svet­,, episod one • titreàvenir

« Shy ! Il faut vraiment que tu sortes un peu ! Tu vas vraiment finir par virer fou, mon pauvre… » lança Nemesis à l’attention de son frère qui était installé sur la table du salon. Des livres, des feuilles qui volaient autour de lui, des crayons, des tasses qui s’empilèrent et puis il y avait Shyann au beau milieu de ce bordel. Une énième journée passée le nez dans ses révisions. A croire que le jeune homme n’avait que ce mot à sa tête. Nemesis revint à hauteur de son frère avec quelques vêtements qu’elle jeta sur la lecture de son frère. « Tiens ! Enfile ça ! Sérieux, tu n’vas pas sortir en short là, on croirait que tu t’apprêtes à faire le marathon de New-York là. » souffla-t-elle en levant les yeux au ciel. Interloqué, son frère leva les yeux. L’air interrogatif, avant de lâcher un petit « pardon ». Nemesis réplique alors aussitôt d’un : « Oui, oui ! Tu vois très bien de quoi je veux parler ! ».
Voilà comment le petite de seize ans avait réussir à faire sortir son frère de leur appartement. Bien joué mini Daniels-Owens-Miller ! La jeune fille tira alors gentiment son frère vers, lui demandant de marcher plus vite et surtout de le suivre. « Eh viens, on m’acheter un truc là ». Shy regarda du coin de l’œil le magasin que sa sœur venait de lui montrer en pointant son doigt dessus. Le jeune homme soupira et leva les yeux au ciel. Un ciel bleu, sans nuage, le soleil au rendez-vous. L’été avant l’heure. « Va, va ! Je te rejoindrai après… » dit Shyann calmement en regardant sagement sa sœur s’éloignait de lui. Oui, il allait la rejoindre après. La rejoindre plus tard. Plus tard ? Mais quand ? Dans quelques minutes, quelques heures peut-être ? Nul ne le savait. Shyann n’avait qu’une envie, ce n’était surtout pas de se retrouver dans un magasin d’habits pour filles ou pour petites adolescentes. Certes, il devait sortir un peu… s’aérer l’esprit un peu, sûrement. Alors, il marcha tranquillement dans la rue sans but. Ne sachant même pas où il allait aller. Bref, il marcher pour marcher. Marcher pour souffler à nouveau, marcher pour… oh puis merde.

[ma souris a choisi ici et c'est pas fameux, pardon ]

Svetlana connaissait Weedle depuis son arrivée à New York. C'est à dire depuis environ sep t ou huit mois déjà. La jeune femme avait quitté sa Russie natale qu'elle aimait tant pour venir vivre le rêve américain. Elle était venue pour le travail, son père l'ayant envoyée s'occuper du siège New Yorkais de sa boite. Elle avait bien évidemment accepté avec joie, puisque elle avait toujours voulu découvrir autre chose que le froid glacial de son pays. Avec Weedle, ça a tout de suite collé. Les deux jeunes femmes étant pareilles - c'est à dire des bitches - c'était logique. Aujourd'hui, elle avait rendez-vous avec Weedle pour un brunch, entre copines. Ces brunchs fréquents étaient l'occasion pour elles de tout se raconter de ce qui se passait dans leurs vies, de faire le point sur les dernières nouvelles et les derniers potins, et de se moquer des personnes environnantes. C'était à chaque fois une partie de bonheur. Les deux jeunes femmes se quittèrent le ventre bien rempli, la tête pleine d'infos croustillantes et de drôles de souvenirs. Svetlana avait encore un peu de temps devant elle avant de retourner travailler. Elle choisit donc d'errer dans la ville, marchant de rues en rues, tournant là où le destin lui disait de tourner, un café encore brûlant à la main. Elle eut une pensée pour son nouvel ami Lynch en regardant son gobelet Starbucks. Et cette pensée la fit sourire. Elle n'aurait jamais penser s'attacher réellement à lui, après tout ce n'était qu'une sorte de jeu pour elle, et elle disparaitrait de sa vie une fois sa 'mission' terminée. Mais elle ne voulait pas trop y penser pour le moment. Il était vraiment gentil, et bien qu'un peu trop sûr de lui - ça ne vous rappelle personne? - elle appréciait vraiment sa compagnie. Il occupait d'ailleurs pas mal de ses pensées, quand elle ne travaillait pas. Elle but quelques gorgée de son café, doucement pour ne pas se brûler, et soufflant dans le gobelet ouvert. Elle fut soudain tirée de sa rêverie quand elle sentit un liquide chaud se répandre sur son chemisier. « Merde. » Elle avait lâché ça très fort et d'un coup, sans se soucier de ce que pouvaient penser les gens autour. Elle qui avait une apparence de petite sage se fichait bien d'outrer les autres... Elle regarda le jeune homme dans lequel elle était rentrée, et toujours énervée, lui adressa un semblant de regard désolé.

