Malgré les jours qui s’étaient écoulés, Łucja n’arrivait pas à se sortir Chris de ses pensées, des flashs de la nuit qu’ils avaient passé ensemble lui revenant sans cesse en tête, des détails qu’elle préférait oublié, rejeter loin au fond d’elle mais c’était comme si son cerveau voulait qu’elle se sente coupable, qu’elle ressente une certaine douleur car à l’heure qu’il était, son ami avait surement tout raconté à Kat et leur histoire faisait peut-être déjà partie du passé. Oui, la culpabilité la rongeait, la jeune femme n’était pas la seule fautive mais elle se sentait responsable de ce qui s’était passé, si elle ne s’était pas jeté sur lui, rien de tout ça ne serait arrivé.
Assise sur son canapé, la polonaise regardait avec envie ce petit caillou qu’elle tenait entre ses doigts, un si petit caillou qui pourrait résoudre ses problèmes en trente minutes, balayant d’un coup ses problèmes, ses flashs d’une nuit qu’elle n’aurait jamais voulu connaitre. Un petit caillou blanc qui la referait aussitôt plonger dans un enfer dont elle avait eu beaucoup mal à s’arracher, mais cela ne valait-il pas le coup ? Troqué sa culpabilité pour un monde paisible où rien ne compte ? La brune secoua la tête, inspirant un grand coup avant de le ranger dans un boite qu’elle alla ranger en haut d’une étagère, elle l’avait gardé en souvenir, pour se souvenir de ce passer qui avait commencé à la tuer à petit feu, et si elle recommençait, il finirait surement par la consumer toute entière. Si elle devait souffrir alors soit, elle assumerait tout en menant un combat contre elle-même pour ne pas emprunter le chemin de la facilité.

Avant de descendre dans sa librairie, Łucja se regarda une dernière fois dans le miroir, soupirant à la vue des petits cernes qui commençait à naitre sous ses yeux. Elle n’avait jamais voulu ça, elle avait toujours été élevée dans le respect de soi, des règles et des traditions, comment avait-elle pu laisser l’alcool affluer sur son être, faisant d’elle une chose que pour rien au monde elle voulait être ? Elle mit ses problèmes de côté, descendant l’escalier, elle avait du travail et si elle ne chassait pas ses idées noires de sa tête, elle serait incapable de se concentrer. Ouvrant d’abord la porte de sa libraire, elle attrapa ensuite une pile de libre qu’elle commença à ranger sur les étagères, mettant de l’ordre dans ses papiers, rangeant le bazar qui s’était accumulé au fil des jours. Tout en traversant les allées étroites, la jeune femme finit par arrêtée devant une étagère, attrapant alors un livre de conte polonais écrit par Agnieska Macia, elle l’ouvrit au hasard sur l’un d’eux, entendant alors la voix de son père au fur et à mesure que les lignes défilaient sous ses yeux. Il n’était pas rare qu’elle ouvre ce livre pour se rappeler son enfance dans son pays d’origine ou bien pour ne pas perdre la langue, son père insistant à chaque fois au téléphone pour parler anglais afin qu’elle perde enfin cet accent qu’elle aimait vraiment.

Elle avait toujours eu ce problème, plongée dans un livre, Łucja oubliait le monde extérieur, ce qui se passait atour d’elle n’avait aucune importance, qu’importe l’endroit où elle se trouvait, elle transformait la réalité à sa guise, chaque livres lui faisait découvrir un monde différent qu’elle matérialisait autour d’elle, Zola lui offrait un vieux Paris réaliste tandis que Stephen King lui donnait un Maine effrayant. Son livre de conte lui faisait redécouvrir son pays, les rires de son enfance, arrivant même à faire parvenir jusqu’à son nez l’odeur des cheminés en hiver. La jeune femme n’entendit donc pas la petite sonnette de l’entrée retentir dans la petite boutique, ni même l’inconnu se déplacer à travers les rayons. Seule sa propre voix intérieure lisant les lignes de son livre rompait le silence qui se faisait dans sa tête, le monde pouvait bien s’arrêter de tourner que la polonaise ne s’en rendrait même pas compte.
Une voix assez forte réussit pourtant à lui sortir le nez de ses pensées, la faisant sursauté, laissant le livre lui échapper des mains, tombant sur le sol dans un bruit sourd « Mince… euh… oui… J’arrive ! » La brune s’empressa de le ramasser, passant sa main dessus, même si le sol était propre, c’était une habitude chez elle, elle se supportait pas la poussière pas la poussière sur les livres, maniaque, pas tellement, juste quand il s’agissait de littérature. Lucja le rangea à sa place et fila en vitesse vers la caisse, passant sa main sur son front, elle ne releva pas tout de suite la tête et passa derrière le comptoir «Bonjour. Excusez-moi, je rangeais quelques livres. » Elle était confuse, faire attendre un client faisait toujours mauvaise impression et ça la rendait mal à l’aise. La polonaise attrapa le premier livre pour le passer, levant les yeux vers la personne qui se tenait face à elle.

