Sujet: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody Lun 11 Jan - 0:49
people who are meant to be together, always find their ways in the end... shakespeare l. wiliams • pacifif a. barney
Une journée éreintante de plus. Ou plutôt, une semaine. Elle n’avait pas eu cesse de courir d’un bout à l’autre de la ville et elle en ressentait aujourd’hui les effets. Mais elle ne pouvait pas s’arrêter pour se reposer. Non, elle avait encore une chose à faire, une chose qui lui tenait tout particulièrement à cœur et pour cause : elle s’y donnait pleinement et elle comptait obtenir des résultats. Parce que c’était important. Elle ne savait même pas pourquoi elle en était venue à accepter de relever ce défi : était-ce son histoire qui l’avait touchée, l’homme en lui-même ou cette petite voix au fond d’elle-même qui lui avait poussée à le faire ? Qu’importe. Elle y était et maintenant, elle ne comptait pas repartir. Elle ne l’abandonnerait pas, elle se l’était promis. Et elle tenait toujours parole, même si cela devait lui en couter. Même si pour ce soir, il s’agissait juste de quelques heures de sommeil. Enfin bref, rien de bien important et pour l’heure, ce qui la préoccupait plus que les cernes violettes qu’elle devait avoir en dessous des yeux, c’était de savoir quoi prendre pour passer la nuit chez lui. C’était une première. Enfin, pas qu’elle dorme en dehors de chez elle : Aurlanne, Billie ou même encore Nick l’avaient déjà accueillie plusieurs fois mais elle n’était jamais allée dormir chez lui. Pas qu’il pourrait y avoir un quelconque problème éthique à cela malgré leur quatre années de différence : elle sortait avec Marlon et tout était très clair entre eux. Ils étaient amis voilà tout, au même titre qu’elle pouvait l’être avec Jason par exemple. Le seul problème… c’est qu’elle n’avait pas encore laissée d’affaires à elle chez lui, comme chez d’autres connaissances et donc, elle se devait de penser à ce à quoi elle aurait bien besoin une fois chez lui, histoire de ne pas parasiter son univers. Elle ne voulait pas qu’il la voit comme une intruse. Bien sûr, il ne le ferait pas - c’était son idée de l’inviter à dormir chez lui après tout - mais mieux valait prévenir que guérir, ce qui expliquait pourquoi elle avait maintenant en guise de sac à dos, une valise qu’on aurait pu facilement prendre pour une de ces grandes que l’on n’utilise que pour les très longs voyages. Qu’importe. Elle était faite maintenant, elle n’allait pas la défaire, non ? Elle repartit alors en direction de sa cuisine pour se servir un verre d’eau bien mérité alors qu’elle regardait le mot que lui avait laissé sa mère ce matin avant de partir au travail, lui souhaitant une bonne soirée avec son ami. On aurait pu croire que cette femme se serait inquiétée de savoir sa petite chez un jeune homme qui pourrait la débaucher mais non, ce n’était pas le cas. Ce n’était pas par manque d’amour, loin de là, les époux Barney aimaient tendrement leurs filles, mais par confiance en ces dernières. Pacific, malgré sa personnalité un peu fofolle était une jeune fille très sérieuse qui ne se laissait pas entrainer dans des bêtises pour le moins dangereuses et nuisibles à autrui et si elle semblait candide et innocente, il n’en restait pas moins qu’elle savait terriblement bien choisir ses fréquentations. De ce fait, on la pensait capable de passer la nuit chez un jeune homme de vingt ans sans que cela ne soit un problème. Alors pourquoi n’en avait-elle parlé à personne ou presque ? Elle n’avait rien à se reprocher et pourtant… Elle n’en avait pas pipé mot à Marlon, comme si elle avait l’impression de faire quelque chose de mal. Mais ce n’était qu’une impression. Après tout, ce soir ils ne feraient que travailler et passer du bon temps entre amis. Mais elle voyait déjà le large sourire qui viendrait illuminer le visage d’Aurlanne si elle venait à avoir vent de cette petite escapade nocturne chez mister Williams. Nul doute qu’elle ne cesserait de la titiller à ce sujet pendant des semaines : en effet, miss Lawrens avait - visiblement - comme but ultime dans son existence de marier ces deux jeunes gens là. Comme elle le disait souvent : Pacific était la Juliette de Roméo, petit surnom affectif qu’elle avait donné à Shakespeare, ce que la brunette n’avait cesse de démentir. Bon, elle gardait bien pour elle qu’ils avaient failli s’embrasser. Enfin, elle avait peut-être imaginé ces moments là : il faut dire qu’avec un esprit aussi farfelu que le sien, cela n’aurait pas été impossible mais elle avait vraiment cru que… peu importe. De toutes les manières, elle était en couple avec Marlon et elle ne comptait pas tromper ce dernier. Et puis, elle ne voulait pas risquer cette belle amitié qu’elle avait tissée avec l’amnésique. Alors pourquoi ne pouvait-elle pas s’empêcher d’y penser et d’avoir le cœur battant un peu plus vite qu’à l’accoutumé à l’idée de passer la nuit en tête à tête ?
Elle poussa un soupir de frustration alors qu’elle reposait le verre qu’elle était entrain de boire sur la table pour partir prendre son sac dans la chambre et alors qu’elle s’apprêtait à repartir, elle croisa sa sœur à qui elle adressa un large sourire et un clin d’œil complice. Il faut dire que les deux jumelles étaient liées comme les doigts de la main et qu’elles s’adoraient plus que tout au monde. Du moins, Pacific adorait Palmyr, ne se doutant pas que dans son dos, cette dernière avait des vues sur son petit ami et qu’elle avait déjà tenté des avances sur ce dernier. Charmant. Comme quoi, la famille d’abord, ca ne marche pas pour tout le monde. Mais bon pour le moment elle l’ignorait et c’était peut-être mieux ainsi. Quoi que ca l’aurait peut-être aidée à y voir plus clair. Enfin bref, à quoi bon s’éterniser sur ce qui n’est pas ? Elle tirait tranquillement sa petite valise alors qu’elle quittait leur appartement pour se rendre à son petit scooter qu’elle avait eu pour son anniversaire et qu’elle souriait en le voyant. Un hybride, forcément : quoi de plus écolo ? Mais ce qui lui plaisait tout particulièrement, c’était l’aspect de ce dernier : rouge vif, il était recouvert de grosses marguerites. Autrement dit, il ne passait pas inaperçu et cela amusait énormément la petite africaine qui trouvait tout cela bien plus joyeux et vivant que si cela avait été un simple engin noir et déprimant. Et au moins, en la voyant venir de loin - de très loin ! - on savait pertinemment que cela ne pouvait être qu’elle. Sven n’avait d’ailleurs pas manqué de la taquiner à ce sujet mais elle n’y pouvait rien si tout ce qui la touchait de près ou de loin sortait de l’ordinaire. La monotonie, la banalité, voilà des choses qui ne semblaient pas avoir leur place dans l’univers pour le moins déjanté de Miss Barney. Et maintenant, elle ne remarquait même plus les regards des passants sur elle alors qu’elle conduisait tranquillement et prudemment sur la route en direction du domicile de Shakespeare. Elle ne savait pas s’il était déjà rentré mais de toutes les manières elle avait les clefs. Et oui, elle avait un double de chez lui comme de chez Aurlanne ou Sven. Faut croire qu’ils ne soupçonnaient pas chez elle quelques tendances kleptomanes. Mais par contre tête en l’air, il y en avait visiblement en elle puisqu’elle se rendit soudainement compte fasse à la porte d’entrée… qu’elle les avait oublié sur son bureau. Comme une idiote. Qu’elle était. Bien sûr, elle aurait pu décider de faire demi-tour et de rentrer chez elle pour les récupérer comme l’aurait fait une personne normalement constituée. Ce qui n’était pas le cas de cette chère Pacific. Elle tenta tout d’abord de demander de l’aide à une vieille femme mais allez savoir pourquoi, elle dut la prendre pour une délinquante juvénile car elle commença à lui donner des grands coups de sacs avant de l’aveugler avec un bon spray de gaz lacrymogène en la traitant de voleuse avant de rentrer en fermant la porte derrière elle, laissant la pauvre Miss Barney à moitié morte sur le carreau. Et après on disait que les vieux de nos jours étaient les victimes ? Balivernes ! Cette dame venait de prouver qu’ils étaient des caïds ! Pire, des terroristes ! Il fallut un petit moment à la brunette pour finalement reprendre ses esprits et pour se dire que finalement, compter sur les voisins de Shakespeare, ce n’était pas une si bonne idée que cela.
Regardant alors l’immeuble avec un air dubitatif, elle eut soudainement une idée lumineuse et elle se félicita mentalement de ne pas être une handicapée de ses deux mains, à défaut du reste et partant dans une des ruelles adjacentes, elle chercha des yeux de quoi faire l’affaire. Et elle le trouva en une petite gouttière qui montait jusqu’à une des fenêtres de l’appartement du jeune homme. Et accrochant alors son sac dans son dos - manquant de trébucher en arrière à cause du poids - elle commença donc à grimper, tel un King Kong sans la pilosité abondante. Oui, vous avez bien lu, elle se faisait un remix de Spiderman, sauf qu’elle, elle n’avait pas les fils visqueux et autres tours de passe-passe dans le même gens dans l’éventualité où elle en viendrait à se louper. Comme quoi, il y en avait qui n’avait vraiment mais alors vraiment pas peur. Elle s’accrochait tranquillement comme si elle faisait cela depuis des jours, saluant même une jeune femme qui buvait tranquillement son café sur sa terrasse, cette dernière recrachant sa boisson en la voyant remonter tranquillement en sifflotant un air joyeux comme si de rien n’était. Comme on s’en doute, elle manqua plusieurs fois de finir tout en bas mais elle réussit toujours à se rattraper et finalement, elle atteint le balcon du jeune homme mais une fois sur ce dernier, il lui restait tout de même un obstacle de taille : sa fenêtre. Fermée. Et elle se voyait mal la casser : pas sure que ce bon vieux Shakespeare apprécierait. Enfin bref, elle allait revenir aux bonnes vielles techniques ancestrales et elle sortit une petite pince de son GROS sac pour commencer le travail. Une vraie Mac Gyver en herbe. Et elle fut talentueuse qu’en seulement deux minutes, elle parvint à se faufiler telle une ombre dans l’appartement du jeune homme, refermant la vitre derrière elle ! Mission accomplie mon général ! Enfin, ce dernier n’était pas encore arrivé et elle était seule dans les lieux. Elle ne se priva donc pas de se laisser tomber de fatigue sur le canapé, complètement exténuée par toute cette petite aventure qui avait laissé quelques séquelles sur son corps que l’on voyait grâce au fait que sa jolie petite robe blanche n’avait pas de manche et s’arrêtait à mi-cuisse : des bleus et griffures sur ses jambes et ses bras à cause de la vieille dame hystérique et de la suie et de la poussière sur son visage. Mais elle ne semblait pas s’en rendre compte : trop crevée pour cela. Elle avait finalement fini par sortir sin portable de sa porte et de commencer à bavarder sur Facebook grâce à la connexion internet de ce dernier avec son Nounours et Aurlanne en parallèle. Elle avait eu vent de leur séparation mais elle avait le pressentiment tout au fond d’elle que cela n’allait pas durer. Ils étaient faits pour être ensembles, elle le savait bien. Elle aurait voulu en parler avec sa grande sœur mais il semblerait qu’elle, elle voulait aborder un autre sujet, qui lui fit légèrement froncer les sourcils même si elle souriait toujours.
Les hommes. Ceux de sa vie. Et plus particulièrement deux d’entre eux : Marlon et Shakespeare. Si elle savait pertinemment qu’elle aimait ce premier, pour Aurlanne, Pacific était fait pour le second. Elle était d’ailleurs la seule au courant du trouble qu’il faisait naître en elle. Elle n’avait pas osé en parler à ses proches qui connaissaient trop bien son petit ami. Elle n’avait réussi à se tourner que vers sa sœur de cœur qui visiblement, c’était fait une joie d’apprendre que le Williams ne laissait pas la Barney indifférente, car pour elle, ils étaient le Roméo et la Juliette l’un de l’autre. Mais pour Pacific, cette vérité qui semblait si évidente aux yeux de Miss Lawrens ne l’était pas à ceux de miss Barney. Et pour causes : elle aimait tout d’abord Marlon, vraiment, et même si Aurlanne affirmait qu’ils n’y avaient rien entre eux que du vide, qu’il n’y avait pas cette étincelle dans leurs yeux quand ils se regardaient comme entre Shakespeare et elle qui avaient pour cette dernière une alchimie toute particulière, digne de celles des héros des grandes histoires d’amour des livres ou des films. Qu’il n’était pas fait pour elle, qu’il n’était qu’un Pâris, un substitut et qu’il ne la rendrait pas heureuse. Mais que devait-elle faire ? Abandonner une histoire d’un an, sérieuse et dans laquelle elle s’était impliquée, ayant des sentiments pour son partenaire, pour tenter sa chance avec un jeune homme qui ne la voyait que comme une amie et qui ne devait surement pas envisager quoi que ce soit de plus avec elle ? Non, elle ne pouvait pas se résoudre à de telles extrémités et elle ne voulait pas perdre ce qu’elle avait. Les perdre eux. Elle tenait bien trop à ces deux garçons et elle ne voulait pas leur faire du mal en agissant égoïstement. Tout le monde semblait heureux avec cette situation alors pourquoi changer ? A moins que cela ne soit qu’une façade, un faux sourire pour garder bonne apparence…
Mais pour l’heure, elle se déconnecta quand elle crut entendre des pas dans le couloir mais finalement, ce n’était que le voisin ce qui la fit soupirer. Mais où était donc ce cher Shakespeare. Avait-il oublié qu’ils avaient rendez-vous ? Qu’importe. Elle s’occuperait pendant son absence et elle sortit de son sac son énorme cahier jaune dans lequel elle gardait tous ses dessins qu’elle réalisait depuis des années. En effet, la jeune femme était une artiste, une dessinatrice avec un grand talent même si elle affirmait le contraire. Elle aimait à s’enfermer de temps à autres dans sa bulle pour ne rien faire d’autre que de s’adonner à son art, ce qui l’apaisait en temps normal. Mais depuis une semaine, elle bloquait sur le thème que leur professeur leur avait donné. Le bonheur. Elle n’avait pas la moindre idée de comment elle pourrait le représenter. Elle avait beau se creuser les méninges depuis plusieurs jours, rien ne lui venait, si bien que son cahier n’avait eu cesse de voler d’un coin à l’autre de sa chambre en signe de mécontentement. Mais pour l’heure, elle se contentait de feuilleter les divers dessins qu’elle avait fait, riant en voyant l’un où elle voyait Nick entrain de faire le clown, souriant doucement en en voyant un d’Aurlanne et de Luka qui étaient dans les bras l’un de l’autre et ne pouvant s’empêcher de caresser du bout des doigts la feuille de papier qui représentait un Shakespeare à moitié endormi sur une table, avant de secouer ses esprits et d’allumer la télévision, histoire de se changer les idées. Seulement manque de bol pour elle, elle tomba sur le film « Roméo et Juliette » de Baz Luhrman, et les propos d’Aurlanne lui revinrent en tête, provoquant un soupir lasse chez elle. Elle voulut changer mais elle ne trouva pas la télécommande alors elle se fit à l’idée de regarder ce film, qui était tout de même l’un de ses préférés. Cependant, au fur et à mesure que le temps passait, ce sale petite Morphée prenait possession d’elle, si bien qu’elle finit par s’endormir sur le canapé en laissant la télé allumée, toujours recouverte d’hématomes sur le corps et de suie sur le visage, alors que tous les dessins qu’elle tenait dans sa main glissaient de ses doigts pour finir par retomber sur le sol…
Sujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody Sam 16 Jan - 1:53
Il était assez amusant de voir comment les minutes et les heures pouvaient passer à une allure différente en fonctions des situations. Ainsi, alors qu’une heure pouvait s’écouler à la vitesse de l’éclair lorsqu’on était en bonne compagnie ou occupé à pratiquer l’un de nos hobbies favoris, ce même nombre de minutes pouvait pourtant paraître une éternité dans d’autres circonstances. C’est d’ailleurs la réflexion qui faisait son petit bout de chemin dans l’esprit du jeune américain alors qu’il était penché en avant contre son volant pour tenter d’apercevoir quelque chose à travers la vitre du pare-brise de sa voiture d’occasion. Plutôt étonnant d’ailleurs quand on connaissait la passion qu’un bon nombre d’hommes vouaient à ce moyen de locomotion et le salaire pour le moins sympathique que Shakespeare touchait tous les mois. Mais c’est qu’il évitait de prendre sa voiture autant que possible et à vrai dire, il évitait même toutes les voitures en général, ne se sentant jamais vraiment à l’aise dedans sachant que ce que bon nombres de personnes appelaient petits bijoux de la mécanique avait été la raison qui – des années auparavant – lui avait coûté sa famille et ses souvenirs. Traumatisé le fiston ? Qui ne l’aurait pas été un tant soit peu en se réveillant un beau matin dans un lit d’hôpital, ignorant même jusqu’à son propre nom… Ca on peut dire que si le jeune Williams avait une étoile au dessus de sa tête, soit elle avait des vieux comptes à régler et il avait été choisi comme victime, soit cette dernière était bien défectueuse. Bref, rien de très avantageux pour lui cela dit se plaindre de sa situation assez atypique n’avait jamais été envisageable aux yeux du garçon. Après tout il était en vie, non ? Et cela aurait été insulter la chance qui lui avait été donné de pouvoir continuer à se lever tous les matins que de geindre sur son pauvre sort tel le dernier des ingrats. Toujours se relever et garder la tête haute, tournée vers l’avenir quoi qu’il arrive ; voilà ce qu’était sa ligne directrice et l’attitude qu’il s’était toujours efforcé de garder.
