Être inventé à ce gala surpris Louis, oui, il avait l'habitude de ce genre de cérémonie pompeuse à Paris mais il était loin de savoir qu'il en était de même à New York. En arrivant sur la Grosse Pomme, il s'était en quelque sorte imaginé en vacance, sans obligation protocolaire, sans règles basées sur l'aristocratie. A vrai dire, c'est ce sentiment qui l'avait directement mis à l'aise, il avait eu le pouvoir de faire ce qu'il voulait, quand il le souhaitait et cette invitation l'avait véritablement surpris, un gala de charité... s'il ne s'y montrait pas, on allait le traîter de sans coeur, et il ne pouvait pas se permettre, surtout que ce genre d'endroit était propice à faire connaissance avec des futurs clients potentiels. Il ne fallait surtout pas perdre cet objectif de vue. C'est pour ça qu'il s'était préparé avec minutie, il sonna à sa soeur avant de quitter son appartement pour savoir si elle était prête. Ayant eu un "plus one" il s'était senti obligé de l'inviter, elle était l'autre visage de la compagnie de un, et même s'il n'allait pas lui dire tout de suite, il n'avait pas l'habitude d'aller à ce genre de chose sans elle... c'était même impensable pour lui, il avait toujours été ensemble, depuis qu'ils étaient des enfants.

Quand il arriva devant chez elle, elle sortit de l'hôtel dans lequel elle vivait dans une suite avec son fils. Une fois dans la voiture, ils échangèrent juste quelques paroles sur le fils de Gabrielle. Louis observa sa soeur du coin de l'oeil. Cette distance entre eux le blessait, elle avait toujours été là dans sa vie, son bras droit, sa seule amie durant toute sa vie... mais il savait aussi que c'était de sa faute s'ils étaient en froid, il savait qu'il avait été mesquin avec elle, qu'il avait été cruel... mais il l'avait fait pour Maxime, son neveu, son prince, l'héritier Garnier. Une fois arrivé à destination, il sortit de sa voiture de sport et fit le tour afin d'ouvrir à Gabrielle, il déposa ses clés dans les mains d'un des hommes afin qu'il la gare dans un parking privé, il s'avança sur le tapis rouge avec le regard fixe, personne ne le connaissait ici, il n'imaginait pas tellement être pris en photo... sauf que comme à son habitude, la beauté naturelle de sa soeur attira les objectifs, il secoua la tête et passa sa main dans ses cheveux bouclés, il aurait dû s'en douter, après tout, sa soeur était l'égérie de leur compagnie familiale. Ils s'avancèrent alors, avec un sourire travaillé pour les objectifs, mains dans la main et tout le monde spéculait sur qui ils pouvaient être, leur relation etc, etc...

Une fois à l'intérieure, la décoration était... dorée, m'as-tu vue, les lustres en or, la salle au plafond très haut et travaillé, des gens qui bossaient passèrent avec des coupes de champagne. Louis en prit un pour lui & sa soeur. C'était un bon champagne mais rien qui n'égalait ce qu'il avait déjà goûté dans son pays « Louis, je pense qu'on devrait se séparer, je m'occupe de rassembler des femmes autour de moi, tu t'occupes de discuter avec quelques hommes ? Voyons ça comme une sorte de boulot complémentaire » sourit professionnellement Gabrielle dont le regard était perdu sur la foule aux alentours. Louis hocha simplement la tête avant de marcher dans la salle, il écoutait par-ci par-là quelques discussions, mais elles étaient pour la plupart trop sérieuses pour qu'il ait envie de s'y glisser. A force de marcher, il se retrouva près du bar et il décida d'aller prendre du vin, et alors qu'il allait passer commande, une voix l'interpella un instant, il tourna sa tête sur la gauche pour apercevoir un de ses amis. Salem, il cligna des yeux avant de se mettre à sourire et se dirigea aussi tôt vers lui. « Van Castle » dit-il en tapant dans le dos du brun. Louis se passa la main dans les cheveux, une lueur amusée dansait désormais dans ses yeux. « ça fait un bail ! Qu'est-ce que tu fous à New York ? Comment tu vas ? » lui demanda-t-il avec énergie. Salem était un peu plus jeune que lui et comme Louis lorsqu'il était plus jeune, il abusait de son nom & sa réputation pour obtenir ce qu'il voulait. En soit, c'était compréhensible, quand on avait le pouvoir, il était difficile de ne pas s'en servir pour avoir des avantages.