Au départ, Sullivan avait évidemment pris ça pour une mauvaise blague de son poto. Il lui avait tout de même rendu visite et insisté pendant deux heures pour qu’il ne se rende dans la suite présidentielle de l’un de ses hôtels de luxe, alors que le néo-zélandais sortait tout juste d’une bataille ensanglantée avec sa mère au tribunal. Deux heures, minute pour minute. Le jeune homme pénétra à l’intérieur de la suite et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il manqua la crise cardiaque en voyant Sera attachée et bâillonnée à une chaise… « Mais quelle espèce d’enfoiré de merde ! » s’exclama-t-il alors qu’il refermait la porte de la chambre – faut pas déconner, il ne voulait pas être qualifié de grand malade mental par une femme de ménage passant dans le coin – et bondissait pour au moins enlever son baillon : les liens étaient un peu plus délicats, c’est qu’il avait serré comme un forcené le salaud ! « Va falloir que tu m’expliques… en fait non, je crois que définitivement Dillon a un grain qui lui sert de cerveau ! » Sullivan essayait de faire aussi vite que possible mais même avec la meilleure volonté du monde, il risquait de s’en prendre une lorsqu’elle serait libérée. « Il t’a dit quelque chose de précis cet abruti ? Non parce qu’il est venu négocier de manière louche pour que je me pointe ici comme une fleur mais je savais pas que tu y étais… merde, comment j’aurais pu savoir, je suis pas Madame Soleil ! »

« Une case ? T’es sympa ! Naandisons que je crois qu’il est un peu trop accro à sa Morgy pour son propre bien… » énonça Sullivan tandis qu’il s’acharnait toujours à vouloir défaire les liens de Sera. Bon dieu, Dillon s’y était pris un peu trop bien et du coup, c’était une merde sans nom pour les défaire, ces foutus liens ! « Oui, oui, ça vient gueule pas ! » reprit-il d’un air quasiment blasé car si le néo-zélandais était on ne peut plus heureux que son meilleur pote ait eu cette idée débile, il n’en restait pas moins usé jusqu’à la moelle après le combat de titan qu’il avait dû livrer au tribunal contre sa propre mère. Il s’était vraiment retenu de lui en coller une, et ce sentiment de culpabilité à la simple idée d’avoir eu envie de frapper une femme lui donnait une indicible nausée. Pas étonnant qu’il soit blasé ! « Si ton coach t’a fourré dans ses bras c’est sûrement parce que poto a dû avancer des arguments… massue. Il est spécialiste en la matière, crois-moi ! Mais compte sur moi pour lui refaire la face rien que parce qu’il a osé regarder ton cul. » Sullivan haussa les épaules avant de ne la libérer définitivement de ses liens, soupirant tant cela n’avait pas été évident avant de balancer lesdits liens à l’autre bout de la pièce. Diable, ça faisait du bien par où ça passait dans le genre ! « Vraiment, dans l’genre idée à la con j’te jure… » maugréa Sullivan mais sans beugler aussi fort que d’habitude. Bah, il ne fallait pas lui en vouloir, il était en plein manque d’énergie tant on l’avait assommé au tribunal.

C’était bien tout le problème de Sullivan, il parvenait à être tellement prévisible dans ses réactions que dès qu’il n’allait pas bien, c’était comme marqué sur sa gueule. La preuve, Sera ne mit pas plus de dix secondes pour additionner a+b et pour mieux le pousser sur le lit en s’asseyant à califourchon sur ses genoux. En tant normal, il aurait probablement pris ça pour une avance mais si la brunette était toujours aussi désirable à ses yeux, l’envie n’y était clairement pas. Comment pourrait-il se détendre au point d’avoir des pulsions passionnées après ce que Novak mère et fils s’étaient envoyés dans la tronche ?! Une chance que sa sœur n’ait pas été là en prime, car sinon, le tribunal aurait été transformé en recueil pour troisième guerre mondiale. « Il t’a parlé échographies et triplés ? Haha… » Sullivan explosa singulièrement de rire rien qu’en imaginant ce bon Dillon Wolf, lui qui ne supportait pas qu’on lui parle grossesse et autres détails du style s’étendre sur celle de Morgana. Forcément, c’est lui qui allait être papa alors ça ne pouvait qu’être différent. « Mais quel con celui-là alors… pour ses performances au lit, diable j’suis sûr c’est un beau parleur. Enfin disons que Morgana fait une grimace à chaque fois qu’il en cause, alors d’ici à ce que ce soit juste pour l’emmerder… bref, je viens de mener une joute verbale sanglante à ma mère, c’est juste la fatigue. Elle parvient toujours à épuiser mes nerfs mais là… si tu savais comme j’aurais voulu avoir la possibilité de lui encastrer la tronche dans le mur sans risquer la taule ! Je ne suis pas sûr d’être la compagnie du siècle ce weekend. »

