de retourner ses propres paroles contre elle, ce qui eut le don de faire soupirer la blonde. Est-ce qu’elle devait toujours avoir les derniers mots vraiment ? Est-ce qu’elle souffrait d’un si grand manque d’attention ? Parce que si c’était le cas, elle exagérait pleinement, de l’attention sa sœur en avait eu de toute sa vie et de tous les côtés, pas étonnant qu’elle soit aussi insupportable … « Ça devait être génétique dans la famille de maman alors, et vu que Sirius est l’ainé bah … Voilà, ma théorie tient toujours. » Le kraken était loin d’être le frère parfait, mais bon, si ça pouvait l’aider aujourd’hui, elle pourrait faire semblant quelque temps.

Les minutes d’après furent parmi les moments les plus étranges de la vie de Rosalie. Jamais elle n’avait vu sa sœur perdre la tête de cette manière, c’était déconcertant. Une minute elle lui faisait la grosse morale, quelques choses d’étranges dans la voix. La seconde d’après, le ton de sa voix aurait pu couper Rosalie au couteau quand elle lui dit ; « T'as sans doute raison ! Après tout, ce n’est pas comme si on était sœur et que j'avais besoin de toi ! ». L’Anglaise eut à peine le temps de cligner des yeux et de lâcher un « Quoi ? » plutôt ébahis que sa sœur parue presque gênée l’embrassât sur la joue en s’excusa avant de s’enfuir pratiquement en courant. « SOFIA ! » Gosh, tous des folles ! À son tour, elle se leva et se mit à courir après sa sœur, mais quand elle arriva devant l’ascenseur les portes se refermèrent très vite. Dans un grogment sourd, elle enleva ses talons hauts, et se mit à dévaler les escaliers d’urgences avec une telle vitesse, qu’elle était certaine, si y avait le feu, elle aurait été la première dehors de la bâtisse.

Elle arriva dans le hall, mais ne vit sa sœur nulle part, presser, elle sortit dans la rue et ne pris pas de temps de repérer sa sœur, à quelques mètres déjà. « SOFIA AMBRE HERMIONE ESRA DE LA VEGA, REVIENT ICI TOUT DE SUITE. » Elle donna un coup de talon sur le trottoir, oubliant complètement qu’elle était nue pied. « SI TU REVIENS PAS TOUT DE SUITE, JE VAIS CHEZ PAPA, MAMAN ET JE LEURS DIT QUE TU M’AS FORCÉE DE TE PRESCRIRE LA PILULE DU LENDEMAIN. » Elle croisa les bras et attendit que sa sœur vienne la rejoindre.

Sofia détestait perdre la face. En toute circonstance elle avait les cartes du jeu en main, à tout instant elle maîtrisait sa vie sans laisser les sentiments prendre le dessus sur le reste. Elle savait rester très pragmatique la plupart du temps. Sauf dans tout ce qui touchait le coeur... que ça lui plaise ou non, Sofia était plus... bleu dans ce niveau que sa petite soeur, ça ne servait à rien de se voiler la face... et elle avait attendu le bon. Du moins, elle l'avait crû un temps alors que sa soeur avait été tout de suite plus curieuse, s'offrant à Joaquin... la blonde avait envie de parler à sa soeur, mais elle ne savait juste pas comment faire. Tout était si confus, tout était si embrouillée dans sa tête et dans son coeur que tout ce qu'elle disait lui semblait être complètement décousu. Pauvre Rosalie, elle ne devait rien comprendre, mais bon, elle n'était pas la seule. Sofia n'arrivait pas à se comprendre. Elle n'était pas si versatile pourtant. Du tout même. Elle maudit Jackson de la rendre comme ça. Tout était de sa faute ! Son regard se durcit à la simple pensée du jeune homme. Elle le détestait de l'avoir rendu ainsi, elle se détestait d'avoir laissé un homme autant influencé son coeur !

