Après sa journée de travail, Ziggy attrapa son sac et fila directement hors de la boutique pour rejoindre l’appartement de Lisa. Il aimait New York pour ça, pour la facilité qu’il y avait à rencontrer des personnes un peu partout, le blond avait rencontré Lisa dans ce café près de la boutique de skate où il bossait, au premier abord, il n’avait pas fait attention à grand-chose, puis au fur et à mesure, il avait connu son prénom et ça avait fini par plusieurs heures à discuter au comptoir.
Dire que Ziggy était sociable était un faible mot, s’il en avait la possibilité, il parlerait à tout le monde, tout le temps. Il avait cette facilité à s’adapter aux gens, à trouver des sujets de conversation et à ne jamais laisser de blanc. Un pro de la papote.

Il avançait sur le trottoir, les deux pieds accrochés à son skate, regardant constamment autour de lui pour ne pas louper l’immeuble où il avait rendez-vous, immeuble qu’il trouva sans difficulté quelques minutes plus tard. Il descendit de sa planche et gravit l’escalier qui menait au numéro vingt.
Le blond toqua à la porte qui s’ouvrit peu de temps après. « Hello ! ». Après que son amie l’ait invité à entrer, il posa son skate et son skate dans un coin et commença à faire le tour du salon. « Ton appart’ est cool. » Il se retourna vers elle, un grand sourire sur le visage. Ziggy prit la direction du canapé où il s’y assit lourdement « Désolé, je voulais amener un truc à boire ou à manger, mais j’ai oublié de m’arrêter en chemin. » J’étais bien trop pressé de jouer la princesse devant l’objectif pensa-t-il alors.

En tournant la tête, il finit par remarqué le piano qui trônait dans le coin de la pièce, se levant d’un bond, il rajouta en même temps « Ooh tu joues du piano, tu me l’avais pas dit ça. » Il se précipita vers l’instrument. A savoir, les bonnes manières et Ziggy, ça doit atteindre surement cent cinquante. Le blond s’assit et passa ses mains sur les touches, jouant alors vaguement ‘au clair de la lune ‘. « Autant la batterie je suis un chef, mais le piano j’ai jamais réussi, je tapais trop fort sur les touches parait-il ».

Aujourd’hui, Lisa avait passé la journée entière à la maison. Aussi étrange que celui puisse paraître, il arrivait parfois à son patron tyrannique de lui offrir une journée de congés par-ci par-là. Mais étant donné que Lisa n’était pas ce qu’on pourrait qualifier de « fille normale », elle n’aimait pas particulièrement ça. En effet, le contact avec ses clients du matin, les histoires de ces retraités accoudés au comptoir avec leur journal, les aller et venu incessants sous son nez, et même les moments de calme, tout lui manquait. Le fait qu’elle soit sous les ordres d’un horrible patron ne suffisait donc pas à lui faire détester son métier, bien au contraire. Lisa s’était donc évertuée à tuer le temps toute la journée. Elle avait joué du piano, avait trié quelques photos qu’elle entreposait bien consciencieusement dans sa chambre, et puis elle était sortie armée comme à son habitude de son cher appareil photo. Elle s’était baladée un peu au hasard, et avait fini par tomber sur une boutique dont elle avait déjà entendu parler. Une boutique de skate dans laquelle un de ses clients les plus fidèles mais aussi les plus dévergondés travaillait. C’est donc en arborant un large sourire que Lisa pénétra dans l’établissement, et discuta pendant de longues minutes avec Ziggy. La voyant avec son appareil autour du coup, le jeune homme s’était empressé de lui poser tout un tas de questions, et il avait fini par la convaincre de le prendre en photo. L’idée était amusante, et bien loin des photos que Lisa avait l’habitude de faire. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle avait accepté son offre. Avec lui, elle était sûre de passer un bon moment, et de rire comme elle ne le ferait certainement pas si elle restait seule.

