Je me suis toujours dit que tout irait bien. Pourquoi donc ? Puisqu'au final on passe toujours par des hauts et des bas. Il suffit de tracer une courbe sinusoïdale et vous avez à peu près un résumé de votre vie, c'est beau non ? Parfois on monte haut, et parfois on descend très bas. Qui pourrait bien rester constant toute une vie à un stade assez élevé, ça doit être ennuyeux et sans intérêts. Quand on est gosse et qu'on voit son avenir, on l'imagine toujours beau, rose (ou à la couleur qui nous convient) sans vraiment d'embuche, on se voit toujours sortir du lot. Quand j'étais petite je me voyais plus comme mon père. Une fille qui finirait par percer dans la musique, qui serait assez solitaire et sans engagements. Bon il est vrai que j'espérais rencontrer quelqu'un, quelqu'un comme mon père, mais en plus jeune. Au début j'étais le parfait mélange de mes parents, il n'y avait aucun doute là-dessus. J'aimais bien cette idée. Puis il a fallu grandir un peu, pendant que je continuais à croire que je formerais un groupe sympa, j'ai rencontré des personnes qui ont fait que les choses ont changées. Je sais à peine si je dois les remercier, ou non. J'ai changé totalement de voie, et une partie de ma vision du monde a changé elle aussi. Je me suis lancée dans la mode, étant donné que le trop de musique accumulé dans ma vie m'étouffait. Je me voyais un peu plus libre, mais toujours une artiste avec son propre point de vue, et un métier à mon image. C'est devenu de plus en plus confus, en arrivant à New York je me sentais même changer, mais pas vraiment comme je l'espérais. Pour ce qui est du point de vue professionnel tout va bien, à part qu'on me prend plus pour une vendeuse qu'une styliste ce qui a le don de m'énerver, mais peut-être que plus tard on me laissera aborder les choses à ma façon, et au pire j'ai toujours une machine qui m'attend dans mon petit chez-moi.
C'est un autre point qui me tracasse plus, un qui ne me tracassait plus depuis quelques années. J'avais été rejeté, comme une merde, c'est le cas de le dire, je m'en été voulue, certes, mais j'avais décidé d'arrêter, je ne voulais plus me prendre la tête avec ça. Je m'étais enfin fait une idée, c'était plus simple, on enchaînait les coups et puis basta, sans aucune attache c'était vraiment parfait. Mais non il a fallu que je déboule ici, dans cette grosse pomme et que ça recommence comme avant, ce que je ne voulais surtout pas. J'essayais de me faire une raison en me disant simplement que ce n'était qu'une passade, que cela irait, que c'était un moment de nostalgie. Et plus le temps passe, et plus je me dis qu'au fond, c'est peut-être ce que je redoutais. J'en étais de plus en plus sûre, mais comment se l'avouer, et comment me l'avouer surtout. Fallait qu'on passe plus de temps ensemble, fallait qu'on ce revoit, fallait qu'on fasse ci et ça. Venant de deux univers différents, je me disais que c'était juste une blague, et quelle bonne blague. Ça me prenait trop la tête et je passais pour une fille presque normale, avec ses prises de tête. Les personnes que je connais et qui me connaissent disent bien que j'ai changé par apport à avant. Ce n'est plus faux, mais je repoussais pourtant ça. Aaron avait tous les dons, de m'énerver, de m'exaspérer, mais il avait aussi le don de me faire changer, et de faire en sorte que je pense à lui. Je ne sais pas franchement si c'est un don, mais c'est important pour moi. J'avais des réactions bizarres et qui plus est, on n'était pas franchement assortis tous les deux. Le truc avec lui, c'est qu'on ne passe pas inaperçue, mais d'une autre manière par apport à la mienne. C'était un peu gênant dans un certain sens, mais on oubliait assez rapidement. Au-delà de ça, il y a qu'on le voit un peu partout, dans les journaux, des magazines, les polaroïds,... Ce n'est pas vraiment ce qui m'intéresse, je n'en lis aucun, mais c'est surtout quand on m'en parle que ça commence à m'énerver. Je n'ai jamais vraiment parlé de lui à mon entourage, à part peut-être aux deux seuls à Ottawa en qui j'ai une confiance absolue. Sinon, les autres n'ont rien besoin de savoir, puisque que dans ma tête il n'y a rien, et je me mens. J'en deviens obsédée, je pense rarement à autre chose, il faut que tous les jours c'est son image imprimée dans ma tête, c'est déroutant. Quand je me lève je me répète que ce n'est qu'un rêve, à ben pas vraiment en fait.
Aujourd'hui on avait prévue de se voir, super non ? Sur le pont de Brooklin, le coin le moins fréquenté du monde comme d'habitude. Sauf quand le 'rendez-vous' est de nuit, ou du moins assez tard, travail oblige. Enfin j'avais passé une journée derrière une caisse tout aussi dépité que d'habitude, ma seule consolation c'est bien mon 'collègue' si je peux l'appeler comme ça. Me ressemblant pas mal niveau train de vie, on se comprenait bien et on avait tissé un lien tous les deux. Il arrivait toujours à réussir à me faire oublier mon stage pitoyable qui m'énervais de plus en plus avec le temps qui passait. Je suis la simple héritière d'un groupe de musiciens farfelus vivant de leur son, mais j'aimais beaucoup cette image. Une fois l'heure de la débauche, on est allé boire un coup tous les deux, mais il voyait bien que j'étais tracassée par quelque chose, à quoi bon lui en parler. On a juste bu encore et encore, pour 'évacuer' comme il l'a si bien dit. Je m'en voulais un peu parce que j'étais dans un bel état et que j'ai horreur de repousser quelque chose. C'est en zigzaguant que j'arrivais près du pont, en regardant les étoiles béa avec un grand sourire de fille plus très nette sur le visage. Je ne mis pas longtemps avant de reconnaître la silhouette d'Aaron, malgré le ciel qui noircissait et cette fraicheur. Je m'avançais vers lui, en me répétant que ce n'était plus une si bonne idée que cela en fin de compte. Mon corps m'avait guidé jusqu'ici, mais ma tête, bien que dans les nuages, ne voulais plus vraiment rester. Mais j'y étais, il fallait continuer. Je me mise à côté de lui en essayant de reprendre mes esprits, ce qui était, compliqué... « Salut, tu vas bien ? Non, non, en fait ne répond pas, je veux pas t'entendre, tu sais pourquoi ? En fait, t'as... T'as le don de me torturer à distance tu savais pas. Je peux pas t'ôter de ma tête, tu m'as fait quelque chose ? Non, parce que j'aimerais bien savoir moi, comment tu m'as fait ça. » Je vous l'accorde, je ne savais pas du tout ce que je faisais ni ce que je disais, j'avais la tête qui tournait et mes jambes qui flagellaient en plus de débecter des absurdités. Bonjour je vous présente Skye, et elle est bourrée, elle rigole comme une enfant et fait peur à voir.
