Une fois, deux fois, trois fois, quatre fois. Devon ne cessait point de se retourner dans son lit, sous ses couvertures et sans trouver le sommeil. 22h20 était l’heure à laquelle il s’était couché - pris d’une fatigue soudaine ; mais peut être pas suffisante pour durer et s’endormir. Le jeune homme se mit sur le dos et regarda longuement le plafond. Il était 23h00 à présent et rien ne guettait - ses yeux ne lui piquait même plus, c’était désolant et pourtant il y avait tout pour s’endormir paisiblement : il faisait bon sous la couette, une légère lueur blanche traversée les rideaux de sa chambre et éclairé ainsi le côté de son visage… Il soupira longuement et attrapa son téléphone portable.

Menu, SMS, Nouveau Message.


Devon compose le numéro de Shirley le connaissant par cœur et manquant de courage pour parcourir son répertoire. Le message s’envoyait alors, puis l’accusé de réception suivit la seconde d’après. Le jeune homme l’effaça sans regarder son écran et son clavier. Devon manipulait les touches avec rapidité, tout en se redressant sur son lit, envoyant valser ses lourdes couvertures à ses pieds.

Le jeune homme était déjà debout et regardait par la fenêtre. Son téléphone portable vibra. Il avait reçu un nouveau message de Shirley. La réponse était bien sûr affirmative et heureux de pouvoir la voir un peu et pendant quelques heures, il s’activa alors. Devon s’habilla rapidement d’un jeans et d’un nouveau tee-shirt prit dans sa commode. Il ne prit même pas la peine de se coiffer, passant simplement ses doigts dans ses cheveux pour les remettre en place. Ils n’étaient pas vraiment en désordre mais quelques épis se dressaient sur sa tête - histoire de rendre sa coiffure un peu plus esthétique !

DEVON · Bonsoir ; dit-il en lui souriant tandis que la porte s’était ouverte entièrement.

Le jeune homme s’approcha d’elle, passant à moitié le palier et l’embrassa sur la joue en guide de salut. Devon était heureux de la voir et la soirée ne faisait que commencer.

DEVON · Excuses-moi si je t’ai réveillé…tu es prête? ; demanda-t-il en fermant la porte derrière lui. Il ne voulait pas la presser et ils avaient tout leur temps pour aller à Central Park. Après tout, la nuit ne faisait que commencer pour eux. Il était 23h15.

Le son de la télévision lui parvenait du salon et il se doutait que sa sœur devait être installée sur le canapé. Cependant, il ne voulait pas la déranger - étant là pour Shirley en premier lieu. Devon lui souri encore une fois quand elle lui avoua qu’elle était en train de bûcher sur un misérable devoir quand il lui avait envoyé le SMS.

Ils sortirent de la maison, la laissant passer en premier et referma convenablement la porte derrière lui, s’éloignant du palier, percevant le verrou de la serrure - sûrement sa sœur qui s’était levée de devant son programme. Devon se hâta à la voiture, ouvra les portières et s’assit à son tour tandis que Shirley était déjà installée sur le siège passager, se collant au cuir pour trouver un peu de chaleur.

SHIRLEY · Il fait plutôt froid, tu ne trouves pas? Heureusement que t’as des sièges chauffants

Naturellement, amusé par sa remarque - Devon tourna le bouton qui actionnait cette fonction et démarra en trompe. Le trajet ne serait pas trop long. Premièrement, ils étaient en voiture, deuxièmement, Devon roulait assez vite, sans trop abuser sur l’accélérateur - l’imprudence très peu pour lui et pour terminer, il avait hâte d’y être. Shirley et Devon seraient probablement les seuls à Central Park mais de toute évidence il était immense alors se retrouver seuls dans un endroit bien spécifique relevait de la facilité, même en plein jour ! C’était évident.

La Porsche s’éloignait, son moteur grognait dans la nuit et ses phares éclairant la route dépourvu de circulation - ou presque car même si la nuit était bien avancée, New York City était une grande ville, vivant aussi la nuit. Quelques piétons .. Quelques véhicules.
Devon ralenti au feu rouge avant de freiner pour s’arrêter complètement. Il tourna la tête pour regarder son amie et ajouter quelques mots car ils n’avaient pas parler depuis le départ de son domicile.