Le rendez-vous avait donc été donné chez elle, en fin de journée et c’est avec son air malicieux caractéristique que Lisa vint ouvrir à son ami. Elle le salua et le fit entrer, puis elle l’observa un moment. Ziggy faisait le tour du propriétaire et en conclut même que son appartement était « cool ». Bien. Ceci dit, même si ça n’avait pas été le cas, il convenait parfaitement à Lisa et elle ne le changerait pour rien au monde. « Désolé, je voulais amener un truc à boire ou à manger, mais j’ai oublié de m’arrêter en chemin. » La jeune femme leva les yeux au ciel, à peine surprise par l’aveu de Ziggy. Comme si elle était résignée, elle se contenta de répondre d’un ton amusé : « Tu crains… »

Ne tenant visiblement pas en place, le jeune homme se précipita vers le piano. Et quelques secondes plus tard, Lisa put entendre ce qu’elle traduisit comme des bribes de « Au clair de la lune »… façon Ziggy. Amusée, elle s’approcha de lui avec un grand sourire. « Autant la batterie je suis un chef, mais le piano j’ai jamais réussi, je tapais trop fort sur les touches parait-il » S’inquiétant tout à coup pour son instrument, mais sans se départir de son sourire, Lisa s’installa sur le tabouret à côté du jeune homme, en prenant grand soin de le bousculer en arrivant. Elle frappa ensuite le bout de ses doigts avant de se mettre en position, et de pianoter quelques accords beaucoup plus fluides que ceux de Ziggy. « Casse pas mon piano, brute ! Il faut faire doucement… comme ça ! » déclara-t-elle en continuant son petit morceau. Une fois qu’elle eut terminé, elle releva les yeux vers Ziggy avec un sourire taquin : « Tu vois… c’est pas un instrument pour toi. »

Ziggy rigola à sa remarque, il avait l’habitude de tout prendre à la légère, oui il craignait, se ramener chez quelqu’un les mains vides faisait toujours un peu mauvaise impression mais lui ça le faisait rire, il ne fallait pas chercher à comprendre, c’était Ziggy, un gamin de vingt-trois ans qui se fichait éperdument de ce que le monde pouvait penser de lui.
Après avoir fait un rapide tour de l’appartement de Lisa, il avait découvert avec joie le piano qui se trouvait dans un coin de la pièce, il aimait toujours plus les gens qui faisait de la musique. Et après lui avoir raconté un bout de sa vie sur le fait qu’il n’avait jamais pu faire de piano, sa nouvelle amie vint le rejoindre à ses côté sur le petit fauteuil, lui montrant alors comment il fallait jouer, le bousculant en passage en le faisant exprès, bien entendu. « Casse pas mon piano, brute ! Il faut faire doucement… comme ça ! » Ne s’excusant pas, il préféra lâcher un petit rire diabolique, il regarda ses doigts alors se déplacer sur chaque touche avec beaucoup de délicatesse. « Tu vois… c’est pas un instrument pour toi. » finit-t-elle par dire après avoir achevé sa petite mélodie. « C’est bien ce que je disais. En tout cas, tu joues très bien. »

Le blond finit par se lever du petit fauteuil et se mit au milieu du salon. « On la commence cette séance photo ? » Commençant à prendre des pauses à faire rire même la pire personne sur terre dénuée de tout sens de l’humour, il finit par redevenir sérieux, du moins, le plus sérieux qu’il pouvait, pour attarder son regard sur Lisa. « Je ne comprends pas pourquoi on ne m’a jamais proposé de me prendre en photo, je suis tellement beau, les gens ont peut-être peur. » Passant sa main sur son menton, le narcissisme ne faisait évidemment pas partie de sa personne, il valait bien mieux que ça. La seule vrai raison valable était qu’il ne connaissait surtout aucune personne photographe et qu’il passait plus de temps dans un skate parc ou bien à trainer avec des potes plutôt que dans des endroits avec plein de photographe qui aurait plus supplier pour se faire tirer le portrait.

