ashton & charles ❝ wonder wheel ❞

Où est-ce qu’il avait bien pu mettre ce fichu papier ? Si jamais il ne le retrouvait pas il pouvait être certain de se faire étriper par sa mère qui en avait besoin pour une raison qui, au final, lui échappait totalement. Il avait l’esprit ailleurs, tellement ailleurs qu’il aurait pu oublier sa tête que ça ne l’aurait pas surpris. Entre son futur départ le mois prochain, sa relation avec Omisha qui dépérissait, la crainte de quitter Ashton et le fait que son frère se trouvait déjà au beau milieu de l’action, Charles ne savait plus à quoi penser ni même où donner de la tête. L’écossais tourna sur lui-même pour faire le tour de son bureau, mais ça ne l’aida pas plus à se rappeler de l’endroit où il avait pu mettre ce papier si bien qu’il poussa un long soupire d’exaspération en laissant tomber sa tête en arrière. « Sutherland ! ». L’intéressé se tint à nouveau droit et posa les yeux sur le Général qui le regardait avec sévérité, de quoi lui donner l’impression d’avoir fait une erreur alors qu’il savait qu’il n’avait rien fait hormis lui parler de sa proposition à laquelle il n’avait pas eu d’autre réponse qu’un « dehors ».

Le jeune homme fronça les sourcils en se demandant ce qui pouvait bien l’attendre cette fois-ci. Le silence ayant bien vite pris place entre les deux hommes, son supérieur jugea qu’il était temps de parler, ce que Charles devina aux traits du visage de ce dernier qui se détendirent. « Dans mon bureau ! ». Oui, enfin sauf sa voix. L’infirmier préféra ne pas dire un seul mot et emboita le pas du Général jusqu’au bureau de ce dernier et resta debout devant l’imposant meuble, les mains croisées dans son dos tandis que l’homme prenait place sur son fauteuil. « Vous êtes doués avec la paperasse ? ». Charles haussa un sourcil. Il n’était pas sûr de devoir répondre ou non, pas plus qu’il ne devinait la raison de cette question ce qui semblait amuser son supérieur. « Considérons que oui … vous allez en avoir à me rendre pour dans deux jours si vous tenez toujours à votre petit marché. ». La bouche du major s’ouvrit, mais se referma aussitôt lorsque le Général lança sur le bureau le dossier qu’il ne tarda pas à attraper. Charles ne s’éternisa pas sur la base.

A peine eut-il ses papiers qui étaient sa délivrance que déjà il rentrait chez lui afin de les remplir tout en réfléchissant au moyen de l’annoncer à Omisha, mais également à Ashton. Pour cette dernière, l’idée lui vint comme dans un éclair de génie – ou pas – et afin de s’assurer que tout serait prêt, il laissa un simple mot à la jeune femme et quitta sa maison pour rejoindre le parc d’attractions pour négocier avec le propriétaire des lieux. La nuit ne tarda pas à tomber et pourtant le jeune homme ne s’arrêta pas dans sa mission bien que tout autour de lui soit éteint. En réalité, il ne prit conscience du temps écoulé que lorsqu’il se risqua à jeter un œil sur sa montre, lampe torche à la main. « Charles ? ». Le jeune homme leva la tête et pourtant il ne parvenait pas à apercevoir Ashton, juste à l’entendre. Abandonnant ce qu’il était en train de faire – soit réviser depuis deux bonnes heures le fonctionnement de chaque manette et bouton de la grande roue – il trottina jusqu’à l’entrée du parc, un large sourire prenant place sur ses lèvres en voyant la jeune femme et en sachant qu’il resterait d’aussi bonne humeur encore longtemps.