DEVON · Il fait assez froid c'est vrai. J’ai prévu une couverture et quelques trucs à manger. Puis tu as tendance à avoir faim quand tu veilles très tard.

Devon adorait la taquiner avec ça et il ne manqua pas une seconde pour lui faire la remarque. Il lui souri malicieusement, car il avait raison, l’estomac de la demoiselle gargouillait toujours aux alentours des 2h du matin et sachant qu’ils n’étaient pas près de se coucher car Devon voulait être avec elle le plus de temps possible, il avait prévu ! Etant aussi un peu gentleman, au moindre signe de fatigue il lui demanderait si elle souhaiterait rentrer - comme à ses habitudes.



Il faisait noir mais cela ne les empêchaient pas d’avancer avec aise. Devon lui tenait quand même la main pendant le trajet - chose qu’il faisait souvent : le contact physique, minime à vos yeux peut être, mais sentir la moindre parcelle de peau contre la sienne, sentir sa chaleur était toujours appréciable pour le jeune Lauthner. Ca ne lui faisait pas tourner la tête au point d’avoir un vertige mais c’était un peu comme ça.

Ce silence, installé après une longue conversation apaisait leur esprit. Devon étendait la couverture sur l’herbe, histoire de ne pas s’asseoir dans l’herbe - posa un sac plastique qui contenait quelques bricoles pour grignoter, sans compter une lampe torche et l’une de ses vestes. Prévoyant vous dites? Il l’était c’est vrai.

Devon s’installa, rejoignant Shirley.

SHIRLEY · Wahou, c’est beau, comme ça, la nuit … tranquille !
Devon · C’est ça, Central Park de nuit. Ca beau être encombré le jour - la nuit c’est autre chose. Je trouve que c’est encore meilleur. On est tranquille au moins.

Le jeune homme s’approcha d’elle, mêlant ses doigts aux siens, laissant retomber leur bras contre la couverture. Il inspira, remplissant ses poumons d’air frais. Devon en ressentit quelques frissons. Lauthner tourna la tête et la regarda dans les yeux - longuement.

Il avait l’impression d’être un papillon…totalement libre, bien, serein et ce sentiment de bien être le réjouissait - sa présence encore plus.

Devon avait fermé les yeux, restant silencieux pour écouter les bruits qu’il pouvait entendre à travers la nuit. Le jeune homme l’écoutait attentivement, buvant chacun de ses mots - souriant même de sa maladresse. Elle pourrait paraitre stupide mais elle ne l’était pas, bien au contraire. Ce côté perturbé plaisait à Devon : il souriait en coin sans rien dire de plus. Il serra un peu plus sa main dans la sienne tandis qu’elle articulait encore quelques mots, alignant une autre phrase.

SHIRLEY · Merde, la langue m’a fourché.

Devon ouvrit grands les yeux et tourna la tête pour la regarder. Un silence s’était installé entre eux mais se brisa très vite par le rire cristallin de la jeune femme. Devon accompagna son amie dans son hilarité brutale et se calma doucement histoire de reprendre un peu d’air.

SHIRLEY · Ouh là, faut croire que t’es rendu ringard Dev’. Un autre homme a eu la même idée que toi.
DEVON · C’est le pur hasard ; puis je ne suis pas le seul à être conscient de la sérénité qu’on ressent ici en pleine nuit. Mais je m’en fiche, je suis pas tout seul c’est l’essentiel. Bon..lui aussi…

Shirley était assise, scrutant l’horizon - imitant des loupes à hauteur de ses yeux. Devon fit de même et la contempla, amusé de sa bêtise enfantine mais il eu le droit qu’à un bref spectacle. Elle se raidit alors et lui aussi observant l’accentuation que prenait les embrassades des deux inconnus allongés non loin.