Bien plus qu’un client, Ziggy était rapidement devenu un ami aux yeux de Lisa. Même si ce n’était pas une prouesse bien compliquée, il pouvait la faire rire et sourire en toutes circonstances. Elle le trouvait bête, mais dans le bon sens du terme, et c’est probablement ça qui la faisait tant rire. Ziggy était quelqu’un de naturel, drôle, bref… toutes les qualités dont il fallait être muni pour faire parti du cercle des amis de la jolie brune. Une fois installée devant son piano, et même sous les yeux du jeune homme, Lisa ne put s’empêcher de se mettre à jouer. En vérité, elle adorait ça. Et même si le fait de jouer lui rappelait à coup sûr les années qu’elle avait passé à l’orphelinat, la jeune femme ne s’en accablait pas pour autant. Tous les souvenirs qu’elle gardait n’étaient pas bons, mais avec le recul, ils la faisaient tous sourire. Prendre la vie du bon côté et faire comme si rien n’était grave, telle était définitivement la devise de Lisa.

« On la commence cette séance photo ? » Avec tout ça, Lisa en avait presque oublié l’objet de la venue du jeune homme. En effet, elle était censée le prendre ne photo et devant autant d’entrain de sa part, la jeune femme ne put que lever une nouvelle fois les yeux au ciel. Devant les poses complètement stupides qu’il commençait à prendre devant elle, Lisa pouffa de rire. En fait, tout dans l’attitude du jeune lui donnait l’air ridicule, mais le fait qu’il en joue rendait son humour irrésistible. Du moins pour une fille comme elle. Lorsque Ziggy commença à se plaindre de ne jamais avoir été prit en photo, la jeune serveuse arqua un sourcil et posa sur lui un regard faussement dédaigneux. « Tu n’as tout simplement jamais du rencontrer de photographe animalier… » Sans pouvoir se retenir, et puisqu’elle était plutôt fière de sa blague qu’il ne comprendrait peut-être même pas tout de suite, Lisa esquissa un sourire en coin avant de se lever à son tour du tabouret. « Bref… tiens toi prêt, je vais chercher l’appareil. » déclara-t-elle finalement d’un ton presque solennel.

Quelques instants plus tard, Lisa ressortait de sa chambre avec son appareil en main. La lanière autour du cou, elle le tenait fermement entre ses mains pour ne prendre aucun risque. Premièrement, un appareil comme ça n’était pas gratuit. Et deuxièmement, il représentait sa plus grande passion. C’était définitivement l’objet sans lequel elle ne pourrait pas vivre. Revenant à hauteur de Ziggy, la jeune femme fit les derniers réglages, puis reporta son regard vers le jeune homme. « Bon alors… je sais pas moi, j’ai pas l’habitude de prendre des gens en photo comme ça… » Elle fit alors une petite moue de gamine en train de réfléchir, mais finit par hausser les épaules et déclara : « Fais ce que tu veux… » Néanmoins, Lisa se sentit obligée d’ajouter une petite grimace, craignant déjà de voir ce que lui réservait le jeune homme.

« Tu n’as tout simplement jamais du rencontrer de photographe animalier… » Il lâcha un petit rire avant de la regarder de nouveau « J’en connais une qui a raté sa vocation de comique. » Rétorqua-t-il. Être avec Lisa était quelque chose de simple, une amitié sans prise de tête, rigoler, s’intéresser à l’autre sans pour autant se prendre la tête pour des choses futiles ou bien confier les plus sombres secrets de son passé. C’était surement pour ça qu’il aimait autant être en sa présence, il pouvait être lui-même sans se faire juger ou critiquer sur sa façon d’être comme beaucoup l’avait fait jusqu’à aujourd’hui. « Bref… tiens-toi prêt, je vais chercher l’appareil. » Il hocha la tête et l’attendit sagement au milieu de son salon pendant qu’elle tournait les talons pour aller chercher le dit appareil.

