Parce que je ne vois que son visage. {Morgan}

Invité

Mes yeux sont clos, je sursaute lorsque la porte de la voiture claque. Comment ai-je pu le laisser partir ? Comment je peux être aussi froid, aussi bloqué alors que je laisse la personne que j'aime filer ? Je suis prêt à tout pour qu'il soit heureux, et si cela doit passer par notre séparation alors voilà. J'ai fais ce que je pense de mieux pour lui bien que désormais je me sens complètement seul, seul et abattu. Je ne pleure même plus tellement je suis dépassé par ce qu'il m'arrive. Mes yeux fixent l'horizon qui n'a plus aucune couleur. C'est comme si je voyais tout en noir et blanc. Plus rien à de saveur.

Cela doit faire cinq minutes que je n'ai pas bougé, que mon regard est vide d'expression, que je ne ressens plus rien. C'est le klaxonne d'une voiture qui me sort de mon coma émotif. Je tourne doucement mon visage pour voir ce qu'il se passe, je bloque la circulation. J'ai envie de tout envoyer balader, de foutre le camp.. Mais je décide de démarrer, je roule, sans même savoir où je vais. A quoi bon me rendre chez moi ? A quoi bon aller quelque part ? Dans tous les cas mon esprit sera occupé par lui..Et seulement lui. J'arpente les rues sans faire attention, mon regard ne voit qu'une image. La sienne.

Soudain, une voix hurle et me ramène à la réalité. Je suis entrain de foncer à une vitesse démesurée sur une petite fille qui traverse sur le passage piéton. Je ne contrôle plus rien. Tout se passe tellement vite, je détourne le volant, ma voiture se met à tourner avant que le capot ne s'engouffre dans un mur. Et là..le trou noir. Je ne comprends rien à ce qui m'arrive, j'entends des voix des « oh mon dieu ! » et je repense soudain à cette petite fille, est ce que je l'ai écrasé ? Où suis-je ? Je vois des formes mais rien de très précis, je distingue quelques silhouette avant que..de nouveau, tout redevienne noir.

{Eclipse}

Mes paupières s'ouvrent avant de se refermer immédiatement, je suis éblouis par une lumière très blanche. Où suis-je ? Qu'est ce qu'il s'est passé ? Pourquoi est ce que je suis allongé, pourquoi tout est si blanc ? Je suis mort ? Je réfléchis et revois quelques morceaux de la scène, c'est vrai, le mur..Je me suis pris le mur, putain merde j'avais ma Gibson dans le coffre putain t'es qu'un con Kylian, j'espère qu'elle a rien. Je passe ma main dans mes tresses pour me secouer un peu la tête et tenter de me réveiller. Je suis dans le coltar je déteste ça, j'ai l'impression d'avoir dormis des jours et des jours.

« Monsieur Smith ? »

Smith, Smith oui effectivement c'est mon nom. Encore difficilement, j'essaye d'ouvrir mes yeux qui s'habituent petit à petit à la lumière. Je passe ma langue sur mes lèvres on ne peut plus sèches.

« Euh ouais »

Je sais pas si il attend quelque chose de plus mais pour l'instant je suis pas trop en état de réfléchir, et encore moins de faire la causette à quelqu'un. Par contre j'aimerais bien savoir ce qui m'est arrivé. J'essaye de me redresser mais je pousse un petit cris de douleur.

« Ah putain »

« Ne bouger pas, pas pour l'instant, vous êtes encore trop fragile. Vous avez eu un accident de voiture vous vous souvenez ? »

« Ouais vite fait .. Je l'ai tué ? »

Je regarde le médecin en blouse blanche, franchement si j'ai tué cette petite je m'en voudrais toute ma vie. Mon cœur bat rapidement mais se calme lorsque le médecin me fait signe que non.

« Non, elle n'a rien, en revanche vous..vous avez été dans le coma quelques heures. D'après les premières observations il n'y a rien de bien grave, vous devrez juste faire un peu de rééducation et vous reposer un maximum. Si vous vous sentez mal appuyez sur le bouton rouge à côté de vous »

« J'vais pouvoir partir quand ? »

« Ca dépend de votre état »

« Super »

Je soupire avant de baisser la tête pour acquiescer. Il me dit à plus tard, je le suis quelques instants du regard avant de me reposer sur le lit et de regarder le plafond..Putain ma Cadillac..

Invité

Parce que je ne vois que son visage. {Morgan} 6df00e83d786

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Parce que je ne vois que son visage. {Morgan} 406d5fc5997a

« Ton sourire fait le mien… »

En rentrant de chez son meilleur ami, le lendemain de cette fameuse rupture, Morgan ne se sentait définitivement pas mieux. Parler lui avait fait du bien, penser à autre chose aussi… mais malheureusement, ce fut de courte durée. Le styliste avait besoin de Kylian et il n’aurait jamais pensé souffrir autant… quoi que si, peut-être. Après tout, il était un homme très sentimental et lorsqu’il était attaché, il ne pouvait pas avoir quelqu’un d’autre dans son esprit. Kylian, il n’y avait que lui pour le moment.

Alors, toujours aussi abattu, le jeune allemand s’apprêtait à entrer chez lui. Il passa le hall du bâtiment et monta dans l’ascenseur avant de sortir son téléphone de son sac. Comme toujours, il avait quelques sms et plusieurs appels manqués mais il ne prit même pas la peine de lire quoi que ce soit. Rien n’avait d’importance de toute façon. Soit. Morgan quitta rapidement l’ascenseur puis il marcha jusqu’à la porte de son chez-lui. Ses pas étaient lents, son regard était vide et son visage était loin d’être aussi lumineux que d’habitude ; le brun n’avait envie de rien, si ce n’était voir le tressé. Juste le voir, ou l’apercevoir… Rien de plus. Hélas, il savait qu’il devrait se montrer très patient. Heureusement pour lui, il pouvait rentrer et aller directement devant la télé ; Morgan avait prit sa douche pendant que Loyce lui avait prit des rechanges. Débardeur noir, chemise... Apparemment, il était « bandant » comme ça. Soit.

-Morgan ?

Sursautant légèrement, ledit Morgan se retourna tranquillement et regarda une vieille dame qui lui servait de voisine. Visiblement, celle-ci avait quelque chose d’important à lui dire sinon, pourquoi aurait-elle marcher jusqu’à sa porte ? Et surtout, pourquoi faisait-elle cette tête si…désolée ? Le styliste s’approcha lentement d’elle et hocha la tête avant de passer sa langue sur ses lèvres.

-Excuse moi si j’suis indiscrète… J’voudrais savoir…Enfin, je sais que tu voyais souvent le même garçon en ce moment et… comment il va ?

Surprit, Morgan commença dors et déjà à froncer les sourcils. Qu’est ce que cela pouvait lui faire, sérieusement ? Puis rapidement, il se souvint que cette femme n’avait vraiment pas la réputation d’une commère. Ce n’était donc pas de la curiosité mal placée. Ainsi, l’allemand grimaça et répondit le plus naturellement possible.

-Je… J’en sais rien, pourquoi ? J’comprends pas…, avoua t-il en grimaçant légèrement.
-J’voulais juste savoir, si ça allait. Vu l’accident de voiture qu’il a eu hier…

Evidemment, le cœur de Morgan loupa un battement. Un accident de voiture ? Et personne n’avait eu la bonne idée de le prévenir ? Enervé contre lui-même -et contre la terre entière d’ailleurs-, le styliste se mit à courir jusqu’à l’extérieur et monta de nouveau dans sa voiture, prêt à se rendre à l’hôpital. Si le tressé avait eu un accident, il devrait encore y être… à moins que les blessures ne soient que superficielles. Quoi qu’il en soit, le brun ne réfléchit pas plus longtemps et s’empressa de démarrer avant de fouiller dans son sac à mains pour attraper son portable. Il composa le numéro de téléphone de Kylian et forcément, il tomba sur la messagerie.

*Bordel !*, pensa t-il en accélérant brutalement.

Et grâce à ses excès de vitesse, Morgan se retrouva très rapidement devant le bâtiment blanc. Il gara sa voiture dans le premier emplacement vide qu’il trouva, détacha sa ceinture et se mit à courir -sans même verrouiller le véhicule- jusqu’à l’entrée. Son regard allait de gauche à droite, à la recherche d’une infirmière capable de l’aider mais visiblement, il devrait se contenter de l’accueil. Aileen soupira et interrompit la jeune femme, qui était au téléphone. Celle-ci grogna légèrement avant de plonger ses yeux dans ceux de l’androgyne.

Très vite, Màïcky eut les renseignements qu’il voulait. Apparemment, Kylian allait « bien » et il était apte à recevoir de la visite. Un des médecins avait d’ailleurs confié la fameuse Gibson à Morgan pour qu’il puisse rassurer son « ami » et la lui rendre. Il avança donc rapidement jusqu’à la porte et souffla silencieusement avant de prendre la décision d’entrer…ou non. Lui qui s’était dépêché comme jamais, il devait bien avouer qu’il ressentait une certaine appréhension maintenant. Et si jamais le tressé le rejetait ? Et si finalement, tout était bel et bien terminé entre eux ? Amour comme amitié ? Le cœur lourd, Morgan mit sa main vernie sur la poignée de la porte, et entra timidement. Sa tête passa l’encadrement de la porte, comme pour s’assurer que Tom ne dormait pas, puis il entra tranquillement en pinçant ses lèvres. Sa gêne se lisait sur son visage.

-Hey… Kylian…

Le jeune homme ferma la porte derrière lui et s’avança jusqu’au lit avant de baisser son regard vers la guitare, encore intacte. Et honnêtement, il ressentait une certaine satisfaction à pouvoir lui remettre comme ça. Délicatement, il la cala contre le mur et joignit ses mains ensemble.
Aileen passa sa langue sur ses lèvres et regarda tout autour de lui. Il n’y a pas si longtemps, il avait déjà fait un saut à l’hôpital, pour son meilleur ami. Et maintenant, il revenait pour l’homme qu’il aimait… La vie était vraiment injuste.

-Comment tu vas ? Pourquoi tu…pourquoi tu n’as pas demandé à ce qu’on m’appelle ? Qu’est c’qui s’est passé ? Kylian…, souffla t-il.

Invité

Je me récapitule ce que le médecin a dit lorsqu'il était encore là. J'étais dans le « coma » pendant quelques heures, d'où le trou noir qui m'a envahis. Il faut que je me remémore ce qu'il s'est passé avant, j'étais dans la voiture..Je rentrais de chez Morgan, c'est vrai, la dispute.. Je baisse les yeux en repensant à ça, puis je revois toute la scène, lorsque je roulais, et la femme qui a crié, la petite fille que j'ai manqué écrasé puis ce mur qui m'a mis dans l'état dans lequel je suis. Je tente de me relever même si je sens que je ne devrais pas. Je m'appuie sur le lit, j'ai envie d'aller au toilette et je veux pas appeler une infirmière pour ça. Rien que l'idée de demander de l'aide horripile. Difficilement, je rejoins la salle de bain. Je m'approche du lavabo et me passe de l'eau sur le visage.

« T'es qu'un con »

Je me regarde dans le miroir et soupir avant de m'approcher des toilettes. C'est quoi cette blouse blanche, je suis affreux là dedans. Je la soulève un peu et fais ce que j'ai à faire avant de m'approcher de la douche. Je n'ai pas le droit de faire d'effort, je devais pas non plus sortir du lit, mais l'idée d'être sale me fascine pas vraiment. Je monte donc en me tenant aux parois et je me lave rapidement. Je tire une serviette et remets cette blouse horrible. Je ne vais pas faire mon difficile mais franchement ils pourraient faire des vêtements plus sympa. Bref, comme un vieil homme, je « boite » jusqu'au lit avant de me laisser retomber dessus. Je soupire bruyamment avant de tapoter autour de moi pour récupérer mon téléphone. Évidement, autour de moi il n'y a pas l'ombre d'un portable. Où sont mes vêtements, c'est pas possible ça.

Au bout de quelques instants, je re-balance ma tête en arrière et fronce les sourcils en entendant un petit grincement de porte. Je tourne mon visage dans sa direction avant d'écarquiller mes yeux. Qu'est ce qu'il fait là ? Je me relève rapidement et pousse un nouveau gémissement de douleur, j'aurais pas du me redresser aussi rapidement. Mais la douleur passe au second plan, il est là, il est venu, j'ignore comment il a su que j'étais ici.. Je repasse le drap blanc sur ma « blouse », je ne veux pas qu'il voit mes bleus, et les différentes blessures que j'ai subis par l'accident.

-Hey… Kylian…

L'entendre me fait le plus grand bien, tout comme le voir, même si dans un sens ça me fait aussi très mal. C'est tellement dur de savoir que je ne peux pas l'embrasser, que je n'ai plus le droit de le toucher comme je le faisais. Mais je ne peux pas le rejeter, c'est quelque chose que je suis incapable de faire. J'ai seulement envie qu'il soit près de moi. Ma bouche s'entre-ouvre lorsque je vois qu'il dépose ma Gibson sur le mur, elle est intacte et le fait que ce soit lui qui me la remette me fait encore plus plaisir.

« Ma Gibson »

Je suis sans doute un peu débile de réagir comme ça après tout ce n'est qu'une guitare aux yeux des gens mais pas pour moi, c'est bien plus que ça. C'est la seule « personne » qui m'aide vraiment quand ça ne va pas, ça aurait surement été la première chose que j'aurais fais si j'avais réussi à rentrer chez moi. Malheureusement je n'avais pas eu cette chance. Enfin, je ne suis pas mort alors je ne vais pas me plaindre.

-Comment tu vas ? Pourquoi tu…pourquoi tu n’as pas demandé à ce qu’on m’appelle ? Qu’est c’qui s’est passé ? Kylian…,

Il s'inquiète, cela se lit dans ses yeux, et se sens dans ses mots. Je m'appuie sur le matelas pour me caler contre la tête de « lit ».

