Grace marcha jusqu’à son sac et attrapa sa bouteille d’eau. Elle était en train de mourir de soif. Elle s’assit sur le banc et ne tarda pas à être rejointe par Lisa qui déposa ses pompons sur le sol avant de s’assoir à son tour. Elle laissa alors échapper un bâillement. « Je suis épuisée. » Grace leva les yeux au ciel. « Pauvre petite. » Lisa secoua la tête et la frappa sur l’épaule. « Sans rire, je hais ces stupides concours de cheerleaders. » Elle disait ça juste parce qu’elles perdaient. Sinon, Lisa était toujours la première à vouloir y venir. Grace fouilla dans son sac à la recherche d’une barre de céréales qu’elle ne tarda pas à trouver mais Lisa la lui prit aussitôt des mains. « Merci. » dit-elle avant de commencer à la manger. La finlandaise lui lança un regard sombre. « Etouffe toi avec. » Ceci ne sembla pas dérangé beaucoup Lisa qui portait déjà son attention sur autre chose. « Hey l’autre là, c’est pas celui qui te plaît là hein ? » Grace fronça les sourcils et suivit du regard la direction que son amie lui indiquait. Elle y vit le gars qu’elle avait remarqué tout à l’heure et qui avait capté son attention l’espace de quelques minutes. La blonde reposa ensuite ses yeux sur Lisa et la regarda vaguement comme si elle avait dit la plus grosse ânerie au monde. « Ne raconte pas de bêtises. » Son amie la dévisagea l’air hilare avant de laisser échapper un petit rire. « Je t’en prie Grace, je te connais. Y’a pas de mal à ça. Enfin perso, c’est vraiment pas mon genre mais je t’assure que je ne te juge pas. » Pourtant, le ton qu’elle employait en cet instant montrait clairement le contraire. Grace roula des yeux avant de prendre une gorgée d’eau, faute de pouvoir manger. « Tu devrais aller lui parler. Ou non, mieux, va parler à la rousse là. » dit-elle en lui montrant une fille un peu plus loin. « Je crois que c’est sa sœur, je les ai entendu parler tout à l’heure. Tu pourras te renseigner sur lui en toute subtilité comme ça. » Lisa était débile et n’avait que des idées débiles. C’est pour ça que Grace refusa de l’écouter. Elle vivait bien mieux en n’écoutant pas son amie de toute manière, elle avait comprit ça depuis longtemps. Pourtant, un peu plus tard alors que Grace se dirigeait vers un distributeur pour aller s’acheter à manger, Lisa la poussa et la blonde heurta malencontreusement quelqu’un. Elle leva la tête l’air désolé. « Oh, euh pardon, je… » Elle leva la tête et aperçut la rousse dont Lisa lui avait parlé tout à l’heure. Quelle bitch. « J’ai glissé. Ca va ? Je ne t'ai pas fais mal. » Elle se passa une main dans les cheveux tout en maudissant l’autre débile là.

Briar-Rose se demandait comment elle avait atterrit ici. Enfin si elle le savait très bien en fait, elle ne savait juste pas comment elle avait pu être assez stupide pour avoir accepté de venir ici. Ici étant New York, dans une immense salle de sport transformée pour l’occasion en salle de spectacle pour cheerleaders. Les cheerleaders… Bree n’arrivait pas à croire qu’elle faisait partie de l’équipe de son lycée et encore moins que l’équipe de son lycée de nuls ait réussi à se qualifier. C’était sans doute parce qu’elle faisait partie de l’équipe que c’était arrivé, elle était toujours un atout, avec elle c’était victoire assurée. Surtout que contre toute attente, elle s’était révélée assez douée pour la danse et les acrobaties. Et pour les sourires factices aussi, c’était même sa spécialité. Elle arrivait même à feindre l’enthousiasme ! Ce n’était pas si difficile de jouer à la fille écervelée en fin de compte et c’était même plutôt amusant parfois. Mais la jeune femme avait quand même envie d’arracher la tête de sa sœur ainée. Pour la petite histoire, Madison l’avait inscrite à son insu aux sélections pour faire partie de l’équipe du lycée. Face à sa convocation la rousse n’avait pas eu d’autre choix que de s’y rendre pour relever le défi et prouver à sa sœur qu’elle en était capable, ce qui fut le cas bien évidemment. Cela aurait pu s’arrêter là si Madison n’était pas allé l’annoncer à leur mère qui avait été remplie d’une fierté sans précédent. Briar-Rose en était là à présent, elle faisait partie de l’équipe et devait se trémousser en minijupe avec des pompons. Une journée entière à devoir faire semblant, c’était beaucoup trop pour elle là et elle allait frôler la crise de nerfs. Heureusement que son jumeau était venu avec elle, il faisait le parfait punching-ball. C’était beaucoup mieux que de s’en prendre à des étrangers. En parlant d’étranger… « Oh, euh pardon, je… » Une fille venait de la bousculer, elle va failli rentrer dans quelqu’un et ses pompoms étaient tombés. Briar-Rose la toisa d’un air mauvais. « J’ai glissé. Ça va ? Je ne vous ai pas fais mal. » « Tes parents ne t’ont jamais appris à ne pas courir n’importe où ? » lança-t-elle agacée. Elle n’aimait pas les gens et elle n’était pas spécialement de bonne humeur alors c’était d’autant moins le moment de la bousculer. « Tu comptes ramasser mes pompoms ou continuer à me fixer comme une idiote pour le restant de tes jours ? »

