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Michael O. Coltrane & Apollinaria A-De Nassau

Apollinaria avait eu une journée épuisante. Elle s'y attendait pourtant, mais elle était toujours surprise. Elle s'était levée avant le soleil, à cinq heures précises pour aller courir à Central Park. Une petite heure de course et elle était de retour à son appartement pour se doucher et se préparer pour aller en cours. Une fois habillée, elle était descendue au Starbucks le plus proche pour prendre son expresso et ensuite s'était rendue à Columbia. Mais une fois sur place, elle s'est sentie fatiguée, énervée et pas du tout détendue comme d'habitude. Normalement, son footing matinal lui faisait un bien fou, elle se sentait revivre quand elle voyait le soleil se lever, quand elle sentait ses muscles chauffer, son souffle devenir court, s'était juste l'extase, le plaisir à l'était brut. Mais aujourd'hui, tout était terne, morne et sans intérêt. Même son entraînement de cheerleader ne réussit pas à lui faire esquisser un sourire.

Au moment de rentrer, il y a bien eu des personnes qui l'ont invité à prendre un café après les cours, ceux qui avaient remarqué qu'elle n'était pas celle drôle et conquérante de d'habitude mais Apollinaria refusa. Elle ne savait pas pourquoi, elle n'avait envie de rien, juste un besoin irrépressible de se plonger sous la couette et d'oublier toute cette journée pourrie. Lili prit sa Bugatti Veyron Super Sport et alla faire une balade autour de la ville. Même ce petit bijou à 1,7 millions d'euros ne réussit pas à la distraire, c'était le drame intégral. Il y avait vraiment quelque qui n'allait pas.

Et soudain, tout s'éclaira dans sa tête. Tout était clair. On était le 22 avril. Il y a trois ans, jour pour jour, Alexandr, le défunt mari d'Apo l'avait demandée en mariage. Apollinaria soupira et décida de rentrer. Il fallait oublier et surtout, ne laisser rien transparaître, ne surtout pas pleurer. Elle pinça les lèvres, se mordit presque jusqu'au sang. On n'était pas le 22 avril, c'était impossible, impossible ! Lili gara sa Bugatti dans la rue et rentra chez elle. Elle se jeta dans sa douche une nouvelle fois, se frotta le corps jusqu'à en oublier ce qu'elle faisait là. Quelque chose d'humide coulait sur ses joues, mais ce n'était pas des larmes. Non, ça ne pouvait pas être des larmes. Elle sortit, hagard, de sa douche et se remit en tenue de sport qui se constituait d'un mini short et d'une brassière. Elle ne prit la peine de se maquiller, elle effaça juste d'un revers de la main les traces de eye liner qui dégoulinait sous ses yeux et ne se regarda pas dans la glace. Elle prit son iPod rempli des meilleures musiques pour oublier une dure journée et ferma son appartement, le numéro neuf.
Elle descendit les marches quatre à quatre en se mettant les écouteurs dans les oreilles quand elle croisa un voisin...