Au départ, Sullivan ne put s’empêcher de la regarder d’un air surpris lorsqu’elle lui demanda d’ôter sa chemise. Bigre, elle voulait vraiment ou… ? Il s’exécuta tout de même, ôtant sa cravate ainsi que sa chemise pour mieux s’installer confortablement sur le ventre, goûtant davantage la qualité du matelas de ces foutus hôtels avec lesquels Dillon lui rebattait constamment les oreilles. « Pour me violer encore faudrait-il que je ne sois pas consentant ! » précisa-t-il alors qu’il avait grande hâte de goûter à un massage fait par Sera, surtout qu’elle avait fini par lui donner envie d’en avoir un à force d’en parler. Ne jamais croire que Sullivan Novak oubliait tout ce qu’il entendait une fois le premier rencard fini… il retenait tout, le moins important tout comme ce qui l’était en revanche. « Vas-y, vend moi du rêve sur ta comparse à Pékin… pourquoi t’as eu envie de la massacrer ? » Puis vint LE sujet le plus épuisant de son existence à l’heure actuelle. A croire que le néo-zélandais n’était pas prêt de voir le bout du tunnel et il ne fallait pas croire, il en était, et de loin, le premier à en être désespéré. « Lou a fugué de l’école l’autre jour. Je ne sais pas comment elle s’est démerdée, mais elle s’est rendue chez ma sœur, qui m’a heureusement appelé tout de suite. Elle supporte de moins en moins ma mère, surtout que les rares fois où elle s’occupe de Lou au lieu de la délaisser pour ses affaires, c’est pour l’enguirlander. J’te jure, je sais pas comment je me suis retenu de lui refaire le portrait ! Merde, ma gosse elle a quatre ans, qu’est-ce que tu veux qu’elle comprenne ! Puis en plus la juge était une vendue finie alors résultat, si j’ai pas besoin de faire appel, ce sera un putain de miracle. Enfin bref… dis-moi une bonne nouvelle, tiens, ça compensera. »

« Bah dis donc, ça donne pas envie de voyager en Chine ton histoire ! » siffla-t-il entre ses dents tant il avait l’impression qu’elle avait signé pour se rendre au bagne mais sans aller jusqu’à la plaindre pour autant : Sera avait dit oui de son plein gré pour partir et d’une certaine façon, le néo-zélandais s’était senti abandonné. Bien sûr, il n’y avait aucune solution pour eux mais il ne voyait que le résultat pour l’instant… elle avait décidé pour eux et s’était joyeusement barrée à l’autre bout de la planète histoire de mettre une distance suffisante entre eux. Autant dire que Sullivan remerciait Dillon et ne le félicitait pas en même temps… à croire qu’il n’ait réellement pas conscience de ce que les deux jeunes gens vivaient. « Bah, sinon j’irai le trouver, je suis un grand garçon. Maggie m’a déjà proposé son aide alors je pense que ton beau-père ne verra sûrement pas d’inconvénient à regarder simplement si le juge n’est pas juste un vendu de première catégorie. » Et dire que Sullivan avait espéré qu’elle lui dise des mots doux ou qu’elle soit particulièrement attentionnée à son égard… tu parles Charlot ! A la place, il se mit à tousser violemment après s’être étranglé à moitié en avalant sa salive. Autant dire qu’il se retourna aussitôt, juste histoire de croiser le regard de Sera pour être sûr qu’elle n’était pas en train de lui mentir. « Tu… tu te fous de ma gueule ?! » s’exclama-t-il sans douceur aucune, fronçant aussitôt les sourcils tant il sentait la colère irradier chaque millimètre de son anatomie. « Tu le sais depuis quand ! Merde Sera, c’est pas le genre de bombe que tu lâches comme ça !! Comment ça se fait en prime ?! » Sûrement aurait-il réagit bien plus intelligemment un autre jour… mais là, c’était beaucoup lui demander.