Devon ne put s’empêcher d’éclater de rire mais s’arrêta bien vite pour éviter de se faire remarquer par les deux concernés. Le jeune homme attira Shirley vers le sol en effectuant une force sur ses épaules. Il fallait être discrets car il n’avait pas envie de partir de là - trop bien installés. Si ce couple devait faire des cochonneries ils le feraient de toute manière…puis étaient conscient qu’ils n’étaient pas seuls? Sûrement pas, bien trop absorbés par les émotions et les sensations qu’ils ressentaient tous deux.

Il se pencha vers elle, approcha sa bouche de son oreille histoire de chuchoter pour éviter de se faire remarquer. Enfin, il faut aussi avouer que Devon le faisait aussi exprès pour être très proche physiquement - sans arrières pensées bien sûr mais le jeune homme agissait naturellement, plus de contact que d’habitudes. Il la trouvait charmante, vrai. Il la trouvait à son goût, vrai aussi. Il n’était pas indifférent, encore vrai ! Mais ça lui réchauffait le cœur d’être ainsi - aussi complices.

DEVON · Et si on faisait la même chose? ; demanda-t-il en lui soufflant dans la nuque.

Bien sûr, il disait ça pour la chercher un peu plus et affichait déjà un grand sourire sur les lèvres. Devon lui déposa un baiser sur la joue pour se faire pardonner, et la rassurer que ces propos ne révélaient rien de pervers. Devon n’était pas comme ça ! Le jeune homme la couvrit de baisers courts les uns comme les autres et prit sa main pour l’aider à se relever.

DEVON · Marchons un peu ; l’invita-t-il.

Il attrapa la lampe torche et commençait à l’éloigner, arrivant à proximité d’un arbre, se faufilant derrière celui-ci pour se cacher étant donné que la jeune femme ne faisait pas vraiment attention à ce qu’il faisait à cet instant.

Devon se cachait derrière le tronc d’arbre, scrutant les moindres faits et gestes de son amie. Bien sûr, il était conscient qu’il jouait avec ses nerfs mais cela lui semblait amusant - peut être un peu trop mais il n’allait pas s’arrêter à si bon chemin. Shirley l’appelait alors, une première fois - tout à fait calmement mais il lui suffit d’imaginer mille choses dans sa tête pour pouvoir paniquer encore plus et commencer à crier de vive voix son prénom. Devon se mordit la lèvre inférieure et se cacha un peu plus.

Elle n’imaginait sûrement pas à quel point elle s’était mise à crier jusqu’au moment où le couple qui se prélassé crièrent. La scène était assez comique entre l’homme et la femme qui se rhabillaient avec hâte et colère puis Shirley qui restait presque figée sur place, gravement gênée par la situation, de les avoir interrompus dans leur ébats amoureux. Devon souriait de plus en plus sans montrer le bout de son nez.

Shirley commençait à le menacer mais cela n’arrangeait en rien son envie de la torturer mentalement - de lui faire peur et croire des choses - comme si quelqu’un aurait pu le kidnapper sans un bruit.

SHIRLEY · Après réflexion, il serait mieux que tu reste bien caché, parce que si je te trouve je vais te faire la PEAU ! Tu m’entends Dev? LA PEAU, espère de…de…grr!

Elle se mit à grogner et à gémir des injures inaudibles, passant devant l’arbre. Devon attendit qu’elle le dépasse pour pouvoir faire son apparition. Son index contre le bouton de la lampe torche il attendait sagement, l’air très patient pour entrer en action et lui faire peur.

Il compta jusqu’à dix. Un, Shirley faisait encore quelques pas…deux, elle s’arrêta soudainement…trois, pour revenir en arrière, d’un simple et unique pas, quatre, un coup d’œil vers le ciel, cinq un soupir, six le souffle court, probablement une autre injure à l’égard du misérable Devon. Sept, le silence, huit, le bruit d’un buisson…neuf, Shirley se raidit, dix….

Devon apparu de sa cachette, courant vers elle pour la surprendre, allumant sa lampe torche et la plaquant contre son menton pour pouvoir éclairer le bas de son visage. Il afficha une grimace qui prenait une allure monstrueuse éclairée par la lueur de la lampe. Monstrueux ! Shirley sursauta avec assistance et Devon ne perdit pas de temps pour laisser tomber la lampe torche et se mettre à courir - à vive jambes, ne regardant pas derrière lui, courant simplement pour s’éloigner au plus vite de cette jeune fille en furie….il l’entendait déjà crier après lui et le traiter de tous les noms !

