Sujet: C'était juste une silhouette qui ressemble à toi ♥ Dim 6 Mar - 20:51
Kiba & Enzo
« -Le soleil brille sur NewYork en cette jolie matinée ! Et oui aujourd’hui, il ne pleuvra pas, alors profitez en ! Sortez bien couvert néanmoins, on ne dépassera pas les 1 degrés aujourd’hui ! » Enzo baissa le son de la radio alors qu’une cliente entrait dans la librairie, faisant tinter la petite cloche de bienvenue. Il posa la dernière statuette de chat _ il avait acheté cinq statuettes japonaises trop cute la veille, son nouveau délire pour décorer l’endroit_ sur le rebord de la devanture et retourna à son comptoir, ramenant avec lui la vieille stéréo qu’il posa sur le meuble. « Bonjour. » Lâcha t’il finalement, puisque la jeune femme ne lui avait pas encore prêter attention depuis son arrivée. Elle se détourna brusquement du rayon qu’elle observait alors et répondit, confuse : « bonjour. » Leçon de politesse numéro 1 : acquise. Il arrivait parfois à faire de grands progrès socials à ses clients, un truc de dingue. Il s’assit sur sa chaise et attendit quelques instants que la jeune femme choisisse l’ouvrage qu’elle désirait acheter, mais quand elle arriva devant la caisse, c’était les mains vides. « Je cherche un livre pour enfant de Roger Maudhuy. » Il l’observa un instant et se leva. « C’est quoi le titre ? Les livres pour enfant sont de ce côté là. » Il désigna du menton un coin de la pièce plus coloré que le reste, adapté aux enfants de par la taille des étagères et des chaises, beaucoup plus petites. « J’ai déjà cherché. » Elle le gratifia d’un petit sourire. « Le titre c’est : Le mystère des loups garous, chasseur de monstres. » Enzo alluma son ordinateur et chercha dans sa liste. Effectivement, il avait bien ça. Mais il venait tout juste de recevoir les exemplaires, il ne les avait pas encore mis en rayon. « Je l’ai oui. A l’étage, je reviens. » Il lui tourna le dos et gravit les marches qui le menait au premier étage de la librairie, le grenier où il rangeait tous les stock de livres qu’il n’avait pas ou pas encore mis en rayon. L’endroit sentait une délicieuse odeur citronnée, son parfum préféré, et donnait depuis une lucarne ornée de vitraux une belle vue sur l’avenue. Il était tombé amoureux de l’endroit dès qu’il l’avait vu. C’était juste dommage que l’ancien propriétaire n’en ait pas pris plus soin ; Enzo l’avait racheté pour une somme vraiment minime et cela avait été aisé de tout restaurer, pour en refaire un endroit accueillant où les gens pouvaient dénicher le livre de leur rêve. Le samedi il donnait des courts de peinture pour enfant à l’étage, justement. A côté de tous les cartons remplis de livres qu’ils protégeaient derrière un rideau orange, il avait aménagé un espace avec des poufs et des lampes multicolores et sur les murs il avait accroché des tableaux réalisés par ses jeunes artistes en herbe. Il fouilla dans l’un des cartons pour dénicher l’exemplaire souhaité et le feuilleta un instant. C’était un beau livre. Il le mettrait dans ses rayons dès ce soir, s’il en avait le temps. Il passa devant la lucarne en reprenant le chemin de l’escalier et s’arrêta alors que son regard tombait sur une tignasse auburn qui se dirigeait vers sa librairie. Bien sur, le jeune homme à qui appartenait cette touffe de cheveux aurait put ne pas s’arrêter devant la boutique et continuer son chemin, mais pour l’avoir vu à plusieurs reprises entrer ici, Enzo savait qu’il s’arrêterait, encore aujourd’hui. Sa guitare dans le dos, Kiba venait une fois de plus lui rendre visite. Il observa un instant son visage ovale qui traversait la rue d’un pas rapide, évitant les voitures sans même se soucier d’elles. Puis il détourna le regard et se dépêcha de redescendre pour en finir le plus vite possible avec la cliente. Etrangement, Kiba était une des rares personnes sur lesquelles Enzo n’arrivait pas à se prononcer. L’appréciait-il ou pas ? C’était un mystère. Il sentait toujours un petit quelque chose en lui remuer quand il le voyait. Mais il finissait toujours par le trouver chiant et emmerdeur. Merdeux, c’était le nom officiel que le français lui avait dédié. Il le trouvait mignon et attachant… mais chiant, tellement chiant ! En tout cas, c’était en train de devenir un client régulier, et à ça Enzo ne pourrait rien changer, car l’asiatique avait l’air d’un entêtement impressionnant. Il donna le livre à la cliente qui paya et disparut quelques secondes plus tard. Enzo monta à nouveau le son de la radio. Il ne le baisserait pas pour Kiba, de toute manière. Il se rassit sur sa chaise et attendit que l’embêtant squatteur franchisse les portes de la librairie. Pour quoi venait-il cette fois ? Peut-être un livre de musique, comme l’autre jour. Ou pas. De quoi allaient-ils encore parlé ? A coup sur cela finirait sur un désaccord et l’asiatique s’en irait, frustré, comme d’habitude. Il soupira. C’était bel et bien devenue une habitude, oui. Et malgré lui Kiba avait pris de la place dans la vie d’Enzo, plus de place que ce dernier aurait voulu l’admettre. D’ailleurs, il ne fallait pas compter sur lui pour qu’il admette qu’il l’avait guetté toute la matinée, cette tignasse brune. Ni que cela l’aurait sans doute un peu vexé si Kiba ne lui avait pas rendu visite aujourd’hui, il se serait posé des questions et aurait senti son cœur se serrer, comme il le sentait se serrer à présent qu’il pensait à cette possibilité... que Kiba ne s’arrête pas devant la porte, qu’il n’entre pas. Merde. Qu’est ce qui lui prenait ? C’était qu’un gosse qui mettait un peu d’action dans son quotidien. Ça ne durerait qu’un temps, bien sur. Il entendit la clochette et releva la tête. « Yo. » Dit-il d’une voix plate, le détaillant soudain des pieds à la tête pour en arriver à la même conclusion que d’ordinaire ; mignon.
Sujet: Re: C'était juste une silhouette qui ressemble à toi ♥ Ven 11 Mar - 18:15
FAIS DE CE JOUR, LE PLUS BEAU JOUR DE TA VIE. C’était ce que la mère de Kiba lui murmurait à l’oreille le matin, lorsqu’il était enfant et qu’elle venait le réveiller. Chaque jour, comme un rituel, elle l’embrassait sur la joue et glissait ses doigts rassurants dans ses cheveux en bataille, puis elle lui répétait cette même phrase. À l’époque, il pensait que c’était une sorte de secret que seule une maman pouvait connaître. Le secret de la vie, le secret du bonheur. Alors il espérait pouvoir suivre son conseil du mieux qu’il pouvait, dans l’espoir de la rendre heureuse, elle aussi. À présent, il était en âge de savoir qu’il n’y avait aucun secret dans ses mots, juste une philosophie de vie qui ne l’avait jamais quittée depuis. Et à ses yeux, faire de chaque jour, le plus beau jour de sa vie se résumait à faire chaque jour ce qu’il désirait et rien d’autre. Seul son agent lui imposait parfois quelques contraintes liées au métier. Mais pour le reste, Kiba n’en faisait qu’à sa tête, quelle que soit l’heure ou le lieu. Autant dire que pour ça, New York lui facilitait beaucoup la tâche. Cette ville était comme un terrain de jeu gigantesque. Le monde entier en miniature, ou presque. Cette ville réunissait toutes les cultures et elle vibrait à chaque instant de milliers d’activités qui lui tendaient les bras.
« Connard ! » Enfin, New York n’était pas non plus un parc d’attractions et comme partout, la ville traînait son lot d’emmerdes en tout genre. L’agitation, le bruit, les cris, les insultes… tout ça n’était plus qu’un fond sonore des plus banal. Amusé Kiba regarda un instant les conducteurs qui s’insultaient toujours, les vitres ouvertes comme si la rue leur appartenait. C’était presque comique de voir tout ce petit monde stressé s’agiter de bon matin. Au fond, il était bien content de ne pas être à leur place, au volant d’une voiture, en plein cœur d’un embouteillage et en train de fulminer parce qu’il ne lui restait plus que cinq petites minutes pour arriver à l’heure au travail. Ce genre de vie ne le tentait vraiment pas. La sienne était bien plus excitante et le seul stress qu’il ressentait, c’était cette petite angoisse qui lui remuait les tripes avant de monter sur scène. Et c’était grandiose ! Une fois face au public tout disparaissait et il avait l’impression de flotter, les notes glissaient instinctivement sous ses doigts et les paroles de chaque chanson s’échappaient toutes seules de ses lèvres. Comme s’il était en transe… Pour rien au monde il n’aurait laissé tomber sa musique. C’était sa vie et aucun autre métier ne pourrait le rendre heureux. Bien sûr, il se serait bien passé des quelques inconvénients, mais rien n’était parfait. Sans accroc, les bons moments n’auraient jamais eu la même saveur. C’est en connaissant le pire que l’on apprend a reconnaître la saveur des meilleurs instants de la vie… C’était ce que sa mère lui avait toujours dit. Et en grandissant, Kiba comprenait de mieux en mieux ce qu’elle avait essayé de lui apprendre lorsqu’il était enfant.
Perdu dans ses pensées, le jeune homme parcourait la rue sans regarder où il allait. Les gens le bousculaient par moment, sans même prendre la peine de s’excuser et en contrepartie, il les ignorait royalement. Parfois, il leur accordait un sourire moqueur lorsqu’ils s’énervaient en lui intimant de regarder où il mettait les pieds. En silence, il leur retournait ce reproche stupide. Mais en réalité il aurait eu plutôt eu envie de leur dire : Hé ho, on est à New York, ici personne ne regarde où il va. Chacun avançait effectivement en étant dans sa bulle et Kiba ne faisait pas exception. Plaçant son casque sur ses oreilles, il alluma son Ipod et monta le son jusqu’à ce que la musique couvre les bruits de la rue. Chaque jour, il parcourait la ville sur un fond musical qui rythmait ses pas, s’accordant parfois de façon surprenante avec les évènements réels. Comme si la vie n’était qu’une immense films, un terrain de jeu que Kiba ne prenait jamais au sérieux. À vrai dire, il avait bien trop peur de tout perdre à nouveau, de regretter un jour de ne pas avoir assez vécu, pour s’enfermer dans la peur et dans la routine. Pourtant, il gardait quelques habitudes, mais ces dernières ne ressemblaient pas à celle d’un comptable, se levant tous les matins à la même heure pour aller travailler. Le quotidien de Kiba suivait un tempo bien différent. En effet, il était rythmé par des lieux et des gens qu’il voyait souvent, non pas parce que sa routine l’imposait, mais parce qu’il les avait choisi pour faire partie de ses habitudes. Ainsi, s’il parcourait souvent les rues du Soho, c’était pour se rendre dans un lieu bien précis. L’un des rares endroits calmes qu’il affectionnait tout particulièrement…
Immobile, il s’appuya nonchalamment contre le lampadaire alors que son regard était rivé sur une librairie de l’autre côté de la rue. Ce lieu, il le connaissait bien et il s’y rendait même régulièrement. C’était pour cette petite librairie qu’il traversait le Soho, à pied, en bus ou en métro, suivant son humeur ou le temps qu’il faisait. Au fond, il n’aurait su dire ce qui l’avait poussé à entrer la première fois qu’il était passé devant, mais depuis, il ne pouvait plus s’empêcher d’y revenir. À chaque fois qu’il y retournait, il retrouvait cette ambiance particulière qui lui manquait lorsqu’il passait la porte en jurant qu’il ne reviendrait plus. Mais il revenait toujours. Parce que même si Enzo, le libraire, lui tapait souvent sur les nerfs, il l’attirait aussi de cette façon malsaine qui lui plaisait tant. Certes, il était beaucoup plus vieux que lui et franchement, ils n’avaient rien en commun. Mais l’idée de ne plus le voir avait été bannie de son esprit. Quelque chose l’attirait dans cette librairie. Quelque chose l’attirait vers Enzo et il voulait savoir quoi. Sans réfléchir, il traversa la rue, ignorant les voitures qui pilaient et klaxonnaient sur son passage. Déterminé, il ne voyait plus que la porte de la librairie, ne s'apercevant même pas que, dans son casque, la musique s'était interrompue. Tous ses sens étaient tournés vers son but, son point de chute et rien ne pourrait l’empêcher d’entrer, pas même une énième dispute avec son insupportable propriétaire.