« Justement, t’étais à l’autre bout de la planète mais la faute à qui ?! Je ne t’ai pas poussée vers la sortie j’te signale, tu as décidée toute seule comme une grande !! » Sullivan était en colère mais pas tant parce qu’elle se retrouvait enceinte ça non, s’il n’aimait pas les enfants il n’aurait jamais eu Lou, et s’il ne l’aimait pas il se serait déjà barré depuis belle lurette. « Et si Dillon ne t’avait pas faire revenir, hein ?! Je l’aurais appris comment, quand tu aurais accouché ? Me prends pas pour un con Sera je suis pas d’humeur !! » Sans doute était-ce cruel comme réaction mais à sa décharge, il ne s’en sentait que doublement trahi et abandonné. Il ne parvenait pas à passer outre le fait non pas forcément qu’elle lui ait menti comme la fois passée, puisqu’il ne s’agissait que d’une semaine, mais bien qu’elle soit partie à l’autre bout de la planète sans même qu’il ait son mot à dire. A ses yeux, il existait d’autres solutions. « JE T’ENGUEULE PAS JE M’EXPLIQUE ! » beugla-t-il avant de ne se lever et de prendre plusieurs grandes inspirations histoire de retrouver tout son self control. Une chance qu’il ait cette capacité sinon il aurait été parti pour ruminer toute la soirée durant sur le même problème. « On s’en fout de l’opinion de tous ces pisse-froid, s’ils pensent ça de toi sincèrement… je ne vois même pas comment tu peux vouloir y retourner, merde ! Mais arrête de cavaler Sera. Là, t’es plus toute seule. Et puis merde, je suis un grand garçon, je sais lacer mes chaussures tout seul et les merdes je sais les gérer, tu aurais simplement dû comprendre que tu pouvais te reposer sur moi ! » reprit-il plus calmement, lui lançant une œillade plus douce avant de ne la serrer dans ses bras. Sans doute était-ce la preuve la plus véridique qu’il ne l’abandonnerait pas et ne la jugerait pas, lui.

Sullivan soupira à nouveau. Ca pour un choc… si sa mère l’apprenait, pour sûr elle s’en servirait contre lui mais il ne fallait pas oublier que le néo-zélandais restait un Marins, chaque chose en son temps, donc. Inutile de s’en faire alors que la grossesse de Sera n’était absolument pas évidente, à moins de ne connaître la demoiselle sur le bout des doigts et encore… même pas sûr que Margaret Bennett soit en mesure de voir le pot aux roses ! « Ouais, bah j’peux t’assurer que si tu oses radiner ton cul en Chine, mondiaux ou pas, je fais un massacre ! » vociféra-t-il d’une voix tellement sérieuse qu’il valait mieux pour elle qu’elle ne le prenne directement au mot. Déjà parce qu’elle n’était pas en état de se taper des entraînements façon discipline militaire mais aussi parce qu’il fallait qu’elle arrête de fuir une bonne fois pour toute. Ce fut sans doute cette idée noire qui le poussa à prendre le visage de Sera entre ses mains, ses traits ne laissant plus échapper autant de colère mais plutôt un sérieux qu’il fallait ne pas remettre en cause. « Sauf que là ça suffit les conneries. Je ne suis ni quelqu’un de très patient ni quelqu’un de Bisounours, je suis rancunier Sera et si tu continues tes choseries à vouloir me fuir à la première difficulté, ça va pas le faire ! Ce n’est pas une menace mais c’est une promesse parce que je crois que tu as grandement besoin qu’on te remettre les points sur les virgules : sans t’engueuler, dis-toi que tu as fuit la seule personne qui ne te jugera jamais. Tu n’es ni une traînée, ni un objet à façonner pour qu’il devienne un champion… il va falloir que tu mettes ça de côté parce que je ne m’appelle pas Dillon Wolf, et si tu considères tes mondiaux comme une excellente raison de partir ça n’en n’est pas pour moi et surtout pas alors que tu es enceinte ! » Sullivan prit une grande inspiration avant de ne reprendre, toujours aussi sérieux : « On va trouver une solution et arrête de t’inquiéter pour Lou, tout sera sûrement une question de timing. Je compte la récupérer bientôt et à partir de ce moment là, on n’aura plus grand-chose à craindre au moins de ce côté-là. Chaque chose en son temps Miss vingt-deux minutes. » Il se passa néanmoins une main contre sa nuque, nerveux au possible, ne s’étant pas attendu ne serait-ce qu’une seconde à se recevoir une telle nouvelle sur le coin de la gueule. « Je pense que je suis content. Faut juste me laisser le temps de digérer. »