« Approche.. »

Dis-je simplement en faisant un petit mouvement de tête. J'inspire doucement avant de répondre à toutes ses questions même si je ne sais pas trop par où commencer.

« ..Je viens seulement de me réveiller et puis..je savais pas trop comment tu réagirais après ce que j'ai fais.. J'ai eu un petit accident, mais ça va..le médecin a dit que j'avais rien de grave. J'ai faillis écraser une petite fille alors j'ai tourné le volant et j'ai foncé dans un mur.. »

Invité

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« Ton sourire fait le mien… »

Tout était de la faute d’Elena, en fait. Si elle n’avait pas été là, les amoureux auraient passé une soirée merveilleuse, ils auraient chanté dans la salle de bain et auraient peut-être même finit ensemble, dans l’eau… Le lendemain, Morgan n’aurait ouvert que dans l’après-midi et… ça aurait été tout simplement parfait. Malheureusement, le destin en avait décidé autrement.

Morgan regarda longuement le tressé, allongé sur son lit d’hôpital, et l’envie de le prendre dans ses bras se lisait dans ses yeux. Il rêvait de l’embrasser et de le toucher comme avant, comme la veille… mais ce n’était plus possible. Kylian l’avait quitté et avait mit un terme à leur relation sans même chercher à se faire « pardonner », sans même demander une seconde chance. Finalement, peut-être qu’il n’en avait tout simplement pas envie.

« Ma Gibson »

Au moins, Kylian semblait ravi de revoir sa guitare -à défaut de se réjouir de l’arrivée de Morgan-, ce qui lui arracha un léger sourire. La Gibson allait bien, le reste de ses vêtements était auprès des médecins, qui voulaient les garder pour respecter une certaine hygiène au sein de l’hôpital. Soit. De toute façon, le tressé pourrait les récupérer très rapidement et ce, dès qu’il sortirait d’ici.

« Approche.. »

Obéissant, le styliste s’approcha donc du lit et posa ses fesses au bord. Ses yeux se perdirent un moment dans les siens alors qu’il s’interdisait mentalement de ne pas se pencher sur son visage pour poser ses lèvres sur les siennes. Et pourtant, Dieu sait à quel point il en avait envie, à quel point il voulait de nouveau agir comme un couple. Et étrangement, plusieurs images de leur baiser vinrent se perdre dans sa tête, alors qu’il se faisait fureur pour les effacer. Ce temps là était malheureusement terminé et Morgan ne pouvait rien n’y faire, si ce n’était accepter.

« ..Je viens seulement de me réveiller et puis..je savais pas trop comment tu réagirais après ce que j'ai fais.. J'ai eu un petit accident, mais ça va..le médecin a dit que j'avais rien de grave. J'ai faillis écraser une petite fille alors j'ai tourné le volant et j'ai foncé dans un mur.. »

Surprit, Morgan tendit sa main, prêt à attraper celle de Tom, mais il se ravisa et la laissa contre lui. Son cœur battait étrangement fort alors qu’il se disait que Kylian aurait pu perdre la vie pour sauver cette petite fille. Il aurait pu mourir… L’androgyne se mordit la lèvre inférieure et il hocha la tête positivement - comme pour assimiler ce qu’il venait d’apprendre - avant de toucher la couverture blanche qui bordait le lit. En réalité, c’était plus pour occuper ses mains qu’autre chose ; et surtout pour éviter de tripoter l’homme qu’il aimait. Après tout, même en tant qu’amis, c’était difficile de se laisser aller.

-C’pas parce qu’on est pu ensemble que j’veux pu te voir… T’es toujours important pour moi alors j’aurai voulu que tu m’appelles. Enfin, c’est pas grave, du moment que tu vas bien, c’est tout ce qui m’importe, assura t-il en souriant faiblement.

Morgan lui adressa un sourire rassurant puis il remonta un peu plus l’une de ses jambes sur le matelas avant de déboutonner sa chemise ; il faisait trop chaud dans cette chambre. Le soleil tapait sur la ville depuis un moment alors forcément, cela réchauffait l’intérieur de la pièce. Soit. Le brun laissa apparaitre son débardeur noir puis il baissa son regard vers sa ceinture. Non, elle n’avait absolument rien d’intéressant ; à vrai dire, le styliste cherchait juste un moyen de faire comprendre à Kylian qu’il avait eu peur pour lui. Il aimerait également lui dire qu’il regrettait tout les évènements passés mais pour ça, il préférait se taire.

Perdu dans les pensées, le garçon mit un moment avant de relever son visage. Ses yeux maquillés fixèrent un moment ceux de son ami avant qu’il n’ose ouvrir la bouche. Sa voix était douce et les mots qu’il prononça furent très sincères.

-C’est une femme du quartier qui m’a averti… T’imagine même pas comment j’ai flippé… S’il t’étais arrivé quelque chose, putain j’sais pas comment j’aurais fait… J’veux qu’tu fasses attention, hein ? Tu jures ?

Le brun se mordilla la lèvre inférieure puis il rapprocha un peu plus ses fesses vers le haut du lit. Il était à peu près au niveau des côtes de Kylian ; ce qui rendait la proximité encore plus minime et donc la tentation plus importante. Morgan esquissa un léger sourire avant de frôler ses tresses du bout des doigts. Cela avait été plus fort que lui visiblement. Il ne pouvait pas s’empêcher de le toucher…

Invité

Lorsqu'il s'approcha de moi, je n'avais qu'une envie, le prendre dans mes bras, et pire encore, l'embrasser comme je ne l'avais jamais fais. Mais je n'avais pas le droit, je ne pouvais pas me permettre de lui faire encore plus de mal. La rupture avait déjà du être terrible pour lui, comme pour moi bien que du coup je n'ai pas trop eu le temps d'y penser..Avec tout ce cirque. Quelle idée aussi, tomber dans le coma..Enfin, ce n'était pas quelque chose que j'avais choisis. Même si je me sentais vide, jamais je n'aurais pu me suicider, jamais je n'aurais pu faire ce que ma mère avait fais. Parce que je sais que ça aurait fais beaucoup trop de mal aux quelques amis que j'ai et surtout à Morgan qui se serait certainement sentis coupable de ça -bien qu'il n'y aurait été pour rien-.

Mais non, ce fut un accident parce que ce petit bonhomme à côté de moi me hantait tellement que je n'arrivais pas à me concentrer sur la route. J'aurais pu la tuer cette petite fille, et si ça avait été le cas, je ne m'en serais jamais remis. Je relève mon visage vers Morgan, il est tellement beau, mon cœur ne cesse de d'accélérer quand je nous imagine encore entrain de nous embrasser, de nous câliner. J'inspire doucement pour chasser toutes ces pensées qui n'ont plus lieu d'être malheureusement.

-C’pas parce qu’on est pu ensemble que j’veux pu te voir… T’es toujours important pour moi alors j’aurai voulu que tu m’appelles. Enfin, c’est pas grave, du moment que tu vas bien, c’est tout ce qui m’importe

Je vais bien..Oui, au moins physiquement, et c'est déjà ça non ? Mais mentalement, non, ça ne va pas, je ne peux pas faire semblant malgré mes petits sourires mes yeux ne pétillent pas. Je suis toujours aussi vide, j'ai tellement besoin de lui que ça m'en rend malade, cette dépendance est insupportable et pourtant je n'ai même pas envie de faire un trait dessus. Non, je ne veux pas l'oublier, quitte à me faire encore plus de mal. Je veux encore croire qu'un jour je saurais l'aimer comme il se doit, et que je mériterais à nouveau de l'embrasser, le serrer dans mes bras, lui faire l'amour comme personne. Ces pensées me font du bien et je retrouve un minimum de couleur dans cette chambre si froide.

-C’est une femme du quartier qui m’a averti… T’imagine même pas comment j’ai flippé… S’il t’étais arrivé quelque chose, putain j’sais pas comment j’aurais fait… J’veux qu’tu fasses attention, hein ? Tu jures ?

Mon regard se perd dans le sien quelques secondes, ou plus, à vrai dire je ne sais pas combien de temps s'est écoulé depuis que mes yeux sont rivés dans les siens. Finalement, c'est lorsqu'il me touche délicatement mes tresses que je lâche son regard pour lever les yeux vers son bras qui passe au dessus de ma tête. Je frissonne à cette sensation, il me touche et ça me fait tellement de bien, même si ce n'est qu'une caresse amicale, même si ce ne sont que mes tresses. J'ignore comment j'arrive encore à me retenir de ne pas le tirer vers moi et de l'embrasser, l'angoisse surement.

« J'étais pas concentré quand je roulais..j'arrêtais pas de penser à nous..je voyais ton visage et c'est là que j'ai entendu cette femme hurlé à la mort, j'ai ouvert grand les yeux et j'ai vu cette petite choupette..P'tin t'imagines j'aurais pu la tuer »

Non, je n'arrive pas à m'en remettre, d'ailleurs j'espère que je n'ai pas traumatisé la petite, elle a du avoir vraiment peur.. Je baisse quelques instants mes yeux, j'ai tellement honte de moi.

Invité

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« Ton sourire fait le mien… »

Les sentiments qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre étaient palpables. Ils s’aimaient énormément et celui qui ne voyait pas cela ne pouvait être qu’aveugle. Morgan fixait intensément Kylian, tout comme ce dernier d’ailleurs, et le temps sembla s’arrêter. C’était comme au début. Comme lorsqu’ils s’étaient rendus compte de leur attirance. Quand les battements de leur cœur s’accéléraient, quand ils étaient tentés par un baiser, quand ils rêvaient de proximité… C’était comme un retour à la case départ ; malheureusement.
Le styliste soupira silencieusement en y repensant puis redescendit gentiment sur terre. Cela ne servait à rien ; à part se faire encore un peu plus de mal.

Morgan fixa donc son ami et passa sa langue sur ses lèvres avant de lâcher tranquillement les tresses du garçon. La sensation qui l’avait envahi le troublait énormément alors il ne voulait pas provoquer un quelconque malaise entre eux.

« J'étais pas concentré quand je roulais..j'arrêtais pas de penser à nous..je voyais ton visage et c'est là que j'ai entendu cette femme hurlé à la mort, j'ai ouvert grand les yeux et j'ai vu cette petite choupette..P'tin t'imagines j'aurais pu la tuer »

« J’arrêtais pas de penser à nous » . Evidemment, cette phrase intriguait Morgan. Alors comme ça, il y avait encore un « nous » ? Le jeune styliste esquissa un léger sourire, touché malgré tout, puis hocha la tête négativement avant de poser sa main sur l’épaule de Kylian. Peu importe s’il était le seul à se montrer tactile. Peu importe si Tom ne se laissait pas aller. Tout ce que faisait Morgan était spontané et en plus, cela n’avait rien de déplacé, si ? Ses gestes pouvaient très bien être amical -même si ce n’était pas le cas-. Soit.

Le regard d’Aileen se plongea un moment dans celui de son ami avant qu’il ne soupire silencieusement, amusé. Puis il creusa légèrement son dos, comme pour se redresser un peu, avant de répondre d’une voix basse.

-N’y pense plus… Elle va bien, et toi aussi. J’veux pas que tu te fasses du mal en pensant à ce qui aurait pu se passer…ok ?

Ce qui est fait, est fait comme on dit.
Morgan esquissa un léger sourire et glissa l’une de ses mains vernies dans sa nuque avant de baisser son regard, une nouvelle fois. L’ambiance n’était plus la même que d’habitude et l’androgyne avait du mal à s’y faire. Il aurait tellement aimé agir comme lorsqu’ils étaient amis. D’ailleurs, s’il osait, il se serait déjà blotti contre Kylian, l’embêtant gentiment pour lui changer les idées. En lui soufflant dans le cou, ou bien en lui lançant quelques blagues débiles ; par exemple. Or là, c’était… presque tendu. Ni l’un ni l’autre ne parlait de la rupture ou ne mettait les choses au clair ; le sujet était largement évité et ce n’était pas le styliste qui faisait en sorte qu’ils puissent soulager leur peine. Lui-même parlait d’autre chose ; comme s’il cherchait à privilégier leur amitié à leur précédence idylle.

-Tu sais quand tu sors ? Fin t’façon, j’passerais te voir tous les jours pis… j’imagine que ta voiture est… morte alors j’te ramènerais chez toi… Et évidemment, si t’as b’soin d’moi, tu m’appelles et j’viendrais… Comme d’habitude quoi, tu sais bien que tu peux compter sur moi hein ?

Cela lui rappelait cette fois où il avait assuré à Kylian qu’il lui pardonnerait toujours malgré les crasses.
Morgan était un ami, un très bon ami et il savait faire la part des choses. Car malgré leur rupture et malgré la peine qu’il ressentait, il se sentait capable de tout faire pour le tressé et ce, sans exceptions. Soit. Le jeune allemand esquissa un large sourire, plein de sincérité, avant de lui adresser un clin d’œil.

Son regard se posa un moment sur la pièce et il finit par se lever du lit pour la parcourir. Forcément, il n’y avait rien d’intéressant mais Morgan ne pouvait pas s’empêcher de faire son curieux. Ses mains se glissèrent dans les poches de son jean gris alors qu’il se mordillait la lèvre inférieure. En fait, le garçon était vraiment très soulagé et il ressentait le besoin d’extérioriser. Mais comment ? En tant que petit-ami, il serait déjà à cheval sur son homme pour l’embrasser. Mais là ? C’était comme s’il avait perdu l’habitude d’agir comme tel ; surtout avec Tom.