Mon père m'a souvent répété que dans la vie je n'arriverai jamais à rien, que j'enchaînerai les échecs les uns après les autres, que je me ramasserai à chaque obstacle. Il est vrai que je me suis pas mal ramassé par le passé, mais j'ai grandi et j'ai compris certaines choses de la vie. L'épreuve qui s'est avérée être la plus dure pour moi concernait l'amour: le fait que la femme que j'aime me quitte du jour au lendemain. Heureusement pour moi, aujourd'hui tout cela est fini, je suis passé à autre chose et je suis bien mieux comme ça. Mais il reste des cicatrices derrière ça, je ne suis pas totalement guéri. J'en ai pris plein la gueule déjà et pourtant ça ne fait que commencer, je n'ai que vingt-quatre ans et encore tellement d'années devant moi. J'ai du mal à croire qu'un être humain puisse souffrir autant en quelques années... Combien de fois m'a-t-on répété que je n'étais qu'un nul, un raté. Et aujourd'hui presque tout le monde est derrière moi à me répéter que je suis le meilleur. Pourquoi? Parce que j'ai de la tune. L'argent à des atouts c'est certain, mais aussi des inconvénients. Avec de l'argent on peut tout obtenir c'est comme ça de nos jours.J'ai su faire mes preuves professionnellement, aujourd'hui je tiens la concession entre mes mains. Sentimentalement, c'est loin d'être le cas, je ne sais pas où je vais, je ne tiens pas du tout la situation. Je suis attaché à Skye s'est évident, mais depuis Apollinaria je n'ai pas cessé de me répéter que pour moi l'amour était fini: je risque de souffrir en m'engageant de nouveau dans une histoire. Je profite de ce temps, car un jour où l'autre il faudra parler de choses sérieuses par rapport à nous deux. Je pense que la jeune femme elle prend les choses au sérieux, mais elle ignora tout de mon passé, des choses que j'ai vécues et qui m'ont rendu mal pendant un long moment. Mais c'est la même chose de mon côté quand j'y pense, je ne connais pas son passé amoureux: elle aussi a peut-être souffert. Arriverons-nous à parler de nos douleurs un jour? Arriverons-nous à parler du futur un jour?
La soirée avait été agréable pour moi, une soirée avec ma meilleure amie. Nous avions passé un bon moment devant un film à manger des chips. Ayhalina s'est endormie donc je suis parti, car effectivement je suis plutôt le genre d'homme qui se couche tard et qui passe sa nuit à faire la fête. J'ai reçu une tonne de SMS, tous les mêmes: des invitations à faire la fête dans des soirées où les riches se réunissent, avant j'y serai sûrement allé mais là, quelque chose de plus important m'en empêchais. Moi et Skye avions rendez-vous sur le pont de Brooklyn, le coin le moins fréquenté du monde comme d'habitude. Sauf quand le "rendez-vous" est de nuit, donc vous vous doutez bien que j'ai eu toute la soirée devant moi. J'aurais pu boire, me bourrer, mais non: J'ai décidé de rester sain pour passer un bon moment avec la jeune femme. Mais en arrivant je m'aperçois qu'elle n'a pas fait de même, je la vois de loin, zigzagante sur le trottoir complètement saoule. Skye arrive et me lance « Salut, tu vas bien . Non, non, en fait ne répond pas, je veux pas t'entendre, tu sais pourquoi . En fait, t'as... Tu as le don de me torturer à distance tu savais pas. Je peux pas t'ôter de ma tête, tu m'as fait quelque chose . Non, parce que j'aimerais bien savoir moi, comment tu m'as fait ça. » Je la torture à distance? Hum, j'aime entendre ça, je ne vais pas me le cacher. Non sérieusement ce qu'elle vient de me dire me fait sourire, le sourire du mec amoureux: Merde, reprends-toi Williams! De simples mots qui rassurent autant, c'est inexplicable... « Hum, je sais très bien, je hante ta tête! » j'éclate de rire et reprends « T'a bu quoi toi? T'es pas sérieuse chérie! » depuis que nous sommes proches, je l'appelle chérie, c'est devenu une habitude et ça ne déplaît pas à la jeune femme donc tant mieux.
❝ Have you ever wanted to ask question, but you didn't because you knew in your heart that you wouldn't be abble to handle the answer ? ❞
Il y a toujours des jours où l'on doit se jeter à l'eau, peu importe la raison, c'est comme un cap à passer. Parfois on coule, ou bien parfois, on réussit à battre des membres pour nager et remonter. On en sort plus déterminé ou plus anéantis, il est beau de voir qu'il y a deux opposés que l'on rencontre tout le long de notre vie. Enfin beau n'est surement pas le bon adjectif pour décrire ça, mais moi ça ma fascine d'une certaine. Avoir des cicatrices visibles ou enfuies, presque tout le monde en a, rare sont ceux qui n'en auront pas. Je ne sais pas vraiment s'il est important de les cacher, puisqu'au final elles finissent toujours par nous ronger un jour ou l'autre, c'est comme nier le passer, à quoi bon, étant donné qu'il est juste derrière nous, alors qu'on le croyait plus loin. Ce qui est certain avec Aaron, c'est qu'on se connaissait, oui, depuis le temps, mais il y avait encore tellement de choses qu'on ne s'était pas dite, parce qu'elles ne sortent pas, parce que c'est trop dur, je ne sais pas vraiment. En ce qui me concerne, quand je pense à lui j'ai toujours l'image de ma seule histoire d'amour qui me revient, même si je le nie sans cesse, c'est forcément un signe, quelque chose pour me dire que je ne suis pas indifférente. Mais aussi quelque chose pour me torturer. On souffre assez dans le passé, pour s'enfermer dans le présent. J'ai toujours fait en sorte que ça me passait au-dessus tout le temps, quand je suis en présence de mes amis,... Mais quand je suis avec le beau brun, c'est plus fort que moi, je suis déstabilisée, et oui, c'est bizarre mais c'est comme ça. On passe de bons moments c'est certain, mais j'ai toujours envie de gaffer à un moment ou un autre, et lui reste aussi silencieux que moi. Et bien que je le connaisse j'ai peur de me faire des films en croyant que lui aussi c'est une carapace. Pourtant, j'en suis assez persuadée, mais il suffit d'un rien pour que tout dérape.