L’idée de Lisa était débile. Grace s’en était rendu compte dès le début. Elle était d’autant plus débile en fait que la rousse qu’elle avait devant et qu’elle venait de pousser malencontreusement avait l’air tout sauf aimable. Si les regards avaient pu tués d’ailleurs, Grace serait probablement déjà morte. Toute en maudissant son amie qui les observait un peu plus loin, Grace s’excusa et prit un air le plus désolé possible. Elle demanda également à l’autre si elle ne lui avait pas fais mal. Elle s’en serait voulu sinon. « Tes parents ne t’ont jamais appris à ne pas courir n’importe où ? » Non, finalement, elle ne s’en serait peut-être pas voulu tout compte fait. Grace la fixa pendant quelques minutes, on aurait dit qu’elle venait de faire un crime suprême. « Je ne courrais pas. » finit-elle par dire finalement en se retenant de lever les yeux au ciel. Lisa pouvait être contente, c’était super comme approche ça. Grâce à elle, la Finlandaise avait réussit à se faire détester en moins de trente secondes, un record pour la jeune femme qui n’avait pas l’habitude de ne pas être aimé justement. « Tu comptes ramasser mes pompoms ou continuer à me fixer comme une idiote pour le restant de tes jours ? » Cette fille était vraiment atroce. Grace croisa les bras et lança un regard froid à la jeune femme. « Tu peux peut-être les ramasser toi-même non ? T’es pas une reine, tu peux bien te pencher. » décréta-t-elle finalement. Le pire, c’est qu’elle les aurait ramassé d’elle-même si la fille ne lui avait pas parlé comme ça et ne l’avait pas traité d’idiote, c’était de sa faute après tout s’ils étaient tombés par terre. Mais Grace n’aimait pas forcément se laisser marcher sur les pieds comme ça. « Enfin, j’étais très heureuse de faire ta connaissance. Ca fait toujours plaisir de rencontrer des personnes aussi sympathiques que toi. » ajouta finalement la blonde en levant les yeux au ciel. Son regard croisa celui de Lisa un peu plus loin et Grace lui fit comprendre à quel point elle la détestait en cet instant. Elle la tuerait tout à l’heure, c’était certain.

Briar-Rose était vraiment horrible quand elle le voulait. Il en fallait peu en général pour s’attirer ses foudres parce qu’elle avait vraiment peu de patience et qu’elle trouvait les gens beaucoup trop stupides pour qu’ils méritent qu’elle leur accorde du temps. Elle s’était toujours estimée être mieux que la plupart des mortels et pour être honnête il n’y avait que sa sœur Madison qu’elle considérait comme étant au-dessus. Sinon les autres étaient en dessous. Et la fille qui venait de la bousculer n’échappait pas à la règle. Le fait qu’elle l’ait bousculée aurait pu passer aussi. C’était une chose qui arrivait après tout… Seulement Briar-Rose n’était pas du tout contente ici et elle le ferait sentir à quiconque essayerait de lui parler. La fille aurait juste dû passer son chemin sans s’excuser, elle ne serait pas allée lui courir après pour lui demander des excuses, elle valait bien mieux que ça. Malheureusement pour la blonde, comme elle avait choisi de rester, elle n’allait pas la laisser s’en tirer si facilement. « Je ne courrais pas. » Briar-Rose la regarda comme si elle était stupide. Elle n’en avait rien à faire si elle courrait ou non, ce n’était pas important et ce n’était pas de ça dont il était question ici. « Oui eh bien ce n’est pas une raison pour ne pas faire attention. » Ce n’était pas comme si on ne la remarquait pas avec sa tenue rouge et ses cheveux si roux qu’ils pouvaient faire mal aux yeux en pleine lumière. Elle demanda ensuite à la blonde de ramasser ses pompons parce que la blonde ne semblait pas décidée à le faire. Après réflexion elle aurait peut-être dû lui demander un peu plus gentiment mais dans des situations comme ça elle aboyait avant de réfléchir. « Tu peux peut-être les ramasser toi-même non ? T’es pas une reine, tu peux bien te pencher. » Elle leva les yeux au ciel. Est-ce qu’elle avait décrété être une reine ? « C’est clair que non parce que sinon tu ne m’aurais pas répondu de cette façon. » A l’époque les gens avaient la tête tranchée pour moins que ça. « Enfin, j’étais très heureuse de faire ta connaissance. Ça fait toujours plaisir de rencontrer des personnes aussi sympathiques que toi. » Briar-Rose se mit à sourire. « Belle utilisation du sarcasme. » Cette fille lui plaisait finalement. Elle ne se laissait pas faire comme la plupart des personnes contre qui Bree faisait passer ses humeurs qui partaient la queue entre les jambes. « Je t’aime bien en fait. » décréta-t-elle de but en blanc.