Mais revenons à cette histoire de temps qui passe et en l’occurrence ici – qui semblait avoir été suspendu alors que les roues du véhicule allemand que conduisait le jeune homme n’avaient toujours pas avancé d’un millimètre depuis plusieurs minutes. Coincé au milieu d’une manifestation… c’était bien sa veine alors qu’il avait justement emprunté cette petite ruelle en guise de raccourci! Maudit dites-vous? Parfois il y avait vraiment de quoi se poser la question et tandis qu’il s’était alors résigné à garer la voiture quelque part pour poursuivre sa route à pied alors qu’il ignorait encore les exploits que Pacific était en train de réaliser de son côté, les tuiles semblaient s’accumuler inexorablement, à croire que le toit tout entier était prêt à s’écrouler au dessus de sa tête. Non sérieusement, qui aurait pu remarquer ce petit panneau précisant « stationnement interdit » quand une foule de passants - brandissant des piques au bout desquelles se trouvait fixée la fameuse frimousse de la mascotte d’un célèbre fast food comme on avait jadis agité en l’air les têtes de quelques pauvres personnalités françaises - avait envahi la place tout en hurlant des slogans anti OGM, à s’en décoller la plèvre et bousiller leurs cordes vocales. Ceci dit, tout ça n’était pas forcément pour déplaire à ce brave Shakespeare qui trouvait cela plutôt honorable que de se battre pour une bonne cause et qui aurait très certainement rejoint le troupeau s’il n’avait pas été attendu, ne serait-ce que pour la bonne ambiance, cet esprit de ralliement et le côté fun de se retrouver au cœur d’un rassemblement. Mais qui dit manifestation dit bien souvent policiers mobilisés et malgré son visage plutôt innocent et angélique, il faut croire que l’américain passait visiblement aux yeux des défenseurs de l’état pour un dangereux militant des produits bio, si bien qu’il fut refoulé comme le dernier des malfrats lorsqu’il tenta d’atteindre la rue adjacente. Nul doute alors que la miss Barney ne croirait pas un mot de son histoire quand il tenterait d’excuser son retard auprès d’elle, et lui passer un coup de fil afin de lui expliquer le tout en direct semblait alors la meilleure solution mais il put très rapidement se rendre compte, en tâtant la poche vide de son jean, que son portable était visiblement resté dans la voiture qu’il n’avait désormais plus aucun espoir de pouvoir retrouver au beau milieu d’une telle foule. Seul point positif au centre de toutes ces péripéties, la demoiselle n’aurait pas à l’attendre sur le seuil de la porte puisqu’il lui avait confié un double des clefs de son appartement, privilège qu’il avait d'ailleurs également accordé à sa meilleure amie et quelques autres personnes triées sur le volet. Bien sûr, on aurait pu le penser naïf que de laisser le libre accès à son petit univers à une jeune demoiselle telle qu’elle, mais il avait tout simplement confiance en la petite africaine et sachant pertinemment qu’il risquait de ne pas être à l’heure – en bon retardataire qu’il était – c’est tout naturellement que cette solution s’était alors imposée à ses yeux. Après tout qu’est ce qu’il pouvait bien risquer ; qu’un week-end d’absence, cette dernière en profite pour ramener toutes ses connaissances et organiser une rave party dans son petit deux pièces ? Un peu de bon sens ! Primo ce n’était pas le style de la lycéenne et deusio, elle ne trouverait certainement pas la place d’installer une sono digne de ce nom dans son salon déjà bien meublé ! Petit, moderne et bien pensé. Voila la première impression qu’il avait eu en visitant ce duplex qui s’était révélé être un véritable coup de cœur. Simple à son image, il aurait certes eu les moyens de se payer la taille au dessus mais ne voyait pas l’utilité d’avoir quatre chambres et deux salles de bains alors qu’il comptait y vivre seul. En effet, les bien matériels représentaient bien peu de choses aux yeux du publiciste qui privilégiait toujours la richesse spirituelle à toute autre aspect, raison majeure du fait qui l'avait poussé à opter pour un petit appartement de ce style et non pour le dernier cinq pièces avec vue imprenable sur le parc. Et tout ça sans parler de l’entretient or étant donné le fait que mister Williams ne passait que très peu de temps chez lui, privilégiant les sorties plutôt que de rester enfermé entre quatre murs qu’il avait tout le loisir d’examiner une fois le soir venu, il se félicitait alors chaque jour du choix qu’il avait pu faire à cette époque. Non pas que la solitude l’angoissait ou autre chose de ce genre – d’ailleurs il appréciait le fait de pouvoir se retrouver seul de temps à autre et ne rien faire d’autre que traîner sans avoir de comptes à rendre à qui que ce soit – mais il faut croire que l’appel de la nature et de la foule dominaient visiblement chez lui. Tout comme celui de l’aventure d’ailleurs et il va sans dire que ce n’était pas une petite rangée d’officiers retranchés derrière leurs boucliers et brandissant leurs matraques qui aurait pu décourager le jeune homme plein de ressource et bien décidé à retrouver sa tanière avant la tombée de la nuit ! Et en bon petit malin qu’il était, après avoir examiné toutes les options- peu nombreuses – qui s’offraient à lui, il entra tout simplement dans le premier magasin ouvert pour demander à emprunter la sortie de secours, à l’arrière du bâtiment en prétextant une urgence – comme quoi il avait laissé son fer à repasser allumé ? – et pouvoir ainsi s’extirper de ce guet-apens. Et c’est donc quarante-cinq minutes plus tard, les mains plongées dans les deux poches de son pantalon, qu’il arriva enfin à destination pour découvrir le fameux scooter indémodable de cette chère Pacific, garé sur le trottoir. Et s’il est vrai qu’il était légèrement épuisé par sa petite marche soutenue qui l’avait amené à se taper tout le tour du voisinage et manquer plusieurs fois de se faire happer par une bande de motards dérangés, la simple vue de l’engin rouge et excentrique sur l’allée bordant l’entrée de son immeuble suffit alors à lui redonner le sourire tandis qu’il franchissait déjà les portes du rez-de-chaussée pour se diriger vers les escaliers et rejoindre son appartement. Elle allait encore lui faire des réflexions durant de bonnes minutes et il feindrait alors l’indifférence pour l’agacer, ne dérogeant pas ainsi à l’une des facettes de cette relation si particulière qu’il entretenait avec l’africaine. Se chercher et se chamailler pour un oui ou un non, c’était en effet devenu monnaie courante entre eux si bien que Shakespeare n’avait pas manqué de réserver quelques petites surprises à la brunette pour cette première soirée passée ensemble.
Et franchissant alors le seuil de la porte, il fut cependant surpris de ne découvrir aucune des affaires de la jeune fille alors qu’il avançait lentement dans le couloir pour finalement la trouver avachie sur son canapé. Un tableau pour le moins touchant qui mériterait bien une photo à faire circuler parmi leurs connaissances communes, n’est-ce pas ? Mais tandis qu’il s’était muni du petit appareil posé sur le buffet et toujours prêt à disposition pour capturer n’importe quel moment et l’immortaliser afin de ne pas risquer de l’oublier, il put rapidement discerner une espèce de poudre noire qui avait recouvert le visage de son invitée, sans pour autant remarquer les quelques petits souvenirs que ses prouesses d’escaladeuse avaient laissé sur son corps. Pourtant, cela ne sembla pas inquiéter ni même étonner le jeune homme – plus ou moins au courant des situations cocasses dans lesquelles la brunette pouvait se mettre – et qui se contenta alors d’afficher un sourire des plus goguenards à la simple idée du futur cliché prometteur qu’il allait réaliser et qui deviendrait très certainement une pièce maîtresse lors d’un futur chantage éventuel. C’était un fait, la bonne humeur ne semblait pouvoir être exclue de la partie lorsqu’il se trouvait aux côtés de miss Barney et s’il leur était arrivé de se tirer dans les pattes pour une raison ou une autre, tout cela n’était que le résultat d’un simple petit jeu de taquinerie qui avait toujours plus ou moins existé entre eux. Alors qui aime bien châtie bien ? Certainement, et peut être même un peu trop; au point que la situation avait failli leur échapper à plusieurs reprises. Mais l’homme étant doué de cette chose remarquable que l’on nomme la raison, les débordements avaient toujours été évités avant d'atteindre le point fatal de non retour. Vraiment, cela n’aurait pas été très gratifiant que de rajouter le détournement de mineurs à son palmarès d’ancien délinquant, sans compter le fait que la petite africaine voyait déjà quelqu’un et que la question ne se posait donc pas. Et oui, dans la vie il fallait parfois se résoudre à accepter le fait que certaines choses n’étaient pas faites pour être autrement, que c’était certainement mieux ainsi. Et puis franchement, un garçon de vingt-et-un ans avec une petite minette toute fraîchement entrée au lycée ? Sûr que cela aurait de quoi faire jaser dans les chaumières mais ce n’était même pas le problème ici. Ce que les gens pouvaient penser, Shakespeare s’en moquait bien comme de l’an quarante mais il s’agissait là de ses propres principes à lui. Pourtant, il percevait Pacific tout autrement que comme une simple ado’ et pour cause, elle était sans nul doute bien plus mûre que les autres personnes de son âge, ce qui pouvait aussi expliquer le fait qu’elle lui paraissait si différente, unique en son genre. Elle s’était montrée attentive et sensible au sort du garçon et bien que rien ne l’y forçait, elle avait pourtant passé un bon nombre d’heures à pratiquer quelques exercices avec lui pour faire travailler ses méninges et tenter de retrouver deux ou trois souvenirs au passage, un pari pour le moins audacieux et qui demeurait non remporté à ce jour. Et en parlant de souvenir, elle était d’ailleurs le seul véritable lien qui le rattachait encore à sa vie passée et l'unique visage qui ne lui avait pas été étranger suite à son accident, ce qui pouvait alors peut être expliquer le pourquoi du comment de cette amitié bien particulière qui les liait. Enfin, exit les grandes réflexions pour le moment et tel Roméo qui avançait lentement vers une Juliette inanimée à travers le poste de télévision toujours allumé, Shakespeare se dirigeait de son côté vers la latino qui semblait paisiblement endormie, un bol de café dans les mains à offrir à la demoiselle, histoire de la réveiller et remplir son rôle de maître de maison comme il se devait. Mais manifestement trop concentré sur le fait de ne pas en renverser à côté, il ne put alors remarquer les quelques dessins qui traînaient ici et là jusqu’à ce que son pied droit ne glisse sur l’un d’entre eux pour finalement trébucher en avant en ayant seulement le temps de se rattraper à l’accoudoir du canapé, non sans vider la totalité du contenu de sa soucoupe en plastique sur le visage jusque là endormi de la jeune métisse... Quelle belle entrée fracassante, hein ? Mais c’est que la discrétion n’avait jamais été de mise avec l’américain, pas plus que l’habileté d’ailleurs !
Sujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody Sam 16 Jan - 14:02
Cette brave petite Pacific, un véritable modèle pour beaucoup, une tête à claques pour d’autres. Il faut dire qu’elle ne laissait jamais les gens qu’elle rencontrait indifférents. Quoi qu’il arrive, elle marquait les esprits que cela soit en bien ou en mal. Il fallait dire qu’avec sa personnalité pour le moins atypique, on n’était pas souvent amené à rencontrer une personne lui ressemblant de près ou de loin. Même sa jumelle Palmyr était très différente d’elle. D’ailleurs, si elles avaient pas mal de fréquentations communes, il y en avait certaines qu’elles ne partageaient pas comme Aurlanne ou même Shakespeare qui appartenait seulement au monde de la jeune « océan » comme aimait à l’appeler sa grande sœur de cœur. Et quelque part, elle aimait ne pas tout partager avec son double, elle avait l’impression de vraiment exister par elle-même à travers ces quelques relations qui lui étaient propres et personnelles. Après tout, on lui avait toujours appris à tout partager avec l’autre Barney et c’était la première fois qu’elle avait quelque chose rien que pour elle-même. Et même si elle ne s’en doutait pas encore, il semblait que le cœur de Marlon soit également quelque chose qu’elle se devait de partager avec sa cadette. Mais sur ce point, elle serait intraitable. A moins que d’ici là, d’ici à ce que la vérité n’éclate, le sien ne soit définitivement ravi par un autre jeune homme. A croire que les yeux bleus étaient vraiment le détail qui tue pour elle. Enfin bref, passons. Shakespeare avait toujours le don d’être en retard, c’était un véritable manie chez ce dernier et plusieurs fois, elle avait pensé à lui greffer un réveil sur la main pour qu’il perde cette manie de n’être jamais à l’heure mais dans le fond, cela faisait partie du personnage. Un Williams à l’heure, cela équivaudrait à une Barney déprimante. C’était impensable. Alors, en bonne et gentille fille qu’elle était, elle avait trouvé d’autres occupations pour pallier à son absence. Il faut dire qu’elle ne manquait jamais de quoi s’occuper : étant une bonne élève - la meilleure même si elle vous soutiendrait le contraire, modestie oblige- elle faisait toujours tous ses devoirs et lisaient tous les livres que ses professeurs lui conseillaient et elle était toujours volontaire pour aider ses camarades à coté des cours grâce au système de tutorat. C’était d’ailleurs à travers ce dernier qu’elle avait rencontré son petit ami. A croire qu’on pouvait effectivement mêler le boulot et les sentiments. Enfin, elle était peut-être un peu jeune pour parler de travail. Quoi que non en fait. Elle en possédait effectivement un ou même deux d’une certaine manière. Elle travaillait tout d’abord en temps que barman dans le casino d’Amy et de Nolan, ce qui pouvait étonner pas mal de gens. C’était un travail tout récent et à part sa famille, Aurlanne et Sven, personne n’était encore au courant. On pouvait se demander ce qu’une petite fille de bourgeois comme elle pouvait bien avoir à faire avec une telle chose - elle qui avait déjà les poches bien remplies - mais tout était assez simple à comprendre une fois qu’on savait à qui on avait affaire quand on parlait de Miss Barney. Elle voulait être indépendante, ne pas être une de ses plaies nuisibles qui saigneraient l’argent de ses parents sans comprendre la valeur de ce dernier. Elle voulait apprendre la vie, ce que c’était que d’avoir un salaire et que devoir gérer ses dépenses en fonction de ce dernier. Elle ne voulait pas d’une vie d’oisiveté. Ce n’était définitivement pas fait pour elle et elle n’était résolue à utiliser la carte bleue de ses parents que dans des cas extrêmes comme ce week-end à la campagne qu’elle avait commandé pour Luka, Aurlanne et elle. C’était exceptionnel et de bonnes raisons l’avaient poussée à le faire. Comme le fait de devenir clown à l’hôpital. Tout le monde en tant normal avait peur des clowns : merci à Stephen King et son si célèbre « Ca » qui avait détruit cette noble profession ! Et pourtant la petite africaine faisait tout son possible avec son costume ridicule et son maquillage digne d’une palette de peintures pour rendre le sourire aux différents patients dont elle pouvait bien croiser le chemin. Enchainant les gags et les pitreries, elle avait acquis une certaine notoriété là-bas et dès que quelqu’un semblait avoir le blues, on faisait appel à ses services. C’était d’ailleurs comme cela qu’elle avait été remmenée à croiser ce bon vieux Shakespeare qui avait visiblement perdu la mémoire… mais qui se souvenait d’elle. Alors qu’ils s’étaient vus seulement deux fois. Il y avait vraiment des choses étranges et inexplicables. Ou peut-être pas tant que cela. Enfin bref, ce n’était pas le moment pour penser à ce genre de choses. Et pour l’heure la brunette était plus occupée par ses rêves que par le reste. En effet, Miss Barney faisait toujours des songes pour le moins particuliers, comme le jour où elle avait cauchemardé que Jafar - oui oui le grand Vizir dans Aladin - l’avait saucissonnée au dessus d’une grande marmite de soupe aux carottes bouillonnante en la menaçant de l’y noyer si elle ne lui donnait pas les clefs de sa voiture ( ) . Un rêve sans queue ni tête qui l’avait bien fait rire quand elle s’était réveillée le lendemain matin. Franchement, il y avait qu’elle pour penser à ce genre de trucs. Enfin bref. Pour l’heure, elle prenait donc tranquillement ses marques dans le canapé de Mister Williams, ne se rendant même pas compte de l’arrivée ce dernier dans son appartement, trop absorbée par cette bataille mentale contre des Leprauchauns habillés en Père Noël et des chinois avec des cannes à sucres en guise d’armes que le seul moment où elle eut réaction quant à cette intrusion ce fut quand elle reçut du café bouillant sur le visage. Toujours dans ses délires oniriques, elle crut être attaquée par un de ses opposants si bien qu’elle se retourna violemment sur le canapé, projetant bien malgré elle l’un des coussins directement dans le bas ventre de ce pauvre Shakespeare ( ) alors qu’un autre venait l’assommer en pleine tête ( x 2 ) et qu’elle ne finisse par trébucher de tout son long sur lui. Ce ne fut que lorsqu’ils furent allongés tous les deux par terre comme deux tapis qu’elle consentit à ouvrir enfin d’un air paresseux et fatigué ses paupières pour tomber sur le visage de ce cher Shakespeare et sans savoir pourquoi, elle se mit à partir dans un large éclat de rire. Comme ça, cela lui était venu presque spontanément jusqu’à ce que les brulures sur son visage ne se fassent sentir et qu’elle n’émette un petit hoquet de douleur en grimaçant. Il ne l’avait pas loupé le bougre mais elle se doutait quelque part qu’il ne l’avait pas fait exprès. Enfin bref. Non consciente du fait qu’elle écrasait de tout son poids le pauvre Shakespeare, elle regardait tout autour d’elle pour essayer de comprendre ce qui avait bien pu l’amener à une telle situation. Tout ce qu’elle se rappelait, c’était qu’elle regardait « Roméo + Juliet » de Baz Luhrman et après, un gros trou noir. Cependant, lorsque ses yeux attrapèrent l’images des dessins autour d’eux et du bol en plastique qui avait roulé un peu plus loin, elle eut un soupir avant de plonger ses yeux dans ceux bleu de l’adulte, un sourire un tantinet taquin sur le bout des lèvres.
PACIFIC - « Bah alors Shakespeare, on ne sait plus tenir sur ses deux pieds tout seul ? » Elle se mit à rire alors qu'elle secouait la tête et par la même occasion, ses longues boucles brunes, déposant un léger baiser sur le bout du nez de ce dernier avant de lui tirer la langue « Gros maladroit que tu es !»
Et oui, elle n’avait pas mal pris le fait qu’il l’ait aspergé de café même si elle ne pouvait pas rester plus longtemps comme cela. Se relevant et aidant également le jeune homme à le faire, elle finit par le planter là sans la moindre explication alors qu’elle partait en direction de la salle de bain, histoire de se passer un peu d’eau sur le visage, histoire que ce dernier ne devienne pas tout collant à cause de la boisson chaud. Cela ne serait définitivement pas très agréable. Cependant, alors qu’elle allumait la lumière de la salle d’eau du duplex, elle fut surprise de voir l’état dans lequel elle se trouvait. Que ce soit l’immense trace de café sur sa robe, en passant par la suie sur son visage et les diverses coupures sur ses bras et ses jambes, on pouvait se demander à quoi on avait affaire en la voyant ainsi. Soupirant longuement, elle finit tout de même par rire en se disant que la vie n’était définitivement pas un fleuve tranquille alors qu’elle s’approchait du miroir en face d’elle pour tenter de réparer les dégâts mais quand elle se rendit compte que sa robe semblait fichue - elle la retira pour rester en sous-vêtements de dentelle blanche ( ) alors qu’après avoir débarbouillé son visage, elle tentait vainement d’enlever cette grosse trace marron qui trainait sur cette dernière.
En effet, la brunette tenait totalement à ce vêtement qui était tout de même un cadeau d’Aurlanne et elle restait sa robe préférée. Elle aurait dû se douter que la mettre alors qu’elle allait voir ce bon vieux Shakespeare n’était pas forcément une très bonne idée mais elle n’avait pas pensé à une tentative de suicide de la part d’un de ses bols ! Pourtant, elle aurait dû prévoir le coup car de toutes les manières, ils étaient si taquins entre eux qu’une telle chose avait de bonne chance d’arrivée. En effet, le petit ange que Pacific était en temps normal laissait place de temps à autres à un petit démon, notamment quand elle était en présence de Shakespeare. Ces deux là ne cessaient de se chamailler comme des enfants mais avec le bon coté de la chose : en effet, ils ne dépassaient jamais la limite implicitement fixée entre eux quoi que des débordements avaient bien failli avoir lieu mais pas dans le coté revanchard de la chose, non. De l’autre justement. Elle ne se souvenait pas comment ils avaient pu en être amenés à de tels points mais avant que l’irrémédiable ne soit arrivé, il y en avait toujours un pour se rétracter ou alors un événement extérieur qui venait les interrompre et Pacific ne savait pas trop comment interpréter ces débordements. Etaient-ils que des débordements dû à des hormones qui les travailleraient un peu trop tous les deux - ce qui serait plus qu’étonnant quant on connaissait la jeune femme et sa pudeur pour le moins excessive - ou alors, y avait-il plus que cela ? Pour l’heure, elle ne préférait pas y penser : ils allaient passer une bonne soirée ensembles et puis c’est tout. Cependant, voyant que rien ne pouvait visiblement sauver sa robe à part un bon lavage, elle entreprit de chercher de la lessive à la main dans la salle de bain du garçon. En effet, elle aurait très bien pu sortir pour l’amener jusqu’à la machine à laver mais cela aurait donc du inclure le fait qu’elle serait passée devant ce cher Shakespeare en petite tenue. Et autant éviter les situations embarrassantes au maximum entre eux deux, ils n’avaient pas vraiment besoin de cela. Alors elle comptait faire avec les moyens du bord. Et elle finit par en trouver - surement laissée là par les bons soins de la meilleure amie du jeune homme - alors qu’elle s’emparait également d’une bassine qu’elle remplit tranquillement d’eau avant d’y verser le produit nettoyant puis la robe et de se rendre compte d’une chose, après que tout cela fut fait : comment allait-elle bien pouvoir sortir de la salle d’eau à présent ? Son sac se trouvait toujours dans le salon alors que les vêtements qu’elle aurait pu éventuellement emprunter au jeune homme devait se trouver dans la chambre de ce dernier. En somme, elle était cuite. Mais elle ne s’avouait pas vaincue : elle se refusait à sortir de la pièce seulement vêtue ainsi : plutôt mourir. Après tout, à part sa sœur jumelle, personne - et encore moins un garçon - ne l’avait vu si peu vêtue. Et ouais, contrairement à une grosse majorité de la jeunesse qui était pour le moins débauchée, et telle une gamine que l’on aurait seulement élevée aux Disney et à la série Dawson, Pacific conservait des valeurs très bien ancrées en elle et elle n’était jamais allée plus loin que le stade des baisers avec son petit ami. D’ailleurs, à peine posait-il les mains sur elle qu’elle se rétractait et s’enfuyait le plus loin possible avec une bonne excuse toute prête à être servie. D’après Aurlanne, c’était le reflet du fait que si Marlon n’arrivait pas à la mettre à l’aise sur ce sujet là, c’était qu’il n’était tout bonnement pas fait pour elle puisqu’au bout d’un an de relation sérieuse, ils auraient dû franchir ce cap depuis longtemps mais pour Pacific, c’était juste la manifestation de sa peur de devenir trop intime avec quelqu’un. Encore un débat pour le moins mouvementé entre les deux jeunes femmes qui ne voulaient pas s’avouer vaincues sur le sujet. Après tout, comme l’italienne pourrait-elle savoir mieux qu’elle ce qui lui convenait ? Elle était encore celle qui avait des droits sur son cœur et elle savait mieux que quiconque déchiffrer les messages de ce dernier. Ou pas. Enfin bref, passons.