« Salut … », dit-il en se décalant afin d’ouvrir le portail et de permettre ainsi à Ashton d’entrer. « Je te rassure il n’y a rien d’illégale … j’ai loué les lieux, enfin en quelque sorte. ». Charles fit la moue n’étant pas persuadé que le terme de location convenait réellement alors qu’il empruntait plus l’une des attractions qu’autre chose, mais tant pis. « Suis-moi et aucune question. ». De toute manière l’écossais ne lui en laissa pas le temps. Une main dans son dos, il guida la texane jusqu’à la destination souhaité en se guidant à l’aide de la lampe torche qu’il avait toujours à la main et s’arrêta une fois devant la grande roue pour faire face à Ashton en lui faisant signe d’attendre quelques instants tandis qu’il entrait dans la cabine à la recherche du bon bouton qui une fois trouvé fut activé et mit en marche le manège. « Tadaaam ! ». Conscient d’avoir l’air d’un véritable gamin, Charles ne reprit pas son sérieux pour autant, son large sourire toujours aux lèvres. « D’accord, ça vaut peut-être pas un tour de magie, mais il me fallait quelque chose de spécial pour une nouvelle … bah spéciale. ».

Il était tout excité, bien plus qu’il n’avait jamais pu l’être jusqu’à aujourd’hui ou tout du moins c’était l’impression qu’il avait. Sa journée avait débuté de la même manière que toutes les autres depuis quelques mois et même s’il ne disait plus rien, son futur départ continuait de hanter son esprit tous les jours sans qu’il soit capable de penser à autre chose. Le seul moyen qu’il avait trouvé de se changer les idées pendant un court laps de temps était de passer du temps avec Ashton et de l’aider de son mieux avec ses enfants. Quant à sa relation avec Omisha … elle s’empirait de jour en jour au point que l’écossais avait quasiment baissé les bras quant à lui faire entendre raison. Pourtant, c’était avant tout pour elle qu’il avait commencé à chercher un moyen de ne pas partir, parce qu’il savait que l’adolescente avait déjà trop perdu pour risquer de le perdre à son tour. Elle était sa famille et même si leur relation actuelle le rendait malade, il préférait ne rien dire et continuer de trouver un moyen de s’en sortir, ce qui était le cas ce soir.

Ashton allait être la première à l’apprendre parce qu’il y tenait, mais aussi parce qu’il avait été incapable de trouver sa petite protégée qui était probablement avec Jamie. Il voulait qu’elle sache, qu’elle puisse également cesser d’y penser et savoir qu’il comptait bien être d’autant plus présent pour elle et les jumeaux. Ainsi, son sourire ne se délogea pas de ses lèvres lorsqu’il l’amena en direction de la grande roue et Charles était véritablement comme un enfant, d’autant plus lorsqu’il mit en marche la roue, plus fier de lui que jamais. Son regard alla se posa brièvement sur la roue et dévia quasiment aussitôt vers la texane qu’il avait vite fait de rejoindre. « Une nouvelle, quelle nouvelle ? ». L’infirmier lui fit signe d’attendre un petit peu et passa derrière elle pour la faire avancer vers la roue. « Monte, je te le dirais une fois à l’intérieur. ». Sur ces mots, il retourna rapidement dans la cabine et chercha cette petite télécommande dont le propriétaire de la roue lui avait parlé et une fois cette dernière dans sa main, il s’empressa de rejoindre Ashton et activa l’un des boutons qui leur permis de monter et l’arrêta une fois tout en haut de sorte qu’ils pouvaient apercevoir toutes les lumières de New York sans le moindre mal.

« Très bien … ». Charles se tourna afin de pouvoir croiser le regard de la texane et tenta de trouver la bonne façon de lui annoncer la nouvelle en douceur, déjà qu’il n’était pas spécialement à l’aise en hauteur, si jamais dans sa joie Ashton faisait tout bouger il était probable qu’il fasse une crise cardiaque. « Alors … hm … j’ai eu un bref entrevu avec mon supérieur aujourd’hui et … dès la semaine prochaine je reprends mes études en traumatologie. ». Un nouveau sourire étira largement ses lèvres tandis qu’il s’efforçait tout de même de faire un peu plus taire sa propre excitation. « J’ai le statut de réserviste … je reste à New York et pour un bon moment. ». L’écossais la jaugea du regard dans l’espoir de deviner la réaction d’Ashton, mais il en fut incapable et il se contenta simplement de sourire plus que jamais, son regard ancré dans celui de la texane.

