Luis était dans un bar pour amateur de musique. Il aimait bien écouté les nouveaux talents, il aimait bien se rappeler tout le chemin qu'il avait parcouru pour jouer dans des sales un peu plus remplie avec des gens un peu plus respectueux du boulot accompli. Et puis... il aimait tellement la musique que s'offrir une soirée sans boulot, avec juste son autre passion lui faisait le plus grand bien. Il avait confié Rain à sa voisine encore une fois. Sa voisine devait pas beaucoup l'aimer pour lui confier autant la petite, mais en même temps, il devait être sa mine d'or, parce que depuis qu'il habitait dans l'appartement en face du sien, il n'arrêtait pas de la voir avec de nouveaux sacs. Il était devenu le fournisseur officiel de sac d'une gamine de 17 ans. Chouette boulot.

Il sirotait un verre de coca dans un coin du bar tout en regardant la scène avec intérêt. Certains petits jeunes se débrouillaient pas mal. Leur énergie était juste parfaite en fait, mais il leur manquait de la précision dans la puissance vocale et dans la finesse des accords. Il avait hâte d'en revoir certains d'ici quelques années. C'était prometteur pour l'avenir musical. Finalement, il y eu une pause un peu plus longue et le latino commençait à voir le temps long, il avait eu le temps de fumer deux cigarettes dehors et de commander & boire un verre d'ice-tea. Le barmaid le regardait étrangement à chacune de ses commandes. Il avait pris une bière en tout premier qu'il n'avait pas touché & qui était plate sur le coin de sa table et il ne buvait qu'au soft à présent. Très viril en somme. Finalement, il finit par s'approcher de la scène où ça semblait être la panique pour l'équipe technique. « Il y a un soucis ? » demanda-t-il poliment avec un intérêt réel. Le gars trop paniqué pour se rendre compte qu'il parlait à un simple client se mit à déblatérer beaucoup de paroles à une vitesse incroyable. En gros, il manquait d'un guitariste et il n'arrêtait plus sur le sujet. Luis voulant stopper le flux de paroles déposa ses deux mains sur les épaules du type pour l'obliger à se taire. « Je suis guitariste moi s'il le faut ! » avoua-t-il simplement en le regardant dans les yeux avant de lui tapoter l'épaule. Finalement, le gars lui dit que l'artiste était au fond. Luis suivit le chemin indiqué et vit une femme faire les cent pas. Il la regarda avec attention. Elle était très jolie, vraiment, et il se demandait quelle genre de voix elle pouvait avoir. « Mademoiselle » dit-il tout en se raclant la gorge pour lui faire remarquer sa présence. « Je vais être le guitariste de secours » ajouta-t-il en faisant un signe de tête en guise de salutation.

Phædra se sentait engoncée dans sa nouvelle robe que sa mère lui avait acheté plus tôt dans sa journée. Elle avait la désagréable impression que tout le monde la regardait et qu'ils reluquaient avec insistance ses fesses. Elle n'avait jamais connu cette sensation et ça la mettait terriblement mal à l'aise. En quoi des fesses pouvaient-elles être si attirantes pour les tous les hommes qu'elle croisait ? Elle avait beaucoup de mal à comprendre et espérait pouvoir se faire toute petite afin de se fondre dans la masse. Malheureusement, elle n'avait rien de commun et les gens ne pouvaient que la remarquer. Elle était grande, blonde et s'habillait de façon extravagante pour les New-Yorkais. Bref, tout ce qu'il fallait. Et maintenant, elle s'était retrouvée dans un bar, chose qu'elle n'avait jamais faite auparavant et qu'il la désarçonnait beaucoup. Elle ne savait pas où se mettre, quoi faire, quoi dire, quand sourire, quand repousser les gens qui la gênaient et elle trouvait que les personnes présentes dans le bar étaient beaucoup, beaucoup trop proches d'elle. Apparemment, ils étaient très tactiles dans ce coin du monde et ça augmentait son malaise. Sa mère l'avait obligée à sortir, afin qu'elle "voit du monde et qu'elle se socialise, après tout, New-York est une ville qui bouge et tu vas adorer ce genre de sorties. Quand j'étais jeune, je sortais tout le temps, je ne dormais que quelques heures !" Ses arguments étaient complètement dénués de sens, comme pouvait-on trouver ce genre de truc intéressant ? Elle avait beaucoup de mal à comprendre.