Łucja faillit lâcher le livre qu’elle tenait dans les mains, il fallait être aveugle pour ne pas la reconnaitre, elle avait cette beauté qui vous frappe dès le premier regard et qui vous frappait encore plus quand vous aviez couché avec son petit-ami deux semaines plus tôt. La brune la fixait, complètement figée, la scène repassant dans sa tête, des flashs qui s’accéléraient, ajoutant à tout ça, une vision de son corps étendu dans une flaque de sang, son imagination débordante lui faisait voir des choses vraiment bizarres parfois. Son visage s’empourpra d’un coup, la douleur dans son bras lui fit poser le livre, ne quittant pas la blonde des yeux. « Je… » Elle savait qu’elle avait tort de parler, mais elle n’arrivait pas à croire qu’elle avait la petite-amie de Chris en face d’elle, après tout, quelle était la probabilité pour ce que cette dernière choisisse cette librairie et pas une autre ?
La jeune femme avait envie de fuir, prendre ses jambes à son cou et déguerpir le plus vite possible dans son appartement pour aller se réfugier dans sous sa couette où elle se sentirait en sécurité. A vrai dire, sous sa couette ou non, elle voulait être autre part que sous le regard de cette femme qui lui glaçait le sang.

Elle restait droite, son regard toujours fixé sur elle, ses pensées se bousculant à toute allure dans sa tête, priant alors pour que quelqu’un entre dans sa boutique au plus vite pour qu’elle puisse enfin détourner ses yeux dans la blonde. Łucja n’avait pas eu besoin de lui demander, chose qu’elle n’aurait pas fait de toute façon, pour savoir si elle l’avait reconnu ou non, il lui avait suffi de lire l’expression qui changeait dans son regard, ses yeux devenant de plus en plus froid et avec une expression sur le visage qui laisse un léger frisson parcourir le long de sa colonne. « Tu vas encaisser mes livres ou tu comptes me les offrir ? » lui lança alors Kat, faisant accélérer les battements de son cœur. La polonaise était quelqu’un de simple, se réjouissant des situations difficiles que dans les livres où elle devinait toujours à l’avance si le héros allait s’en sortir ou pas. Là, debout devant la jeune femme, elle écrivait l’histoire au fur et à mesure, encaissant alors les conséquences de son acte. « Oui… désolé. » dit-elle alors, la voix chevrotante, ne sachant pas si elle s’excusait pour l’attente ou bien pour ce qui s’était passé.

Elle passa tous les livres, qu’elle rangea dans un sac plastique qu’elle attrapa dans sous le comptoir. « Ca fera trente-trois dollars et vingt-huit cents. » La polonaise se mordillait la lèvre, elle avait envie de dire plus que le prix, retenant ses larmes, elle avait envie de lui dire qu’elle était désolé, qu’elle n’avait pas voulu ce qui était arrivé et que tout était de sa faute, mais la peur empêchait ses mots de dépasser ses lèvres et son esprit lui interdisait surement de déraper, qui sait de quoi Kat était capable ? Les gens réagissaient différemment à l’infidélité, mais à en juger par le regard qu’elle lui lançait, la jeune femme avait bien son idée sur comment Kat pourrait lui faire passer l’envie de lui parler. Elle prit une grande inspiration « Vous réglez comment ? » Même les phrases les plus ordinaires, qu’elle prononçait plus d’une centaine de fois dans le mois avaient du mal à sortir. La brune empêchait son corps de trembler, tentant de rester forte malgré la peur qui la submergeait, mais elle savait que son visage la trahissait, on pouvait lire toute l’innocence et la frayeur dessus comme dans un livre ouvert. Elle s’agrippa au comptoir, coupant quasiment la circulation de ses doigts tellement elle s’accrochait, elle se prit alors à rêver du moment où elle tomberait dans les vapes à cause de tout ce que la blonde provoquait en elle, son cœur battant de plus en plus fort, Łucja voulait qu’elle s’en aille, qu’elle paye, prenne son sac et tourne les talons au plus vite pour pouvoir s’asseoir et pleurer tranquillement.