C'en était fini de la crainte de partir. Les cauchemars allaient se dissiper petit à petit de son esprit - tout du moins il l'espérait sincèrement - et en plus de pouvoir dormir un peu plus correctement, si on oubliait ses futurs gardes, Charles allait être plus détendu que jamais. Il espérait vraiment que cette bonne nouvelle annoncée à Omisha allait leur permettre de faire en sorte que leur relation si précieuse retrouve un tant soit peu de normalité et l'écossais comptait tout faire pour qu'elle lui pardonne. La jeune fille comptait énormément pour lui et les tensions actuelles entre eux lui minaient le moral bien plus que ce qu'il pouvait le laisser voir. Néanmoins, ce soir il devait se focaliser sur lui et Ashton, sur le fait de lui annoncer la nouvelle d'une façon quelque peu étrange. Il fallait croire que Charles était incapable de faire les choses normalement avec la texane, à croire qu'il avait toujours besoin de l'impressionner ou de voir ses yeux briller, ce qui n'était pas faux d'ailleurs. L'idée de la roue lui était venue d'un coup et l'écossais n'avait même pas cherché à comprendre pourquoi il y avait pensé, il avait tout bonnement foncé tête baissée et il était plutôt ravi de l'effet qu'eut sa surprise sur la jeune femme.

Pour elle, il était même capable d'aller au-delà de ses peurs, au-delà de son vertige et autant dire que ce n'était pas rien. La nouvelle annoncée, lorsqu'il vit le sourire d'Ashton s'élargir, il ne put s'empêcher de faire de même tout en sentant l'excitation le rendre plus gaie que jamais. Charles avait envie de crier sa joie sur tous les toits, dire à qui voulait bien l'entendre qu'il ne partait pas et que finalement la vie était belle, mais il resta silencieux, son regard ancré dans celui de la belle rousse face à lui. « Putain, c'est génial ! ». Le jeune homme secoua la tête d'avant en arrière pour approuver les paroles d'Ashton. C'était même plus que génial, mais il ne parvenait pas à mettre les mots sur les diverses émotions qui se bousculaient en lui. Il y avait de la joie, du soulagement et bien d'autres sentiments qui le rendait plus détendu et euphorique que jamais. Ses yeux suivirent les mouvements d'Ashton et sur le coup il sentit sa peur du vide et de la hauteur lui retourner l'estomac, mais lorsqu'elle se jeta à son cou tout disparu d'un coup et le jeune homme profita de ce bref rapprochement entre eux au maximum. « Qu'est-ce qu'ils ont dit ? Comment… putain, wow ! ». Pouffant à l'entendre rire et à la voir aussi heureuse, Charles tâcha tout de même de remettre ses idées en place afin de lui répondre même si, à vrai dire, il ne voyait pas réellement ce qu'il y avait à dire tant l'entrevu avait été bref.

« A la base j'ai eu le droit à un "dehors" et je ne sais pas ce qui les a poussé à revoir ma demande, mais ce matin le Général m'a donné tout un tas de paperasse à remplir. ». D'ailleurs, Charles avait mis un bon moment à comprendre pourquoi son supérieur lui avait demandé s'il était doué avec la paperasse et maintenant qu'il savait il se sentait bien idiot d'avoir été aussi incompréhensif plus tôt dans la journée. « Tu peux être rassurée maintenant, tu ne seras définitivement plus toute seule pour les missions catastrophes avec les jumeaux, pas même à trois heures du matin même si je ne suis pas sûr d'être très doué avec une couche à une heure pareille. ». Charles fit la moue. En réalité, il doutait surtout d'être doué avec une couche tout court, mais jusqu'à présent il n'y avait pas eu de véritable incident, que ça soit avec Wyatt ou avec Rose. Mais si depuis le début il craignait de ne pas être capable d'aider Ashton à gérer ses enfants, le jeune homme était plus qu'heureux à l'idée de pouvoir continuer de la soutenir du mieux qu'il le pouvait, d'être près d'elle, d'être près de ses enfants et d'être auprès de Misha - même s'il devait d'abord lui annoncer la nouvelle.