Malgré tout, elle y avait été car elle avait vu qu'il y avait une sorte de soirée pour jeunes talents de la musique. Malheureusement, tout ne se passa pas comme prévu. Quand elle s'y était inscrite, on lui avait dit qu'il lui fallait un musicien et elle avait un peu déchanté. Elle ne connaissait personne encore à New-York, ça ne faisait qu'une semaine qu'elle y était et tentait de comprendre tout ce qui l'entourait. Elle passait la plupart de son temps dans Central Park, dans le coin le plus tranquille possible, où elle pouvait voir le plus de verdure et le moins de monde possible. Elle attendait donc que quelqu'un se dévoue ou qu'elle décide quoi faire. A vrai dire, c'était plutôt ça qu'elle attendait. Elle ne savait pas du tout quoi faire, devait-elle partir ? Rester ? Ecouter les autres groupes ? Si elle rentrait maintenant, elle devrait expliquer à sa mère ce qu'elle faisait là et pourquoi elle était rentrée si tôt. Elle ne voulait pas la décevoir en ne faisant pas ce qu'elle voulait. Alors qu'elle tergiversait encore, elle entendit une voix masculine demander « Mademoiselle » Elle se retourna et vit alors un jeune et beau jeune homme. Sans trouver une voix convaincante pour répondre, elle attendit et, heureusement, il reprit la parole. « Je vais être le guitariste de secours » Surprise, elle fronça les sourcils. D'où sortait-il ? Elle posa alors la première question qui lui vint à l'esprit, songeant qu'il fallait qu'elle dise quelque chose. « Vous savez jouer de la guitare correctement ? » Elle avait croisé plusieurs personnes déjà sous l'emprise de l'alcool et elle préférait ne pas avoir de mauvaises surprises. En plus, sa mère avait essayé de lui expliquer comment les hommes étaient et surtout les latinos et celui-là ressemblait beaucoup à l'image que lui avait dépeinte sa mère. « Je veux dire... on m'a dit que les Latinos savaient jouer du flamenco et... ce n'est pas vraiment le genre de mes chansons... » dit-elle, tout naturellement.

Luis n'étais pas une âme charitable, en général, il ne faisait jamais rien gratuitement. Mais pour la musique, il faisait passer sa passion avant son côté avare. Ce qui était très rare en soit. Puis ce soir, après avoir vu quelques talents joués, il avait eu aussi envie de monter sur scène. C'était juste comme ça, la scène l'appelait et il s'arrangeait toujours pour répondre à cet appel vital. S'il pouvait vivre de sa simple musique, il aurait laisser tomber son autre boulot... mais ce n'était pas le cas. Surtout pour un musicien. Un chanteur pouvait toujours mieux s'en sortir, mais lui tramait encore plus pour juste être reconnu comme guitariste.