« Oui eh bien ce n’est pas une raison pour ne pas faire attention. » C’est ce que la fille la plus désagréable du monde venait de dire. Oui, parce que c’était comme ça que la Grace avait décidé d’appeler la rousse vu qu’elle ne connaissait pas son nom. En réponse à ça, la blonde s’apprêta à répliquer que ce n’était pas sa faute parce qu’on l’avait elle-même poussé mais il aurait fallut pour ça qu’elle lui raconte toute l’histoire or elle préférait vraiment ne pas avoir à faire ça. Elle serait ridicule sinon et elle était presque certaine que l’attitude de la fille à son égard serait encore pire. Cruella lui demanda alors de ramasser ses pompons. Enfin demanda… ce n’était pas vraiment le terme exact que Grace pouvait employer, elle lui avait plutôt aboyé dessus en fait, en la prenant pour une moins que rien. Est-ce qu’elle se prenait vraiment pour une reine pour se permettre de lui parler comme ça ? « C’est clair que non parce que sinon tu ne m’aurais pas répondu de cette façon. » Grace roula des yeux. « Bien sûr que si, j’aurais répondu de la même manière. » On était au vint-et-unième siècle après tout, les reines n’avaient franchement plus aucun pouvoir. Soit, Grace décida qu’elle en avait assez de la jeune femme et en plus, elle devait aller tuer Lisa. Elle s’apprêta donc à fausser compagnie à la rousse et lui fit savoir quand même avant que c’était un plaisir pour elle de rencontrer une personne aussi sympathique. L’autre eut alors une réaction étrange et se mit à sourire. « Belle utilisation du sarcasme. » Grace fronça les sourcils, elle ne s’attendait pas à ça. Vraiment. Mais si elle était surprise par cette réaction, elle le fut encore plus parce que la rousse ajouta ensuite. « Je t’aime bien en fait. » Ok… Grace la regarda curieusement. « Et toi tu es la personne la plus difficile à suivre que j’ai jamais rencontré. » fit-elle alors. En tout cas, elle commençait à penser que Lisa n’avait peut-être pas été si stupide que ça. « J’allais m’acheter à manger. Vous voulez un truc. Pour me faire pardonner pour le dérangement. »

Briar-Rose était une véritable bombe à retardement. Elle était constamment sous pression, le monde, les gens, tout l’énervait sans cesse, et il en fallait en général très peu pour qu’elle explose. Elle était comme ça depuis toute petite et il était trop tard pour changer à présent. De toute façon elle se sentait très bien comme ça, elle ne changerait sa façon d’être pour rien au monde. Au moins les gens évitaient de trop l’approcher, ou ne revenait pas vers elle une seconde fois, et elle pouvait rester tranquille. Seulement, il y avait toujours des gens qui ne la connaissaient pas et qui ne se méfiaient pas. Ils ne savaient donc jamais dans quoi ils tombaient et ils l’apprenaient de la plus désagréable des manières. La blonde qui venait de bousculer l’américaine en était le parfait exemple. Elle ne l’avait sans doute pas fait exprès mais la rousse n’en avait absolument rien à faire de ça, elle était presque adulte alors devait être capable de faire attention où elle marchait ! C’était le B.A. BA de la vie en société. Briar-Rose n’attendit donc pas pour envoyer ses foudres sur la pauvre fille qui à son grand étonnement ne se laissa pas faire. La rousse en croisait des gens comme ça de temps en temps, un peu moins peureux. Elle finissait toujours par avoir le dernier mot cela dit. « Bien sûr que si, j’aurais répondu de la même manière. » Bree se mit à rire. « Ah oui ? » Elle ne devait pas avoir compris, elle parlait de l’époque, pas d’aujourd’hui. Bien sûr qu’aujourd’hui les reines avaient moins de « pouvoir ». « Tu es très jolie, ça aurait été dommage de devoir te couper la tête. » toujours en se plaçant dans le bon contexte historique. Briar-Rose avait une façon très particulière de faire des compliments aussi mais la blonde devait l’accepter comme ça. Après ça, elle lui fit un nouveau compliment parce qu’elle lui plaisait bien en fin de compte. Ce n’était pas souvent qu’elle voyait des gens lui tenir tête avec autant d’aplomb et elle appréciait ça. « Et toi tu es la personne la plus difficile à suivre que j’ai jamais rencontré. » L’intéressé fit un sourire en coin. « Merci du compliment. » Elle ne cherchait pas à plaire aux gens de toute façon, on essayait de suivre et on faisait avec, c’était ça ou rien. « J’allais m’acheter à manger. Vous voulez un truc. Pour me faire pardonner pour le dérangement. » La jeune fille prit quelques secondes pour réfléchir. « Pourquoi pas. » Un peu de sucre ne lui ferait pas de mal de toute façon puis elle n’était pas du genre à contrôler totalement son poids. Elle la suivit donc jusqu’au prochain distributeur. « C’est quoi ton nom au fait ? Tu danses pour quel lycée ? » C’était toujours utile de se présenter.