Lorsqu’il poussa la porte, la clochette retentit signalant son arrivée et Enzo releva la tête. Était-il déçu de constater que c’était lui qui entrait et non pas un tout autre client ? Même si c’était effectivement le cas, Kiba n’aurait pas fait demi-tour, bien au contraire. En effet, le jeune musicien aimait faire ce qui lui passait par la tête et rien d’autre. Bien entendu, il aurait préféré que le libraire soit content de le voir… Mais il doutait vraiment que ce soit le cas. « Yo. » Alors qu’il le saluait d’une voix neutre, le regard d’Enzo le parcourut entièrement, comme s’il cherchait à jauger sa petite personne, d’un seul coup d’œil. Impassible, Kiba se prêta au jeu sans un mot. Puis il fit quelques pas, replaçant la bretelle de la housse de sa guitare sur son épaule, avant de lâcher du bout des lèvres. « Salut. » C’état toujours de cette façon que cela commençait, par un mot simple et calme. Un échange banal entre un client et un vendeur. Du moins, en apparence. N’accordant pas un regard au libraire, le jeune asiatique se dirigea directement vers le rayon science-fiction et fantasy. S’il l’ignorait pour le moment, c’était simplement pour se donner une contenance et ne pas rester planter devant lui à l’observer. Autant jouer les minettes rigolant devant un beau mec tant qu’il y était... Plutôt crever ! Certes, le charme de cet homme ne le laissait jamais indifférent, mais il ne souhaitait pas du tout lui montrer qu’il lui plaisait. Du moins, pas de façon aussi grotesque. Cette idée lui arracha un rire nerveux alors qu’il effleurait distraitement la tranche des ouvrages, cherchant celui qu’il était venu acheter. Reprenant son sérieux, il attrapa le fameux livre. « Kushiel ! C’est celui-là… » Il avait lu sur un site que ce livre était passionnant et le court résumé qui en était fait lui avait donné envie d’en savoir davantage. Satisfait, il cala l’ouvrage contre son torse et se dirigea d’un pas rapide vers le rayon des mangas.
Son regard parcourut les couvertures colorées de ces bandes dessinées asiatiques et une fois devant la rangée qui l’intéressait, il sortit plusieurs livres et les observa rapidement, ne trouvant pas ce qu’il cherchait. Déçu, il ne s'avoua pas vaincu, se dirigeant vers la rangée des nouveautés. Le cœur battant, il scruta chacun des mangas, mais là encore, il ne trouva pas ceux qu’il désirait. Un soupir s’échappa de ses lèvres et il se rendit à l’évidence, aucun des deux tomes qu’il cherchait n’était en rayon. Sa dernière chance de pouvoir les lire le jour-même aurait été qu’Enzo ne les ait pas encore mis en vente par manque de temps. Se détournant, il se dirigea vers le comptoir, un léger sourire aux lèvres. « Je te prends celui-là. » S’immobilisant devant la caisse, il posa le roman devant le jeune homme et lui adressa un petit sourire. « Dis-moi, la musique, c’est pour dissuader les clients de venir te parler ou c’est pour mettre un peu d’ambiance ? » C’était plus fort que lui, il n’avait pas pu s’empêcher de jouer les emmerdeurs afin de le faire réagir. En effet, s’il y avait bien une chose qui horripilait Kiba, c’était ce tempérament calme et amorphe que le libraire lui inspirait la plupart du temps. Cependant, cela ne suffisait pas à gâcher l’aura sensuelle qu’il dégageait et que le jeune musicien avait du mal à ignorer. Alors qu’il tentait d’accrocher son regard, il ajouta d’une voix plus posée et plus douce. « Je n’ai pas vu le tome 6 de Pandora Hearts et le tome 2 de Junjou romantica. Tu ne les a pas reçu ? » Une petite moue déçue se dessina malgré lui sur son visage. Impatient d’avoir la réponse, il se souvint soudain qu’il avait toujours son casque sur les oreilles, même si aucun son n’en sortait plus depuis plusieurs minutes. Ayant presque oublié qu’il le portait, il le retira et le laissa retomber autour de son cou. Suspendu aux lèvres d’Enzo, il s’appuya avec nonchalance sur le comptoir et tripota inconsciemment le fil de son casque.
Sujet: Re: C'était juste une silhouette qui ressemble à toi ♥ Dim 13 Mar - 19:15
Enzo & Kiba
Enzo baissa à nouveau le regard, une fois que Kiba eut disparut dans les rayons en lui lançant un simple « salut ». Le français ne s’inquiétait nullement de cet échange pour le moins bref et courtois. Il savait qu’avec le jeune homme la conversation ne tarderait pas à prendre en piment et en agitation, et il n’avait d’ailleurs pas hâte que cet instant arrive, car cela finissait immanquablement par le départ de Kiba… Il tendit l’oreille, passant outre la musique pour écouter ce qui se passait en rayons. C’était dommage, il n’avait jamais installé de caméra de surveillance dans sa boutique, et de toute manière cette dernière était bien trop petite pour que cela soit d’une quelconque utilité, mais cela lui aurait au moins permis de garder à l’œil l’asiatique. Etrangement, son cœur battait d’une manière totalement irrégulière depuis que ce dernier était entré dans la librairie, s’affolant au moindre son, ralentissant et accélérant brutalement. Il allait finir par clamser à force, c’était presque certain. Pour se donner une contenance Enzo sortit un paquet d’allumette et s’en glissa une entre les lèvres, mâchonnant le morceau de bois. C’était un moyen bien à lui pour éviter de fumer quarante clopes dans la journée. Il était en effet tout à fait capable de s’enfiler plusieurs paquets d’affiler… Alors ce geste, qui pouvait paraître stupide, lui permettait de se déstresser un peu. Il irait fumer tout à l’heure… comme ça il pouvait patienter. Il attendit en silence que le musicien fasse son choix dans les ouvrages qu’il désirait emporter avec lui ce jour là. Il venait souvent lui acheter des livres… mais Enzo savait que ce n’était pas uniquement pour ça qu’il se rendait ici. Sinon, pourquoi prendrait-il le temps à chaque fois de lui adresser la parole, d’entamer la conversation ? Il le vit une minute plus tard passer devant lui, se dirigeant vers le rayon des nouveautés, mais il ne parut pas trouver ce qu’il désirait car il entendit un soupir s’échapper de ses jolies lèvres. Une fois de plus le français s’étonna du physique enfantin qu’arborait le jeune homme. Il le savait jeune… mais il avait l’impression d’avoir face à lui un adolescent tout juste âgé de 15 ans, et Kiba en avait 18, du moins d’après ce qu’il lui avait raconté. Il observa sa silhouette élancée, aussi fine que celle d’une fille, une véritable petite brindille qu’un rien aurait put briser. Oui, s’il y avait bien une chose qui se dégageait sans cesse de l’asiatique, c’était cette fragilité, et cette dernière touchait Enzo en plein cœur. Même si ce dernier l’emmerdait souvent, l’agaçait au plus haut point avec sa vivacité, ses piques acérées et son air de monsieur je-sais-tout, il ne parvenait pas à le détester complètement. Au contraire, il avait de plus en plus envie de le protéger. Ce qui l’agaçait aussi, évidemment. Il garda le regard rivé sur le magazine qu’il feuilletait distraitement et ne le releva que lorsque Kiba s’accouda au comptoir, posant son livre. « Je te prends celui-là. » Enzo voulut répondre au sourire que lui lançait le jeune homme mais se retint au dernier moment en entendant la suite de ses paroles :« Dis-moi, la musique, c’est pour dissuader les clients de venir te parler ou c’est pour mettre un peu d’ambiance ? »« C’est pour dissuader les clients de venir me parler. Malheureusement ça ne fonctionne pas à tous les coups. » Répondit-il aussitôt, piquer par les mots du musicien. Qu’est ce qu’il avait encore contre sa musique, lui ? D’accord, il en jouait peut-être mais ça ne l’autorisait en aucun cas à critiquer ce qu’il écoutait_ et ce qu’il n’écoutait en réalité qu’à moitié. Et puis s’il n’aimait pas sa musique, rien ne l’obligeait à l’entendre, après tout il avait son casque encore sur les oreilles. Il prit le roman qu’avait décidé d’acheter Kiba et retira l’étiquette, se demandant encore s’il devait oui ou non éteindre la radio. « Je n’ai pas vu le tome 6 de Pandora Hearts et le tome 2 de Junjou romantica. Tu ne les as pas reçu ? » Il retira son casque, comme s’il venait tout juste de se souvenir qu’il l’avait encore sur la tête, et Enzo le vit tripoter machinalement le fil de l’objet tandis qu’il regardait sur son ordinateur si oui ou non il avait reçu les livres demandés. Il s’évertuait à traiter Kiba comme un client banal, ne voulait pas montrer au jeune homme que, contrairement à cela, il le considérait comme un… ami. Presque un ami. Il ne savait rien de lui, et inversement, pourtant il l’appréciait. Et une fois de plus les livres demandés étaient des qu’il avait reçu mais qu’il n’avait pas encore pris le temps de ranger. En réalité il avait prévu de réaménager tout l’espace des bds et livres pour enfant, pour pouvoir mettre plus de livres. Il allait devoir s’y mettre une journée entière et cela ne l’enchantait guère… Il allait pourtant devoir le faire rapidement car on ne cessait de lui demander les livres qu’il n’avait pas encore mis en rayon. « Je les ai oui. » Il recula, lui jeta un regard amusé, jeta son allumette dans la poubelle et disparut dans l’escalier, revenant quelques minutes plus tard avec les deux mangas demandés. Il les montra un instant à Kiba avant de les passer sous le scanneur. « Et voila. » Il prit un sac en tissus (et oui car monsieur ne vend pas de sacs en plastiques, c’est un écolo) et mis les trois livres dedans avant de poser le tout sur le comptoir. « Je te fais cadeau des mangas, ça fait trois jours qu’ils sont censés être en rayon mais faut que je réaménage tout et j’ai la flemme. Ça te fait 15 dollars. » Cette fois ce fut une vraie cigarette qu’il glissa entre ses lèvres, la caressant un instant négligemment avant de l’allumer. Cette dernière grésilla et il soupira d’aise à la première bouffée de nicotine. Il avait arrêté la drogue, mais s’il y avait bien une chose dont il était sur, c’était que jamais il n’arrêterait la cigarette. Même quand ses poumons seront en sang et qu’il se déchirerait la gorge à longueur de journée. Jamais. C’était trop bon.