Ziggy continua de regarder autour de lui, se tordant les doigts en attendant qu’elle revienne, ce qu’elle fit quelques minutes plus tard, armée de son appareil qu’elle tenait fermement entre ses deux mains, à voir la façon dont elle le tenait il n’était pas difficile de comprendre qu’elle y tenait beaucoup. Le jeune homme la fixa pendant qu’elle avait les yeux rivés sur son appareil. Lisa avait ce petit air concentré et pourtant si naturel qui le faisait sourire. Après quelques secondes elle releva enfin la tête vers lui. « Bon alors… je sais pas moi, j’ai pas l’habitude de prendre des gens en photo comme ça… Fais ce que tu veux… » Lui dit-elle tout en haussant les épaules.
Dire une chose pareille était une grave erreur, dès l’instant où on lui disait cela Ziggy était vraiment capable de faire ce qu’il voulait et souvent en faisant pire que ce qu’on attendait de lui. Néanmoins, avant de faire n’importe quoi, il préférait s’en référer à Lisa, c’était pour lui la meilleure idée avant de la voir fuir pour ce qu’il faisait, façon de parler évidement, au pire des cas, Lisa surtout de rigoler et beaucoup se moquer. « C’est toi la photographe non ? Dis-moi quoi faire. Parce qu’au pire, je peux faire l’équilibre ou bien me mettre tout nu. » Il accompagna ses mots d’un petit rire qui lui était propre, il espérait au fond qu’elle ne lui dise pas de se déshabiller, pas qu’il était pudique, mais ce n’était vraiment pas son genre.

Lisa prenait un malin plaisir à se moquer de Ziggy, et ce parce qu’elle était certaine qu’il ne le prendrait jamais mal. Il avait de l’humour, parfois un peu trop mais au moins, il était quasi-impossible de le vexer. Et autant dire que la jeune serveuse savait en profiter. « J’en connais une qui a raté sa vocation de comique. » Et il se permettait de contre-attaquer… Lisa savait pertinemment que ce petit jeu pouvait durer indéfiniment entre eux, et elle préféra par conséquent lever les yeux sans rien dire, adressant un simple sourire entendu à son ami. Il était drôle, mais elle savait que si elle commençait à lui donner raison à chacune de ses blagues, il devenait ensuite impossible de l’arrêter.

Lisa avait eu beau réfléchir pendant qu’elle était allée chercher son appareil photo, elle ne savait pas trop quoi faire de Ziggy. C’était déjà un peu le cas en temps normal, mais maintenant qu’il s’agissait de le prendre en photo, tout se confirmait. « C’est toi la photographe non ? Dis-moi quoi faire. Parce qu’au pire, je peux faire l’équilibre ou bien me mettre tout nu. » Justement pas. Même si c’était sa passion première, Lisa ne se considérait pas comme une photographe à proprement parler. Déjà, ce n’était pas sa profession. Et puis elle était modeste, et le fait d’entasser ses clichés dans des boites à chaussures au fond de sa chambre n’avait rien de très conventionnel. De plus, elle ne photographiait pratiquement jamais des « modèles », encore moins à leur demande. Mais la jeune femme n’étant pas du genre à se démonter, elle profita avec amusement de la perche que venait de lui tendre son ami, et de l’air le plus sérieux qu’elle put adopter, répondit : « Oui, mais oui ! C’est parfait ça, j’aurai du y penser plus tôt ! » dit-elle en pointant son index vers Ziggy. Mais en voyant sa mine déconfite, elle ne put résister plus longtemps, et éclata de rire en imaginant le jeune homme nu comme un ver au beau milieu de son appartement.