Le jeune homme s’arrêta, se cachant derrière un autre arbre et attendit son approche, voyant la fine silhouette de Shirley courir dans la nuit. Il ne lui restait plus qu’à l’attraper - prise par surprise, de la plaquer contre le tronc rugueux et de lui dire de se calmer…mais ce n’était pas gagner.



Le moment arriva. Shirley était là. Devon l’attrapa par la taille et la plaqua contre le tronc d’arbre. Le jeune homme porta ses mains à ses poignets et constata ainsi que son rythme cardiaque était endiablé.

DEVON · Calme toi, je suis là. C’était trop tentant, pardon.

Devon souriait doucement et la serra dans ses bras, caressant ses cheveux. Il se recula un peu et la regarda dans les yeux, ne prenant pas en compte l’infime distance qui séparait son visage du sien. Ses pupilles brillaient de mille feux, les étoiles n’avaient qu’à bien se tenir…son cœur commençait à craquer dans sa poitrine, il ne tiendrait plus longtemps et exploserait bien vite … ô oui ! Tout allait très vite, tout s’enchaîner..ça lui donnait le vertige. Leur relation était au lendemain d’un tournant. Et quel chose ! Il en perdait la tête .. Du moins il espérait au fond de lui.

Tiraillait par l’envie de l’embrasser, il se sentait couler, complètement perdu comme un naufragé en mer.

DEVON · Je suis un quoi?…je n’ai pas entendu tout à l’heure mais je suis certain que je suis plus qu’un misérable tyran qui te torture..en plus je le fais avec un plaisir. Je devrais être puni et châtier… Choupi’

Devon enfoui sa tête dans la chevelure de la jeune femme et huma son parfum enivrant, effleurant de ses doigts la douceur de la peau au saveur fruité d’un gel douche pétillant. Par la brutalité de son geste - quand il l’eut plaqué, Devon l’avait un peu découverte, dévoilant le haut de son épaule…il était complètement fou !

Tout était voluptueux à cet instant et Devon resta silencieux préférant se taire et profiter de ce moment. Normalement, il se serait déjà écarté d’elle, affichant un sourire taquin lui adressant un regard amusé et douloureusement irrésistible pour se faire pardonner. Mais peu importe la bêtise qui l’avait poussé à lui faire peur en se cachant - le jeune homme la retenait toujours prisonnière de ses bras.

Mais le bonheur fût de courte durée. Une voix grave s’éleva dans la nuit ce qui obligea Devon à redescendre de son petit nuage sur lequel il était agréablement perché. Il retenait son souffle. Le grondement se fit entendre une seconde fois, beaucoup plus forte - à croire que l’inconnu s’approchait dangereusement d’eux. Le cœur de Devon commençait à s’agiter. Il se mordit la lèvre inférieure et prit la main de Shirley pour l’emporter avec lui tandis qu’elle s’était écarté de lui - et avait l’air tout comme lui d’être insatisfaite de cette interruption soudaine ! Devon ne rajouta rien et se contenta de la regarder dans les yeux en l’écoutant.

SHIRLEY · Bon, allons voir ce que ce plouc a à nous dire…

Il en était hors de question ! Même si Devon ne manquait pas de courage il n’avait pas l’intention de parler avec cet homme. Devon avait un pressentiment, ce gars là n’était pas net ! Certes ils étaient en tort, … enfin peut être pas d’un autre côté. Ce n’était pas eux qui se bécoter dans la pelouse de Central Park, même si ce n’était pas vraiment interdit. Mais l’amusement avait prit le dessus sur Devon. Lauthner n’avait pas été discret mais tant pis, la pelouse n’était pas un lit grandeur nature - même si en réfléchissant ce lieu était insolite pour faire l’amour. Devon ne se pencha pas plus que ça sur la question et conscient que la chance n’était pas avec eux ce soir… il attrapa la main de Shirley pour l’emporter, espérant échapper à toute conversation.