Sujet: Re: C'était juste une silhouette qui ressemble à toi ♥ Jeu 24 Mar - 1:43
Machinalement, son doigt s’enroulait autour du fil qui reliait son casque à son Ipod. Ce geste n’était pas le reflet d’une quelconque nervosité mais une façon de s’occuper les mains. En effet, ces dernières s’agitaient toujours d’une façon ou d’une autre lorsqu’il restait inactif. Une façon comme une autre de dépenser son trop-plein d’énergie même quand il ne bougeait pas. Kiba était une véritable pile électrique. Pourtant, lorsque son regard se perdait de cette façon, effleurant les traits d’Enzo, il se sentait étrangement plus calme… Au point de se sentir légèrement perturbé. Qu’est-ce qui l’attirait autant chez cet homme ? Il était plus vieux que lui mais surtout, son comportement – si différent du sien – l’énervait constamment. Mais, malgré lui, il ne pouvait se passer de ces discussions, aussi houleuses soient-elles et il ne pouvait s’empêcher de vouloir le voir. Quoi qu’il en dise, il le trouvait beau. Il aimait son corps musclé, son air négligé à peine dissimuler par son allure de fils de bonne famille. Profitant de cet instant où Enzo était occupé à chercher les mangas sur son ordinateur afin de savoir s’il les avait reçu, Kiba ne le quittait pas des yeux, ayant une excuse toute faite pour le dévisager sans en avoir l’air. Songeur, il cherchait à découvrir ce qui le reliait à cette librairie et surtout à son propriétaire. Comment quelqu’un pouvait-il l’énerver et l’attirer avec la même force ? La voix d’Enzo mit fin à ses réflexions en le ramenant à la réalité. « Je les ai oui. » Un sourire étira les lèvres du jeune asiatique. C’était une très bonne nouvelle pour lui, et sur tous les plans, il n’avait pas perdu son temps à venir jusqu’à la boutique. Mais ça, il ne le dirait jamais à haute voix, craignant que le jeune homme ne l’interprète mal. Lui-même ne savait déjà pas comment interpréter ses propres émotions, alors il ne tenait pas à ce que le concerné n’y mette son nez. Silencieux, il observa l’air amusé du libraire et ne put s’empêcher de sourire davantage encore alors qu’il le suivait du regard jusqu’à ce qu’il ne disparaisse dans l’escalier.
À présent seul dans la librairie pour une durée assez courte, Kiba ne put s'empêcher de chercher une bêtise à faire afin d’embêter un peu le propriétaire des lieux. Au fond, s’il prenait tant de plaisir à le faire enrager, c’était parce qu’il l’appréciait bien plus qu’il ne voulait bien le dire. Alors déjà qu’en temps normal, il avait le plus grand mal à rester en place et à adopter un comportement exemplaire, en cet instant, c’était presque impossible de tenir bon. Tout son corps lui intimait de se mettre en action… Immédiatement. Ne tenant plus, il contourna rapidement le comptoir, jusqu’au poste qui diffusait la musique dans la librairie. Une fois devant l’appareil, il se dépêcha de changer la musique afin de mettre quelque chose de plus… entraînant. Amusé par son enfantillage, il retourna rapidement à sa place initiale, avant de scruter l’escalier. Quelques secondes à peine après qu’il se soit remis dans sa position d’origine, Enzo refit son apparition avec les mangas à la main. Une fois devant le jeune musicien, il les lui présenta et une lueur ravie s’alluma dans les prunelles de l'intéressé. Il avait déjà hâte de pouvoir les lire. Excité de les avoir déniché, il ne les quitta pas des yeux, regardant les mains du libraire scanner les codes barres avec sa machine. « Et voila. » Satisfait, il le vit emballer les trois ouvrages dans le fameux sac en tissu que le jeune homme connaissait bien, puisqu’il commençait à en entasser quelques-uns dans sa chambre d’hôtel, conservant chacun d’eux, comme un souvenir, mais aussi pour y ranger ses livres à l’intérieur et ainsi, ne pas les abîmer. « Je te fais cadeau des mangas, ça fait trois jours qu’ils sont censés être en rayon mais faut que je réaménage tout et j’ai la flemme. Ça te fait 15 dollars. » Tendant la main, Kiba attrapa le sac contenant les livres et arqua un sourcil. Pourquoi lui offrait-il deux des trois livres ? Juste parce qu’ils n’étaient pas en rayon ? Le jeune asiatique avait du mal à y croire. Si Enzo avait pratiqué cette offre avec tous ses clients, il pourrait mettre la clé sous la porte. C’était donc une autre raison qui le poussait à faire ça et le jeune homme aurait bien aimé la connaître. « Tu m’offres deux mangas, juste parce qu’ils n’étaient pas en rayon comme prévu ? » Ne quittant pas le libraire du regard, il fourra sa main dans la poche de son jean et en sortit deux billets : un de dix et un de cinq. Cependant, il ne les donna pas tout de suite à leur destinataire. Sans un mot, il suivit ses mouvements, de la cigarette qu’il porta à sa bouche, la caressant de cette façon si sensuelle qui éveillait ses fantasmes, jusqu'au moment où il l'enflamma afin de s’abreuver de sa nicotine. Ces gestes familiers l’aidèrent à faire le vide… Et alors qu’une idée venait soudain de germer dans son esprit, un sourire malicieux se dessina sur ses lèvres et il plongea son regard dans le sien. C’était une opération risquée, il pouvait perdre la face et s’oublier dans l’intensité de ses iris, mais il avait du sang-froid et il était certain de pouvoir dissimuler le trouble qu’une telle proximité pouvait lui inspirer.
Lentement, il leva les billets afin de les agiter un peu, préparant ainsi le terrain. Puis, sa voix s’éleva à nouveau, légèrement suave et douce. « Si tu me donnes la vraie raison de cette réduction, je l’accepte et je paie 15 dollars… » Fier de sa trouvaille, il soutint le regard d’Enzo. Cela pouvait sembler puéril, mais ce genre d’attention avait piqué sa curiosité et à présent, il avait besoin de savoir. Pourtant, il savait pertinemment que le libraire n’apprécierait pas qu’il lui soutire l’information de cette façon. Peut-être même allait-il s’énerver et Kiba perdrait alors le peu de sympathie qui aurait pu le pousser à lui proposer un prix si bas. Cependant, il était trop tard pour regretter et pour faire machine arrière, ce qui était fait ne pouvait être défait. De toute façon, ce n’était pas son genre et comme à son habitude, il avait agi impulsivement, sans tenir compte des conséquences… Quoi qu’il se passe maintenant, la conversation était lancée et comme toujours, elle risquait d’être animée. Pourtant, le jeune homme ne semblait pas s’en inquiéter, son regard s’abreuvait toujours de celui de son aîné, ne parvenant pas à couper ce contact dont l’intensité l’effrayait presque parfois. Parce qu’elle reflétait un des rares domaines qui lui était inconnu et qu’il avait souvent évité pour ne pas entraver dans sa course effrénée à travers les tumultes de la vie.
Sujet: Re: C'était juste une silhouette qui ressemble à toi ♥ Mer 6 Avr - 20:47
Enzo & Kiba
Enzo n’écouta que d’une oreille distraite ce que le jeune asiatique lui disait, trop occupé à observer la forme amusante que prenait sa bouche lorsqu’il formait ses mots. Alors qu’il portait la cigarette à ses lèvres pour l’allumer et en tirer une première bouffée, il croisa son regard et perçut la curiosité qu’il avait éveillée chez le chanteur, en lui offrant ainsi les deux mangas. Ou alors était-ce peut-être autre chose, mais il comprenait tout à fait qu’il se pose des questions face à une telle réduction. N’importe qui se serait posé des questions, après tout. Il ne détourna le regard de ses yeux que lorsque l’asiatique agita sous son nez la somme qu’il venait tout juste de lui demander pour l’achat des livres. 15 dollars. « Si tu me donnes la vraie raison de cette réduction, je l’accepte et je paie 15 dollars… » Le son de sa voix le fit à nouveau dériver vers cette bouche qui s’étirait à présent en un léger sourire qu’il eut immédiatement envie d’effacer, par n’importe quel moyen. Ce qu’il pouvait le détester, ce petit gosse sur de lui… Enzo resta un long moment silencieux. Il ne quittait plus des yeux le regard que Kiba lui lançait, ne pouvant s’empêcher de se demander ce qu’il pouvait bien penser en cet instant. Il ne montrait rien. Juste cette confiance absolue en la vie. Cette confiance qui l’énervait toujours profondément. Rien qu’à le regarder on pouvait deviner à quel point le chanteur était une pile ambulante, et le français s’agaçait toujours très rapidement en sa compagnie. Néanmoins il ne pouvait nier qu’il éprouvait une certaine affection pour lui. Un genre d’amour vache, peut-être. Et alors qu’il réfléchissait, ses oreilles semblèrent soudain se déboucher et il se rendit compte que la station de radio qu’il avait mis avait changé. Quel hasard. C’était encore une connerie d’un certain Kiba, ça. Un sourire plissa le coin de ses lèvres, mais c’était un sourire qui n’avait rien d’engageant. Un sourire moqueur, narquois, amer. Puis il se retourna et alla changer de nouveau la musique. Il avait décidé dès le départ de ne pas se laisser marcher sur les pieds par un gosse. Et surtout pas par Kiba. Pour qui il se prenait, à toucher à son matériel ? Et s’il avait fouillé dans sa caisse pendant son absence ? Non, quand même pas… Pourtant Enzo se méfiait du jeune homme. Il se doutait qu’il était capable de faire beaucoup de choses, juste pour le plaisir de faire chier son monde. Il remit la musique qu’il écoutait quelques minutes auparavant et revint vers le comptoir, la mine lugubre. Mon dieu. Il détestait cette conversation. Il détestait son interlocuteur. Il le détestait tellement ! Mais tellement ! « Et si tu ne me paies pas les 15 dollars immédiatement j’appelle la police pour signaler un vol. » Lâcha t’il d’une voix glaciale. Il arqua un sourcil, espérant que Kiba comprenne qu’en aucun cas il n’avait l’intention de répondre à sa question. La vraie raison, lui même l’ignorait. Enfin, il était en pleine thérapie pour essayer de se convaincre qu’il l’ignorait. Alors l’avouer à un gamin pareil. « Tu ne m’amuses pas Kiba. J’ai plus quinze ans moi. Tu es venu faire quoi ici ? Acheter des mangas. Alors prends les et tires toi. Sinon pourquoi cet interrogatoire ? Je pense pas que tu fasses partie du FBI. Si j’ai dis que c’était parce qu’ils n’étaient pas en rayon, c’est parce qu’ils n’étaient pas en rayon. » Il tira une nouvelle fois sur sa cigarette, essayant de garder ainsi une certaine contenance. Il s’en voulait d’avoir été si froid envers le jeune guitariste. Tout ça pour ne pas avoir à lui avouer qu’il lui plaisait. C’était complètement stupide. Il avait l’impression de devenir pédophile. Quelqu’un d’aussi jeune ne pouvait pas l’attirer autant. C’était nul. Nul nul nul. Et il fallait vraiment qu’il se calme. Parce que même s’il l’avait dit, il ne voulait pas que Kiba s’en aille. Pas après avoir eut une discussion si courte avec lui. Il termina donc, d’une voix plus douce. « Désolé... » Il termina sa clope et l’écrasa dans le cendrier avant de s’en allumer aussitôt une autre. Il fumait trop. Etrangement ce geste lui rappela qu’il avait le prochain atelier enfant à préparer. Et qu’il fallait qu’il mette en rayon tout ces livres qu’on lui quémandait depuis ce matin. Un sourire gêné apparut sur son visage. Il avait envie de demander de l’aide au jeune homme qui se trouvait toujours en face de lui, mais il n’osait pas. Il allait surement dire non. Pourquoi l’aiderait-il, après ce qu’il venait de lui balancer dans la tronche ? C’était tout naturel qu’il lui en veuille. Son regard s’attarda sur ses cheveux lisses, comme tous les cheveux d’asiatiques. Il les avait colorés en un joli roux, très original. Enzo n’aurait jamais cru qu’un asiatique puisse être beau en roux, mais Kiba avait effacé ses doutes. Avec son visage doux et son air angélique, il était… beau. Manquait plus que l’auréole. C’était dommage, son caractère gâchait tout. On s’attendait toujours à quelqu’un de plus sage, en voyant ses traits délicats, et on était vite détrompé. Car sage, Kiba ne l’était en aucun cas. « Tu veux m’aider à mettre en rayon les livres ? » Finit-il pourtant par murmurer, ayant un peu peur de se faire renvoyer. Il espérait que Kiba dirait oui, malgré tout. Ne serait-ce que parce qu’il lui avait fait une réduction. Il avait envie de passer du temps avec lui, même si il l’énervait, même s’il se disait toujours qu’il le détestait. Au fond chaque minute avec lui était étrangement agréable et enivrante, et il grappillait toujours le plus de temps possible avec le jeune homme. Parfois son énervement prenait le dessus et tout se terminait brusquement, le laissant morose...Alors il espérait vraiment que la réponse soit positive…
Sujet: Re: C'était juste une silhouette qui ressemble à toi ♥ Jeu 7 Avr - 0:32
Au fond, Kiba s’attendait à ce qu’Enzo réagisse mal… Mais pas à ce point. « Et si tu ne me paies pas les 15 dollars immédiatement j’appelle la police pour signaler un vol. » Surpris, Kiba ne bougea pas d’un millimètre, se demandant si le libraire était capable de le dénoncer et de l’envoyer en garde à vue, voire à un procès, juste parce qu’il lui avait posé une question trop directe. Peut-être aurait-il pu en effet. En tout cas, ce n’était pas le ton froid qu’il avait utilisé qui allait démentir ses propos, bien au contraire… Le coréen en avait encore des frissons dans le dos. Il avait très bien compris qu’il s’était heurté à un mur, mais Enzo ne semblait pas en avoir fini avec lui… « Tu ne m’amuses pas Kiba. J’ai plus quinze ans moi. Tu es venu faire quoi ici ? Acheter des mangas. Alors prends les et tires toi. Sinon pourquoi cet interrogatoire ? Je pense pas que tu fasses partie du FBI. Si j’ai dis que c’était parce qu’ils n’étaient pas en rayon, c’est parce qu’ils n’étaient pas en rayon. » Blessé, le jeune asiatique sentit son cœur se serrer. À vrai dire, il ne savait pas ce qui lui avait fait le plus mal : qu’il le rabaisse à propos de son âge, lui rappelant qu’il n’était pas assez bien pour lui, ou les paroles agressives qu’il avait utilisées pour lui dire de partir. D’ailleurs, c’était justement ce qu’il avait envie de faire à cet instant précis : partir. Fuir la douleur qui lui piquait la poitrine et dont il voulait ignorer la cause. C’était trop douloureux. Et pourtant, il l’avait bien cherché. Il savait qu’Enzo ne le supportait pas, lui et son caractère de petit con, mais il s’obstinait à revenir le voir, sous prétexte d’acheter des livres qu’il aurait pu acheter partout ailleurs, voire même à proximité de son hôtel. C’était plus fort que lui… Il ne pouvait s’empêcher de venir le voir et de le provoquer, juste pour attirer son attention. Alors qu’ensuite, il ne faisait que le regretter et partir le cœur lourd… C’était vraiment minable. Néanmoins, il garda sa détresse pour lui, restant simplement figé, là où d’ordinaire, il aurait explosé et dévoilé sa fougue. Face à lui, Kiba n’était plus le même par moments. Profitant de son inertie, les billets s’échappèrent de ses doigts et flottèrent avant de tomber sur le comptoir.
