Non, non et non ! Vioryna ne pouvait pas confronter Sergeï immédiatement, elle avait besoin de temps. Du moins, c’est ce dont elle essayait de se persuader alors qu’elle sortait juste du gynécologue, après avoir eu d’infinies difficultés à enfiler son tailleur le matin même. Sans savoir pourquoi, la jolie russe avait immédiatement pensé à cette éventualité, alors que quatre mois durant, l’idée ne lui avait pas traversé l’esprit. Il fallait dire que son mari s’étant mis en quête de contrats particulièrement épineux et conséquents, leur vie de couple avait été presque mise entre parenthèses et Vioryna s’était pliée en quatre pour que tout soit parfait. Elle ne savait que trop bien à quel point Sergeï ne lui pardonnerait aucune erreur, bien qu’elle soit sa femme. Mais ce qui l’inquiétait davantage, c’était le gala où il l’avait sommée de l’accompagner, en allant jusqu’à lui choisir une robe lui-même – par chance, il n’avait pas pris quelque chose de trop serré sans quoi elle n’aurait tout bêtement pas pu rentrer dedans – et autant dire que Vioryna, en plus de baliser sec, avait mis un temps considérable à se préparer. Quelque chose lui disait que chaque minute risquait d’être un calvaire sans nom, et comme si ce n’était pas suffisant, on vint les saluer dès lors qu’ils eurent mis un pied à l’intérieur de la réception. La jolie russe n’avait pas dégoisé un seul mot de tout le trajet jusqu’à celle-ci, peinant affreusement à respirer tout de même dans cette robe, et ce bien qu’elle lui fasse des rondeurs proprement divines. « Oh mais ma chérie vous êtes enceinte ! Félicitations ! » énonça la femme d’un très important signataire, poussant Vioryna à déglutir avec difficulté. [color=#6b9959]« Heum… merci ! »/color] lança-t-elle sans oser regarder Sergeï pour l’instant : difficile de mentir et si elle l’avait fait, il l’avait brûlée vive de toute façon.

Cette idiote avait réussi à signer l’arrêt de mort de Vioryna en l’espace de cinq minutes montre en main ! C’était plutôt puissant, à dire vrai, même si la jolie russe n’avait aucunement envie d’applaudir mais plutôt des envies de meurtre dans la seconde, surtout quand Sergeï la pris à part pour lui poser une question à laquelle elle ne souhaitait guère apporter une réponse. Nerveusement, elle soutint cependant son regard glacial, celui qu’elle détestait tant car il lui donnait l’impression d’avoir fait une erreur d’une gravité irréparable. « Grossi ? Tu trouves aussi hein ? Diantre il n’y a que pour m’en apercevoir juste un beau matin… » marmonna Vioryna, ce qui prouvait qu’elle avait eut davantage son boulot en tête que tout le reste, à commencer par sa taille, même si elle se nourrissait de façon équilibrée et ne s’empiffrait pas le moins du monde. Enfin, si l’on passait outre quelques petites envies passagères mais dont elle comprenait bien mieux l’origine désormais. « Je suis vraiment enceinte, mais j’attendais que le gala soit passé pour en parler calmement avec toi, pas à la va-vite ! Le mot « panique » ne fait peut-être pas partie de ton vocabulaire mais il fait partie du mien et je ne l’ai appris qu’hier ! Même si… » Il allait la tuer sur place si elle lui disait être enceinte de quatre mois. Elle pouvait dire adieu à sa vie ! « Je ne me cherche absolument pas d’excuses mais je ne m’en suis pas rendue compte. Je suis… enfin… je suis enceinte de quatre mois mais arrête de me fusiller du regard comme ça tu me fous encore plus les jetons ! »