Il lui fallut quelques instants pour reprendre son sérieux et se mettre de nouveau à réfléchir à un cliché qui pourrait s’avérer présentable. Elle s’approcha de Ziggy d’un air penseur, presque complètement à court d’inspiration. En général, elle la trouvait dans la rue au détour d’une scène qui lui paraissait drôle, ou même touchante. Mais cette fois, tout semblait être cadré, sans surprises, et ça ne lui plaisait pas vraiment. « Pfffff c’est toi qui m’inspire pas là ! » se plaignit-elle tout en souriant. « Et si tu te remettais au piano ? Sans y toucher ? » proposa-t-elle avec un brin de malice dans les yeux. « Mais tu sais, je persiste, la meilleure solution c’est que tu fasses ce qui te passe par la tête… tant que tu ne réduis pas mon appartement en miettes… »

Avec le petit sourie qu’elle lui adressa, Ziggy comprit q’uil venait de gagner ce petit concours de vannes improvisé, ce qui n’était vraiment pas difficile en même temps, il était né pour dire des conneries.
Cette discussion s’acheva pour laisser place à celle pour laquelle il était venu : la photo. Après lui avoir dit de faire ce qu’il voulait, Ziggy répliqua des âneries, comme se mettre nu par exemple. « Oui, mais oui ! C’est parfait ça, j’aurai du y penser plus tôt ! » Son petit sourire disparut aussi tôt de son visage et il garda la bouche ouverte pour dire quelque chose mais fût vite couper par l’éclat de rire de Lisa, il rigola à son tour « Ah oui d’accord, tu me faisais marcher. » Intérieurement, il poussa un soupir de soulagement, plutôt pudique, il n’était pas du genre à se dévêtir pour des photos.

Après avoir repris son sérieux, elle s’approcha de lui. C’est à ce moment-là que Ziggy remarqua à quel point Lisa était jolie, elle avait ce petit regard absent quand elle réfléchissait qui pouvait faire fondre n’importe qui, sur le moment, il n’en avait plus rien à faire de la photo, il aurait pu la regarder pendant des heures sans que ses yeux ne se fatiguent une seule seconde. Il sorti néanmoins de sa contemplation quand elle reprit la parole « Pfffff c’est toi qui m’inspire pas là ! » Il lâcha un petit rire avant de s’excuser. Elle lui demanda alors de se remettre au piano, Ziggy commença à prendre cette direction quand elle ouvrit de nouveau la bouche « Mais tu sais, je persiste, la meilleure solution c’est que tu fasses ce qui te passe par la tête… tant que tu ne réduis pas mon appartement en miettes… » Faire ce qu’il voulait, sans réduire son appartement en miette, il pouvait faire ça en effet, mais faire quoi ? Ziggy la fixa un moment tout en se mordillant la lèvre et sans vraiment savoir pourquoi, il posa ses mains sur les joues de la jeune femme et l’embrassa. Il pouvait faire ce qu’il voulait non ?

La mine déconfite qu’avait affichée Ziggy au moment où Lisa faisait semblant d’être emballée par son idée avait été tout simplement irrésistible. Il savait bien faire le malin, se faire mousser et amuser la galerie mais lorsqu’il se retrouvait en face de la réalité, il n’y avait plus personne. Lisa, trop fière d’avoir fait mouche, ne pouvait plus se départir du grand sourire qui illuminait son visage.

Et comme si tout cela la déconcentrait (sans savoir si c’était l’aspect ridicule de la situation, ou simplement la vision d’un Ziggy complètement nu en face d’elle), la jeune femme ne parvenait pas à trouver l’inspiration. D’habitude, elle n’avait pourtant aucun mal à déceler la scène parfaite, à capturer LE moment qui ferait de sa photo le cliché parfait. Mais la plupart du temps elle était seule, et elle n’avait absolument aucune pression sur les épaules. Ziggy voulait sa photo, et pour lui faire plaisir elle voulait faire de son mieux. Seulement voilà, elle n’avait pas imaginé que cette séance serait une telle « épreuve ». Finalement, et après avoir accusé le jeune homme de ne pas assez l’inspirer, Lisa opta une nouvelle fois pour le piano. C’était assez bateau comme scène, mais il s’agissait de son instrument fétiche, celui qui signifiait énormément pour elle, et elle se disait que sa simple présence rendrait la photo plus intéressante. Ziggy sembla tout d’abord s’exécuter, et se diriger sans rechigner vers le piano. Mais il stoppa sa course au moment où elle lui conseilla finalement de faire ce qu’il voulait. Et une fois de plus, il s’exécuta. Pas exactement de la façon que la jeune serveuse aurait pu imaginer d’ailleurs. Sans qu’elle ne le voit venir, Ziggy emprisonna son visage entre ses mains, et déposa un baiser sur ses lèvres.