À cet instant, il aurait aimé le foudroyer du regard et partir en claquant la porte, laissant les livres derrière lui. Et son corps allait finir par l’y autoriser quand il aurait complètement retrouvé ses repères. Cependant, la voix d’Enzo le retint, réanimant son rythme cardiaque. « Désolé... » Sa voix était douce et elle le retint pourtant avec force, l’empêchant de s’enfuir comme il l’avait prévu. Décidément, le libraire le rendait vraiment faible, c’était effrayant. Déstabilisé par ce revirement de situation, Kiba en perdait presque ses mots, ne sachant plus ce qu’il devait dire ou faire. Devait-il lui pardonner de s’être montré si froid ? Après tout, le libraire avait le droit de ne pas l’apprécier, il aurait du le comprendre et le laisser. Mais il ne pouvait pas… C’était impossible sans qu’il ne sache vraiment pourquoi. Ou plutôt, il ne désirait pas vraiment le savoir. D’un regard distrait, il vit Enzo finir sa clope et enchaîner directement sur une autre. Fumait-il toujours autant ou bien était-il stressé ? Intrigué, le jeune chanteur ne quittait pas l’homme des yeux, sans dire un mot. Il cherchait encore à savoir s’il allait rester ou si finalement, ils aurait fini par battre leurs records et à se disputer plus rapidement qu’ils ne l’avaient jamais fait auparavant. Le libraire esquissa un sourire gêné et malgré lui, Kiba ne put s’empêcher de le trouver beau. Vraiment beau. Être aussi sexy était presque indécent. Au fond, il était bien incapable de lui en vouloir, il le savait bien. « Tu veux m’aider à mettre en rayon les livres ? » Sous le choc, il écarquilla les yeux. Était-il sérieux là ? Après tout ce qu’il lui avait dit, il lui demandait de rester et de l’aider ? Le coréen hésita un instant, ne sachant pas si c’était une façon de s’excuser ou s’il désirait vraiment qu’il reste à ses côtés et que tout le reste n’avait été qu'une réaction impulsive. Le jeune asiatique espérait que c’était effectivement le cas et qu’Enzo n’avait pas pensé un seul mot de tout ce qu’il lui avait dit.
Sans vraiment réfléchir, il plongea sa main dans sa poche et en sortit d’autres billets qu’il posa à côté des premiers. Instinctivement, il avait choisi de payer la totalité de la somme, sans remise. Parce qu’il considérait que le libraire ne l’appréciait sûrement pas assez pour lui faire un tel cadeau, et il préférait qu’il ne lui reproche pas un jour de ne pas avoir été à la hauteur de ses attentes. Soit il l’appréciait tel qu’il était, soit il se contentait de le considérer comme un petit con et dans ce cas-là, autant qu’il n’y ait aucune faveur entre eux. « Je ne voulais pas t’énerver à ce point… Je voulais juste savoir et je me doutais que tu ne me le dirais pas comme, sans raison. Alors, il vaut mieux que je paie comme tout le monde, pour éviter de créer plus de problèmes. » Ce n’était pas vraiment le fait d’avoir des ennuis qui le dérangeait, en réalité c’était son désir de ne plus entendre le libraire lui dire ce genre de chose, qui le poussait à payer comme un client normal. De toute façon, c’était sûrement ce qu’il était. Une petite moue se nicha sur ses lèvres à cette pensée, mais il la garda précieusement pour lui, préférant sortir de sa léthargie pour effectuer quelque pas. Il tourna lentement sur lui même et regarda la libraire dans son ensemble comme s’il réfléchissait avant de prendre sa décision. En réalité, il avait déjà choisi… Parce qu’il ne parvenait pas à se résoudre à quitter les lieux. « D’accord, je reste pour t’aider. » Il avait libéré ces quelques mots d’une voix légèrement nostalgique, ne sachant pas ce qu’il devait pensé de cette proposition et n’osant pas extrapoler sur une simple demande d’aide. Plongeant à nouveau sa main dans la poche de son jean, il en sortit son paquet de clope. Après toutes ces émotions, il avait besoin d’évacuer la tension et il ne trouvait aucun autre moyen… Avec agilité, il extirpa une clope et la coinça entre ses lèvres avant de l’allumer. Son regard fut immédiatement hypnotisé par l’extrémité incandescente de sa dose de nicotine. Inspirant la fumée salvatrice, il ferma un instant les yeux. C’était terriblement bon... et il en avait vraiment besoin dans un instant comme celui-ci.
Afin de se tenir prêt à donner un coup de main, il posa ses livres sur le comptoir, puis il retira la housse de guitare de ses épaules avant de faire le tour, rejoignant Enzo pour poser la guitare à ses côtés. Comme ça, elle serait en sécurité et lui, il aurait les mains libres pour travailler. « Tu es sûr de pouvoir me supporter une heure ou deux ? » Ces quelques mots n’avaient rien d’une provocation, au contraire, la voix de Kiba était étrangement fluctuante, comme s’il craignait vraiment que le libraire ne s’énerve à force de le supporter aussi longtemps. Pourtant le jeune asiatique était prêt à essayer quand même et à prendre le risque. Parce qu’il n’avait rien à perdre et qu’inconsciemment, il avait besoin de rester dans cette librairie avec lui. C’était un sentiment étrange, tout aussi enivrant qu’angoissant…
Sujet: Re: C'était juste une silhouette qui ressemble à toi ♥ Jeu 7 Avr - 19:44
Enzo & Kiba
Après avoir posé sa demande, un silence se fit entre les deux jeunes hommes et Enzo sentit son cœur accélérer un peu, attendant avec une certaine impatience la réponse du guitariste, qui mettait un temps incroyablement long à arriver. Oui ou non, ce n’était pourtant pas si compliqué !? Sans rien dire, il le regarda sortir d’autres billets pour les poser à côté des 15 dollars qui étaient stupidement tombés sur le comptoir, échappés de ses doigts. Il payait tous les livres ? Très bien. C’était comme il voulait. Après tout il n’était pas obligé d’accepter la réduction que lui proposait Enzo… « Je ne voulais pas t’énerver à ce point… Je voulais juste savoir et je me doutais que tu ne me le dirais pas comme ça, sans raison. Alors, il vaut mieux que je paie comme tout le monde, pour éviter de créer plus de problèmes. » Un peu vexé, Enzo marmonna un vague « ok » et prit les billets pour les encaisser et lui rendre la monnaie, tapotant ensuite du bout des doigts sur le bois du meuble, tenant toujours la cigarette entre ses lèvres closes. Il était vexé oui. Vexé que Kiba refuse son offre. Pour une fois qu’il faisait un effort pour lui montrer qu’il l’appréciait. Ça tombait à plat. Et il n’avait même pas encore répondu à sa question. Le français releva les yeux pour le fixer d’un regard un brin morne et pessimiste. Il allait sans doute se barrer, comme il lui avait demandé de le faire quelques secondes plus tôt. Ce qu’il pouvait être crétin ! Nerveux, il gratta instinctivement le bois de l’ongle de son pouce et finit par se planter une écharde sous la peau. Grimaçant, un sourire vint se peindre pourtant sur ses lèvres lorsqu’il entendit la réponse de l’asiatique. « D’accord, je reste pour t’aider. » Ah ! Enzo le vit alors sortir son paquet de clope et arqua un sourcil, surpris. Depuis quand il fumait, lui ? Le français le trouvait bien trop jeune pour se pourrir les poumons à la nicotine, et si ça n’avait tenu qu’à lui il lui aurait déjà retiré son paquet. Comme s’il avait besoin de ça ! Déjà qu’il était constamment excité, si en plus il fumait, il devenait un hyperactif ingérable ! Mon dieu. Kiba vint en suite poser ses livres sur le comptoir et Enzo les prit pour les ranger en sécurité à côté de la caisse, puis il fit de la place pour qu’il puisse également se délester de sa guitare. Il frôla ses doigts au moment où le jeune asiatique passait à côté de lui et le librairie eut l’impression qu’un courant électrique venait soudain de passer de son corps au sien, le faisant frissonner. « Tu es sûr de pouvoir me supporter une heure ou deux ? » Enzo lui offrit un sourire attendrit et tendit la main pour lui ébouriffer les cheveux, ressentant le besoin pressent de lui montrer son affection, de lui prouver que contrairement à ce qu’il pouvait s’être mis en tête, il ne le détestait pas tant que ça, au contraire. « Bien sur. » Ses doigts se glissèrent entre quelques mèches rousses des cheveux de son client et les caressèrent doucement. Ce simple contact hypnotisa un instant Enzo qui en profita le plus longtemps possible, le regard vissé sur sa main dans les cheveux de Kiba. Depuis quand se montrait-il si doux avec lui ? Pourquoi avec lui ? C’était arrivé sans prévenir. Cette soudaine tendresse qu’il éprouvait pour lui, et dont il ressentait le besoin de la lui faire partager… Il avait l’impression qu’on avait anesthésié son esprit et son cœur. Il ne sentait plus rien. Juste la chaleur de sa peau sous sa paume. Puis, sortant finalement de sa transe, il cligna des yeux un instant et s’écarta. « Je vais chercher les cartons. Merci de m’aider. » Il lui tourna enfin le dos, coupant le contact visuel qui lui faisait un effet si étrange, commença à gravir les marches de l’escalier mais s’arrêta soudain net, se retournant une dernière fois vers le chanteur pour lâcher d’une voix malicieuse : « Et pas de bêtise pendant que je ramène tout, hin… » Puis il monta à l’étage, se dépêchant d’empiler deux cartons de livres et de les soulever en vitesse pour revenir vers les escaliers. Il se dépêcha de descendre les marches et… En loupa immanquablement une. Lâchant un léger cri de surprise son pied dérapa sur le rebord d’une marche et les cartons s’envolèrent alors qu’il dévalait les escaliers sur les fesses dans un bruit monstrueux, finissant par s’étaler au sol. Mais ce ne fut pas tout. Les cartons remplis de livres se vidèrent au sol, ne manquant bien sur pas de l’assommer à moitié et, recouvert de livres, il lâcha un grognement de douleur. « Ce que je suis con putain… » Se dégageant de l’empilement de livres il se releva tant bien que mal, le souffle encore coupé par le choc. Il sentait d’avance qu’il aurait de jolis hématomes sur les fesses et sur le dos. Grimaçant, il lâcha pourtant un léger rire, se moquant de lui même, car il se doutait que sa chute avait du être rocambolesque à souhait. « On ne se moque pas des vieillards ! » Lança-t-il à Kiba alors qu’il prenait appui sur le comptoir pour reprendre son souffle et s’étirer, tentant de faire passer la douleur. Puis il défroissa un peu sa chemise et tenta de se redonner un air digne. Ce qui était peine perdu.