Cela dit, la musique restait sa passion première, elle lui permettait d'évacuer ses frustrations sans avoir à parler, c'est pour ça qu'il se porta volontaire pour dépanner et la jeune femme qu'il allait accompagner semblait réticente, en même temps, c'était un parfait inconnu à ses yeux. Et lui qui avait déjà rencontré beaucoup de femmes vit directement qu'elle était plutôt... refermé, il était sûr qu'elle accordait rarement sa confiance tout de suite, elle semblait tellement sur ses gardes. « Vous savez jouer de la guitare correctement ? » il roula aussi tôt des yeux. S'il se proposait... c'était pas pour de la bête figuration. « Je veux dire... on m'a dit que les Latinos savaient jouer du flamenco et... ce n'est pas vraiment le genre de mes chansons... » Luis eut un petit sourire en coin devant ce cliché et il attrapa la guitare du bar. Il l'accorda rapidement et il se mit aussi tôt à jouer les premiers accords de Time after Time, c'était toujours cette chanson-là qu'il interprétait en premier. C'était plus fort que lui. « Je suis fiancée à ma guitare depuis mes 13 ans, d'ailleurs, elle risque de ne pas tellement appréciée que je la trompe ce soir mais bon, l'avantage est qu'elle ne sait pas parler, autant en profiter ! » s'amusa-t-il avant de jouer une chanson de Michael Jackson, c'était tout de suite plus entrainant.

Finalement, il tapa sur sa guitare d'appoint pour montrer qu'il était prêt. « Vous compter jouer quoi ? Et est-ce que vous chanter plus dans les aiguës ou les graves ? J'ai besoin de savoir pour les accords. » expliqua-t-il simplement. On lui avait dit une fois qu'il avait l'oreille absolue, en gros, ça signifiait que tout ce qu'il entendait une fois, il pouvait le rejouer grâce à son oreille. Ce n'était pas un don commun mais au moins ça lui servait, il savait toujours interprété des chansons "du moment" et ainsi toucher un plus large public. « Au fait, je m'appelle Luis ! » annonça-t-il en tendant la main vers la blonde pour se présenter, il manquait à toutes ses manières pour une fois.

Phædra avait beaucoup de mal à s'intégrer dans ce nouvel environnement et tentait de ne pas paraître trop ingénue et naïve comme sa mère le lui avait maintes fois reproché depuis qu'elles étaient arrivées à New-York. C'est pour cela qu'elle avait cherché dans sa tête toutes les choses qu'avait tenté de lui inculquer sa mère sur les manières américaines ainsi que sur les latinos "dont il fallait se méfier. Si je pouvais te raconter avant d'avoir rencontré ton père, le nombre de fois que j'allais en Espagne, je trouvais toujours des hommes qui voulaient de moi!" Et alors, Phædra fronçait les sourcils et tentait de la faire taire. Elle avait beau avoir 21 ans, elle n'avait pas été élevée par les séries télé et les films romantiques comme les américaines de son âge, beaucoup plus délurées qu'elle. D'ailleurs, elle ne saurait trop quoi dire pour définir "délurées", elle était tellement naïve qu'elle ne connaissait rien des "choses de la vie" comme ils disaient. Jamais un flirt, jamais le coeur qui bat un peu trop vite pour être sur un rythme normal pour quelqu'un d'autre que ses livres adorés, jamais ce que toutes les filles recherchent en somme.

Phædra tenta donc de mettre en exercice tout ce que sa mère lui avait prodigué en demandant au jeune homme qui venait de se proposer de l'aider, s'il savait jouer de la guitare correctement. La réponse qu'il lui donna l'étonna beaucoup, peu habituée à ce genre de paroles « Je suis fiancée à ma guitare depuis mes 13 ans, d'ailleurs, elle risque de ne pas tellement appréciée que je la trompe ce soir mais bon, l'avantage est qu'elle ne sait pas parler, autant en profiter ! » Phædra éclata de rire avant de finalement se reprendre et de froncer les sourcils. Peut-être avait-elle mal compris mais avait-il vraiment dit qu'il était fiancé à sa guitare ? Il autorisait ce genre de choses aux Etats-Unis ? C'est pourquoi elle demanda, ingénue « On peut se fiancer à sa guitare aux Etats-Unis ? » Elle ne savait pas trop comment fonctionnait la vie ici et ne se rendait pas compte qu'elle pouvait paraitre cruche ou idiote en posant ce genre de questions et, à vrai dire, elle s'en fichait pas mal.