C’était fini, bien fini et ce pour plusieurs années et le terme « soulagé » lui paraissait même trop faible pour exprimer ce qu’il ressentait. Il était heureux. S’éviter de partir lui permettait probablement de ne pas empirer son cas et ce n’était pas plus mal. L’écossais allait pouvoir veiller sur les personnes qui comptaient pour lui. Il n’allait pas être forcé de s’éloigner d’Omisha et il allait enfin pouvoir tenter de se rattraper auprès de l’égyptienne, du moins bien plus convenablement qu’auparavant. Charles allait pouvoir épauler Ashton bien plus qu’il n’avait pu le faire ces derniers temps. Il n’abandonnait personne et allait reprendre des cours qui l’avaient passionné avant qu’il ne fasse passer l’armée avant tout. Il savait que cette nouvelle n’allait pas rassurer que lui et la jeune femme à ses côtés. La plupart de ses proches craignaient chacun de ses départs, ce qui était parfaitement normal, mais à présent qu’il avait comme devoir de terminer ses études avant d’intégrer une bonne fois pour toute l’armée, l’infirmier avait plusieurs années devant lui, plusieurs années pour se refaire et faire ce qu’il avait à faire. « Je peux t'aider pour la paperasse, avec l'Awesome j'ai eu de quoi me faire la main. ». Charles opina du chef, un sourire aux lèvres. Toute aide pour la paperasse était acceptée.

Il savait parfaitement s’en sortir vu ce qu’il avait parfois à remplir au Lenox Hill mais ce n’était pas pour autant que c’était une chose qu’il appréciait. Il se perdait bien vite dans tous les papiers qu’il devait remplir ou fournir pour des raisons parfois floues et bien souvent l’écossais finissait par mettre ça de côté alors que finir d’un coup était une bien meilleure idée. Être à deux pour le faire irait sans doute plus vite et ce surtout si Ashton en avait autant l’habitude. « Je t'apprendrais, t'en fais pas. ». Charles força son air rassuré en soufflant et s’efforçant de détendre ses épaules avant de relever la tête vers elle, son large sourire aux lèvres. Changer des couches même à pas d’heure ne devait pas être si terrible que ça, après tout il y arrivait en journée alors pourquoi pas en pleine nuit ? « Mais tu sais, c'est pas tellement pour les enfants que je voulais que tu restes... Plutôt... pour Misha... et moi. ». Fronçant légèrement ses sourcils, il pencha sa tête sur le côté en l’écoutant. Ses paroles le touchaient … bien plus que ce qu’il pouvait montrer en ayant simplement son regard posé sur elle. Charles n’oubliait pas Omisha – à vrai dire il pensait très régulièrement à leur relation qui dépérissait – mais savoir qu’Ashton voulait qu’il reste pour elle lui faisait quelque chose, il ne pouvait pas le nier. « Et puis, avec tout ce qu'il se passe en ce moment au Moyen-Orient, avec ce film islamophobe... Te savoir sous la bannière américaine là-bas était vraiment pas rassurant. ».

Ce n’était pas faux bien qu’il ne se soit pas plus intéressé que ça à cette histoire ayant déjà assez à faire avec sa propre vie. Pourtant, il en avait entendu parler mais n’avait pas cherché à comprendre ce qui pouvait se passer dans la tête de toutes ces personnes, c’était à croire qu’il fallait trouver un moyen de nourrir cette haine entre ces deux camps. Silencieux, Charles ancra son regard dans celui d’Ashton et posa sa main sur la joue de la jeune femme la caressant doucement de son pouce. Il resta ainsi quelques instants sans rien ajouter, se pencha lentement vers elle afin de déposer un baiser sur son front et lui adressa un nouveau sourire. « I'm not going anywhere. ». Plus maintenant en tout cas. Charles n’était pas certain de vraiment réaliser, peut-être qu’une fois la date de son départ passée il comprendrait une bonne fois pour toute qu’il n’était pas prêt de quitter le sol américain pour l’armée. « Je te proposerais bien de fêter ça mais … la dernière fois que toi et moi on a touché à l’alcool on a eu le droit à un gros trou noir. ». L’écossais grimaça légèrement à cette pensée et se reprit aussitôt, un sourire de nouveau au coin de ses lèvres, la main toujours sur la joue de la texane. « Enfin je crois avoir une bonne bouteille de champagne à la maison … si ça te tente ça ne devrait pas être trop dangereux. ». Il était fier de l’effet de sa petite surprise toutefois son vertige commençait à le gagner de plus en plus même si jusqu’à présent il parvenait parfaitement à le cacher, alors avoir les pieds à nouveau sur le sol il ne le refusait pas.