Quoiqu'il en soit, elle finit par s'enfuir de l'appartement de sa soeur sans demander son reste. Elle devait être la plus rapide pour échapper à Rosalie. Elle la connaissait comme si elle l'avait fait, elle savait que sa petite soeur allait accourir à ses trousses. Elle arriva dans la rue et lança un regard par-dessus son épaule : Rosalie n'était pas en vue. Sofia accéléra le pas. « SOFIA AMBRE HERMIONE ESRA DE LA VEGA, REVIENT ICI TOUT DE SUITE. » Sofia grimaça, le ton de sa soeur n'était pas sans lui rappeler celui de sa mère. Et quand cette dernière utilisait ses prénoms en entier, ça ne voulait rien dire de bon, du coup, elle imaginait que Rosalie n'était pas de très bonne humeur. Sofia continua cependant d'avancer, hors de question de revenir vers sa soeur pour des explications.

« SI TU REVIENS PAS TOUT DE SUITE, JE VAIS CHEZ PAPA, MAMAN ET JE LEURS DIT QUE TU M’AS FORCÉE DE TE PRESCRIRE LA PILULE DU LENDEMAIN. » Sofia s'arrêta nette. Elle sentit une vague de colère l'envahir et elle fit demi-tour en moins de 2 secondes, elle fonça vers sa soeur le regard meurtrier ! Comment pouvait-elle crier ça dans la rue. Sofia fonça sur sa soeur, elle aurait été petite, elle lui aurait tirée les cheveux ou l'aurait frappée pour quelque chose comme ça... lorsqu'elle fut seulement à 3 pas de sa soeur, elle réalisa qu'elle bouillonnait de colère et que son regard bleu était noir de rage. Les mots de la benjamine lui revirent en mémoire et elle retourna une baffe à sa cadette sans pouvoir se contrôler. Elle était fâchée et perdue après tout. Puis elle réalisa son geste et toute la colère qui l'habitait s'évapora et elle pâlit dangereusement. Elle tremblait désormais et se mit à pleurer. Trop d'émotions contradictoire. Elle ne se reconnaissait même plus. « Oh mon Dieu... Rosalie, pardon... je... » Sofia plaça ses deux mains à plat sur son visage. « Je suis tellement désolée Rosalie, vraiment, je ne voulais pas... pardon » baragouina-t-elle entre deux sanglots. Elle se sentait tellement pitoyable. « Ne me déteste pas s'il te plait... » supplia-t-elle en attrapant une des mains de sa soeur pour sentir le contact de sa cadette.

Elle recula d’au moins trois pas quand sa sœur la frappa au visage. Qui aurait pu penser qu’une petite fille comme Sofia avait autant de force dans les bras ? Elle sentit les larmes lui monter au visage, larmes qui avaient plus à voir avec le geste qu’avec la douleur inculquée, et elle dut se battre pour les refouler. Elles étaient en pleine rue, elle ne voulait absolument pas se mettre à pleurer. Les gens les regardaient déjà assez, un pervers avait même sorti son téléphone pour les filmer. Elle savait (vaguement) qu’elle avait traversé une ligne invisible et qu’elle n’aurait sans doute pas du crier sa menace dans la rue, spécialement avec le comportement bizarre de sa sœur ce soir, mais ce n’était pas comme si quelqu’un d’important avait pu entendre ou bien comme si elle avait pu mettre sa menace à exécution. (Déjà, bien égoïstement, elle aurait préféré mourir que d’annoncer une chose de la sorte à ses parents, mais bonne.) Même maintenant…. Elle se mit à trembler d’une colère monstre envers son ainé.

Elle regarda sa sœur pâlir devant elle et se mettre à pleurer. Rosalie avait qu’une envie et c’était de lui dire d’arrêter que personne ne croyait à son petit jeu et qu’elle ressemblait à l’obèse sorcière de l’Ouest, mais quand elle ouvrit la bouche, aucun son ne fut capable de sortir. Son ainée lui attrapa la main et la blonde se détacha et s’éloigna encore plus de sa sœur, comme d’une lépreuse. « Ne me déteste pas s'il te plait... » Elle hocha la tête de gauche à droite et eu un rictus désagréable avant de cracher un ; « T’es 20 ans trop tard pour ça. » . Elle regarda un bus passé, avec un regard noir, se demandant si elle aurait le temps de pousser Sofia dessous, mais changea d’idée au dernier moment et se contentait de tourner les talons pour rentrer chez eux. Que sa sœur pourrisse avec ses problèmes, elle n’en avait plus rien à faire soudainement.