Je prenais très au sérieux ce que je lui disais, bien que les mots sortaient comme ça, et que dans mon état normal, je n'aurais surement jamais dit les derniers mots qui sont sortis de ma bouche. Je m'en voulais de plus en plus d'être venue, je n'avais pas envie de tout gâcher, mais en même temps je voulais avoir des réponses à mes questions qui me hantent de plus en plus. Il me sourit, un sourire qu'il me faisait de temps en temps, un que je semblais connaître, mais qui restait en fait un mystère, à chaque fois qu'Aaron le faisait il ne peut s'empêcher de l'effacer et de passer à autre chose. C'est quelque chose qu'on connait bien tous les deux, quand un enchainement d'actions logiques aboutit à une situation dans laquelle nous ne sommes plus confortables on ne peut s'empêcher de passer à autre chose. Mais là, je ne sais pas si c'est le fait d'avoir trop bu, surement d'ailleurs, ou autre chose, mais je voulais qu'on en finisse, qu'on aille jusqu'au bout et qu'on n'essaye pas de dévier, c'est dur, mais faut essayer. « Hum, je sais très bien, je hante ta tête ! » J le regardais avec la tête qui tourne et les jambes qui flagellent toujours, j'étais dans un bel état mais j'attendais la suite. « T'a bu quoi toi ? T'es pas sérieuse chérie ! » Et voilà, ça recommençait, il ne me répondait pas, on dirait presque moi, parfois je me retrouve beaucoup en lui, peut-être qu'on est voué à finir comme ça. Mais là, bien que je ne contrôlais pas grand-chose, je voulais vraiment rester dans le sujet et pas parler d'autre chose, pour une fois que j'avais réussi à aborder le sujet, bien que les quelques verres d'avant m'ont pas mal aidé pour, je voulais continuer cette conversation et pas m'arrêter. « Oui j'ai bu et alors ? C'est pas vraiment le sujet. Réponds moi, allez j'en ai marre de toujours éviter le sujet, peut-être que.. que je suis pas dans mon meilleur état, mais je pense ce que je dis, enfin je crois. Je veux juste être sûre, je veux juste savoir, pas toi ? De toute façon, tout ce que je peux dire, ça changera rien, vu qu'à chaque fois on change de sujet, moi je veux comprendre. Et puis je ne suis pas ta chérie. » Je m'accrochais à l'épaule d'Aaron pour garder un peu d'équilibre, étant donné que mes jambes commençaient vraiment à me lâcher et que je n'étais pas vraiment en état de rester debout.
Dernière édition par Skye M. O'Conell le Mar 1 Mai - 15:25, édité 1 fois
« Oui j'ai bu et alors ? C'est pas vraiment le sujet. Réponds moi, allez j'en ai marre de toujours éviter le sujet, peut-être que.. que je suis pas dans mon meilleur état, mais je pense ce que je dis, enfin je crois. Je veux juste être sûre, je veux juste savoir, pas toi ? De toute façon, tout ce que je peux dire, ça changera rien, vu qu'à chaque fois on change de sujet, moi je veux comprendre. Et puis je ne suis pas ta chérie. » Des paroles coup de poing, coup en plein coeur. C'est vrai que j'évite toujours le sujet quand il faut parler de choses sérieuses, je ne veux pas donner de nom sur nous deux, l'amitié et plus, voilà comment je nomme ça à l'heure actuelle. Je ne sais pas si je dois lui dire ce que j'aie sur le coeur, si je dois tenter une histoire sérieuse avec la jeune femme, je ne sais pas, je ne sais plus rien, je suis totalement perdu, je ne sais plus quoi penser de la situation. C'est une torture que de se dire que si je m'engage dans une histoire avec Skye, elle peut me laisser tomber du jour au lendemain comme Apollinaria l'a fait. Je ne veux plus connaître une telle douleur, l'amour est la chose qui m'a fait le plus de mal dans toute mon existence et connaître de nouveau ce sentiment me fait peur, eh oui, Aaron David Williams a peur. Ça vous étonne? Je m'étonne moi-même. On me connaît comme étant l'homme sûr de lui, qui sait ce qu'il fait, mais voilà, vous savez je suis loin d'être cet homme-là...
Je passe pour un être méchant mais au fond, je suis si sensible, il est facile de me faire mal au coeur. J'aimerai être plus résistant, ne pas prendre les choses autant à coeur mais c'est plus fort que moi. J'ai changé certains points dans mon comportement mais d'autres sont ancrés en moi et jamais je ne pourrais changer ça. S'attacher, aimer, c'est quelque chose qui me fait peur, c'est une réalité. Parler de mes peines du passé avec Skye serait la meilleure des choses pour mettre les choses au point et profiter pleinement de la vie, car oui tout ça me prend la tête à longueur de journée, je ne sais pas comment va évoluer ma relation avec la demoiselle. Il faut dire que là, Skye n'est pas dans son meilleur état, donc pour parler de ces choses-là c'est le bon moment non? peut-être le mauvais moment justement, je ne sais pas... Elle ne se souviendra sûrement pas de tout ce qui se passe et se passera dans quelques minutes, elle est tellement alcoolisée. Je me lance? Je ne sais pas...
Une nouvelle fois j'évite le sujet et réponds « Bon, Skye tu es complètement saoule et tu ne penses pas ce que tu dis! Tu devrais rentrer chez toi et dormir, demain tu vas avoir un mal de crâne horrible. Puis ce n'est pas le moment de parler de ça, le jour de parler viendra, ne te presses pas! Et ne dis pas de bêtise, je t'ai toujours appelé chérie, tu as toujours apprécier. » je suis doué pour éviter le sujet, à chaque fois j'y arrive mais là, la jeune femme semble vraiment obstinée à vouloir comprendre. Pourquoi ne pas y penser et vivre sa vie sans se poser de questions? Moi c'est comme ça que je vis, sans me poser de questions, mais il arrive toujours un moment où il faut mettre les choses au clair, j'aime moins ce moment c'est vrai... Dans ma jeunesse, je ne cessais pas de me poser des questions et je n'étais pas heureux, renfermé sur moi-même, timide. Aujourd'hui je me suis décoincé et je suis heureux dans la plupart des domaines, sauf professionnellement, reprendre la concession n'était pas ce que je souhaitai à l'époque. Sentimentalement, c'est compliqué oui, mais je ne le vis pas mal pour autant. Je veux juste ne pas perdre Skye, et continuer à vivre ainsi, nous sommes heureux non? Pourquoi faut-elle qu'elle engage un sujet qui remet tout en question.
