Vioryna avait encore beaucoup de mal à croire qu’il ne s’agisse pas d’un rêve, tout simplement. Il était presque triste de penser qu’il avait fallut qu’elle ne se fasse agresser pour avoir la chance de rencontrer sa véritable famille… depuis, elle n’avait évidemment pas perdu le contact, bien trop heureuse de renouer avec son véritable sang. Certes, les rapports étaient encore un peu délicats et manquaient de naturel en présence de ses parents, mais la jeune russe faisait justement de nombreux efforts pour balayer les dernières marques de gêne. La famille Takeda était d’ailleurs venue l’écouter à son concert en plein théâtre new-yorkais, concert qui avait été un véritable triomphe et lui avait permis de décrocher d’autres dates. La jolie violoniste, en plus d’avoir eu la chance infinie de rencontrer sa véritable famille, avait été également remarquée par de grands professionnels de la musique lui ayant proposé d’autres dates, y compris internationales. La prochaine représentation devait avoir lieu à Paris dans quelques mois, et serait certainement plus grandiose encore que lors de cette véritable standing ovation dont on l’avait gratifiée. Mais sa plus grande fierté résidait dans le fait d’avoir pu voir la joie de ses parents en croisant leurs regards dans le public. Vioryna s’était senti pousser des ailes, car elle avait joué pour eux, en déversant une émotion absolument incroyable au gré de ses notes dignes d’une grande virtuose. Mais plus que tout… la jeune russe était ravie de passer de plus en plus de temps en compagnie de sa jumelle, à qui elle avait justement proposé un petit entraînement. Aujourd’hui, dans ce grand théâtre de Staten Island où Vioryna avait pris l’habitude de répéter ses nombreuses partitions, les jumelles allaient s’essayer dans un duo…

« Pile à l’heure ! » s’exclama la jeune russe qui avait déjà installé deux grands pupitres sur la scène et rassemblé ses partitions tandis qu’elle voyait Ozalee au bout du théâtre, se dirigeant entre les rangs vides de l’assistance. Sourire aux lèvres, la violoniste semblait mue par un enthousiasme impossible à cacher. Elle se moquait que leurs niveaux soient très différents, car il s’agissait davantage d’un moment privilégié qu’un entraînement sans fantaisie dans le but de faire une présentation derrière… la musique possédait une âme à ses yeux. Il fallait comprendre celle-ci avant même que de s’attaquer à l’apprentissage du solfège. « Je ne savais pas si tu allais venir, à vrai dire… je ne savais même pas si tu avais eu mon message. » Vioryna avait un peu balisé en tombant sur son répondeur… mais cela avait été inutile manifestement. « Hiro, papa et maman vont bien ? Je ne savais pas du tout quel compositeur tu aimes jouer, alors j’ai apporté de nombreuses partitions… en espérant que tu trouves ton bonheur. J’aimerais beaucoup t’écouter d’abord. Chacun son tour… puisque tu m’as déjà entendue jouer. »

« C’est adorable de sa part ! Je lui ai promis que j’allais passer demain pour profiter d’un moment avec lui. » Vioryna tenait toujours ses promesses, bien évidemment. Mais son emploi du temps s’était hélas considérablement rempli depuis quelques jours… elle aurait aimé passer bien plus de temps avec sa famille, pour les connaître, les découvrir, afin de tisser un lien particulier avec eux. Mais cela n’avait pas empêché la jeune russe de négocier avec les infirmières en charge d’Hiroshi pour venir lui jouer un petit air. Le petit garçon n’avait malheureusement pas pu assister à la représentation de Vioryna, en même temps que ses parents et sa sœur, il était donc temps de rattraper ce petit temps perdu. Mais pour l’instant, la jolie violoniste se concentra sur les propos de sa jumelle, toute persuadée qu’elle était du talent indéniable d’Ozalee pour la guitare, quoi qu’elle en dise. Elle n’osa d’ailleurs rien lui répondre, pour ne pas la déconcentrer dans un premier temps, mais également pour éviter qu’elle ne sente sur ses épaules une pression n’ayant aucunement lieu d’être. La jeune russe se contenta d’écouter, se délectant à la fois d’une voix particulièrement agréable à entendre, mais également de la mélodie, qu’elle n’avait jamais entendue auparavant et qui faisait naître en elle une émotion diablement forte. L’espace de quelques secondes, elle songea à Sofya, à leur complicité passée, et au fait que celle-ci ne serait plus jamais témoin des grands évènements de la vie de sa sœur. Un brin de mélancolie passa dans son regard, bien évidemment, mais Vioryna y mit un terme en même temps qu’Ozalee lorsqu’elle gratta la dernière note sur son instrument merveilleux. « Il faudrait que tu m’expliques où je pourrais bien voir des défauts alors que c’était tout bonnement magnifique ! Tu sais, la musique ce n’est pas que la technique, ceux qui disent ça sont des ânes bâtés… la musique, c’est aussi l’âme. Et là, tu pourrais prendre tous les cours que tu veux, tu l’as ou tu ne l’as pas. Tu veux bien recommencer ? Je voudrais tenter de te suivre. Sois indulgente à ton tour, je ne connaissais pas la chanson ! »