PACIFIC - « Pourquoi c’est toujours à moi que ça arrive ? »
Et voilà que notre petite brunette, toujours seulement vêtue de ses sous-vêtements dans la salle de bain qui n’était cependant pas fermée à clefs, recherchait de quoi s’habiller en ouvrant les divers armoires et autres tiroirs qui se trouvaient dans la pièce en espérant trouver la perle rare qui lui permettrait de se couvrir le temps qu’elle aille chercher des affaires dans la pièce voisine où devait toujours se trouver le pauvre Shakespeare qui devait se demander ce que la petite africaine qui n’avait pas pris le temps de lui expliquer les raisons de son départ, devait se demander ce qu’elle pouvait bien être entrain de faire. Et il manquerait plus qu’il soit si dévorait par la curiosité qu’il vienne chercher directement les réponses auprès de la principale intéressée. Moment mémorable à venir, c’est moi qui vous le dis…
Sujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody Sam 23 Jan - 2:18
Ah la maladresse… voilà un sale petit défaut qui avait joué bien des tours à ce brave Shakespeare qui – digne jumeau d’un héros de série humoristique à qui il pourrait arriver toutes sortes de plaies – ne manquait jamais de se mettre dans des situations pour le moins particulières et cocasses, les deux pieds dans le plat. Et si certains pouvaient s’en accommoder sans trop de peine, en revanche cela en agaçait tout de même un petit nombre sans pour autant que le jeune homme ne puisse y faire quoi que ce soit mais après tout, il préférait encore être détesté pour ce qu’il était plutôt qu’apprécié pour ce qu’il n’était pas et c’est en ça qu’il n’avait jamais cherché à dissimuler un quelconque pan de sa personnalité. Il jugeait la vie trop courte pour la passer caché derrière un masque et ne comptait pas tromper son entourage sur sa véritable identité en se faisant passer pour une personne qui ne lui correspondrait pas, contrôlant sans cesse ses faits et gestes dans le simple but de paraître un tant soit peu normal et satisfaire ainsi à l’image que l’on souhaiterait avoir de lui. Non, il était juste Shakespeare, avec tout ce que cela pouvait inclure de bien comme de moins réjouissant. Loin d’être un modèle pour la société sans pour autant le regretter, à commencer par ses anciennes frasques de petit voyou durant sa tendre jeunesse que la jeune Barney n’était d’ailleurs pas sans ignorer, on pouvait dire que cette gaucherie légendaire semblait s'inviter à n'importe quel moment et notamment le jour où – suite à un pari alors qu’il n’était encore âgé que d’une dizaine d’années – il avait vaillamment entrepris de subtiliser un paquet de bonbons chez l’épicier du coin et qu’il s’était alors fait prendre comme un bleu à la sortie après avoir perdu sa gourmette dans le pot réservé aux fruits confits ( ) que personne ne vidait jamais et pour cause, le choix de sucreries que l’on proposait par ailleurs était autrement plus attirant ; cela dit il avait voulu jouer un petit tour à la personne à qui il comptait offrir son butin qui au final s’était tout bonnement retourné contre lui. Bien sûr, il avait fait pire que cela dans le genre belle bourde de débutant mais il s’agissait là de l’un des seuls souvenirs qui lui étaient restés après son accident - allez savoir pourquoi - incluant à chaque fois la jeune fille d’une manière ou d’une autre, de près ou de loin. Alors fallait-il comprendre ici un message implicite ? Conclure quelque chose du fait que ses deux rencontres avec Pacific s’étaient révélées être tout ce qui lui restait d’une vie entière ? A vrai dire il évitait de trop se pencher sur le sujet et préférait rester concentré sur la mission qu’il s’était fixé et qui consistait justement à recouvrir la totalité de sa mémoire, coûte que coûte et par tous les moyens. Un défi auquel l’africaine avait d’ailleurs proposé de participer et qui était notamment la raison principale de sa présence dans l’appartement du garçon ce soir là. Certes on pouvait le penser mal intentionné que d’avoir invité une jeune fille de dix-sept ans à passer la nuit chez lui mais ceux qui le connaissaient bien auraient pu affirmer contre vents et marées que ce n’était certainement pas son style et il avait d’ailleurs déjà tout préparé, jusqu’aux draps à installer sur le canapé convertible où la brunette avait d’ailleurs déjà pris place, manifestement plongée au cœur de ses rêves si bien que l’arrivée elle-même de l’américain n’avait pu l’en sortir. Mais c’était sans compter sur ce bon vieux Shakespeare et sa poisse légendaire qui ne le quittait pour ainsi dire jamais, telle son ombre la plus fidèle bien qu’il s’en serait passé volontiers! Et montrant alors toute l’étendue de son talent en trouvant le moyen de glisser sur une feuille de papier qui traînait là et faire prendre une douche pour le moins corsée à son hôte, il n’en fut pas pour autant épargné de son côté, recevant ainsi deux coups de coussins pas idéalement placés, avant même qu’il n’ait eu le temps de se réjouir du fait qu’il avait su majestueusement se rattraper aux bords du canapé pour éviter de terminer affalé par terre, ce qui fut tout de même le cas lorsque cette chère Pacific lui tomba dessus sans prévenir, alors qu’il se retrouvaient donc tous deux allongés l’un sur l’autre au beau milieu des dessins et d’une belle mare de café déjà à moitié imprégnée dans sa moquette… ...Mettez deux tornades dans une même pièce et vous serez certains d’obtenir un spectacle à la hauteur de celui que mister Williams et son invitée offraient à présent à un quelconque voisin à qui il pourrait venir l’idée malsaine d’espionner par la fenêtre, jumelles en mains ( ). Et secouant alors la tête pour se remettre de sa chute, il grimaça légèrement tout en passant sa main derrière sur sa nuque avant d’adresser un sourire des plus faux-cul et moqueurs à celle qui l’écrasait de tout son poids.
- « « Va donc demander ça à la belle au bois dormant qui a mis le souk dans mon appart’ pendant que j’étais absent ! »
Et soufflant sur le front de celle qui se trouvait au dessus de lui pour en faire partir une maigre couche de poussière tout en conservant ce petit regard taquin – quasiment devenu indissociable de sa personne tant on le retrouvait la majeure partie du temps sur son visage – c’est assez péniblement qu’il se releva alors avec l’aide de la jeune fille avant d'arquer les sourcils et prendre une mine un tantinet perplexe en constatant les dégâts qu’il avait pu causer sur le tissu qui recouvrait l’africaine.
- « « Désolé quand même pour ta robe, c’était vraiment pas prémédité cette fois… »
Mais sans même qu’il n’ait eu réponse à ses excuses, la demoiselle lui faussa alors compagnie dès la minute suivante pour aller s’enfermer dans la salle de bain sans prendre la peine de lui expliquer ce qu’elle comptait y faire, le laissant donc en plan au beau milieu du salon, sans plus de cérémonie que ça. M’enfin, on pouvait dire qu’il commençait à s’habituer à ce genre de comportement particulier qu’était justement celui de Pacific et son regard retombant alors en direction de la moquette qui avait viré du beige au marron foncé, il soupira légèrement avant d’aller se munir d’une sorte de serpillière et d’un produit ramené par les bons soins de Caprice qui l’avait initié à cette belle corvée qu’était l’entretien et les taches ménagères. Et après une bonne dizaine de minutes passées à frotter le sol pour finalement le recouvrir d’une serviette, il abrégea volontairement sa besogne après s’être laissé déconcentré par le requiem retentissant à travers les baffles du home cinema, conduisant Roméo à son triste destin et attirant ainsi l’attention de Shakespeare qui se prit rapidement à l’histoire, installé à son tour sur le canapé sans forcément remarquer sur le moment, le temps pour le moins conséquent que Pacific passait dans la salle d’eau. Quel gâchis n’est-ce pas ? Une si belle relation réduite à néant, à croire que l’amour lorsqu’il était pur et sincère et qu’il avait finalement trouvé chaussure à son pied n’était jamais vraiment libre de se réaliser ; qu’il s’agisse de problèmes de religions, de familles ennemies ou même tout simplement d’éthique… Enfin, à ce niveau là on ne pouvait pas vraiment dire que le jeune homme possédait toutes les clefs et les bagages nécessaires afin de traiter un tel sujet, avec toute la complexité qu’il pouvait soulever. Lui-même tiraillé entre certains sentiments – qu’il n’était même pas forcément capable de décrypter - rattachés à diverses personnes, quelque part il avait tout de même la sensation de se retrouver à travers les images et les dialogues qui se jouaient devant ses yeux, manifestement intrigués par cette histoire de passion interdite que sans doute peu de personnes – hormis les deux héros du dramaturge dont le modeste nom n’était autre que le propre prénom de l’américain – auraient la force d’assumer et de vivre pleinement, peu importe les risques à encourir et leurs conséquences éventuelles. Dans le fond, tout cela n’était donc qu’une affaire d’audace, ni plus ni moins. Avoir le courage de se lancer et d’oser forcer le destin pour obtenir ce que l’on souhaite, quelles qu’en soient les retombées. Mais se laisser ainsi gouverner par l’opposé même de la raison, était-ce vraiment la meilleure des solutions à adopter ? Après tout, les mythes tout comme les récits de personnes ayant vécu une expérience similaire ne démontraient-ils pas suffisamment qu’il s’agissait là bien souvent d’une erreur, que les principaux intéressés ne pouvaient y survivre la plupart du temps, à l’image même de Roméo et Juliette ? Oui vous l’aurez compris ; une véritable bataille sous la forme de questionnements intérieurs était donc en train de se jouer dans l’esprit de Shakespeare qui ferma un court instant les yeux pour revenir à lui avant que son regard ne s’évade en direction de la salle de bain après avoir aperçu à travers la fenêtre qui lui faisait dos que la nuit était déjà tombée – haussant alors la voix pour se faire entendre à l’autre bout du duplex.
- « « Dis, tu sais que l’eau ça coûte cher Pacific ? Sans mauvais jeu de mot naturellement… »
Qu’est-ce qu’elle pouvait bien fabriquer depuis tant de temps dans un si petit espace, voila en effet la question qu’il commençait sérieusement à se poser lorsque toute activité de réflexion fut brutalement stoppée dans son cerveau alors que l’appartement tout entier venait de sombrer instantanément dans le noir. Holy lord, le mauvais sort ne lâchait-il donc jamais sa proie tant que cette dernière n’était pas totalement terrassée ?! A croire qu’il s’agissait là d’une véritable conspiration visant à ruiner sa soirée sans pouvoir lui laisser une seule minute de répit. Et poussant alors un soupir clair de sens, il se releva tout en tâtant le bord des meubles autour de lui afin de se laisser guider jusqu’au disjoncteur qui ne se trouvait nulle autre part ailleurs…que dans un coin à l’arrière de la salle de bain. Mais rencontrant alors quelques embûches sur son passage et notamment le bol sur lequel il manqua de glisser à nouveau, il prit donc la décision de s’épargner la peine de tenter d’atteindre la cuisine pour aller y récupérer une boite d’allumettes lorsqu’il shoota sans ménagement dans la valise de miss Barney et qu’il opta donc pour aller régler le problème directement à la source avec comme seul repère, une horloge dotée d’aiguilles fluorescentes, fixée sur l’une des poutres de l’escalier, à l’entrée du couloir. Ses mains glissant lentement contre les parois des murs, c’est donc quelques instants plus tard qu’il atteignit enfin la fameuse porte qu’il ouvrit avec la plus grande délicatesse – et donc sans faire le moindre bruit – afin d’éviter tout accident supplémentaire alors qu’il pénétrait dans la petite pièce à l’aveuglette pour finalement tomber sur ce qu’il cherchait. Et oui, cet immeuble avait beau être bien placé et avoir été rénové pas plus tard que quelques années auparavant – il n’en demeurait pas moins enclin à quelques petits problèmes d’électricité qui avaient déjà amené Shakespeare à jouer les mécaniciens dans l’obscurité un bon petit nombre de fois, si bien qu’à présent il connaissait parfaitement la démarche à suivre et qu’en deux temps trois mouvements, la lumière avait donc refait son apparition, lui laissant ainsi la possibilité de profiter pleinement d’un spectacle inédit qu’il n’avait pas le moins du monde prévu ni même imaginé, désormais face à la petite africaine dans toute sa gloire – ou presque ! – après s’être retourné en affichant un sourire marquant toute la fierté qu’il avait d’avoir su arranger les choses en un temps record mais qui ne manqua pas de déserter très rapidement son visage après ça. La logique aurait alors voulu qu’il agisse comme n’importe quelle autre personne lambda normalement constituée et qu’il ferme donc les yeux pour disparaître aussi vite tout en s’excusant au passage mais au lieu de ça, il resta parfaitement immobile telle une statue de marbre - comme s’il venait de prendre un boomerang en pleine tête - et visiblement privé de toute capacité de langage en se contentant de fixer son vis-à-vis sans ciller, durant une bonne et longue minute. Non, cette soirée ne se déroulait définitivement pas comme il l’avait prévu et alors qu’il retrouvait petit à petit ses esprits, il ne put cette fois ci empêcher un certain ricanement nerveux de s'échapper à travers ses lèvres alors qu’il s’apprêtait enfin à quitter la pièce et l’embarras pour le moins perceptible qui y régnait jusqu’alors en maître, avant de changer d’attitude du tout au tout et de froncer les sourcils en apercevant tout un tas de griffures et de marques sur les bras de la brunette alors qu’il la contournait, si bien que ne semblant même plus prêter attention au fait qu’elle n’était que très peu vêtue, il s’approcha donc de cette dernière pour poser sa main sur l’une de ses épaules, un air soucieux transparaissant à travers son regard sans pour autant qu'il ne retrouve la parole. Shakespeare ou sa tendance à se faire des films et s’inquiéter démesurément pour ses proches... imaginant déjà tout un tas d’histoires à propos des causes qui avaient pu provoquer de telles traces sur le corps de la latino et comprenant alors pourquoi elle avait passé autant de temps enfermée ici. Plutôt pas gêné le garçon, mais malgré les apparences et le fait qu’il aurait pu aisément profiter de la situation pour se rincer l’œil et avoir les mains bien plus baladeuses que ça, il était à des années lumière de cette optique et bien plus préoccupé par le fait qu’il avait pu arriver des ennuis à la jeune Barney plutôt que par son accoutrement – au final pas plus extravagant qu’un banal maillot de bain ; l’attention qu’il avait l’habitude de porter aux personnes comptant un minimum à ses yeux ayant visiblement pris le dessus sur le côté embarrassant de la chose. Et risquant alors de se prendre une belle gifle en pleine figure à tous moment, même si on entendait dire qu'il était toujours possible de faire pire, plus rien n'était désormais si sur lorsque l'on additionnait les éléments et que l'on regardait alors où les deux jeunes gens en étaient arrivés, bien malgré eux et par le pur fruit du hasard qui ne semblait pas prêt à leur épargner quoi que ce soit...
Sujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody Mer 27 Jan - 17:45
Laisser deux dangers ambulants comme eux dans un même espace restreint, c’était risqué. Très risqué même au point que les voisins du jeun homme - à l’image de cette vieille femme qui avait presque sauvagement attaquée cette pauvre Pacific - auraient de très bonnes raisons de s’inquiéter pour leur survie. Mais pour l’heure il faut croire que les deux jeunes gens se tiraient seulement dans les pattes l’un de l’autre et pour une fois, sans le vouloir réellement ! En effet, bien qu’ils adoraient en temps normal se taquiner comme deux gamins, pour une fois rien n’était prémédité et le coté maladroit conjugué à celui imprévisible de la petite africaine pouvaient amener quand ils en venaient à se rencontrer, des situations bien cocasses. Tout d’abord dans le salon, où elle dormait jadis, perdue dans ses songes sans avoir la moindre conscience d’une autre présence dans la pièce que la sienne. En temps normal, elle ne dormait pas aussi sereinement et la moindre porte qui grince, le plus petit des bruits suffisait à la réveiller mais il faut croire que ce n’était pas le cas chez le jeune homme. Peut-être était une question de ressenti ? Peut-être qu’ici elle se sentait en sécurité, hors de portée d’une quelconque personne qui pourrait chercher à lui faire du mal comme de par le passé ? Allez savoir. De toutes les manières, cela ne dura pas bien longtemps et alors qu’elle était bien blottie dans les bras de ce cher Morphée, elle fut pour le moins réveillée efficacement par la projection sur son visage d’une boisson qu’elle appréciait énormément en temps normal. Elle réviserait peut-être son jugement maintenant qu’elle risquait surement d’être brulée à vie par cette dernière. Ou pas. Et puis, de son coté, son « agresseur » avait lui aussi été plus que malmené, frappé en ses deux points les plus sensibles puis écrasé par son humble personne, puisqu’il lui avait servi d’airbag dans sa chute. BAh quoi, elle n’allait quand même pas se laisser tomber sur le sol et risquer de se faire mal, non ? Qu’importe, de toutes les manières, elle avait fini par se retrancher dans la salle de bain pour tenter de minimiser les dégâts et de se débarbouiller un peu alors qu’elle avait fini par retirer sa robe pour pouvoir la laver. Seulement, alors qu’elle s’évertuait à sa tâche, un événement auquel elle ne s’attendait pas se manifesta et on ne pouvait pas dire que cela allait l’enchanter plus que cela, loin de là. En effet, si Pacific était probablement l’une des personnes qui était parmi les plus courageuses du monde, il y avait bien une chose qui l’effrayait plus que tout au monde. Et c’était le noir complet. Elle ne supportait pas de se retrouver dans ce dernier, surtout seule. Cela ne faisait que faire remonter de très mauvais souvenirs en mémoires, des bribes du passé qu’elle avait enfermé à double tour tout au fond de son cœur. Peu de personnes connaissaient ce pan de sa vie et Shakespeare n’en faisait pas partie et pour cause premièrement, la lycéenne n’était pas du genre à parler d’elle-même et de ce qui pouvait la toucher. Elle détestait se plaindre, elle ne s’en trouvait pas le droit. Mais en plus de cela, du fait de la singularité du jeune homme, elle ne se voyait pas le déranger pas avec ses soucis qui lui apparaissaient alors comme dérisoires. Typique de cette chère Pacific qui était comme une éponge qui absorbait tout ce qui l’entourait sans jamais laisser paraitre ce qui pouvait bien lui faire du mal. Toujours un sourire de façade pour rassurer le beau monde et montrer que oui, tout allait bien. Mais non, tout allait mal dans le noir. Les peurs d’un passé qu’elle voulait résolu mais qui avait laissé des marques ancrées dans sa chair, dans son cœur finissait par se réveiller et elle revivait ce moment de sa jeunesse qu’elle aurait préféré oublier. Elle entendait presque les rires gras de ces individus alors qu’elle se savait pourtant pertinemment seule dans cette pièce. Seule et presque dénudée. Un frisson la parcourut alors qu’elle tremblait de la tête aux pieds, comme une feuille prise dans une tempête et ce fut dans cet état qu’elle apparût à Shakespeare quand il ralluma la lumière. Contrairement à lui, il ne lui fallut pas un temps pour percuter qu’elle se trouvait devant lui quasiment dénudée. Elle ne le fit jamais. Elle était toujours plongée dans son petit monde, complètement déconnectée de la réalité et de ce qui l’entourait. C’était l’un des traumatismes les plus sévères qui la touchaient depuis des années et dont elle n’avait pourtant pas parlé à beaucoup de monde, et surtout pas sa famille. Elle avait sa propre chambre dans leur grand appartement dans laquelle elle ne fermait jamais son grand balcon si bien que les lumières de New York venaient toujours éclairer cette dernière, même la nuit. Mais là, dans cette petite salle de bain, elle s’était retrouvée seule comme la première fois et elle avait paniqué. C’était trop soudain, trop brusque pour elle. Elle avait besoin d’un temps d ‘adaptation pour revenir à elle-même maintenant si bien que lorsque Shakespeare vint déposer une main sur son épaule, elle se recula prestement en le chassant pour reculer vers le fond de la pièce, dans un coin de cette dernière. Et elle lui jetait un regard qu’elle n’avait jamais eu envers lui, envers personne depuis cette nuit là. Elle le regardait comme un monstre. Oui, comme s’il était un véritable monstre qui allait lui faire du mal. Un regard empreint à la fois de peur et de désespoir mais aussi de haine et d’un dégoût des plus évidents. Ce n’était plus son ami-amour qu’elle voyait de là où elle était. C’était un agresseur potentiel. Elle était prise dans son délire, si bien qu’elle ne faisait plus la différence entre celui qui lui voulait du mal et au contraire, celui qui ne lui cherchait que du bien. Et petit à petit, alors qu’elle restait recroquevillée dans son coin et qu‘elle ne le quittait pas du regard, les pièces du puzzle recommençait à s’empiler dans son cerveau si bien qu’elle revit Shakespeare en lui et non plus la personne qui l’avait tant blessée. Alors petit à petit, elle s’approcha tremblante et hésitante de lui, reculant parfois avant de retrouver son courage et de faire un nouveau bout de chemins dans sa direction. Il n’y avait que quelques mètres entre eux et pourtant, cela lui parût une éternité avant qu’elle n’arrive juste devant lui. Là elle, elle leva lentement - mais surement - une main en direction de son visage et elle recommença à en redessiner les traits en partant des tempes pour l’arrondi des yeux, la perfection de son nez, la rondeur de ses joues pour finir sur la courbe douce et agréable de ses lèvres. C’était comme si elle réapprenait à le connaitre mais d’une toute nouvelle manière qui devait laisser le jeune homme bien perplexe. Après tout, Pacific n’avait jamais agi de la sorte avec lui, ni avec aucune autre personne d’ailleurs. Ou plutôt si, juste une mais elle était alors qu’une enfant et celle-ci garderait toujours le sombre secret de sa chère amie pour lui, telle était leur promesse. Huit longues années avaient passé depuis et il ne l’avait jamais trahi. Jamais. Elle pencha légèrement la tête sur le coté alors qu’hésitante, un faible murmure traversait la barrière de ses lèvres à peine entrouvertes, comme si elle craignait que plus de son ne signe le glas de cette rencontre.
