Parfois quand elle avait fini le travail, Mila se servait de sa voiture de patrouille pour rentrer chez elle et ainsi éviter d’avoir à prendre les transports en commun qu’elle haïssait tant – et puis l’avantage des voitures de police était qu’on les laissait plus facilement passer même sans les gyrophares et ce n’était pas négligeable. Elle aimait vraiment son travail et elle aimait encore plus les avantages qui allaient avec. Bon, après, elle n’était pas fan de l’uniforme qui ne la mettait pas franchement en valeur. Mais c’était un travail plutôt gratifiant. La satisfaction du travail bien fait était présente tous les jours et surtout, il s’agissait du travail que faisait son père. Il était son héros et son modèle et elle avait toujours voulu faire comme lui. C’était la personne qu’elle voulait être et rien que pour ça, ça valait le coup d’être policier. La jeune femme était une recrue tout fraiche. Elle se contentait de patrouiller en ville, de faire fuir les vandales qu’on lui signalait et de mettre des pvs. Mais c’était un début et elle savait que plus elle se montrerait efficace et obéissante plus vite on la ferait grimper et elle aurait un poste un peu plus gratifiant et intéressant. Dans un futur plus ou moins proche, elle projetait de devenir inspectrice. Elle voulait travailler sur des braquages, des kidnappings ou des homicides et surtout ne plus avoir à porter cet uniforme de malheur. Autres avantages de son job : le taser. Elle ne s’en était encore jamais servie mais elle se sentait puissante et en sécurité avec. Et c’était bien moins dangereux qu’une arme bien qu’elle soit très douée à ce niveau là – elle allait au stand de tir au moins une fois par semaine. Ce soir, elle était potentiellement encore de garde mais on lui avait permis de rentrer chez elle pour la nuit. Elle rêvait d’une bonne douche bien chaude et de quelques heures de sommeil. Enfin ça, c’était avant qu’une de ses amies – Irina – ne l’appelle et lui propose de sortir. Ça lui allait tout aussi bien en fait. Dormir, c’était pour les faibles. Elle avait donc déposé son coéquipier Jim au poste de police et était rentrée chez elle prendre sa douche et se changer. Elle avait ensuite laissé un mot à sa sœur pour qu’elle ne s’inquiète pas de ne pas la voir et était partie chercher son amie, toujours avec la voiture de patrouille. « Désolée pour la voiture, mais comme je suis susceptible de devoir repartir au boulot à tout moment, autant l’avoir avec moi quoi. »

Irina avait sut avant même devenir à New-York qu’elle n’aimerait pas cette ville. Guidée par ses préjugés ou pas, les quelques semaines qu’elle avait passé ici lui avait montré qu’elle avait bien raison. La jeune femme soupira. Elle avait bien trop souvent raison, c’était fatiguant à la longue. Elle se trouvait en cours là, en train d’écouter les paroles d’un professeur arrogant qui faisait plu sa pub qu’autre chose. Elle se demandait comment tous les gens qui étaient là faisaient pour supporter ça. Elle, elle était là juste en guise de couverture, elle n’éprouvait pas grand intérêt pour tout ce qui passait autour d’elle, mais eux ? Ils étaient bien là pour préparer leur avenir ou quelque chose d’autres dans ce genre, non ? Ca devait vraiment être dur d’être un simple paysan tiens, si elle avait été capable d’en éprouver, Irina aurait peut-être put avoir de la compassion pour eux. Mais comme la compassion et l’empathie ne faisaient clairement pas partie de ce qu’elle ressentait. Elle était juste profondément indifférente envers eux tous. La jeune femme laissa son regard aller par la fenêtre. Tout l’ennuyait ici, et surtout les gens. Elles détestaient ses frères pour l’avoir envoyé là, ça avait plutôt intérêt d’en vouloir la peine un jour. Sinon, elle leur ferait regretter ça, c’était tout à fait dans ses cordes de faire ça.

Une fois sa journée terminée, Irina sortit son téléphone. Elle n’avait rien à faire ce soir et aucune envie de rentrer chez elle. Elle appela donc une de ses ‘amies’ pour l’inviter à sortir : Mila. De tous les paysans qui l’entouraient et que la russe avait déjà rencontré, Mila était de loin celle qui valait le plus la peine qu’on s’y intéresse. Elle était même plus digne d’intérêt que la plupart des imbéciles de sa chère famille qui se trouvait à New-York. Depuis qu’Irina s’était surprise à apprécier les moments qu’elle avait pu passer en compagnie de Mila, la jeune femme s’arrangeait pour la voir assez régulièrement. Parce que même si elle voulait n’avoir besoin de personne, Irina avait quand même besoin d’attention de temps en temps et de passer un peu de temps en compagnie d’autres gens. Il y avait quelque chose qui ne changeait pas en revanche entre les moments que la russe passait avec sa famille et ceux qu’elle passait avec son amie, elle ne pouvait jamais baisser la garde. Même si elle était plutôt chouette et relativement fréquentable, Mila avait quand même un grand défaut : elle était flic et en plus, une flic au bas de l’échelle qui faisait qu’elle ne pouvait même pas lui être d’une grande utilité. La jeune femme vint d’ailleurs la chasser en voiture de patrouille. « Désolée pour la voiture, mais comme je suis susceptible de devoir repartir au boulot à tout moment, autant l’avoir avec moi quoi. » Irina monta dans la voiture et haussa les épaules. « Ca ne fait rien. C’est la classe en plus de rouler en voiture de flic comme ça. » Ouais, ou pas, ça se discutait quoi. Irina fronça les sourcils. « Mais tu bosses là en fait ? » La brune attacha ensuite sa ceinture et porta son attention sur Mila. « Alors, comment va ? » demanda-t-elle alors à la jeune femme.