-Tu veux boire ou manger un truc ? J’ai vu des distributeurs pas loin, en passant. J’y vais si tu veux, et j’profite pour m’prendre un café…

Même en ayant passé la nuit chez son meilleur ami, Morgan n’avait pas prit la peine d’avaler quelque chose. Il comptait le faire en rentrant mais la nouvelle l’avait prit de court.

Invité

Je n'arrive toujours pas à croire ce qu'il s'est passé, ce que j'ai manqué faire et aussi ce que j'ai fais. Ma Cadillac doit être dans un état que je n'imagine même pas. Rien qu'en y pensant, je soupire bruyamment. J'ai envie de bouger, j'en ai marre, je vais pas tenir longtemps dans cet état, je déteste rester dans un lit..Enfin dans un lit autre que le mien. Je serais dans mes draps en caleçon je demanderai rien de mieux mais là, dans cette blouse, dans cette pièce blanche, ah non, je vais pas tenir. En plus je suis sur qu'ils n'ont pas canal satellite. Je vais encore devoir me taper les six chaînes inutiles. Bref, pour l'instant c'est pas vraiment la question puisque Morgan est là et qu'il me distrait un peu. Un peu trop même, quand je suis avec lui, je pense directement à énormément de choses, remarque même lorsqu'il n'est pas là je pense quand même à toutes ces choses.

-N’y pense plus… Elle va bien, et toi aussi. J’veux pas que tu te fasses du mal en pensant à ce qui aurait pu se passer…ok ?

Alors c'était ça ? C'était vraiment ça ? On devait se parler comme si jamais rien ne s'était passé, comme si on avait toujours été amis et rien de plus ? Qu'il n'y avait jamais eu un véritable amour, une véritable rupture ? Je crois que c'est ce qui me fait encore plus mal. Faire comme si de rien était, alors qu'il y a quelque chose de complètement déchiré à l'intérieur. Je me demande comment Morgan se sent lui, à en voir son visage, ça à l'air d'aller mais..qui sait dans le fond.

-Tu sais quand tu sors ? Fin t’façon, j’passerais te voir tous les jours pis… j’imagine que ta voiture est… morte alors j’te ramènerais chez toi… Et évidemment, si t’as b’soin d’moi, tu m’appelles et j’viendrais… Comme d’habitude quoi, tu sais bien que tu peux compter sur moi hein ?

Un ami, oui c'est un véritable ami. Mais est ce que j'ai vraiment envie que ce soit simplement un ami, rah non j'ai dis que ce que je désirais devait passer au second plan. Je dois rester son ami un point c'est tout, c'est ce que je dois faire pour qu'il soit heureux. Il se trouvera une personne qui lui fera du bien sans lui faire du mal puisque toi t'es incapable de faire ça. Je suis entrain de me maudire intérieurement alors que je suis censé répondre à ses questions. Je me gifle à l'intérieur pour me reconnecter sur la surface de la terre.

« Merci..Je sais pas encore quand j'sors, ça dépend des examens..Mais j'vais péter un plomb si je reste trop longtemps ici. »

C'est trop blanc, c'est pas chez moi, non, je n'aime pas du tout. En plus j'ai toujours détester les hôpitaux. J'allais y voir ma grand mère, ma mère aussi quand ils ont essayé de la réanimer mais c'était trop tard. Bref, je déteste ces endroits ça me fou le cafard et puis rester allongé sans bouger, non. D'ailleurs heureusement qu'il est là, ça me change un peu les idées..Enfin, non, pas vraiment mais au lieu de l'imaginer vers moi, il est vraiment ici avec moi.

-Tu veux boire ou manger un truc ? J’ai vu des distributeurs pas loin, en passant. J’y vais si tu veux, et j’profite pour m’prendre un café…

« Je veux bien que tu me prennes un café aussi, je crois que j'ai pas l'droit mais je m'en fou, je déteste être dans le coltar. »

J'inspire doucement en le regardant faire le tour de la pièce, mais il faut que je dise quelque chose, parce que non, je ne peux pas faire comme si de rien était. Je me penche un peu, grimace à cause de la douleur et finis par attraper sa main. J'inspire à cause de mon bassin qui me fait mal puis lâche en le retenant un peu..

« Je suis vraiment désolé. »

Invité

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« Ton sourire fait le mien… »

Morgan réussissait à jouer avec ses émotions ; du moins, il parvenait à les cacher, ou bien à les montrer quand il le désirait. La veille, il avait volontairement montré sa souffrance à Kylian, pour bien lui faire comprendre que son comportement n’était pas le bon… Et aujourd’hui, il faisait de son mieux pour la cacher. Evidemment qu’il avait mal, et évidemment, il aimerait faire un retour en arrière mais c’était impossible. Alors autant aller de l’avant, non ? Un jour, le tressé trouverait…un homme ? Ou une femme qui lui conviendrait ; et le styliste dénicherait aussi un garçon qui le rendrait heureux. Leur vie prendrait un tout autre sens et finalement, leur amitié pourrait de nouveau voir le jour. Parce qu’autant être honnête, au jour d’aujourd’hui, leurs sentiments étaient trop confus pour que ça fonctionne correctement. L’un comme l’autre ne semblait pas pleinement satisfait de ce qu’ils avaient. Et c’était normal.

« Merci..Je sais pas encore quand j'sors, ça dépend des examens..Mais j'vais péter un plomb si je reste trop longtemps ici. »

C’était compréhensible. Qui aimait rester trop longtemps à l’hôpital ?
Morgan grimaça légèrement puis hocha la tête avant de prendre la fiche qui était au bout du lit de Kylian. Visiblement, il n’avait rien de grave alors pourquoi resterait-il longtemps ? Ce n’était sûrement qu’une histoire de quelques jours ou quelques heures ; peut-être que dès demain, le garçon pourrait sortir. Quoi qu’il en soit, Aileen serait là pour lui et n’hésiterait pas une seule seconde à lui venir en aide dès qu’il en aurait besoin.

« Je veux bien que tu me prennes un café aussi, je crois que j'ai pas l'droit mais je m'en fou, je déteste être dans le coltar. »

Le jeune allemand hocha la tête positivement, puis il s’apprêta à sortir quand il sentit la main du guitariste saisir la sienne. De nouveau, les battements de son cœur se firent rapides alors qu’il inspirait profondément pour se calmer. Cette sensation était normale ; puisqu’il était amoureux, mais bordel ce que ça pouvait faire mal. Il y a de cela quelques heures encore, c’était agréable mais maintenant que tout était finit, ce n’était plus la même chose. Morgan ne pouvait plus sourire tendrement, il n’avait plus non plus les yeux brillants, et il ne pouvait pas non plus se permettre de caresser sa main avec la sienne.

« Je suis vraiment désolé. »

Evidemment, Morgan aurait du s’y attendre. Combien de temps pensait-il encore pouvoir éviter le sujet ? Un jour ou l’autre, il aurait fallu en reparler et voilà que le tressé s’était lancé. Aileen plongea son regard dans le sien et doucement, il ramena sa main contre lui pour la glisser dans sa poche. Parler de cette rupture était déjà sensible mais ça ne pouvait qu’être pire si en plus, il y avait un quelconque contact physique entre eux. Soit.

Morgan hocha la tête négativement, tentant de donner une autre expression à son visage, puis s’efforça de sourire. Cela n’avait rien de sincère mais qu’importe ; tout ce qu’il voulait, c’était faire comme si tout allait bien, comme si ça allait passer.

-Tu devrais pas…T’sais, t’es pas le premier à m’larguer. Ca fait mal…j’vais pas t’mentir mais, j’m’y ferais. On a essayé, on y peut rien si ça n’a pas marché… Et puis…on est amis, c’est pas comme si on avait tout perdu, hein ?, demanda t-il pour se rassurer. Laisse tomber Kylian. T’excuse pas. Vraiment.

Et sans attendre plus longtemps -sûrement par lâcheté- Morgan sortit de la chambre. Ses pas le guidèrent jusqu’aux distributeurs où il inséra plusieurs pièces.
Une fois que les cafés furent prêt, il retourna devant la chambre et inspira profondément. A vrai dire, il craignait ses propres réactions puisque le sujet était encore un peu épineux. Ses sentiments étaient tellement forts qu’il ne réussissait pas à parler de Kylian sans verser une larme… Alors là, le fait d’en parler avec lui-même, le principal intéressé, lui faisait peur.

Trop de larmes avaient été versé et l’un comme l’autre ne souhaitait certainement pas se faire souffrir à nouveau alors pourquoi insister ? Leur histoire était terminée, non ?
Morgan grimaça suite à cette pensée puis s’aida de son coude pour ouvrir la porte blanche. Il s’approcha lentement de la table de chevet et déposa les gobelets dessus avant de faire marcher arrière pour s’enfermer avec le tressé. Aucun médecin ne pouvait se permettre d’entrer ; le styliste voulait être seul avec son ami. Tant pis si cela lui brisait le cœur, il avait besoin de cette proximité.

-Voilà. Fait attention, c’est brûlant… J’ai les mains toutes rouges t’a vu ?, demanda t-il en tendant ses mains vers le garçon.

Son rire silencieux retentit dans la pièce alors qu’il attrapait les verres. Il en tendit un à Kylian pendant qu’il soufflait sur son propre liquide marron.

Invité

Le fait qu'il retire sa main me fait encore plus mal au cœur, rien que ce geste, le simple fait qu'il me repousse me déchire tout l'intérieur. Finalement j'aurais peut être mieux fait d'y rester dans cet accident. Non, je ne peux pas, je m'interdis de dire des choses comme ça. Je baisse les yeux alors que mes nerfs me chatouillent de nouveau. Je ne supporte pas, j'ai beau essayé, je ne peux plus le regarder comme un simple ami, j'ai tellement envie d'y croire..

-Tu devrais pas…T’sais, t’es pas le premier à m’larguer. Ca fait mal…j’vais pas t’mentir mais, j’m’y ferais. On a essayé, on y peut rien si ça n’a pas marché… Et puis…on est amis, c’est pas comme si on avait tout perdu, hein ? Laisse tomber Kylian. T’excuse pas. Vraiment.

A en entendre ses mots c'est comme si..comme si ça ne lui faisait rien, je le laisse rejoindre la porte alors que je suis encore bouche bée. L'amour c'est ça ? Putain mais j'aurais préféré que ça ne me tombe jamais dessus. En même temps qu'est ce que je peux lui demander ? Je lui ai dis que c'était finis et je me plains parce qu'il ne me retiens pas ? Parce qu'il n'essaye même pas de voir si ça peut s'arranger. Pourquoi est ce qu'il ne me dit pas que l'important c'est qu'on s'aime, pourquoi ne veut il pas m'aider à apprendre à vivre en couple ? Parce que dans le fond..oui..j'aurais aimé que ce soit lui qui m'apprenne ça, qui me guide et qui m'aide à oublier tout ce à quoi j'ai renoncé depuis des années. Parce que je me voyais vraiment partager ma vie avec lui.

Je me sens encore plus étrange que tout à l'heure, encore plus mal à vrai dire. Je ne sais même plus si je dois continuer d'espérer quoi que ce soit. C'est terminé et je dois passer à autre chose mais je veux plus de ça, je veux plus qu'on me parle d'amour, parce que voilà, je suis un bon à rien. Si la seule chose dans laquelle j'excelle c'est le sexe. Alors voilà, j'irais me bourrer la gueule et coucher avec des filles. Que je quitterais évidemment le lendemain au réveil.

Lorsqu'il revient vers moi avec le café, je ne peux pas sourire, j'aimerais tellement pouvoir le cacher mais ma blessure est tellement grande à présent que j'en suis vraiment incapable même si lui, est tout sourire. Je récupère le café dans mes mains sans jeter un coup d'œil à Morgan, je le remercie seulement dans un petit souffle. Je regarde l'intérieur du gobelet en plastique, oui c'est un liquide marron, vraiment très bien Kylian, c'est du café, oui c'est ça je te jure.

Exaspéré par mes pensées, je m'approche, souffle un peu sur ce liquide brûlant avant de poser doucement mes lèvres dessus. J'en bois quelques gorgées avant de me pencher -toujours avec cette petite grimace- et le poser doucement vers la petite table qui se trouve juste à côté du lit..Je n'ai plus rien à dire, je ne trouve plus les mots à vrai dire, j'avais tellement imaginé quelque chose de différent. Mais ça n'en vaut pas la peine, il commence à se faire à l'idée que c'est réellement terminé, en même temps je lui ai dis..Mais putain quel con je suis. Pis j'ai envie de fumer maintenant.

« T'aurais pas une clope ? »

Je ne suis plus vraiment le Kylian très proche, à vrai dire c'est comme si ma carapace s'était reformée, je me sens froid et distant. Ce n'est peut être pas si difficile que ça, de redevenir le salaud que j'ai toujours été. En plus de me taper des filles, je vais peut être même réussir à me taper des gars. Je regarde sur la petite table comme si je pensais y trouver mon portable mais évidemment non, il n'est pas ici puisqu'on me la piquer avec mes affaires. Tout ce cirque commence sérieusement à me souler, je sens que je m'énerve un peu.

« En plus ils m'ont piqué mon portable, fait chier »

Invité

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« Ton sourire fait le mien… »

Qui ne remarquerait pas que l’ambiance avait changé depuis que Morgan était revenu dans la chambre ? Ce dernier en avait même perdu son sourire en remarquant que Kylian ne le regardait même plus. Alors quoi ? Tout allait lui retomber dessus maintenant ? Le styliste ne faisait pas d’efforts alors il allait devoir subir la mauvaise humeur de son ami ? Morgan aurait aimé agir autrement, il aurait vraiment aimé se jeter sur le tressé, l’embrasser et lui demander une deuxième chance mais la peur était toujours là. La peur d’avoir une réponse négative, de souffrir une nouvelle fois. Après tout, ce n’était pas à lui de tenter une approche puisqu’il n’avait pas mit un terme à leur relation ; et puis si Kylian ne faisait rien, c’était peut-être parce qu’il était sur de son choix.