Elle avait complètement oublié qu’elle était nue pied, et quelques pas seulement avant de franchir les portes de son immeuble, elle sentit une douleur atroce lui traverser le pied gauche. Trop fière pour montrer quoi que se soit en publique, elle continua de marcher jusqu’à l’intérieur sans flancher. Elle finit par trouver un banc dans le hall d’entré et s’assit pour se rendre compte qu’elle s’était coupé la palme du pied et qu’elle saignait comme un animal. C’est seulement à ce moment-là qu’elle se mit à pleurer sans pouvoir s’arrêter. De vraies larmes, de grosses larmes, un torrent, se mirent à rouler sur ses joues. Elle détestait sa sœur, elle détestait le monde entier. À ce moment précis, elle aurait été capable de mettre New York à flamme.

Sofia était tétanisée, elle n'arrivait pas à comprendre son geste, elle venait de gifler sa soeur et elle savait que Rosalie ne lui pardonnerait pas son geste. C'était tellement clair. Elle la connaissait tellement par coeur. La preuve, lorsqu'elle tenta de lui attraper la main, Rosalie se dégagea aussi tôt. Sofia était blessée, mais elle comprenait sa petite soeur pour la peine. Elle se sentait mal, jamais elle n'avait voulu faire ça, elle était chamboulée et perturbée ! La vrai Sofia ne perdait pas pied, elle ne laissait jamais les émotions la submerger. Elle se trouvait pitoyable et pathétique et le regard haineux que Rosalie portait sur elle la faisait se sentir effroyablement abominable. « T’es 20 ans trop tard pour ça. » Sofia se sentit poignarder directement dans le coeur à la réplique méchante de sa soeur. Elle ferma les yeux quand elle vit la benjamine tourner les talons. Elle aurait dû s'y attendre. Elle tenta d'effacer ses larmes d'un revers de main mais elle se sentait juste incapable d'arrêter de pleurer... toutes les émotions qu'elle avait su retenir lors de sa rupture avec Jackson revenait. Une de ses amies de la Fac lui avait dit qu'elle finirait tôt ou tard par ressentir de l'émotion sur leur rupture. Dans toute sa splendeur, Sofia lui avait rigolé au nez... aujourd'hui, il n'avait plus envie d'en rire, c'était même désormais le contraire. Elle se sentait si pitoyable. Elle aurait bien été auprès de ses parents, juste pour recevoir leur amour, mais les questions finiraient par arriver, et c'était pareil pour Sirius... il lui restait donc Ana... Ana avait toujours été là pour Sofia. Cela dit...

La blonde se mordit nerveusement les lèvres. Elle devait faire quelque chose pour Rosalie, parce que si elles ne crevaient pas l’abcès directement, elles auraient du mal à se pardonner. Sofia le savait. Mais sa fierté lui disait de faire demi-tour et continuer sa route comme elle l'avait prévu à la base... mais finalement, son coeur finit par prendre le dessus et la jeune journaliste reprit la direction de l'immeuble de Rosalie, elle était déterminée à faire craquer sa soeur. Cela dit, elle était à peine dans le hall qu'elle vit la silhouette de sa soeur, abattue, larmoyante et sanglante. L'aînée pâlit avant d'accourir vers Rosalie, elle s'agenouilla aussi tôt, les couleurs avaient quitté son visage et elle regardait nerveusement sa cadette. « Qu'est-ce que ... ? Rosalie ... ? Qu'est-ce je dois faire ? » demanda-t-elle en indiquant le sang. Qu'est-ce qu'elle avait encore fait ? Sofia avait oublié tout le reste, leur dispute, son chagrin, elle devait juste soigner sa petite soeur, c'était tout ce qui comptait. Elle renifla une dernière fois et effaça totalement le sillon de larme qu'il y avait encore sur son visage de porcelaine. Elle devait être forte, c'était elle la grande après tout. « Je suis désolée... Je sais que ça n'excuse rien mais j'ai revu Jackson aujourd'hui et je suis juste... gosh... » finit-elle par avouer en sentant sa voix trembler et en sentant son coeur se serrer. Cette fois-ci, elle ne pouvait plus se cacher ou se mentir, elle devait bien la vérité à sa soeur en plus.