En l’espace de dix secondes, Vioryna avait sortit son magnifique instrument de son écrin et pris son archet en main. Elle attendit patiemment que sa jumelle ne recommence la mélodie pour mieux fermer les yeux et laisser son élan habituel la guider. Bien évidemment, elle n’accompagna pas le son de la guitare sur toute la durée de la chanson, s’accordant à son rythme dans un premier temps, s’imprégnant des spécificités armée de sa sœur oreille, avant d’offrir un accompagnement bref mais intense à Ozalee. Ce n’était peut-être pas grand-chose, mais il s’agissait d’un partage que jamais la jolie violoniste n’avait eu avec personne d’autre. D’ordinaire, elle préférait jouer seule… sa jumelle pouvait se considérer privilégiée ! « Ca sonne pas mal comme ça… qu’est-ce que tu en penses ? » Vioryna le cachait, mais son émotion crevait littéralement le plafond. Ses yeux légèrement brillant l’attestaient peut-être, cela dit…

" Comment ça que je vous comprenne ? " Parfois, il fallait mettre les barres sur les t à cette charmante russe. Vioryna n'avait aucunement l'habitude d'avoir une famille et même maintenant qu'elle partageait un moment privilégié en compagnie de sa sœur jumelle, le concept restait encore flou. La jeune russe ne serait probablement jamais aussi proche d'Hiroshi et d'Ozalee qu'ils ne l'étaient déjà, mais les efforts effectués dans ce sens étaient déjà nombreux. A ceci près qu'elle ne s'attendait pas à ce que sa jumelle ne se mette à lui chanter une chanson d'une telle intensité. La jolie violoniste ne savait pas si c'était la mélodie qui lui serrait davantage le coeur ou bien les paroles prononcées par son double... mais dans tous les cas, elle eut l'impression que son palpitant était en train d'être mis au supplice. Ses profonds yeux noirs se mirent à briller comme autant d'étoiles dans le ciel et bientôt, de longues larmes s'écoulèrent contre ses joues pâles et froides. Bien évidemment, Vioryna était souvent émue par une musique qu'elle trouvait magnifique, ou qui sonnait comme un écho se heurtant à la foule de souvenirs qu'elle gardait jalousement, mais cette fois-ci c'était différent. Cette musique lui parlait plus encore que toutes les partitions sur lesquelles elle s'usait quotidiennement les yeux... celle-ci lui donnait l'impression qu'elle parlait de son histoire avec sa sœur Sofya, histoire qui avait pris fin deux ans plus tôt. Réellement, il lui fallut faire preuve d'un contrôle proprement inhumain pour ne pas éclater en sanglot. Elle essuya bientôt ses joues, tandis que la mélodie prenait fin, et déglutit avec difficulté tandis qu'elle ne savait guère quelle attitude adopter.