Sujet: Re: C'était juste une silhouette qui ressemble à toi ♥ Dim 17 Avr - 1:45
La main d’Enzo s’était faufilée dans ses cheveux, y diffusant une aura chaude et rassurante, comme une caresse, un geste débordant d’affection. Kiba en était troublé, sans comprendre comment un geste en apparence si anodin pouvait le mettre dans un état pareil. Silencieusement, il le pria de ne pas retirer cette main qu’il avait posée sur lui avec tant de bienveillance. Parce qu’après cette nouvelle dispute, il avait besoin de cette proximité, même s’il n’aurait su dire pourquoi elle lui tenait tant à cœur. « Bien sur. » Le jeune coréen sourit, heureux de constater que le libraire était si confiant. Peut-être qu’il l’appréciait, après tout. Sinon pourquoi ses doigts naviguaient entre ses mèches de cheveux, accompagnant ses paroles avec délice ? Au fond, Kiba ne voulait pas connaître la réponse, de peur d’être déçu… Il voulait simplement en profiter au maximum et ne pas penser au reste. Ses paupières se fermèrent malgré lui et il se laissa bercer par la douce caresse de ces doigts d’homme. À cette pensée, un frisson lui parcourut l’échine et une chaleur agréable traversa son corps. Il se sentait tellement bien à cet instant, comme apaisé après un orage. Mais ce moment se termina bien trop vite à son goût. À contre-cœur, il laissa Enzo s’écarter, comme s’il réalisait soudain ce qui venait de se passer. Regrettait-il son geste ? Le jeune asiatique espérait que non… Parce que de son côté, il ne regrettait pas du tout, au contraire. « Je vais chercher les cartons. Merci de m’aider. » Ne sachant pas trop quoi dire ou quoi faire, dans cette situation un peu nouvelle pour lui, Kiba hocha la tête et sourit, sans dire un mot. Comme à son habitude, il ressentit immédiatement un malaise à l’idée de rester immobile, à ne rien faire, alors dès qu’Enzo lui tourna le dos, il commença par chercher des yeux, une idée pour s’occuper, mais anticipant son attitude, le libraire l’avertit malicieusement en se tournant vers lui. « Et pas de bêtise pendant que je ramène tout, hin… » Un léger rire s’échappa des lèvres du jeune homme alors qu’il se mit à mimer un garde à vous, comme un petit soldat obéissant, si on oubliait le petit sourire taquin qui flottait sur ses lèvres. Bien sûr, il ne comptait pas le provoquer en faisant une connerie maintenant que tout allait bien entre eux. Au contraire, il comptait tout faire pour ne pas tout gâcher.
Bien décidé à être sage, le petit musicien traversa la librairie, jusqu’au coin lecture où il entreprit d’empiler tous les coussins avec application avant de se jeter dedans en riant comme un gosse. Amusé par sa bêtise, il renouvela son petit jeu, une fois, puis deux, puis trois. Jusqu’à ce que les pas d’Enzo semblent se rapprocher de l’escalier. À ce signal, il rangea les cousins, afin de laisser le tout impeccable, comme si rien ne s’était jamais passé. Quand tout fut en place, il avança vers le comptoir afin d’y attendre le libraire mais il n’eut pas le temps de l’atteindre qu’un cri le fit sursauter. Surpris, il se tourna vers l’escalier, juste à temps pour assister à l’incroyable chute du jeune homme. Restant un instant interdit, il en perdit tout réflexe, l'espace de quelques secondes, avant de se réveiller et de courir vers les marches. Mais c’était trop tard… En effet, Enzo avait déjà dévalé l’escalier et à présent, il était recouvert de livres alors que les cartons reposaient un mètre plus loin, complètement vides. Le libraire grogna sous la douleur et cela suffit à serrer le cœur de Kiba qui était déjà fou d’inquiétude. « Ce que je suis con putain… » Sous le regard incrédule du jeune asiatique, le français repoussa les livres afin de se relever de façon précaire. Pas très rassuré, le musicien avança vers le blessé et l’observa attentivement, comme pour trouver le moindre indice qui aurait pu l’alerter. Mais heureusement, Enzo ne semblait pas s’être cassé quoi que ce soit. Soupirant de soulagement, il arqua un sourcil lorsque ce dernier s’exprima à nouveau. « On ne se moque pas des vieillards ! » Ces quelques mots suffirent à libérer toute la tension accumulée et malgré lui, Kiba éclata de rire alors qu’il se rapprochait à son tour du comptoir, observant toujours le libraire qui tentait vainement de reprendre une contenance après cet incident humiliant. Mais si le coréen riait de cette façon, ce n’était pas pour se moquer de lui mais pour évacuer la peur qu’il avait ressenti en le voyant tomber de cette façon. Sous le choc, il n’avait rien montré mais à présent, il mesurait l’ampleur de ces émotions et il avait besoin de rire de la chute pour ne plus être aussi tendu. Au fond, avec du recul, c’était plutôt drôle, mais son inquiétude ne s’était pas envolée…
Hésitant, Kiba réduisit encore la distance qui les séparait, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que quelques malheureux centimètres entre leurs deux corps. « Ça va ? Tu n’as pas… mal ? » Maladroit quand il se retrouvait dans ce genre de situation, le jeune homme cherchait encore ses mots comme s’il pouvait le blesser et aggraver les choses en agissant de manière impulsive, comme il avait l’habitude de le faire. Sans s’en rendre compte, il entoura la taille d’Enzo avec son bras gauche et sans le quitter des yeux, il caressa sa hanche, puis la chute de ses reins, avec une douceur infinie. Perdu dans ses pensées, il sondait le visage du libraire, comme hypnotisé. En réalité, il cherchait à y lire ses émotions afin de se rassurer et être certain que tout allait bien pour lui. Bien qu’il n’ait pas réellement conscience de ses gestes, il se sentait incroyablement bien. Il était si proche de l’homme qu’il pouvait sentir la chaleur de son corps et ses doigts continuaient à effleurer le bas de son dos comme s’il cherchait à l’apaiser. Puis, soudain, comme un électrochoc, il se réveilla et s’immobilisa immédiatement. Comment était-il parvenu à se montrer si tendre, si familier avec Enzo ? En général, il passait la moitié de son temps à se disputer avec lui et jamais auparavant, il n’avait été si prévenant avec lui. Troublé, il retira rapidement sa main et recula d’un ou deux pas. « Je suis désolé… Excuse-moi, je… » Ses joues rosirent légèrement alors qu’il tentait de cacher sa gêne, sans vraiment y parvenir. C’était ridicule et il se sentait stupide à agir de cette façon. Après tout, il ne l’avait pas embrassé, non ? Mais n’en avait-il pas éprouvé l’envie ? Cette question était des plus dérangeantes pour lui et il ne pouvait pas y répondre, ou plutôt, il ne voulait pas…
Dérouté, il se détourna subitement et s’agenouilla devant les livres, éparpillés sur le sol, afin de les entasser en piles ordonnées. « Tu veux que l’on commence à les trier par ordre alphabétique ? Ça sera plus facile pour les mettre en rayon, non ? » Il cherchait à cacher sa gêne tant bien que mal, mais en vérité, son cœur battait fortement contre sa poitrine. Jamais, il ne s’était autant dévoilé devant Enzo et pour être honnête, il était le premier surpris par son comportement et cela était loin de le rassurer. Au contraire, il se sentait vraiment mal à l’aise…
Dernière édition par Kiba Thao Yun le Ven 22 Avr - 14:09, édité 1 fois
Sujet: Re: C'était juste une silhouette qui ressemble à toi ♥ Dim 17 Avr - 17:49
Enzo & Kiba
Sans même qu’il n’ait le temps de dire quoique ce soit, Kiba était déjà à ses côtés. Il le vit se rapprocher dangereusement de lui et se demanda un instant ce qu’il pouvait bien avoir en tête, alors qu’entre eux les centimètres se rapetissaient jusqu’à ce qu’ils n’en restent qu’une toute petite dizaine... Juste assez pour qu’il puisse frissonner en sentant la chaleur de son corps. Une telle proximité lui faisait légèrement tourner la tête sans qu’il ne sache pourquoi. Il avait envie de le repousser violement mais ne parvenait pas à dire quoique ce soit, trop hypnotisé par sa présence et par ses traits, et ses yeux dans lesquels il pouvait lire une pointe d’inquiétude le concernant. Kiba s’était-il inquiété pour lui ? A cette pensée ses joues rosirent. « Ça va ? Tu n’as pas… mal ? » Il sentit le bras du jeune guitariste se glisser dans son dos pour enlacer sa taille. Un malaise s’empara aussitôt de lui et il eut un léger mouvement de recul, mais pas assez malheureusement pour que Kiba ne s’en rende compte. La main de ce dernier caressa sa hanche et Enzo se tendit, se cambrant un peu en sentant ensuite ladite main arriver au creux de ses reins. Il essayait de faire quoi là ? Shit. C’était agréable. Ce simple geste faisait courir de violents frissons sur sa peau. Le français était totalement immobile, incapable du moindre geste, il ne quittait pas des yeux le visage de Kiba qui le fixait également, comme dans un état second. Se rendait-il compte de ce qu’il faisait ? On aurait dit un couple… Enzo fronça imperceptiblement les sourcils, de plus en plus mal à l’aise. Il voulait qu’il arrête. Il voulait qu’il arrête immédiatement ! Comme s’il avait entendu ses pensées, Enzo vit le guitariste se figea à son tour et retira sa main, reculant de quelques pas. Le français se sentit aussitôt comme soulagé d’un poids. Il sentait encore la brûlure de ses caresses dans le bas de son dos… « Je suis désolé… Excuse-moi, je… » Enzo arqua un sourcil, gêné lui aussi et n’osant rien dire. Il n’avait même pas répondu à sa question, la gorge trop nouée pour dire quoique ce soit. Pourquoi s’était-il montré si…tactile et familier avec lui ? ça cachait quelque chose, évidemment. D’abord il lui ébouriffait les cheveux, ensuite ce dernier l’enlaçait comme s’ils avaient été en couple depuis plusieurs mois. C’était trop gênant pour Enzo qui se hâta de se détourner du jeune homme, préférant regarder les livres qui s’étalaient au sol par sa