Mila venait de récupérer son amie avec sa voiture de travail. Pour ceux qui n’étaient pas au courant – des voisins, des passants – cela ressemblait fortement à une arrestation. Enfin, aurait pu, la jeune femme n’avait pas sorti les menottes et n’avait pas fait étalage de ses talents en sports de combat. L’égyptienne était contente de revoir Irina en tout cas, peu importe les circonstances. Elle n’avait pas tant d’amis que ça sur qui compter et la jolie russe en faisait clairement partie. Mila s’excusa auprès d’elle de la récupérer dans cette voiture mais heureusement, celle-ci ne sembla pas en avoir grand-chose à faire. Tant mieux, elle n’avait pas spécialement envie de retraverser la ville pour récupérer sa voiture personnelle. Surtout que si elle était appelée, elle aurait à refaire la même chose et au final, elle aurait perdu beaucoup trop de temps pour rien. « Ca ne fait rien. C’est la classe en plus de rouler en voiture de flic comme ça. » L’italienne sourit. Elle n’était pas tout à fait d’accord, il y avait beaucoup plus classe que ces simples voitures de fonction. Les inspecteurs ou les agents plus haut gradé qu’elle, qui patrouillaient en civil comme elle en rêvait, avaient de superbes voitures qui avaient vraiment la classe. En tout cas, c’était sa définition de la classe à elle, chacun son truc après tout. « Mais tu bosses là en fait ? » Mila démarra et s’engagea dans la circulation new yorkaise. « Normalement non mais je ne suis jamais à l’abri de rien tu sais. On m’a dit de rester prête alors c’est ce que je fais. Mais je ne m’interdis pas de profiter de ma soirée comme je l’entends. » Il ne manquerait plus que ça, tiens, qu’elle s’empêche de faire quelque chose. Cela ne faisait pas partie pas de sa philosophie de vie : elle n’avait presque aucunes limites, sauf dans le cadre de son boulot bien sûr. Elle tourna la tête vers son amie rapidement. « Mais t’inquiète pas hein, en général je n’interviens pas sur les trucs trop dangereux, tu ne risques rien. » Bah oui, elle n’était qu’une femme après tout, une petite chose fragile et faible, on ne pouvait pas risquer qu’elle se fasse tuer ou qu’elle fasse capoter quelque chose d’important. Elle s’était quand même sentie obligée de rassurer son amie. « Alors, comment va ? » Mila considéra la question d’Irina et jura contre un abruti qui avait failli lui rentrer dedans en grillant une priorité avant de répondre. « Ca va très bien. Enfin je m’ennuie un peu en ce moment, ma vie est trop tranquille, il n’y a pas assez de délinquants, tout ça. » Il n’y avait jamais trop peu de délinquants mais elle ne s’épanouissait pas assez là où elle était, elle commençait à en avoir marre. « Et toi, ça va ? »

« Normalement non mais je ne suis jamais à l’abri de rien tu sais. On m’a dit de rester prête alors c’est ce que je fais. Mais je ne m’interdis pas de profiter de ma soirée comme je l’entends. » C’est la réponse que lui fit Mila quand Irina se renseigna sur le fait de savoir si elle bossait ce soir. En même temps, si elle avait vraiment bossé Mila n’aurait sûrement pas accepté de sortir avec Irina quand celle-ci l’avait appelé, donc c’était plutôt logique comme réponse en fin de compte. La russe hocha la tête. « Ok. Je trouve ça cool que tu ne t’interdises pas de profiter de ta soirée comme ça. Enfin… Surtout pour moi en fait. » Elle était égoïste quand même et si elle pouvait cacher certaines choses, elle ne voyait pas l’intérêt de cacher le fait que son sort à elle la souciait plus que celui des autres. Oui parce que, dans ce cas là, elle ne savait pas avec qui elle aurait bien pu passer la soirée sinon, elle aurait été trouvé n’importe quel paysan sûrement mais la plupart du temps, ils étaient monstrueusement ennuyeux. « Mais t’inquiète pas hein, en général je n’interviens pas sur les trucs trop dangereux, tu ne risques rien. » Irina retint un sourire amusé. Dommage, ça aurait pu être stimulant d’assister à une intervention dangereuse, ça aurait rompu avec l’ennui habituel qu’éprouvait la jeune femme. Et puis, honnêtement, ce n’était pas comme si ce genre de chose pouvait inquiéter Irina. Niveau situation dangereuse, elle était quand même rodé, sûrement bien plus que Mila d’ailleurs. Et puis, elle arrivait toujours à s’en tirer en toutes circonstances alors. Mais ça, elle ne pouvait vraiment pas le partager avec la jeune femme. « Me voilà vraiment rassurer alors, ça aurait été terrible franchement. » Oui, il y avait bien un peu d’ironie dans son ton. « Tu interviens sur quoi alors si tu n’interviens pas sur des genres dangereuses dis-moi. » demanda-t-elle vaguement curieuse. Un jour dans la vie d’un flic au bas de l’échelle, rien de plus intéressant. « La circulation ? » La brune imaginait son amie faire ce genre de choses. Si elle avait été capable d’éprouver un tant soit peu de pitié ou de compassion, elle en aurait sûrement eut beaucoup pour elle. Ou au moins un tout petit peu.

