Il devait être 20h00. Déjà 20h00. Et je venais tout juste de terminer de tourner une pub. C'est marrant le tournage de publicités. Enfin, pas autant que tout le reste, mais c'est quand même marrant. La journée avait passé rapidement et je devais avouer que j'étais un petit peu fatigué, enfin, pas trop mais, disons que même si la journée avait passé rapidement, ça avait été une grosse journée. Donc voilà, il était aux alentours de 20h00 et je me retrouvais là, sur Broadway. Cette rue et géniale. Depuis que je suis petite que j'en rêve et m'y voilà. C'est dans des moments comme ça que j'apprécie vraiment la vie. Et il y a d'autre moment, ceux qu'on aime pas, ceux dont on veux se défaire au plus vite parce qu'on pense trop... Eh bien dans ces moments là, venir sur Broadway m'aidait à aller mieux. C'était bondé de monde, encore. Et moi, je me cachais tant bien que mal. J'avais des lunettes de soleil, un capuchon, une écharpe qui me cachait la moitié du visage. Bref, je ne voulais pas me faire reconnaître. J'aimais bien mes fans, vraiment, mais enfin, trop c'est trop, n'est-ce pas ? Et surtout ici, il y avait plein de monde, toute sorte de monde. Des médias, il en manquait jamais ! Bon quand ils étaient là, il ne me dérangeait pas plus que ça. Un sourire par-ci, un autre par là et voilà. J'eus alors une pensée pour ma soeur. Ça arrive rarement, très rarement. Bon, d'accord, autant vous le dire franchement, cela n'arrive jamais. Mais aujourd'hui, là, alors que je suis seule sur le trottoir, marchant tranquillement sur Broadway, j'eus une pensée pour elle. Elle était jalouse de moi, de ce que je faisais. Et cette fois, je me dis qu'elle avait bien raison. Oui parce que mon job était génial. Enfin, il y avait les hauts et les bas, comme pour tout le monde, mais sinon en général, c'était génial... Il y avait ces trucs de paparazzi, les scandales à deux dollars et les mauvaises critiques, c'est sûr. Mais franchement, on s'y habitue. Plus ou moins... Bref...

Donc voilà, j'étais sur Broadway, je marchais, ma bouteille d'eau à la main et bien caché aux yeux de tous, enfin, j'essayais du moins. Puis un passant passa. Oui, parce qu'il était un passant, quoi. Logique. Mais bref, il me disait vaguement quelque chose, je le suivis du regard, en essayant de déchiffrer où je l'avais déjà vue. Peut-être le caméraman du dernier film ? Ou alors il était l'éclairagiste ? Non, non mais j'étais absolu-.... Woops. « Ah ! Désolé, c'est ma faute ! » Je détestais admettre que c'était ma faute, mais là, j'avais pas vraiment le choix et puis, c'était bel et bien le cas. Oui, distraite par celui-qui-me-disait-quelque-chose, je n'avais pas vue qu'il y avait quelqu'un juste en face de moi... Son t-shirt était trempé à cause de ma bouteille d'eau que j'avais échappé sur lui en lui fonçant dedans. Je relevai la tête, m'apprêtant à m'excuser de nouveau... sauf que quelle ne fut pas ma surprise lorsque je vis que la personne en question n'était nul autre qu'Enzo. Ça faisait vraiment plaisir de le voir. On était sortit ensemble, pendant un bout de temps et là... ça faisait des siècles qu'on s'était pas vue. On s'était laissé parce que la distance était un facteur assez dérangeant disons. On était tout les deux souvent, très souvent, prit par le boulot. Il allait vers un coin de la planète alors que je me dirigeai à l'opposé. Ça ne pouvait pas marcher. Mais on s'était amusés, quand on avait été ensemble par contre, ah ça oui. Ce n'était pas compliqué, juste normal et... simple. Sans embrouille. Bien sûr, je ne lui avais pas dit qu'il y avait un môme quelque part sur cette planète qui m'appartenait, enfin, que j'avais mis au monde, mais sinon, il savait un tas de truc sur moi et c'était rare que les gens sachent des trucs sur moi. Enfin, des vrais trucs utile, pas les trucs d'interview qu'on dit dans les magazines. Disons qu'il me connaissait plutôt bien. Et il avait réussi à m'endurer, limite s'il méritait pas une main d'applaudissement pour l'exploit. Je suis pas facile à vivre, disons... Un sourire c'était étiré sur mes lèvres. « Enzo !? Eh bah dis donc... ça fait un bail, oh et je suis désolé pour ton t-shirt. » Avais-je finalement dit, un sourire sincère au lèvre. Non mais ça me faisait vraiment plaisir de le voir... « Comment tu vas, tu deviens quoi ?» J'espèrais vraiment que tout allait bien pour lui, quoi que je n'en doutais pas une seconde.