Tout en prenant la carte que lui tendait Kat, Lucja ne pût s’empêcher de noter ce sourire qu’elle affichait. Partagée entre plusieurs sentiments, elle ne savait pas ce qu’il fallait faire, à défaut de se décider à lui rendre ou non, elle tourna les yeux, gardant son expression d’agneau en detresse sur le visage.
Elle pensa alors à Chris, leur amitié la mettait mal à l’aise après ce qu’ils avaient fait, si elle n’arrivait pas à se décider à le voir, elle aurait au moins pû l’appeler pour savoir ce qui s’était passé, prendre de ses nouvelles, lui demander comment Kat avait réagi. En ayant des réponses aux questions qu’elle s’était posée, la polonaise n’aurait surement pas eu le surprise de lire dans son regard toute cette rage.
Malgré ses mains cramponnées au comptoir, elle ne pût empêcher un mouvement de recul quand Kat posa à son tour les siennes dessus, c’était stupide de se sentir en danger, de croire que la blonde allait lui bondir dessus comme un lion affamé, mais elle ne pouvait sortir de son esprit qu’elle allait payer pour ce qu’elle avait fait.

« Je crois que si tu continues comme ça, soit la table va céder, soit tes doigts vont se casser. Personnellement, je parierais pas sur toi. » Lui dit alors Kat, sa remarque laissa échapper un petit rire nerveux suivit d’un petit sourire timide qui ne parvenait tout de même pas à effacer la peur qu’elle ressentait. Laissant ses bras tomber le long de son corps, elle arracha le ticket de caisse, reprit la carte et tendit le tout avec le sac à Kat. Elle avait tort d’avoir autant peur d’elle, se dire ça lui redonnait une certaine confiance en elle, une force intérieure qu’elle avait mit de côté quand elle l’avait reconnu. Inspirant profondément, la jeune femme osa un sourire innocent. « Excusez-moi, j’ai du travail. » Et elle se hâta dans l’un des rayons, s’appuyant alors contre une étagère pour souffler. Oui elle avait envie de pleurer, oui elle avait envie d’ouvrir cette petite boite caché dans son appartement, oui elle avait envie de se couper du monde, étouffer un cri dans son oreiller, appeler Bobby et tout lui raconter, mais il y avait une chance sur deux pour que Kat ne la laisse pas filer aussi facilement, si elle avait régler ses comptes avec Chris, Lucja n’avait encore rien subit.

Appuyée contre l’étagère, Łucja tentait en vain de calmer les battements de con cœur, tout en contrôlant les tremblements qui parcouraient son corps. Elle n’avait qu’une envie, se recroqueviller sur elle-même dans un coin de la pièce, mais elle savait que la partie n’était pas finie, avec la chance qu’elle avait, Kat n’allait pas prendre son sac et partir de la boutique en lançant un dernier au revoir, ça aurait été trop facile. La polonaise ferma les yeux un instant, essayant de visualiser un autre endroit, ouvrant une porte secrète dans son esprit pour se cacher un instant dans ce refuge imaginaire, un refuge où l’air qui y flottait était moins froid que celui de la librairie actuellement.