" C'était... je n'ai même pas de mot tellement c'était beau et poignant. " Vioryna était loin d'être quelqu'un d'insensible. Il ne faut pas l'être lorsque l'on souhaite être un musicien à part entière... sauf que cette fois, plus que la violoniste, c'était la sœur qui s'exprimait. La jeune russe fit quelques pas vers Ozalee et enlaça son double de façon somme toute naturelle, comme s'il s'agissait de la meilleure réaction à obtenir. " Merci de m'avoir fait partager ça " murmura-t-elle simplement avant de s'écarter, un joli sourire présent sur ses lèvres. " Je ne vois pas quels défauts tu peux bien trouver à ton jeu de guitare ! Mais si tu veux des conseils... je connais un professeur très sympathique ici. Pas genre vieux croûton en mode bavouille et pervers, hein ! Un vrai prof qui vient du conservatoire de Paris. Si jamais tu veux prendre des cours... je peux te le présenter. Il donne des cours gratuits pour ceux qu'ils trouvent doués, et avant que tu ne me dises que tu ne l'es pas, crois-moi, tu l'es ! "

Vioryna esquissa un petit sourire avant de reprendre son précieux instrument en main. « Je suis prête quand tu l’es ! » déclara-t-elle avec enthousiasme. Il était évident qu’elle n’aurait jamais proposé à sa jumelle de participer à cette magnifique chanson ayant réussi à lui arracher des larmes d’émotion. Mais avec le recul, sa participation de violoniste ne fit que donner d’autant plus de corps à la mélodie ainsi qu’à l’ensemble. La jeune russe n’avait pas besoin de connaître la partition écrite par Ozalee pour participer, elle pouvait faire sans… en revanche, ne jamais lui demander de chanter, car il n’y aurait qu’un massacre pouvant en résulter à vrai dire ! Mais en attendant, leur collaboration de jumelles fut particulièrement poignante, tant et si bien que Vioryna dû lutter contre sa propre sensibilité pour ne pas la laisser s’exprimer à nouveau. Elle termina par une note légèrement plus aiguë qu’elle ne l’avait voulu au départ, mais le résultat fut tout bonnement magnifique, surtout accompagné du joli son fourni par la guitare de sa sœur. La musique laissa subitement place à une sorte de silence étrange tandis que la jolie violoniste cherchait à répondre aux précédentes paroles d’Ozalee. « Je l’adore aussi, mais ça vaut pour toi également ! » commença-t-elle avant de ne s’asseoir au bord de la scène, son instrument toujours en main, comme si elle ne voulait pas le quitter d’une semelle. Il lui avait d’une incroyable aide durant ses longues années de solitude à vrai dire.

« J’ai eu un peu de mal au début mais je pense avoir trouvé une sorte de petit rythme au sein de notre famille… même si c’est encore étrange pour moi de me dire que j’ai effectivement une famille ! Et disons… admettons que je me marie bientôt, est-ce que tu accepterais d’être ma demoiselle d’honneur ? Et Papa, il serait d’accord tu crois pour me donner son bras ? » Vioryna n’avait pas l’intention d’en parler immédiatement mais elle ne pouvait plus se retenir. Bien que son histoire avec Sergueï soit des plus complexes et que tout ne soit ni blanc ni rose… elle savait que très bientôt, ils seraient officiellement unis. « Enfin… c’est un peu compliqué mais il fallait que je pose la question » reprit-elle, les joues couleur carmin. « Le prof’ que je veux te présenter finit son cours dans une petite demi-heure… et bien sûr que tu seras accepté, tu plaisantes j’espère ?! »