« T'aurais pas une clope ? »

Sortit brusquement de ses pensées, le brun plongea son regard dans celui de Kylian et le fixa un moment avant de répondre par un hochement de tête négatif. Il aurait pu être plus précis et lui dire qu’il avait oublié son sac dans sa voiture à cause de la précipitation mais qu’est ce que cela changerait ? Le tressé voulait fumer, rien de plus. Et vu son humeur maussade, il ne valait mieux pas l’embêter avec des paroles inutiles, qui l’agaceraient plus qu’autre chose.

« En plus ils m'ont piqué mon portable, fait chier »

Morgan détourna son regard vers la table de chevet et haussa les épaules avant de porter son gobelet à ses lèvres. Doucement, il avala quelques gorgées puis siffla entre ses dents ; le liquide l’avait légèrement ébouillanté et cela n’avait rien d’agréable. Logique. Soit. Le brun déposa son verre près de celui de Kylian et se releva gentiment du lit avant de remonter rapidement son pantalon en haut de ses fesses. Ses yeux se posèrent sur la porte alors qu’il se sentait de nouveau apte à rendre service à son ami.

-J’vais demander si j’peux l’récupérer pour toi, souffla t-il en marchant lentement vers la porte de la chambre.

Et de nouveau, le styliste arpenta les couloirs à la recherche d’un médecin qui pourrait l’aider. Et visiblement, la chance fut avec lui puisqu’il trouva du premier coup, l’homme qui s’occupait du cas Smith. Celui-ci écouta attentivement la demande de l’androgyne et l’emmena jusqu’à son bureau afin de lui donner le fameux téléphone, avec quelques consignes en prime. Du moins, ce n’était que quelques précisions peu importantes comme l’heure des fins de visites, ou bien sur le fait que Kylian ne devait pas trop se fatiguer etc. Morgan ne l’écoutait d’ailleurs qu’à moitié, pressé de rejoindre le patient.

Durant le chemin inverse, Aileen se remit énormément en question, ce qui lui prit un temps fou. Les larmes lui étaient montées aux yeux et il avait tenu à se redonner fier allure avant de pouvoir s’approcher de la chambre de Tom. Mais quoi qu’il en soit, le brun avait beaucoup réfléchi et il en était arrivé à la conclusion suivante : Tous les deux ne pouvaient pas continuer comme ça. Et un jour ou l’autre, ils devraient discuter clairement de ce qu’ils avaient traversé… Peut-être pas immédiatement, mais plus tard. Morgan y tenait parce qu’il espérait sûrement un retournement de situation. Qui sait ?

Morgan entra donc dans la pièce, au bout de vingt bonnes minutes. Rapidement, il s’approcha du lit et déposa l’engin téléphonique sur le matelas -évitant ainsi tout contact froid- avant de croiser ses bras contre son torse. Ses dents mordillèrent la boule métallisée de son piercing -provoquant quelques bruits désagréables- et finalement, ce fut lui le premier à prendre la parole.

-Tu as mal où en fait ? J’peux voir ?, demanda t-il en fixant le corps de Kylian, sous la couverture.

Comme toujours, sa curiosité ne le quittait pas mais ce n’était pas mal placé. Morgan voulait juste s’assurer que ce n’était réellement pas grave et que son ami pourrait rapidement quitter cet endroit. D’ailleurs, confiant, le styliste posa ses fesses sur le matelas et attrapa la couverture avec l’une de ses mains, s’apprêtant à la faire légèrement glisser vers le bas. Il regardait son ami en souriant faiblement, bien qu’il s’attendait à ne pas avoir de retour, puis il se mordit la lèvre.

Invité

J'ai besoin de ma dose de cigarette, il me faut quelque chose pour décompresser sinon je vais être invivable. Ils auraient vraiment du me mettre plus de médicament, que je dorme toute la journée au moins..Et si ils disent que je dois rester encore une semaine, je ferais semblant d'avoir très mal pour qu'ils m'assomment de medoc', au moins, si je dors ça passera plus vite. En plus je commence à avoir des fourmis dans les pieds, mais je peux pas me pencher, quelle galère. Je tends mon bras pour reprendre le gobelet et le finir en quelques gorgées, puis, je le repose immédiatement sur la petite table.

-J’vais demander si j’peux l’récupérer pour toi

Mon regard se tourne douloureusement vers le sien avant que je baisse doucement les yeux. Je sens le matelas bouger et mes yeux fixent son corps se diriger vers la sortie. A cet instant, j'en profite pour virer le draps qui me recouvre. Je marche -non sans difficultés- en direction de la salle de bain et ouvre la porte avant de me retrouver devant le lavabo. Je me regarde, quelques secondes, quelques minutes, je l'ignore. En me regardant, je n'arrête pas de me voir avec Morgan, nous nous embrassons..

« Putain ! »

Mon poing se dirige fortement contre le miroir qui vient de s'éclater en morceau contre ma peau. Je serre les dents avant de voir ma main en sang. J'avais pas pensé que le verre ça coupe. D'habitude je cogne le mur ça fait mal mais ça saigne pas. J'ouvre le robinet et passe doucement ma main sous l'eau en poussant un petit cris de douleur. Bordel, c'est que ça fait mal en plus. Je retire un petit bout de verre qui est coincé entre ma peau puis récupère une serviette pour la passer autour de ma main endolorie.

J'ouvre la salle de bain et me dirige -à cloche pied c'est plus rapide- vers mon lit où je m'assois sur le côté. Je pousse un peu la serviette pour regarder l'état de ma main, elle continue de saigner, surtout au niveau des doigts, elle tremble un peu mais je me fiche de la douleur.. En même temps, la douleur physique est tellement moins grande que la douleur morale. Je soupire doucement avant de reprendre ma position initiale, dos contre la tête de « lit ». C'est malin en plus j'ai touché la main droite, ça va être pratique pour faire quoi que ce soit. En même temps pour dormir j'en ai pas vraiment besoin.

Mon regard se tourne rapidement en direction de la porte lorsque cette dernière s'ouvre. Merde, et Morgan, si il voit ça, putain..Faut que je le cache. Ma main blessée est cachée sous le drap lorsqu'il s'approche. Il dépose mon téléphone sur le matelas, je le regarde un instant, le remercie et récupère mon téléphone dans ma main gauche du coup. Comme c'est pratique de la main gauche..Je soupire intérieurement en me maudissant et j'appuie sur une touche, j'ai quelques appels en absence, quelques messages, je les regarderai quand ma main droite aura récupérée. Je le déposa sur la table à côté du gobelet avant de me remettre en position normale.

-Tu as mal où en fait ? J’peux voir ?,

La blague, heureusement que ma main droite est à l'opposée de l'androgyne, j'aurais peut être pas à lui montrer comme ça. Je fais attention de bien la garder en dessous du drap alors que je soulève un peu le côté gauche. C'est vrai que je suis en blouse en plus, comme c'est sexy..

« En fait c'est surtout ma jambe là qui a pris, j'ai du mal à la bouger et mon bassin aussi..J'ai quelques côtes cassées.. »

Invité

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« Ton sourire fait le mien… »

L’apparence physique, Morgan s’en moquait totalement. Du moins, le fait de voir Kylian en blouse ne le ferait certainement pas rire ; de toute façon, ce n’était pas ça le plus marrant dans l’histoire mais plutôt leur situation. En effet, tous les deux étaient là, dans la même pièce, à se demander lequel allait oser une quelconque approche. Ils en mourraient d’envie. Le styliste en mourrait d’envie ! Se glisser auprès du tressé pour lui tenir compagnie, mêler ses doigts aux siens, l’embrasser tendrement. Bordel ce qu’il en rêvait… Et pourtant.

Quoi qu’il en soit, cette ambiance monotone n’arrêta pas l’androgyne, qui s’apprêtait à faire descendre la couverture le long du corps de Kylian. Au début, il s’était attendu à un refus catégorique mais finalement, il avait eu tort. Le jeune homme lui ouvrit même l’angle de gauche avant de partir dans ses explications.

« En fait c'est surtout ma jambe là qui a pris, j'ai du mal à la bouger et mon bassin aussi..J'ai quelques côtes cassées.. »

Tout ça ? Morgan écarquilla les yeux, plutôt surprit puis attrapa l’angle de la couverture pour l’abaisser un peu plus. Son regard se posa sur la fameuse jambe puis il remonta vers son bassin. Avec toutes ces blessures -même si ce n’était pas cassé- Kylian ne pourrait pas sortir immédiatement ; et cela dérangeait Morgan qui aurait aimé aller le voir chez lui plutôt que dans cet endroit sinistre rempli de malades. Soit. L’un comme l’autre n’avait pas d’autre choix que de se plier aux règles du médecin de toute façon.

Mais autre chose attira l’œil du styliste. Une serviette blanche qui n’était pas là tout à l’heure. Observateur comme il était, Morgan n’eut aucun mal à la repérer et donc à la prendre dans ses mains pour la tripoter. Et malheureusement -ou pas-, il n’eut pas à la toucher très longtemps puisque les tâches rouges stoppèrent absolument tous ses gestes. Du sang ? Qu’est ce que cela pouvait être d’autre d’ailleurs ? Intrigué, Morgan fronça les sourcils, et il lança un regard accusateur à son ami. Qu’est ce qu’il avait fait ? Le brun, sans réfléchir plus longtemps- tira sur la couverture et détailla sans gêne le corps de Kylian. Rien ne paraissait étrange… Quoi que… Il y avait du sang près de sa hanche. Tout de suite, Morgan se pencha par-dessus le bassin du tressé et attrapa son poignet pour découvrir avec surprise que sa main saignait. Et ce n’était pas le cas avant qu’Aileen parte chercher le téléphone…

-Qu’est c’que t’as fait Kylian ?, demanda t-il en grimaçant faiblement.

Puis sans attendre une seconde de plus, le jeune allemand se leva et fit le tour du lit pour finir par s’accroupir près de celui ci. Ses talons maintenaient ses fesses en l’air alors qu’il attrapait gentiment la main de son ami pour la mettre dans la serviette blanche. S’il pouvait au moins limiter les saignements, ça le soulagerait et il se sentirait un peu plus utile.
Morgan fixa ensuite le tressé dans les yeux et passa sa langue sur ses lèvres avant de soupirer. Tout ce qui leur arrivait était digne d’un grand scénario dramatique et tout ce qu’espérait le brun, c’était que la fin soit… heureuse. Peut-être que tous ces malheurs les rapprocheraient… Il fallait y croire, et attendre.

-Tu saignais pas quand j’suis arrivé…Si tu veux sortir d’ici, faut que tes blessures aillent mieux, et pas que tu en provoques d’autres, tu sais ? Fait attention…s’te plait. Fait attention.

Ses mains tenaient toujours la sienne, enroulée dans la serviette. Morgan le regarda longuement dans les yeux puis sans réellement réfléchir, il se redressa et embrassa son front. Avant, c’était Kylian qui faisait ça au brun, pour lui souhaiter bonne nuit ou pour le rassurer. Dans tous les cas, il se passerait rarement une journée sans que l’androgyne ait droit à ce contact si plaisant ; et aujourd’hui, c’était à lui même d’apporter un peu de soutien à son ami. C’était à lui de se montrer présent dans n’importe quelle situation.

Doucement, Morgan se recula et posa ses fesses près de Kylian avant de tendre l’une de ses mains en arrière pour attraper la couverture. Il la tira vers le haut et souleva juste son arrière train pour pouvoir recouvrir le corps du tressé. Tout ça avant de se rasseoir tranquillement.

Invité

Me faire examiner de la sorte ne me plaisait pas vraiment, d'autant plus que j'étais loin d'être à mon avantage dans cette tenue. Mais bon, je peux comprendre que Morgan ait envie de savoir ce qu'il m'est arrivé, moi même dans la situation inverse j'aurais voulu savoir. Et puis curieux comme il est ça ne m'étonne pas du tout. Je le laisse donc regarder mes jambes alors que je fixe son visage étonné et inquiet. Je fais attention à ma main qui me lance un peu, j'aurais peut être du appeler une infirmière quand même, au moins pour désinfecter ou vérifier qu'il n'y ait pas d'autres morceaux de verres. Oh, pis je m'en fou, je suis plus à ça près.

-Qu’est c’que t’as fait Kylian ?,

Cette phrase me sort de mes pensées, je viens de lui expliquer pour l'accident alors..Ah non, il a vu la serviette tâchée de sang. Merde, j'aurais du penser à la ranger. Je me lèche doucement les lèvres avant de baisser un peu mon regard vers ma main. Je ne vais malheureusement pas pouvoir cacher ça plus longtemps. D'autant plus qu'il s'approche dangereusement d'elle. Je détourne le visage lorsqu'il saisit doucement ma main douloureuse.

-Tu saignais pas quand j’suis arrivé…Si tu veux sortir d’ici, faut que tes blessures aillent mieux, et pas que tu en provoques d’autres, tu sais ? Fait attention…s’te plait. Fait attention.

Oui, ben mon but ce n'était pas de me blesser, c'était avant tout de cacher cette image de nous entrain de nous embrasser. Seulement j'avais oublié que frapper sur du verre ça pouvait être dangereux. J'inspire doucement avant de le regarder, j'hausse les épaules. De toute façon, être ici ou chez moi au final ça change quoi. En plus ici, je sais qu'il viendra me voir tous les jours alors que chez moi ce ne serait sans doute pas le cas. Je devrais peut être essayer de me casser autre chose finalement. Je chasse ces mauvaises idées de ma tête avant de pousser légèrement ma main de celle de Morgan.