Grace n’avait pas du tout apprécié la manière dont la rousse s’était adressée à elle. Quelque chose lui disait d’ailleurs que vu comme elle s’adressait aux autres, elle ne devait pas être la seule à ne pas apprécier la jeune femme. Elle ne devait se prendre pour une reine ou n’importe quoi d’autres de supérieur dans ce genre-là comme ça. L’autre lui répondit donc que si ça avait été le cas, Grace ne se serait sûrement pas permit de lui répondre comme ça mais la blonde ne voyait pas vraiment pourquoi. Ca faisait bien longtemps que les reines n’avaient plus grand pouvoir à part celui de faire de la figuration. « Ah oui ? Tu es très jolie, ça aurait été dommage de devoir te couper la tête. » Grace plissa les yeux. Ok, non seulement l’autre se prenait pour une reine mais elle sortait visiblement d’une autre époque. Voilà qui était vraiment terrible. « Je ne sais pas si t’es au courant… » commença alors la blonde. « Mais on est au vingt-et-unième siècle maintenant. On ne coupe plus la tête des gens. » dit-elle alors. Depuis, très, très longtemps même. Grace décida par la suite de s’en aller, elle n’avait pas envie de perdre plus de temps que ça avec l’autre qui l’agaçait plus qu’autre chose. C’est alors que se passa quelque chose de surprenant. D’un coup et presque sans raison, la rousse changea du tout au tout et se mit à saluer son sens de la répartie avant d’ajouter qu’elle l’aimait bien finalement. Ok, ça, Grace ne l’avait pas vraiment vu venir. C’est pour ça qu’en guise de réponse elle fut juste capable de faire valoir à l’autre qu’elle était la personne la plus difficile à suivre qu’elle n’ait jamais rencontré. Bizarrement, l’autre se mit à sourire en réponse à ça. « Merci du compliment. » Grace fronça les sourcils. « Ce n’était pas un compliment. » Elle s’était sentit obligée de préciser ça, elle ne savait pas trop pourquoi. « Mais de rien. » Grace haussa les épaules. Et puis, au lieu de s’en aller, elle fit ensuite savoir à la rousse qu’elle allait s’acheter à manger et proposa même de lui offrir quelque chose en compensation. « Pourquoi pas. » Grace se mit donc en marche vers le distributeur et l’autre la suivit. « C’est quoi ton nom au fait ? Tu danses pour quel lycée ? » « Grace, je danse pour un lycée de New-York. Et toi ? » répondit aussitôt la blonde. Elle s’arrêta ensuite devant le distributeur et choisit une barre chocolatée. « Tu veux quoi ? »

Pour changer, Briar-Rose avait eu envie de tuer une inconnue qui l’avait bousculée en plein milieu du couloir. Ce n’était pas comme si le couloir n’était pas large ou était plein de monde. Non, la petite blonde avait eu largement la place de passer à côté d’elle sans avoir à l’effleurer. Mais non, elle lui était rentrée en plein dedans ! La rouquine, fidèle à elle-même, n’avait pas attendu pour lui aboyer dessus et selon elle, c’était entièrement fondé. La jeune fille n’en avait rien à faire de l’image qu’elle renvoyait, elle n’était pas là pour plaire aux autres. Seulement, la fille ne s’était pas laissé faire. Cela n’arrivait pas souvent et Briar-Rose appréciait ça en général, cela prouvait qu’on était un peu plus digne d’attention pour elle. Elle ne tarda pas à la complimenter et à complètement changer son opinion d’elle. Enfin tout ceci n’en était qu’au début mais elle n’avait plus envie de l’étrangler, c’était un bon début. « Je ne sais pas si t’es au courant… Mais on est au vingt-et-unième siècle maintenant. On ne coupe plus la tête des gens. » Quoi que… Elle allait peut-être revoir sa décision de l’épargner. Pourquoi elle cherchait à la contredire encore hein ? « Vraiment ? Je me croyais en 1643 à la Cour de France. On m’aurait menti toute ma vie ? » répliqua en exagérant son ton et ses gestes. Elle n’aimait pas qu’on la prenne pour une débile, elle valait mieux que ça. Soit, elle réservait son jugement. Surtout que la blonde venait de la complimenter… Elle ne savait pas quoi penser avec elle, c’était elle qui était difficile à suivre pour le coup. « Ce n’était pas un compliment. » Briar-Rose la regarda comme si elle venait d’une autre planète. « Mais de rien. » Peu importe. La rouquine haussa les épaules et releva le menton, prête à la suivre jusqu’au prochain distributeur de friandises. Ça lui irait comme pardon. Prise dans son élan, elle demanda à l’autre comment elle s’appelait et d’où elle venait. « Grace, je danse pour un lycée de New-York. Et toi ? » New York ! Elle était jalouse, voilà. « New-York ? J’ai tellement hâte de finir le lycée pour pouvoir y faire ma vie. » Elle voulait New York et Columbia. Elle voulait vraiment sortir de son trou paumé où elle ne pourrait jamais rien faire. « Je danse pour un lycée perdu au fin fond du Colorado. Et je m’appelle Briar-Rose. » Son sourire était un peu exagéré mais elle était quand même bien moins hostile que tout à l’heure. « Tu veux quoi ? » « Hum, je m’en fiche, tu n’as qu’à choisir pour moi. » Grace devrait juste faire attention à bien choisir quoi.