Finalement, il reprit la parole et demanda « Vous compter jouer quoi ? Et est-ce que vous chanter plus dans les aiguës ou les graves ? J'ai besoin de savoir pour les accords. » Phædra le regarda avec des yeux ronds. De quoi parlait-il ? Les accords ? « C'est-à-dire que j'écris mes musiques, mes paroles et... » elle esquissa un sourire avant de reprendre « je ne crois pas que tu sois vraiment au point au niveau des musiques tibétaines... Surtout que d'habitude, je joue à la harpe ce qui me vient alors, je ne suis pas sûre de pouvoir te donner... c'est une partition que ça s'appelle n'est-ce pas ? » demanda-t-elle, incertaine, sans se rendre compte qu'elle était passée en un rien de temps au tutoiement. Elle n'était pas encore très au point dans la langue anglaise et un léger accent étranger y transparaissait. Soudainement, le jeune homme s'exclama « Au fait, je m'appelle Luis ! » tout en lui tendant la main. Le regard de la jeune iranienne tomba sur celle-ci, interdite. Puis, il se releva et chercha celui du fameux Luis, qui était, il faut l'avouer troublant. Elle ne saurait mettre de mot sur ce qu'elle ressentait, comme un curieux fourmillement dans le corps, une désagréable sensation, elle se sentait mal à l'aise, ce qui était inhabituel chez elle. « Phædra-Irenäus mais... Pourquoi tu me tends la main ? »

« On peut se fiancer à sa guitare aux Etats-Unis ? » Luis s'était préparé à beaucoup de choses mais pas à ce genre de réponse, il fronça les sourcils et regarda autour de lui. ça ne pouvait pas être à lui qu'elle répondait, si ? En comprenant que c'était effectivement le cas et qu'elle ne le disait pas en toute ironie, il se racla la gorge avant de se décider à répondre. « C'était plus une façon de parler... je ne suis pas fiancé à ma guitare » finit-il par dire avec un sourire un peu crispé au coin des lèvres. Il ne savait vraiment pas comment agir, il était pris au dépourvu & c'était une sorte de première pour lui.

Il tenta de se reprendre en la questionnant sur... n'importe quoi d'autres. Ce n'était peut-être pas la chose la plus brillante à faire au vu de ses réponses mais il n'avait vraiment aucune autre idée. Au pire, mieux valait de parler de n'importe quoi plutôt que l'idée qu'il soit fiancé à sa guitare ! Il savait que certaines personnes avaient des relations étranges avec certains objets mais tout de même... c'était un peu répugnant et il n'était pas du tout ce genre d'homme ! Puis parler musique avait toujours un effet apaisant sur lui. « C'est-à-dire que j'écris mes musiques, mes paroles et... je ne crois pas que tu sois vraiment au point au niveau des musiques tibétaines... Surtout que d'habitude, je joue à la harpe ce qui me vient alors, je ne suis pas sûre de pouvoir te donner... c'est une partition que ça s'appelle n'est-ce pas ? » il eut une petite moue et sembla réfléchir, effectivement, c'était sortir de son territoire mais... un sourire goguenard se dessina sur ses lèvres. « Chant et on verra ! » dit-il avec conviction. Il pouvait le faire, il le savait, il n'était pas né avec une oreille absolue pour rien ! Il devait bien savoir jouer des petits morceaux de la sorte dès qu'il aurait entendu la voix de la blonde.

Il se présenta alors, réalisant qu'il n'avait même pas fait la première chose qu'on faisait lors d'une rencontre. Seulement la réaction de la blonde le surpris. « Phædra-Irenäus mais... Pourquoi tu me tends la main ? » okay... il hésita avant d'attraper la main de la blonde pour la mettre dans la sienne et la serrer légèrement. Il sourit alors d'avantage. « C'est comme ça qu'on salue les gens. Pour des inconnus ou des connaissances, c'est parfois un signe de main ou un serrement de main. Pour des "amis" ils peuvent se faire la bise sur la joue... c'est assez commun tu sais... » avoua-t-il en penchant la tête sur le côté, légèrement intrigué, se demandant d'où elle venait, elle sortait peut-être d'un couvent après tout... « Tu viens d'où ? » demanda-t-il poliment. Curieux de savoir d'où venait cette jeune femme pour le moins étrange.