« Espèce de mufle ! » grogna Vioryna en faisant son possible pour être discrète mais l’envie de hurler n’était pas loin. Bien sûr, il ne fallait plus se demander pourquoi elle lui avait caché cette information ne serait-ce que vingt-quatre heures ! Elle ne le connaissait que trop bien, à croire que décidément, même si elle priait de toutes ses forces, elle n’aurait jamais une réaction positive et rassurante face à ce qui était censé être un heureux évènements. Il allait bien falloir qu’elle s’en contente mais le problème, c’est qu’au lieu d’en rester là avec les reproches, Sergeï poursuivait. Sans doute était-ce pire parce qu’elle savait qu’il se maîtrisait pour cause d’image, sinon elle aurait déjà dérouillé sévère. « Je l’ai reprise, pour qui me prends-tu ?! Seulement je n’ai pas eu le temps d’aller chez le médecin dernièrement alors je suis tombée en panne, mais quand veux-tu que j’ai ne serait-ce que le temps d’y penser ?! » Vioryna déglutit avec difficulté, serrant violemment les poings pour ne pas lui décocher une gifle d’anthologie mais il ne perdait rien pour attendre. « Bien sûr, suis-je bête, pourquoi ne m’en suis-je pas rendue compte après tout je n’ai que ça à penser moi aussi ! Et puis désolée de ne pas t’avoir permis de m’obliger à avorter parce que le délai est dépassé alors que justement, pendant ces quatre mois, c’est à peine si on a eut une vie privée tellement on était occupés !! Ca m’apprendra à me couper en quatre tiens ! » Le moins que l’on puisse dire, c’est que Vioryna ne goûta pas du tout à l’humour sexiste et totalement déplacé, ni même de compris que c’était de l’humour à vrai dire. La colère irradiait l’intégralité de son corps et elle dû faire preuve d’un contrôle surhumain pour ne pas l’étrangler illico presto histoire de se soulager. « Sinon quoi ? Tu vas m’étrangler, me foutre à la rue ? Je peux pas l’avaler celle-là ! »

« Une assistante pour ces bases besognes ?! Non mais tu t’entends Sergeï ?! » s’étrangla Vioryna avant que la situation ne dégénère définitivement et qu’il ne l’entraîne jusqu’à une pièce à part ou ses paroles lui arrachèrent une expression d’effroi. Le pire, c’est qu’elle le savait tout à fait capable de monstruosités, surtout s’il voulait faire passer un message bien spécifique. Hélas, il ne pouvait pas la blâmer d’avoir peur et mal face à ce genre de réaction ! En fait si, il était tout à fait capable de la blâmer puisqu’il n’avait pas l’once d’une pitié. Dans le cas contraire, cela se saurait, et ce bien qu’elle lui ait rendu de très nombreux fiers services et se soit épuisée pendant ces quatre mois sans même se plaindre une seconde. Là, c’était différent, et puisqu’ils étaient seuls, elle n’hésita pas à le gifler de toutes ses forces pour la peur qu’il lui faisait éprouver, mais également la colère. Aucune douceur qui soit et surtout aucune pitié… mais ce n’était pas ainsi qu’elle voyait leur mariage, hélas. « Je ne retirerais pas mes paroles parce que ton humour était totalement déplacé et que tu n’arrêtes pas de me rabrouer comme si j’avais commis un crime contre l’humanité ! » vociféra-t-elle avant de ne se dégager de son emprise, souhaitant de l’air, d’autant plus qu’elle peinait à respirer dans cette robe. Puisqu’il n’y avait pas âme qui vive dans cette salle, elle n’avait plus aucune honte à laisser couler ses larmes, il était urgent qu’elle évacue. « Retourne donc à ton gala, je suppose que tu n’as pas besoin d’une femme boudinée dans sa robe. De plus, je n’ai rien d’autre à ajouter et je crois que ça vaut mieux. Tu as donné ton point de vue sur la question, non ? Alors laisse-moi tranquille. »

Il n’avait pas tort, Vioryna avait peur de ses réactions mais qui n’en n’aurait pas peur ? Lors de sa précédente grossesse, il n’y avait qu’à se souvenir de la façon dont il avait réagit pour savoir à quel point il n’était pas possible de prédire quoi que ce soit. Mais la jolie russe ne s’était pas attendue à des lauriers, c’était le moins que l’on puisse dire. Mais était-ce extraordinaire que d’attendre un peu de soutien et non du mépris, des reproches, des remontrances ? Vioryna avait pourtant fait tout ce qui était en son pouvoir pour le soutenir, pour l’épauler, pour lui faire gagner des contrats, jusqu’à s’en oublier elle-même. Mais sans doute Sergeï ne le comprendrait-il jamais parce qu’il n’en n’était pas capable. Au départ, en le voyant quitter la pièce sans un regard supplémentaire, l’envie d’aller bêtement pleurer chez Elvia fut si forte qu’elle fut tentée de s’abandonner à cette ultime solution… avant de ne comprendre que de toute évidence, la fuite ne serait pas une solution et qu’en prime, elle risquait de paniquer une femme enceinte ayant encore plus de sensibilité qu’elle. Vioryna sortit par la porte de derrière, telle une ombre, et personne ne la remarqua puisqu’elle ne prit pas la voiture de Sergeï… elle prit un taxi pour rentrer en mode zombie et surprendre la nounou sans en faire exprès. La première chose qu’elle fit fut d’arracher littéralement sa robe, ne maîtrisant plus ni ses gestes ni ses larmes, et d’enfiler une nuisette suffisamment ample pour ne pas avoir sans arrêt l’impression d’être énorme. Ce n’est qu’ensuite qu’elle rédigea une lettre de démission qu’elle déposa sur son bureau. Au moins, s’il était définitivement furax elle saurait pourquoi, mais ce n’était ni égoïste ni même en vue de se venger : elle ne serait qu’un poids mort et l’envie de devenir en prime un punchingball n’y était vraiment pas. Elle ferma ensuite la porte de son bureau, sortant la photo de l’échographie pour la regarder sans pouvoir cesser de pleurer. « Pourquoi en prime j’ai honte ? » se lamenta-t-elle car Sergeï avait réussi le coupe de mettre de lui donner honte d’elle-même. « En prime je suis énorme ! » Hors de question de revenir dans le lit conjugal. A la place, elle s’allongea sur le canapé, sans pouvoir fermer les yeux. Elle ne risquait pas de dormir en cogitant à ce point…