Rosalie était assise sur le banc dans l’entrée et serrait son pied du mieux qu’elle pouvait, essayant de faire une pression assez importante pour que le sang arrête de couler. Incapable d’arrêter de pleurer cependant, son regard s’embrouillait devant elle et elle n’était pas capable de faire grand-chose. Elle allait faire payer sa sœur. Vraiment. Même si c’était la dernière chose qu’elle allait faire sur terre. Sofia n’avait pas le droit de la frapper à elle de la sorte, de s’en prendre à elle de cette manière. Son ainée avait toujours été… dure… avec elle. Terrifiante même, a une époque la blonde avait l’estomac qui tournait à l’envers dès qu’on la laissait seule avec sa grande sœur. Mais elle n’avait jamais été aussi violente, oui, elle l’avait déjà frappé et Rosalie avait riposté, elle c’était déjà tiré les cheveux, pincer, faites tomber, etc. Si ça avait été que ça, elle aurait facilement pu aller se plaindre chez ses parents, même à 22 ans, c’était toujours un plaisir voir Sofia se faire gronder. Mais la gifle qu’elle avait reçue à l’extérieur n’avait rien à voir avec leurs chamailleries habituelles. Et puis la scène qu’elle lui avait faite avant. C’était à rien comprendre. Elle s’en foutait en même temps, elle n’en avait plus rien à faire. C’était finie, elle en certaine, plus jamais elle ferait confiance ou quoi que ce soit à sa sœur. Heureusement qu’elle en avait deux autres. Shan… Elle devait appeler Shan, maintenant, elle n’avait pas envie d’être seule et avait juste envie d’appuyer sa tête sur l’épaule de la brune. Et elle savait que si elle n’avait pas envie de rien dire, Shanti ne lui poserait pas trop de question.

Elle entendue porte d’entrer s’ouvrir, et elle n’eut même pas besoin de relever la tête pour savoir de qui il s’assignait. Elle n’avait pas du tout envie de la voir en ce moment, elle aurait voulu qu’elle reprenne son chemin. La blonde se passa le dos de la main sur le visage, essayant tant bien que mal d’essayer de pleurer comme un enfant. Mais ce n’était pas aussi facile que ça en avait l’air, avec les ans, elle avait perfectionné l’art de pleurer sur commande, mais arrêter c’était autre chose. Sofia s’agenouilla à côté d’elle et Rosalie détourna la tête. Si elle regardait sa sœur un moment de plus, elle ne pourrait pas s’arrêter de lui donner un coup de pied en plein visage. « Qu'est-ce que ... ? Rosalie ... ? Qu'est-ce je dois faire ? » « Ne me touche pas. » Cracha’elle. Elle ne voulait pas s’empoisonner. Et il n’y avait rien que Sofia puisse faire mieux qu’elle. Ce n’était pas comme si elle souffrait énormément en fait, sa palme de pied brulait oui, et le sang coulait toujours, mais ce n’était pas vraiment dramatique. Tant mieux si l’autre se sentait mal. « Je suis désolée... Je sais que ça n'excuse rien, mais j'ai revu Jackson aujourd'hui et je suis juste... gosh... » Rosalie hocha la tête d’un air grave et souris le plus gentiment du monde en se tournant vers sa sœur. Sa colère était froide. « Je m’excuse. » Sa voix était douce, presque chantante. Jackson. Quelque chose s’enclencha dans sa tête. Elle se revit à ses dix-sept ans à peine. « J’avais oublié que revoir un connard qui sait même pas baiser, permettait d’agir comme la plus grande ses cinglés et frapper sa petite sœur en pleine rue. Ta raison Sofia. C’est naturel et pas du tout pathétique. » Elle rigola un moment puis hocha la tête, se concentra de nouveau sur son pied, essayant d’oublier la présence de sa sœur à ses côtés.