Soudain, Devon se retrouva nez à nez avec le malheureux…il recula rapidement d’un pas, et rougissait déjà. Il hallucinait, le jeune homme l’avait bien vu derrière eux en train de marcher à grands pas. Cette silhouette imposante - car il faut dire que l’homme était beaucoup plus costaud que Devon ne le rassurait pas. Peureux? Loin de là. Devon se mordit la lèvre inférieure et essaya de réfléchir un peu, évitant son regard sombre.

? · Espèce de petits pervers ! ; répéta-t-il
DEVON · Vous pouvez me dire ce qui est d’amusant dans l’idée de vous reluquer en train de vous trémousser langoureusement dans l’herbe? … on ne faisait que s’amuser Monsieur !
? · Je me fiche de savoir ce qui est amusant mais vous étiez là, ce qui veut dire que vous nous avez vus !
DEVON · Certes…mais involontairement croyez-moi ! Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise? Excusez nous si vous prenez la pelouse de Central Park pour un lit grandeur nature !

L’inconnu s’approcha d’un pas. Devon recula très vite, tendant son bras en arrière comme un signe de protection envers Shirley, le coeur battant. Lauthner se mit devant elle. L’inconnu puait l’alcool à plein nez. Il était totalement ivre - chose qui ne rassurait pas Devon, mais il ne le montra pas et resta sérieux, affichant un regard grave à l’égard de cet ivrogne.

DEVON · Sur ce Monsieur, nous partons. Vous serez tranquilles pours vos..loisirs.
? · HORS DE QUESTION !

Devon se raidit et tourna un peu la tête vers Shirley pour pouvoir lui chuchoter quelques mots. Il n’avait plus la situation en main et sentait la chose déraper aux prochains échanges…

DEVON · Shirley, cours jusqu’à la voiture. Ma poche arrière, prends mes clefs…et te retournes pas !
? · Quoi? Qu’est-ce que vous dites?

Devon le regarda dans les yeux, fronçant les sourcils.

DEVON · Je vous demande pardon…oublions cette histoire et retournons chez nous, vous voulez?
? · J’en ai pas fini avec vous !

L’ivrogne s’approcha de lui. La gorge de Devon se serra alors et sa main se resserra sur le poignet de Shirley. Elle devait partir maintenant, il espérait qu’elle comprendrait et le laisserait. Tout se passerait bien.

? · JE TE CAUSES SALE MORVEAU !

Devon ne rajouta rien, se tenant près pour le retenir quand Shirley se mettrait à courir. S’il la poursuivait, Devon allait le tuer…il était hors de question de toucher aux personnes qu’il aime. Le jeune homme pouvait devenir violent dans ces circonstances.

DEVON · Restons calmes ok? .. Nous nous sommes excusez, qu’est-ce que vous voulez de plus?
? · La fille ; sourit il en la regardant salement. Le coeur de Devon allait exploser.

Devon sentit l’adrénaline lui monter à la tête, comme la lave d’un volcan. Le jeune homme le poussa avec aise par les épaules, sèchement. Il lui répondit avec force. Il avait beau être totalement ivre, il gardait de la force et Devon recula de quelques centimètres sous la pression.

DEVON · Cours Shirley ! TOUT DE SUITE !
Elle était figeait sur place.
DEVON · GROUILLE !

? · NON ATTENDS ! cria-t-il en tendant les mains vers elle, approchant dangereusement. Devon lui barra la route et le retenu.
DEVON · BATS LES PATTES MON GROS !
? · Je vais la violer oaui...
DEVON · VA TE FAIRE FOUTRE ! ; cracha t'il en le poussant violemment en arrière.

Il tomba par terre. Devon en profita pour se mettre à courir dans la direction que Shirley avait prise. Le jeune homme bénissait alors toutes ses heures de sport qu’il faisait tous les jours, travaillant son endurance et le contrôle de son souffle. Devon courait très vite, rattrapant Shirley, la pressant en la tira par la main. Il avait beau être ivres, il ne fallait pas trainer. Tant pis pour sa veste orpheline - il était hors de question de faire demi-tour.