« C'était plus une façon de parler... je ne suis pas fiancé à ma guitare » Phædra comprit tout de suite son erreur. C'était une blague, sans doute typiquement américaine ou du moins, pas du tout tibétaine et semblable à son éducation. Elle avait déjà vu qu'elle avait beaucoup de mal à interpréter toutes les blagues qu'on lui faisait depuis son arrivée à New-York. Elle ne comprenait pas le second degré, les références ou les citations de films célèbres. Toute sa culture américaine était à faire et, comme il fallait bien qu'elle finisse par s'intégrer dans ce monde de fous, il fallait qu'elle se force à comprendre et à rire aux blagues. Elle retint à peine un petit « Oh. » avant de reprendre, tout en riant un peu maladroitement « Je suis désolée, ça fait peu de temps que je suis à New-York et j'ai... un peu de mal à comprendre les façons de parler spécifiques. » Un sourire malicieux étira sa bouche avant qu'elle ne reprenne la parole « Pas que tu manies mal l'ironie ! »

Finalement, leur conversation dériva sur un sujet plus logique vu qu'elle était venu faire dans ce bar. Phædra lui fit part de ses réserves sur leur différence de musique, essayant de palier à son manque d'expérience dans l'art de la rhétorique. Après tout, sa mère lui avait souvent dit que sa naïveté pouvait lui jouer des tours. « Chant et on verra ! » La jeune femme lui lança un dernier regard avant de se racler la gorge. Puis, elle se mit à chanter quelques mesures de la dernière chanson qu'elle avait écrit dans la journée même. Elle avait une voix un poil rocailleuse, qui jonglaient entre l'aigu et le beaucoup plus grave. « a ray of sunlight pierces my eyes, a breath of wind that plays in the leaves, a light dew that falls from a petal. breathe, breathe. » Elle s'arrêta doucement, dans un soupir. Elle n'avait pas descendu le regard et l'avait gardé planté dans celui du jeune homme qui se tenait devant elle. Pendant qu'elle chantait, garder les yeux dans les siens ne la gênait absolument pas. Elle se ne rendait pas compte qu'elle pouvait le gêner en le fixant ainsi. Finalement, elle demanda « Alors ? »

Puis, il se présenta tout en lui tendant la main. Phædra ne savait pas comment réagir, n'ayant jamais été confrontée à ce genre de situation. Il lui prit la main avant de la serrer. La jeune femme le regarda, un peu interloquée. Qu'est-ce qu'il faisait ? Malgré tout, elle se laissa faire. « C'est comme ça qu'on salue les gens. Pour des inconnus ou des connaissances, c'est parfois un signe de main ou un serrement de main. Pour des "amis" ils peuvent se faire la bise sur la joue... c'est assez commun tu sais... » Elle souleva un sourcil, surprise. C'était complètement idiot comme coutume ! « Oh, c'est... bizarre. Mais... pourquoi ? » Puis, changeant complètement de sujet, se laissant déborder par une sensation tandis qu'elle tenait encore la main du fameux Luis. « Tu as la main très douce, tu me diras quand je serais ton amie, que je puisse vérifier avec ta joue... » s'exclama-t-elle, sourire en coin, mi-sérieuse, mi-malicieuse. « Tu viens d'où ? » Phædra eut un sourire. Elle avait pas mal voyagé alors, comment expliquer tout cela simplement ? « Je suis née en Iran mais j'ai passé la grande partie de ma vie au Tibet. Ca se voit tant que ça ? J'ai vraiment l'air d'une touriste paumée ? » demanda-t-elle en riant.