❝ I wish my brain had a map to tell me where my heart should go. ❞
« Bon, Skye tu es complètement saoule et tu ne penses pas ce que tu dis ! Tu devrais rentrer chez toi et dormir, demain tu vas avoir un mal de crâne horrible. Puis ce n'est pas le moment de parler de ça, le jour de parler viendra, ne te presses pas ! Et ne dis pas de bêtise, je t'ai toujours appelé chérie, tu as toujours apprécié. » Au fond sa réaction ne m'étonnait pas du tout, peut-être que c'est moi qui me fait du mal pour rien, et Aaron surenchérit. Encore une fois on changeait de sujet, encore une fois on évitait, encore une fois on oubliait, encore une fois ça nous rongeait, encore une fois... C'était toujours le même passage répétitif, je ne sais pas si c'est le coup de l'alcool que j'avais pu ingurgiter un peu plus tout tôt, qui me mettait dans cet état mais une chose est sûre, c'est que je n'allais pas lâcher le sujet, surtout pas maintenant alors que je m'étais un peu lancer. De toute façon j'avais l'impression de ne plus rien contrôler, j'étais complètement à côté de mes actes, et même si je ne me souviendrais surement de rien de cette soirée, je voulais que lui s'en rappelle, du moins il pouvait vu son état. « Au fond, tu ne me connais pas c'est peut-être ça le problème. Je pense ce que je dis, disons que je pourrais aussi te dire n'importe quoi, mais c'est pas grave, parce que demain je ne me souviendrais de rien, mais au moins j'aurais essayé quelque chose. Puis tes 'chérie' garde les pour toi, je n'osais pas te le dire, mais j'ai horreur de ça enfin en temps qu'amis surtout. »
J'avais mon passé derrière moi, celui qui me freinait depuis le début face à Aaron, tout le monde doit faire le premier pas un jour ou l'autre, maintenant que j'y pensais il ne me restait qu'une chose à faire. Au pire, je dis bien au pire, demain j'aurais tout oublié, et je pourrais toujours dire à Aaron que ce que je pourrais lui dire ce n'est que pure invention de mon imagination de mon état actuel. « Bon... Puisqu'il le faut je me lance. Je viens d'Ottawa, d'une petite famille de musiciens, j'ai souvent dû aider mes parents pour qu'on puisse vivre sans trop de découverts,... Enfin bref, j'ai souvent cru que j'allais finir musicienne à mon tour, mais bon tout a changé à cause de quelque chose enfin de quelqu'un plutôt. Je suis tombée amoureuse pour la première fois, le truc c'est que je n'ai jamais réussi à lui dire ce que je ressentais vraiment, lui avait réussi à franchir le pas, et même après les longs mois que nous avons passés ensemble je n'ai jamais réussi à lui dire. Il m'a lâché comme ça, comme une merde. Je m'en suis remise, difficilement, mais voilà. Je me suis lancée dans la mode, je suis partie d'Ottawa pour changer d'air. J'ai atterri ici, tout était parfait jusqu'à ce que je te rencontre comme ça, tu m'aies tombée dessus comme ça en je suis toute embrouillée, je sais pas, je suis surement totalement folle, mais voilà, c'est dit. » J'avais la voie qui déraillait un peu, le regard dans le vide, les paupières qui battaient, je pouvais à peine regarder Aaron en face. Je finis la tête baissée, un peu énervé de moi, je savais que quand je n'étais pas dans un état de sobriété je me mettais à dire tout ce qui pouvait me passer dans la tête, je parle trop, je parle toujours. Je savais dans un certain sens que ce que je pouvais lui dire ne serait pas sans conséquence. Peut-être me prendra-t-il pour une idiote totalement saoule, j'espérais juste que je pourrais me rattraper, ou que cela ferait quelque chose. Et que les choses évolueraient, ou elles ne changeraient jamais parec que c'est comme cela et ça le sera toujours.
Un long silence s'installa, du moins il me paraissait si long, peut-être parce que je débloquais complètement, je n'avais pas vraiment la force de lever la tête pour voir l'expression que pouvait bien faire Aaron, ça me terrifiait, même si j'essayais de ne pas le faire voir. Au fond je sais pertinemment que je ne suis pas si forte que ce que j'essaye de paraître. Je sais très bien qu'il y a une fille très sensible qui fait peu à peu surface quand je suis face à Aaron, mais je ne contrôle rien, et j'aimerais tellement. Dans un soupir je fis un pas vers jeune homme et je posais ma tête sur son épaule, elle me semblait si lourde et trouvait bien sa place ici. Je fermais les yeux tremblante, avec un nouveau soupir. « T'as raison je suis totalement saoule, je devrais rentrer je... suis désolé, je passe à côté de tout, je suis à côté de tout, je sais pas... je... je m'en veux. Tu me raccompagnes ? Mais, s'il te plait dis moi quelque chose. »
« Au fond, tu ne me connais pas c'est peut-être ça le problème. Je pense ce que je dis, disons que je pourrais aussi te dire n'importe quoi, mais ce n'est pas grave, parce que demain je ne me souviendrais de rien, mais au moins j'aurais essayé quelque chose. Puis tes "chéries" garde le pour toi, je n'osais pas te le dire, mais j'ai horreur de ça enfin en tant qu'amis surtout. » Je suis perdu. Que va-t-elle finir par me dire au juste? Tout ça ne rime à rien, elle se perd dans ses mots "Je pense ce que je fais, disons que je pourrais aussi te dire n'importe quoi..." je suis censé penser quoi de tout ça? les choses que l'on dit quand on a trop bu sont souvent les choses que l'on pense sincèrement, et nos pensées sortent toutes seules. On parle beaucoup trop étant saoules, donc il faut vraiment que je prenne au sérieux tout ce qu'elle compte me dire car c'est ce que Skye a sur le coeur et c'est qu'elle n'ose pas me dire étant dans son état normal. Demain la jeune femme aura sans doutes tout oublier, mais moi je n'oublierai pas et ça risque de me traîner dans la tête pendant des jours. Surtout quand ça concerne Skye, sachant que j'ai toujours sa jolie petite tête dans le crâne. Les phrases de ce soir vont se répétées toutes les prochaines journées et comme je me connais, je sais que je ne vais pas arrêter d'y penser. Je ne réponds rien à ça, je préfère me taire. Il faut avouer que je ne trouve pas vraiment quoi répondre, moi qui d'habitude, a toujours du répondant.