Voilà par ta faute à chaque fois que je mets qu'il sourit je pense à c'te fichue photo

Loin d’être habitué aux trous noirs dus à un excès d’alcool, il ne cessait d’être hanté par cette fameuse soirée que tous les deux avaient passée mais dont ils ne gardaient pas le moindre souvenir. Lorsqu’il avait un peu de temps à lui – ce qui n’allait plus être le cas très longtemps – le jeune homme s’efforçait d’y réfléchir et de fouiller dans sa mémoire pour trouver un quelconque indice qui l’aiderait, mais c’était le néant à chaque fois. Même s’il se sentait exaspéré à chaque fois qu’il se risquait à y penser il le faisait tout de même, bien trop curieux et inquiet de ce qu’ils avaient pu faire ou ne pas faire. Charles désirait savoir afin de faire taire une bonne fois pour toute cette inquiétude qui le rongeait par moment. Sans se l’expliquer il avait cette sensation qu’une chose importante s’était produite mais cette dernière continuait de lui échapper à son plus grand agacement. « Oh oui, cette nuit-là... ». En parler à nouveau n’était peut-être pas très malin de sa part d’autant plus qu’ils s’étaient plus ou moins promis de pas revenir sur le sujet, toutefois ce fut plus fort que lui.

L’écossais se souvenait de la gêne qui les avait envahi tous les deux le lendemain matin – ou midi, il ne se souvenait pas vraiment de l’heure – et s’il continuait d’en parler ce soir il savait pertinemment qu’ils allaient à nouveau la ressentir. Pourtant, au risque de revivre la même expérience, Charles avait réellement envie de fêter l’évènement avec la texane, ne serait-ce que pour donner plus de réalité à ce qu’il avait appris dans la journée et pour se persuader que ce n’était pas qu’un rêve qu’il était en train de faire. Le jeune homme aurait tout aussi bien pu se pincer pour en avoir la certitude, mais en réalité il avait véritablement envie de passer un bon moment avec Ashton – et seulement avec cette dernière – et tous les prétextes lui semblaient être bons pour rentrer chez eux – puisque c’était bien le cas – de savourer pleinement la nouvelle et surtout d’avoir enfin les pieds à terre plutôt que de rester percher là-haut plus longtemps. « Allons-y pour le champagne, et puis de toute façon, qu'est-ce qui pourrait arriver ? Je n'ai plus à aller au boulot alors... Si tu t'occupes des petits, je pourrais me remettre tranquillement demain matin. ». Souriant à nouveau, Charles préféra ne même pas penser à ce qui pouvait risquer d’arriver et se concentra plutôt sur l’idée de devoir s’occuper seul de Wyatt et Rose. Visiblement, Ashton avait de plus en plus confiance en lui concernant ses enfants tandis que lui avait surtout peur de faire quelque chose de travers avec eux.

La télécommande de nouveau en main, l’écossais ne perdit pas de temps pour l’activer et faire en sorte de redescendre. « En tout cas... Tu m'as encore impressionnée. Cette grande roue, c'est... J'en reviens toujours pas ! ». Fier de l’entendre dire une telle chose, l’ex infirmier lui adressa un large sourire parfaitement idiot avant de se relever afin de descendre pour ensuite tendre sa main en direction de la jeune femme et l’aider à en faire de même. « Je me suis dit qu’on serait vraiment tranquille en hauteur … ». Et il voulait l’impressionné, c’était indéniable … après tout il avait tout de même surpassé son vertige rien que pour elle et ce même s’il n’en avait rien dit. Une fois la roue éteinte et le local fermé à clé – ce qu’il vérifia deux fois juste au cas où – Charles entraîna la rouquine en direction de leur maison, ce qu’il adorait se répéter dans sa tête, puis une fois à l’intérieur ce fut directement vers la cuisine qu’il se dirigea. « Je viens d’y penser mais … je peux aussi en profiter pour te faire enfin une cuisine digne de ce nom et de mes origines … depuis le temps que j’en parle. ». Pour sa défense il avait manqué de temps, mais ce soir il n’avait pas la moindre excuse d’autant plus qu’ils n’étaient que tous les deux puisque Logan avait accepté – une fois de plus – de garder les jumeaux pour les laisser tranquille. Regard posé sur Ashton, l’écossais pris place derrière le plan de travail sans ajouter le moindre mot, attendant juste sagement sa réponse.