Dans un premier temps, Lisa écarquilla les yeux. Qu’est-ce qu’il lui prenait à celui-là ? Etait-ce encore une de ses blagues, ou voulait-il réellement faire ce qu’il était en train de faire ? Mais très vite, elle se laissa emporter, et les yeux mi-clos, prolongea son baiser un peu plus fougueusement. Ses mains étaient toujours agrippées à son appareil photo, mais la jeune femme s’était considérablement approchée de Ziggy, jusqu’à être littéralement collée à lui. Ce n’est qu’après quelques instants que Lisa se recula un peu, et planta un regard plein de malice dans les yeux de son voisin. Reprenant un peu son souffle, sans pour autant se détacher complètement de Ziggy, elle murmura : « C’était quoi ça ? » dans un grand sourire coquin. Puis elle haussa les épaules, faussement timide, et ajouta : « Comment veux-tu que je puisse travailler dans ces conditions… »

Il venait de l’embrasser, sans aucune raison apparente, il avait juste ressenti le besoin de le faire et pourtant ce n’était pas du tout son genre. Ziggy était plutôt le genre de mec à attendre longtemps avant d’oser tenter un baiser, apprendre à mieux connaitre la personne, être sûr qu’ils pouvaient s’entendre un minium et pas juste un numéro dans un répertoire. Non, les coups d’un soir, ou d’un jour vu la situation, n’était pas du tout le genre de chose que Ziggy faisait. Et pourtant, quand elle s’était approchée de lui, il avait complètement oublié ses principes, il n’avait eu qu’une envie, celle de l’embrasser oubliant alors totalement pourquoi il était venu ici sur le coup.
A peine après avoir posé ses lèvres sur les siennes, il s’était attendu à ce qu’elle le rejette, le pousse, le frappe, l’insulte de tous les noms, il avait imaginé à une vitesse incroyable plusieurs scénarios aussi étranges les uns que les autres, tous tendant vers le négatif, Ziggy avait juste omit la possibilité que Lisa pourrait prolonger ce baiser comme venait juste de le faire.
Elle se décolla un peu de lui et Ziggy en profita pour poser ses mains sur ses hanches, c’était plus pratique que de les garder sur son visage. « C’était quoi ça ? » lui murmura-t-elle alors avec un grand sourire, le blond se mordilla la lèvre un instant avant de répliquer « Une tentative pour te faire trouver l’inspiration » Suite à quoi, il lâcha un petit rire et replongea son regard dans celui de Lisa, ce regard qui pouvait faire tomber n’importe qui. « Comment veux-tu que je puisse travailler dans ces conditions… » Il ne put s’empêcher de rire une nouvelle fois « Je suis rempli de honte. » Sur ces mots, il pencha la tête pour l’embrasser de nouveau, ne se gênant pas un seul un instant pour passer ses mains sous le haut qu’elle portait et lui caresser le dos, ses mains glissant sur la peau de la jeune femme. Non, Ziggy n’était pas le genre de type à faire ce genre de chose, mais il y avait une première fois à tout.