PACIFIC - « Shake…speare ? »
Oui, c’était bien lui, le bleu de ces yeux dans lequel elle venait de se plonger ne pouvait définitivement appartenir qu’à une seule personne. Pourtant, elle en connaissait des yeux bleus, à commencer par ceux de Marlon, son petit ami à qui elle disait toujours qu’ils étaient magnifiques - et c’était le cas. Mais ceux de Shakespeare étaient plus que cela : ils étaient uniques. Et ce fut comme un électrochoc pour elle qui en quelques secondes seulement avait passé ses bras autour du buste de ce dernier pour se blottir contre lui, se collant au maximum contre son corps, comme elle se serait rattachée à une bouée de sauvetage. Vue de l’extérieur, cette scène pouvait bien porter à confusion : une jolie jeune fille, une adolescente pure comme l’eau de source, et innocente comme l’agneau qui vient de naitre, ainsi enlacée à un jeune homme. Quelques uns y verraient surement la promesse de quelques galipettes dans la chambre à coucher, fortement agréables certes, à venir mais ce n’était absolument pas dans l’esprit des jeunes gens du moment, ou tout du moins pas dans celui de la petite Africaine qui cherchait visiblement un certain réconfort auprès de son « ami ».
D’ailleurs, quel était le meilleur terme pour qualifier Shakespeare ? Elle ne saurait le dire. Elle ne l’avait jamais su. Ils semblaient amis sans l’être vraiment et pourtant, ils avaient ce lien particulier entre eux qui avaient été mis en lumière et en évidence quand, après le drame qui l’avait frappé, il s’était souvenu d’elle plutôt qu’une autre, comme sa mère ou sa petite amie. Juste elle, cette petite brunette qu’il n’avait rencontré que deux fois, la troisième étant à cet hôpital où il s’était réveillé. Shakespeare l’ignorait surement toujours - ou alors il avait fini par faire le rapprochement - mais il s’avérait qu’il avait été un des patients de son propre père à elle et qu’écoutant furtivement la conversation que ce dernier avait eu avec un de ces collègues, elle avait été touché par l’histoire de ce jeune adolescent à peine plus âgé qu’elle qui avait non seulement perdu toute sa famille dans un accident de voiture mais en plus de cela, tout souvenir qui aurait pu être un réconfort pour lui. Et quelle surprise cela avait été pour elle en le voyant couché dans ce lit. Elle avait toujours eu une excellente mémoire et elle aurait donné sa main à parier qu’elle le connaissait. Et en y réfléchissant bien, c’était effectivement le cas. Et tous les jours, ou plutôt toutes les nuits, elle était venue en douce à son chevet avant de partir aux premières lueurs de l’aube pour ne pas qu’il sache qu’elle était là. Elle ne pouvait pas s’en empêcher : elle se disait que même s’il ne savait pas qu’elle était là, il pouvait ressentir sa présence dans son sommeil et cela pourrait peut-être l’apaiser. Et quatre ans plus tard, il n’en sait toujours rien. Elle ne le lui a pas dit. Ce n’est pas dans ce contexte qu’ils se sont revus, c’est juste au cours d’une visite de ce dernier à l’hôpital, pour un check-up quelques temps après. Drôle d’histoire. Elle n’en avait même pas parlé à Sven et elle savait particulièrement ce qui se passerait si jamais elle abordait le sujet avec Aurlanne. Cette dernière y verrait la preuve de sentiments pour lui bien plus forts que ce qu’elle sous-entendait. Mais elle ne pouvait pas. Elle n’avait pas le droit. Elle avait Marlon. D’ailleurs, ce dernier qui semblait plus que réticent à son amitié avec le publicitaire - allez savoir pourquoi, il n’était pas le seul garçon qu’elle fréquentait - n’aurait surement pas apprécié de savoir qu’elle passait la nuit chez ce dernier. Je vous vois venir : elle ne lui a pas menti à ce sujet. Ils ne l’ont juste pas abordé et s’il le lui demande, elle lui dira la vérité. Elle ne fait pas partie de ces jeunes femmes qui vont des cachoteries aux personnes qu’elles aiment même si elle conservait son jardin secret.
Mais pour l’heure, blottie contre l’américain, elle tentait vainement de s’apaiser, de retrouver un semblant de sérénité, de chasser ces fantômes du passé qui revenaient la hanté près de neuf ans plus tard. C’était horriblement effrayant pour elle qui en plus de ne pas vouloir les affronter, n’était pas habituée à ne plus contrôler son petit monde. Elle perdait le contrôle et cela était tout aussi apeurant que le reste. Nichant sa tête dans le cou du jeune homme qu’elle tenait toujours contre elle, elle se mit tout doucement à respirer l’odeur de ce dernier. En effet, la jeune fille avait toujours été plus que sensible aux fragrances des gens et celle de Shakespeare avait le don de l’apaiser, de la faire ce sentir bien, en paix. En sécurité. Alors elle la laissait l’envahir petit à petit, comme une douce drogue qui commencerait à faire son effet après son injection dans ses veines, laissant son effet pour le moins stupéfiant se propager sans tout son corps…
Sujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody Dim 31 Jan - 20:52
Impulsif, on pouvait dire que Shakespeare l’était tout autant que maladroit, d’où les moments particulièrement mémorables qu’il lui arrivait bien souvent de vivre. Il agissait dans le feu de l’action sans vraiment penser à ce que tout cela pouvait entraîner et c’est alors qu’il avait eu ce geste envers la brunette – anodin à ses yeux - et dont il n’aurait su imaginer les répercussions des plus frappantes sur le petit univers déjà pour le moins chamboulé de cette dernière. En effet, il lui était pour ainsi dire impossible de soupçonner ce qui pouvait bien se passer à cet instant même dans l’esprit de la jeune fille puisque des souvenirs dérangeants ou même traumatisants, il ne savait tout bonnement pas ce que c’était. D’ailleurs, s’il faisait pourtant tout son possible pour récupérer cette partie de sa vie qui s’était évaporée dans la nature suite à l’impact qu’il avait reçu à la tête des années plus tôt et qui lui avait d’ailleurs laissé une petite cicatrice en haut du front mais parfaitement camouflée par ses cheveux, parfois il se demandait tout de même si – dans le fond – ce n’était peut être pas mieux comme ça. Après tout, peut être bien qu’en recouvrant la mémoire, il pourrait alors découvrir des choses qui ne lui plairaient pas ; que la vision qu’il se faisait de lui-même serait donc à nouveau ébranlée et que tout ce qu’il pensait savoir jusqu’alors serait de ce fait totalement remis en cause… D’où cette sensation qu’il avait alors parfois d’être un véritable château de cartes dont les fondations pas forcément solides, empilées de façon anarchique et qui pouvaient plier au moindre coup de vent, ne tiendraient peut être pas éternellement. C’était comme avoir construit un immeuble, à base de cloisons de remplacement, sur un terrain à risques et qui menaçait donc de s’écrouler à tout moment ; mais il avait appris à vivre avec. Il avait fait un choix. Celui de retrouver les pièces manquantes du puzzle peu importe ce qu’il serait amené à découvrir, en passant d’ailleurs par les souvenirs de ce fameux accident qui avait changé sa vie de façon irrémédiable et qui devaient bien être enfouis quelque part puisque contrairement à ses parents, Shakespeare n’avait pas immédiatement perdu connaissance, ce qui lui avait alors permis de quitter le véhicule et donc, de sauver sa peau. Et nul doute qu’avoir oublié cet épisode pour le moins traumatisant lui facilitait certainement la vie mais le fait est que ne pas savoir qui il était réellement et vivre ainsi au milieu du brouillard restait tout de même un sentiment des plus dérangeants et handicapants. Ainsi, contrairement à la majorité, l’expérience qu’il s’était forgé au cours de ces dernières années ne possédait donc qu’un pauvre et maigre recul de quatre ans, ce qui l’avait alors poussé à devoir se montrer un minimum prudent dans la vie de tous les jours afin de ne pas risquer de se faire avoir par un quelconque usurpateur sans scrupule qui aurait pu profiter d’une éventuelle faiblesse ou crédulité chez lui. Mais heureusement, il avait su s’entourer de personnes de confiance et il considérait d’ailleurs Pacific comme en faisant partie, raison pour laquelle son regard trahissait de façon plus qu’évidente toute cette interrogation qui s’était emparée de lui en s’apercevant que cela n’était visiblement pas réciproque du côté de la petite africaine, retranchée dans un coin de la salle de bain comme si elle cherchait ici à se protéger de lui, ni plus ni moins. Alors qu’est-ce qu’il pouvait bien il y avoir de pire : recevoir une bonne vieille claque qui aurait laissé sa trace durant plusieurs heures ou bien être dévisagé à la manière dont on regardait les criminels, avec crainte et mépris ? Nul doute que pour Shakespeare, la deuxième option remportait la plus grosse marche du podium sans demander trop de réflexion et s’il ignorait encore tout du passé de la latino et notamment de ce sombre épisode qui avait marqué sa vie non sans laisser quelques séquelles, il n’en fut que plus surpris lorsque – quelques secondes plus tôt – elle avait repoussé brusquement sa main avec une froideur dans le regard à vous en glacer les veines. Fusillé, c’était d’ailleurs le mot qui collait le mieux à la situation tandis que lui la regardait de son côté avec toute l’incompréhension qu’il ressentait en la voyant le fuir ainsi, comme si elle craignait qu’il puisse avoir dans l’idée de lui faire du mal quand le geste qu’il avait eu envers elle exprimait pourtant le parfait contraire. Alors est-ce que son attitude avait été si déplacée que cela, au point qu’elle en vienne à se méfier de lui de la sorte et le fixer comme s’il avait commis là un acte abominable, digne de la chaise électrique ? Il n’avait pas besoin qu’elle prenne la parole pour se rendre compte que plus que de la colère que l’avoir touché aurait pu engendrer chez elle, c’était de la peur et du dégoût qu’elle ressentait à cet instant même à son égard. Et elle lui adressait un regard que jamais personne n’avait encore posé sur lui et pour cause, s’il avait beau prendre un certain plaisir à taquiner son entourage et même le provoquer gentiment – toujours dans un esprit de jeu – il n’était certainement pas quelqu’un de violent ou aux idées mal placées, pouvant chercher à nuire volontairement aux autres de quelque manière que ce soit. Et s’il était certes capable de sortir de ses gonds quand on s’en prenait à l’un de ses proches et tout à fait en mesure de se servir de ses poings lorsque cela lui semblait nécessaire et inévitable dans certaines occasions, en revanche il restait le premier à prôner la paix et le dialogue, évitant les problèmes et tentant toujours de trouver une solution à l’amiable lors d’éventuels conflits plutôt que de sortir directement le bâton. Un vrai Gandhi aux pensées les plus pures et qu’on ne pouvait donc définitivement pas assimiler à un individu mal intentionné, ce pourquoi il semblait donc aberrant que la jeune femme puisse voir en lui une menace potentielle. Et dans le fond, c’était donc assez ironique de voir que ce qui était censé matérialiser l’inquiétude de l’américain au sujet de son invitée s’était alors retournée contre lui et avait été interprété par cette dernière comme un geste à l’opposé même de ses réelles intentions, ce qui le laissait d’ailleurs sans voix et le perturbait sans doute plus qu’il ne l’aurait admis. Pourtant, alors qu’ils se tenaient l’un en face de l’autre, à se dévisager comme s’ils ne se reconnaissaient plus, qu’ils découvraient chacun de leur côté une nouvelle facette de leur vis-à-vis – il crut percevoir un changement soudain dans les deux prunelles sombres de la brunette qui lui fit alors froncer très légèrement les sourcils. Et il ne la quittait pas des yeux, immobile, comme si ses pieds étaient littéralement ancrés dans le sol tandis qu’elle se rapprochait de lui de façon quelque peu hésitante.
Imprévisible, Pacific l’était sans doute plus que nul autre et il en était parfaitement conscient seulement la scène qui venait de se dérouler dans la petite pièce semblait avoir pour le moins perturbé le jeune Williams qui ne savait vraiment pas quoi penser de tout ça, si bien qu’il ne trouva rien à répondre lorsqu’elle prononça son prénom. Elle lui apparaissait alors comme ces personnes qui se réveillent suite à un mauvais rêve et à qui il faut un certain temps pour émerger, si bien qu’il ne chercha donc pas à repousser sa main lorsqu’elle la posa sur son visage, de toute façon encore bien trop abasourdi par les récents évènements plutôt contradictoires qui l’avaient plongé à son tour dans une sorte d’état catatonique – comme déconnecté de la réalité alors que son esprit tentait tant bien que mal de faire le tri pour y voir plus clair – jusqu’à ce que l’étreinte de la jeune fille ne le fasse redescendre sur terre. Et hésitant dans un premier temps à la toucher de nouveau, il passa tout de même ses bras autour de sa taille, comprenant qu’elle avait visiblement besoin d’être rassurée pour une obscure raison et prenant alors un ton qui se voulait calme et apaisant tandis qu’il penchait la tête vers elle.
-« Tout va bien… »
En tous cas, c’est ce dont il voulait l’en persuader et déposant un baiser sur son front en guise de geste réconfortant, il attrapa par la suite une grande serviette blanche dans l’un des placards qui se trouvait derrière lui pour la passer autour de l’africaine tout en lui faisant signe de s’asseoir sur le rebord de la baignoire, l’un de ses bras toujours autour d’elle tandis que l’autre avait pris sa main, se sentant comme dans le devoir d’être là pour elle tout comme elle l’avait été pour lui et de lui faire comprendre qu’elle ne risquait rien. Plutôt dur à croire alors, mais le volcan que la jeune latino pouvait représenter à elle toute seule la majeure partie du temps semblait donc dévoiler ce soir là l’une de ses failles les plus importante et toujours préoccupé par les marques qu’il avait aperçu sur quelques parties de son corps, Shakespeare espérait qu’elle se sentirait suffisamment à l’aise pour lui confier les raisons de son étrange comportement et le fin mot de cette histoire car même s’il ne savait se l’expliquer à lui-même, le fait est qu’il se sentait tout de même proche de Pacific – d’une manière différente qu’il pouvait par exemple l’être de Caprice – et que les soucis qu’elle pouvait rencontrer le touchaient donc un minimum. D'ailleurs, en parlant de la meilleure amie du jeune homme, dieu sait qu’elle occupait certainement la place la plus importante de sa vie et qu’il avait même pour habitude de dire d’elle qu’elle était une femme exceptionnelle que personne ne pouvait égaler, au point qu’il en arrivait presque à se questionner sur la vraie nature des sentiments qu’il lui portait ; Mais si les choses étaient à peu près claires concernant miss Washington, en revanche il avait bien du mal à définir ce que l’africaine pouvait représenter à ses yeux. Est-ce qu’elle n’était qu’une simple connaissance avec qui il s’entendait plutôt bien, une jeune fille qu’il aimait taquiner de temps à autre ou alors une personne peut être plus importante qu’il ne voulait l’admettre ? Cela restait l’un des grands mystères de sa vie dont il n’avait d’ailleurs parlé qu’à une seule personne. Mais pour l’instant, là n’était pas le sujet et tout ce qui comptait alors était d’aider son amie – comme il l’appelait – à chasser ses idées noires et ses vieux démons tout en espérant que la soirée se terminerait de façon un peu plus positive qu’elle n’avait commencé, sans quoi il y réfléchirait peut être à deux fois dans le futur, avant de l’inviter à nouveau… Et n’aimant pas se la jouer curieux et fouineur, il ne se voyait donc pas vraiment lui demander de but en blanc pourquoi elle agissait si bizarrement et comment elle s’était fait toutes ses éraflures sur la peau ce pourquoi il contourna donc habilement la chose en lui offrant son aide et son attention, préférant laisser le reste pour plus tard.
-« Tu as besoin de quelque chose ou tu préfères peut être que je te laisse? »
Sujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody Dim 31 Jan - 23:32
Ce n’était pas Shakespeare le problème dans tout cela mais bien cette pauvre Pacific qui intériorisait tant ce qu’elle pouvait bien ressentir que lorsqu’elle laissait ses émotions ressortir, cela se faisait toujours avec une violence pour le moins rare et inattendue de la part d’un si petit et d’apparence si fragile bout de femme. C’était comme si, dans ces moments là, une autre prenait possession de son corps et agissait à sa place, comme si elle mourrait quelques instants et que son corps devenait la propriété, l’outil d’une quelconque autre entité, divine ou satanique selon votre choix. Et c’était ce qui était arrivé ce soir alors que la lumière avait tout bonnement disparu. En temps normal, un tel accident n’arrivait jamais et chez Aurlanne ou Nick, il y avait toujours une lampe de poche à portée de main pour le cas où mais Shakespeare ignorait cette règle basique en ce qui la concernait et tout son matériel se trouvait - quant à elle - dans le salon dans le sac qu’elle avait amené. Elle avait donc été livrée à elle-même et elle avait paniquée. Après tout, même si certaines personnes avaient encore tendance à l’oublier, Pacific était un être humain comme les autres et il lui arrivait elle aussi d’être confrontée à la peur. Si elle était probablement une personne des plus téméraires, elle n’en était pas pour autant une super héroïne de comics que rien ne pouvait atteindre. Et puis, même ces surhommes avaient leur faiblesse, il suffisait de regarder Superman et la kryptonite. Et bien pour la petite africaine, il s’agissait du noir, ni plus ni moins. Et elle était plus que contente de ne pas partager sa chambre avec sa sœur pour ne pas avoir à lui expliquer les raisons d’une telle phobie. C’était quelque chose de très privé, de très douloureux qu’elle ne partageait qu’avec de très rares personnes. Après tout, on avait tous nos petits secrets et elle ne faisait pas exception sur ce point là. Et quand tout allait trop mal, elle préférait le garder pour elle-même qu’embêter les gens avec cela, ce qui était paradoxal avec le fait qu’elle était toujours la première à montrer une oreille attentive à ceux qui en avaient besoin, comme cela avait bien pu être le cas avec ce cher Shakespeare à qui elle avait tendu la main à l’hôpital, sans aucune raison apparente. Mais fallait-il vraiment une raison pour aider quelqu’un ? Cela ne pouvait-il pas tout simplement être un geste désintéressé que l’on faisait quand on sentait qu’une personne en ressentait le besoin ? En tout cas, c’était ce qu’elle avait ressenti ce jour là avec lui et elle avait donc décidé d’arrêter son petit bout de chemin pour glisser sa main dans la sienne et l’emmener à ses cotés dans ce voyage pour le moins difficile dans cette reconstruction de lui-même et ce, peu importe ce que cela pouvait bien lui compter. Du temps, de l’énergie, de la volonté. Des sentiments aussi. Et pas mal de problèmes ou du moins, de trouble du coté de ce bon vieux cœur qui ne savait plus trop où il en était. Tout était parfois si compliqué qu’elle se demandait si elle ne ferait pas pour le mieux de s’éloigner de lui - mais aussi de Marlon - pour un temps, histoire de voir où elle en était avec ses sentiments mais elle n’y arrivait pas. Aussi bien pour l’un que pour l’autre et c’était quelque part, terriblement frustrant. Cependant, bien qu’elle faisait mine de ne pas voir ce qui se trouvait sous son nez, nul doute qu’un jour, elle serait amenée à faire un choix entre les deux hommes. Elle n’avait pas de liaison avec Shakespeare, mais dans un sens… qu’est-ce qui était le pire ? Tromper sur un plan purement physique et simplement sexuel son petit ami ou au contraire, ne rien faire mais s’enfoncer dans une forme d’amour platonique ? C’était une question qui méritait débat. Elle aimait Marlon, elle en était persuadée même si depuis quelques temps - et surtout depuis qu’Aurlanne ne cessait de la martyriser à ce sujet - elle commençait à se demander s’il s’agissait réellement d’amour ou pas plutôt d’une forme d’attachement, de tendresse qu’elle aurait pour lui. Mais quand on a seulement dix-sept ans, on n’a pas assez d’expérience ou de maturité pour comprendre cette situation et pouvoir l’analyser. Elle ne pouvait que se fier à ce que son cœur lui disait mais quand ce dernier ne savait même pas lui-même où il en était et ce qu’il désirait, que pouvait-elle bien faire à part rester dans cette situation bancale, dans un équilibre plus que fragile ? Et un jour, tout volerait en éclats et elle tomberait de haut, comme à cet instant précis. Mais pour le moment, elle préférait continuer à s’obstiner dans cette voie sans prendre la peine de trop regarder autour pour ne pas risquer d’hésiter et de prendre des détours qui envenimeraient encore plus la situation.