« Tu t'attendais pas à me croiser ici, c'est ça ? Tu t'attendais pas à me croiser tout court, sûrement. C'est clair que c'est pas l'idéal, de tomber sur la copine du mec avec qui t'as couché. » Łucja sursauta, tournant alors la tête vers celle qui venait d’interrompre ses pensées et tout en la fixant, la brune recula de quelques pas, se sentant alors plus en sécurité loin d’elle. Elle se demanda alors pourquoi elle avait été à cette soirée ? Si elle avait décidé de rester chez elle avec un livre, elle n’aurait jamais bu, n’aurait pas croisé Chris, ne l’aurait jamais suivit jusqu’à chez lui, ne l’aurait pas embrassé et n’aurait pas… . La jeune femme avait essayé de changer son quotidien et voilà ce qui en avait résulté, c’était à croire qu’elle était condamné à vivre loin de tout ce qui pouvait la pousser à l’excès, une punition surement pour avoir abusé dans son passé, restant alors à jamais une fille peureuse, timide et solitaire « Je… je voulais pas. »

Elle recula un peu plus, tordant alors ses doigts, de plus en plus fort à chaque pas, elle pouvait bien se briser une phalange qu’elle ne s’en rendrait même pas compte, la brune était bien trop hypnotisée par le regard meurtrier de Kat. « J'espère que ça en valait la peine. Il t'a fait prendre ton pied, au moins ? » La jeune n’aurait su lui répondre, si avait des flashes de la scène, elle n’avait aucun souvenir de ce qu’elle avait ressenti cette nuit-là, l’alcool poussant le vice assez loin pour occulter tout sentiment. « Je suis désolée. » Après ses mots, Łucja tourna la tête vers les livres qui se trouvait à ses côtés, elle n’arrivait plus à regarder Kat en face, son regard lui donnait l’impression de recevoir des électrochocs et elle avait cette sensation d’épuisement au fond d’elle, la brune était en train d’abandonner la lutte, laissant alors ses yeux se remplir de larmes, prête à recevoir le châtiment qu’elle méritait. Elle savait qu’un simple désolé n’effacerait pas ce qu’elle avait fait avec Chris, mais la polonaise était incapable de dire autre chose.

Elle venait de faire exploser une bombe, dire « désolée » avait été le déclencheur et si Łucja avait réussi à fuir son regard, elle aurait bien voulu se mettre les mains sur les oreilles pour ne pas l’écouter, chaque mot lui faisant l’effet d’un couteau planté violement dans le corps. Elle se répétait intérieurement qu’elle devait rester forte, ne pas répondre, qu’une fois la tempête passée, elle partirait comme elle était venue et à ce moment-là, la polonaise pourrait reprendre le cours de ça, du moins, si elle arrivait à se remettre de cette rencontre. La brune essayait de couvrir la voix de kat en faisant parler celle dans sa tête plus fort, mais ces pensées furent interrompu quand la blonde l’attrapa violement par le menton, l’obligeant à la regarder, Łucja ne put retenir un gémissement de douleur, sentant alors ses doigts s’enfoncer un peu plus sur ses joues. Si psychologiquement, elle souffrait depuis deux semaines, Kat commençait maintenant à passer à la vitesse supérieure en la faisant souffrir physiquement. Elle relâcha la pression en rejetant avec force la tête de Łucja en arrière, la douleur fit couler une larme le long de se joue, elle n’avait jamais eu le contrôle de la situation, mais là, elle perdait carrément les pédales, la jeune femme ne savait pas ce qui allait se passer, au vu de la force que Kat venait de faire preuve, tous les scénarios étaient envisageables.