Cela sonnait presque étrange aux yeux de Vioryna que de se clamer fiancée. Elle ne parvenait pas à réaliser après tout ce qu’ils avaient traversé avec Sergueï… pour sûr, leur couple avait oublié d’être normal, classique, paisible. Ils passaient énormément de temps à s’enguirlander pour des broutilles et autant pour tenter de se réconcilier. Mais elle n’imaginait pas une seconde son existence sans qu’il n’en fasse partie, et si elle avait soigneusement gardé le silence à ce sujet jusqu’ici, il n’y avait plus aucune raison pour que sa jumelle ne soit pas au courant… de même que ses parents. Elle brandit donc sa main gauche, lui montrant fièrement la magnifique bague de fiançailles que le businessman lui avait offerte à cette occasion –après une demande extrêmement ratée, mais ça, c’était un détail, avant d’esquisser un petit sourire amusé. Elle venait d’accepter sa proposition ! « Bien sûr que c’est une demande officielle ! Je ne plaisante pas sur ce genre de choses… » avoua-t-elle, non sans que ses deux joues ne se colorent d’une jolie couleur carmin. Ozalee voulait obtenir des détails, et c’était normal… mais difficile de savoir par où commencer. De toute évidence, Vioryna n’allait pas tout lui confier, pas si elle souhaitait que les songes de sa jumelle restent à peu près paisibles, mais il n’y avait aucun mal à lui raconter comment il avait fait sa demande… ce n’était pas classé secret défense, pas vrai ? « A vrai dire, c’était tout aussi inattendu pour moi. J’ai tout de suite été fan, bien sûr, je n’osais juste pas en rêver ! Il s’appelle Sergueï. Il est russe, tout comme moi, et c’est un businessman spécialisé dans l’immobilier… il ne constitue pas exactement l’image du prince charmant, ou même de l’homme que l’on se voit épouser mais il est extrêmement différent lorsqu’il est avec moi. Ce n’est pas cet homme froid, calculateur et impitoyable que l’on dépeint souvent de lui. A la base… il m’avait embauchée pour être la nourrice de sa fille. Nous avons dix ans de différence, mais cela ne se sent pas du tout quand nous sommes tous seuls, tous les deux. Je regrette parfois qu’il ne soit jamais démonstratif en public, mais personne n’est parfait ! »

Tout ce qu’il fallait espérer, c’est qu’il ne le soit pas autant face à ses parents lorsqu’elle aurait l’audace de les lui présenter. Elle imaginait très mal les Takeda le juger comme un homme correspondant à l’une de leurs filles s’il gardait une distance soigneusement calibrée, évitait de la toucher et faisait simplement preuve d’une politesse exacerbée n’ayant rien de sincère. A vrai dire… elle redoutait un peu la rencontre, à bien y réfléchir. « Je ne sais pas du tout comment amener le sujet, avec papa… il va falloir que tu m’aides. Tu ne prends peut-être pas mes compliments au sérieux mais peut-être que tu peux prendre ma trouille au sérieux peut-être ? » Vioryna n’hésita pas à éclater de rire le plus franchement du monde. Elle n’était pas peu fière de cette sorte de petite bulle de complicité qu’elle était en train d’établir avec sa jumelle…

Vioryna esquissa un petit sourire ému face au discours de sa jumelle. Et dire qu’elle avait gardé le secret pendant ces quelques jours de peur de la réaction d’Ozalee… elle s’apercevait à présent de la stupidité de sa propre réaction. « Bien sûr que je compte l’annoncer à Maman et à Hiroshi ! J’attendrai que l’on soit réunis tous ensemble pour faire l’annonce. Et… j’aurais bien besoin de ton aide parce que je n’ai pas exactement le génie du verbe d’un homme politique pour faire de beaux discours. » Il s’agissait pourtant de son avenir personnel, de ses sentiments pour l’homme le plus important de son existence, mais cela ne faisait pas de la jolie violoniste quelqu’un d’assuré ou même d’extraverti. Elle avait parfois du mal à s’ouvrir, à énoncer à haute voix un bon vieux « coucou, c’est moi, je suis là, écoutez-moi ! ». La jeune russe était d’ailleurs encore surprise d’avoir eu le cran de s’ouvrir à sa jumelle, en faisant confiance à cette sorte de petit cocon qu’elles avaient su se créer en très peu de temps. Ozalee était désormais vitale à son existence, de même que ses parents et son petit frère, au moins aussi sûrement que ne l’était Sergueï. « Je lui ai déjà parlé de vous. Il a été le premier surpris et a dit de façon très solennelle qu’il serait inconvenant de ne pas vous rencontrer alors qu’il veut m’épouser ! Je compte sur toi pour me donner ton avis sincère sur lui, hum ? Même si j’aurais du mal à croire tes compliments parce que tu es ma jumelle ! » Malicieusement, Vioryna donna un petit coup de coude à sa sœur tandis qu’elle la couvait du regard avec une tendresse qui l’étonnait elle-même. Jamais elle ne s’était montrée ainsi envers quelqu’un d’autre que Sofya, sa sœur d’adoption, ayant tout abandonné pour s’occuper d’elle au mieux. Si la jeune russe était en bonne santé à l’heure actuelle, c’était en grande partie grâce à sa protection et à son amour…