« Ne me touche pas. » Sofia recula aussi tôt la main, elle devait se douter que sa soeur n'accepterait pas le moindre contact avec elle pour l'instant. Mais Sofia était patiente, elle l'était réellement, elle finirait par faire céder sa petite soeur, elle le savait. « D'accord » souffla-t-elle en guise d'acceptation. Elle comprenait que Rosalie la repousse, elle aurait fait pareil dans le cas contraire. Elle savait que la claque n'avait pas fait si mal que ça physiquement... c'était son impacte psychologique que Sofia payait. Elle baissa la tête, gênée d'avoir agi de la sorte et tenta alors de l'expliquer à sa petite soeur. Elle tenta de lui faire comprendre pour Jackson et toutes les émotions contradictoires qu'elle avait éprouvée. « Je m’excuse. » Sofia releva rapidement le visage, sa soeur comprenait ? Vraiment ? Et elle s'excusait ... ? Elle était trop surprise pour faire autre chose qu'écarquiller les yeux, elle sentit son coeur s'alléger. Rosalie devait savoir comme elle l'avait aimé ce type, c'était son premier, ce n'était pas rien pour Sofia, c'était le seul qu'elle avait aimé corps et âme, c'était celui que secrètement, elle espérait épouser un jour. C'était pour ça qu'elle avait rompu sa promesse à son père, c'était pour ça qu'elle avait accepté de le faire avec lui. C'était parce qu'il était le seul qui pouvait se vanter de lui avoir pris son coeur.

« J’avais oublié que revoir un connard qui sait même pas baiser, permettait d’agir comme la plus grande ses cinglés et frapper sa petite sœur en pleine rue. Ta raison Sofia. C’est naturel et pas du tout pathétique. » Sofia secoua la tête et un rire ironique s'échappa de ses lèvres. Evidemment, sa soeur ne lui avait pas pardonnée et elle cherchait à son tour à la blesser. Mais Sofia n'allait pas tomber dans ce piège. « C'est surr que crier dans la rue comme une hystérique ça ne fait pas non plus pathétique. » dit-elle froidement sans hausser le ton. « Quand je disais que j'avais besoin de temps, c'était vrai. Mais tu n'arrives pas à comprendre que parfois, on ne peut pas répondre directement à tes questions. Tu ne sais pas prendre un "non" comme réponse et regarde où ça nous a mené ! Je suppose que t'es fière hein Rosalie d'avoir réussi à me faire craquer. » siffla Sofia entre ses dents, elle devenait méchante et cruelle, elle le savait, mais Rosalie l'avait blessée et sa défense à elle était l'attaque, elle avait toujours marché de cette façon. « Et pour en revenir à Jackson, c'était très bien lui & moi, donc pas besoin d'épiloguer là-dessus. » cracha Sofia en croisant les bras autour de sa taille. Elle s'était redressée de tout son long, elle avait fière allure, du moins, elle essayait, mais cette conversation était entrain de lui fendre le coeur. Et au lieu d'essayer d'arranger les choses, elle était tout à fait consciente de les envenimer.