Elle s’était blottie contre lui, comme si par ce simple contact elle essayait de chasser toute cette peur qui s’était inscrite en elle. Oh oui, elle avait peur mais pas du jeune homme. De son passé. Qu’il puisse recommencer un jour car après tout, si on n’avait trouvé la cruauté de s’en prendre à une simple enfant au sourire angélique, pourquoi se priverait-on de faire subir le même sort - voire pire - à une adolescente ? Elle s’était endurcie, elle était devenue bien plus dure malgré sa douceur mais que se passerait-il si jamais le cauchemar se reproduisait ? Aurait-elle de nouveau la force de pouvoir passer outre pour se défendre ou la jeune fille en serait-elle si paralysée qu’elle se laisserait faire sans même que l’idée de se défendre ne lui traverse l’esprit ? Sven ne serait probablement pas là pour la sauver cette fois là et les conséquences en seraient surement plus dramatiques et funestes s’ils avaient le temps de finir leur « boulot ». De toutes les manières, pour le moment, le véritable danger qui planait sur sa tête était ce type pour le moins fou furieux qui les poursuivait toutes les deux depuis quelques temps, et qui visiblement avait un peu trop regardé les films d’horreur comme ces bons vieux Scream ou Urban Legend et qui souhaitait tout bonnement les découper en petites rondelles. Charmant de savoir qu’un psychopathe vous poursuit sans relâche, ça vous aide à aller mieux et à vous sentir en sécurité. Et pourtant, ce n’était pas ce qui inquiétait étrangement le plus cette chère Pacific même si c’était pour le moins inquiétant pour elle de savoir qu’elle ne pouvait pas marcher toute seule dans la nuit sans qu’il n’y ait un risque qu’elle se fasse littéralement tuer parce qu’elle était elle et pas par hasard. Parce qu’elle était le gibier traqué. Et ce n’était vraiment pas une sensation agréable, contrairement à l’étreindre pour le moins hésitante de ce cher Shakespeare. Exit ce sentiment de gêne que sa tenue aurait pu lui apporter, elle se sentait mieux ainsi et elle se réveillait petit à petit de ce mauvais rêve qu’elle venait de faire de faire. C’était comme si elle revenait petit à petit à la vie et qu’elle reprenait conscience de tout ce qui pouvait bien l’entourer dans cette pièce et de ce qu’elle était venue faire ici. Quand elle perçut le léger murmure de Shakespeare, elle se contenta de hocher légèrement la tête pour prouver qu’elle l’avait bien entendu malgré tout et c’était en soit un grand miracle car cela prouvait qu’elle était enfin redevenue elle-même malgré ce petit dédoublement de personnalité. Il prit alors soin d’elle et elle se laissa faire plus que docilement comme une petite fille qui obéissait sans broncher à tout ce qu’il aurait pu lui faire. Mais il n’y avait rien de bien exceptionnel à cela, après tout, même si elle n’arrivait pas clairement à définir leur relation, Shakespeare avait une importance toute particulière à ses yeux au point qu’elle pouvait mettre jusqu’à sa relation avec Marlon en péril pour être avec lui. Elle lui était plus que reconnaissante de se montrer si attentionné envers elle, de faire preuve de gentillesse à son égard bien que rien ne le forçait à montrer tant d’égard pour elle. Elle n’était après tout qu’une jeune fille qui tentait de l’aider et se plus, elle n’arrivait même pas à un résultat. Et elle s’en voulait pour cela, elle se sentait pour le moins inutile et bien qu’elle lui avait promis de tout faire pour lui, elle n’y parvenait pas et elle s’en voulait de tout cela, si bien qu’elle s’était déjà demandée pourquoi il continuait à accepter de la voir puisqu’ils ne parvenaient à rien. Mais la prochaine fois, elle avait décidé de passer à la vitesse supérieure en faisant directement intervenir une personne du passé du jeune homme. Sven. Elle savait de la bouche de ce dernier qu’ils étaient des amis de longue date, bien que Mister Williams ne s’en souvienne pas le moins du monde. Et si Mr Ackerman ne le lui avait pas avoué, c’était parce qu’il avait peur des répercussions que cela pourrait avoir sur lui et que cela soit un traumatisme si grand sur lui que ça ne ferait qu’empirer son état. Alors, elle comptait implanter petit à petit dans l’esprit de l’américain le souvenir du suédois, voir si évoquer des souvenirs qu’ils avaient en commun pourrait lui donner ders bases nécessaires pour essayer de reconstruire son passé. Mais pour l’heure, c’était de celui de la jeune femme dont il était question et elle n’était pas prête à en livrer tous les moindres détails à Shakespeare même si elle sentait bien qu’elle lui devait tout de même quelques explications. Après tout, il faisait acte de présence, elle pouvait donc faire un effort pour prendre sur elle. Son regard s’était posée sur leurs mais entrelacées alors que malgré elle, comme pour se calmer, elle caressait du bout du pouce le dos de celle du jeune homme, en silence, un sourire pour le moins doux sur les lèvres alors qu’elle l’écoutait parler. Il était toujours comme cela : prévenant et plein de tact. Il aurait pu se jeter sur elle pour lui poser tout un tas de questions. Mais il ne l’avait pas fait. Voilà pourquoi elle prit la peine non pas de répondre aux questions qu’il lui posait mais à celles qu’il aurait aimé formuler. Pacific - « J’ai une peur phobique du noir depuis près de huit ans. Je n’arrive pas à le supporter, à rester dans ce dernier, j’ai besoin d’un minimum de lumière sinon j’ai l’impression de suffoquer et ça me fait si peur que ça me fait perdre tous mes moyens... Habituellement, quand je suis chez quelqu’un, j’ai toujours de quoi prévenir ce genre d’accidents mais j’ai tout laissé dans mon sac alors je me suis retrouvée prise au dépourvu et quand tu es arrivé… Je ne m’en étais toujours pas remise, je crois… » Elle se tut un instant alors qu’elle regardait toujours leurs mains alors que finalement, elle remontait son visage vers le sien avec un sourire timide au coin des lèvres, visiblement embarrassée par la scène qui venait de se passer. Et oui, elle s’en voulait pour son comportement qui avait peut-être blessé ce pauvre Shakespeare qui n’avait rien demandé à personne et qui pourtant, avait du subir son regard pour le moins rempli de haine et de dégout alors que c’était à l’opposé de ce qu’elle ressentait réellement pour lui. S’éclaircissant la gorge, ses yeux toujours plongés dans ceux de l’amnésique, elle reprit un ton plus bas « Je suis désolée pour tout ça Shakespeare, tu as du te méprendre sur mon intention… Je… Je ne voulais pas réagir comme cela et j’espère que tu me pardonneras de t’avoir rejeté comme je l’ai fais… Ce n‘était pas mon intention, je te l‘assure, loin de là…»
Elle préférait que les choses soient claires, histoire qu’il n’aille pas s’imaginer qu’elle nourrissait une quelconque rancune pour le moins obscure à son sujet. Après tous, les femmes et autres jeunes filles aux idées pour le moins tordues, prêtes à tout pour créer quelques psychodrames à la Dawson ( ), ça courrait les rues et ce, aussi étrange que cela puisse paraitre, elle n’en faisait absolument pas partie. Elle n’avait jamais trouver le moindre intérêt à ce genre de choses et elle ne comprenait pas pourquoi certaines personnes faisaient tout un plat de choses qui finalement n’étaient pas si graves que cela quand on prenait la peine de les regarder avec un œil purement objectif. Après, on pouvait dire que c’était elle qui était tout particulièrement permissive mais si par exemple, Marlon voudrait garder comme amie proche une de ses anciennes petites amies avec laquelle il était resté proche, elle n’allait pas lui faire tout un drame. Au contraire, elle essaierait même d’apprendre à connaître la jeune fille et voir si elles pouvaient ou non tisser un quelconque lien d’amitié, ce qui pouvait paraitre pour le moins aberrant aux yeux de pas mal de personnes. Mais à quoi bon chercher la petite bête quand il n’y en avait pas ? C’était se créer des ennuis pour rien et à part nourrir cette part de masochisme présente en chacun de nous, elle ne voyait pas trop l’intérêt d’une telle chose dont elle préférait s’abstenir. Peace and Love, telle était sa devise. Et en plus, pas jalouse pour un pou, elle n’était pas de celle qui fusillait du regard toutes les jolies filles qui pouvaient s’approcher de son petit ami. Ou de Shakespeare. On ne pouvait pas dire que le début de cette soirée était pour le moins concluant, loin de là mais maintenant, à coté de lui, elle se sentait mieux que précédemment, si bien que s’il avait enroulé son bras autour d’elle et qu’il tenait toujours sa main dans la sienne, elle laissa sa tête basculer en arrière et venir se reposer sur l’épaule du jeune homme et ce, sans la moindre arrière pensée. Juste parce que c’était agréable. Elle qui en temps normal n’était pas friande des contacts physiques les recherchait chez les individus qui étaient importants pour elle et à ce moment même, elle appréciait grandement cette proximité avec le jeune homme qui avait quelque chose de sécurisant.
Pacific - « Je suis désolée… »
Elle avait réinitialisée ses excuses en les chuchotant à son attention alors que sa tête toujours sur l’épaule du jeune homme, elle relevait légèrement sa tête pour plonger son regard dans celui de son voisin. Peut-être que c’était ses yeux justement qui l’avaient poussée, qui avait su la convaincre de l’aider. Peut-être qu’en les croisant tout simplement, elle avait signé un pacte invisible et silencieux entre eux deux. Impossible de le savoir. Mais une chose était cependant sûre désormais : peut importe ce qu’elle pourrait prétendre, elle qui avait été sincère avec tout le monde à part peut-être elle-même, ce qu’elle ressentait pour lui l’empêchée d’être libre, et à chaque fois qu’elle le regardait dans les yeux, elle s’évadait sans secours, à croire que la personne qu’elle cherchait était juste ici… ( )
Sujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody Lun 8 Fév - 0:15
Le dialogue et le rassemblement, c’était la clef de tout selon Shakespeare. Une force incontestable qui pouvait régler bien des problèmes et qui était parvenue à remettre sur le droit chemin un bon nombre de personnes égarées et que la vie avait malmené à un moment donné. Cela permettait de rassurer dans les instants de doute et de crainte tout comme ils pouvaient être une source pour le moins appréciable de motivation et c’est d’ailleurs ici l’une des facettes que cette chère Pacific représentait aux yeux de l’américain. Elle était cette voix qui l’avait encouragé à entamer ce voyage bien périlleux à travers les zones d’ombre que comportait majoritairement son passé mais aussi cette perche au dessus de sa tête qu’il était toujours en mesure de saisir lorsque le parcours lui semblait difficile à effectuer et cela avait alors quelque chose d’assez sécurisant, quelque chose qui l’encourageait quotidiennement à repousser ses limites et ne pas se laisser abattre parce que les résultats ne suivaient pas ; des faits qu’elle ignorait certainement mais qui étaient pourtant bien réels, ce pourquoi il continuait d’ailleurs de la voir bien qu’aucun progrès n’était encore à noter. Il ne lui avait pas demandé son aide à ce sujet et à vrai dire, il ne lui demandait d’ailleurs jamais quoi que ce soit. Pourtant elle était toujours là, présente pour lui proposer son soutien et nul besoin de préciser qu’il lui en était plus que reconnaissant. Après tout, qu’est ce qui pouvait bien pousser une jeune fille de son âge à se préoccuper du sort d’un amnésique dont au final elle ne savait que très peu de choses, au point pourtant de prendre la peine et le temps de faire quelques exercices pour l’aider dans sa guérison qui semblait bien incertaine ? Une question qu’il lui était arrivé de se poser mais à laquelle il n’avait pas encore vraiment trouvé de réponse. Dans le fond, elle n’avait absolument rien à gagner dans cette histoire et ce n’était pas comme s’ils avaient été les meilleurs amis du monde avant son accident et qu’elle se serait alors sentie investie d’une mission, mais c’était pourtant bien un défi qu’elle s’était lancée et qui expliquait donc en grande partie sa présence dans l'appartement du jeune homme ce soir là. Et il en était alors venu à la simple conclusion que contrairement à la majorité des minettes de dix-sept ans, son existence n’avait pas pour ultime but le shopping et toutes ces petites choses sans grande importance dont les pin up de la nouvelle génération pouvaient raffoler. Elle se souciait un minimum des autres sans que cela puisse pour autant représenter un quelconque intérêt qui lui profiterait et cela la rendait donc définitivement différente et même admirable en quelque sorte – raison pour laquelle si Shakespeare avait à son tour l’occasion de pouvoir se montrer attentif auprès d’elle et lui rendre ainsi la pareille, il n’hésiterait pas une seule seconde ; mais encore fallait-il qu’elle accepte de baisser un tant soit peu ses barrières et lui laisser découvrir davantage de choses sur elle que ce n’était le cas jusqu’à présent. Aussi on pouvait alors se demander ce que ces deux là trouvaient bien à se raconter en temps normal lorsqu’ils se retrouvaient ensemble, entre elle – plutôt discrète en ce qui concernait sa vie et n’aimant pas s’épancher sur ses sentiments – quant à lui, dépossédé de tout souvenir intéressant qui aurait pu occuper une place ne serait-ce que minime au cours d’une conversation. Ou plutôt des souvenirs il en avait quelques uns seulement il n’était pas capable de les décrypter correctement afin de pouvoir les analyser et même s’il avait beau faire mine de ne pas comprendre, on ne se souvenait pas que d’un seul visage par hasard et cela cachait certainement une signification bien particulière même si - dans le fond - peut être que c’était plus simple ainsi. Faire semblant de ne rien voir pour s’éviter d’avoir à affronter la réalité des choses et les quelques soucis qu’elle entraînerait certainement de façon inévitable. Après tout, il suffisait de voir la tête que Sven avait faite lorsqu’il avait évoqué avec lui cette espèce d’ambiguïté liée à Pacific pour se rendre compte que ce n’était pas la plus brillante des idées que de trop réfléchir sur un sujet de toute façon déjà classé par avance. Ainsi, même pas vraiment amis, Shakespeare était pourtant proche de la petite africaine à l’image même de leurs deux mains l’une dans l’autre et de leurs regards qui se quittaient toujours pour mieux se retrouver par la suite. Une proximité toute particulière – ou pas – et qui avait été pour le moins malmené en cette soirée tandis que l’américain découvrait enfin la raison qui lui avait valu d’être repoussé comme le premier des pervers qu’on chercherait à fuir quoi qu’il en coûte. Et acquiesçant alors d’un signe de la tête, de façon assez machinale alors qu’il fixait le mur en face de lui, il haussa légèrement les épaules lorsqu’elle formula des excuses avant de détourner son visage dans sa direction tout en raffermissant sa prise au niveau du bras de la jeune latino.
-« C’est moi ; j’aurais du penser à te prévenir que les coupures de courant ça arrive de temps en temps ici mais tu sais, y a aucun risque dans ce genre d’immeuble. C’est un coin tranquille et dans tous les cas je suis là… »
Se stoppant alors un instant dans sa remarque pour fixer longuement sa voisine, il retrouva soudainement son fameux sourire narquois tandis qu’il lui donnait un léger coup de coude tout en reprenant :
-« Et puis j’aime pas m’en vanter mais je t’ai déjà dit que j’avais réussi à mettre k-o un champion de judo après seulement une seule et unique leçon ? Pourtant c’était un grand gaillard je te raconte pas le genre, peut être environ huit fois ta taille et dix fois ton poids ! C’est qu’il ne m’a pas vu venir le brave, lui qui mettait toujours chaque adversaire au tapis en moins de quelques secondes… Comme quoi rien n’est jamais joué d’avance dans la vie et les exploits ne se réalisent pas toujours là où on les attend hein ? Mais je te jure, fallait voir la tête qu’il a tirée quand je l’ai pris à revers lorsqu’il ne s’y attendait pas pour le mettre à terre et le maîtriser sans plus de difficulté que ça. Donc tu penses bien que si un petit malin tentait de s’introduire ici, je saurai lui faire passer l’envie de jouer les cambrioleurs ! T’as vraiment pas de souci à te faire crois moi. Et si malgré tout ça j’ai pas encore réussi à te convaincre… » Tendant alors le bras vers l’un des tiroirs près de l’évier, il en sortit une petite lampe de poche pour la montrer à la lycéenne avant de la remettre à sa place et de regarder à nouveau sa voisine en pointant la porte du doigt. « … il y en a une autre sur la table de nuit de la chambre.»
Non pas qu’il prenait les craintes de la brunette à la légère et qu’il tentait alors de dédramatiser le tout de façon grossière mais il tenait à lui faire comprendre par sa petite anecdote un tantinet ironique qu’il ne lui tiendrait pas rigueur de cette attitude étrange qu’elle avait eu envers lui et que surtout, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter tant qu’il serait dans les parages, lumière ou non. Après tout, il n’avait aucune raison de son côté de se moquer du fait que sa charmante invitée craignait manifestement le noir qui – lorsqu’on y réfléchissait bien - avait effectivement quelque chose d’assez inquiétant en soi puisque l’on se retrouvait alors confronté à un monde dépourvu de tout repère visuel, sans avoir les moyens d’anticiper sur un éventuel danger qui pourrait se profiler à l’horizon. Mais en ce qui le concernait, ce n’est pas une telle chose qui aurait pu effrayer le jeune homme ou même le mettre mal à l’aise lui qui – d’une certaine façon – avançait déjà à l’aveuglette depuis plus de quatre ans dans un univers qui lui semblait encore étranger si bien qu’il lui arrivait même parfois d’examiner avec une attention qui pouvait paraître exagérée, les endroits où il posait ses pieds, se demandant toujours si ce n’était pas un chemin qu’il aurait déjà pu emprunter par le passé et les visages qu’il croisait, des personnes qu’il aurait pu côtoyer. Et oui, contrairement à Pacific qui avait réellement une menace à ses trousses, le propre démon de Shakespeare, son pire ennemi, n’était autre que lui-même. Celui qui – dans un sens – l’empêchait réellement d’avancer parce qu’il le ramenait toujours à ce passé inexistant, ce trou noir qui lui donnait la sensation d’être une bombe à retardement qui finirait certainement par exploser un beau jour, sans prévenir. Mais il n’en faisait pas tout un plat bien que cela le préoccupait parfois de temps à autres et plutôt concentré sur le présent, vivant au jour le jour sans chercher à contrôler à tous prix son avenir ou tenter d’anticiper sur ce dernier, il évitait de penser à ce genre de chose, en gardant le sourire tous les matins sans jamais laisser ses doutes l’envahir et le submerger. C’était une règle de vie, quelque chose qui lui semblait fondamental pour ne pas tomber dans une sorte d’hygiène malsaine, gouverné par l’incertitude et donc incapable de profiter de chaque moment. Parce qu’il ne voulait pas en rater une miette et qu’il était parfaitement conscient du fait que personne n’était éternel ; que l’on pouvait très bien se coucher un soir pour ne plus jamais se réveiller. Attention, rien de morbide là dedans – bien au contraire - et aux yeux de Shakespeare il ne s’agissait là que de positif. Il savait apprécier le temps qui lui était donné en sachant parfaitement que d’autres n’avait pas eu cette chance et c’est pour cela qu’il ne tenait pas à le gaspiller en se torturant l’esprit de mille et une façon. Il avait appris à prendre la vie comme elle venait, avec son lot de joies et de peines et il tachait au maximum de n’en retirer que les bons côtés parce que c’est ainsi qu’était sa personnalité. Mais même en bon petit samaritain qu’il était et malgré toutes les qualités que l’on pouvait bien lui accorder, il faut bien avouer que le pardon avait - pour sa part - bien du mal à montrer le bout de son nez et on pouvait ainsi dire que dans le genre rancunier, Shakespeare régnait donc sans grand concurrent en face de lui, raison pour laquelle – s’il en venait à l’apprendre – il n’apprécierait certainement pas de découvrir que Pacific et Sven lui cachaient quelques détails qui auraient certainement pu l’aider de façon considérable dans ce travail sur lui-même qu’il entreprenait avec l’espoir de recouvrer la mémoire et auquel il consacrait d’ailleurs toute son énergie, sans succès. Il aurait alors l’impression de s’être décarcassé pour les prunes quand – durant tout ce temps là – ses deux amis détenaient une clef qui aurait sans doute pu jouer un rôle capital dans sa reconstruction. Et bien trop impliqué dans toute cette histoire, il ne serait donc pas en mesure de se montrer objectif et pouvoir ainsi comprendre que garder certains faits secrets était dans l’unique but de le préserver et non de le ralentir. Bref, toute une histoire et tant de paramètres à prendre en compte en une seule et simple personnalité que cela pourrait donc bien donner le vertige à qui tenterait de comprendre la psychologie du jeune Williams. Mais en revanche, s’il était une chose que l’on pouvait très facilement remarquer chez lui, c’était bien sa capacité à rebondir et son optimisme sans bornes qu’il parvenait d’ailleurs bien souvent à transmettre à son entourage par le biais de quelques blagues dont lui seul avait le secret ou même de simples bonnes paroles. Et entremêlant alors ses doigts à ceux de la brunette, il la regarda à son tour lorsqu’elle releva la tête vers lui tout en lui répondant d’un ton des plus calme et persuasif.