Finalement, Irina demanda à Mila comment elle allait. Elle était vraiment très polie pour le coup, elle faisait comme toute personne normale. Mais il ne fallait pas croire, elle était quand même intéresser par la réponse que lui ferait l’autre. Elle l’appréciait assez pour s’intéresser à ce genre de choses, c’était quand même assez exceptionnel pour être signalé. « Ca va très bien. Enfin je m’ennuie un peu en ce moment, ma vie est trop tranquille, il n’y a pas assez de délinquants, tout ça. » Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme en entendant ça. « Tu ne devrais pas plutôt te réjouir de ça, non ? » En tant que flic, ça aurait été logique non. Enfin, elle avait toujours cru ça mais elle se trompait peut-être. « Et toi, ça va ? » Irina hocha la tête. « Tranquille. » Elle lâcha alors un bâillement ennuyé. « A vrai dire, je m’ennuie un peu aussi. Je pensais que la vie à New-York était plus… fun. Mais non en fait c’est juste. Banal, comme partout. »

« Ok. Je trouve ça cool que tu ne t’interdises pas de profiter de ta soirée comme ça. Enfin… Surtout pour moi en fait. » Mila se mit à rire. Elle ne savait pas trop ce que cela voulait dire alors elle avait choisi de penser qu’Irina était très malheureuse sans elle et qu’elle passait le temps où elles étaient séparées à pleurer dans sa chambre, à déprimer sur de la musique triste et à manger de la pâte à tartiner à grandes cuillérées en pensant à elle. Oui, bon, peut-être pas. La russe n’était pas aussi pathétique – elle l’espérait en tout cas – et elle n’en viendrait surement jamais à faire une telle chose mais rêver n’avait jamais tué personne. « Je sais bien que tu es malheureuse sans moi. Je m’en serais voulu de te rendre triste. » dit-elle d’un air très sérieux. Se lancer des fleurs toute seule ne la dérangeait pas outre mesure, elle était tellement merveilleuse alors c’était tout à fait normal. La jeune femme démarra ensuite et voilà qu’elles étaient parties pour, l’italienne l’espérait, une soirée mémorable et sans qu’elle soit appelée sur une intervention. Elle se sentit d’ailleurs obligée de rassurer son amie sur le fait qu’elle ne lui ferait courir aucun danger, déjà qu’elle n’était pas censée se servir de la voiture en dehors de ses heures de travail… « Me voilà vraiment rassurer alors, ça aurait été terrible franchement. » Elle sentit une pointe d’ironie dans la réponse de son amie mais décida de ne pas relever tout simplement parce qu’elle ne savait pas ce que cela voulait dire. Peut-être la russe était-elle une accro de l’adrénaline aussi et que cela ne la dérangerait pas ? Allez savoir. « Tu interviens sur quoi alors si tu n’interviens pas sur des genres dangereuses dis-moi. » La brune venait de poser une question un peu fâcheuse. Mila en avait franchement marre de ne pas intervenir sur des situations dangereuses qu’elle était toujours un peu blasée en en parlant. « La circulation ? » Elle sentait vaguement la moquerie mais elle n’en tenait aucunement rigueur son amie. C’était franchement ridicule et il n’y avait rien de glorieux là. Mila soupira avant de répondre. « Ca et les PVs. Très passionnant quoi. J’espère pouvoir monter de grade assez vite parce que je suis pas loin de me tirer une balle ! » Sans exagération aucune hein, c’était vraiment déprimant comme boulot quand on y pensait. Irina lui demanda ensuite comment elle allait et elle lui dit qu’elle allait bien mais qu’elle s’ennuyait vraiment. Elle alla même jusqu’à demander plus de délinquants à arrêter, le comble pour un flic. « Tu ne devrais pas plutôt te réjouir de ça, non ? » Pour toute réponse, Mila se contenta d’hausser les épaules. S’il n’y avait personne à arrêter, comment pouvait-elle travailler et se distraire un peu ? Elle demanda ensuite à son amie comment elle allait. « Tranquille. A vrai dire, je m’ennuie un peu aussi. Je pensais que la vie à New-York était plus… fun. Mais non en fait c’est juste. Banal, comme partout. » Mila hocha la tête, elle était on ne peut plus d’accord. Enfin, elle aimait New York, là n’était pas la question, mais elle était vraiment mieux à Alexandrie. « On est d’accord ! On va essayer de changer ça ce soir. » Elle ne croyait pas si bien dire… Elle reçut un appel sur la radio qui disait qu’un braquage avait eu lieu dans une supérette à deux rues de sa position. Il fallait qu’elle y aille. « Je dois vraiment y aller, tu veux que je te dépose ou ça ne te dérange pas d’attendre dans la voiture ? » Ce n’était pas tellement dangereux comme situation, elle ne risquait rien. Surtout que les braqueurs ne devaient même plus être sur place.

« Je sais bien que tu es malheureuse sans moi. Je m’en serais voulu de te rendre triste. » Irina se mit à rire de bon cœur en entendant ça. A cette Mila ! Elle n’avait peut-être pas bien choisi sa voix en fin de compte, elle aurait peut-être mieux du faire comique plutôt que flic. Elle aurait eu plein d’avenir dans ce métier, la russe en était persuadée. « Tu as raison. » déclara-t-elle une fois qu’elle eut repris un peu son sérieux. « Je me languis de toi chaque moment où tu n’est pas là, alors le désespoir m’envahit et je pleure. » Un sourire se dessina ensuite sur les lèvres de la brune. Comme si tout ça pouvait vraiment plausible ! Elle ne pleurait pas, jamais et surtout pas pour quelqu’un. Pleurer, c’était pour les faibles et elle était très très loin d’être faible. Mila continua de se montrer très drôle en voulant préciser à Irina qu’elle n’intervenait sur rien de dangereux. Elle avait fait ça pour la rassurer et il était vrai qu’elle n’était pas censée savoir qu’Irina avait l’habitude des situations dangereuses. Sûrement plus que Mila elle-même en fait. Enfin soit, cela avait au moins amené la russe à vouloir se renseigner sur ce que Mila faisait si ce n’était pas dangereux. Elle demanda alors s’il s’agissait de la circulation. La première réaction de la jeune femme fut de soupirer et la brune en déduisit donc qu’elle avait vu juste. Mila le lui confirma d’ailleurs juste après. « Ca et les PVs. Très passionnant quoi. J’espère pouvoir monter de grade assez vite parce que je suis pas loin de me tirer une balle ! » Irina se mit à rire à nouveau. Elle s’arrêta en se disant qu’elle était peut-être censé faire preuve d’un peu plus de soutien envers Mila. « Mais non va, ça viendra je suppose. Et puis, je suis certaine que ça peut être très dangereux parfois de mettre des pvs à des gens pas contents. » Elle était certaine qu’elle n’avait pas tout à fait tord sur ce point-là. Même si de pauvres gens pas contents n’arrivaient sûrement pas au niveau de criminels et que Mila ne risquait pas franchement sa vie en faisant ça.