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A vrai dire Shyann n’était pas enjoué par l’idée de devoir sortir. S’aérer l’esprit comme le dirait si bien sa chère petite sœur, Nemesis. Il est vrai que ces derniers temps, il passait beaucoup de temps chez-lui, le nez dans les bouquins à réviser, réviser et encore réviser. Certes, son esprit était aussi en parti pris par Kaliska. Enfin une chose était sûre, il ne voulait pas sortir de chez-lui. Tout du moins pas aujourd’hui et encore moins en plein milieu de ses révisions. Mais c’était Nemesis qui lui proposait, et il la connaissait avec le temps. Elle détestait qu’on lui résiste et qu’elle n’obtienne pas ce qu’elle voulait. Elle voulait faire mettre le nez dehors à son frère, au final, elle y avait réussi. Les mains dans les poches, il ne regardait pas vraiment là où il allait. Le nez en l’air, à regarder le ciel et tout le panorama qui s’offrait à lui en arrière-plan. Le jeune homme était déjà entrain d’anticiper son retour à l’appartement et surtout de planifier sa fin de journée. Quelques révisions, puis il allait sûrement appeler au secours Zélie ou un autre de ses camarades, ensuite sûrement un repas avec Nemesis, puis ils allaient sûrement se vautrer dans leur canapé et regarder un film. Bien entendu, un film assez difficile à suivre avec tous les commentaires que sa chère petite sœur pouvait faire. Néanmoins, il fut tiré de ses pensées par une personne qui venait de lui rentrer dedans. Au moins cette personne avait eu le mérite de le faire redescendre de ses petits nuages et de le faire revenir à la réalité. Il lança un regard à droite, à gauche, puis posa ses yeux sur la personne qui se trouvait en face de lui. En l’occurrence une jeune femme. D’ailleurs cette dernière venait de laisser s’échapper un juron de sa bouche. Shy resta un court instant sans voix devant elle, puis décida enfin de prendre la parole. Après tout, c’était légèrement de sa faute ce qu’il venait de se passer. S’il était attentif à ce qu’il faisait, sûrement, ça n’aurait pas arrivé. « Euh… ça va aller ? » répliqua-t-il calmement. Posant son regard sur cette jeune femme. Sa question était idiote, voire totalement idiote. Alors il secoua légèrement la tête, cherchant avec mal ce qu’il pourrait bien lui dire. Histoire de rattraper cette parole totalement crétine. « Hum, je… désolé. ». Puis il posa un regard furtif sur le tee-shirt de la jeune femme avant de lui lancer un petit regard navré. Sur ce coup, il fallait qu’il se l’avoue, il se sentit bête quand même…

« Vous trouvez que ça à l'air d'aller? » Svetlana jaugea le jeune homme en face d'elle de la tête aux pieds, avec un regard mauvais. Non ça n'allait pas DU TOUT. Elle avait une énorme tâche de café brûlant - café qu'elle n'avait pas pu boire, au passage - étendue sur un magnifique chemisier blanc qui avait coûté une fortune. Bon en fait la question de l'argent n'était qu'accessoire, mais quand même, elle adorait ce chemisier. En plus de ça, elle se trouvait trop loin de chez elle pour aller se changer avant de reprendre le travail. Le temps magnifique contrastait à présent vraiment bien avec sa mauvaise humeur. « Putain! » Elle lançait jurons sur jurons toujours sans se soucier des personnes autour. Tant pis si son image de jeune fille bien propre sur elle était écornée. Elle essaya tant bien que mal de minimiser les dégâts en essuyant son haut avec de malheureuses serviettes en papier. C'était inutile, elle le savait. Elle regarda à nouveau le jeune homme quand il s'excusa. Avec un regard encore plus mauvais cette fois. « Vous pouvez l'être ouais. » Elle pouvait être ignoble parfois, avec les autres. C'était sa nature, elle ne le faisait pas exprès. Enfin pas vraiment. Le pauvre s'était lui aussi fait rentrer dedans après tout, et s'il avait aussi eu un café, son t-shirt aurait été également foutu. Puis, elle avait prit la résolution d'être - un peu - plus gentille avec les gens cette année. Une promesse était une promesse, et elle devait s'efforcer de l'honorer, tant bien que mal. La russe prit une profonde inspiration tout en fermant les yeux. Un sourire apparut sur son visage, ainsi qu'un air plus doux. « Hmm... bon c'est à moi de m'excuser, j'ai un peu trop dramatisé la situation. Enfin... j'imagine que vous comprennez. » Elle lui tendit la main, toujours en souriant - elle ne faisait ça que très rarement, engager la conversation avec quelqu'un d'autre. « Je m'appelle Svetlana. » Quel revirement de personnalité. Elle avait cette capacité à changer d'humeur en un rien de temps, c'était impressionant. Ou... peut-être qu'elle était simplement atteinte de schyzophrénie, au choix.