Sa sœur était encore là. À la manière d’un parasite, Sofia ne semblait pas vouloir la lâcher et Rosalie en avait vraiment marre. Son regard tomba sur le garde de sécurité à la réception et elle se demanda ce qui se passerait si elle lui demandait de chasser l’espèce qui lui servait de sœur. Elle voulait juste rentrer chez elle, mais elle n’avait pas envie qu’elle la suivre là aussi, beaucoup trop d’objets coupant en haut, ses parents ne lui pardonneraient jamais un ‘accident’. Donc, elle essaya de la chasser autrement. Si Sofia avait l’intention de la faire craquer pour qu’elle lui pardonne et lui donne son amour éternel, Rosalie voulait la faire exploser pour ne plus jamais avoir affaire à elle, sauf dans les quelques diners de famille où elles feraient semblant d’être polies. Le paradis. « C'est sur que crier dans la rue comme une hystérique ça ne fait pas non plus pathétique. » Elle hocha la tête de gauche à droite. Elle avait l’impression que peu importe ce que son ainée pourrait dire maintenant, ça ne la toucherait plus. Elle était même prête à admettre ses erreurs. « T’as raison, c’était la meilleure façon de faire, je m’excuse, pour ça. Qu’est-ce que tu veux que je te dise. C’est beaucoup mieux se sauver comme une malpropre. » « Quand je disais que j'avais besoin de temps, c'était vrai. Mais tu n'arrives pas à comprendre que parfois, on ne peut pas répondre directement à tes questions. Tu ne sais pas prendre un "non" comme réponse et regardes où ça nous a menés! Je suppose que t'es fière hein Rosalie d'avoir réussi à me faire craquer. » La blonde éclata d’un rire mauvais. Essuyant les dernières de ses larmes sur ses joues. Elle se releva pour être face à face avec sa sœur. Le gardien de sécurité devait souhaiter pouvoir se cacher derrière son bureau. « C’est typique de toi ça. Tout me faire passer sur le dos. Tu fais jamais rien de mal, ein Sofia ? T’es toujours parfaite et jamais à côté de la plaque. Tu t’es pas dit que peut-être, peut-être, tu m’avais foutue complètement à l’envers, que j’étais carrément inquiète de te voir agir de la sorte, que t’étais tellement pas toi-même, que la seule raison pourquoi je voulais te retenir, c’était justement pour te laisser le temps de te calmer et ne pas te laisser seule. Essaye pas de mettre tout ça sur mon dos, c’est toi qui est beaucoup trop faible que t’es même pas capable de voir un mec sans perde la tête ! Je ne suis peut-être pas capable de me faire dire non, mais t’es pas capable d’imaginer que les autres peuvent avoir une vie qui ne tourne pas autour de toi. » Elle s’arrêta pour reprendre son souffle. Elle ne voulait même pas penser à ce que leurs parents diraient s’ils les voyaient agir de la sorte. Mais évidemment, Sofia allait courir dans leurs bras, blâmant tout sur Rosalie et c’est elle qui allait se prendre un sermon. Elle le voyait venir. « Et pour en revenir à Jackson, c'était très bien lui & moi, donc pas besoin d'épiloguer là-dessus. » Sans qu’elle puisse s’en empêcher, un sourire mesquin se dessina sur son visage et elle ne put s’empêcher d’éclater de rire de nouveau. « Ma pauvre. C’est sûr que comme t’étais une vieille fille t’as surement pas fait la différence. Ce n’était pas le pire ton Jackson, mais franchement, j’avais déjà vu mieux, même à 17 ans. » Elle ne l’avait jamais dit à Sofia, elle avait toujours voulu éviter un drame, elle n’avait pas voulu la blesser inutilement, lui dire qu’elle était passée avant elle, etc. Elle savait que Jackson avait été important pour elle et avait toujours voulu lui laisser ça. Mais tant pis.

Sofia serrait les dents, Rosalie avait toujours su répondre, trop intelligente pour son propre bien, elle n'avait jamais manqué les points faibles des gens, elle savait parfaitement où appuyer pour blesser. Et Sofia ne faisait pas exception à cette règle. Cela dit, trop fière, elle tentait de ne pas le montrer, elle tentait de rester digne dans toutes les situations. Et puis surtout, la jeune femme n'avait rien à envier à sa cadette, elle avait toujours eu un panache et une façon particulièrement facile de s'exprimer. Elle savait se défendre et également attaquer. « T’as raison, c’était la meilleure façon de faire, je m’excuse, pour ça. Qu’est-ce que tu veux que je te dise. C’est beaucoup mieux se sauver comme une malpropre. » Sofia eut un rictus, évidemment, Rosalie avait quelque chose à redire mais elle n'avait pas tord. Sauf que ça, la blonde ne pouvait pas l'avouer.

« C’est typique de toi ça. Tout me faire passer sur le dos. Tu fais jamais rien de mal, ein Sofia ? T’es toujours parfaite et jamais à côté de la plaque. Tu t’es pas dit que peut-être, peut-être, tu m’avais foutue complètement à l’envers, que j’étais carrément inquiète de te voir agir de la sorte, que t’étais tellement pas toi-même, que la seule raison pourquoi je voulais te retenir, c’était justement pour te laisser le temps de te calmer et ne pas te laisser seule. Essaye pas de mettre tout ça sur mon dos, c’est toi qui est beaucoup trop faible que t’es même pas capable de voir un mec sans perde la tête ! Je ne suis peut-être pas capable de me faire dire non, mais t’es pas capable d’imaginer que les autres peuvent avoir une vie qui ne tourne pas autour de toi. » le visage de Sofia se durcit, ses yeux bleus devinrent orageux, si elle avait été une petite fille, elle aurait tiré les cheveux de Rosalie et l'aurait griffé sans la moindre hésitation. « Ce n'est pas "juste un mec". Je l'aimais ! J'aimais Jackson, je n'aurais jamais couché avec si ça n'avait pas été le cas, mais ça tu sais pas, t'as jamais été capable d'aimer quelqu'un d'autres que toi ! Tu n'as jamais accordée la moindre importance au sexe, c'était juste une nouvelle expérience à vivre pour toi. C'était tellement plus pour moi ! » siffla Sofia alors que ses yeux s'emplirent de larmes de colère, elle était soudain fâchée qu'on lui dise que tout était un caprice, elle n'avait jamais vu le jeune homme comme ça, il n'avait pas été un jouet, il n'avait pas été quelqu'un de passage, elle l'avait aimé de tout son être, mais ça, Rosalie ne pouvait pas le comprendre.