Vioryna sursauta violemment en entendant la voix de Sergeï, craignant de ne prendre encore un nouveau round en pleine figure mais très étonnement, il semblait plus résigné qu’il n’était en colère. Seulement voilà, généralement dans leurs disputes, qui devait montrer patte blanche pour que cela ne cesse ? Elle. Cela ne voulait pas dire que Vioryna ne reconnaissait pas les efforts de Sergeï, bien au contraire, et ce fut principalement eux qui la poussèrent à ouvrir la porte du bureau de son mari sans même prendre la peine de toquer. Après tout, il n’allait pas se mettre à bosser maintenant sur un dossier, n’est-ce pas ? Et puis quand bien même, le fait de ne pas avoir frappé à la porte était une erreur bien moins grave que tout ce qu’ils avaient pris le soin de s’envoyer dans la face trois heures plus tôt. « Tu te trompes Sergeï. Ce que je vois quand je te regarde ce n’est pas un monstre sans cœur et nul n’a plus conscience que moi des efforts que tu as fait pour notre mariage. Pourquoi crois-tu que je sois encore ici ? Mais sans vouloir enfoncer une porte ouverte, tu ne peux pas comprendre ce que les vagues d’hormones provoquent chez une femme. Ca accentue tout et chez moi, c’est ma peur. Je t’avais déjà dit ne pas être quelqu’un de courageux, tu te souviens ? Et je sais que tu n’es pas le genre d’homme à sauter de joie pour ce genre de nouvelle mais… je voulais tellement te plaire, t’épauler, être là pour toi que j’en ai oublié tout le reste, et en toute sincérité, je ne me suis rendue compte de rien. Alors quand j’ai eu le compte rendu du médecin, tu ne peux pas imaginer le choc qui m’est tombé sur les épaules. Je me suis souvenu de ta précédente réaction quand je suis tombée enceinte des jumeaux et même si cette fois je ne t’avais pas menti… je ne voulais pas que tu m’accuses, que tu me rejettes… tu es parfois sans pitié Sergeï, même avec moi, et ce soir, tu m’as balancé des horreurs que tu ne m’avais jamais dites. Je ne suis pas parfaite et les circonstances jouent contre moi cette fois et tout ce que j’attendais de ta part, c’était un peu de compréhension, rien d’autre. Je te laisse le lit, tu as les traits tirés et moi un peu de violon ne me fera pas de mal. » Au départ, elle avait voulu lui dire que c’était une petite fille, mais s’était rétractée à la dernière seconde. Sans doute avait-elle besoin de temps pour encaisser la nouvelle elle aussi, et c’est pourquoi elle retourna docilement sur le canapé, une partition en main, emmitouflée sous une grosse couverture. La raison ? Cacher ses formes bien sûr !