faute… Pourquoi avait-il fait ça ? Evidement, une seule réponse s’imposait à l’esprit du français, en jolies majuscules rouges et clignotantes, mais il cherchait tant bien que mal à la repousser, essayant de trouver une explication plus rationnelle à cet écart que « IL EST AMOUREUX DE TOI ». Amoureux ? Kiba amoureux de lui ?... Etrangement cette idée lui plaisait pourtant assez… Il lui jeta un coup d’œil en coin lorsque ce dernier s’agenouilla pour entasser les livres en piles. « Tu veux que l’on commence à les trier par ordre alphabétique ? Ça sera plus facile pour les mettre en rayon, non ? » Enzo ne répondit pas… trop perdu dans ses pensées, en réalité il avait à peine écouté ce que Kiba venait de lui demandé. Il avait terriblement envie de tenter quelque chose mais avait aussi terriblement peur que tout ça tourne mal… Si ça se trouve, il se trompait sur les intentions du jeune asiatique. Si ça se trouve il était juste très tactile et comme il appréciait Enzo… Mais pourquoi l’appréciait-il alors qu’ils passaient leur temps à se disputer ? Leurs rencontrent finissaient toujours par des prises de becs… Entre celui qui ne savait pas se tenir et celui qui se tenait trop… Une fille aurait sans doute réussi à deviner ce qui se passait entre eux deux. Après tout on ne disait pas pour rien que l’intuition féminine était infaillible. C’était dommage qu’Enzo n’ait pas une fille à portée de main, là. Sarah par exemple. Elle aurait bien rit, tient. Alors qu’ils étaient censés être fiancés, Enzo voulait tenter d’embrasser un de ses clients. Mais il savait parfaitement qu’elle aussi ne se gênait pas pour se faire plaisir, malgré la bague passée autour de son doigt et qu’à vrai dire, tout comme Enzo, elle ne portait que rarement… disons… seulement pour les réunions de famille. Il n’y avait jamais eut aucun amour entre eux, juste une amitié profonde et inébranlable… alors s’il voulait se faire plaisir avec un petit chanteur asiatique tout à fait à son goût, il en avait parfaitement le droit et personne ne viendrait le lui reprocher. A part lui même… Il se pencha et ramassa un exemplaire qui était tombé à ses pieds. « D’accord. On a qu’à les trier… » Essayant de cacher son anxiété, il laissa retomber le livre au sol et un léger sourire vint se peindre sur ses lèvres alors qu’il s’approchait de Kiba, qui lui tournait le dos. Il s’accroupit juste derrière lui, faisant mine de ramasser des livres, mais ses bras, au lieu de se tendre vers le sol, se tendirent vers le jeune homme et l’enlacèrent doucement alors que ses lèvres venaient se poser dans sa nuque pour embrasser sa peau. « Kiba…(a) » Chuchota t’il à son oreille pour l’inviter à se retourner. Il caressa ses hanches au moment ou se dernier faisait volte face et captura aussitôt ses lèvres pour lui voler un baiser brûlant. Ses lèvres dévorèrent insidieusement les siennes, emplies d’une frénésie et d’une folie qu’il ne savait pas contrôler. Puis aussi doucement qu’elles les avaient emprisonné, ses lèvres se détachèrent des siennes et il posa son front contre celui de Kiba, plongeant son regard dans le sien alors que la malice pétillait dans ses iris. « Tu croyais t’en sortir comme ça ? »
Sujet: Re: C'était juste une silhouette qui ressemble à toi ♥ Ven 22 Avr - 16:13
Nerveux, Kiba sentit Enzo se baisser à son tour pour ramasser un livre. Mais il ne se retourna pas. Il ne pouvait plus lui faire face après le moment d’égarement qu’il venait d’avoir. En temps normal, il n’aurait jamais eu honte d’avoir agi ainsi. Après tout, il était toujours tactile et la pudeur ne faisait pas vraiment partie de son caractère, mais là, il s’était dévoilé, mis à nu… Ce geste n’avait rien à voir avec son attitude habituelle. Tout d’abord parce qu’il n’agissait jamais ainsi avec Enzo, du moins, pas sans provocation, or là, il n’en avait manifesté aucune. Au contraire, il avait étalé son inquiétude et le libraire avait du la percevoir… Mais qu’avait-il perçu d’autre ? A cette idée, le jeune asiatique eut la nausée. Pourvu qu’il n’ait pas découvert à quel point son cœur s’était emballé, parce que si c’était le cas alors il saurait qu’il lui plaisait vraiment et qu’il ne jouait pas. Non, il ne jouait jamais quand il venait dans cette librairie. Il n’avait pas le choix, il devait venir parce qu’il aimait le voir. Et à chaque dispute, il retournait à l’hôtel avec un goût amer dans la bouche et un poids sur le cœur. C’était immonde, et il détestait cette sensation, cette dépendance et le fait de ne pas pouvoir s’en défaire. Pas même en se jetant à corps perdu dans une débauche qui l’épuisait. Au fond, il savait très bien ce qu’il désirait. Mais il ne pouvait pas l’avoir, n’est-ce pas ? « D’accord. On a qu’à les trier… » La voix d’Enzo le ramena à la réalité, et il entreprit de s’appliquer davantage dans son rangement, afin de ne penser à rien d’autre. À quoi bon se torturer l’esprit ? Cela ne le mènerait à rien. Il en était arrivé à cette conclusion lorsque les bras du jeune homme vinrent l’enlacer, l’attirant contre la chaleur de son corps avant d’embrasser sa nuque avec douceur. C’était si bon qu’il crut un instant que son cœur allait se figer à jamais sous le coup de cette émotion si subite. Alors que tout semblait pourtant perdu d’avance… « Kiba…(a) » Cette voix… Comme un murmure suave à son oreille, une invitation si belle et si tentante qu’il ne put y résister. C’était impossible, il devait se retourner et voir de ses propres yeux la réalité de cet instant. Il avait besoin de la lire dans son regard et de s’assurer qu’il n’essayant pas seulement de le consoler… Lentement, comme dans une illusion, le jeune coréen se retourna, sentant les doigts d’Enzo caresser ses hancher avec volupté. C’était doux et brûlant, attisant en lui une envie d’aller plus loin. Et comme une réponse à sa demande silencieuse, les lèvres du libraire s’emparèrent des siennes à l’instant même où il se retrouva face à lui.
Les émotions se bousculèrent subitement en lui, s’entrechoquant dans son corps et dans son esprit, suintant jusqu’à ses lèvres scellées aux siennes. Fougueux, il répondait au baiser avec une passion non contenue, capturant les lèvres d’Enzo avec une impulsivité grandissante, comme si le temps lui était compté... Et il voulait en profiter au maximum, consumer la douceur empoisonnée de sa bouche, jusqu’à la posséder tout entière. Perdant complètement le contrôle de son désir dévorant, il sentit son souffle devenir court mais il ne voulait plus s’arrêter… Parce que c’était tellement bon, que s’en était douloureux… Puis, soudain le lien se rompit, tout en douceur, les lèvres d’Enzo s’éloignèrent des siennes, mais il pouvait toujours les sentir, si proches des siennes, puisque le jeune homme ne s’écarta pas, posant simplement son front contre le sien. Rassuré, Kiba l’enlaça et resta contre lui, essayant de reprendre son souffle peu à peu. Ce baiser avait été tellement beau, tellement intense, que la tête lui tournait, comme s’il venait de faire la dernière attraction d’un parc à sensations. Sauf que c’était vraiment meilleur. Incapable de détourner son regard du sien, il se noya dans ses prunelles, ne cherchant plus à s’échapper. « Tu croyais t’en sortir comme ça ? » Un frisson d’excitation parcourut le corps du jeune asiatique alors que les paroles d’Enzo se frayaient un chemin dans son esprit. Pour être honnête, oui, il avait cru que tout s’était évanoui et il n’avait nourri aucun espoir de ce genre. Mais pour une fois, il était terriblement heureux d’avoir eu tort. Pourtant, en même temps, il avait peur. C’était tellement plus facile de ne rien vivre d’aussi intense. Tout ce que cela pourrait impliquer à ses yeux lui donnait le vertige. À présent, il le savait, le libraire avait la capacité de le détruire et ça l’effrayait… Lui qui était si frivole d’ordinaire, sans attache… Rien n’était jamais sérieux, surtout pas les flirts, ni même le fait de coucher avec quelqu’un. Mais il ne pouvait pas se mentir, ce baiser-là n’était pas un jeu pour lui.
« M’en sortir ? » Son cœur battait contre ses tempes et il se sentait encore retourner par ses propres sensations. Pourtant un sourire malicieux se dessina sur les lèvres. Il avait l’impression d’avoir pris de la drogue et une sacrée bonne dose, qui plus est. Mais c’était tellement plus agréable, plus intense, qu’il n’aurait pas été surpris de voir ses pupilles complètement dilatées et le blanc de ses yeux virer au rouge sang. Cependant, il n’y avait rien de nocif dans tout ça. Pas cette fois. Ses doigts caressèrent tendrement la nuque d’Enzo et il souffla. « Si c’était une punition, alors recommence… » Taquin, il frotta légèrement son nez contre le sien, dans un bisou esquimau, plein de tendresse et qui paraissait tellement naturel quand c’était le petit coréen qui le prodiguait de la sorte. À première vue, il paraissait presque désinvolte, mais en réalité, il était encore nerveux, parce que pour une fois, il ne maîtrisait pas ses propres réactions. Il savait qu’il n’était plus maître de rien et partir en roues libres étaient aussi exaltant qu’effrayant. Cette fois, il avait tellement plus à perdre, lui qui avait déjà beaucoup trop perdu. Lorsqu’il caressa sensuellement le dos d’Enzo, ses doigts tremblèrent légèrement sur le tissu soyeux de sa chemise. Mais cette torpeur ne transparaissait aucunement dans ses mots, doux et clairs, comme s’il savait parfaitement dans quoi il s’engageait en étant ainsi caler dans les bras d’un homme, qui le bouleversait complètement. « Je m’en sors toujours, tu sais. Alors, arrête-moi, si tu peux… » Un sourire magnifique sur les lèvres, il ferma les yeux, alors que son cœur tambourinait contre sa poitrine… Une course folle, un rythme endiablé qui lui criait qu’il était plus vivant que jamais.