La voix qui déraille, les yeux qui brillent, Skye se lance « Bon... Puisqu'il le faut je me lance. Je viens d'Ottawa, d'une petite famille de musiciens, j'ai souvent dû aider mes parents pour qu'on puisse vivre sans trop de découverts,... Enfin bref, j'ai souvent cru que j'allais finir musicienne à mon tour, mais bon tout a changé à cause de quelque chose enfin de quelqu'un plutôt. Je suis tombée amoureuse pour la première fois, le truc c'est que je n'ai jamais réussi à lui dire ce que je ressentais vraiment, lui avait réussi à franchir le pas, et même après les longs mois que nous avons passés ensemble je n'ai jamais réussi à lui dire. Il m'a lâché comme ça, comme une merde. Je m'en suis remise, difficilement, mais voilà. Je me suis lancée dans la mode, je suis partie d'Ottawa pour changer d'air. J'ai atterri ici, tout était parfait jusqu'à ce que je te rencontre comme ça, tu m'aies tombée dessus comme ça en je suis toute embrouillée, je sais pas, je suis surement totalement folle, mais voilà, c'est dit. » Il est vrai que nous n'avons jamais vraiment parler de son passé, ni du mien d'ailleurs. Je savais quelle n'était pas issue d'une famille de riches, au café nous en avions parlé. Mais ce que j'ignorai c'est le fait qu'elle avait dû aider ses parents pour éviter-les ennuis financiers. Je restais pour le début bouche bée face à cela. Ce genre de chose nous marque à vie, ça fait du mal et j'arrive très bien à le comprendre. Vous vous dites "oh mais tu es un riche, tu peux par comprend toi" je tiens à dire que les riches ne sont pas tous des cons. Skye a elle aussi beaucoup souffert sentimentalement... Je n'aurais jamais pensé qu'une femme comme elle puisse avoir mal, mal au coeur, elle semble si forte, impossible de l'atteindre, d'atteindre sa sensibilité. Une preuve de plus que les apparences sont parfois trompeuses. J'ai mal au coeur pour elle, mon souffle est court et je n'arrive pas à m'exprimer. Elle venait de me reprocher que j'avais chamboulé sa vie à partir du moment où nous nous étions parlés. La jeune femme ne sait pas que de mon côté c'est la même chose, je ne sais plus ce que je dois penser, je suis perdu. Quand je la vois, mon coeur se met à battre follement et je ne sais pas pourquoi... Je ne peux pas être amoureux, ce n'est pas possible, je me suis promis de ne plus connaître ce sentiment. Je ne veux plus jamais souffrir de l'amour. Et si tout vient à changer, si je suis vraiment amoureux de Skye, je fais comment? Hein? Je fais comment....
Je suis là, je sers à rien, je ne dis pas un mot et le silence comment à se faire pesant. Skye pose sa tête contre mon épaule et d'une voix désespérée me dit « T'a raison je suis totalement saoule, je devrais rentrer je... suis désolés, je passe à côté de tout, je suis à côté de tout, je sais pas... je... je m'en veux. Tu me raccompagnes . Mais, s'il te plaît dis-moi quelque chose.» la jeune femme vient de se lancer, elle a réussi à me dire ce quelle a sur le coeur et moi je suis un homme, je suis un williams, et je ne suis pas foutu de répondre quelque chose. Énervé contre moi-même, merde alors. « mais Skye! Tu veux que je te dise quoi? que j'suis un putain de riche qui pense qu'à sa gueule, que je me suis fait lâcher comme un con, que j'ai été fou amoureux et que je me suis ramassé. Que j'ai perdu mon coeur, que j'suis devenu un homme méchant et prétentieux! Ma vie est pourrie c'est tout! Et toi qui arrive dans ma vie là... Je deviens fou moi aussi. Fou de toi.» Voix qui déraille, Les yeux qui brillent, voilà comment je suis après ces quelques mots. Je reprends mon calme « Oui je te raccompagne.»
« Mais Skye ! Tu veux que je te dise quoi ? Que j'suis un putain de riche qui pense qu'à sa gueule, que je me suis fait lâcher comme un con, que j'ai été fou amoureux et que je me suis ramassé. Que j'ai perdu mon cœur, que j'suis devenu un homme méchant et prétentieux ! Ma vie est pourrie c'est tout ! Et toi qui arrive dans ma vie là... Je deviens fou moi aussi. Fou de toi. » J'arrêtais de m'appuyer sur son épaule à ses mots, je relevais la tête doucement muette pour regarder le jeune homme qui se tenait devant moi et qui avait enfin dit quelque chose. Je réfléchissais à ses mots, j'avais perçue sa voix qui déraillait, j'avais du mal à mes concentrer, mais ses derniers mots restaient gravés dans ma mémoire, et se répétaient encore et encore. Je pensais savoir ce qu'ils voulaient dire, mais on me les a dis plus d'une fois, je ne voulais pas tomber dans le panneau, mais bizarrement je savais que là, à ce moment précis ça serait différent, c'était Aaron qui venait de me le dire et je ne pouvais que le croire, rien que dans son attitude tout était clair. « Oui je te raccompagne. » Il venait de reprendre son calme, de se reprendre, j'essayais de percevoir ce qui pouvait bien se passer dans sa tête, mais il fallait l'avouer, je n'ai aucun super pouvoir pour faire ça. Lui aussi semblait avoir le même passé que moi, un beau planté en amour, et oui l'amour fait souffrir, et pourtant on ne cesse de nous répéter qu'il est beau et vaut la peine d'être vécu. À quoi bon si la fin et plus dur que tout le reste. L'amour c'est un engagement, et comme tout engagement on peut le rompre. Ce qui rompt plus d'une seule chose en même temps. Aaron et moi étions si différents, mais en fait si semblable, c'est ça qui est assez déroutant entre nous deux, on a tellement de points communs qu'on ne connait pas, mais pourtant on peut difficilement se passer l'un de l'autre. Oui, c'est vrai, je pense difficilement me passer de lui, c'est presque impensable, improbable, impossible.