Vioryna ne savait pas au juste comment elle avait réussi à s’endormir. Le fait est qu’elle n’avait eu de cesse de cogiter, notamment sur le départ de Sergeï alors qu’il n’avait pas dit un mot sur le discours qu’il lui avait tenu. Le fait qu’il accepte sa démission ne la consolait même pas, d’ailleurs. Ce n’est qu’à force de fatiguer son corps à pleurer qu’elle avait fini par clore ses yeux par s’endormir, ne s’éveillant qu’en entendant la porte de la chambre se refermer. Quelle heure était-il ? Aucune importance. Le cœur de Vioryna manqua un battement en découvrant le cadeau de Sergeï au pied du lit, un cadeau aussi unique que de valeur et l’émotion lui monta aussitôt aux yeux. Foutues hormones. Néanmoins, plutôt que de l’essayer immédiatement, la jeune femme se releva immédiatement pour se diriger dans la maison, tentant de trouver où Sergeï avait pu se cacher… et elle le trouva dans la salle de bain. « Mais qu’est-ce qui s’est passé ?! » s’exclama-t-elle, les yeux pénétrés par l’inquiétude alors qu’elle entrait dans la cabine en nuisette sans même s’être déshabillée au préalable. Tant pis, cela cacherait au moins ses formes. « Tu t’es battu ?! Mais pourquoi… » souffla-t-elle alors que les larmes s’écoulaient déjà, la jolie russe souffrant réellement de le savoir en souffrance. Sans doute avait-elle été trop loin la veille, elle l’ignorait mais son cœur se mit à battre avec violence avant qu’elle ne puisse plus se retenir de combler la distance entre eux pour s’emparer de ses lèvres avec un mélange de fureur et de fragilité. « Tu es tellement stupide quand tu t’y mets Sergeï !! Je vais faire quoi moi si tu disparais ?! T’as pas le droit de m’abandonner tu m’entends ? Moi vivante, jamais ! T’as pas le droit de me laisser t’entends… on est toi et moi contre le reste du monde. Je ne veux pas que tu acceptes ma démission !! » Comme par le passé, Vioryna se mit à embrasser chaque hématome, chaque blessure de Sergeï comme pour apaiser leur combat violent de la veille. Sans doute était-ce la seule chose qu’elle pouvait faire. « Pardon… »

Aussitôt, Vioryna avait levé les mains en signe de protection comme pour dire « mais je n’ai rien dit » alors qu’il faisait les questions et les réponses sans lui laisser le temps d’en placer une. Effectivement, il paraissait bien plus calme que la veille, et tel qu’elle connaissait Javier, il avait dû en prime le sermonner là où la jolie russe était bien incapable de le faire. A croire qu’il soit vraiment plus réceptif une fois en combat contre Javier ou Gabriel… même si en l’occurrence, le prince génovien n’aurait sûrement pas délaissé les titillements de sa future femme pour calmer la colère de l’homme d’affaires russe. « Je sais mais j’ai écris ma lettre sous le coup de la détresse et je l’ai regretté après… nous formons quand même une bonne équipe, j’ai surtout été négligente sur un bon nombre de choses mais ça ne veut pas dire que nous ne formons pas une bonne équipe. Même si tu as raison je n’arriverais pas à suivre le rythme dans l’état actuel des choses. » Le sujet fut diamétralement changé alors qu’il lui ôtait sa nuisette, créant ainsi un vent de panique comme si elle revenait dans la peau d’une véritable vierge effarouchée. Oh elle lui rendit son baiser avec la même passion mais plaçait ses bras contre sa poitrine et son ventre. « Non !! Arrête j’ai trop grossi je suis énorme et affreuse !! » s’exclama-t-elle, marquée par ses paroles de la veille. Elle se moquait que quelqu’un d’autre la dénigre mais dès que c’était Sergeï, forcément cela n’avait pas le même impact. Elle arrêta de se cacher pour lui sourire sincèrement et le serrer délicatement contre elle, le berçant presque. « Tu dois te remettre d’abord, je vais te bichonner tu verras… tout ce que je te demande c’est de ne plus être aussi distant avec moi dans la mesure du possible. Et comme signe de bonne volonté de ma part mon amour… c’est une fille. » D’où le fait qu’elle ait tellement mal pris son humour…