Finalement, Irina demanda à son amie comment elle allait, parce qu’elle était très polie comme ça et Mila se plaignit qu’il n’y avait pas assez de délinquants. Dans la tête d’Irina, c’était plutôt le genre de choses qui devrait convenir aux flics mais apparemment il fallait croire que non. En tout cas, quand elle posa la question à la jeune femme, celle-ci haussa simplement les épaules. Elle enchaîna ensuite en demandant à Irina comment elle allait et la jeune femme lui fit alors part de son ennui. « On est d’accord ! On va essayer de changer ça ce soir. » La jeune femme hocha vigoureusement la tête. « On a plutôt intérêt à y remédier oui ! C’est pour ça que je t’ai appelé ! » Et aussi parce que c’était bien de temps en temps de passer du temps avec quelqu’un dont on pouvait être presque sûr qu’il ne voulait pas nous tuer. Incroyablement reposant. Néanmoins, Mila reçut bientôt un appel radio pour une intervention, un braquage. « Je dois vraiment y aller, tu veux que je te dépose ou ça ne te dérange pas d’attendre dans la voiture ? » « Un braquage, ça a l’air un peu plus palpitant que quelques pvs. » fit d’abord remarquer la brune. « Ne me dépose pas, j’attendrais dans la voiture, ça m’ennuierais vraiment de te mettre en retard pour ça. » Ou pas, elle s’en moquait en fait.

« Je me languis de toi chaque moment où tu n’est pas là, alors le désespoir m’envahit et je pleure. » Ça sonnait tellement vrai que Mila aurait pu en avoir la larme à l’œil. Presque hein, en général l’ironie ne la faisait jamais pleurer. Ou peut-être de rire à la limite, quand elle était bien utilisée. Enfin au moins Irina avait eu la gentillesse de rentrer dans son jeu et de ne pas la repousser totalement. Elle en aurait perdu toute assurance. Au lieu de ça, elle sourit et accompagna son amie avant de démarrer et de se mettre à sillonner les rues new-yorkaises. Elle ne savait pas exactement où elle allait emmener Irina encore mais elle ne doutait pas qu’elle finirait par trouver un bon bar ou une bonne boite pour passer la soirée et la nuit. Parler dans sa voiture c’était sympa mais elle n’était pas certaine d’avoir des choses à dire pendant tout une nuit. En attendant de trouver cet endroit parfait, la russe pris des nouvelles de l’égyptienne, lui demandant notamment où elle en était dans son travail. Et bien évidemment, cette dernière ne put que se plaindre tant ce qu’elle faisait ne lui plaisait pas et ne ressemblait en rien à ce que son père faisait. « Mais non va, ça viendra je suppose. Et puis, je suis certaine que ça peut être très dangereux parfois de mettre des pvs à des gens pas contents. » « Certes. » concéda-t-elle. Elle n’était cependant pas certaine que se battre contre un homme pas content de recevoir un pv ne lui procurerait pas les mêmes sensations et le même « plaisir » que si elle avait à faire à un braqueur par exemple, ou à enquêter sur des meurtres. C’était vraiment ça qu’elle voulait faire et elle en était encore loin malheureusement. « Mais bon je prends mon mal en patience, je sais qu’un jour ça changera. Et toi alors ? Tu en es où niveau boulot/étude ? » Bah oui quand même, elle n’allait pas passer la soirée à parler d’elle.

Le temps passa un peu et Irina se plaignit qu’elle s’ennuyait un peu à New York. C’était également le cas de Mila qui lui promis qu’elle ferait tout pour changer ça ce soir. Et elle tenait toujours ses promesses. « On a plutôt intérêt à y remédier oui ! C’est pour ça que je t’ai appelé ! » La blonde fit un salut militaire à son amie tout en souriant. « Soldat Mancini à votre service. » Si elle avait pu elle aurait fait une révérence mais compte tenu de l’endroit où elle se trouvait c’était un peu difficile. C’est sur ces bonnes paroles que Mila reçut un appel sur sa radio. Un braquage à deux rues de sa position… Elle ne pouvait pas faire autrement que de s’y rendre. Enfin avant ça, elle demanda quand même à son amie si elle voulait rentrer chez elle. Elle ne savait pas à qui elle avait à faire et elle ne voulait pas la mettre en danger. S’il lui arrivait quelque chose, elle pouvait bien faire une croix sur sa carrière. « Un braquage, ça a l’air un peu plus palpitant que quelques pvs. » Mila était quand même très excitée à l’idée d’intervenir sur un braquage, c’était quand même autre chose et surtout ce serait la première fois qu’elle aurait à faire quelque chose du genre. « Je ne pensais pas à quelque chose du genre pour mettre de l’action dans cette soirée mais je dois avouer que c’est pas mal ! Enfin, pour moi quoi. » « Ne me dépose pas, j’attendrais dans la voiture, ça m’ennuierais vraiment de te mettre en retard pour ça. » Elle hocha alors la tête pour dire qu’elle avait compris et se mit donc en route pour les lieux du braquage.

Il n’y avait personne à l’épicerie. Elle aurait peut-être dû attendre un peu de renfort et elle n’avait surement pas le droit de s’aventurer là-dedans seule. Qu’à cela ne tienne, elle avait besoin d’action. Elle se munit donc de son arme et de sa lampe torche puis sortit de la voiture. « Ne bouge pas d’ici. Si je ne suis pas revenue d’ici dix à quinze minutes tu appuies sur ce bouton et tu demandes du renfort. Mais surtout tu ne bouges pas. » lui expliqua-t-elle avant de partir à la découverte de la supérette. Tout était éteint et elle avait l’air vide mais elle resta prudente. Une vitre était cassée, certaines étagères étaient renversées et la caisse était ouverte. Rien à signaler pour le moment. Seulement, elle entendit du bruit plus au fond et s’y aventura toujours avec prudence. Elle entra dans l’arrière-boutique et entendit la porte se refermer derrière elle. Elle fit alors demi-tour et tomba nez à nez avec une arme pointée sur elle. « Posez-ça doucement. » La jeune femme s’exécuta et leva les mains en l’air.