« Oui, j'sais. Mais j'me suis cogné c'est tout, faut pas t'inquiéter. »

Comme si ce cogner contre un mur pouvait créer un tel dégât, non, je sais que mon excuse ne passera pas, mais je ne vais pas lui dire que j'ai explosé ma main contre le miroir de la salle de bain. Il me demanderait pourquoi j'ai fais ça et je serais encore obligé de mentir. Et puis lui dire de ne pas s'inquiéter ne servait à rien, je le sais bien, en même temps depuis cette rupture je fais que des conneries, avant aussi remarque. Je fais une petite moue avant de me mordiller la lèvre supérieur, qu'est ce que je pourrais faire pour qu'il ne s'inquiète pas.

« Regarde j'ai même pas mal »

Je secoue ma main droite dans tous les sens en serrant les dents, ça me lance, la douleur est insoutenable mais j'essaye de la cacher en restant impassible. Bordel, j'aurais jamais du faire un mouvement comme ça. Soudain, quelqu'un frappe à la porte, je glisse ma main sous le drap avant de tourner mon visage vers cette fameuse porte.

« Oui ? »

Le médecin entre et je fronce doucement les sourcils, qu'est ce qu'il va m'annoncer encore celui là ? J'espère que ce n'est rien de grave, s'il me dit que je dois rester un mois de plus ici je vais m'enerver.

« Comment vous sentez vous ? Bon on a eu les résultats, et ça va, il n'y a rien d'irréparable vous serez bientôt sur pied..Mais en attendant vous devez être patient. »
« Combien de temps ? »
« Quelques jours.. »
« Jours ? »
« Oui, vous avez eu un accident de voiture quand même, je ne sais pas si vous vous en rendez compte »
« Mais je vais bien ! »
« D'apparence, bon je vais voir ce que je peux faire. »

Il ressort de la pièce et je soupir en levant mes yeux au plafond.

Invité

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« Ton sourire fait le mien… »

Rien. Aucune réaction. Aucun sourire. Rien. Kylian était (re)devenu un garçon froid et distant et autant dire la vérité ; Morgan n’aimait pas cet homme. Ainsi, en voyant son tressé repousser sa main il sentit son cœur se briser mais c’était bien fait pour lui, il avait fait la même chose quand Tom s’était excusé. Morgan se mordilla alors la lèvre inférieure et baissa son regard vers le sol ; sans oublier de se montrer attentif quand le blessé ouvrit la bouche.

« Oui, j'sais. Mais j'me suis cogné c'est tout, faut pas t'inquiéter. »

Cogner ?
Morgan releva les yeux en entendant cette… excuse et fronça les sourcils en remarquant que Kylian était sérieux. Alors il pensait réellement que le brun croirait cette absurdité ? En temps normal, ce dernier aurait rit et aurait lancé quelque chose comme : « Non mais franchement, tu m’crois assez idiot pour te croire ? Kylian… J’suis pu un enfant tu sais ? » ; et tous les deux se seraient marrés comme avant. En revanche là, c’était différent. Aileen sentit son cœur se déchirer un peu plus alors qu’il se perdait dans ses pensées.

Le couple était fichu, mais leur amitié aussi. Si Kylian se mettait à mentir, c’était vraiment qu’il n’avait plus d’estime pour le styliste, qu’il n’avait plus envie de l’avoir à ses côtés. Après tout, depuis quand mentait-on à ses amis ? Non, décidemment, ils n’avaient plus rien… Cette pensée fit grimacer Morgan, qui se leva au moment même où le médecin entra dans la pièce. L’échange lui passa par-dessus la tête, lui ne pensait qu’à ce putain de mensonge qui faisait mourir son organe vital. Comment avaient-ils pu arriver là ? L’androgyne espérait tellement sauver au moins leur amitié… et pourtant, ce n’était pas le cas.

Blessé et déçu au plus haut point, le garçon marcha jusqu’à la fenêtre. Son regard se perdit un instant dans le vide alors qu’il glissait tranquillement ses mains manucurées dans les poches de son jean gris. La vue ne l’intéressait pas. D’ailleurs, plus rien ne l’intéressait. Il se sentait complètement vide et cette sensation n’avait rien d’agréable.
Soupirant silencieusement, Morgan toucha la buée que son souffle chaud avait crée sur la vitre. Combien de temps resta t-il comme ça ? Il n’en avait aucune idée.
Le garçon se retourna malgré tout et regarda longuement son ami, qui était à nouveau seul. Qu’est ce que le médecin avait dit ? Aileen n’avait rien entendu et de toute façon, il n’était même pas sur de vouloir savoir. Après tout, qui sait ? Kylian allait peut-être encore lui sortir un mensonge énorme.

Alors doucement, Morgan se rapprocha du lit mais ne s’installa pas dessus. Il se contenta de tendre sa main pour attraper son gobelet rempli de café, et il but quelques gorgées avant de passer sa langue percée sur ses lèvres. Le liquide lui brûla la gorge mais qu’importe, Morgan ne s’arrêta que lorsqu’il eut tout avalé. Le verre finit sa route dans la petite poubelle et l’androgyne retourna immédiatement près de la fenêtre. Dos à celle-ci, il appuya ses fesses rebondies contre le rebord et croisa ses bras contre son torse frêle. Son visage était vide d’expression, mais cela n’empêchait pas ses sentiments d’être là… malheureusement.

D’habitude, Morgan avait toujours quelque chose à dire , contrairement à maintenant où ses mots restèrent bloqués dans sa bouche. Une boule s’était d’ailleurs formée dans sa gorge, rendant la situation insupportable. Le brun n’était décidemment qu’une gonzesse…
Cette pensée l’incita à détourner la regard alors qu’il inspirait profondément. Non, cette fois il ne se laisserait pas avoir, c’était sur. Il allait être fort et ne pas se mettre à pleurer sous prétexte que Kylian ne voulait plus de lui. Après tout, Morgan était aussi en tort non ? Il ne s’était pas fait larguer pour « rien ». Ah c’était bien lui ça… Toujours se rabaisser alors que ce n’était pas la peine.

-T’imagine même pas comment j’aime l’ambiance là… On assure quand même, non ? Franchement ?

Ses mots étaient sortis sans qu’il ne contrôle rien. Après tout, ils n’avaient plus aucun lien les unissant alors logiquement, ils n’avaient plus rien à perdre. Morgan esquissa un sourire -plein d’ironie néanmoins- et détourna son regard vers Kylian.

-C’est vrai. On est super potes, on s’rapproche, on sort ensemble, et maintenant, on perd tout. Bah ouais, on a pu rien là, faut être honnête. Tu m’mens, tu m’prends pour un con avec tes mensonges aussi grands qu’toi. C’est cool. J’m’amène ici en pensant sauver au moins notre amitié, notre complicité et pis finalement… putain la claque dans la gueule que j’me prends.

Sa voix tremblait au fur et à mesure qu’il parlait mais ses yeux étaient secs. Morgan se surprenait à réussir à se contrôler.

-Finalement, on aurait du s’laisser aller tu crois pas ? Tu m’aurais sauté, et voilà. Toute façon, tes conquêtes n’ont rien elles…hein ? Et moi non plus…j’ai plus rien de toi.

Invité

Je regarde le médecin partir puis, lorsqu'il ferme la porte, je me tourne vers l'androgyne qui n'est plus sur le lit. Je le suis du regard jusqu'à la fenêtre, ça ne va pas, plus rien ne va entre nous, on ne peut même plus parler d'amitié. Et pourtant, je ne peux pas me passer de lui, de le regarder, j'ignore comment je parviens à me contrôler de le toucher. C'est un déchirement à chaque fois, comme lorsque j'ai du retirer ma main alors qu'elle était au préalable dans la sienne. J'aurais pu la serrer, le faire se rapprocher, l'embrasser et lui dire que j'étais désolé mais ce n'est pas aussi facile. Encore une fois, la scène de la veille me revint en mémoire.

Je me rappelle d'Eléna qui est monté, je n'aurais jamais du la laisser entrer, j'aurais du la laisser dehors..Et pourtant je ne pensais qu'à rejoindre Morgan à ce moment là, et ce, le plus rapidement possible. Et puis cette clef dans son décolleté que j'ai récupéré. Et merde à la fin j'aurais du faire quoi ? M'asseoir et attendre qu'elle me la rende ? Elle ne l'aurait jamais fait. Ou j'aurais peut être du l'éclater dans tous les cas à la fin j'aurais été obligé de récupéré ma clef sous son tee shirt. Si elle avait été morte ça n'aurait peut être pas fait la même impression ?. Ou j'aurais aussi pu la laisser dans mon appartement, avec les clefs et descendre comme ça. Elle m'aurait foutu le bordel mais je n'aurais pas eu l'accident, et je ne serais pas en froid avec l'homme que j'aime.

La blessure qui me lance dans la main me fait douloureusement revenir à la réalité. Je pousse le drap et boite de nouveau jusqu'à la salle de bain, j'ai besoin d'un peu d'eau froide. Je m'avance jusqu'au lavabo et passa ma main endolorie sous l'eau, c'est limite si je n'ai pas un orgasme en sentant le froid. Maintenant que la douleur s'est apaisée, je reviens dans la pièce jusqu'à m'asseoir sur le bord du lit. Je suis dos à Morgan maintenant qui, lui, est appuyé contre la fenêtre. Le silence s'empare de la pièce et le malaise se ressent. J'ai une boule dans le bas du ventre, comme un poids, comme si on m'empêchait de respirer.

-T’imagine même pas comment j’aime l’ambiance là… On assure quand même, non ? Franchement ?

En entendant ces mots, mon regard se fixe sur le sol. Il croit quoi ? Que ça me fait plaisir aussi tout ça ? Je serre les dents en le laissant parler. Qu'il vide son sac après tout, si ça peut lui faire du bien.

-C’est vrai. On est super potes, on s’rapproche, on sort ensemble, et maintenant, on perd tout. Bah ouais, on a pu rien là, faut être honnête. Tu m’mens, tu m’prends pour un con avec tes mensonges aussi grands qu’toi. C’est cool. J’m’amène ici en pensant sauver au moins notre amitié, notre complicité et pis finalement… putain la claque dans la gueule que j’me prends.

Mon coeur se met à battre de nouveau de manière accélérer, ma main commence à se serrer et même si ça me fait mal, elle se serre alors que je ferme mes yeux.

-Finalement, on aurait du s’laisser aller tu crois pas ? Tu m’aurais sauté, et voilà. Toute façon, tes conquêtes n’ont rien elles…hein ? Et moi non plus…j’ai plus rien de toi.

S'en est trop, je ne peux plus, je m'appuie sur le lit pour me relever et me retourner vers lui.

« Mais merde ! Merde Morgan ! Tu crois quoi ? Tu crois que j'suis heureux ? Tu crois que ça m'a fait du bien de te quitter ? Tu crois que c'est ce que je voulais ? Tu crois que c'est pas dur aussi pour moi de supporter tout ça ? Que j'ai pas envie de t'embrasser là ? Merde. Tu veux savoir ? Tu veux savoir ? Va dans la salle de bain ! J'ai pété le miroir. »

J'ai parlé vite, j'ai parlé fort et j'ai balancé mes bras de tous les côtés en lui adressant ses mots. Oui, une petite crise, mais c'est ce que je retiens depuis hier soir et là, il fallait que ça sorte. Je m'approche du mur et m'appuie contre. J'ai pas le droit de me lever normalement, mais j'en ai vraiment rien à faire.

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« Ton sourire fait le mien… »

Maintenant que Morgan avait dit sur le cœur, il aurait du se sentir mieux. Il aurait du être plus serein et pourtant. Son cœur battait toujours aussi vite et il ne pouvait s’empêcher de ressentir cette foutue colère qui le rendait agressif -plus qu’il ne le devrait. Rien n’allait. Tout allait dégénérer et il fallait être idiot pour ne pas s’en rendre compte. Alors c’était ça leur destin ? Se retrouver mais ne plus être aussi proches qu’avant ? Si c’était pour subir cela, l’androgyne aurait sûrement préféré ne jamais revoir Kylian, il aurait sans doute préféré rester sur une bonne impression et sur de bons souvenirs plutôt que là-dessus. C’était un désastre. Un véritable désastre.

Soit.
Très vite, Kylian se retourna et là, tout basculé. Les mots fusaient, leur regard se croisaient et ne se baissaient jamais. En bref, c’était une vraie bataille qui ne cesserait que lorsqu’une décision ferme et définitive serait prise. Parce qu’effectivement, le tressé avait prit la décision de rompre… mais cela n’avait pas l’air d’être accepté. Les sentiments étaient encore là, rien n’avait été mit au clair ; sinon pourquoi est ce que le styliste réagirait comme ça ? Pourquoi prendrait-il la peine de s’énerver ? Peut-être que tout était réduit à néant… mais il ne pouvait s’empêcher d’y croire encore et d’essayer tant bien que mal de le secouer.

« Mais merde ! Merde Morgan ! Tu crois quoi ? Tu crois que j'suis heureux ? Tu crois que ça m'a fait du bien de te quitter ? Tu crois que c'est ce que je voulais ? Tu crois que c'est pas dur aussi pour moi de supporter tout ça ? Que j'ai pas envie de t'embrasser là ? Merde. Tu veux savoir ? Tu veux savoir ? Va dans la salle de bain ! J'ai pété le miroir. »

Le brun assimila ses paroles rapidement et essaya de les ordonner dans sa tête avant de plonger son regard dans celui du tressé. Tranquillement, il se décolla du mur et s’approcha du garçon. Ses mains ne quittèrent pas ses poches alors qu’il réfléchissait. Le miroir ? Qu’est ce que cela venait faire là ? Et puis oui, Morgan se souvint de la main de Kylian… Il avait donc brisé le miroir mais pour quelle raison ? Aileen soupira silencieusement, se promettant de lui demander plus tard, puis il hocha la tête négativement.