« Serait-ce que tu m’apprécies comme assistante, boss ? » plaisanta Vioryna, mettant soigneusement dans un coin de son esprit qu’il fallait à tout prix qu’ils continuent cette conversation. « Nous en reparlerons, mais tu peux déjà déchirer ma lettre de démission » le pria-t-elle avant qu’il ne la surprenne plus assurément que jamais en avouant ne pas aimer les squelettes mais d’un autre côté, il avait été presque cruel en parlant de ses formes qu’il était normal qu’un léger doute ne se soit installé dans son esprit ! Ses attentions et caresses apaisèrent temporairement ses doutes tandis qu’elle s’y abandonnait totalement, sentant son corps entrer même dans une drôle d’ébullition qu’elle n’avait jamais connue jusqu’à lors à vrai dire, et surtout pas pendant sa précédente grossesse. Vioryna perdit cependant cette idée de vue en entendant Sergeï éclater de rire face à l’annonce du sexe du bébé. Autant dire qu’elle suivit le rythme alors qu’il énonçait ses futurs plans et qu’elle le pensait tout à fait capable de s’épuiser pour prendre d’assaut un nouveau pays qu’il offrirait à leur future fille. « Les affaires sont les affaires, n’est-ce pas ? Cela sonne comme si nous allions conquérir le monde, Monsieur Vassilievykh et je vais me dire que c’est bon signe et que tu es content… c’est délicieux de t’entendre rire, tu sais. » Vioryna s’empara fougueusement de ses lèvres avant de ne se séparer presque brusquement de lui, la respiration haletante. Ses traits étaient tellement détendus qu’il était impossible de la penser en souffrance, ceci étant… « Serg, j’ai vraiment chaud partout… » avoua-t-elle tout en se collant au corps de son époux en lâchant des gémissements incontrôlables et de plus en plus puissants alors que son corps vibrait et tremblait au gré de ceux-ci…

Rien que le fait qu’il n’énonce le mot « titillement » fit gémir plus fortement Vioryna, qui ne reconnaissait plus son corps. Elle n’allait pas goûter le même fléau qu’Elvia, si ? Elle n’avait même pas eu le temps de répondre que déjà, Sergeï l’embrassait avec passion et tournait le robinet pour couper l’eau et mieux l’emmener dans leur chambre conjugale, trempant le parquet sur son passage. Sa phrase ne la surprit même pas, et pour lui prouver à quel point cela lui avait presque manqué, elle se pencha légèrement vers sa table de nuit pour en extirper du tiroir une paire de menottes mais différentes de celles qu’ils avaient déjà utilisées. « Faites sur mesure pour moi il y a quelques semaines… je crois que notre vie conjugale me manquait un peu trop » avoua-t-elle en fanfaronnant presque avant de ne pousser un gémissement plus conséquent, son corps s’arquant complètement alors que son mari ne l’avait même pas encore touchée. « Je confirme, titillement… c’est horrible je vais exploser, j’ai trop chaud !! » Pour sûr, dans pareil état, Vioryna n’aurait jamais pu continuer à être l’assistante parfaite qu’elle avait été jusqu’à lors aux côtés de Sergeï… à moins de ne vouloir constamment s’enfermer dans son bureau, chose qui n’était pas jouable. « Il faut que tu calmes ça Sergeï, pitié… attache-moi et prends-moi de la façon dont il te plaira mais… il faut que tu fasses quelque chose ! » Quelque chose disait à Vioryna qu’elle avait employé typiquement le bon discours pour quelqu’un comme Sergeï, surtout qu’elle le suppliait docilement du regard. Elle n’avait jamais été aussi soumise et docile de toute leur vie maritale, c’était une quasi certitude.

« T’en plaindrais-tu ? J’en doute ! » rétorqua Vioryna avec amusement non sans se rendre compte de la réaction que provoquait l’achat des menottes sur son mari. Mais elle n’eut aucun pouvoir pour continuer à s’exprimer tant ses propres titillements la secouaient avec vivacité. Il la torturait avec tout le loisir qu’il pouvait y trouver, prouvant par a+b à quel point il savait faire monter la température extrêmement lentement et surtout lorsque Vioryna faisait preuve de davantage de soumission. C’en était presque insupportable à vrai dire, du moins jusqu’à ce qu’il ne vienne bientôt l’honorer en la préparant à le recevoir très bientôt alors qu’elle se tanguait déjà sous l’effet que ses caresses lui prodiguait. S’il avait attendu davantage, la jolie russe se serait surprise à le supplier de mettre un terme à son agonie mais par chance, il finit par unir leurs deux corps avec force, la soumettant à des va-et-vient des plus intenses tandis que ses hanches se soulevaient traîtreusement pour lui laisser davantage de marge de manœuvre. Sergeï avait dû sentir ses moindres gémissements arriver car il les étouffa de nombreux baisers, tous plus exigeants les uns que les autres avant qu’ils ne se perdent dans les bras l’un de l’autre, reput et pleinement satisfaits de cette étreinte terriblement passionnée. Vioryna le serra contre elle sitôt libérée des menottes et, après un baiser nettement plus tendre que les précédents, s’endormit du sommeil du juste après cette soirée des plus éprouvantes.