En demandant à Mila comment elle allait, Irina avait ouvert la voix aux plaintes de celle-ci à propos de son boulot. Elle ne le jugeait effectivement pas vraiment palpitant. En même temps, Irina était entièrement d’accord à ce propos surtout quand elle sut que les journées de son amie consistait à s’occuper de la circulation et à mettre des pvs. En gros, elle était complètement inutile (enfin ça, Irina le garda pour elle, elle ne voulait pas la vexer maintenant alors qu’elles allaient passer une bonne soirée en sortant). La russe entrepris alors de rassurer son amie en disant que ça pouvait très bien être dangereux aussi parfois mettre des pvs. « Certes. » Irina sourit, elle voyait bien que Mila était très loin d’être convaincu mais soit. Comment aurait-elle pu l’être en fait ? C’est vrai que c’était carrément nul. « Mais bon je prends mon mal en patience, je sais qu’un jour ça changera. Et toi alors ? Tu en es où niveau boulot/étude ? » Irina pencha la tête. « Ca va, normal. » Elle prenait son mal en patience aussi. Mais soit, c’était un autre problème ça et elle ne pouvait vraiment pas en parler à Mila. Enfin, si elle l’avait fait, elle aurait du la tuer juste après et elle n’était pas sûre d’avoir encore envie de tuer l’Egyptienne alors bon. « Mes cours m’ennuient profondément aussi en fait. Je préfèrerais presque passer mes journées à mettre des pvs aussi, ce serait tellement plus intéressant. » Oui, ou pas.

Les deux jeunes femmes continuèrent ensuite de discuter sans encore se soucier de l’endroit où elles allaient passer la soirée quand Mila reçut un appel sur sa radio. C’était au sujet d’un braquage qui avait lieu quelques rues plus loin et la jeune femme était appelée sur place. Irina remarqua aussitôt que c’était plus palpitant que ce que l’Egyptienne devait faire habituellement. « Je ne pensais pas à quelque chose du genre pour mettre de l’action dans cette soirée mais je dois avouer que c’est pas mal ! Enfin, pour moi quoi. » Irina hocha la tête avant d’enchaîner en lui disant qu’elle attendrait dans la voiture et que ce n’était pas la peine de la déposer. Elle était vraiment trop généreuse parfois, c’était presque effrayant. Il n’en fallut pas plus à Mila pour se mettre en route. Il n’y avait personne d’autres sur les lieux du braquage lorsqu’elles arrivèrent mais cela ne sembla pas empêché Mila de descendre et de s’y aventurer seule. « Ne bouge pas d’ici. Si je ne suis pas revenue d’ici dix à quinze minutes tu appuies sur ce bouton et tu demandes du renfort. Mais surtout tu ne bouges pas.» recommanda-t-elle avant de s’en aller pour de vrai et de pénétrer dans l’épicerie. Irina soupira, Mila agissait stupidement, elle le voyait bien. Il semblait bien que peu importe où elle irait, elle ne saurait pas s’entourer autrement que par des gens stupides. Ca devait être le destin ça. Sauf que dans le cas de Mila, c’était sûrement plus le besoin d’action qui la faisait agir plutôt qu’autre chose. Mais ça allait sûrement la perdre plus qu’autre chose. Tant pis pour elle, ce n’était en aucun cas le problème d’Irina. Ou ça n’aurait pas du l’être mais au bout de cinq minutes la russe descendit de la voiture à son tour, négligeant les consignes de son amie. Elle n’avait pas besoin de recevoir des consignes d’une débutante de toute manière. Elle vérifia machinalement la présence de son arme même si elle savait très bien qu’elle était là, elle ne la quittait jamais, même quand elle dormait elle l’avait toujours à proximité. La russe avança à son tour dans l’épicerie dans la plus grand silence à la recherche de Mila. Elle ne vit personne mais remarqua alors la porte de ce qui devait être l’arrière boutique qui était. Evidemment, c’est là que Mila devait être et comme elle n’avait vu personne quitter l’épicerie, le braqueur devait y être aussi. Elle pesta intérieurement, elle était presque certaine que l’Egyptienne s’était jetée dans la gueule du loup sans problème. Irina hésita une fraction entre le fait de retourner à la voiture et celui de rester ici mais la deuxième option prit le dessus. Elle mettait ça sur le dos du manque d’action aussi. Elle s’ennuyait vraiment trop ces derniers temps. Elle se dirigea alors vers un étal qui contenait des boissons alcoolisés, en récupéra deux et se cacha derrière un rayon à partir duquel elle laissa volontairement échappé la bouteille. Elle voulait juste faire sortir le braqueur de son trou de l’arrière boutique. Si jamais il venait à quitter l’arrière boutique, elle ne doutait en aucun cas qu’elle pourrait avoir le dessus. C’est pour ça qu’elle laissa échapper la deuxième bouteille qui se brisa bruyamment comme la première. Il ne lui restait plus qu’à attendre en tendant l’oreille maintenant.