« Ce n'est pas vrai, tu n'es pas comme tu le dis, tu ne penses pas qu'à toi. Tu es ni méchant ni prétentieux, bien au contraire, tu ne peux pas dire ça. » Après tout, peut-être que parfois Aaron pouvait sembler égocentrique, mais ce n'est pas l'égocentrique au plus haut point, il s'aime bien, tout le monde s'aime bien, mais quand je suis avec lui il ne me parait pas du tout comme ça. Au contraire il est plus ouvert et attentionné, bien qu'il m'agaçait, je pouvais difficilement dire du mal à son sujet. Mais il restait ses derniers mots en suspend, je ne savais vraiment pas quoi dire, après tout c'est vrai, je devais me rentrer une bonne foiepour toute dans la tête, que je suis attirée par l'être qui se trouve juste devant moi, mais dans mon état je ne voulais pas faire de conneries, ni de mots de travers. Après tout c'est moi qui tenait absolument à avoir cette conversation, parce qu'il doit me manquer une bonne partie de cervelle, mais maintenant qu'on était dans le vif du sujet, mon principal soucis était de dire quelque chose que je pourrais regretter, ou encore tout oublier demain, et là je l'aurais belle. Je commençais à avoir la tête qui tourne, vacillante. Je mis mes mains sur mes tempes en appuyant légèrement, comme si cela allait faire quelque chose... Mais je me souvenais d'un événement, quand on était allé boire un café au tout début de cette 'relation'. « Après tout, c'est toi qui l'a dit, tu es le grand méchant loup qui va piquer mon coeur, sauf que tu es ni méchant et que tu n'auras pas besoin de le piquer... »
Je me mise sur la pointe des pieds et déposa un baiser sur le front du jeune homme, avant de lui prendre la main et de commencer à marcher vers greenwich village. J'avais peur, oui assez même. Pas peur de ce qui se passait, loin de là, mais de ce que je pourrais faire, ou oublier demain. Je me connaissais assez bien pour savoir que quand je suis saoule, le lendemain je me réveille avec un sacré mal de tête, une bonne gueule de bois, et peu de souvenirs. Je me pinçais les lèvres à la recherche d'une solution...
« Ce n'est pas vrai, tu n'es pas comme tu le dis, tu ne penses pas qu'à toi. Tu es ni méchant ni prétentieux, bien au contraire, tu ne peux pas dire ça. » Skye est la première personne qui me dit ça. Quand j'y pense, c'est la seule qui ne m'a jamais vraiment jugé, elle ne m'a jamais rien reproché par rapport à mon comportement, juste le fait que j'évite tout ce qui est sérieux. Elle a su apprendre à me connaître en mettant de côté mes pires défauts et en appréciant la personne que je suis à l'intérieur. Dans ma vie, on m'a souvent qualifié de connard, méchant, jusqu'à horrible. Quand on entend ça à répétition ça finit par laisser des traces, des blessures, c'est vexant que les gens te prennent pour la personne que tu n'es pas. J'ai toujours eu l'impression que tout le monde me voyait comme un diable, un vilain garçon: aujourd'hui cela vient de changer, Skye m'apprécie pour celui que je suis, et ma vie change du tout au tout. Je me présente comme étant sûr de moi, mais c'est le contraire, je ne le suis pas du tout, c'est une carapace que je me suis forgé seul au fil du temps. J'ai toujours pensé que jamais personne ne me comprendrait, que jamais personne ne pourrait comprendre mon passé et le fait que j'ai souffert le martyre, j'avais l'impression d'être seul au monde... Car c'est vrai, beaucoup de gens ont des peines de coeur, mais ma peine à moi me semblait plus lourde que celles des autres. Le fait que Skye ait eu une grosse peine de coeur, me rapproche encore plus d'elle, je suis plus seul. Je ne suis pas le seul à avoir peur. Après avoir souffert sentimentalement, on n'est plus jamais le même, on se méfie de tout. Je ne préfère pas répondre à ce que la jeune femme vient de me dire, je ne sais pas quoi répondre, je suis perdu, loin de ce monde...
Un silence commence à s'installer. Je vois que Skye appuie sur ses temps, comme ci ça allait la soulagée, étant de bonne humeur tranquille j'aurai sûrement rigolé, mais là non, la situation est grave, embarrassante et me fait perdre tous mes moyens donc les rires c'est pour plus tard... « Après tout, c'est toi qui l'a dit, tu es le grand méchant loup qui va piquer mon coeur, sauf que tu es ni méchant et que tu n'auras pas besoin de le piquer... » Après ces mots, Skye ne me laisse pas le temps de répondre et se mettant sur la pointe des pieds, dépose un baiser sur mon front. Un frisson envahit mon corps, comme d'habitude: mais merde, pourquoi je ressens ça? Je lui souris et réponds en lui prenant la main « Tu ne vas pas non plus dire que je suis un ange. Et pourquoi n'aurai-je pas besoin de te le piquer? Il m'appartient déjà ce petit coeur? C'est ça hein? » une question gênante, je tape là-dedans moi aussi. Ma main dans la sienne, je la lui caresse, cette main douce.
Nous marchons le long de la route, celle-ci étant déserte. « Bon j'imagine que si je te dis que je t'aime tu ne t'en souviendras même pas demain.... » J'hésite un instant, et me lance « Je t'aime Skye... » Je le sais, cette chose que je ressens pour elle ne peut être que l'amour... Demain elle ne s'en souviendra pas, donc je le dis.