Sujet: Re: C'était juste une silhouette qui ressemble à toi ♥ Ven 22 Avr - 22:15
Enzo & Kiba
« M’en sortir ? » Enzo eut un léger sourire en entendant Kiba reprendre la parole. Son cœur battait à tout rompre et la pression du sang qui tambourinait à ses tempes aurait sans doute effrayée plus d’un médecin. En réalité le français se rendait peu à peu compte de ce qu’il venait de faire et cette sensation qui quelques secondes plus tôt incendiait ses veines était en train de se transformer en une explosion glaciale qui le figeait sur place et tétanisait son corps. Bon sang… Il sentit les doigts de Kiba caresser avec tendresse sa nuque et sa gorge se noua tant l’angoisse l’oppressait. Il venait de réaliser son erreur. Et elle était encore pire que monumentale !!! « Si c’était une punition, alors recommence… » Pourquoi l’avait-il embrassé déjà ? Il ne se souvenait même pas. Comme si quelqu’un avait appuyé sur la touche Reset et avait effacé toute sa mémoire. Tout ce qu’il avait c’était qu’il avait commis l’énorme gourde d’embrasser le jeune coréen. Une connerie qui allait encore plus envenimer la situation entre eux, alors qu’elle était déjà suffisamment insupportable comme ça ! Shit, ce qu’il pouvait être crétin parfois ! Il s’en voulait tellement… Mais il ne pouvait plus bouger, il ne pouvait plus mettre un terme à la machine qu’il venait de démarrer, sous peine de faire du mal au guitariste, et cela il le refusait. Il avait fait foirer déjà suffisamment de chose entre eux… Etrangement il ne s’était absolument pas attendu à ce genre de réaction de la part du jeune homme. Alors qu’il venait de l’embrasser, il semblait toujours aussi détendu, décontracté. Sa voix ne trahissait aucune tension. Comme si ce qui venait de se passer entre eux était tout à fait normal, naturel. Il avait l’impression d’être un genre de pédophile. Il avait quel âge déjà Kiba ? 18 ans. A un an près c’était vraiment le cas ! My god. M’enfin du coup il pouvait se dire que l’asiatique était parfaitement maître de ses gestes et qu’il savait parfaitement ce qu’il faisait, qu’il en assumait toutes les conséquences, comme un grand… putain. Trop profondément enlisé dans ses pensées mornes Enzo ne se rendit pas compte que les doigts du jeune homme tremblaient dans son dos, en fait il ne les sentit même pas tout court. Il ne revint dans la réalité que lorsque Kiba murmura à nouveau, ses lèvres toutes proches des siennes : « Je m’en sors toujours, tu sais. Alors, arrête-moi, si tu peux… » Il le regarda fermer les yeux, restant blottit dans ses bras qu’il avait passé autour de son corps tout frêle et fragile. Il fallait surement avoir un caractère de fer pour survivre lorsque l’on était coincé dans un corps aussi fluet. Enzo eut l’impression que son cœur se retournait dans sa poitrine face au sourire que le coréen arborait fièrement, comme s’il était plus heureux que jamais. Dans quelle merde il se foutait… il aurait voulu bouger, lui dire qu’il se trompait, qu’il avait fait ça pour le consoler et rien d’autre. Qu’il ne fallait rien espérer de ce geste stupide et irresponsable. Mais il ne se mouvait pas d’un millimètre, observant juste son visage ovale, un visage aux traits semblables à ceux d’un ange, tout juste sortit de l’adolescence et déjà plongé dans un monde de mondanités et de célébrités. C’était ça la bonne formule pour briser un être et une nouvelle fois Enzo ressentit l’égoïste satisfaction de s’en être sortit, lui. Et pour rien au monde il ne retournerait dans cet univers. En attendant les secondes s’égrenaient et il ne savait toujours pas quoi faire du jeune homme lové dans ses bras. Au milieu de tous ces livres éparpillés au sol. C’était beau tient. Si un client ou une cliente rentrait maintenant, il était cuit. Il devait ranger tout ça au plus vite. Et puis au moins cela aurait le mérite de lui changer les idées, et qui sait de leur faire oublier ce qu’il venait de se produire, même s’il en doutait fortement. Malheureusement la machine pour revenir en arrière n’existait pas encore… Il ne pouvait qu’aller en avant. Il tendit le bras et se saisit d’un petit livre pour enfant et, avec un petit sourire malicieux, tapa un petit coup sur la tête de Kiba. « Ne t’endors pas ouistiti. » Lâcha t’il d’une voix un brin moqueuse alors qu’il se détachait de lui, lui ébouriffant à nouveau les cheveux au passage, pour prendre plusieurs livres et en faire une pile. Il n’avait pas envie de parler de ce qu’il avait fait. De leurs lèvres qui s’étaient frôlées, touchées et caressées avec tant d’ardeur que ça en devenait presque insupportable, tout ce désir caché et refoulé. Pas maintenant. Il devait encore réfléchir à comment arranger le bordel qu’il venait de créer… « Tu as dit que tu m’aidais à ranger les livres, alors bosses. » Ne lui adressant plus un seul regard, car il avait trop peur que ce geste ne le fasse basculer dans la mauvaise direction, celle que lui dictait son cœur plutôt que la raison, il concentra toute son attention sur les exemplaires. Plusieurs piles triées par ordre alphabétique ne tardèrent pas à s’entasser au sol et il rapprocha le carton pour les remettre à l’intérieur. Sa gorge était toujours nouée, et il comprenait parfaitement pourquoi… il frissonnait encore en pensant la saveur sucrée des lèvres du coréen, une saveur juste…ensorcelante, et cette envie qui lui prenait de recommencer encore et encore, de parcourir sa peau jusqu’à connaître sa chair jusque dans les moindre détails… cette envie le terrifiait complètement. Plus que tout il ne devait pas y céder. Sinon c’était finit, il pourrait se tirer une balle…
Sujet: Re: C'était juste une silhouette qui ressemble à toi ♥ Jeu 28 Avr - 14:16
Jamais auparavant, Kiba ne s’était permis un tel égarement. Toutes ces niaiseries n’avaient jamais été pour lui, mais au fond, il ne pouvait s’empêcher de se sentir vide. La musique comblait sa vie et c’était sûrement la seule chose qu’il craignait de perdre. Sa musique et son groupe, comme une nouvelle famille. Cependant, à son âge, il lui manquait sûrement quelque chose, une véritable tendresse qui fasse revivre ces gestes qu’il n’avait jamais exécuté que par pulsion. Parce qu’en réalité, il ne croyait pas à tout ça. Son seul bonheur, il le vivait en chantant et il était persuadé que rien d’autre ne pourrait le rendre heureux. Pourtant, il se sentait réellement bien là, les yeux fermés. Le goût des lèvres d’Enzo hantait encore les siennes et le souvenir de cette douce saveur réanimait ses sens. Il en voulait plus… La passion dévorante qui les avait uni quelques secondes plus tôt brûlait encore dans ses veines, ravageant ses pensées. Tout le reste avait été écarté, comme lorsqu’il était sur scène et qu’il fermait les yeux entre deux chansons. Même son estomac se contractait de cette façon, enivré par l’adrénaline. Mais là, ce n’était plus les notes qui le possédaient et cette sensation familière d’être à sa place n’existait pas, il se sentait perdu. Et pour être honnête, il détestait ça, cette sensation inconnue lui nouait la gorge. Enchaîné à ses propres émotions, le jeune coréen n’osait plus bouger, mais plus les secondes s’égrenaient et plus son sourire se fanait. Contrairement à ce qu’il avait espéré, il ne se passait rien… la magie était rompue et elle lui laissait ce goût amer. Peut-être avait-il eu tord de se laisser aller de la sorte. Il avait toujours su, au fond de lui, qu’Enzo était sa faiblesse. Ce gars-là l’attirait d’une façon qui l’avait toujours rendu nerveux, et à présent, c’était bien pire… Lorsque le livre frappa doucement sa tête, il se sentit vraiment misérable. Qu’avait-il osé croire ? « Ne t’endors pas ouistiti. » La voix du libraire était moqueuse et il ne réalisait même pas ce qui se passait dans le corps de Kiba. Ou peut-être qu’il s’en moquait après tout… Pour lui, tout ceci n’était qu’un jeu, rien de plus. Et le jeune asiatique regrettait de ne pas l’avoir compris plus tôt et de ne pas l’avoir repoussé dès le début. Que faisait-il là ? Il aurait du partir au moment même où Enzo l’avait pris dans ses bras. Parce qu’à présent qu’il le libérait de son étreinte, ébouriffant ses cheveux comme il l’aurait fait avec un gamin, c’était intolérable…
Incapable de bouger, Kiba resta figé alors que le libraire reprenait le rangement des livres, comme si rien ne s’était jamais passé. Quel crétin ! Pourquoi ne voyait-il pas qu’il n’était pas comme tous les autres, que le musicien ne pouvait pas juste l’embrasser et passer à autre chose ? Pourtant avec tous les mecs qu’il avait connu ça s’était passé comme ça. Certains il aurait même préféré les fuir avant d’avoir le moindre contact avec eux, mais il n’avait pas eu le choix. Perdu dans ses pensées, il fut brutalement secoué par la voix d’Enzo. « Tu as dit que tu m’aidais à ranger les livres, alors bosses. » Ces paroles se plantèrent en lui comme une multitude de couteaux… C’était si froid, si vide… Comment osait-il ? Sans même lui adresser un regard en plus. Quel lâche ! Ce mec ne méritait même pas qu’il s’intéresse à lui, c’était vraiment un abruti ! Alors qu’il se relevait, Kiba sentit sa peine se muer en colère et c’est avec rage qu’il s’empara d’un carton. Rien ne pourrait plus le calmer à partir de maintenant. Il allait faire ce qu’il s’était engagé à faire, puis il se casserait sans demander son reste. Si ça n’avait tenu qu’à son humeur, il serait parti de suite, mais il ne voulait pas donner à ce con sans cœur, une raison de le traiter comme un gamin. Certes, il n’avait que dix-huit ans et il aimait agir comme bon lui semblait, mais cette immaturité n’était qu’un jeu pour lui, en réalité, il avait depuis longtemps perdu toute trace d’innocence. Et à ce titre, il détestait qu’on ne le voit que comme un gamin. Surtout lorsqu’il s’était ouvert pour la première fois à une vraie émotion…. Mais comble de l’ironie, c’était à présent Enzo qui jouait à un jeu puéril. Très bien, s’il voulait jouer à ça, il allait être servi…
Sans dire un mot, le jeune asiatique ramassa les piles de livres qu’il avait déjà formé et il posa lourdement dans son carton, ne cherchant pas vraiment à être méthodique. Il voulait simplement être rapide et partir au plus vite. Heureusement pour lui, il avait toujours eu l’esprit vif, réussissant plutôt bien en cours, sans fournir beaucoup d’effort. Il analysait rapidement les choses simples et classer des noms d’auteurs par ordre alphabétique était un vrai jeu d’enfant pour lui. Par conséquent, il entassa en un temps record les livres qui étaient encore éparpillés autour de lui avant de les mettre à leur tour dans le carton. Une fois cette tâche accomplie, il souleva le carton et malgré le poids conséquent, il ne broncha pas. Il avait l’habitude d’avoir moins de force que les autres hommes de son âge, et il ne voulait pas qu’on l’aide pour autant. « Voilà, je les mets en rayon et je m’en vais… » Il avait prononcé ces mots d’une voix morne, il ne comptait pas entrer dans le jeu d’Enzo et faire comme si tout allait bien. Ce n’était pas son genre et son caractère impulsif menaçait plutôt de le faire exploser sous la colère. En vérité, il luttait pour se retenir, voulant d’abord prouver qu’il tenait parole. Sans rien ajouter de plus, il se dirigea vers les étagères, disparaissant rapidement derrière l’une d’elle. Le carton pesait lourd sur ses bras et il fut soulagé de le poser par terre afin de ranger les premiers livres. Délesté de sa charge, il commença alors à glisser les livres dans les bons emplacements, veillant à faire vite mais bien. En effet, il ne voulait pas donner au libraire une raison de se plaindre de son travail… Mais comme il aurait du s’en douter, les choses ne se passent pas toujours comme on le souhaite, et alors qu’il avait rangé la plus grande partie des ouvrages, il rencontra sa première difficulté. Le livre qu’il tenait devait être rangé sur la dernière étagère et bien que grand pour sa corpulence, il ne pouvait pas l’atteindre depuis la terre ferme. Bien résolu à ne demander aucune aide, il attrapa la chaise la plus proche et grimpa dessus avec agilité. En équilibre, il se pencha pour placer le livre sur l’étagère, forçant la chaise à s’incliner légèrement… Peut-être un peu trop parce qu’elle glissa subitement avant de tomber, entraînant Kiba dans sa chute. Affolé, ce dernier poussa un cri de panique avant de se raccrocher instinctivement à l’étagère. Mauvaise idée… L’étagère en bois ne supporta pas son poids et basculant un peu, elle renversa plusieurs livres qui s’écrasèrent directement sur le jeune homme déjà à terre. Décidément, cette journée ne serait absolument pas la plus belle de sa vie.