-« C’est rien je t’assure. Quoi qu’on en dise on a tous nos petites phobies et ça ne se contrôle pas, je comprends. Mais j’espère juste que tu sais que tu peux avoir confiance … »
Bien entendu, cette histoire de « 8 ans » qu’elle avait évoqué n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd et il pouvait donc en conclure que sa peur n’était pas innée et qu’il y avait bien eu un évènement dans sa jeunesse qui l’avait déclenché... Perspicace, n’est- ce pas ?! Pourtant il ne chercha pas à relancer le sujet directement là dessus pour éviter de plomber davantage l’ambiance ou même de mettre mal à l’aise cette pauvre Pacific, se disant alors qu’elle lui parlerait elle-même de tout ça si elle le souhaitait réellement. Mais juste histoire d’être certain qu’il n’y avait pas un plus gros problème derrière tout ça, il insista tout de même une dernière fois alors que ses yeux venaient se poser sur les mollets de la jeune fille, marqués par quelques écorchures et qu’il désigna alors d’un signe du menton.
Sujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody Lun 8 Fév - 23:03
Pourquoi Pacific était-elle ainsi ? Après tout, elle n’avait pas à être une aussi bonne poire lui faisait-on parfois remarquer . Que ce n’était pas bon pour elle d’agir toujours avec tant d’altruisme et de bonté, mais elle ne pouvait pas s’en empêcher, comme elle ne pouvait pas arrêter de voir Shakespeare malgré ce lien étrange qui s’était tissé entre eux deux et qui se solidifiait de plus en plus à mesure que le temps passait. C’était presque destructeur quelque part pour eux de se voir. Pacific - contrairement aux e samaritaine avec ses semblables et elle pourrait se contenter d’être gentille, le tout sans plus. Mais non, il fallait toujours qu’elle se démène en quatre pour aider les autres, pour leur donner plus qu’elle ne pourrait en attendre de leur part. Plus que ce qu’elle ne le devrait. Qu’elle se plie en quatre, quitte à en payer de sa personne. Et ce, sans jamais se plaindre, sans jamais formuler le moindre signe de faiblesse ou de renoncement. On n’aurait beau chercher dans son passé ou dans son éducation quelque chose qui expliquait une telle personnalité que rien ne pourrait jamais l’expliquer. On pourrait mettre cela sur le dos de l’église et de la charité chrétienne qu’elle lui enseignait mais cela allait bien au-delà de cela. C’était du don de soi, sans la moindre arrière pensée, même pas celle de s’assurer une place au Paradis. Elle agissait ainsi sans même en avoir conscience, comme si cela faisait partie d’elle-même et c’était le cas : faire passer autrui avant soi, c’était un peu sa marque de fabrique et si certains apparences qui laissaient penser qu’elle était une jeune fille un peu trop naïve et candide - n’était pas stupide et elle voyait bien que quelque chose se jouait entre eux, que cela pourrait être nuisible pour son couple, que peut-être, il serait préférable de tout arrêter mais non, elle s’obstinait à vouloir le voir ou plutôt, elle ne pouvait pas s’en empêcher. C’était comme cela, il y avait des choses que l’on ne pouvait pas contrôler. On ne pouvait pas empêcher la pluie de tomber ou le soleil de se lever même si on essayait de toutes ses forces. Et l’attraction que Shakespeare exerçait sur elle était au même niveau que ces choses là. Bien sûr, ce n’était pas ce qui l’avait poussée à l’aider, la jeune fille n’étant pas de ces personnes intéressées qui ont forcément besoin d’une motivation pour faire quelque chose, mais aujourd’hui, c’était ce qui la retenait pieds et poings liés à lui. Sans qu’elle ne puisse vraiment réfléchir sur le sujet. Elle ne pouvait en parler qu’à une seule personne, et c’était bien sûr sa chère Aurlanne. Après tout, elle se voyait mal aborder le sujet avec ses amies de lycée pour diverses raisons, dont la principale était qu’elles connaissaient très bien Marlon et que par conséquent, cela pourrait entrainer tout un tas de complications qu’elle voulait éviter le plus possible pour le moment. Après tout, elle n’était vraiment pas une adepte des disputes, loin de là, et tant qu’elle pouvait les éviter, elle en était plus qu’heureuse. On pouvait la traiter de lâche et affirmer que tout ce qu’elle faisait, c’était fuir ses problèmes pour ne pas avoir à les affronter et donc prendre une décision concernant les deux jeunes hommes et si c’était la condition sine qua non pour qu’elle ne brise rien dans ce fragile équilibre qu’était devenu sa vie, elle prendrait tout le blâme sur elle. Elle ne se rappelait plus vraiment de comment elle s’était mise avec Marlon. Ou plutôt, elle se rappelait du contexte mais pas de la raison qui l’avait poussée à accepter de sortir avec lui. Mais elle se rappelait de l’appréhension qu’elle avait ressenti à le dire à Shakespeare, à lui annoncer qu’elle n’était plus célibataire. Peut-être que les deux étaient intimement liés. Peut-être que tout était dû au fait qu’elle avait tenté de l’oublier à travers une autre relation, du fait qu’elle pensait que rien n’était possible entre eux ? Elle avait peut-être essayé de concentrer ses sentiments ailleurs pour ne pas avoir à les assumer. Ou peut-être que son cœur était bien trop fragile et qu’il s’était laissé berné par deux hommes plutôt qu’un. Ou peut-être se montait-elle trop la tête vis-à-vis de ses sentiments pour l’américain et qu’il n’y avait rien de plus entre eux qu’un lien amical des plus traditionnels et que son esprit romanesque s’était chargé du reste. Après tout, se faire des films, c’était si facile de nos jours. Qu’importe. Pour l’heure, elle voulait juste - égoïstement ? - profiter de l’instant présent et de ce moment presque privilégié qu’ils vivaient tous les deux. Après tout, voir la petite métisse baisser les barrières qu’elle avait pour habitude d’ériger autour d’elle pour ne pas souffrir, c’était rare et quelque chose se jouait entre eux à ce moment précis, quelque chose qui élevait leur relation à un autre niveau. Blottis l’un contre l’autre, les mots tout autant que la présence et la chaleur de Shakespeare contre elle l’apaisaient bien plus qu’elle n’aurait été en droit de le reconnaitre. Après tout, elle était en couple depuis près d’un an - ce qui commençait à rendre la chose plus que sérieuse, surtout que la question du mariage avait été déjà abordée, et pourtant, ce n’était pas auprès de son petit ami qu’elle trouvait le plus de réconfort, qu’elle se sentait le mieux. C’était comme s’il y avait deux Pacific en elle qui se battaient pour avoir la suprématie sur son cœur et sur son âme. La petite Pacific, celle toujours enfant qui s’accrochait presque désespérément à Marlon, comme on le ferait avec son ours en peluche et qui ne voulait pas quitter le monde de l’enfance et le cocon sécurisant qu’il impliquait. Celle qui rêvait encore d’histoire toute rose où personne n’est jamais triste, ou rien ne va jamais de travers. Et la grande Pacific qui elle, aspirait à plus que cela. Qui ne pouvait pas se satisfaire d’une romance de seconde zone mais qui avait besoin de ces grands élans qui pouvaient aussi bien vous transporter de la plus immense des joies au tourment le plus complet. Quelque chose de sincère, d’authentique. Et cette dernière mettait en avant dans le cœur de la jeune femme le mister Williams. Elle tanguait entre deux eaux, entre deux hommes, l’un lui offrant son cœur avec - visiblement - entrain alors qu’elle avait des réserves sur l’autre. Tout un tas de problèmes pourrait découler de leur couple s’il existait, c’était une évidence, mais était-ce tout de même une raison pour exclure cette possibilité de son esprit ? Devait-elle pour toujours renoncer à essayer de comprendre ce qui les liait d’une manière si particulière, se dire qu’il valait mieux pour eux deux qu’elle ne tente pas d’en savoir trop ? Un véritable casse-tête que dans l’état actuel des choses, elle n’était pas encore prête à résoudre, encore un peu traumatisée par la situation qu’elle venait de vivre dans l’appartement du jeune homme. Elle qui réagissait habituellement au quart de tour dans les situations de problèmes, s’était retrouvée prise au piège par ses propres démons, ses propres peurs qui avaient eu raison d’elle. Et si Shakespeare n’avait pas été là, nul doute que cela aurait pu dégénérer d’une manière plus grave et conséquente et il l’aidait ainsi surement bien plus qu’il ne devait l’imaginer. S’occuper d’elle dans une telle situation n’était pourtant pas chose aisée et nul doute qu’après un tel rejet teinté de dégout et de haine dont il avait été bien malgré lui le destinataire, beaucoup de personnes auraient pu se braquer et abandonner à son propre sort la petite africaine mais pas lui. Non lui était resté pour tenter de comprendre ce qu’il se passait avec cette jeune fille qui incarnait habituellement la joie de vivre et la douceur, et qui n’était pas cet animal craintif et sauvage. Plus que cela, il s’était montré prévenant et attentif avec elle à la suite de cet événement et elle ne put que sourire alors qu’il la serrait d’avantage avec son bras et qu’en guise de réponse, elle se blottissait alors plus confortablement contre lui, se callant ainsi en partie contre son torse, alors qu’elle secouait légèrement la tête et par la même occasion, ses longues boucles noires comme l’ébène. Pacific - « Honnêtement, aurais-tu prévenu une autre personne de ce fait si tu ne savais pas que j’en avais la phobie ? C’est normal que tu ne m’aies rien dit : tu ne t’attendais pas à une telle réaction et je te comprends. Après, ce n’est pas qu’une question de lieu, je ressens… la même chose… dans ma chambre par exemple et pourtant, j’habite dans l’un des immeubles les plus sécurisés de Manhattan alors… » Elle eut un léger sourire timide et gêné à ce sujet. Pacific était en effet une petite bourgeoise mais elle n’en avait pas le comportement. Elle ne se vantait jamais de son compte en banque bien rempli, ne jetait pas l’argent pas les fenêtres et elle n’agissait jamais comme si cela la plaçait au-dessus du commun des mortels. Pour preuve, plutôt que d’abuser de ce petit pactole qui n’était finalement pas le sien, elle avait décidé de prendre un petit boulot à mi-temps - ce que personne ne savait à part Amy, Aurlanne et Sven - histoire de pouvoir s’autogérer, apprendre à devenir indépendante car ses parents ne seraient pas toujours là pour elle, pour s’occuper de ses frais. Et n’étant pas une accro’ du shopping - bien qu’elle aimait tout de même faire des achats entre copines de temps à autres - elle avait réussi à accumuler un bon nombre de jolis billets qui l’attendaient sagement tout au fond de son compte en banque. Cette nouvelle aurait probablement suffi à réjouir un bon nombre de personnes mais bizarrement, ce n’était pas une source de joie particulière pour elle, du moins, pas autant que les efforts que l’américain déployait pour tenter de lui rendre le sourire, et ce, avec un succès pour le moins époustouflant quand on savait à quel point cet aller simple dans le noir le plus complet avait plus l’ébranler. Et lui rendant ce même sourire, à la fois tendre et provocateur, elle lui pinça de sa main libre le bout du nez alors qu’elle lui répondait sur le même ton.
Pacific - « Quoi, tu ne vas pas me faire croire qu’une petite crevette ( ) comme toi aurait pu réussir une telle chose ? Je suis persuadée que même moi, je te mets au tapis, et les yeux bandés s’il vous plait, monsieur ! » Cependant, elle pencha légèrement la tête sur le coté alors qu’elle finissait par avancer légèrement son visage pour déposer un baiser sur la joue du jeune homme, y attardant ses lèvres, alors qu’elle en profitait pour lui chuchoter quelques remerciements qui témoignaient de toute la gratitude dont elle pouvait lui être témoin « Merci Shakespeare… »
Reculant alors sa figure, elle lui offrit un léger sourire en coin alors qu’elle hochait légèrement la tête pour lui signifier qu’elle avait bien compris tout ce qu’il venait de lui dire et qu’elle ferait donc en sorte de s’en souvenir si une telle situation devait se répéter. Elle en avait oublié tout le coté pour le moins embarrassant de la situation et apparaitre en sous-vêtements devant lui n’était visiblement plus un problème pour elle-même si quelque part, cela aurait dû être le cas. En effet, la belle brune ne s’était jamais - ô grand jamais - montrée si peu vêtue devant qui que ce soit. Très pudique, elle cachait son corps aux yeux des autres et elle n’assumait pas vraiment son physique, et le regard que l’on pouvait avoir sur ce dernier. Elle était d’ailleurs la seule à la piscine qui allait à la fin des cours de natation se changer dans les cabines prévues à cet effet ou qui se sentait mal à l’aise quand elle apparaissait en simple chemise de nuit devant des invités à l’appartement familial. Après, il ne fallait pas exagérer non plus : être en nuisette devant Aurlanne et Luka quand ils étaient partis dans l’Ohio ne l’avait absolument pas dérangées mais c’était parce qu’elle les considérait comme des membres à part entière de sa famille et même plus que cela. Alors qu’un homme comme Shakespeare, aussi proche d’elle soit-il, ce n’était absolument pas la même chose. Surtout quant on savait qu’il était le premier dans cette situation, avant même le petit ami attitré de la jeune fille. Et pourtant, elle ne s’enfuyait même pas en courant pour aller chercher de quoi se rhabiller, pire, elle se tenait même tout contre lui, collée à son corps, si bien que vu de l’extérieur, cette situation qui n’était dans le fond, qu’une scène de réconfort aurait bien pu être interprétée bien différemment. Et quelque part, les deux jeunes gens pouvaient s’estimer heureux du fait que le publicitaire n’avait pas de colocataire qui aurait pu les surprendre et répandre alors dans tout le quartier une rumeur qui aurait été fausse et compromettante pour eux deux sur deux plans différents. Elle parce qu’elle était déjà en couple et lui, parce qu’il s’agissait d’une lycéenne, une petite midinette de seulement dix-sept ans. Mais dans le fond, l’âge était-il vraiment important ? Plus que les sentiments ? Ne dit-on pas que l’amour transcende le temps, les genres ou même les origines ? Une vérité peut-être utopique mais à laquelle se raccrocher ne semblait pas si niais, si stupide que cela quand on y pensait. Vivre en suivant un modèle d’amour préfabriqué et sans la moindre saveur, était-ce réellement la bonne chose à faire ? Ne valait-il pas mieux avoir de l’audace et tenter alors une romance un peu plus excentrique, qui demandait certes peut-être plus d’efforts mais dont le résultat pouvait s’avérer pour le moins inespéré ? Certains pourraient répondre que non en citant l’exemple de Roméo et Juliette qui avaient connu une fin pour le moins tragique ( ). Mais d’un certain coté, Pacific enviait la jeune Capulet qui avait eu le courage de vivre sa passion avec l’homme qu’elle aimait, jusqu’au bout, peu importe les conséquences. On pouvait la trouvait idiote, elle, elle la trouvait noble. Elle aimait à se dire qu’elle se ressemblait énormément, toutes les deux prêtes à bien des choses pour les personnes qu’elles aimaient. Quitte à mentir, car oui, Pacific cachait des choses au beau brun, à commencer par le fait qu’il connaissait Sven d’avant son accident. Cela avait été un véritable choc pour elle quand ce dernier le lu avait annoncé en privé, après qu’elle les ait « présenté » l’un à l’autre. Ils avaient alors discuté, tenter de savoir ce que serait la meilleure chose à faire et ils en étaient convenus qu’ils insinueraient cela petit à petit dans l’esprit du jeune homme. Du moins, Pacific le ferait et la première étape consistait à inviter à leur prochain rendez-vous le suédois pour qu’il essaye avec tact de susciter quelques souvenirs chez le Williams. Mais pour l’heure, le passé était bien derrière eux et les deux jeunes gens semblaient plus qu’ancrés dans le présent alors que Shakespeare entrelaçait ses doigts avec ceux de la jeune femme, ce qui envoya une petite décharge électrique dans le cœur de la brunette qui serra sa main en retour, répondant toujours au moindre petit geste du jeune homme à son attention. Elle savait mieux que quiconque qu’il n’était pas qu’un joyeux luron, taquin et malicieux, et qu’il pouvait dans les coups durs s’avérer être le plus fidèle des amis et c’est avec un sourire doux, le regard plongé dans le sien, qu’elle finit par lui répondre une phrase d’apparence toute simple mais empreinte d’une totale sincérité.
Pacific - « J’ai confiance en toi, Shakespeare… » En effet, même si elle ne lui livrait pas toute l’affaire, il était plus qu’évident que rien qu’en abordant cette phobie du noir avec lui, elle lui laissait faire un pas dans son jardin secret duquel tant de gens étaient bannis et qui n’était pas aussi aisé d’accès que la jeune fille pouvait quant à elle sembler l’être. Elle lui donnait quelques clefs supplémentaires, non seulement pour mieux la connaitre mais aussi la comprendre. Même si pour son cas, elle eut tout d’abord du mal à faire le rapprochement entre le fait qu’il lui demande une nouvelle fois ce qui allait et le fait qu’il lui montrait d’un geste du menton ses chevilles, avant qu’en voyant les quelques contusions, elle ne fasse le rapprochement. Et quitte à brouiller encore plus ce cher Shakespeare, elle rougit alors violemment alors qu’elle baissait les yeux vers le sol, visiblement très embarrassée par toute cette petite histoire alors qu’elle finissait par lever timidement son visage vers lui en commençant le récit de ses exploits d’une petite voix gênée « En fait… j’ai eu quelques problèmes avant d’arriver à ton appartement. J’ai… oublié les clefs de chez toi chez moi, et donc j’ai décidé d’attendre que quelqu’un rentre pour pouvoir rentrer… seulement, visiblement je dois avoir l’air d’une délinquante juvénile car lorsque j’ai demandé à une vieille d’âme si je pouvais rentrer pour rejoindre l’appartement d’un ami, elle m’a attaqué avec sa canne, sa bombe lacrymogène dans les yeux puis après ses pieds quand je suis tombée avant de me laisser K.O sur le parvis… Puis en fait après j’ai contourné le bâtiment pour… pour grimper contre le mur jusqu’à la fenêtre de ton salon avec mon sac sur le dos et quand je l’ai atteinte, je l’ai crochetée pour pouvoir rentrer… D’où les petites blessures et la suie…. Voilà tu sais tout je crois… Pas glorieux hein ? «
Sujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody Ven 12 Fév - 9:30
Ainsi la vie se jouait à peu de choses comme on l’entendait dire parfois. Elle pouvait virer à un nombre conséquent de degrés suite à un seul moment, un simple choix et c’est alors ce qui donnait tout son caractère sacré au fait de devoir prendre une décision. C’était comme avoir le courage d’ouvrir une nouvelle porte sans savoir sur et vers quel chemin ou quel monde elle donnerait, sans avoir forcément la possibilité de faire marche arrière. Alors venait donc cet instant où il fallait se poser la question existentielle qui touche un bon nombre de personnes à un moment ou un autre de leur vie. Est-ce que l’on reste sur la voie principale, celle dont on devine l’issue et où l’on saura toujours se rattraper en cas de chute ou bien est-ce que l’on possède l’audace nécessaire pour emprunter le petit sentier non éclairé dont personne ne connaît la destination ? Fallait-il poursuivre son petit train-train quotidien et le certain confort qu’il apportait ou bien savoir prendre sa vie en main, oser le changement et choisir soi même sa propre destiné ? Il va sans dire que pour Shakespeare, les personnes qui avaient le courage de tenter le tout pour le tout et lâcher leur routine parce qu’elles aspiraient à plus que cela étaient naturellement les plus méritantes. Ce n’était pas attendre que tout tombe tout cuit dans le bec mais décider soi même de quoi serait fait son avenir ou du moins – s’en donner les moyens et forcer le destin. Mais visiblement, savoir reconnaître ce genre de choses et adopter pour de bon la conduite que l’on pensait la plus juste étaient manifestement deux choses différentes. Pourtant, on ne pouvait pas retirer au garçon qu’il avait tout de même un certain courage et notamment celui d’avoir su récupérer le contrôle de sa vie quand il aurait pourtant pu rester vautré dans son lit d’hôpital, à attendre que les jours passent et que les heures s’écoulent inexorablement. Non au lieu de ça, il avait tenté de rattraper ce qu’il avait perdu à commencer par quelques connaissances générales, il s’était trouvé un boulot grâce à l’aide de cette chère Caprice, un appartement, et il avait alors reconstruit son propre réseau amical pour pallier à cette absence familiale et tout ancien repère inexistant auquel il aurait pu se rattacher. Mais il faut manifestement croire que lorsqu’il s’agissait de sujets touchant son cœur au plus près, le valeureux chevalier rangeait alors aussitôt son épée pour courir reprendre son bouclier et partir se planquer dans un coin sans y réfléchir à deux fois. Son bras autour de la latino - sans pour autant avoir la moindre arrière pensée derrière un tel geste - il n’était pas si difficile que cela, lorsqu’on examinait bien la scène qui se jouait ici, de se rendre compte que quelque chose de particulier liait le jeune Williams à la Barney. Après tout, elle était déjà en couple avec un autre et Shakespeare ne le savait que trop bien ; pourtant il ressentait tout de même le besoin de s’occuper d’elle, comme s’il pensait pouvoir être le seul capable de lui faire oublier cette mauvaise passe qu’elle avait traversé dans la salle de bain, ce qui naturellement était loin d’être la vérité. Elle aurait pu tout aussi bien trouver du réconfort auprès de n’importe qui, à commencer par Sven ou même Aurlanne qu’elle connaissait d’ailleurs bien mieux que lui sans oublier bien sûr son petit ami. Il savait parfaitement qu’elle n’avait rien d’une petite mijaurée qui avait besoin d’être rassurée sans cesse et incapable de se protéger par elle-même cependant elle possédait tout de même une certaine forme de candeur qui poussait à vouloir la préserver. Ou bien était-il seulement soulagé en quelque sorte de pouvoir être celui qui – pour une fois – apportait son aide à l’autre et non le contraire. Après tout, il était reconnaissant à la demoiselle du temps qu’elle lui accordait bien souvent et il se doutait bien évidemment qu’elle avait sans doute mieux à faire, dans le fond, que perdre des heures entières à ses côtés pour une cause qui semblait bien vaine. Peut être était-ce donc satisfaisant que de se dire que ce soir là, il rééquilibrait les balances entre eux, même si tout était relatif. Et écoutant alors la jeune africaine se livrer davantage à lui, il baissa la tête en avant pour capter le regard de cette dernière tout en adoptant un ton curieusement sérieux sans pour autant qu’il en devienne solennel.