Il s’avéra bien vite que la fille que Grace avait renversé un vrai dragon. Ou une sorcière au choix. Tout ça pour dire que c’était une personne pire que désagréable qui, en plus se prenait pour une reine. Et pas n’importe quelle reine, une reine de l’époque où on coupait encore la tête aux paysans qui répondaient mal. Assurément, elle avait oublié qu’on avait un peu changé de siècle depuis et Grace se sentit donc obligée de lui le rappeler. « Vraiment ? Je me croyais en 1643 à la Cour de France. On m’aurait menti toute ma vie ? » Grace roula des yeux. « Je suppose que si on y était tu aurais brûlé sur un bûcher depuis longtemps. » Parce qu’elle était une sorcière bien sûr. Enfin, est-ce qu’on brûlait encore les sorcières en 1643 ? Au Moyen-Age c’était certaine mais après Grace n’était plus sûre. Elle supposait que ça n’avait pas une importance capitale. « Donc on a du te mentir oui. » Néanmoins, l’attitude de l’autre changea du tout au tout juste après et elle se montra un peu plus hmmm… gentille ? Grace n’était pas certaine qu’on puisse aller jusqu’à dire ça mais faute de trouver d’autres qualificatifs mieux. Elle était étrange. Grace le lui fit savoir également comme elle l’informa également que dire à quelqu’un qu’il était dur à suivre n’était pas un compliment. « Mais de rien. » La blonde arqua un sourcil avant de décider de laisser tomber. Elle se concentra plutôt sur le début de conversation qu’elle avait avec la rousse. Celle-ci lui avait en effet demandé d’où elle venait. « New-York ? J’ai tellement hâte de finir le lycée pour pouvoir y faire ma vie. » Il y avait tellement de gens qui voulaient faire leur vie à New-York. « T’as bien raison, c’est sympa comme ville. » Enfin, ça ne valait pas la Finlande quand même. Rien ne valait la Finlande selon Grace. Même si ce n’était pas pour autant qu’elle envisageait de quitter New-York un jour pour sa ville natale. La blonde crut bon de demander à l’autre d’où elle venait du coup. « Je danse pour un lycée perdu au fin fond du Colorado. Et je m’appelle Briar-Rose. » Grace eut du mal à retenir une petite moue dégoûté. Le fin fond du Colorado… Et elle se permettait de prendre les gens de hauts après alors qu’elle ne fréquentait que les bouseux ? Vu qu’elles en étaient à une entente cordiale maintenant, Grace décida de s’abstenir de tous commentaires à ce sujet. « Je comprends que t’es hâte d’avoir fini le lycée. » fit-elle avec un petit sourire aux lèvres. Elles arrivèrent devant le distributeur et Grace paya une barre chocolatée tout en demandant à Briar-Rose ce qu’elle voulait. « Hum, je m’en fiche, tu n’as qu’à choisir pour moi. » Grace lui lança un regard circonspect avant de secouer la tête. « Si c’est pour me faire arracher la tête après parce que j’ai mal choisi, non merci. » Elle fourra alors plusieurs billets dans la main de l’autre et lui laissa la place devant le distributeur. « Voilà, à toi de jouer. »

« Je suppose que si on y était tu aurais brûlé sur un bûcher depuis longtemps. » Briar-Rose fronça les sourcils. Brûler sur bûcher ? Ce n’était pas ce qu’on faisait des sorcières à l’époque ? Mais elle n’était pas une sorcière…. « Je ne suis pas une sorcière. » Elle allait faire semblant de ne pas avoir entendu ça, elle avait décidé qu’elle aimait bien Grace et elle ne voulait pas revenir sur sa décision. Sauf si la blonde continuait quoi, là elle allait vraiment voir de quoi la sorcière en elle était capable. « Je suis une reine. » ajouta-t-elle le menton relevé avec arrogance. Elle le répétait à qui voulait bien l’entendre – ou ne voulait pas en fait, elle s’en fichait – chez elle. Ses frères et sœurs restaient sceptiques – sauf Madison qui était tout aussi parfaite qu’elle – et se contentaient de lui tapoter la tête quand elle disait ça. Pourtant c’était la vérité, elle règnerait sur le monde un jour. « Donc on a du te mentir oui. » La voix de la blonde la ramena bien vite à la réalité et lui sortit ses rêves de grandeur de la tête. Briar-Rose prit un air faussement choqué, sa bouche formait à présent un O. « Je ne sais pas si je m’en remettrais un jour. » Quelques secondes plus tard, c’était fait. Elle s’était intéressée à la vie de Grace – cela n’arrivait pas souvent – et celle-ci lui apprit qu’elle venait de New York. Il s’agissait de la ville où elle voulait à tout prix vivre, là où elle partirait une fois le lycée terminé. « T’as bien raison, c’est sympa comme ville. » Sympa ? Comparé à Silverthorne, c’était le paradis. Mais vu qu’elle vivait là-bas, elle devait s’y être habituée et être devenue quelque peu blasée. Ça allait sans doute lui arriver aussi après quelques années passées là-bas. « Je comprends que t’es hâte d’avoir fini le lycée. » ajouta la blonde après que la rouquine lui ait dit d’où elle venait. Son petit sourire lui indiquait qu’elle se moquait d’elle, le Colorado ça avait tout de suite moins de classe que New York. Mais elle n’avait vraiment choisi quoi. Pour toute réponse, Briar-Rose haussa les épaules et la suivit jusqu’au distributeur. Elle demanda à Grace de choisir pour elle parce qu’en vrai elle avait juste accepté pour faire un effort, au fond elle s’en fichait. « Si c’est pour me faire arracher la tête après parce que j’ai mal choisi, non merci. » La jeune fille soupira assez bruyamment, roula des yeux et tapa un numéro au hasard. Une barre chocolatée tomba quelques secondes plus tard. « Merci. » répondit-elle simplement. Elle commença ensuite à manger. Elle ne savait plus tellement quoi dire à l’autre maintenant, elle n’était pas tellement douée pour les conversations bateaux. « Et sinon... Tu as un petit copain venu t’encourager ? » Elle ne savait même pas pourquoi elle avait demandé ça, elle s’en fichait éperdument en vrai. Mais c’était la seule chose qu’elle avait trouvé à dire.