« Florence ! ». Il était aussi surpris que moi et il avait raison de l'être ! Dans des rues aussi bondées que celles de New-York, à moins d'être aussi célèbre que moi ou que lui, il était rare de croiser quelqu'un que l'on connaissait. Quoi que la plupart des gens me connaissaient plus que je ne les connaissais, mais ce n'est qu'un détail. Bref, j'étais devant mon ex, un ex qui d'ailleurs, était toujours aussi sublime. J'avais trempé son t-shirt et je m'en excusais, d'ailleurs. Mais il avait l'air de ne pas trop s'en soucié et un sourire radieux ornait son visage. « Oh, non, t'en fais pas, c'est rien. » C'était rien, sauf qu'il devait quand même avoir froid. Il faisait pas super chaud dehors, même si le début de l'été s'en venait, la température faisait défauts, disons. Puis le soir, c'est toujours un peu plus frisquet. Je sortit donc des napkins de mon sac, qui venait du starbuck qui était pas très loin. Oui, c'était toujours efficace de traîner ça sur soi. Bien que je n'étais pas vraiment sûr que ça ferait une différence. « Tu vas attraper froid... ça ne fera pas une grande différence, mais prend ça, au moins.» Dis-je en lui tendant les napkins en question. Je ne voulais pas qu'il attrape froid parce que j'avais été assez stupide pour être distraite et parce que je lui avais renversé ma bouteille d'eau dessus. Ça aurait été quelqu'un d'autre et je m'en serait foutu comme de l'an 2000, mais là, ce n'était pas le cas ! Je soupirai. « Oh, moi, ça va, je fais pas grand chose, je me balade... Et toi, est-ce que t'es en ville pour le boulot ? Je te vois sur les bus et les affiches, alors je te demande pas si ça marche pour toi. » Avait-il répondu à la question que je lui avais posé. Je souris. Il n'avait pas changé ! Toujours le même et il fait toujours la même chose. Et je savais très bien qu'il aimait ce qu'il faisait, alors bon... Moi ? Il avait raison. Tout allait à merveille. La vie était belle. Enfin pour le moment, c'est le calme avant la tempête, je suppose, puisque ma vie ne restait jamais aussi calme et belle qu'elle ne l'était maintenant ! « T'as pas changé ! » Dis-je en le regardant. Arrf, souvenir, quand tu nous tient... « Oh sinon moi... eh bien, oui et non. Un tournage de pub, mais je reste en ville pour un moment. Beaucoup d'interviews à venir, d'émissions de télé et finalement le tournage d'un nouveau film si tu veux mon horaire ! Ce n'est pas si chargé, mais les vacances que je comptais m'offrir ne seront pas ! » Lui dis-je en soupirant. Car oui, j'avais beau adorer mon job mais j'aurai besoin de vacance un jour. C'était fatiguant et épuisant parfois. Et croyez-moi, je la sentais la fatigue ! Bon comme je disais, aujourd'hui ce n'était pas si mal, qu'une toute petite pub, mais le mois à venir ne serait pas aussi calme ! Je baissai les yeux et me passa la main dans les cheveux, en abaissant mon capuchon du même coup... Je me faisais pointer du doigt, mais tant pis. « Écoute, tu veux qu'on aille manger quelque part ? C'est moi qui invite et puis, tu dois bien avoir des choses à raconter, depuis le temps, non ? Ou enfin, tu peux passer te changer avant si tu préfère... t'es tout trempé. » Avais-je finalement dit désespéré par le fait que... bah que c'était entièrement de ma faute s'il était trempé, justement. Mais je voulais vraiment l'inviter à manger. Ça faisait trop longtemps... « Ça fait vraiment plaisir de te revoir, tu sais. » Je l'avais regardé, sérieuse. Non parce que je tenais vraiment à ce qu'il le sache.