Pour un peu, Sullivan aurait presque été ravi de pouvoir dire la même chose au sujet de l’amour, qu’il ne l’avait pas connu, qu’on ne l’avait jamais abandonné et surtout, surtout qu’il n’avait pas expérimenté un jour l’amertume de perdre un être cher. Mais hélas, on lui avait arraché la mère de Lou de ses bras, sa Jane, et s’il avait fini par faire son deuil, la peine n’était jamais loin. Hors de question qu’on ne prenne la plus petite excuse pour faire de même avec Sera car Marins ou pas, il serait capable de commettre un meurtre, il le savait. « Tu ne vas pas manger n’importe quoi mais tu vas manger ce qu’il faut, tu peux compter sur moi pour te botter le derche si jamais tu déconnes ! » reprit-il sans être capable de se détendre une seconde. Il était parti pour des mois de tension, probablement, mais il signait bien volontiers. Il lui fallait juste le temps nécessaire pour parvenir à pareille expansion sentimentale. « T’as fini de vouloir toujours veiller sur mes arrières ?! J’autorise déjà pas ma sœur à le faire alors tu vas pas t’y mettre, hein ! Occupe-toi déjà de toi et du bébé, ce sera déjà pas mal. Et puis arrête de te mettre Martel en tête, tu auras bien assez d’occasions de te prendre le citron alors mort d’ordre : ZEN. T’as pas appris ça dans ta lointaine Chine ? Ah mais merde, les inventeurs du jardin zen, ce sont les japonais… » Sullivan ou comment déballer sa culture parce qu’il restait complètement paumé face à ce coup de massue dont il était encore assommé. « Pour le moment, oublie la gymnastique et les mondiaux et que sais-je encore, même si ça te fait pas plaisir. Et arrête de partir du principe que t’es seule dans l’équation parce que t’as peut-être dix-huit ans mais j’en ai vingt-six, je suis déjà père et nettement plus expérimenté que toi. T’aurais préféré avoir un sale couillon boutonneux façon gueule calculatrice comme support ? Et que dalle tu me fais un massage, tu t’allonge de suite mauvaise troupe ! »

« Continue de menacer un officier et tu vas voir ton cul toi ! » grogna-t-il, persuadé que dans tous les cas, il aurait définitivement le dessus. Mieux, il n’avait qu’à se la jouer Dillon et l’attacher en faisant mine de la séduire pour avoir la paix, ça c’est une idée qu’elle est bonne. Il en était presque fiérot mais aucun sourire n’avait encore percé la carapace qu’il s’était subitement remis sur le visage. Il lui fallait du temps, rien que du temps. Sûrement qu’après une bonne nuit de sommeil il serait enfin en mesure de réagir avec discernement mais rien n’était moins sûr pour l’instant, même s’il était encore capable de plaisanter. « Mais quelle perverse ! » lâcha-t-il comme une bombe alors qu’il s’asseyait souplement sur le lit, ses tablettes de chocolat plus saillantes encore que la fois où elle l’avait vue en tenue d’Adam : il faut dire qu’il avait repris ses entraînements de tango avec acharnement ainsi que la musculation en vue de ne reprendre prochainement son poste, mais aussi pour oublier que Sera avait eu l’idée saugrenue de se barrer à l’autre bout de la planète. « Ca t’emmerderait que je fasse ceinture, hein ? Remarque, j’en connais un autre… va falloir me donner de très bonnes raisons pour t’épuiser de cette manière car je ne pense pas que ce soit franchement indiqué dans ton état ! Mais soit précise moussaillon : à quoi as-tu repensé exactement dans le genre ? »