Grace avait trouvé ce que l'autre fille était en fait. Ce n'était pas une reine. Loin de là. C'était une sorcière. Ca lui allait beaucoup mieux comme rôle en fait. Du coup, il était d'autant mieux pour la rousse qu'elles ne se trouvent plus dans l'Ancien temps, sinon elle aurait sûrement brûlé vive. « Je ne suis pas une sorcière. » La blonde lui lança un regard plus que sceptique. De ce qu'elle avait pu voir de l'autre, son comportement se rapprochait vraiment plus de celui d'une sorcière qu'autre chose. « Je suis une reine. » Mouais, Grace état toujours très loin d'être convaincu mais elle voulait bien essayer de lui accorder le bénéfice du doute. « Admettons. » répondit-elle sans pour autant réussir à cacher la moue qu'elle faisait. Mais quand même, la finlandaise continua d'anéantir un peu les rêves de la fille en disant qu'on avait du lui mentir toute sa vie sur son époque et sur le fait qu'on ne coupait pas la tête des gens comme ça. La rousse prit alors un air choqué très exagéré. Tellement qu'en fait Grace ne put s'empêcher de penser qu'elle aurait aussi pu faire une excellente tragédienne.  « Je ne sais pas si je m’en remettrais un jour. » Grace se mit à rire avant de prendre un air compatissant. Elle tapota alors sur son épaule. « Mais si, mais si, tu vas t'en remettre. Il faut juste que tu sois forte. » Elle le pouvait bien, non ?

Les deux jeunes femmes avaient beau être en un peu meilleur terme, Grace refusa de choisir la nourriture pour Briar-Rosa au distributeur. Elle avait trop peur de se faire arracher la tête si son choix ne convenait pas à l'autre. On n'était jamais trop prudent. L'autre soupira, roula des yeux mais alla quand mêe faire son choix comme une grande. Grace avait fournit l'argent, c'était déjà pas mal. « Merci. » « Mais de rien, c'était un plaisir. » Elle aimait bien être généreuse comme ça parfois et venir en aide aux pauvres malheureux qui vivaient au fin fond du Colorado où il n'y avait peut-être même pas de distributeur de nourriture. Enfin... il devait bien y en avoir quand même. Ils n'étaient pas si arriéré, non ? Elle aurait pu poser la question à Briar-Rose pour briser le silence mais elle avait trop peur que celle-ci ne s'énerve à nouveau après elle. « Et sinon... Tu as un petit copain venu t’encourager ? » La jeune femme les yeux vaguement surprise par la question avant de secouer la tête. « Non. J'ai juste... mes amies. » Qui faisaient partie de l'équipe avec elle en fait. C'était déjà pas mal. « Et toi ? Il y a du monde pour t'accompagner à part ton frère ? » La jeune femme pinça les lèvres aussitôt après avoir parlé. Elle n'avait pas voulu dire ça. Elle était trop bête.

Briar-Rose ne savait décidément pas quoi penser de Grace. Un instant la blonde l’exaspérait et lui donnait des envies de meurtre, celui d’après elle lui imposait le respect. Et là, elle avait une nouvelle fois envie de l’étrangler. La blonde se moquait tellement d’elle qu’elle ne savait pas pourquoi elle était encore sereine comme ça. Relativement sereine parce qu’elle bouillonnait quand même un peu intérieurement. Ultime affront : ne pas vouloir reconnaitre que la rouquine était une reine. Qu’elle la traite de sorcière passait encore, ce n’était pas la première à le faire et surement pas la dernière – et puis cela faisait que les gens venaient moins l’embêter donc elle n’allait pas s’en plaindre – mais elle voulait que le monde sache qu’elle était une reine. « Admettons. » Ugh. Briar-Rose soupira bruyamment et leva les yeux au ciel. « Oui. » répondit-elle simplement. Cela ne servait à rien d’argumenter encore plus là-dessus, Grace continuerait sans doute à la contredire. BR se moquait ensuite d’elle en lui disant qu’elle n’allait jamais se remettre du fait qu’elle se soit trompée d’époque. « Mais si, mais si, tu vas t'en remettre. Il faut juste que tu sois forte. » Non mais vraiment, elle la prenait pour une débile ou quoi ? Elle détestait ça aussi et ne savait toujours pas pourquoi elle n’avait pas encore étranglé la blonde. Ah oui, les témoins qui étaient partout d’elles. Cette fois, la rousse ne répondit rien, préférant la suivre en silence jusqu’au distributeur où Grace lui paya une barre chocolatée. Décidée à faire un effort comme l’autre venait de la faire, elle la remercia en y mettant du cœur en plus. « Mais de rien, c'était un plaisir. » « Ouais enfin, n’en fais pas trop hein, tu joues très mal la comédie. » Oui parce qu’elle n’était clairement pas enchantée par sa présence. Elle aurait pu mettre un peu plus d’effort à lui prouver le contraire quand même. Entre deux bouchées, Bree se décida à faire la conversation et demanda à la blonde si elle était venue ou si elle avait un petit-ami, pourquoi spécialement un petit-ami elle n’en savait rien, elle voulait juste être sympathique parce qu’elle avait décidé qu’elle en valait la peine. « Non. J'ai juste... mes amies. Briar-Rose hocha la tête tout en finissant sa barre chocolatée. « C’est bien. » Elle n’avait pas vraiment d’amies elle, elle était tellement affreuse que personne ne se risquait à lui parler au lycée. Mais franchement, elle n’avait besoin de personne. « Et toi ? Il y a du monde pour t'accompagner à part ton frère ? » « Mon frère ? » La jeune fille arqua un sourcil, un sourire se dessinant sur ses lèvres. « Comment tu sais que mon frère est là ? Et que c’est mon frère surtout ? » Cela commençait à devenir bien plus intéressant. « Tu nous as observé ? Et donc cela veut dire que tu ne m'es pas rentrée dedans par hasard ? » Et si elle les avait observés cela ne voulait dire qu’une chose : son jumeau lui avait tapé dans l’œil. Mais... Pourquoi ? « I'll stop you right there, he's not worth it. » Vraiment, il s'agissait de Denver là.... Elle lui rendait un grand service.