-« Alors peut être qu’il te manque quelqu’un pour te rassurer. Que là où la technologie et les moyens de sécurité échouent pour te mettre suffisamment à l’aise, il n’y a peut être que la présence d’une personne qui pourrait te mettre en confiance et t’aider à ne plus être effrayée par le noir ou du moins apaiser tes craintes pour que cela ne te gêne plus autant… »
Cette remarque n’avait rien d’une invitation mais il s‘agissait là tout bonnement d’une réflexion des plus objectives quant à ce problème qui dérangeait la brunette. Après tout, il n’y avait rien de plus vrai et réconfortant que de se savoir entouré et soutenu par quelqu’un, c’était l’étude de la psychologie humaine et non Shakespeare qui l’affirmait. Il suffisait d’ailleurs de voir le comportement des jeunes enfants qui – suite à un mauvais rêve – recherchaient en priorité la sécurité auprès des bras de leurs parents, avant tout le reste. Cela faisait partie de ces lois de la nature qu’on pouvait difficilement remettre en cause et tenter de contourner. Certes chaque individu en ce bas monde était différent des autres à sa manière mais certains points rassemblaient tout de même la majorité des êtres humains et même quelques espèces animales qui fonctionnaient elles aussi par communautés. Le tout était de savoir repérer ces personnes qui pouvaient être en mesure, par leur simple présence, de balayer les nuages noirs et surtout savoir les garder auprès de soi ce qui – en somme – n’était pas forcément une mince affaire aux yeux de bien des gens. Et poussant alors d’un geste de la main celle que Pacific avait porté à son visage pour le pincer tout en prenant un air à moitié outré, c’est d’un regard teinté d’une certaine provocation indéniable et poussant la demoiselle au défi en affichant un sourire en coin qu’il répondit donc à son attaque tout en lui pinçant la hanche à son tour.
-« Ah vraiment, tu crois ça ?! Mais essaye alors… »
Jeux de mains, jeux de vilains. Malheureusement la lycéenne ne semblait pas savoir à qui elle avait à faire et s’il était bien une personne sur cette terre qui ne reculait jamais devant la provocation et l’esprit de compétition – dans un cadre purement amical, cela va de soi – c’était sans nul doute Shakespeare. Cela dit il n’en restait pas moins capable de retrouver son sérieux et mettre ainsi tout en œuvre pour savoir redonner une certaine forme de sérénité aux personnes dans le besoin tout comme cela lui avait semblé être le cas de Pacific à qui il adressa alors un léger sourire suite à ses remerciements. Il souhaitait réellement lui faire comprendre qu’elle pouvait compter sur lui quoi qu’il arrive et qu’il ne s’agissait pas là que de simples paroles en l’air. Tout comme il était loin de juger les autres et notamment la phobie de la jeune femme que bien des gens auraient pourtant pu qualifier d’enfantine, il avait bien l’intention d’essayer de la faire avancer à sa manière, en douceur. D’ailleurs, comme le disait si bien Lao Tseu, il est plus facile d’ouvrir la bouche que de tendre le bras or le jeune homme était incontestablement capable de bien des choses pour les personnes qui lui étaient proches. Dans le fond, l’amitié était à quelque chose près la seule valeur sure qu’il lui restait encore et c’est pourquoi il prenait soin de l’entretenir avec la plus grande attention. Parce que telle la plante à qui l’on donne de l’eau chaque matins pour la voir grandir, elle demandait de la prévenance, de l’implication et parfois même des concessions. Cela dit, il est certain qu’en voyant la brunette si peu vêtue et collée contre le jeune homme qui – de son côté – ne semblait plus prêter attention au fait qu’elle ne portait quasiment rien sur elle si bien qu’effleurer la peau de sa taille ne le perturbait même pas, un tel tableau pouvait fortement porter à confusion et écarter toute thèse d’amitié banale entre eux. Pourtant c’était bien ce qu’ils partageaient, du moins en surface. Une relation qui pouvait certes paraître bizarre et un peu ambiguë mais tout de même basée sur un bon fond de sincérité et une confiance mutuelle, comme le confirma l’africaine et à qui il rendit donc un sourire des plus authentiques bien qu’à moitié dessiné. Mais s’il resta un long moment imperturbable et impassible lorsqu’elle prit la parole pour revenir sur ses exploits de la journée, pour le moins impressionnants cela va sans dire, il ne put tout de même éviter le fou rire à tendance incontrôlable qui éclata quelques instants plus tard, sans crier gare, tandis qu’il avait alors lâché les doigts de la demoiselle pour porter sa main à son cou comme s’il cherchait là à s’éviter un étouffement meurtrier. Et s’éclaircissant la voix un temps après, il tenta alors de retrouver un minimum de sérieux tout en tapotant sur l’épaule de sa voisine en la regardant d’un air mi désespéré- mi amusé suite au récit pour le moins particulier qu’elle venait de lui conter, avant de lui répondre à son tour.
-« Ah Pacific, Pacific… mais que va-t-on faire de toi, hum ? Cela dit c’est sûrement de cette bonne vieille dame du rez de chaussée que l’on surnomme affectueusement Miss Nightmare dont il s’agit. Ce visage qui vient hanter les cauchemars de chacun des résidents, proprios comme locataires, adultes comme enfants. Tu sais que c’est à cause d’elle que l’entrée par système de badge électronique a été changé pour un bon vieux code accompagné d’une serrure à clefs datant de Mathusalem ? Soit disant que les puces laissaient passer des ondes qui auraient été responsables du suicide de ses quatre chats… Que nenni ! On sait tous pourquoi se jeter sous un bus ( ) équivalait à leurs yeux à un billet pour la liberté et la paix intérieure ! Enfin, t’aurais du m’envoyer un message… même si j’aurais sans doute pas pu te répondre puisque j’ai oublié mon portable dans la voiture qu’est garée un peu plus loin. Décidément, je vais finir par croire que ce n’était pas une si bonne idée que ça de t’inviter ici ! »
Blague foireuse ? Qui sait. La jeune fille le connaissait tout de même un minimum et elle saurait donc certainement percevoir la pointe d’ironie qui se cachait derrière de tels propos. Pourtant, il faut bien avouer que les mots avaient tendance à sortir de sa bouche sans consulter son cerveau par avance et que cela pouvait donc parfois donner résultat à des remarques qui n’étaient pas forcément bien accueillies par l’autre ou du moins par les personnes un tantinet susceptibles. Mais malgré ça, il suffisait de bien connaître le jeune homme pour savoir qu’il était bien plus du style prévenant ( ) qu’autre chose et que ce qui pouvait donc paraître vexant venant de lui était à prendre avec des pincettes et pas forcément au premier degré. Un ange pas si diabolique ça donc, mais tandis que la situation se rappelait lentement à lui, son regard dérivant vers les jambes de la demoiselle, il secoua légèrement la tête avant de la tourner en direction de sa voisine tout en pointant à nouveau la porte du doigt, sans pour autant avoir dégagé son bras qui reposait toujours autour de cette dernière.
-« Tu veux peut être que je te rapporte ta valise ? »
Perspicace et mieux valait ne pas laisser une telle situation s’éterniser trop longtemps puisqu’au final, un début de dérapage n’était pas totalement à exclure lorsque l’on savait que de légères pertes de contrôle – heureusement rapidement maîtrisées – avaient déjà eu lieu dans le passé. Les choses étaient claires, elles devaient le rester et autant tout faire pour éviter les problèmes comme par exemple, évoluer vers une relation un peu plus habillée. Alors prétexte pour prendre la fuite et quitter ainsi la salle de bain ? Là n’était pas la question et ce n’était d’ailleurs pas ce que faisait Shakespeare qui rétablissait simplement de manière implicite les limites naturelles et logiques qu’il semblait essentiel de conserver pour espérer arranger – ou pas ! - ce début de soirée quelque peu catastrophique qu’il ne risquerait pas d’oublier de si tôt...
Sujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody Ven 12 Fév - 14:53
La vie. Un simple mot de trois lettres qui pourtant, possédait un sens bien plus profond qu’il ne semblait à première vue. En effet, elle était la même pour tous, et pourtant elle se déclinait à l’infini, si bien que nul ne pouvait comparer son existence à celle de son voisin. En effet, qui pourrait prétendre avoir la même vie qu’un tel ou un tel. C’était quelque chose qui nous était propre et personnel. Plus qu’un simple bagage dont on héritait à la naissance, c’était le fruit de nos expériences, de nos échecs comme de nos réussites. De nos rencontres aussi car - sauf dans le cas très rare de l’ermitage qui n’était au final qu’un moyen détourné de fuir les autres - on ne pouvait décemment pas se soustraire à autrui et il nous fallait donc apprendre à vivre avec lui. Alors quelques fois, cela se passait sans le plus grand mal, des liens se tissaient et des amitiés naissaient. On n’avait alors aucun mal à créer quelque chose avec une personne et à entretenir, faire grandir ce petit truc pour le moins particulier entre les deux protagonistes. Mais parfois, c’était bien plus compliqué, et pas seulement dans le cas de l’inimitié. Certes, détester quelqu’un, ce n’est pas simple en soit et c’est bien souvent une source de problèmes mais que dire des ambigüités. Ah, ces fameuses ambigüités qui pouvaient totalement renverser un univers du jour au lendemain. Le cœur n’était pas qu’une simple machine faite de l’assemblage de diverses pièces les unes avec les autres. Ce n’était pas qu’un muscle qui permettait au sang de couler dans nos veines. C’était bien plus que cela, du moins pour Pacific. En effet, bien que tout le monde lui reconnaissait une intelligence rare pour son âge - et ce de tout temps, a trois ans à peine par exemple, la belle brunette savait déjà lire - c’était pourtant avec cet organe caché derrière sa poitrine qu’elle raisonnait la plupart du temps. Ce n’était pas son cerveau qui l’avait poussée à tendre la main à l’amnésique. Ce n’était pas un calcul, un vague travail qu’elle aurait entrepris avec lui pour satisfaire sa soif de connaissances, son âme de scientifique, loin de là. D’ailleurs, dès le départ, elle l’avait pris entre quatre yeux pour être très claire à ce sujet avec lui et qu’il ne se fasse pas de fausses idées : il n’était pas et il ne serait jamais pour elle un cobaye pour ses expériences, un test sur le papier pour lequel elle n’aurait aucun intérêt autre que celui médical. Ils travaillaient certes ensembles pour qu’il tente de retrouver la mémoire mais leur relation ne s’arrêtait pas là et elle l’avait donc aidé de son mieux à s’insérer à sa manière - tout comme la meilleure amie de ce dernier - à retourner dans la vie active et c’est principalement au niveau de sa vie sociale qu’elle avait tenté d’opérer en lui présentant des amis à elle dont elle savait pertinemment qu’ils feraient non seulement tout pour se montrer agréables avec lui mais surtout qu’ils pourraient créer de vrais liens ensembles. Elle avait d’ailleurs bien ri quand elle avait proposé à Shakespeare de les rencontrer, et qu’elle ne lui avait pas précisé qu’ils avaient quasiment le même âge que lui, ce dernier étant surement persuadé qu’elle lui ferait rencontrer des lycéens. Et jusqu’au bout, elle avait gardé les lèvres closes sur le sujet, petit tour qu’elle avait bien aimé lui jouer. Et quand elle voyait le résultat, elle était contente d’avoir pris cette décision. Aurlanne, Sven ou même encore Naomie, ils ne l’avaient pas déçue et elle était contente de l’accueil qu’ils avaient su faire au Williams qui avait une place particulière dans son cœur. Cœur pour le moins tiraillé entre deux hommes et la remarque pour le moins sérieuse que lui offrit Shakespeare la plongea dans une intense réflexion qui la poussa au mutisme le plus complet. Peut-être avait-il raison ? Il lui manquait surement cette présence rassurante dans le noir, celle qui dissiperait tous les démons comme il le faisait en ce moment même en la tenant contre lui. Et contrairement à ce qu’il pensait, ce n’était pas anodin. C’était même unique. Que ce soit Aurlanne ou Sven, personne n’avait jusqu’à aujourd’hui réussi à la calmer et dans un temps record comme le sien. Quant à Marlon, il ignorait tout de ce travers de sa personnalité. Elle n’avait jamais abordé le sujet avec lui que ce soit de près ou de loin. C’était une des facettes de sa personnalité dont il n’avait pas accès, malgré leur un an de relation. Mais avec Shakespeare, c’était différent. Il lui apportait un réconfort unique en son genre, un réconfort pour le moins particulier dont elle ne soupçonnait pas l’existence jusqu’à aujourd’hui, ce qui la poussa à partager ce qu’elle ressentait à ce sujet avec son compagnon, se livrant à lui à ce sujet sans vraiment le faire, partant plus dans une sorte de monologue intérieur qu‘elle livrait pourtant à voix haute. Pacific - « Ou alors, j’ai trouvé cette personne mais je ne peux pas être proche d’elle comme je le voudrais, je crois. Bien que je sente tout au fond de moi que j’ai besoin d’elle, je ne peux pas être avec elle comme je le désirerais. Je n’ai pas le droit d’être avec elle… Je suis censée appartenait à un autre. Mais pourquoi cet autre ne m’apaise-t-il pas comme celui auquel je ne devrais pas penser ? Pourquoi ne se doute-t-il même pas que quelque chose m’effraie au point que j’en perde toute conscience alors que l’autre arrive si facilement à m’apaiser à ce moment là ce que nulle personne n’a jamais réussi ? Peut-être que je n’ai pas pris la bonne décision en décidant de confier mon cœur au premier à défaut de pouvoir le faire au second ? Mais à quoi bon réfléchir sur le sujet au final. Le premier m’offre de l’attention et de la tendresse, ainsi que ses sentiments alors que je ne suis surement qu’une bonne amie, une enfant pour le second. Mais le problème reste justement dans ce surement. Parce qu’au final, je ne sais rien de ce qu’il se trouve dans son cœur. Et peut-être que le fait qu’il ait cette ascendance sur moi que nul autre n’a, qu’il occupe mes pensées alors qu’il ne devrait pas y avoir sa place même si j’ai tout fait pour l’en chasser, que je ne puisse pas m’empêcher de le voir malgré tous les risques que cela comporte, peut-être que c’est un signe, le signe que je devrais franchir le pas et me lancer vers l’inconnu. Et perdre tout le reste. Comment savoir quelle est la bonne décision à prendre quand la seule chose que l’on voit autour de soi est un épais écran de fumée opaque ? »
Des réflexions presque torturées qui l’habitaient depuis plus d’un an et qui ne la quittaient jamais. Marlon ou Shakespeare. Shakespeare ou Marlon. Elle avait l’impression d’être dans un très mauvais film de série b et elle avait peur tout au fond d’elle que cela ne finisse par se révéler être un drame. Après tout, si elle se trompait, elle ne serait pas la seule à être entrainée dans sa chute et elle ne voulait pas faire du mal à l’un ou l’autre des deux garçons qui partageaient à différents degrés son existence actuelle. Et oui, elle n’avait pas le droit à l’erreur et si elle était a peu près sure des sentiments de Marlon - même si elle ne se doutait pas que de son coté, le même trouble envahissait le jeune homme, ce qui l’aurait surement aidée dans son choix, elle ne savait absolument rien de ce qui pouvait se cacher dans le cœur de l’américain assis à coté d’elle. Après tout quand on y pensait, ils n’abordaient jamais vraiment - sauf à ce moment précis - le sujet des sentiments et des relations amoureuses. Par tabou ou par gène ? Elle pouvait parler d’amour avec d’autres mais pas avec lui. Peut-être parce que tout au fond d’elle, elle avait peur de ce qu’il pourrait éventuellement lui apprendre. Que se passerait-il s’il venait à lui parler d’une autre fille qui lui aurait éventuellement taper dans l’œil ? Comment réagirait-elle si elle venait à savoir qu’il n’y avait pour elle, plus d’espoir ? Cet espoir qu’elle essayait pourtant de tuer tout au fond d’elle, de bâillonner et qui revenait pourtant chaque jour à l’assaut, beaucoup plus fort, beaucoup plus pressant. Mais qu’attendait-il ? Qu’elle livre ses sentiments, du moins son trouble, à Shakespeare au risque de mettre à mal leur amitié et son couple ? Mais pouvait-elle décemment rester pour toujours la bonne copine alors qu’à un moment ou un autre, il trouverait chaussure à son pied et que forcément, les douleurs qui en découleraient seraient pour le moins atroces ? Ou peut-être suffisait-il de laisser les choses se faire en douceur, de laisser un rapprochement se faire petit à petit, comme à travers ces petits jeux de mains auxquels ils se livraient de nouveau. Provocation et amusement, deux mots qu’ils connaissaient d’ailleurs très bien tous les deux. Il faut dire que depuis qu’ils se connaissaient, ils avaient le don de tout faire pour mettre gentiment en boîte l’autre, si bien qu’elle émit un faux hoquet indigné quand il lui pinça la hanche, chassant d’une petite tape cette main un peu trop audacieuse qui risquait bientôt de subir, comme tout le reste du corps du publicitaire, les douloureuses et mémorables représailles de la petite africaine qui regardait avec attention son « adversaire ».