« Dis-moi Oz… je n’ai jamais osé te demander ça avant aujourd’hui, mais qu’est-ce que tu as ressenti ce jour-là ? Je veux dire… quand tu as entendu de tes propres oreilles que tu avais une jumelle et qu’elle était justement en face de toi ? » Vioryna n’avait pas hésité une seconde à appeler sa sœur par un petit surnom affectueux, bien que son regard laisse clairement entendre son sérieux ainsi que son désir d’en apprendre davantage. Elle voulait la connaître… en échange, elle voulait bien répondre à toutes les questions que pouvait très probablement se poser Ozalee de son côté, sans oser les énoncer à voix haute.

Vioryna esquissa un bref sourire alors qu’Ozalee venait juste de se rattraper : elle aurait pourtant compris qu’elle soit en colère. Découvrir que justement, ses parents lui avaient caché l’existence d’une jumelle, il y avait de quoi péter une durite en bonne et due forme, même s’ils avaient cru leur enfant décédé à la naissance. La jeune russe ne savait pas comment elle aurait réagit à la place de sa sœur. Elle n’avait jamais été franchement rancunière et peinait beaucoup à en vouloir aux gens lui étant particulièrement proches. Sûrement aurait-elle donc eu une réaction semblable à celle de sa jumelle, pour faire comprendre qu’ils auraient dû lui en parler, qu’elle était suffisamment fine d’esprit pour comprendre et qu’en dépit de tout ce qu’ils croyaient… elle pouvait les aider en partageant simplement leur douleur. Mais ce genre de pensée négative ne devait plus avoir sa place désormais. Vioryna avait été retrouvée, elle était en parfaite santé et mieux, elle commençait à se faire une petite place dans la famille Takeda. Doucement mais sûrement, comme dit l’autre. « Je crois que j’ai surtout été… surprise. Je pensais vraiment que j’étais toute seule après la mort de Sofya, et que je n’aurais plus jamais la chance d’avoir une famille. Je n’ai pas été énervée pour ma part, comment aurais-je pu l’être ? Vous m’offrez ce dont j’ai toujours rêvé ! Mais j’étais effrayée aussi. Probablement la peur de ne pas être à la hauteur de vos espérances, peur d’être… je ne sais pas, trop différente de vous du fait de mon vécu. En plus, je m’étais fait adressé peu de temps avant, autant dire que je n’avais pas franchement les idées claires ! Mais après j’ai vraiment été heureuse. Je ne dis pas que c’est tous les jours facile, j’ai encore du mal à me faire à l’idée… mais vous êtes ma famille, c’est tout. » Vioryna voulait lui faire comprendre qu’elle les aimait déjà. Ils possédaient une place particulière dans son cœur, place qu’elle n’aurait troquée pour rien au monde.

Mais sa plus belle façon de le lui prouver fut de l’inciter à se relever après cette discussion passablement larmoyante… « Trêve de palabres, on a un guitariste à rencontrer ! » fit-elle avec enthousiasme. Vioryna rangea son instrument avec une extrême précaution et n’hésita pas à prendre le bras de sa jumelle dans le sien pour la conduire vers une nouvelle rencontre… qui fut particulièrement bénéfique pour Oz, il n’y avait qu’à voir les pétales de roses se trouvant dans ses yeux, dans la plus grande discrétion du monde, alors qu’elle buvait les paroles de ce fameux guitariste dont Vioryna avait fait l’éloge. Pour sûr, la jeune russe était ravie… la musique avait toujours gouverné sa vie et partager ça avec sa sœur ne pouvait que l’emplir d’une indicible béatitude.