Je savais pas où m'arrêter et comme tu pouvais pas me dire parce que tu m'as encore abandonner EN tout cas, je le trouve moins pire uqe les autres que j'ai pu faire today

Mila était impulsive. Beaucoup trop. Sa mère, sa sœur, son beau-père, ses collègues… Tous le lui avaient reproché au moins une fois. Elle ne voyait pas ça comme un défaut et elle ne comprenait pas pourquoi tout le monde la mettait en garde comme ça. Enfin, avant ce soir quoi. L’arme braquée sur elle, juste en face de son nez, lui montrait à quel point ils avaient tous eu raison de la mettre en garde et à quel point elle avait eu tort de ne pas les écouter. En venant ici seule, son attendre de renfort et surtout sans s’assurer que les lieux étaient vides, elle avait fait abstraction de tout ce qu’on lui avait appris à l’école de police et elle avait commis une erreur de débutant. Elle valait mieux que ça. Mais elle s’ennuyait tellement qu’elle avait eu besoin d’action et qu’elle n’avait pas réfléchi avant de partir seule à l’aventure. Elle valait pourtant mieux que ça et si elle s’en sortait vivante, elle allait se prendre un sacré savon par son supérieur et surtout elle n’était pas prête de monter de grade. Enfin, ce n’était pas le problème pour l’instant. Elle pensa tout d’abord à Irina qu’elle avait laissée seule dans la voiture. Elle espérait que son amie n’avait pas bougé comme elle le lui avait demandé, elle n’avait pas besoin d’un cadavre d’innocent sur les bras. Elle espérait aussi, et surtout, que la russe avait appelé du renfort comme elle le lui avait également demandé. Elle ne pourrait jamais se sortir de cette situation toute seule.

La jeune femme jeta un coup d’œil à son arme posée à ses pieds puis un suivant à l’homme qui lui faisait face. Il était cagoulé bien évidemment. Et seul. C’était un bon point… Enfin après, il y avait de grandes chances pour qu’un coéquipier ne soit pas bien loin, mais pour le moment, il fallait qu’elle prenne ça compte et essaye de le tourner à son avantage. Il fallait qu’elle le fasse venir vers lui, elle était excellente en combat rapproché. L’égyptienne n’eut cependant pas le loisir de mettre son début de plan à exécution puisqu’un bruit de verre brisé attira leur attention à tous les deux. Ils détournèrent alors le regard vers la porte, quelqu’un était entré dans le magasin. Ce n’étaient sans doute pas des renforts, ils n’étaient pas aussi maladroits. Il s’agissait surement d’un civil, et donc d’un autre potentiel corps innocent… Ou alors c’était Irina, et Mila pria très fort pour qu’elle n’ait pas fait ça. L’homme s’engagea dans la boutique et Mila profita dans son absence pour récupérer son arme et le suivre. Elle le jugea quand même très stupide pour le coup, même si vu qu’il était seul il n’avait pas d’autre choix. Il ne pouvait être à deux endroits à la fois. L’égyptienne en profita donc pour se faufiler derrière un rayon. Elle espérait ainsi regagner la sortie et cette fois attendre les renforts. Mais avant, elle devait retrouver la personne qui était là. « Irina ?! » chuchota-t-elle en apercevant une jeune femme brune accroupie. Elle avait peu de chances de se tromper malheureusement. « Qu’est-ce que tu fais ? T’es inconsciente ou quoi ? Je t’avais dit de rester dans la voiture ! » demanda-t-elle tout en s’accroupissant à côté de son amie. « Je vais te faire sortir de là. » Oui, enfin, elle avait vite parlé puisque l’homme apparut une nouvelle fois juste en face d’elle. « Je vais devoir vous demander une nouvelle fois de poser votre arme. » dit-il tout en braquant une nouvelle fois la sienne sur elle. Voyant qu’elle ne s’exécutait pas, il la pointa alors sur Irina. « Faites-le ou je la tue. »

Irina n’arrivait pas à croire qu’elle venait de s’aventurer dans cette épicerie pour venir en aide à une pauvre fille qui n’était pas capable de faire un peu attention et qui se jetait droit dans la gueule du loup. Gosh, elle aurait tellement mieux fait de rester dans la voiture et à la limite d’appeler du renfort. Encore que, ce point n’aurait même pas été obligatoire, ça aurait fait les pieds à Mila de se retrouver seule dans sa merde comme ça. Mais soit, elle n’avait rien fait de tout ça et maintenant elle était là. Etant donné que le ou les braqueurs avaient l’air de s’être reclus dans l’arrière boutique, la seule option d’Irina tout de suite était de les faire sortir de leur trou. Une fois fait, ce ne serait plus qu’un jeu d’enfant pour elle. C’est pour ça qu’elle avait cassé les bouteilles comme ça, elle voulait juste attirer leur attention. Ils croiraient à une maladresse et ne se méfierait pas. Comme si quelqu’un pouvait vraiment être aussi maladroit. Enfin si, ça existait, Mila par exemple devait l’être mais Irina était juste a dessus de tout ça, elle valait beaucoup mieux. Accroupie derrière un rayon, Irina pouvait observer et surtout entendre ce qui se passait. Elle vit bientôt un homme s’engager dans la boutique et toute son attention se portait sur les déplacements qu’il faisait. Elle voulait le prendre par surprise avant qu’il ne la trouve. Ca n’avait aucun intérêt sinon. Malheureusement, il fallut qu’un élément extérieur vienne gâcher ses plans. Mila, bien sûr. « Irina ?! » La jeune femme pesta intérieurement et décida d’ignorer l’autre. Elle ne pouvait pas compter sur elle de toute manière. « Qu’est-ce que tu fais ? T’es inconsciente ou quoi ? Je t’avais dit de rester dans la voiture ! » « Mais je ne t’ai pas écouté. » murmura Irina pour toute réponse tandis que l’Egyptienne s’accroupissait à côté d’elle. « Je vais te faire sortir de là. » Gosh, elle était vraiment très drôle, elle. « Tu n’as même pas été capable de te sortir de là toi-même. » Irina lui adressa un regard moqueur. Ce fut assez pour que le braqueur sorte de son champ de vision. Pff, Mila venait de tout gâcher. Elle pouvait juste se fier au pas lourd de l’autre maintenant qui lui faisait dire qu’il n’était pas loin. Et là, il venait de marcher sur des bouts de verre. En toute logique, il allait donc… effectivement, il apparut bien dans son champ de vision, en face. Irina glissa sa main dans sa poche et garda la main fermement posé sur son arme. « Je vais devoir vous demander une nouvelle fois de poser votre arme. » Gosh, il se croyait impressionnant peut-être l’autre avec sa cagoule là mais ce n’était absolument pas le cas. Il braqua d’abord son arme sur Mila pour la faire écouter sûrement mais ce ne fut pas d’un grand effet. Se croyant intelligent, l’homme préféra alors la braquer sur Irina. « Faites-le ou je la tue. » Le sang de la russe ne fit qu’un tour. Il était assez près pour qu’elle lui donne un coup en un rien de temps sans qu’il ne comprenne ce qu’il lui arrive. De toute manière, il n’attendait aucune résistance de sa part, toute son attention était accaparée par Mila. La jeune femme lui se redressa donc brusquement et lui donna un coup dans le bas de ventre. Elle était rapide, il ne comprit même pas ce qu’il lui arrivait. Elle aurait dut viser plus bas, ça aurait été encore plus satisfaisant pour elle. Enfin soit, l’homme avait bien senti le coup (elle frappait juste en plus) et la russe en profita pour se glisser derrière lui et braqua son arme sur sa tempe. « Personne ne menace de me tuer comme ça en toute impunité. » souffla-t-elle alors à son oreille. « Alors écoute moi bien, c’est toi qui va lâcher ton arme gars. Tout de suite. Sinon… » Elle appuya son arme un peu plus fort contre sa tempe. Il n’en fallut pas plus pour que l’autre s’exécute. Il était tellement lâche. Il avait beau être plus grand qu'elle, il savait qu'il ne pourrait pas avoir le dessus. Irina lui lança un regard dédaigneux et lança un regard à Mila. « Fais ton job maintenant, arrête le. Et vite avant que je ne décide de le tuer. Oh, et ne me remercies pas surtout. »