« Tu ne vas pas non plus dire que je suis un ange. Et pourquoi n'aurai-je pas besoin de te le piquer ? Il m'appartient déjà ce petit cœur ? C'est ça hein ? » Je préférais rester silencieuse à ses paroles, sûr, qu'Aaron n'est pas une personne que l'on pourrait qualifier d'ange, mais ce n'était pas non plus la personne que tout le monde décrivait comme sans coeur, et égoïste à l'extrême. Je n'en pensais pas un mot. Il est vrai que de part sa célébrité, on pouvait entendre plein d'absurdité à son égard, ou bien d'autres choses... Je préférais amplement me créer ma propre opinion sur lui, je ne me laisserais jamais influencé par des ragots de rue, pour la jeunesse qui ne cherche qu'à tout savoir, surtout savoir des informations fausses. C'est tellement simple de lancer de rumeurs, et tellement plus dur de la faire oublier ou démontrer. Enfin, tout ce que je savais dès lors, c'est que je ne pouvais pas me passer de jeune homme, je me sentais bien avec lui, je me sentais tout aussi différente. Je ne passais pas vraiment pour la fille un peu rock qu'il ne faudrait pas fréquenter. Non, je me sentais plus sûre, et en confiance. Toutes les personnes ont un masque qui doit tomber un jour ou l'autre. Le mien tombait devant la personne d'Aaron, ce n'était certainement pas la personne que je m'imaginais quand j'étais plus jeune, mais c'était tout aussi bien, voir mieux. J'ai toujours eu horreur de m'attacher à une seule, il est vrai qu'avec lui c'était bien différent, mais en même temps passionnant. On en venais peut-être pas du même milieu, mais on est très bien tous les deux, et au final pas si différents que ça. Je savais savourer avec lui les moments que l'on passait ensemble, tout vraiment tout, chaque seconde, chaque minute, tout.
« Bon j'imagine que si je te dis que je t'aime tu ne t'en souviendras même pas demain... » Il marqua une pause et enchaîna. « Je t'aime Skye... » Je m'arrêtais nette, de marcher, mon coeur avait fait un bon dans ma poitrine, ma respiration commençait à se couper. Je serrais un peu plus sa main dans la sienne et je tournais la tête pour voir celle du jeune homme. Je me sentais bizarre tout d'un coup, comme bien mais en même temps déstabilisée. Par impulsion je tirais le bras du jeune homme vers moi, pour qu'il se retrouve face à moi, ma respiration devenait un peu plus forte. Je passais mon autre bras autour de sa taille, avant d'approcher mon visage du sien et de l'embrasser comme jamais je l'avais embrasser auparavant. Je sentais mes yeux qui brillaient et je fermais les yeux doucement, je me sentais alaise, bien, cela faisait un long moment que je ne m'étais pas senti comme ça. Même en étant saoule, j'avais l'impression d'avoir l'esprit moins embrouillé, je serrais le jeune homme un peu plus fort contre moi et je savourais chaque instant. Tout semblait plus clair, il n'y avait plus de doute, je savais bien qu'à partir de maintenant je ne voudrais plus être simplement l'amie d'Aaron, je voulais me sentir comme ça tout les jours, ou presque. La dernière chose que je voulais c'était de lui faire du mal, de le lâcher comme ça sans la moindre raison. Je m'étais toujours dit que l'amour pour moi c'était fini, il est clair que je m'étais bien trompé, maintenant je le savais.
Je rompais le baiser malgré moi, et je regardais Aaron droit dans les yeux, souriant bêtement, tout en essayant de garder mon calme. Je respirais plus normalement, mais je sentais comme une sensation de légèreté avec mon coeur emballé. Je pris une petite inspiration avant de lui dire : « Je... j'ai tout sauf envie d'oublier ce moment Aaron. Mais... Je me connais trop pour savoir que demain il y aura peu de chance pour que je m'en souvienne. Toi tu t'en souviendras, mais je veux m'en souvenir aussi. J'ai pas envie de te faire souffrir, de te voir souffrir, crois moi. J'ai juste envie d'être avec toi. » Je me détachais un peu de lui, car ce que je venais de dire n'était que pure vérité, et moi qui voulais qu'on parle, j'étais servie. Maintenant je regrettais simplement d'avoir bu tant de verres avant. Mais au fond je me perdais un peu, car si je ne m'étais pas bourrée avant, il est vrai qu'on n'aurait jamais eu cette conversation, et maintenant qu'on l'avait eu j'étais heureuse, mais je ne veux surtout pas oublier...
La vie n'épargne personne. Telle la palette d'un peintre aux couleurs variées, elle propose une quantité de nuances qui transitent du blanc au noir. Pendant longtemps, j'ai cru sombrer avant l'heure. Au milieu de mes douleurs, de mes craintes et de mes angoisses, j'ai choisi de vivre au lieu de mourir, car j'ai pu entrevoir le bonheur dissimulé derrière les revers de la vie. J'assemble des phrases, j'imagine, je crée pour aboutir au plus précieux de la vie : mon bien-être. La petite voix de mon coeur me pousse à aller vers Skye, l'embrasser et l'a serré fort contre moi, mais il y a toujours cette petite chose qui me bloque, je ne sais quelle est cette chose. Pendant des heures, Skye arrive à me faire oublier tout ce qu'il y a autour de moi. Je ne prends même pas le temps de penser au boulot. Quand je suis à ses côtés, les aiguilles du temps se coincent. Il arrivera un moment où je m'apercevrais que je passe à côté de ma vie, je passe à côté d'un bel amour et finalement je ne me serais pas réalisé et je n'aurai pas atteint l'objectif que je me suis fixé, de mourir en étant un homme heureux. Comme nous tous, j'ai beaucoup évolué depuis ma naissance. Mon retour vers le passé m'a permis de constater que je ne dois pas me laisser abattre. Les problèmes ne doivent pas nous paralyser, mais nous pousser à les régler. Je ne veux pas oublier que le bonheur s'apprend tous les jours de la vie. Je sais que sans Skye la vie ne vaut plus la peine d'être vécue, mais pourquoi je n'agis pas? Pourquoi je ne lui dis pas que je l'aime, que je veux être avec elle, ce serait tellement plus simple comme ça. Mais cette peur est toujours là. J'espère qu'un jour je prendrai le dessus sur cette peur: j'arrive toujours à tout, j'y arriverai forcément.