Ses questions se bousculèrent dans son esprit mais la première était évidemment : Pourquoi ? Pourquoi est ce qu’il avait rompu si visiblement, il n’en avait pas eu envie ? Morgan fronça les sourcils en croisant enfin ses bras sur son torse et mordilla sa lèvre inférieure. Ses yeux fixèrent le sol pendant que ses mots franchissaient la barrière de ses lèvres.

-Pourquoi tu m’as quitté alors ? Et m’sort pas la même chose qu’hier, genre « J’te fais souffrir ». Parce que si c’est c’que tu t’apprêtes à dire, j’te répond tout de suite. Si je souffre avec toi, c’est à moi de te quitter et pas l’inverse. Ok ?

Morgan hocha la tête négativement puis il recula légèrement jusqu’à ce que l’arrière de ses genoux bute contre le matelas. Soupirant silencieusement, il s’installa et croisa ses jambes. Son regard fixait le visage de Kylian alors que, de nouveau, il réfléchissait à toute vitesse. Tout était de sa faute en fait. S’il était monté dans l’appartement au lieu de fumer, rien de tout ça ne serait arrivé. Et quand bien même il aurait décidé d’attendre près de la voiture, il n’aurait jamais du s’énerver ou se mettre à pleurer. Tout était de sa faute.

Déstabilisé, le jeune homme mordilla sa lèvre et se gratta la nuque. Et maintenant ? Puisqu’ils avaient envie d’être ensemble, pourquoi ne se redonnaient-ils pas une chance ? Est-ce que ce serait possible ? Evidemment. Morgan prit son visage entre ses mains et souffla bruyamment avant de laisser parler son cœur. Au point où il en était, il ne prenait aucun risque. Soit Kylian était touché et l’ambiance s’apaiserait… Soit il n’en avait rien à faire et… ils n’auraient plus rien à se dire.

-J’y arrive pas sans toi tu vois. J’ai passé une nuit horrible alors que j’aurai du être avec toi… J’peux pas continuer comme ça, sans avoir rien de toi… J’te demande pas la lune, ni le mariage ou quoi qu’ce soit… juste… de l’attention. Aime moi comme avant, même si ce n’est qu’amical pour l’instant mais… me rejette pas. Je supporte pas ça.

Si Kylian avait besoin de temps, Morgan pourrait comprendre. Après tout, ils avaient tous les deux souffert dans cette histoire alors précipiter les choses n’était peut-être pas la meilleure solution. Quoi qu’il en soit, ils devaient prendre une décision ensemble. Pas chacun de leur côté.

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Appuyé contre le mur, mon regard se perd en direction de la fenêtre, qu'est ce que j'aimerais prendre l'air, mais non, je dois rester dans cette chambre. Je soupir doucement en posant mon regard sur Morgan qui semblait être en pleine réflexion. Je me demande si un jour on arrivera à avoir une relation simple, sans embrouille, juste en profitant tous les deux, en s'aimant sans se déchirer comme on le fait depuis trois jours. Parce que oui, on s'est retrouvé et on est partit de disputes en disputes et pourtant ça ne fait même pas une semaine que l'on s'est revu. Alors si ça doit être comme ça tous les jours, pendant des années, non il y en a un qui va péter un plomb et qui finira à l'hôpital psychiatrique ou pire encore. Mais dans un sens, on arrive pas à être loin l'un de l'autre.

-Pourquoi tu m’as quitté alors ? Et m’sort pas la même chose qu’hier, genre « J’te fais souffrir ». Parce que si c’est c’que tu t’apprêtes à dire, j’te répond tout de suite. Si je souffre avec toi, c’est à moi de te quitter et pas l’inverse. Ok ?

Pourquoi ? Parce que tu me la demandé, non je ne vais pas lui dire qu'il m'a poussé à le faire mais le voir déchiré comme ça, hier..J'ai réalisé que je ne pouvais plus, que je ne devais plus le faire souffrir, je supporte pas de savoir qu'il est mal à cause de moi alors si, c'est ce que je lui aurais répondu parce que c'est la seule raison pour laquelle j'ai fais ça. Je préfère souffrir et le voir heureux qu'être heureux et le voir malheureux. Et le fait qu'il me dise « dit le » c'était un moyen de faciliter, je lui ai fais entendre ce qu'il voulait -ou non- et je n'avais plus rien d'autre à dire.

Je le suis du regard alors qu'il s'installe sur le lit. A cloche pied, je m'avance jusqu'à son niveau et m'installe juste à côté de lui. Je pose doucement ma main meurtrie sur sa cuisse.

-J’y arrive pas sans toi tu vois. J’ai passé une nuit horrible alors que j’aurai du être avec toi… J’peux pas continuer comme ça, sans avoir rien de toi… J’te demande pas la lune, ni le mariage ou quoi qu’ce soit… juste… de l’attention. Aime moi comme avant, même si ce n’est qu’amical pour l’instant mais… me rejette pas. Je supporte pas ça.

Comment est ce que je pourrais l'aimer amicalement, j'ai essayé et finalement je n'ai réussi qu'à être froid, les sentiments pour lui sont tellement forts qu'il m'est impossible de me résoudre à une simple amitié. Je caresse doucement sa cuisse à travers son jean gris et soupire doucement. Mon visage se tourne lentement vers le sien pour lui parler sans le quitter des yeux.

« Je ne peux pas.. »

J'avale un peu d'air avant de me lancer de nouveau

« Je ne peux pas faire comme si nous n'étions qu'amis, parce que..je t'aime, mes mots s'accélèrent rapidement suite à cet aveu, et je veux pas que tu souffres, si je vais te dire comme hier, parce que je supporte pas que tu sois mal et quand je sais qu'en plus c'est ma faute c'est encore pire. Je veux pas que tu sois malheureux par ma faute, je veux que ton bonheur..Et je veux qu'on arrête de se déchirer. »

Cela fait beaucoup de choses que je désire, mais pourtant c'est le minimum de mes attentes. Son bonheur et qu'il y ait toujours un « nous » quelque part, même si ça ne doit être que de l'amitié. J'arriverais à faire face s'il me demande d'être l'ami qu'on a toujours été même si ce sera difficile. Ma main gauche s'approche de son visage et se pose sur sa joue afin de l'obliger à me regarder. Elle se glisse derrière sa nuque et mes lèvres s'approchent de son front. Je ferme les yeux en déposant un long baiser sur sa peau douce.

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« Ton sourire fait le mien… »

Evidemment, Morgan aurait pu poursuivre en lui assurant qu’il était tombé fou amoureux de lui et qu’il ne pouvait pas continuer comme ça mais… ces mots là étaient trop forts pour sortir aussi facilement de sa bouche. Et puis, ce n’était visiblement pas le moment. Ici, alors qu’ils se disputaient et se déchiraient ? Certainement pas. L’androgyne soupira alors silencieusement tout en hochant la tête négativement, et son regard se posa sur Kylian qui s’approchait. Le brun lui laissa un maximum de place avant d’ancrer ses yeux dans les siens.

« Je ne peux pas.. »

Il ne pouvait pas quoi ? En cet instant, Morgan eut envie d’arrêter le temps et de repousser le moment où Kylian parlerait encore. Car sans qu’il ne sache réellement pourquoi, il sentait que la suite de son monologue le ferait encore souffrir et que cette fois, ils attendraient un point de non-retour. Effectivement, peut-être que le styliste devenait trop pessimiste ; mais n’avait-il pas de bonnes raisons ? Après tout, il avait vécu des choses -ces derniers jours- qui le rendaient complètement à fleur de peau. Rien n’allait, tout partait en vrille et il se demandait même s’il ne ferait pas mieux de retourner en Allemagne. Là où il y avait son père, mais aussi son frangin.
La douleur physique serait sûrement plus facile à encaisser que la douleur morale alors oui, Morgan était prêt à retourner auprès de l’homme qui l’avait brutalisé durant des années.

« Je ne peux pas faire comme si nous n'étions qu'amis, parce que..je t'aime, et je veux pas que tu souffres, si je vais te dire comme hier, parce que je supporte pas que tu sois mal et quand je sais qu'en plus c'est ma faute c'est encore pire. Je veux pas que tu sois malheureux par ma faute, je veux que ton bonheur..Et je veux qu'on arrête de se déchirer. »

Hormis la première phrase -qui eut le don de provoquer une accélération inconsidérable des battements de son cœur-, le reste était, pour Morgan, négatif. Est-ce que Kylian était en train d’insinuer que pour éviter de souffrir, ils devraient rester amis ? Est-ce qu’il suggérait que se mettre en couple n’était pas une bonne idée et ce, malgré leurs sentiments ?
Le styliste se pinça les lèvres et hocha la tête positivement pour encaisser tranquillement ce qu’il venait d’entendre. Cette fois, ça paraissait certain…Tout était terminé. Et pourtant, Aileen ne pouvait se résoudre à accepter cela… Comment le pourrait-il ? Il était tellement amoureux du tressé.

D’ailleurs, le fait de sentir ses lèvres sur son front eut l’effet d’un coup de poignard en plein cœur. Ce geste était amical… foutrement amical ! Kylian le faisait souvent, avant… Quand tous les deux n’étaient qu’amis.
Blessé, Morgan attendit que son « ex » se recule et hocha la tête positivement, une nouvelle fois sans raison. Les battements de son cœur étaient rapides et si bruyants qu’ils raisonnaient dans sa tête sans même qu’il parvienne à les contrôler. De toute façon, il ne contrôlait plus rien depuis un bon moment.

-D’accord… J’ai comprit Kylian, soupira t-il avant de reprendre calmement. On arrête de se faire souffrir.

Et apparemment, ils ne se faisaient souffrir mutuellement qu’en étant en couple alors.. ce n’était pas difficile de tirer certaines conclusions. Morgan soupira silencieusement puis se leva du lit avant d’esquisser un léger sourire. Un sourire sans joie et qui ne le remarquerait pas ? Ses yeux maquillés ne brillaient pas et finalement… cela rendait son visage totalement terne et dépourvu de luminosité. Morgan ne ressentait plus aucune joie de vivre.

Néanmoins, il réussit à prendre sur lui-même et essaya tant bien que mal de mettre les paroles de Kylian à exécution. Tous les deux devaient être heureux et arrêter de se déchirer ? Alors Morgan allait tout faire pour redevenir celui qu’il était avant : Spontané, franc, gamin, enfantin…heureux. Il fallait qu’il montre au tressé qu’ils n’avaient peut-être pas tout perdu.

-Bon et alors ? Tu vas racheter quoi comme voiture ?, demanda t-il en tapant dans ses mains.

Puis rapidement, il se remit assis sur le matelas et rit silencieusement. Ses yeux fixèrent le plafond alors qu’il pointait son index vers sa tempe ; comme s’il venait de trouver l’idée du siècle.

-Tu vas avoir les sous de l’assurance, non ? C’était quoi déjà la bagnole que tu voulais quand on était gosse ? Elle était trop belle… Fin bon, en attendant, on pourra s’la péter dans la mienne si tu veux !

Ce n’était pas tellement marrant… mais c’était surtout à cause de cette rupture. En temps normal, Morgan aurait déjà éclaté de rire en mettant ses lunettes de soleil.

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Merde, encore une fois il ne comprenait rien ou alors il le faisait exprès. Je venais de lui dire ce que je n'avais jamais dis pour personne, je venais de lui dire que je l'aimais. Enfin je l'ai tellement dit rapidement qu'il n'a pas du entendre. J'en sais rien mais sa réponse..Merde..Sa réponse, alors c'était tout, on s'aime mais voilà ? Pourquoi est ce qu'il ne me dit pas, je préfère qu'on soit ensemble et souffrir qu'être loin de toi..C'est qu'il ne veut pas de moi, non, je me suis monter la tête..Je pensais qu'il était amoureux de moi alors que..Putain que je suis con, mais merde qu'est ce que je suis con d'avoir pu imaginer. C'est comme si je me prenais à nouveau un coup de poignard.

J'abandonne, à chaque fois que j'essaye de lui tendre des perches même si elles ne sont pas forcément très visibles, il me bloque en disant « d'accord » « ok » « très bien ». Putain mais non, tu vois pas que c'est pas ce que je veux pourtant ça se voit, merde ça se voit je viens de te dire que je t'aime ! Merde c'est la première fois..Oui, ben c'est quelque chose que je ne redirais plus. Je me sens vraiment mal, j'arrive pas à l'imaginer comme un simple ami. Je pourrais pas le voir avec quelqu'un d'autre, nan je pourrais pas.

-Bon et alors ? Tu vas racheter quoi comme voiture ?,

Alors voilà, c'est tout..On parle de voiture, génial, j'ai aucune envie de parler de ça, j'ai aucune envie de rire en ce moment, j'ai juste envie de pleurer mais non, je ne le ferais pas..J'attendrais qu'il soit partis.

« J'en sais rien »

Et je m'en fou ! Je m'en fou complètement de la voiture que je vais avoir franchement. Je viens de réaliser que je pourrais plus jamais t'embrasser alors franchement ma voiture. Je retire doucement ma main de son visage et remonte vers le haut du lit pour me re-glisser sous les draps. Je m'allonge et regarde le plafond en me forçant à sourire suite à ses mots.

-Tu vas avoir les sous de l’assurance, non ? C’était quoi déjà la bagnole que tu voulais quand on était gosse ? Elle était trop belle… Fin bon, en attendant, on pourra s’la péter dans la mienne si tu veux !