Mila venait de trouver Irina et la sermonna pour ne pas l’avoir écouté. Elle ne pensait pas que son amie s’ennuyait au point de s’aventurer sur les lieux non sécurisés d’un braquage. « Mais je ne t’ai pas écouté. » Mila avait du mal à saisir pourquoi elle avait fait ça. Soit, ce n’était pas le moment de se poser ce genre de questions. Il y avait plus urgent, à savoir les sortir de là toutes les deux, saines et sauves. « Tu n’as même pas été capable de te sortir de là toi-même. » Elle jura que son amie se moquait d’elle. Elle était totalement inconsciente du danger ou quoi ? Elle allait lui demander des explications sur ce qu’il venait de se passer lorsque l’homme cagoulé apparut dans leur champ de vision. Comme tout à l’heure, il menaça l’égyptienne de son arme et lui demanda une nouvelle fois de la lâcher, ce qu’elle ne fit pas. Elle avait plus de chances de l’atteindre là que tout à l’heure où elle était de dos. Seulement, ceci n’eut que pur effet de l’énerver un peu plus et il braqua alors son arme sur Irina. Le sang de la blonde ne fit qu’un tour et elle braqua à son tour la sienne sur l’homme. Elle n’allait pas le laisser faire ça. Il fallait juste qu’elle trouve le moyen de se mettre entre son amie et lui. Enfin, elle n’eut même pas le temps de tenter quoi que ce soit.

Tout se passa très rapidement : Irina donna un coup au braqueur qui se retrouva bien vite maitrisé. Mila ne comprit ce qu’il s’était passé qu’en voyant Irina derrière l’homme, braquant une arme contre sa tempe. La russe murmura ensuite quelque chose à son oreille que l’égyptienne ne put saisir. De toute façon ce n’était pas vraiment important pour le moment. Elle était toujours en train de digérer le fait que son amie, chez qui elle ne soupçonnait aucun talent pour le combat et aucun gout pour ce genre de choses, ait réussi à prendre le dessus sur leur agresseur. Elle s’imaginait tout en tas de scénario : elle la voyait flic également, pourquoi pas sou couverture, ou agent du gouvernement, tueur à gages… Tout était possible en fait et elle avait vraiment hâte de lui poser toutes les questions qui lui passaient par la tête. Seulement, ce n’était pas vraiment le moment. « Alors écoute moi bien, c’est toi qui va lâcher ton arme gars. Tout de suite. Sinon… » Mila en resta bouche bée. Surtout que l’homme s’exécuta… Son amie n’était vraiment pas celle qu’elle croyait. Mais bon, l’important pour le moment était qu’elles étaient saines et sauves, l’homme était maitrisé. Il ne lui restait plus qu’à l’arrêter. « Fais ton job maintenant, arrête le. Et vite avant que je ne décide de le tuer. Oh, et ne me remercies pas surtout. » L’égyptienne hocha la tête et alla immédiatement menotter l’homme. Elle lança un regard noir à Irina et sortit sans un mot, emmenant le braqueur à l’arrière du véhicule. Elle attendit ensuite que la brune la rejoigne. Bien évidemment qu’elle allait la remercier… Aussi étonnant que cela puisse lui sembler, Irina l’avait sauvée et lui avait sauvé son travail. Elle n’avait pas réfléchi en s’aventurant dans cette épicerie seule et elle aurait très bien pu ne pas en sortir vivante. « Merci. » commença-t-elle tandis que la brune arrivait auprès d’elle. « Je ne savais pas que tu étais douée en combat rapproché et tout. Tu as fait preuve d’un grand sang-froid et j’en reste admirative. Et surtout tu m’as vraiment sauvé la mise. » Elle pouvait compter sur Irina, elle en avait à présent la preuve. Seulement, il lui manquait des explications, elle ne pouvait pas laisser passer ça. « Mais, tu comptes m’expliquer ? Qui es-tu ? Pourquoi tu avais une arme sur toi ? » Les jeunes femmes ordinaires ne se promenaient pas avec une arme planquée sous leurs vêtements.