« Oui, c'est sûr, personne ne peut venir nous chercher en haut d'une grande roue. ». Son sourire se fit d’autant plus large à cette remarque. C’était exactement ce qu’il avait cherché, le fait que personne ne vienne les déranger alors qu’ils étaient tous les deux – ce qui n’était pas très rare depuis qu’ils vivaient sous le même toit, mais ceci dit il y avait toujours Wyatt & Rose et donc bien moins de tranquillité. Là, Charles avait tenu à ce que tout soit un tant soit peu parfait pour cette nouvelle qui l’était tout autant – ainsi qu’Ashton, mais il se passait bien de le dire pour l’instant. Elle était la première qu’il mettait au courant et celle pour qui il avait ressenti la nécessité de l’impressionner une nouvelle fois en sachant pertinemment qu’Omisha n’avait besoin que de l’entendre prononcer les bons mots pour être joyeuse. Bref, une fois redescendu de la roue et après qu’il se soit assuré que tout soit en ordre, les deux jeunes gens n’avaient pas tardé à retrouver la chaleur réconfortante de leur maison – ou manoir selon le point de vue – où tous les deux vivaient tandis que l’Écossais sentait son ventre commencer à gargouiller signe que la faim le gagnait.

« Oui, depuis le temps que j'attends ! Je commençais à croire que tu m'avais fait de la publicité mensongère. ». Le jeune homme ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel en étant malgré tout amusé. Lui faire de la publicité mensongère ? Jamais ! Néanmoins il se souvenait tout de même lui avoir signalé qu’il ne serait pas aussi doué que Gianni – le propriétaire du restaurant où il l’avait emmené – ou même que sa grand-mère bien que pour cette dernière Ashton risquait de ne pas pouvoir juger avant de s’être rendue en Italie, pays où le jeune homme comptait bien l’amener. « Bah voyons … mais je te préviens encore une fois, ça ne sera pas aussi bon que la dernière fois et attends de voir ce que fait ma grand-mère quand tu la rencontrera, je doute que tu ais envie de rentrer à New York. ». Bien sûr il plaisantait, rien que la barrière linguistique pouvait lui donner rapidement envie de rentrer chez elle, mais peu importait. « Je crois vraiment que Logan essaie de me voler mes bébés... ».

Le regard du jeune homme quitta la Texane pour aller se poser sur la note qu’elle tenait entre ses doigts et lui montrait sans pouvoir s’empêcher de pouffer. À vrai dire, lui voyait la jumelle d’Ashton comme une sauveuse depuis quelques temps. La jeune femme lui permettait bien souvent de mettre ses plans à exécution et d’avoir du temps rien qu’avec sa sœur ce que Logan avait deviné comme presque nécessaire pour Charles – ce qui était troublant, mais là non plus il ne disait rien. « Bon ! T'as besoin d'aide ? ». Se donnant l’air de réfléchir alors qu’il savait pertinemment ce qu’il avait à faire ou non dans cette cuisine, un petit sourire finit par prendre place au coin de ses lèvres juste avant qu’il n’opine du chef. « Tu peux déjà commencer par me dire ce que tu voudrais que je fasses … les pâtes c’est bien mais connaître l’accompagnement c’est mieux. ». Dans cette cuisine il avait tout pour faire un bon repas même si jusqu’à présent il n’y passait pas un temps fou à cause de son emploi du temps. Toutefois, l’Écossais savait où chaque ingrédient se trouvait comme il savait qu’il pouvait presque tout faire à Ashton comme sauce du moment qu’elle le mettait sur la piste.