« Oui..on aura qu'à faire ça »

Ma tristesse passe dans ma voix, je le sens bien et pourtant je fais tout pour la cacher et me montrer le plus « amical » et « joyeux » possible. J'avale ma salive avant de repousser à nouveau le drap, je ne tiens définitivement pas en place. Je me lève difficilement et rejoins ma guitare qui est un peu plus loin. Je la prends par le manche et regagne mon lit en boitant. Je m'assois et appuie mon dos contre la tête de lit. Le regard dans le flou, je commence à pincer quelques cordes. C'est une mélodie que j'ai l'habitude de jouer dès que ça ne va pas..C'est un peu une musique de pendaison mais ça me fait du bien, et puis c'est la seule chose dont j'ai besoin pour le moment.

J'en joue quelques instants avant que mon portable ne se mette à vibrer, qui peut bien m'appeler. Je pose ma guitare sur mes genoux et me penche pour prendre mon téléphone. « Eléna » La bonne blague, je décroche avant de lui dire

« PUTAIN MAIS LACHE MOI »

Je raccroche et balance mon portable sur le lit avant de reprendre ma guitare et de rejouer mais cette fois dans une musique plus rythmée, c'est normal, elle a fait monter mes nerfs.

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« Ton sourire fait le mien… »

« J'en sais rien »

Ces simples mots étaient dit assez froidement, ce qui calma Morgan directement. Cette fois ci, il n’avait plus vraiment envie de rire, ni même envie de faire des efforts. Après tout, Kylian n’y mettait pas du sien non plus. Soit. Le jeune styliste grimaça légèrement puis il hocha la tête positivement ; signe qu’il avait comprit le message. Visiblement, le tressé n’était pas prêt à passer à autre chose, ni même à essayer de sauver leur amitié.

*J’comprends rien alors… On se fait pu souffrir et quand j’essaye de parler d’autre chose, il s’braque… Ok, il a dit qu’il m’aimait…et moi aussi mais il a aussi dit qu’on devait arrêter alors… Merde, j’me taperais plus jamais d’hétéro qui découvre l’amour, c’est vraiment invivable. T’façon, j’trouverais pu personne, c’est lui que j’veux et pis c’est tout. Je l’aime c’est comme ça.*, pensa -t’il en baissant son regard vers le sol.

Morgan suivit ensuite le tressé du regard et soupira en le voyant prendre sa guitare. A présent, il allait se sentir bien seul. Il s’approcha donc de la fenêtre et posa ses fesses bombées contre le rebord avant de glisser de nouveau ses mains dans ses poches. Son esprit vagabonda pendant un moment alors que ses dents maltraitaient sa lèvre inférieure. Pourquoi est ce que tout était si compliqué ? Bordel, tous les deux n’avaient qu’une vingtaine d’années et au lieu de profiter de leur jeunesse, il se pourrissait la vie sans raison.

Sans qu’il ne s’y attende, l’androgyne fut tiré de ses pensées par la sonnerie du téléphone et par le hurlement du tressé. Mais à qui pouvait-il bien parler comme ça ? Morgan fronça légèrement les sourcils et s’approcha du lit pour prendre le portable de Kylian, sans aucune gêne. Au pire, il lui reprendrait des mains et l’histoire serait réglée. Soit. Le styliste alla dans les derniers appels reçus et grogna en voyant le nom d’Elena. Alors elle avait encore le don et l’audace d’insister ? Sourcils froncés, le garçon attrapa son propre téléphone et masqua son numéro -sait on jamais- avant de composer celui de la blonde.

-Faut que j’me défoule, m’en veux pas, demanda t-il en approchant son téléphone de son oreille.

Pendant que les sonneries d’attente raisonnaient, Morgan s’allongea sur le lit, près de Kylian. D’ailleurs, c’était bien la première fois qu’il se plaçait de cette façon depuis qu’il était entré dans la pièce. L’appréhension sans doute… ou bien la peur de craquer suite à cette intime proximité. Là encore, Aileen était tenté de glisser sa main dans la sienne mais il se retient et se contenta de toucher le manche de la guitare du bout des doigts. Celui-ci était situé juste au dessus de son bassin, tellement le lit était petit et étroit.

-Elena ?

Celle-ci venait de décrocher et Morgan put sentir les battements de son cœur s’accélérer. Sa colère était palpable. Il haïssait cette fille et le fait qu’elle harcèle son « ami » était intolérable. Foutue jalousie, quand tu nous tiens. Soit. Le brun fronça les sourcils, en entendant sa réponse, et il remonta légèrement ses jambes afin de se toucher les genoux. Ses ongles grattaient tranquillement le tissu alors qu’il reprenait la parole.

-Qui c’est ? Tu devines pas ? (…) Ah bravo, t’es pas si conne que ça en fait. Ouais c’est Morgan. (…) La ferme ! J’ai pas finit de parler. T’as foutu mon couple en l’air avec tes… (…) Non mais t’es tarée toi ? On m’coupe pas la parole comme ça ! Mais ouais, je sortais avec Kylian. (…) Il rit, ironiquement. C’est ça… C’est pour ça qu’il a pas couché avec toi, pauvre fille. Réfléchis va. Bref ! J’en ai rien à foutre que tu sois une fille, si tu t’approches encore de lui, j’te fais regretter à ma façon d’accord ? (…) T’as comprit ?! (…) Est-ce que tu as comprit ?!!! (…) Bon ! Très bien. (…) Pourquoi je fais ça ? Parce que j’ai des sentiments pour lui et qu’on ne marche pas sur mes plates-bandes, c’est tout. (…) Je m’en fou de ce que tu penses Elena. Pi allé, j’te laisse, tu m’fais perdre mon temps, dit-il avant de raccrocher.

Rapidement, Morgan glissa son téléphone dans la poche de son jean et soupira silencieusement. Un sourire satisfait prit place sur son visage alors qu’il tapait joyeusement dans ses mains. La voix dépitée de la blonde l’avait amusé et il s’était senti tellement… puissant sur ce coup, qu’il aurait pu en jouir. Ses yeux se plongèrent dans ceux de Kylian, appréhendant malgré tout, sa réaction.

Invité

Mes doigts bougent de plus en plus vite sur la guitare alors que j'entame une mélodie difficile à cause de sa vitesse. Comment elle peut encore avoir le culot de m'appeler, ça ne lui a pas suffit, de mettre mon couple en l'air, c'est à cause d'elle depuis le début si je me dispute avec Morgan et pire encore, on est entrain de gâcher notre amitié à cause de cette pauvre fille. Si je la revoie un jour, si elle ose se re-pointer devant moi je lui ferais regretter son existence. Je suis pas quelqu'un de violent mais là, elle va trop loin. Je sais même pas ce qui me retient d'aller chez elle pour lui en coller une.

-Faut que j’me défoule, m’en veux pas,

Je m'arrête quelques instants en fronçant les sourcils, qu'est ce qu'il dit ? Se défouler ? En faisant quoi ? Je le regarde dans l'incompréhension la plus totale jusqu'à ce qu'il se saisisse de mon téléphone. Mais qu'est ce qu'il va faire, me dit pas qu'il va la rappeler. Ça ne sert à rien de marcher dans son jeu, elle veut foutre la merde entre Morgan et moi, parce qu'elle se doute bien qu'on est ensemble de toute façon. Je suis sur qu'elle nous a déjà vu ça m'étonnerais même pas qu'elle nous ait espionné. Néanmoins, je le laisse faire, après tout, si ça peut lui faire du boit, pourquoi pas. Je me mordille doucement la lèvre supérieur avant de la lécher. Oh putain oui, il va vraiment l'appeler.

-Qui c’est ? Tu devines pas ? (…) Ah bravo, t’es pas si conne que ça en fait. Ouais c’est Morgan. (…) La ferme ! J’ai pas finit de parler. T’as foutu mon couple en l’air avec tes… (…) Non mais t’es tarée toi ? On m’coupe pas la parole comme ça ! Mais ouais, je sortais avec Kylian. (…) Il rit, ironiquement. C’est ça… C’est pour ça qu’il a pas couché avec toi, pauvre fille. Réfléchis va. Bref ! J’en ai rien à foutre que tu sois une fille, si tu t’approches encore de lui, j’te fais regretter à ma façon d’accord ? (…) T’as comprit ?! (…) Est-ce que tu as comprit ?!!! (…) Bon ! Très bien. (…) Pourquoi je fais ça ? Parce que j’ai des sentiments pour lui et qu’on ne marche pas sur mes plates-bandes, c’est tout. (…) Je m’en fou de ce que tu penses Elena. Pi allé, j’te laisse, tu m’fais perdre mon temps,

Entendre cette conversation m'a un peu détendue si je peux dire. Il m'ait même arrivé de sourire et de rire de bon cœur, elle doit se sentir tellement honteuse, j'arrive même à imaginer sa tête ce qui a le don de me faire rire d'avantage. Oui, je suis quelqu'un de lunatique, d'un moment à l'autre je peux changer d'humeur, et parfois c'est bien, parfois c'est mauvais..Là c'était plutôt une bonne chose. Je me sentais un peu apaisé. Mon rire s'arrête un peu lorsqu'il lui avoue qu'il a des sentiments pour moi, je baisse les yeux avant de sourire quelque peu. Même si ça fait mal parce que nous ne sommes plus ensemble, savoir qu'il ressent toujours ce que moi je ressens pour lui c'est rassurant. Je tourne mon visage et le baisse un peu puisque lui est allongé -moi je suis assis-. Je le regarde d'un air un peu plus doux jusqu'à ce que mon rire se joigne au sien.

« Tu te sens mieux ? »

Dis-je en me calmant un peu. J'inspire profondément avant de pousser un peu la guitare au pied du lit. Je m'allonge pour être au même niveau que lui. Je me mets sur le côté, le lit est trop petit pour qu'on tienne à deux sinon. Je pose mon coude sur le matelas et ma tête sur ma main en le regardant..Je suis donc un peu au dessus du visage de Morgan et mon cœur s'emballe..Encore..je crois que je ne m'y habituerais jamais..Mais au fond, j'aime cette sensation. Je redeviens un peu plus sérieux désormais, je perds mon sourire, oui, je vais encore parler de ça mais..j'en ai besoin.

« J'aurais jamais du la déshabiller..Je suis qu'un con et je sais même pas pourquoi tu ne m'en as pas collé une..J'aimerais tellement te faire du bien.. »

J'avale ma salive en le fixant, je fais une petite moue en soupirant doucement.

Invité

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« Ton sourire fait le mien… »

Maintenant, plusieurs solutions s’offraient à eux. Soit Elena restait tranquille et les laissait vivre en s’attaquant à un autre homme ; soit elle insistait encore et les poussait à bout. Néanmoins, cette solution n’était pas la meilleure dans la mesure où Morgan n’hésiterait pas une seule seconde à lever la main sur elle. Une bonne claque lui remettrait les idées en place, en plus de soulager le beau brun. Ce dernier esquissa un large sourire en pensant à cette éventuelle scène puis il détourna son regard vers le tressé, qui semblait être plus amusé qu’autre chose. Finalement, ce coup de téléphone allait peut-être leur permettre de discuter calmement non ? Et peut-être mieux… Après tout, Morgan n’avait pas dit qu’il avait des sentiments pour Kylian, uniquement dans le but d’avertir la blonde. Il s’en foutait qu’elle soit au courant ; tout ce qu’il voulait, c’était que son « ex » le sache et s’en persuade. Tous les deux ne pouvaient pas se lâcher comme ça, alors qu’ils étaient encore amoureux.

« Tu te sens mieux ? »

Et comment !
Morgan hocha la tête positivement, assez rapidement puis rit silencieusement en repensant aux paroles soumises de la blonde. La pauvre avait vraiment du se sentir ridicule et espérons que cela lui serve de leçons parce que sinon, elle aurait à faire au styliste. Et évidemment, il ne fallait pas se fier aux apparences : Il pouvait être très violent lorsqu’il était énervé.
Quoi qu’il en soit, le jeune allemand fixa Tom, qui s’allongeait progressivement, et se mit lui aussi sur le côté -bien qu’il aimait être dans une position de « soumis ». Ses yeux fixèrent les siens alors qu’il se mordillait la lèvre inférieure.
Pourquoi est ce que le garçon reprenait cette allure si sérieuse alors que ce coup de téléphone pouvait les faire de nouveau rire ensemble ? Pourquoi est ce que Morgan appréhendait de nouveau la tournure des évènements ?

« J'aurais jamais du la déshabiller..Je suis qu'un con et je sais même pas pourquoi tu ne m'en as pas collé une..J'aimerais tellement te faire du bien.. »

Finalement, ce n’était pas la peine d’appréhender. Tous les deux avaient eu visiblement énormément de mal à mettre les choses au clair mais à présent, cela semblait possible. Posés l’un à côté de l’autre, l’ambiance était assez sereine pour qu’ils puissent parler tranquillement et se dire ce qu’ils avaient sur le cœur. Pas d’énervement, pas de dispute… Rien de tout ça ne devait intervenir.

Morgan baissa alors un moment son regard puis haussa timidement ses épaules alors qu’il allongeait son bras sur l’oreiller. Sa tête se reposa dessus -toujours en faisant attention à ne pas être décoiffé- et sa langue passa sur les lèvres roses. Comment lui faire comprendre les choses sans que Kylian se braque ? Comment être assez clair ? Morgan ne devait rien oublier et surtout, il devait faire attention à bien se faire comprendre ; pour éviter la même confusion que tout à l’heure.

-C’est vrai, tu n’aurais pas du faire ça…Ca m’a fait mal de voir ça et même si c’est normal pour toi, ça s’fait pas quand on est en couple. Fin j’sais pas, tu aurais aimé me surprendre comme ça ? Ca fait vraiment mal… Pi j’suis quelqu’un de jaloux en plus alors c’est compréhensible, non ? demanda t-il en le regardant dans les yeux.