Sujet: Re: C'était juste une silhouette qui ressemble à toi ♥ Dim 22 Mai - 12:23
Enzo regretta aussitôt d’avoir choisi de passer sous silence ce qui venait de se produire entre le jeune asiatique et lui. Et après tout, il devait bien l’avouer, lui-même trouvait cela un peu lâche. Mais il ignorait quoi faire d’autre. Il ne comprenait même plus la pulsion qui avait put lui donner envie d’embrasser Kiba, là. Enfin, si, ce qu’il comprenait c’est qu’il éprouvait un certain désir pour le jeune homme, mais il ne comprenait pas pourquoi il y avait cédé. C’était carrément hors des limites du raisonnable. C’était complètement con. Et maintenant la seule issue qui s’offrait à lui c’était de jouer au lâche… Mais la réaction de Kiba le blessa. Tout dans les gestes du musicien transpirait la colère, une colère qui était sans aucun doute possible tourné vers lui, Enzo. Et il s’en voulait. Il n’avait en rien cherché à s’attirer ses foudres, il voulait juste limiter le plus possible les dégâts… Mais la rage dont faisait preuve Kiba lui faisait réaliser que, peut-être, son erreur était encore plus grande que ce qu’il avait cru. Si ça n’avait été qu’un jeu pour l’asiatique, il n’aurait surement pas réagi aussi violement, non ? Alors peut-être que ce n’était pas un jeu… et que le fait qu’Enzo décide d’oublier qu’ils s’étaient embrassés…lui avait peut-être fait mal… ? Il se sentait con. Tellement con. Mais il ne voyait pas comment faire !! Comment faire ?!? Même en se tapant la tête contre un mur il ne trouverait pas de solution, sinon celle de poursuivre dans sa connerie et de se permettre à rêver encore un peu… Mais si jamais le rêve s’éternisait ? S’il s’accrochait trop à Kiba ? Il finirait par lui faire plus de mal que de bien. Car évidemment il était inconcevable qu’une quelconque histoire entre eux dure dans le temps. A cause de leur différence d’âge qui lui donnait limite l’impression de passer pour un pédophile, à une année prêt… et puis leur différence de milieu. Là où Enzo aspirait à une vie calme et paisible, à l’abri de la moindre notoriété, Kiba lui courrait de concerts en concerts, avec des fans et des interviews… ça semblait invivable. Il sentit plus qu’il ne vit Kiba passer à côté de lui, un carton plein de livres que l’asiatique avait ramassé à la hâte, emporté par son humeur. Ce ne fut que lorsque ce dernier le dépassa qu’il leva les yeux pour l’observer, fixant bêtement son dos. Puis il acheva à son tour de ramasser les livres et se dirigea vers les étagères. Kiba y était déjà, rangeant les ouvrages avec une rapidité déconcertante et Enzo retint non sans peine un soupir de lassitude. Pourquoi fallait-il toujours que ça finisse mal entre eux ? ça ressemblait fort à une malédiction, tant le sort s’acharnait sur eux pour que la situation se termine toujours d’une façon désagréable. Il entendit le bruit d’un pied de chaise qui claquait au sol alors que Kiba, qui était monté dessus, tentait de conserver son équilibre. Malgré lui Enzo tendait l’oreille vers le jeune homme comme si, en se montrant attentif, il pourrait réussir à entendre ses pensées. Mais il n’en était rien. Tout ce qu’il entendait c’était ses pieds qui faisaient grincer la chaise sur laquelle ils venaient de prendre appui et le bruit des livres. Rien de très intéressant, en somme. A mesure que les secondes s’écoulaient le français était de plus en plus désespéré. Chaque seconde qu’il laissait s’enfuir était une chance en moins de rétablir leur relation à peine entamée et déjà tuée dans l’œuf. Bon sang. Pourquoi se torturait-il autant l’esprit avec… ce client… ? Qui ne l’intéressait même pas vraiment. La certitude qu’une quelconque aventure soit impossible avec lui était tellement importante dans ses pensées qu’elle sapait tous ses espoirs avant même qu’ils ne naissent. Il fallait vraiment être stupide pour se laisser emporter sur des sentiments aussi contradictoires et dangereux. Un son différent lui parvint soudain et le tira de ses pensées. Il entendit Kiba perdre brusquement son équilibre et lâcha aussitôt son carton pour se retourner, apercevant alors le jeune homme accroché à l’étagère. Son poids fit tanguer cette dernière qui bascula un peu. Kiba tomba ensuite au sol et des livres dégringolèrent de l’étagère pour atterrir sur lui. Alors que la plupart des livres étaient tombés Enzo se précipita vers Kiba et attrapa au vol l’un des ouvrages qui tombaient droit au visage du jeune asiatique, avant de le protéger. Quelques livres s’écrasèrent sur son dos et il grimaça avant de se redresser, affolé à l’idée que Kiba se soit blessé. « Kiba ! Tu n’as rien ?!? » Décidément ils n’étaient pas prêt d’avoir fini de les ranger, ces livres, mais pour l’heure cela n’avait aucune importance aux yeux d’Enzo, qui couvait son jeune protégé d’un regard plein d’inquiétude. Il repoussa tous les livres qui étaient tombés sur Kiba et passa ses bras sous les aisselles de ce dernier pour le soulever, le prenant dans ses bras sans se préoccuper que ça lui plaise ou pas, puis il alla l’assoir sur le comptoir et le fixa droit dans les yeux. « Tu as de la chance que les livres qu’il fallait ranger n’étaient pas des dictionnaires. Tu as mal quelque part ? J’ai des aspirines, et un peu de crème et du désinfectant, des pansements, des compresses. J’ai l’impression que tu saignes nul part... » Il parlait rapidement, ne se laissant aucun temps de répit et il observait le corps de Kiba sous toutes les coutures pour trouver une éventuelle blessure, et ce ne fut que lorsqu’il eut finit ; et il n’en avait trouvé aucune_ qu’il soupira de soulagement et laissa presque instinctivement sa tête retomber contre le torse de Kiba, enfouissant son visage contre son tee-shirt et inspirant son odeur avant de fermer les yeux pour murmurer d’une voix un peu étouffée par le tissus : « Tu m’as fait une sacré peur… »
Sujet: Re: C'était juste une silhouette qui ressemble à toi ♥ Dim 26 Juin - 15:49
Les livres s’écrasèrent en cascade sur son corps frêle et Kiba eut à peine le temps de réagir. Tout se passait bien trop vite, la rage l’avait rendu imprudent, impatient… Il voulait partir, oublier ce qui s’était passé et cette douleur insupportable qui lui serrait le cœur. C’était vraiment un désastre et il se refusait à imaginer ce qui le poussait à souffrir à ce point de la situation. Cela ne le mènerait à rien de bon… Soudain, les livres arrêtèrent de le meurtrir et lorsqu’il leva les yeux, il vit qu’Enzo l’avait protégé de son corps comme un bouclier. Un livre était resté dans sa main et bien qu’il ait raté la scène, bien trop sonné pour s’en apercevoir, le musicien était persuadé qu’il l’avait attrapé au vol pour ne pas qu’il lui tombe dessus. Mais pourquoi ? Pourquoi s’inquiétait-il à ce point pour lui alors qu’il venait de le blesser plus durement encore ? Parce qu’il ne pouvait se tromper sur la lueur qui animait le regard du libraire… Il avait peur pour lui. « Kiba ! Tu n’as rien ?!? » Le jeune coréen aurait voulu lui répondre mais il avait l’esprit encore tellement embrouillé qu’aucun mot ne franchit ses lèvres. Il se contentait de l’observer, les yeux écarquillés en se demandant bien ce que tout cela pouvait signifier. Et avant qu’il ne puisse réagir, Enzo avait déjà retiré tous les livres qui se trouvaient encore sur lui, afin de l’attraper, comme s’il ne pesait rien, le calant dans ses bras. Bien sûr, Kiba aurait voulu protester, mais malgré lui, il se sentait en sécurité contre la chaleur de son corps. Et puis, les mots ne sortaient toujours pas… Il ne savait plus quoi penser, c’était déstabilisant.
Immobile, il laissa le libraire l’asseoir sur le bar, avant de se perdre dans ses yeux. Décidément, ils auraient sa peau, ces deux-là. « Tu as de la chance que les livres qu’il fallait ranger n’étaient pas des dictionnaires. Tu as mal quelque part ? J’ai des aspirines, et un peu de crème et du désinfectant, des pansements, des compresses. J’ai l’impression que tu saignes nul part... » Surpris, il le fixa avec des yeux ahuris, sans avoir le temps de placer le moindre mot. Le jeune homme était-il en train de paniquer ? Pourtant, il n’avait rien, enfin presque. Ce n’était qu’une petite chute, et elle n'était pas plus grave que celle qu’Enzo avait faite quelques minutes plus tôt. Mais il ne voulait plus repenser à ça… Du moins, il ne voulait plus repenser à la douceur de ses lèvres, à ce baiser qu’il lui avait offert avant de tout effacer, comme si tout cela n’avait aucune importance… Le soupir du libraire le sortit de ses pensées, alors que ce dernier avait l’air soulagé de n’avoir trouvé aucune blessure. Mais pourquoi s’inquiétait-il autant ? Alors qu’il avait clairement montré qu’il se fichait de lui et que tout ceci n’était qu’une blague, un jeu… Un hoquet de surprise franchit alors ses lèvres quand le jeune homme posa sa tête contre son torse. Il sentait la chaleur de son visage à travers le tissu de son tee-shirt et cette sensation étrange lui arracha un frisson. « Tu m’as fait une sacré peur… » Instinctivement, ses doigts se glissèrent dans les cheveux de son aîné et il les caressa tendrement. Malgré lui, il avait besoin de le toucher, de partager quelque chose avec lui et sa rage fondait comme de la neige au soleil quand il s’occupait de lui de cette façon. C’était vraiment déloyal…
Au fond, il aurait sûrement pu rester des heures dans cette position, réclamant sa chaleur, sa présence mais cela l’effrayait… Il ne voulait pas être lié à quelqu’un de la sorte. Surtout pas à un homme qui le prenait pour un gamin sans intérêt. À chaque fois qu’ils se voyaient, ils finissaient toujours par s’engueuler et par se décevoir, c’était inévitable. Alors il ne devait pas s’engager dans cette voie. Mais pouvait-il vraiment le contrôler ? « Je n’ai rien… Juste quelques bleus, mais ils disparaîtront avec le temps. » Sa voix était basse, et son ton vibrait un peu sous l’émotion. Parlait-il seulement des blessures physiques ? Lui-même ne savait plus vraiment quoi en penser et quand bien même, il ne livrerait pas ses pensées à Enzo. De toute façon, ce dernier n’était sûrement pas intéressé à l’idée de savoir ce genre de choses. C’était déjà plutôt étrange qu’il ait pris soin de lui, de cette manière. « D’ailleurs pourquoi tu t’es inquiété pour moi ? » C’était sorti tout seul, comme ça, sans qu’il n’ait vraiment décidé de poser une telle question. D’autant plus qu’en réalité, la réponse l’angoissait. Après tout, peut-être que le libraire craignait d’être tenu pour responsable d’un accident dans son magasin. Oui, c’était sans doute ce qui l’avait autant inquiété. Maintenant qu’il y pensait, Kiba trouvait cela logique et il se sentit soudain vraiment stupide. Lentement, il retira ses doigts afin d’enfouir son visage dans ses mains, soupirant longuement pour se donner une contenance. Il était vraiment en train de perdre pied, ce n’était pas bon du tout. « Si tu avais peur que ce soit une mauvaise pub pour ta librairie, ne t’en fais pas, je n’aurais rien dit et j’aurais même prétendu m’être blessé dans la rue. » Son regard se posa sur la vitrine, regardant la rue à travers celle-ci. Peut-être était-ce justement là qu’il aurait dû se trouver. « Je devrais sûrement rentrer… »