Faire la cuisine, il avait l’impression que ça remontait à une éternité et quelque part ce n’était pas faux. Omisha avait toujours eu plus de temps que lui pour ça et étant donné que l’adolescente s’en sortait merveilleusement bien l’Écossais s’était beaucoup reposé sur elle ces derniers temps et ce même si les tensions étaient palpables entre eux depuis qu’elle avait appris qu’il devait repartir, même si ce temps était à présent révolu. Toutefois, il avait fait une promesse et puisqu’il se considérait comme un homme de parole, il comptait bien cuisiner au moins une fois pour Ashton – si ce n’était pas plus étant donné qu’ils vivaient désormais sous le même toit – et lui prouver qu’il n’était pas aussi doué que ce que l’on pouvait bien dire de lui. Il avait certes appris avec une professionnelle de la cuisine italienne, du moins à ses yeux, mais ce n’était pas une raison pour faire de lui un petit chef – même s’il fallait avouer que Charles avait cette grande habitude de se dévaloriser assez régulièrement. « C'est ce que font toutes les grands-mères, non ? Elles nous engrossent jusqu'à ce qu'on soit trop lourds pour pouvoir reprendre l'avion. ». Laissant échapper un rire, le jeune homme opina du chef, parfaitement d’accord avec les propos de la Texane.

Sa grand-mère était l’exemple même de ce qu’elle venait de dire. Elle aimait bien trop sa famille pour que ces derniers ne restent que quelques jours en Italie si bien qu’ils avaient tous l’impression qu’elle les forçait à manger des jours entiers pour les garder près d’elle. Pour Charles ce n’était pas réellement un problème et s’il s’était écouté il serait probablement resté vivre en Italie, mais il avait d’autres responsabilités qui le forçaient à rester à New York, mais un jour peut-être … « Eh, je te rappelle que tu parles à quelqu'un qui préfère aller acheter un McDo plutôt que de se faire à manger, et dont la soeur lui a interdit l'accès à la cuisine en la qualifiant de danger culinaire ! Demande à une oie de réparer un moteur & elle y arrivera mieux que moi dans une cuisine. ». Cette fois, l’ex infirmier éclata d’un rire franc. Il était vrai qu’il avait oublié ce petit détail dont Logan lui avait déjà fait part une fois pour le forcer à interdire l’accès de la cuisine à Ashton bien que lui-même n’avait pas encore eu de preuves qu’elle soit réellement une catastrophe à ce point. « Tu saurais faire un mix de légumes avec tes pâtes ? ». Arquant un sourcil, il chercha brièvement ce dont elle pouvait parler avant d’opiner du chef. Les pâtes aux légumes étaient, à ses yeux, ce qu’il y avait de plus simple à faire, tout du moins lorsque tous les ingrédients se trouvaient dans la cuisine, ce qui a priori était le cas ce soir.

Ne tardant pas à lui tourner le dos, le jeune homme se dirigea à divers endroits de la cuisine, posa tous les ingrédients qu’il récupérait sur le plan de travail devant Ashton et il reprit sa place que lorsqu’il fut certains d’avoir tout – ingrédients comme ustensiles. « Où est-ce que tu as appris à cuisiner, toi, de toute façon ? Ta grand-mère ? ». Son regard fit tout de même rapidement le tour de ce qu’il y avait devant lui avant qu’il ne lève les yeux vers la jeune femme et lui adresse un léger sourire. « En Italie, oui. Quelques-uns de mes cousins et moi avons toujours adoré la regarder cuisiner et un jour elle a pris la décision de nous apprendre … qu’on soit des catastrophes ou non. ». À comprendre par là qu’il comptait la forcer à participer qu’elle soit en danger ou pas. Charles repoussa les légumes ainsi que la planche à découper vers elle puis fit le tour du plan de travail pour se mettre derrière elle. « Maintenant, tu vas apprendre à un ton tour. ». Sur ces mots, il attrapa l’un des poivrons devant eux puis le couteau qu’il tendit à Ashton, un léger sourire aux lèvres. « Pas de panique, je vais te guider. ». Doucement, il prit la main de la jeune femme qui tenait le couteau et s’approcha de sorte à pouvoir guider son geste pour couper parfaitement le légume devant eux même si ce geste pouvait sembler très simple.