Si la semaine avait été moins compliquée, Théa aurait surement était ravie de se lever ce Dimanche matin pour rejoindre l'habituel laverie de Brooklyn.
Pourtant, cette semaine de Saint Valentin avait été forte en émotion pour la jeune italienne.
Le magazine "W" avait décidé de développer sa rubrique "courrier du coeur" et de la faire inviter à un talk show matinale qui s'était relativement bien passée. Toutefois, les critiques qui avaient suivis après l'émission n'avait pas ravie Théa.
Malgré les très bonnes critiques la classant comme "le souffle d'amour de NYC", "la parfaite meilleure amie a qui raconter ses problémes", la jeune femme avait aussi du faire face à des critiques moins agréables "Une jeune fille bien mignonne mais beaucoup trop cul-cul ! on se croirait dans les années 50", "divertissante mais stupide !".

Lorsque la jeune fille se réveilla ce matin-là, elle se laissa doucement traîner dans la cuisine, se versa un verre de jus d'orange et aperçut les différents journaux qu'elle avait examiner toute la soirée de la veille sur la table basse.
Elle soupira un bon coup et finit par filer sous la douche.

La chaleur de l'eau lui rechauffa le coeur, Théa s'appuya au mur de la douche et se laissa envahir par les vapeurs d'eau.
Elle aurait voulu rester ici toute la journée, néanmoins, elle savait qu'elle le regretterait toute la semaine si sa machine n'était pas faite et elle avait déjà reçu 4 appels de sa mère lui demandant si elle préférait des cannelonis ou des lasagnes pour ce midi.
Finalement, elle sortit de la douche, enfila une grande serviette rouge sang et écouta la radio en s'habillant, en se coiffant et en réunissant ses affaires sales.
Un jean brut, un tee-shirt noir basique, un gros gilet en laine, des Uggs et l'affaire était réglée, elle posa un baiser entre les deux yeux de son chat et claqua la porte.



Assise sur le banc blanc collé à la grande fenêtre de la laverie, la jeune femme avait remonté ses jambes contre elle en machonnant son stylo.
Elle releva la tête finalement vers "le type de la laverie" en souriant "le mot "hasard" vous fait penser... A) à la roulette russe,B) à la loi des séries, C) a un tirage du loto ou D) à un coup de foudre" ?.
Elle adressa un regard au jeune brun en face d'elle et regarda le temps qui s'affichait sur le machine à laver n°9. Il lui restait 40minutes avant de devoir quitter les lieux pour rejoindre le restaurant familial.
En attendant sa réponse, elle regarda par la fênetre et observa les quelques matinaux qui s'affairait dans les rues ensoleillées.
"Le type de la laverie" était son homme du moment, elle n'imaginait rien de concret avec lui, bien qu'il soit extrêmement séduisant, mais il égayait ses Dimanches. A vrai dire, elle savait peu de chose de lui, leur lien se résumait à être "voisins de machine à laver"mais avec le temps, ils avaient fini par devenir très complice. Elle adorait son humour et son air si sérieux en même temps, sa posture et son calme... Elle adorait le faire rire quand il tentait de rester de marbre ou redevenir assez sérieuse pour le surprendre.
Il représentait ce moment, suspendu dans le temps, où elle n'avait plus vraiment l'impression d'être sur terre... Il était son évasion.
Elle aurait aimé lui parler pendant des heures et même tout lui raconter à son sujet mais Théa tenait a garder la particularité de leur lien : ils ne savaient rien l'un de l'autre.