Et même si c'était fini avec lui, il était impensable pour Sofia de ne pas défendre leur histoire. Parce que pour elle ça avait été vrai, pour elle ça avait compté... « Ma pauvre. C’est sûr que comme t’étais une vieille fille t’as surement pas fait la différence. Ce n’était pas le pire ton Jackson, mais franchement, j’avais déjà vu mieux, même à 17 ans. » Sofia se tut. Son être se figea, ses bras tombèrent le long de son corps et elle sentit une larme couler le long de sa joue. « Pardon ? » souffla-t-elle la respiration soudain plus courte. Elle sentit son coeur se briser, elle se sentait trahie, comme lorsqu'elle avait appris qu'elle n'était qu'un défi pour Jackson. Sa soeur avait couché avec Jackson. Elle détourna le regard et effaça sa larme très calmement. « Bien. Au revoir. » finit-elle par dire sans plus oser regarder sa soeur, si elle la regardait, elle avait juste peur de la détester beaucoup trop, elle avait juste peur d'être trop dégoûtée... parce qu'elle savait que si elle regardait Rosalie à cet instant précis, jamais plus elle ne voudrait la voir. Elle tourna donc les talons et sortit du bâtiment. Elle ne savait pas vraiment où aller, elle se sentait mal, elle se sentait sale, elle se sentait aussi trahie. Un seul visage vint à son esprit : Anastasia. Sofia avait besoin de sa cousine.

On l’avait déjà traité de sans-cœur au paravent, souvent même. On lui disait qu’elle était de glace, un cœur de pierre, égoïste, narcissique,etc., pratiquement tous les jours. Elle n’en avait jamais fait de cas, c’était vrai dans un sens, elle s’adorait et ne comprenait pas pourquoi elle devait se faire passé deuxième après qui que ce soit, ou presque, juste pour être polie et bien mise. Mais entendre une des seules personnes que vous aimez réellement, que vous aimez (avez aimé) plus que vous-même, dire la même chose… Rosalie du faire un effort monumental pour ne laisser paraitre aucune émotion. Elle ne devait pas se laisser avoir par sa sœur, c’était trop facile. Elle laissa celle-là couleur, comme elle laissa passer le fait que son ainée la prenait apparemment pour une pute de première ou quelque chose du genre. Parce qu’elle n’avait jamais été en amour, parce qu’elle ne se cachait pas d’aimer le sexe, parce qu’elle ne gardait pas un copain assez longtemps pour pouvoir le présenter à ses parents, parce qu’elle avait rejeté tous ses principes apprit dès le berceau, forcément, elle ne pouvait rien comprendre. « Si être amour veux dire se laisser toucher à ce point par un homme, qui ne devait pas être si bien que ça puisque tu as finie par le laisser, crois-moi je suis contente d’avoir passé mon tour. » Elle ne pouvait juste pas comprendre comment sa sœur pouvait laissé quelqu’un joué avec ses émotions de la sorte. Elle espérait vraiment qu’aucun homme ne la toucherait de façon à ce qu’elle s’en prenne à ses proches comme ce soir. C’était beaucoup trop demander.

Elle se débarrassa enfin de sa sœur, en lui avouant avoir couché avec Jackson des années au paravent. C’était un peu injuste de la blâmer, Sofia ne le connaissait même pas à cette époque, mais elle savait que ça ne ferait pas l’affaire et le pire c’est que ça la faisait sourire, cruellement. Il était temps que sa sœur apprenne ce que ça faisait d’être en deuxième place. Elle la fixa du regard jusqu’à ce qu’elle quitte le hall d’entrée et attendu un moment de plus pour finalement se retourner et rentrer chez elle. Elle allait bientôt s’effondrer. Elle réussie à appeler Shanti, et lui demanda de passer immédiatement avant de tomber sur le sol.

fin~