❝ human, animal, are we that different ? ❞

L'après-midi touchait à sa fin à Chinatown et, en même temps que le soleil déclinait dans le ciel couvert de New York, les clients se faisaient plus rares dans la pharmacie des Takeda. Ozalee, cependant, n'avait pas le temps de s'ennuyer ; elle avait amené plusieurs bouquins et son ordinateur téléchargeait actuellement un fichier de plusieurs milliers de pages composé de croquis représentant l'anatomie animale – pas qu'elle ne la connaisse pas déjà par cœur. Si elle avait pensé qu'avec la fin de son cursus scolaire, elle allait aussi arrêter ses études, elle s'était totalement trompée ! Cependant, elle ne s'en plaignait pas – son travail à Eleanor's Island était plus qu'excitant et enrichissant, et elle n'était que novice ! Certes, elle avait passé son enfance dans une réserve néo-zélandaise, avait vécu entourée d'animaux grâce à l'influence de sa mère et avait suivi six longues années d'études, mais travailler avec tous ces animaux au Refuge était un défi de chaque jour. Cependant, elle ne se démontait pas ; elle avait toujours été une très bonne élève, et surtout elle était passionnée par ce qu'elle faisait, elle avait conscience de sa chance et de celle qu'elle avait eu en étant engagée par Mr Broughton, et elle ne voulait absolument pas laisser passer ça. Et quand elle n'y était pas, ça lui manquait presque ! Aujourd'hui, par exemple, elle avait proposé à son père de prendre sa place à la pharmacie pour qu'il puisse passer la journée avec sa femme & son fils, qu'Ozalee continuait d'aller voir tous les jours sans jamais y déroger, quelques dizaines de minutes seulement ! Mais elle ne manquait jamais un rendez-vous avec son petit frère. Ses parents, eux, avaient moins de temps, et Oz avait conscience que celui de son frère, lui, s'essoufflait – elle voulait leur offrir à tous les trois des moments qu'ils n'oublieraient pas, mais elle savait aussi que les revenus de la pharmacie étaient essentiels.

Alors qu'elle feuilletait un manuel sur les soins spécifiques aux pandas – elle venait d'accueillir un nouveau-né il y avait quelques mois à peine de cela – la néo-zélandaise releva la tête lorsqu'elle entendit la sonnette de la porte. Un sourire s'installa automatiquement sur ses lèvres et elle chercha du regard le client qui parcourait déjà les allées. Lorsqu'elle aperçut enfin sa silhouette derrière une étagère, elle prit la parole. « Bonjour, je peux vous aider ? » demanda-t-elle poliment.