Ils approchaient de la sortie. Devon demanda les clefs à Shirley et il se précipita sur la portière du conducteur pour l’ouvrir.

DEVON · MONTES !

Le jeune homme claqua la portière et les verrouilla avant de démarrer. Il était en colère et avait du mal à insérer la clef mais il contrôla ses tremblements et alluma le contact, démarrant dans un dérapage de pneus.

Il regardait le rétroviseur. L’ivrogne était au milieu de la route. Il semblait crier. Devon fixait la route et passa le feu tricolore à temps avant qu’il devienne rouge. La Porsche disparut dans un virage.

Un silence pesant c’était installé dans la voiture. Devon était très en colère et beaucoup trop pour arriver à parler. Il se contentait donc de ne rien dire et de fixer la route dans l’espoir de se détendre un peu. Le jeune homme fronçait les sourcils et son air grave restait comme figé sur son visage. Heureusement il ne s’était rien passé de plus - ils avaient évité le pire mais Devon avait peur de recroiser cet homme, car pourrait il, le lendemain matin se souvenir de leur visage?

S’il recroisait sa route c’était certain que Devon n’irait pas par quatre chemin et ne respecterait pas sa devise, c’est-à-dire : ne pas utiliser la violence. Il le frapperait bien en ce moment pour soulager sa rage grandissante. Bref, oublier … rien qu’un instant mais ce serait une tâche difficile pour le jeune homme étant donné que cet ivrogne avait toujours à un point très sensible.

Il n’y avait que la voix de Shirley qui résonnait dans la voiture et il tenta de s’aider avec ça pour pouvoir se détendre petit à petit. Elle fit une remarque, plutôt une exclamation concernant les deux trois bricoles qu’ils avaient abandonné dans le parc. Devon ne rajouta rien, il n’y avait pas d’importance, pour une nappe, quelques gâteaux et une veste, sans oublier la lampe torche égarée nous ne savons où.

Le jeune homme sentait le regard de Shirley posé sur lui, il serra des dents, se faisant craquer le cou en même temps. Il ralenti à un autre feu rouge - il avait la fâcheuse habitude de toujours les accumuler ! Tant pis après tout.

Devon sentit une main se poser sur son épaule. Il pencha alors la tête sur le côté et la fixa rapidement dans les yeux avant de poser son regard sur le feu tricolore, son pied déjà posé sur l’accélérateur. Son silence pouvait paraitre agaçant mais Devon ne voulait pas lui faire peur déjà conscient qu’il pouvait l’inquiéter.

SHIRLEY · C’est chou, ce que tu as fais…

Le jeune homme se détendit alors un peu, souriant même en coin. Mais il mit du temps à répondre.

SHIRLEY · Enfin, heu, c’était bien quoi.
Il répondit alors.
DEVON · Je n’allais pas rester comme un con. C’est normal.

Devon regarda l’heure affichait sur son cadran. La nuit était déjà bien avancée et le temps était passé à la vitesse de l’éclair, pourtant il ne ressentait aucun signe de fatigue. Le jeune homme regarda son amie pour voir comment elle se porter. Elle avait l’air éveillée, ses yeux ouverts et brillants.

Il se remit en rouge, le feu étant vert.

DEVON · Il se fait tard, je devrais te ramener chez toi.

Il était 00h30 et même s’il n’avait pas envie de rentrer chez lui - manquant encore cruellement de sommeil ce serait peut être mieux pour tous les deux. La Porsche arriva très vite à destination et Devon arrêta le moteur après s’être garé devant la maison. Après une minute il se tourna vers elle.

DEVON · Je te demande pardon. Cette soirée a tourné au désastre mais j’étais content de te voir Choupi’

Le jeune homme se pencha vers elle et l’embrassa sur la joue, ressentant un frisson le long de sa colonne vertébrale par le désir de dériver sur ses lèvres. Il enroula une mèche de cheveux blond autour de son doigt tout en portant à nouveau sa bouche sur son front. Il ferma les yeux et la serra dans ses bras, resserrant son entraille.