[c'est tout court, je m'excuse]

Lisa lui avait bien dit de faire ce qui lui passait par la tête, et elle n’avait visiblement pas eu besoin de le répéter plusieurs fois. Ziggy l’avait carrément prise de court, il l’avait surprise, et elle aimait ça. Elle aurait pu se rebeller, l’envoyer balader ou même le gifler, mais à quoi bon ? Même si elle ne s’était pas vraiment attendue à ce baiser, elle l’avait apprécié et l’idée d’y mettre un terme ne lui était même pas venue à l’esprit. Au contraire elle avait su profiter de cet instant, presque sans jamais quitter un petit sourire malicieux. « Une tentative pour te faire trouver l’inspiration » Immédiatement, Lisa baissa la tête pour masquer le nouveau sourire qui s’emparait de ses lèvres. Comme si elle avait été timide, la jeune femme se mordillait la lèvre inférieure en gardant ses mains biens postées sur son appareil photo. Les mains de Ziggy, elles, avaient déjà glissé jusqu’à ses hanches mais elle ne s’en plaignait pas. « Pas mal… » murmurra-t-elle, d’un ton qui se voulait de plus en plus coquin. « Sauf que… ça marche pas vraiment. » ajouta Lisa en se détachant un peu de Ziggy. D’un geste habile, elle se dégagea de la lanière de son appareil photo, qu’elle posa sur le meuble le plus proche, sans pour autant rompre le contact avec le jeune homme.
Et sitôt fut-elle relogée dans ses bras que Ziggy répondit : « Je suis rempli de honte. » Lisa leva les yeux, et ouvrit la bouche pour protester mais elle n’eut pas assez de temps pour prononcer le moindre mot. Toujours plus proche d’elle, le jeune homme était déjà reparti à l’assaut de ses lèvres et elle ne put que répondre avec de plus en plus d’application. Tout à coup, elle sentit les mains de Ziggy se glisser sous son haut et ne put réprimer un frisson de plaisir. Tout ça était plus qu’inattendu, et c’est précisément pour cette raison que c’était agréable. Prenant légèrement appui sur son torse, Lisa se détacha des lèvres de son voisin et planta ses grands yeux brillants dans les siens. Son regard était rempli d’envie, mais aussi d’interrogations. Qu’étaient-ils en train de faire là ? Etait-ce vraiment ce dont il avait envie ? D’habitude, Lisa ne se posait pas tant de question mais là… La surprise était telle qu’elle ne savait plus comment aborder la situation. « Pour la photo… ça peut attendre un peu hm ? demanda-t-elle, l’air mutin. « Je crois que tu dois faire d’autres tentatives… c’est pas suffisant là… » Puis, sans attendre la moindre réponse, Lisa se mit sur la pointe des pieds pour sceller de nouveau leurs lèvres, et déboucler innocemment la ceinture de Ziggy.

« Sauf que… ça marche pas vraiment. » Erf, il allait donc devoir redoubler d’effort pour tenter de lui faire faire une photo correcte, enfin, ça c’était avant qu’elle ne décide de s’écarter un peu de lui pour pouvoir poser son appareil photo sur le meuble qui se trouvait à côté d’eux, avec ce geste se clôturait la séance photo pour laquelle il était venu à la basse. Il répondit par un petit sourire qui se voulait mystérieux. Il lui répliqua alors qu’il était rempli de honte de ne pas pouvoir la laisser travailler correctement, ce qui était complètement faux, l’embrasser était devenu beaucoup plus intéressant que de taper la pause devant un objectif si en plus cela ne la dérangeait pas, pourquoi s’en priver après tout ? Le blond ne lui laissa pas le temps de rajouter quelque chose qu’il scella ses lèvres aux siennes une nouvelle fois, passant ses mains sur son dos.
Il ne savait pas pourquoi Lisa lui faisait un effet comme celui-ci, il avait toujours prit certaines distances avec les filles, mais là, c’était comme s’il ne pouvait pas résister. Sa façon d’être ? Sa beauté mystérieuse ? Il aurait incapable de le dire, une seule chose, c’était qu’en cet instant la désirait plus qu’une autre personne. Après quelques secondes, Lisa s’écarta un tout petit peu de lui « Pour la photo… ça peut attendre un peu hm ? Je crois que tu dois faire d’autres tentatives… c’est pas suffisant là… » Il lâcha un petit rire. « Je pense que ça peut se faire. » Tout en l’embrassant de nouveau, il posa ses mains sur ses hanches d façon à ce qu’elle puisse enrouler ses jambes autour de sa taille. Il la plaqua alors doucement contre le meuble le plus proche, il dériva dans son con tout en partant à la découverte de son corps avec sa main libre.