Sa voix était douce. Son but n’était pas de créer un malaise, bien au contraire.
Sa main vernie attrapa délicatement une tresse de Kylian, l’enroulant tranquillement autour de son index. Comme toujours, son regard était perdu dans le sien et il n’avait aucune envie de rompre ce contact ; tout comme cette proximité qui le rendait complètement fou. L’amour qu’il éprouvait pour le garçon était vraiment important et rien ne pourrait l’effacer.
Un sourire étira ses lèvres alors qu’il passait encore sa langue humide sur ses lèvres.

Kylian n’était pas un con. Le styliste ne pouvait accepter ce qu’il entendait et d’ailleurs, il ne mit pas bien longtemps à lui faire comprendre. Sa tête bougea de gauche à droite alors qu’il fronçait faiblement ses sourcils.

-C’est faux, déjà. T’es pas con… Et si j’t’ai pas frappé, c’est parce que… j’en sais rien. J’suis pas comme ça, j’ai trop d’estime et trop de respect pour toi, c’est tout. Pi… c’est ma faute. J’aurais du venir avec toi… ou au pire, on aurait du discuter calmement dans la voiture. J’aurais pas du m’énerver, j’aurais pas du te repousser et… rien ne serait arrivé. C’est moi le con dans l’histoire, avec mes putains de réactions là…, soupira t-il.

Invité

C'est le premier moment de la journée où je me sens vraiment bien, même si je ne suis pas chez moi, même si nous ne sommes pas dans mon lit, même si nous sommes « séparés ». Pouvoir le regarder, comme ça, comme avant, comme lorsque nous étions encore un couple. Mon regard dévie de temps à autre sur ses lèvres, j'ai tellement envie d'elles.. Je m'oblige à remonter mon regard vers ses yeux, si beau, si profond..Ces yeux qui font battre mon cœur à chaque fois que je daigne croiser ce magnifique regard.

-C’est vrai, tu n’aurais pas du faire ça…Ca m’a fait mal de voir ça et même si c’est normal pour toi, ça s’fait pas quand on est en couple. Fin j’sais pas, tu aurais aimé me surprendre comme ça ? Ca fait vraiment mal… Pi j’suis quelqu’un de jaloux en plus alors c’est compréhensible, non ?

J'écoute chacun de ses mots, je bois ses paroles, et j'essaye de comprendre sans me braquer, il faut que je reste ouvert à ce qu'il me dit. Et puis je n'ai aucune envie que l'on se chamaille de nouveau, j'en ai marre qu'à chaque fois on se fasse souffrir comme ça..Et peut être que si on y met un petit peu du notre, on arrivera à passer des heures sans qu'il n'y ait de disputes. En tout cas, c'est la seule chose que je souhaite. Je comprends, même si je ne réagirais sans doute pas comme ça, je comprends sa réaction, surtout que comme il le dit lui même, je sais très bien que c'est quelqu'un de jaloux. Bien sur que je ne souhaiterais pas qu'il touche un garçon, mais je n'ai en aucun cas touché cette fille, j'ai récupéré mes clefs à un endroit intime..Et c'est justement ça le problème il faut que j'en prenne conscience. J'acquiesce d'un petit mouvement de tête mais n'ajoute rien, après tout je suis d'accord, du moins j'essaye de l'être donc je préfère me taire.

-C’est faux, déjà. T’es pas con… Et si j’t’ai pas frappé, c’est parce que… j’en sais rien. J’suis pas comme ça, j’ai trop d’estime et trop de respect pour toi, c’est tout. Pi… c’est ma faute. J’aurais du venir avec toi… ou au pire, on aurait du discuter calmement dans la voiture. J’aurais pas du m’énerver, j’aurais pas du te repousser et… rien ne serait arrivé. C’est moi le con dans l’histoire, avec mes putains de réactions là…,

Je fais un petit « non » de la tête, voilà qu'on va se battre pour savoir qui est en tord maintenant. Je jette un coup d'œil à ma main, elle s'est arrêtée de saigner mais elle me fait toujours un peu mal. Je demanderais un soin à l'infirmière ce soir. Bref, pour le moment je me re-concentre sur les mots de Morgan qui me touchent même si je ne suis absolument pas d'accord avec ce qu'il dit.

« Dis pas ça, c'est moi, tu vas pas t'en vouloir, c'est moi qui ait foutu cette main dans cette horreur.. »

Horreur sous entendu le décolleté de l'autre ordure là. Parce que pour moi c'était vraiment ça, en aucun cas je m'étais fais plaisir. J'avais beau aimé les poitrines il y a quelques temps, les seules choses que j'ai envie de toucher à présent ce sont les parties du corps de l'homme que j'aime..Donc de Morgan. Je soupire doucement avant de rire un peu en repensant à la situation

« Tu te rends compte qu'on est quand même entrain de chercher qui est en tord alors qu'en fait c'est juste cette pauvre fille. »

Je fais une petite moue avant de sourire un peu et puis, j'hésite. Je me mordille la lèvre et passe maladroitement ma langue sur mon piercing..Est ce que je suis censé..Et merde arrête de réfléchir. Je m'appuie un peu sur le matelas et avance difficilement mon visage du sien..Mon nez s'amuse quelques instants avec le sien avant que, doucement, ma bouche se presse contre la sienne. J'espère seulement ne pas me faire repousser, mais je ne peux plus résister.

Invité

&&

« Ton sourire fait le mien… »

Après avoir prononcé ses mots, Morgan n’était pas certain que Kylian ai saisi le message. Celui-ci avait tellement l’habitude de toucher les filles que ça ne devait peut-être même plus rien lui faire. Quoi que… Le jeune allemand se mordit la lèvre inférieure puis baissa son regard. Maintenant, il n’avait plus qu’à attendre la réaction du tressé. Soit il était d’accord et la conversation pouvait se poursuivre, soit il ne l’était pas et là, l’androgyne devrait se montrer plus persuasif. Et puis, il n’était pas fou quand même ? Depuis quand pouvait-on glisser sa main sous le vêtement d’une autre personne que celle que l’on aimait ? C’était une question de… morale. Ou de logique.

Rapidement, le styliste finit par relever son regard et le plongea dans celui de son ami. Celui-ci avait l’air d’avoir comprit alors la conversation pouvait continuer. Morgan écouta attentivement les paroles de Kylian et ne put s’empêcher de rire silencieusement, amusé.

« Dis pas ça, c'est moi, tu vas pas t'en vouloir, c'est moi qui ait foutu cette main dans cette horreur.. »

« Horreur » ? C’était sûrement le mot. Quoi qu’Elena était une jolie fille malgré tout mais son comportement la rendait vraiment affreuse. Comment pouvait-elle se permettre d’agir comme cela ? Morgan n’avait jamais comprit ce genre de femmes mais après tout, ça faisait bien longtemps qu’il avait abandonné ; les filles, ce n’était décidemment pas pour lui. Soit.
Le brun rit silencieusement à nouveau puis hocha la tête positivement. Maintenant que le mal était fait, autant en rire, non ? En espérant que cela ne rende pas le problème moins grave qu’il n’y paraissait ; Kylian ne devait en aucun cas recommencer mais le styliste avait confiance. Vu ce qu’ils venaient de traverser ces dernières heures, aucun des deux n’allait prendre le risque de tout perdre… Ca serait vraiment un comportement débile.

-J’avoue… Je sais vraiment pas comment tu as réussi à faire ça d’ailleurs… J’dis pas que c’est repoussant mais… ouais bon, j’suis gay, c’est normal, termina t-il en riant silencieusement.

Etant gay, Morgan ne faisait jamais attention au corps des femmes mais il devait bien avouer que cela ne lui faisait jamais envie. Quoi de plus normal ? Alors forcément, il avait du mal à comprendre Kylian quand celui-ci lui avait avoué -lors de leurs retrouvailles- qu’il couchait uniquement pour un soir et ce, très souvent.
Mais bref, le styliste se lécha longuement les lèvres en souriant puis haussa timidement les épaules. Tout ceci était terminé de toute façon ; Morgan s’était promit de récupérer son petit-copain.

« Tu te rends compte qu'on est quand même entrain de chercher qui est en tord alors qu'en fait c'est juste cette pauvre fille. »

La situation était amusante, en effet. Tous les deux se remettaient la faute dessus alors qu’en fait, ce n’était qu’à cause d’Elena. Si cette femme n’était pas aussi vicieuse, elle n’aurait pas joué avec Kylian et ainsi, ce dernier n’aurait pas mit sa main dans cet endroit si intime.
Morgan esquissa un léger sourire et s’apprêta à parler quand il remarqua que le tressé approchait dangereusement son visage du sien. Et cette fois, il ne ferait pas la même erreur : Il ne le repousserait pas et lui offrirait même un baiser digne de ce nom. Comme pour se faire pardonner ou comme pour combler le manque.

Ainsi, Morgan pressa un peu plus ses lèvres sur celles de Kylian, et ferma doucement ses yeux pour mieux apprécier. L’une de ses mains se leva, afin de se glisser tendrement dans son cou et le styliste prit même l’initiative de se remettre lui-même sur le dos -sans casser l’échange. De cette façon, il avait son autre main libre. Il la posa alors sur le pectoral du tressé et le caressa tendrement avant d’entrouvrir sa bouche. Sa langue passa la barrière et il put aller gentiment jouer avec celle de son tressé. Et là, il eut l’impression de revivre. Son cœur battait plus vite que jamais et s’il ne se contrôlait pas, il serait déjà en train de faire les pires folies avec son Tom.

Mais malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. Quoi que… Morgan était persuadé qu’il pourrait encore embrasser Kylian et ce, quand il le voudrait. Il recula alors doucement son visage, se lécha les lèvres et ouvrit tranquillement ses yeux pour plonger son regard dans le sien.

-J’ai envie d’oublier tout… De recommencer, de nous donner une autre chance. J’vais… faire des efforts. Déjà, j’arrête de m’énerver pour rien et en retour, tu fais attention à tes gestes, d’accord ? J’ai pas envie que quelqu’un d’autre profite de tes mains, ou de ton corps…, avoua t-il en baissant ses yeux.

Invité

Je suis hésitant au départ, je ferme les yeux en fronçant un peu les sourcils, comme si je m'attendais à recevoir une gifle, un refus..Je pensais qu'il me repousserait peut être, malgré le fait qu'il m'aime, je lui avais fais des choses qui ne sont font pas en tant normal..Et là, j'essayais de l'embrasser, il aurait pu, et même si ça m'avait fais mal, j'aurais compris. Mais en quelque sorte c'était une façon de savoir si c'était possible encore nous deux..ou non. Sentant qu'il répondait à ce baiser, je parvins à me détendre un peu. Je souris en mordillant sensuellement sa lèvre intérieur, alors que mon cœur ne cessait de répondre présent.

De longs frissons parcourent mon corps alors que je m'appuie contre le matelas pour me surélever un peu, maintenant qu'il était sur le dos. Mon corps se retrouve au dessus du sien sans pour autant que je l'écrase. J'ai un peu mal à mon bassin dans cette position mais je m'en fiche complètement, je suis tellement bien à l'intérieur que la douleur physique ne m'atteint pas. Je profite encore quelques secondes de ce baiser avant que nos lèvre se séparent..A présent j'ai encore une petite boule dans le ventre, qu'est ce qu'il va se passer maintenant ? Je crains un peu sa réaction..

-J’ai envie d’oublier tout… De recommencer, de nous donner une autre chance. J’vais… faire des efforts. Déjà, j’arrête de m’énerver pour rien et en retour, tu fais attention à tes gestes, d’accord ? J’ai pas envie que quelqu’un d’autre profite de tes mains, ou de ton corps…,

Finalement je n'avais rien à craindre, il en avait visiblement autant envie que moi..Et il a apparemment besoin de moi comme j'ai besoin de lui..Et si j'essayais de le rendre heureux en évitant de le faire souffrir. Je devrais pouvoir m'en sortir, toucher des filles ne m'intéresse pas puisque la seule personne que j'ai envie de toucher, c'est lui. Alors je ne vois pas pourquoi je repasserais une main sous un tee shirt inconnu. Même si mes clefs se trouvent à l'intérieur, non, la prochaine fois je garderais mes clefs sur moi. Je m'approche doucement et pose mon front contre le sien, je chuchote à moitié

« Je te le promets..Je ne le ferais plus..Mes mains te sont uniquement réservées..tout comme mon corps. »

Je fixe son regard pour lui montrer que je ne plaisante pas, que ce ne sont pas des paroles en l'air..Je vais vraiment faire attention à chacun de mes gestes, et je n'irais plus voir sous les vêtements de personnes..Hormis les siens. Je lui adresse un petit sourire avant de récupérer ses lèvres avec envie, c'est qu'elles m'ont manquées depuis toutes ces heures à se déchirer. Je m'amuse avec sa langue quelques instants avant d'exercer quelques pressions puis je me recule un peu.

« Tu veux pas te cacher sous les draps pour cette nuit ? »

Dis-je en faisant une petite bouille triste. Je sais que bientôt, Morgan devra partir parce que nous sommes dans ce putain d'hôpital..Je donnerais tellement pour être chez moi, ou chez lui..Et pouvoir encore partager une nuit avec lui..Je n'ai pas envie que l'on se quitte maintenant alors qu'on vient à peine de se retrouver..Et puis je sais que je n'arriverais pas à dormir de toute manière s'il s'en va..Alors tu parles d'un repos. Je me remets sur le côté en appuyant mon coude parce que mon bassin me fait trop mal. Je sors quand même d'un accident de voiture, on ne doit pas l'oublier xD. Ma main libre vient doucement se poser sur le torse de Morgan avant de disparaitre sous son tee shirt..Voilà, elle se retrouve enfin sous le bon tee shirt.. Je caresse doucement sa peau en regardant Morgan pour lui montrer que c'est de cela que j'ai envie..Et que j'ai envie depuis le début, c'est sa peau, son corps que je veux toucher..Et pas celui d'une fille.

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Parce que je ne vois que son visage. {Morgan}

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