Łucja était incapable de répondre à Kat, les mots restaient coincés dans sa gorge et pourtant elle aurait voulu lui dire que non, jamais elle n’avait voulu Chris pour elle, elle l’aimait certes, mais en tant qu’ami, ils se ressemblaient tellement qu’ils se comprenaient parfaitement, mais de là à éprouver des sentiments amoureux, ça paraissait surnaturel pour la jeune libraire. C’est alors que tout dérapa, Kat perdait totalement le contrôle et Łucja la regardait impuissante jeter les livres par terre, sursautant à chaque ouvrages qui tombaient sur le sol, sa colère était telle qu’elle finit par renverser une étagère. La polonaise sentit son oxygène se faire de plus en rare, elle était en train de craquer, ses larmes qu’elle retenait depuis un moment finirent par couler le long de son visage, laissant échapper plusieurs hoquets dans l’espoir de retrouver une respiration normal. Kat était en train de détruire sous ses yeux ce qui avait permis à Łucja de remonter la pente, sa librairie qu’elle avait eu tant de mal à mettre sur pied, ce projet qui avait vu le jour après tant de mois d’effort était en train de disparaitre. Puis tout s’arrêta, le silence se fit, Kat venait de prononcer ses derniers mots après avoir lancer son sac de livres au pied de la libraire avant de tourner les talons. Łucja regarda son œuvre, elle ne pouvait pas partir comme ça, exploser face à elle et s’en aller comme une reine qu’elle n’était pas. La brune inspira profondément, essuyant alors ses larmes du bout de ses doigts. « Parce que tu crois que détruire ma librairie va t'aider en quelque chose? Tu crois vraiment que passer ta colère sur ce qui m'est de plus cher va t'aider à oublier ce que tu ressens? Mais tu sais quoi? Vas-y, fais tomber les autres par terre, je m'en fiche complètement, je peux les remettre en place, chose que tu ne pourras surement pas faire avec Chris, votre histoire n'est pas qu'une simple étagère pleine de livre. Tu veux que je te dise. On est fautif tous les deux, si je l'ai embrassé la première, il n'a pas été capable de me repousser. Et la seule raison que j'ai sur ma liste c'est l'alcool, et qu'on ne me dise pas que ça n'a rien à voir parce que c'est faux. Je n'ai aucun sentiment pour Chris car mon cœur est déjà pris par une autre personne, alors vas-y, cite moi une raison, UNE SEULE RAISON QUI M'AURAIT POUSSÉ A FAIRE ÇA! » Son visage avait viré au rouge lorsqu’elle avait crié les derniers mots. Lucja savait qu’elle avait poussé un peu fort, mais voir ses livres par terre venait de la faire sortir de ses gonds et elle venait alors de se rendre compte qu’elle pouvait dire ce qu’elle voulait car elle n’avait plus grand-chose à perdre, si ce n’était l’autre partie de sa librairie.

Łucja se tenait droite au milieu de ce chaos, les bras le long du corps, elle ne bougea pas du tout, regardant alors Kat lui tourner une nouvelle fois le dos et partir pour de bon de sa librairie. La dernière phrase de la blonde résonnait encore dans la tête de la jeune femme. Si Łucja était une salope alors la fin du monde était proche. Elle continua de la regarder jusqu’à ce qu’elle disparaisse de sa vue, elle se remit alors en mouvement, se baissant pour ramasser les livres qui étaient par terre, il y en avait partout, les pages étaient cornés, certaines pages arrachées par le choc de la chute. Voir sa librairie et ses livres dans cet état-là lui brisait le cœur, la brune faisait partie de ses gens qui étaient capable de pleurer pour un livre mauvais état, ça faisait un peu pitié quand on y pensait, mais elle était comme ça, elle n’y pouvait rien. Tout en ramassant le bordel que Kat avait causé, sa phrase tournait en boucle dans sa tête, et elle dit alors à haute voix avec personne pour l’entendre « Si je suis une salope, alors Chris en est une aussi. »

Elle posa une pile de livre sur le comptoir avant de s’asseoir lourdement dans sa chaise, regardant alors ses mains qui tremblaient encore, elle avait besoin de se calmer. La libraire inspira profondément, fermant les yeux pour penser à des choses plus joyeuses, mais rien n’y faisait, sa rencontre avec Kat l’avait chamboulé assez profondément pour laisser des marques pendant encore plusieurs jours. Elle laissa son regard se perdre dans les livres qui embrassaient le sol et les étagères qui avaient suivi les bouquins de quelques secondes. Tout en soupirant, elle pensa alors au temps qu’il lui faudrait pour tout remettre en place, réparer ce qui était casser, remplacer les livres qui avaient été trop abimer dans la chute, la jeune femme avait devoir tout ranger correctement, faire un grand ménage, rien que de penser à tout ce qu’elle avait à faire, elle sentie une grosse fatigue tomber sur ses épaules, se laissant alors s’enfoncer un peu plus dans son siège.

La brune finit par se lever, enjambant alors le tapis de livre pour atteindre le petit escalier qui menait à son appartement à l’étage. Elle claqua la porte d’un coup sec et se dirigea vers cette armoire où elle y avait déposé une petite boite en bois quelques minutes avant l’arrivée de Kat dans sa boutique.
Après quelques bouffées, Łucja se dirigea en titubant vers son lit, elle s’étala de tout son long et laissa son cerveau drogué diriger les opérations, le laissant effacer les derniers jours de sa vie durant tout le temps où la cocaïne ferait effet.