Une bombe d’hormones, voilà ce en quoi était transformée Sera. Le pire, c’est qu’elle ne semblait même pas en avoir honte et assumait pleinement ses envies. Oh Sullivan n’était pas en reste de ce côté-là mais il savait se transformer en faux glaçon lorsqu’il s’y mettait et savait enflammer comme frustrer la gente féminine comme personne. Pour sûr, dans le genre enfoiré, on ne faisait pas davantage pur jus pur fruit. « Mais c’est que tu es en ébullition femme ! » s’exclama-t-il avant de n’éclater singulièrement de rire car elle lui faisait limite une scène rien que pour tester les réconciliations sur l’oreiller. Ma parole, il avait complètement perverti cette demoiselle et le pire, c’est qu’il n’en n’était pas peu fier. Note numéro une : surtout fanfaronner auprès de poto à la fin du weekend. Mais en attendant, il s’était allongé pour se coller contre son dos, la laissant marmonner avant de ne déboutonner son jean à la vitesse de l’éclair, respirant son odeur enivrante tandis qu’il glissait sa main sous son vêtement pour mieux attendre sa petite culotte, qu’il frôla sournoisement du bout des doigts avant de ne picorer quelques baisers dans le creux de son cou et de mordiller son oreille. « Tu es une vilaine fille, Sera… mais il va falloir être plus vilaine encore pour que je consente à une réconciliation sur l’oreiller… » Il continuait à la provoquer en commençant à pousser légèrement ce sous-vêtement presque gênant à son goût avant de ne lui administrer la plus vile des tortures, juste du bout de ses doigts, tel un artiste achèverait son énième chef d’œuvre. C’est qu’il était doué pour provoquer, ce bon Sullivan !

« Vilaine, c’est ton deuxième prénom ! » s’exclama-t-il sans honte tout en sachant à quel point ils s’étaient bien trouvés. Sullivan savait torturer son monde comme personne et en l’occurrence, d’après ce qu’il sentait, Sera était loin d’être insensible à ses arguments, bien au contraire. Elle le stoppa dans son élan, lui arrachant presque un gémissement après ce baiser furieux qu’elle lui offrit mais ce ne fut rien en comparaison au petit déhanché qu’elle se permettait, à califourchon sur lui. « Content ? Y’a pas plus fier que moi babe ! Mais chez nympho y’a tout ce qui faut… outils et matériaux » énonça-t-il de son habituel air insolent avant de n’inverser leurs positions pour la maintenir sous son poids, sans pour autant l’écraser puisqu’il se retenait à l’aide de ses coudes contre le matelas. Mais rien ne l’empêcha à partir de là de lui rendre son baiser avec autant de fougue qu’elle, le prolongeant à l’extrême avant de ne lui ôter sans violence son t-shirt, tandis qu’il déposait de multiples baisers et autres suçons contre la peau nue de son ventre. Il la goûtait avec d’autant plus de délectation qu’il peinait encore à croire qu’une petite vie était en train de croître là-dessous et qu’il en était le principal responsable. « Fantasme encore, je n’en n’ai pas fini avec toi… tu as cherché la petite bête, tu trouves la grosse ! » fanfaronna-t-il avant de ne capturer à nouveau ses lèvres, non sans faire sauter l’attache du soutien-gorge de Sera d’un geste appliqué et habile. Preuve qu’il avait l’habitude…

Pour un peu, Sullivan se serait presque senti fébrile et faible pour céder aussi facilement à Sera, surtout en sachant à quel point il leur était interdit de s’aimer, mais il n’y pouvait rien. Elle était bien trop attirante pour son propre bien et puis elle l’avait bien voulu, non ? Elle le voulait, lui, et il était bien tenté d’en redemander, encore et encore, en faisant fi de la loi alors qu’il l’avait toujours respectée. Nul n’est censé ignorer la loi, parait-il… mais lorsque l’on tient la brune de son cœur entre ses bras, la loi est inutile, fade et pénible. Voilà pourquoi il lui rendait baiser pour baiser, caresse pour caresse, terminant de la mettre à nue sans être insensible une seconde à ses attentions portées contre sa virilité on ne peut plus dressée pour elle. « Tu demandes à voir et toi tu me tues ! » s’exclama-t-il alors qu’il était prêt à la dévorer toute entière, tandis qu’un coin de son cerveau bénissait le Saint Wolf pour son idée absolument génialissime. Il se promit de le remercier dignement mais il valait mieux oublier d’attacher Morgana… il n’avait pas envie d’être castré au passage, sa virilité pouvant encore servir ! La preuve, s’il descendait progressivement jusqu’à la fleur offerte à ses lèvres, il ne manqua pas de la goûter à plusieurs reprises du bout de la langue, la titillant, la provoquant, préparant Sera comme jamais à le recevoir non sans avoir l’impression d’avoir été transporté au paradis. « Tu me tues… » répéta-t-il lorsque n’y tenant plus, il la fit sienne, initiant un long et profond coup de rein avant de ne se lancer dans un va-et-vient d’une extrême lenteur afin non pas uniquement de la frustrer mais de la pousser à en demander encore davantage.