A la suite de mon "je t'aime" Skye s'arrête de marcher, son regard perdu. Elle serra un peu plus sa main dans la mienne. Elle me tire par le bras, je me retrouve face à elle, ma respiration devienit un peu plus forte, s'accélère. Elle m'attrape par de la taille avec son autre main, avant d'approcher son visage du mien et de m'embrasser comme jamais elle ne m'avait embrassé auparavant. J'ai l'impression d'avoir l'esprit moins embrouillé, je serre Skye un peu plus fort contre moi et je savoure chaque instant. Je me suis toujours dit que l'amour pour moi c'était fini, j'en doute désormais. Je ne sais plus trop quoi penser de la situation, mon coeur bat vite, mes jambes sont prêtes à lâcher, je suis déstabilisé. En une fraction de seconde, la jeune femme a réussi à me retourner la tête. Skye mettant un terme à notre baiser, elle me regarde droit dans les yeux, j'ai du mal à soutenir son regard et tente de le fuir. Mais elle me dit hésitante « Je... j'ai tout sauf envie d'oublier ce moment Aaron. Mais... Je me connais trop pour savoir que demain il y aura peu de chance pour que je m'en souvienne. Toi tu t'en souviendras, mais je veux m'en souvenir aussi. J'ai pas envie de te faire souffrir, de te voir souffrir, crois moi. J'ai juste envie d'être avec toi. » Je n'ai évidemment pas envie que la jeune femme oublie ce qui vient de se passer, mais si cela doit se passer ainsi ça se passera. Je me vois mal lui raconter toute cette soirée: c'est bien pour ça que demain sera sûrement une journée comme les autres. Pour elle oui, mais pour moi non évidemment. Je me souviendrai de tout et ce sera évidemment dur à gérer. Dès que je la verrai je repenserai à toutes ces belles phrases, ces beaux mots, et j'en souffrirai sûrement du fait qu'elle n'aura aucun souvenir. Mes yeux pétilles, je cherche mes mots et le silence commence à se faire pesant. Je me lance donc « Je me vois mal te raconter tout ce qui s'est passé Skye... Tu auras peut-être de la chance qui sait, tu t'en souviendras, mais ne compte pas sur moi pour te raconter, je n'aurai pas la force. Et si tout venait à changer et que demain tu te réveilles en te disant que je n'en vaux pas la peine? Je ne serai pas étonné. Je suis minable, quoi que tu dises, je le sais. Je me sens exister à tes côtés, je revis: il est évident que moi aussi je veux être avec toi. Mais s'il te plaît, il va vraiment falloir que tu te souviennes Skye. » ma voix déraille, mes yeux brillent. Je sais que demain elle ne s'en souviendra sûrement pas, et ça me fait du mal... Je passe ma main dans ses cheveux blonds, et profite de l'instant présent avant que demain ne pointe son nez.
« Je me vois mal te raconter tout ce qui s'est passé Skye... Tu auras peut-être de la chance qui sait, tu t'en souviendras, mais ne compte pas sur moi pour te raconter, je n'aurai pas la force. Et si tout venait à changer et que demain tu te réveilles en te disant que je n'en vaux pas la peine? Je ne serai pas étonné. Je suis minable, quoi que tu dises, je le sais. Je me sens exister à tes côtés, je revis: il est évident que moi aussi je veux être avec toi. Mais s'il te plaît, il va vraiment falloir que tu te souviennes Skye. » Au fond sa réaction ne m'étonnais pas le moins du monde. Après tout c'est moi qui voulais toujours une discussion. Mais après ses mots je me sentais mal, presque trahi, c'était surprenant, mais je devais avouer que j'en voulais à Aaron. Je lui en voulais de pouvoir penser ça de moi. Depuis le temps qu'on traînait ensemble, je pensais vraiment qu'il comprendrait que je n'étais pas comme ça, qu'à aucun moment je penserais le balancer sans aucune raison, que jamais je ne penserais qu'il n'en vaut pas la peine. Je commençais à me sentir énervé et quand même vexé. J'ai toujours eu le sentiment de m'être mise à nu face à lui, de lui montrer des facettes de moi qu'aucun autre connais, je faisais beaucoup d'efforts, et il avait aussi beaucoup d'allusions entre nous. Je m'en voulais, je lui en voulais. Si j'avais lancé cette conversation, même en étant bourrée, c'est bien qu'il y avait une raison, si je me sentais meilleure auprès de lui, c'était aussi une autre raison. Mais il pensait quand même que je pourrais le laisser tomber comme ça, sans aucune raison apparente. Il faut, peut-être, croire que c'est cela au fond le problème.
Je fis un pas en arrière lui lâchant la main le regardant énervée. « Tu as raison, en fait je veux même pas m'en souvenir, je ne veux même plus savoir ce qu'il s'est passé ce soir. C'est parfait si toi tu t'en souviens, tu vivras avec ça et moi non. J'en ai marre de toujours faire des pas vers toi, et voir que tu as plus peur encore. Marre de vouloir te montrer à quel point je tiens à toi, et marre que tu ais peur que je te laisse tomber sans aucune raison alors que tu aurais enfin déclaré quelque chose. Tu me connais mal, on ne se connait pas. Je ne veux plus faire d'efforts si tu n'en fais pas de ton côté. Comment je dois te dire que je tiens à toi plus que quiconque. Moi aussi j'ai été très déçue de ce niveau là, mais à t'entendre aujourd'hui, je vois que je peux de nouveau être déçue. J'en ai marre Aaron, moi j'arrête là ! ] » J'avais la voix qui déraillait, je parlais sur le coup de la colère, j'avais un certain sentiment de satisfaction, mais en même temps je me sentais de plus en plus mal, j'avais mon coeur qui faisait des bonds, il me faisait mal, mais le plus dur c'était de regarder Aaron en face, je l'aimais mais, là il m'avait un peu dégoûté. J'ai l'art de tout gâcher, mais finalement je ne suis pas la seule.
Je lui tournais le dos sentant un liquide chaud couler sur mes joues, je commençais à marcher seule, un peu flottante, vers mon appartement. Je me frottais un peu les yeux pour essuyer ses larmes qui n'avaient pas lieu d'être. Je pris une grande inspiration afin d'arrêter ça, arrêter ses pleurs qui ne servaient à rien. « Tu sais j'ai vite appris que sans peur on ne tente jamais sa chance. Et si on ne tente rien, on ne risque jamais d'avoir ce que l'on veut. Tu dois avoir plus peur que moi. Plus besoin de m'accompagner... » Je me remise à marcher, n'attendant plus rien du jeune homme qui était derrière moi, j'avais la tête de plus en plus lourde et je n'avais qu'une envie, celle d'être chez moi le plus vite possible. Pour pleurer peut-être, ou bien rester forte, pour tout oublier, car j'avais le sentiment que plus rien n'en valait la peine. J'étais partagée entre le fait d'avoir été dure avec lui, et celui d'avoir fait ce qu'il fallait. En tout cas une chose était vraiment claire dans mon esprit embrouillé, je suis vraiment qu'une idiote.
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