Duuuh vraiment désolée pour ça !

Pour avoir braqué son arme sur elle comme ça et menacer de la tuer, l’homme aurait juste mérité de mourir. Elle avait déjà tué pour moins que ça. Mais comme il y avait Mila ici, Irina renonça à presser la détente de son revolver. A la place de ça, elle commanda à l’égyptienne de faire son boulot et de l’arrêter avant qu’elle ne change d’avis. Parce qu’elle pouvait tout à fait toujours changer d’avis en fait. Mila ne dut pas apprécier la manière dont Irina lui commanda de faire son travail d’ailleurs parce qu’après avoir menotté le braqueur, elle lui lança un regard noir avant de quitter les lieux. La russe soupira, elle avait dut être touché dans son amour propre mais c’était bien le cadet de ses soucis tout ça. L’Egyptienne quitta les lieux et Irina s’apprêta à faire la même chose après avoir lancé un dernier coup d’œil autour d’elle. En passant à côté de l’étal d’alcool, elle attrapa nonchalamment une bouteille de vodka et en but une gorgée avant de la reposer bien en place.

Finalement, elle quitta les lieux pour de bon et rejoignit Mila dans la voiture, reprenant la place qu’elle occupait encore tout à l’heure. « Merci. » La jeune femme pencha la tête avant de hausser les épaules. « Mais de rien, c’était un plaisir. » lâcha-t-elle un peu ironique. En tout cas, Mila pouvait se compter privilégier, ce n’était pas souvent qu’elle venait en aide aux gens comme ça (pour ne pas dire qu’elle le faisait jamais). En général, elle se tenait bien loin des ennuis des autres tant qu’elle s’en sortait bien. Mais elle n’avait pas pris grand-risque aujourd’hui, il y avait vraiment de chance que ça puisse tourner mal avec un lourdaud pareille. Une moue dégoûtée se dessina sur le visage de la jeune femme rien qu’à l’image de cet homme. « Je ne savais pas que tu étais douée en combat rapproché et tout. Tu as fait preuve d’un grand sang-froid et j’en reste admirative. Et surtout tu m’as vraiment sauvé la mise. » La jeune femme haussa les épaules. « Oui, mais j’ai du improvisé. T’as failli tout faire foirer. Tu parles trop tu sais. Et tu ne réfléchis pas assez non plus. » fit-elle alors remarquer. « Heureusement que tu n’as pas l’occasion d’intervenir sur des opérations dangereuses souvent. » Elle serait probablement morte depuis longtemps sinon, Mila n’aurait pas pu tenir aussi longtemps comme ça en s’en sortant. Elle espérait en tout cas que l’autre ne le prendrait pas mal, elle ne voulait pas être méchante (enfin pas spécialement), elle était juste réaliste sur ce point. « Mais, tu comptes m’expliquer ? Qui es-tu ? Pourquoi tu avais une arme sur toi ? » Irina poussa un soupir agacé. « T’expliquer quoi hein Mila ? Tu sais déjà qui je suis, c'est ridicule. » Et puis, ce n’était pas parce qu’elle avait sauvé la vie de Mila qu’elle était pour autant décidé à trop lui en dire. Elle ne se leurrait pas, elle savait que ça ne passerait pas. « Et on est aux Etats-Unis ici, je ne vois pas pourquoi tu t’étonnes de trouver des gens avec des armes sur eux franchement. »

Mila attendit qu’Irina revienne pour la remercier. N’empêche, elle n’avait pas vraiment apprécié ce qu’il s’était passé même si elle lui était bien évidemment reconnaissante de lui avoir sauvé la vie. Sans elle, elle serait morte ou au moins virée. Et là, comme l’homme était menotté et enfermé à l’arrière de sa voiture – heureusement qu’elle l’avait prise tiens – elle allait surement recevoir des félicitations par ses supérieurs et ce serait surement un bon tremplin pour sa carrière. « Mais de rien, c’était un plaisir. » Le ton qu’Irina pris la refroidit quand même beaucoup. Elle l’intriguait quand même beaucoup. Néanmoins, elle passa et continua à la remercier en insistant sur le fait qu’elle lui était extrêmement reconnaissante. « Oui, mais j’ai du improvisé. T’as failli tout faire foirer. Tu parles trop tu sais. Et tu ne réfléchis pas assez non plus. » Bon, elle était dure quand même. Qui était-elle pour lui dire ce genre de choses et la juger comme ça ? Elle ne le prit cependant pas forcément mal puisqu’elle avait entièrement raison, et elle acceptait volontiers les critiques, mais quand même, elle n’était pas obligée d’utiliser un ton si désobligeant. « Heureusement que tu n’as pas l’occasion d’intervenir sur des opérations dangereuses souvent. » Ok elle allait peut-être un peu trop loin là. Mila s’installa dans la voiture, au volant, puis claqua la porte pour exprimer son mécontentement. « Bah qui sait, je ne suis peut-être bonne qu’à mettre des pv. » Elle démarra ensuite et demanda des explications à Irina sur ce qu’il venait de se passer. « T’expliquer quoi hein Mila ? Tu sais déjà qui je suis, c'est ridicule. » Elle en doutait fortement mais bon, autant la laisser finir son explication. « Et on est aux Etats-Unis ici, je ne vois pas pourquoi tu t’étonnes de trouver des gens avec des armes sur eux franchement. » Elle n’allait pas prendre la peine de répondre. Ça ne servait à rien puisque la russe ne semblait pas être prête à faire des efforts. Elle sentait quand même qu’elle ne lui disait pas tout. Enfin… Elles n’échangèrent plus un mot jusqu’à ce que l’égyptienne pose la brune devant chez elle. Après quoi, elle emmena son braqueur au commissariat, bien décidée à prendre tous les mérites de cette arrestation.

FIN