Grace était vraiment trop gentille. Elle avait même consentit à payer à manger à la rousse pour se faire pardonner. Enfin, ça ne lui coûtait pas vraiment grand-chose en fait. Ce n'était pas une misérable barre chocolatée qui allait la ruiner, loin de la même. Elle en fit quand même peut-être un tout petit peu trop en disant que c'était un vrai plaisir pour elle. C'était juste, normal quoi. « Ouais enfin, n’en fais pas trop hein, tu joues très mal la comédie. » Oui, elle trouvait aussi. Mais ce n'était pas si grave non ? Grace haussa donc les épaules. « Ca tombe bien, je n'ai jamais eu l'intention de faire carrière là-dedans. » Et puis, elle n'avait jamais non plus eu l'intention de devenir une hypocrite. Elle était quelqu'un de très honnête. Beaucoup trop en fait. Ca lui posait parfois des problèmes et ça lui en posa bientôt un là en fait. Briar-Rose avait demandé si elle avait un petit-ami venu l'accompagner et bien évidemment, Grace avait dit que non. Elle avait mentionné juste ses amies. Après, elle avait retourné sa question à la jeune femme en demandant si elle avait du monde ici en dehors de son frère. En dehors de son frère.... C'était justement ça qu'elle aurait du taire. La rousse n'avait pas besoin de savoir que Grace avait justement repéré ce dernier et qu'elle s'était renseigné auprès de son amie pour savoir qui la fille était pour lui exactement. « Mon frère ? » La finlandaise pinça les lèvres. Là, tout de suite, elle avait vraiment envie de disparaître sous terre. Si on avait pu mourir de honte, aucun doute qu'elle serait morte sur le champ. La jeune femme ne répondit rien et baissa les yeux. Pas assez vite néanmoins pour ne pas voir le sourire se dessiner sur les lèvres de l'autre. « Comment tu sais que mon frère est là ? Et que c’est mon frère surtout ? » Grace regarda l'autre vaguement hésitante mais pas longtemps parce qu'elle était presque certaine d'avoir rougie entre temps et c'était pire que tout pour elle. « Tu nous as observé ? Et donc cela veut dire que tu ne m'es pas rentrée dedans par hasard ? » « Non, non, non ! » Cette fois, elle pouvait bien se défendre un peu. « C'est une amie qui me l'a dit. Et c'est elle qui m'a poussé. Je n'y suis pour rien dans tout ça moi. » Si elle ne mourrait pas de honte avant, elle irait probablement tuer Lisa d'ailleurs. « I'll stop you right there, he's not worth it. » Grace haussa les épaules. « Mais j'ai rien dis ! Je ne vois même pas ce qui te fais croire ça ! »

« Ça tombe bien, je n'ai jamais eu l'intention de faire carrière là-dedans. » Briar-Rose hocha la tête. Tant mieux parce que la voir jouer sur un écran de cinéma, sur une scène de théâtre ou dans son poste de télévision aurait été absolument pénible et n’aurait pas valu le temps perdu. Elle exagérait beaucoup trop pour être crédible et tout compte fait, elle n’aurait pas réussi à faire carrière. Soit. La jeune fille ne répondit rien parce que c’était parfaitement inutile et se contenta de déguster sa barre chocolatée. Elle demanda ensuite à Grace si elle était venue seule ou s’il y avait des gens pour l’accompagner et l’encourager, à part son équipe quoi. Elle était sympathique de faire la conversation comme ça, ça arrivait trop peu souvent pour être remarqué. L’autre lui retourna ensuite la question en mentionnant néanmoins son frère. Denver… Et elle n’avait pas pu le dire rien qu’en les regardant parce qu’ils avaient beau être jumeaux, ils ne se ressemblaient pas tant que ça. Du coup, elle s’était sans doute renseignée et le fait qu’elle la bouscule n’était sans doute pas le fruit du hasard. Un sourire carnassier avait pris possession de son visage, voilà qui devenait plus intéressant et pour la peine elle était presque contente de s’être fait rentrer dedans. « Non, non, non ! » se défendit la blonde après que BR lui ait exposé ses théories. « C'est une amie qui me l'a dit. Et c'est elle qui m'a poussé. Je n'y suis pour rien dans tout ça moi. » La rouquine regarda l’autre un peu sceptique. « Si elle s’est renseignée, ce n’est pas pour rien hein ? Puis pourquoi elle t’aurait poussée à venir me parler ? » Elle avait beau vouloir essayer de décharger la responsabilité de tout ça sur une soi-disant amie, Briar-Rose n’était pas stupide et son argumentaire ne tenait pas debout. Elle prit quand même la peine de la prévenir sur le fait que Denver n’était pas le petit copain idéal et qu’elle pourrait trouver franchement mieux. « Mais j'ai rien dis ! Je ne vois même pas ce qui te fais croire ça ! » « Tu es sur la défensive alors que je ne t’agresse même pas. Puis ta défense n’est pas très bonne… » Elle la fixa quelques secondes en souriant. « Tu sais, tu as le droit de craquer sur lui… Je te juge juste un peu parce que tu pourrais trouver tellement mieux. Denver est un idiot et il ne connait pas les bonnes manières.» Pour faire court.