[Il est 3h du mat' meuf, j'ai pas d'inspi donc tu te contenteras de ça xD]

A bien y réfléchir, Lisa n’avait jamais vraiment voulu faire cette photo de Ziggy. Mais puisqu’il l’avait proposé, et qu’il avait prit soin de lui lancer son regard de chien battu, elle n’avait pas eu d’autre choix que d’accepter. Mais sans qu’elle ne s’y attende vraiment, Ziggy avait choisi de lui-même une autre issue à cette fin de journée, ce qui était loin de déplaire à la jolie brune. Sans plus attendre, elle se « débarrassa » de son cher appareil photo, avant de se reconcentrer sur le jeune homme et les baisers toujours plus évocateurs qu’il lui offrait. Plus le temps passait et plus Ziggy semblait se faire entreprenant, ce qui arrachait par-ci par-là de petits sourires coquins à la jeune femme. Et lorsqu’il posa ses mains sur ses hanches, l’invitant ainsi à se laisser porter en enroulant ses jambes autour de sa taille, elle ne se fit pas prier et s’exécuta promptement. Ses bras étaient solidement agrippés autour du coup du jeune homme, et elle put repartir en toute sécurité à l’assaut de ses lèvres. Ziggy se mit alors à bouger, et Lisa se laissa plaquer délicatement contre le premier meuble qu’ils rencontrèrent. Le contact du bois froid dans son dos la fit frissonner… à moins que ce ne soit à cause des gestes de plus en plus déplacés du jeune homme. L’espace d’un instant, elle se laissa aller à fermer les yeux, et fit basculer sa tête en arrière pour profiter au mieux des baisers de Ziggy qui dérivaient vers son cou.

Il était doué, indéniablement, et Lisa ne l’aurait jamais cru capable de telles choses. Mais elle devait bien avouer qu’il avait du potentiel et qu’il savait l’utiliser. Mais en tentant de reprendre un peu ses esprits, la jeune femme se redressa et planta un regard malicieux dans les yeux de Ziggy. Elle commença à l’embrasser une nouvelle fois, mais s’écarta rapidement en déclarant avec enthousiasme : « Hé ! Mais t’as jamais visité ! Viens… Là, à droite ! » dit-elle pour le guider, puisqu’elle ne pouvait décemment pas le faire elle-même, étant donné qu’elle était toujours perchée dans ses bras. Et pendant qu’il tentait d’avancer dans la direction que lui indiquait, Lisa ne se priva pas de l’embrasser encore et encore, entrecoupant ses baisers de petits sourires et d’autres instructions : « C’est la cuisine… et… vas-y, avance encore… à gauche… la salle de bain ! » Cette visite pour le moins singulière de son propre appartement ravissait Lisa, qui ne pouvait d’ailleurs plus s’empêcher de sourire. Peut-être était-ce également du au fait que la prochaine pièce sur sa liste soit celle qu’ils attendaient tous les deux depuis le début… C’est donc après lui avoir offert un dernier baiser un peu plus appuyé que les autres que la jeune femme reprit : « Hé ! Stop ! Tourne… » ordonna-t-elle gentiement, mais plutôt fière d’elle. Elle laissa ZIggy entrer dans la pièce, et le regarda avec un large sourire qui en disait long, avant de conclure : « Et là c’est… la chambre… ! »