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Shyann resta sans voix face à la jeune femme, écarquillant un peu plus les yeux face aux paroles tenues par cette inconnue. La gêne devenait de plus en plus présente chez le jeune homme. A vrai dire, il avait presque l’impression d’être ce pauvre chien à qui son maître lui faisait une remontrance. Alors il resta ainsi sans voix face à elle, face à cette inconnue si vous préférez. Avec la crainte de l’irriter encore plus. Quel caractère celle-là, pensa alors Shy. Il souffla un instant, prenant une grande bouffée d’air. Et son regard parcourut le visage de cette demoiselle. Elle n’avait pas l’air comme cela, en apparence. Mais ne dit-on pas que ces fameuses apparences sont trompeuses ? Oui. Et cette fille, cette pauvre fille, était un exemple comme un autre pour démontrer cette putain d’expression qu’on nous ressasse tous les jours. «Hmm... bon c'est à moi de m'excuser, j'ai un peu trop dramatisé la situation. Enfin... j'imagine que vous comprenez. ». Shyann resta quelques instants sans voix, fronçant légèrement les sourcils. Elle passait en un claquement de doigt du noir au blanc. Une sorcière ou quelque chose de la sorte ? Peut-être, ou une fille qui a quelques problèmes de personnalités, un brin schizophrène. Alors à toutes ses idées frivoles, un sourire amusé se dessina sur les lèvres du jeune homme. C’est alors qu’elle lui tendit la main. Inconsciemment, et sans le vouloir, il fit un petit pas en arrière comme surpris par le geste. Puis il se concentra sur les paroles de la jeune femme. Elle s’appelait Yelena. C’était ce qu’elle venait de lui tire. Alors à son tour, il lui tendit timidement la main. « Enchantée. Moi, c’est Shyann. ». Un petit sourire amical et il se tut.

Lana pouvait voir qu'elle avait déstabilisé le jeune homme en face d'elle. C'était compréhensible, en même temps, elle n'avait pas dû lui semblait très saine d'esprit, en changeant de personnalité en un claquement. Mais c'était ce qui la caractérisait le mieux. Elle avait une personnalité très complexe, et très peu arrivait à la cerner. Elle lui avait apparement même fait peur, à en juger par le mouvement de recul qu'il avait eu. Arf. Elle n'aimait pas traumatiser les gens dès la première rencontre. Il fallait d'abord qu'elle apprenne à les connaitre et à voir dans quel camp elle les classait : soit ils allaient sur la liste à traumatiser, des gens facilement malléables, naifs, intimidables qui baisseraient la queue sans broncher devant elle. Les autres, en revanche, seraient de taille à l'affronter, et bien qu'elle ne se démonterait pas, ce serait beaucoup moins drôle. Elle ne savait pas encore dans quelle catégorie Shyann, il venait de lui dire son nom, appartenait. Elle n'était même pas sûre de le revoir un jour. «Sympa le prénom. » En plus de ça, il avait une tête qui lui plaisait. Il avait l'air gentil. Lana décida donc de faire un petit effort. « Je peux te tutoyer? » Il avait l'air jeune. Entre jeunes, on ne se vouvoyait pas, non? « Laisse moi t'offrir un verre, pour me faire pardonner. Ou un café, comme tu veux. » Elle tourna la tête en direction du café de l'autre côté de la rue. Ils seraient bien là, au soleil, pour faire parler et faire connaissance. Puis son t-shirt aurait le temps de sècher.