Grace s'étonnait de ne pas être encore morte de honte. Non parce que franchement, elle ne pensait pas avoir déjà eu aussi honte de sa vie. Et même si intérieurement, elle n'arrêtait pas de blâmer Lisa, elle savait qu'elle était l'unique responsable pour avoir mentionner devant la fille son frère. Pourquoi est-ce qu'elle n'apprenait pas à se taire aussi parfois ? Ca aurait été bien de temps en temps plutôt que de parler à tort et à travers comme elle le faisait là. BR alla alors s'imaginer qu'elle les avait observé et qu'elle ne lui était pas rentré dedans par hasard. Bon d'accord, ce n'était pas totalement faux mais Grace n'était en rien responsable de ça ! D'ailleurs, elle rejeta aussitôt la faite sur Lisa. « Si elle s’est renseignée, ce n’est pas pour rien hein ? Puis pourquoi elle t’aurait poussée à venir me parler ? » Grace poussa un soupir las. « Parce qu'elle s'imagine des choses et qu'elle est têtue quand elle a une idée en tête. » répondit-elle comme si c'était une évidence. Mais elle voyait bien que BR n'était pas convaincu parce que ce qu'elle disait. Elle s'imaginait des choses elle aussi. Mais la finlandaise n'était vraiment pas très douée lorsqu'il s'agissait de prendre sa défense comme ça. Elle était même plutôt très nulle en fait. « Tu es sur la défensive alors que je ne t’agresse même pas. Puis ta défense n’est pas très bonne… » Oh oui, elle aussi elle avait remarqué pour ce problème de défense. En même temps, ce n'était pas bien difficile à remarquer. La blonde se passa encore une main dans les cheveux, pas bien à l'aise. « Je ne suis pas sur le défensive. » Enfin si, très légèrement en fait. « Tu sais, tu as le droit de craquer sur lui… Je te juge juste un peu parce que tu pourrais trouver tellement mieux. Denver est un idiot et il ne connait pas les bonnes manières. » Grace pinça les lèvres et haussa les épaules. « Tu ne peux pas me juger pour ça. Ca ne se voit pas comme ça. De loin quoi. » Oui parce que c'était le seul aperçu qu'elle avait eu de lui. « Mais si tu le dis. » En tout cas, au moins, maintenant, elle ne niait plus, c'était un progrès.

La situation avait pris un tournant intéressant. Briar-Rose était à deux doigts de revenir sur sa décision que Grace était digne d’intérêt finalement, puis il avait fallu qu’elle mentionne son frère dont elle ne lui avait pas encore parlé. Tout de suite, la blonde avait regagné son intérêt parce qu’elle devait savoir comment elle avait qu’elle était avec son frère et surtout que c’était son frère. Ça aurait très bien pu être son petit-ami… Et si ça avait été le cas, les choses ne se seraient pas passées comme ça ensuite et Briar-Rose n’aurait pas fait que la juger et se moquer d’elle. La rouquine demanda vite des explications à l’autre, elle se sentait comme un prédateur en train de torturer sa proie. Grace eut vite fait de rejeter la faute sur une de ses amies mais c’était bien trop facile ça. A la base, son amie n’aurait rien fait si Grace n’avait pas été intéressée. « Parce qu'elle s'imagine des choses et qu'elle est têtue quand elle a une idée en tête. » Un petit sourire narquois se dessina sur les lèvres de Briar-Rose. « Elle s’imagine quoi au juste ? » La rouquine était sûre que l’amie de l’autre ne s’imaginait rien du tout. Grace était juste très nulle pour se défendre et elle ne trompait personne. Elle ne réagirait pas comme ça si elle n’avait rien à se « reprocher ». « Je ne suis pas sur le défensive. » Continuant de sourire d’un air amusé, Briar-Rose haussa les épaules. « Très bien, si tu le dis. » Sauf qu’elle ne la croyait toujours pas. Et en fait elle ne lâcherait pas l’affaire tant que Grace n’admettrait pas que Denver lui avait tapé dans l’œil. Surtout qu’elle avait tout à fait le droit, il en fallait pour tous les gouts… Elle la jugeait juste beaucoup. « Tu ne peux pas me juger pour ça. Ça ne se voit pas comme ça. De loin quoi. » La jeune femme fronça les sourcils et la regarda d’un air un peu sec. « Bien sûr que si j’ai le droit de te juger. » Elle jugeait tout le monde en permanence. « Et tu n’as pas à me dire ce que j’ai à faire. » Puis elle se rappela de ce que Grace avait dit ensuite et se remit à sourire. « Donc tu admets que tu nous a observé ? » C’était tout ce qu’elle voulait, vraiment. Elle n’allait pas lui faire du mal ou quoi, elle n’était pas un monstre. Mais elle ne laisserait pas l’occasion de se moquer d’elle s’échapper. « Qu’est-ce qui te plait chez lui, de loin ? » Elle n’espérait quand même pas qu’elle irait lui parler pour elle, si ?