Pacific - « Puisque c’est demandé si gentiment… A l’attaque ! »
Et sans plus attendre, avec l’expression du Diable en personne peinte sur son visage, la miss Barney se jeta sur son voisin pour l’attaquer… à coups de chatouilles. En effet, quoi de plus dangereux que les petits doigts de la brunette qui se faufilaient sur tout le corps du jeune homme dans le but de lui procurer des sensations qui le pousseraient ni plus ni moins à un rire tonitruant qu’il ne saurait point retenir ? Cet assaut pouvait paraître pour le moins étrange mais après tout, quand on y pensait, il ne s’agissait ici que d’une guerre entre deux grands enfants et il était donc plus que logique que les coups n’aient pas leur place dans leurs échanges aussi revanchards ces derniers puissent-ils être. Et c’est d’ailleurs morte de rire que la jeune femme ne cessait de s’en prendre à son camarade pour l’embêter un peu comme elle aimait tant le faire depuis qu’ils se connaissaient. C’était plus fort qu’eux, ils adoraient se chamailler mais toujours dans la bonne humeur. En effet, elle n’avait pas en mémoire de véritables querelles qu’elle aurait pu avoir avec le jeune homme. Il faut dire que malgré les apparences, ils se ressemblaient bien plus que ce que l’on pourrait penser et qu’ils étaient d’accord sur un bon nombre de sujets et quand cela n’était pas le cas, ils trouvaient toujours le moyen de partager leurs avis divergents sans se sauter à la gorge comme pouvaient le faire certains individus. Une relation basée sur l’écoute et la confiance mutuelle et de la part de Pacific, ce n’était pas anodin. Aussi ouverte d’esprit et sociable pouvait-elle être, elle ne se livrait pas facilement et le fait que Shakespeare puisse faire partie de ces quelques privilégiés qui avaient eu la possibilité de l’écouter s’épancher sur quelques aspects pour le moins tenus secrets de son cœur révélait la force de ce lien de nature inconnue et mystérieuse qui les reliait tous les deux. Cependant, même s’ils étaient tous les deux perdus chacun de leur coté, ils ne tombaient pas dans des mélodrames lourds de pesanteur et de silences gênants, et le rire pour le moins fou et incontrôlable qu’eut Shakespeare quand elle lui narra son histoire fut la preuve - s’il en fallait encore une - que la gravité n’avait pas la place dans ce drôle de petit duo. D’ailleurs, entrant dans son jeu, elle prit un air faussement outré à ses propos en chassant la main qu’il avait sur son épaule d’une nouvelle petite tape alors qu’elle pointait son nez vers le ciel, tournant son visage sur le coté, mimant une petite fille entrain de bouder parce qu’on avait eu l’audace de l’embêter. Pacific - « Shakespeare Lewis Williams, vous n’êtes qu’un affreux goujat ! Et je vous déteste, na ! »
Miss Barney savait pertinemment que Shakespeare plaisantait quand il affirmait cela et c’était pourquoi, comme aurait pu le faire une autre personne, elle ne l’avait pas pris pour elle. Elle savait pertinemment que s’il n’avait pas voulu qu’elle vienne, déjà premièrement il ne le lui aurait pas proposé, mais en plus, il aurait trouvé une très bonne excuse pour la mettre à la porte, ce qui n’était visiblement pas toujours le cas. Alors elle préférait prendre cela avec le sourire et continuer dans le jeu plutôt que de monter sur ses grands chevaux, ce qui n’était absolument pas son genre de toutes les manières. Etant plutôt une personne adepte de la zen attitude ( ) elle n’était pas de celle que l’on blessait facilement avec des mots et elle avait d’ailleurs plutôt tendance à ne pas comprendre quand les gens se moquaient d’elle avec des mots durs pour l’enfoncer. Ou du moins, elle faisait mine de ne pas le remarquer pour ne pas envenimer une situation déjà tendue et risquer ainsi de créer des tensions dans un groupe. Cependant, cette-fois-ci, alors que Shakespeare lui parlait d’une valise, elle avait beau se creuser les méninges qu’elle n’arrivait pas à savoir pourquoi. En effet, elle avait complètement oublié qu’elle était venue ici avec ses affaires et elle ne pensait même plus à sa tenue - ou plutôt, à l’absence de cette dernière - qui visiblement, recommençait à travailler le jeune homme assis à coté d’elle qu’elle regardait avec toute l’innocence et la candeur du monde alors qu’elle avait plongé sa tête sur le coté, un air pour le moins surpris et visiblement signe d’interrogation sur le visage. Pacific - « Ma… valise ? »
Pauvre Shakespeare, il n’était vraiment pas aidé. Voilà qu’il allait devoir maintenant rappeler de lui-même à la petite brunette toujours collée contre lui qu’elle était aussi vêtue qu’une mannequin de lingerie puisque visiblement , ce détail était complètement sorti de la mémoire de l’africaine qui n’avait plus vraiment en tête le contexte qui l’avait amenée à se retrouver assise sur cette baignoire à partager un moment pour le moins privilégié avec son camarade dont elle attendait toujours des explications, son bras à elle également passé autour de la taille de ce dernier alors qu’elle ne détournait pas son regard du jeune garçon qui se retrouvait dans une situation que beaucoup auraient surement aimé connaître - une jolie et angélique brunette en sous-vêtements dans leur bras, non consciente de la « dangerosité » d’un tel acte pour sa vertu ( :39: ) - mais qui visiblement, cela ne serait pas le cas du Mister Shakespeare qui allait peut-être - surement - tenté la carte de la fuite pour ne pas craquer devant un tel spectacle. Ou pas.
Sujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody Mer 24 Fév - 0:33
Ne pas se laisser submerger par ses sentiments, c’était une règle d’or chez Shakespeare qui s’employait d’ailleurs à la respecter autant que possible. En effet et contrairement à la brunette qui se trouvait dans ses bras, il faisait bien plus souvent appel à la raison qu’à la passion et s’efforçait donc de prendre la plupart de ses décisions en accord avec son cerveau et non par rapport à ce que son cœur pouvait bien lui dicter. Du moins à l’exception de sujets se rapportant à des personnes qui lui étaient réellement proches et auprès desquelles il acceptait alors de lever le voile sur cet aspect complexe de sa personnalité. Peut être bien qu’il s’agissait là d’une sorte de technique de protection détournée qu’il avait mis en place suite à son accident, une « carapace » - comme certains psy appelaient ça – plus ou moins épaisse, censée lui éviter les dérapages et le risque de se faire avoir par quelqu’un, ce pourquoi il prenait toujours garde à laisser une certaine marge avec l’autre, malgré son côté sociable et cette grande capacité d’ouverture d’esprit qui le rendait particulièrement facile à approcher. Pan plutôt sympathique de sa personne qui était certainement accentué par ce côté commercial et agréable qu’il mettait bien souvent en avant dans la vie de tous les jours et surtout dans le cadre de sa profession. Un sourire toujours impeccable qui ne laissait entrevoir aucune faille, une détermination qui semblait bien inébranlable et pourtant, toujours cette sorte de réserve et de retenue qu’il se fixait pour ne jamais trop se mouiller et ne pas risquer ainsi de se noyer. C’était d’ailleurs sans doute pour cela aussi qu’il ne parlait que très peu de ses états d’âme et qu’il préférait alors être à la place de celui qui écoutait plutôt que de celui qui se confiait comme cela était justement le cas alors qu’il était aux premières loges pour assister au débat intérieur que cette chère Pacific lui livrait à voix haute et qui le laissa un court instant quelque peu perplexe. Parce que face à cette jeune fille qui respirait la joie de vivre et une certaine innocence à ses yeux, il découvrait ce soir que – comme tout être humain – finalement elle avait aussi ses propres doutes sur des sujets qui étonnaient tout de même Shakespeare qui n’aurait d’ailleurs pas imaginé avant ces confessions là que sa camarade pouvait être sujete à de tels questionnements, susceptibles de remettre certaines choses en cause. Mais loin de tirer des conclusions hâtives du discours de la latino ou même de penser un instant qu’il pourrait être cette personne à laquelle elle avait fait allusion, il se contenta alors de répondre le plus objectivement possible à sa remarque, sans chercher à prendre parti.
- « Je crois que ce n’est pas autour qu’il faut que tu cherches ta réponse mais justement au fond de toi. Tu sais je pense pas être le mieux placé pour donner des conseils à ce niveau là mais la question que tu dois te poser est peut être de savoir si tu penses pouvoir te contenter de ce que tu as. Je veux dire, si ta situation actuelle te convient vraiment. Dans le fond, tout est peut être une affaire de ressenti et tu ne pourras jamais avoir d’indications claires et précises qui te diront quel chemin emprunter, parce que c’est à toi de savoir si le jeu en vaut la chandelle, s’il faut que tu prennes le risque de perdre cette sorte de sécurité que tu as auprès de celui dont tu connais déjà les sentiments pour voir si cette personne dont tu me parles ne pourrait pas t’apporter davantage. Tout dépend de toi Pacific. Est-ce que tu es la fille qui reste dans sa chambre avec la lumière allumée ou bien celle qui tente de l’éteindre et de trouver la main qu’on lui tend pour la saisir ? »
Réflexions pour le moins profondes et fixant alors sa camarade comme il l’avait rarement fait jusque là, c’était sans nul doute la première fois qu’il se permettait de lui donner son avis et de la conseiller sur un tel sujet qu’ils semblaient tous deux bannir ou du moins éviter en temps normal. Après tout lorsqu’on y réfléchissait bien, il n’y avait pas vraiment matière à bavasser dessus pendant des heures et s’il avait bien caché son jeu en prenant la nouvelle de manière détachée et avec le sourire, il gardait tout de même en mémoire ce jour où – entre deux conversations plus ou moins sérieuses – le prénom de ce fameux garçon était venu sur le tapis. Ce garçon qu’elle avait choisi et dont le postérieur était d’ailleurs toujours posé sur le trône, même un an après. A croire que la brunette ne faisait pas partie de ces jeunes qui optaient plutôt pour des amourettes éphémères dont la passion ne faisait rage que le temps de quelques jours ou semaines mais bien de ceux qui ne s’engageaient pas à la légère, peu importe leur âge. Et encore, il ignorait toujours tout des projets pour le moins sérieux que la lycéenne avait évoqué avec son cher et tendre et dans un sens, ce n’était sans doute pas plus mal comme ça. Aussi l’affaire aurait donc du être classée depuis bien longtemps mais malgré tous ces facteurs bien réels qui se rappelaient chaque jour à lui, il faut croire que l’esprit n’était pas la seule chose butée chez Shakespeare qui – cependant - possédait tout de même une carte non négligeable qui aurait pu lui servir de point de départ pour tenter de comprendre cette complicité étrange qu’il partageait avec Pacific et qui expliquait peut être pourquoi le doute persistait toujours autour de cette dernière. Elle était la torche au milieu de l’obscurité. Ce simple visage qui lui rappelait alors que sa vie n’avait pas toujours été telle qu’elle l’était actuellement. Plus que les personnes qui partageaient son propre sang, que celles qui lui avaient donné la vie ou même que celle pour qui il avait eu des sentiments il fut un temps, c’était cette jeune fille qu’il connaissait à peine qui avait su éviter les trous noirs et maintenir sa place dans l’esprit de l’américain pour devenir ainsi son seul et unique souvenir. Alors pourquoi elle plutôt qu’une autre ? C’est certainement la question sur laquelle Shakespeare aurait du se pencher sérieusement mais à quoi bon ? Dans un certain sens, en lui annonçant qu’elle n’était plus seule, l’africaine avait par la même occasion réglé ce problème à sa place et peu importe alors les réponses qu’il aurait pu trouver en tentant de découvrir l’origine de cette étrange relation. Il avait accepté tout ça, pensant d’ailleurs que c’était sûrement mieux ainsi et puis ce n’est pas comme si son amitié particulière avec Pacific avait été la seule source de questionnements au sein de l’esprit pour le tiraillé de l’amnésique. Ca, on pouvait dire qu’il avait de quoi faire de ce côté-là et c’en était d’ailleurs presque à croire qu’il aimait se compliquer la vie. Réalité bien fâcheuse lorsque l’on savait que pour le cas de Shakespeare, un simple souvenir pourrait peut être pourtant régler ce problème qui le poussait à hésiter entre plusieurs demoiselles. En effet, il suffirait que le prénom d’une seule personne lui revienne en tête ainsi que les sentiments se rattachant à cette dernière pour que tout redevienne alors clair, que la vie reprenne son cours normal et que chaque chose retrouve donc sa place initiale. Parce que si ce mauvais coup que lui avait joué le destin ne l’avait pas conduit à se retrouver dans cette voiture quatre ans plus tôt, il n’aurait sans doute pas lâché la main de celle qui restait tout de même la première personne auprès de qui il avait fait tomber toutes les barrières bien qu’il n’en n’avait plus le moindre écho aujourd’hui. Mais le cerveau humain renfermait ses propres mystères et Shakespeare n’était donc pas à l’abri de voir ses souvenirs lui revenir un beau jour et lui permettre ainsi de pouvoir reprendre sa vie là où il l’avait laissé à l’âge de dix-huit ans. Mais est-ce que c’était seulement possible ? Faire un bond en arrière et ignorer alors l’évolution qu’il avait subi malgré lui, tant au niveau de son caractère, de ses aspirations en général ou même de son entourage ? Qu’il le veuille ou non, le fait est que sa vie avait définitivement changé et qu’il lui serait donc certainement difficile de pouvoir l’ignorer et chercher à retrouver ses anciennes habitudes en prétendant que ces dernières années n’avaient pas existé. Cela dit certains traits de sa personnalité avaient visiblement su passer outre les traumatismes pour perdurer et dominer chez lui comme c’était notamment le cas de ce côté taquin, chamailleur et joueur qui ne sommeillait jamais vraiment en lui et que Pacific savait bien souvent susciter par quelques petites attaques auxquelles il ne se privait jamais de répondre. Mais malheureusement pour cette dernière, elle avait pour cette fois là adopté la mauvaise offensive et tel un Clark Kent à la peau en acier ; on ne pouvait pas dire que le Williams était de ces gens à la sensibilité surdéveloppée et que ce n’était donc pas la balade de quelques doigts audacieux sur son corps qui pourraient le pousser à perdre tout contrôle et partir alors dans un fou rire pour le moins mémorable que la brunette cherchait sûrement à obtenir de sa part à travers cette petite technique de torture à laquelle il ne se montra donc que très peu réceptif, en se contentant simplement de sourire à moitié, sans même chercher à repousser l’ennemie.
- « Te fatigue pas va, il faut plus que des petits jeux de mains de ce style pour me faire capituler. Tu ne m’auras jamais… »
Et passant alors d’un geste lent et appliqué ses propres doigts entre les bouclettes noires qui tombaient sur le visage de son vis-à-vis pour dégager son front, il optait de son côté pour la déstabilisation psychologique en espérant ainsi dérouter l’adversaire pour mieux l’entuber par la suite. Cela pouvait sembler cruel, lui trouvait ça bien audacieux et futé. En effet, ne manquant pas de ressource, l’américain possédait donc plus d’un tour dans son sac et préférant jouer la carte du mystère, il adoptait alors l’attitude à laquelle on ne pouvait s’attendre de sa part pour embrumer l’autre et pouvoir alors être en mesure de préparer son propre plan sans risquer d’être découvert. Et c’est donc d’un regard particulièrement insondable qu’il dévisageait l’africaine tout en maintenant tout de même ce petit air espiègle, caractéristique de sa personne et que l’on devinait notamment à travers son sourire à mi chemin entre la malice et l’amusement, qu’il ne cherchait d’ailleurs pas à cacher. Comportement qui pouvait paraître bien infantile chez un jeune homme de vingt et un ans, compte tenu des épreuves qu’il avait traversé, du fait qu’il avait déjà tout de même quelques responsabilités de par son travail et que cela pouvait donc sembler étrange que de le voir jouer ainsi à ce petit jeu de provocation digne d’un adolescent en cour de récréation et auquel il se prêtait pourtant avec le plus grand plaisir. Il faut dire que savoir maintenir une pointe de folie et d’innocence était une chose qui lui semblait importante et il n’y avait donc selon lui pas d’âge pour savoir s’amuser et oublier un peu les éventuels soucis du quotidien le temps d’une petite bagarre telle que celle à laquelle il se livrait en compagnie de la lycéenne. Ne pas savoir conserver une part – aussi infime soit elle – de son âme d’enfant et ne vivre que dans la gravité et le sérieux n’était définitivement pas ce à quoi il aspirait, trouvant cela franchement navrant et c’est pourquoi il assumait parfaitement ses mots et son comportement, continuant ainsi dans cet esprit de jeu alors qu’il pointait miss Barney du doigt en prenant un ton accusateur comme s’il cherchait là à la sermonner.
- « Ma chère, on ne vous a donc jamais appris que mentir : c’est mal ! »
L’humour, c’était pour lui un moyen comme un autre de se sortir habilement des situations embarrassantes qui pouvaient bien souvent mener vers ces silences lourds à supporter et qui n’étaient pas sans plomber l’ambiance qu’il était alors difficile de remettre sur les rails pour retrouver un semblant de légèreté. Cela dit ce genre de scénario n’arrivait que très rarement - voire même jamais - en présence de Shakespeare qui mettait un point d’honneur à les éviter en trouvant bien souvent les moyens de prendre les choses avec le sourire et un certain détachement au lieu de sombrer dans quelques mélodrames, comme il le prouva d’ailleurs en souriant suite à l’interrogation de la brunette quant à cette histoire de valise à laquelle il avait fait allusion et qui n’avait visiblement pas trouvé son chemin jusqu’au cortex de la demoiselle qui n’était manifestement plus consciente du spectacle qu’elle lui offrait depuis maintenant quelque temps, aussi vêtue qu’une playmate sur les plages du sud-est de la France ( ) ou de Californie. De plus, loin d’être le genre d’homme incapable de contrôler ses pensées ou même ses pulsions, il n’était donc pas de ceux qui auraient pu se montrer nerveux dans une telle situation et il préférait donc prendre tout cela avec humour plutôt que de chercher à fuir la salle de bain à tout prix et la sirène dont le chant pouvait certes être tentant mais auquel il ne semblait pas prêt à vouloir se laisser hypnotiser, donnant un petit coup de sa main dans la serviette qui recouvrait toujours les épaules de la jeune fille en haussant les sourcils.
- « Soit. Tu veux peut être que je me mette moi-même à l’aise, que je fasse déverser du sable sur le carrelage et qu’on se fasse une beach party dans la salle de bain en mettant du sel dans la baignoire pour simuler de l’eau de mer façon Madison dans Splash, ( ) ambiance fun and coconut trees ? Mais faut avouer qu’il fait pas spécialement chaud ici et après tout ce qui t’est déjà arrivé ce soir, ce serait bête de rajouter un rhume par-dessus le marché, non ? Sans compter que j’ai du mal avec les personnes qui reniflent sans arrêt la nuit et que je serais alors obligé de te faire dormir sur le balcon ou bien de t’étouffer pendant ton sommeil avec un oreiller… Je crois pas que ça te tente tant que ça, je me trompe ? »
Sujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody Mer 24 Fév - 13:47
Parfois, on se doit de se tenir éloigner de la personne que l’on aime. Cela ne signifie pas qu’on aime cette personne moins au contraire, cela vous la fait parfois l’aimer encore plus. Et de cela, Pacific en était persuadée tout au fond d’elle, peut-être parce qu’elle connaissait cette situation mieux que quiconque. Obligée de porter un masque en permanence sur son visage pour que les personnes ne voient pas ce qu’elle cachait tout au fond de son cœur. Elle n’aimait pas qu’on puisse savoir ce qu’elle ressentait du fait qu’elle considérait que cela ne regardait qu’elle et personne d’autres. Voilà pourquoi elle n’était pas si prompte à faire des déclarations ou qu’elle se sentait mal quand elle disait à Marlon qu’elle aimait. Était-ce normal de penser également une autre personne quand ces quelques mots franchissaient ses lèvres ? Était-elle une hypocrite ? Non, elle pensait ses paroles mais le problème était qu’il n’était visiblement pas le seul à qui elle aurait pu les confier, le problème étant de savoir qui était donc assis sur ce fameux trône. Le petit copain officiel ou l’amour secret qui grandissait depuis des années ? Personne ne savait réellement répondre à ses interrogations. Enfin, il y avait bien Aurlanne qui tentait littéralement de la jeter dans les bras de l’américain mais ce n’était peut-être pas la bonne démarche à employer avec Pacific qui n’était pas ce genre de filles. Elle avait pleinement conscience du fait que de ses décisions dépendaient bien des choses et qu’elle ne serait jamais la seule touchée par ces dernières, ce qui rendait le tout encore plus compliqué. Elle n’avait jamais aimé faire du mal à qui que ce soit et c’était ce qui la bloquait dans sa prise de décision. Quelques fois, elle aimerait juste pouvoir s’enfuir loin d’ici avec tous ses problèmes de toutes sortes et ne plus regarder en arrière, ne plus restée figée dans le passé. Et pourtant bien malgré elle, elle était enchainée à ce dernier, la peur du noir qu’elle avait en étant la preuve formelle : elle ne cessait de ressasser les événements plus que tragiques et traumatisants qu’elle avait vécu, malgré son désir d’aller de l’avant et de faire comme si rien ne s’était passé. Mais on ne pouvait pas s’obstiner jusqu’à la fin de notre vie à faire comme si quelque chose n’avait jamais existé. Les cicatrices ne se refermaient pas de cette manière e telle continueraient de saigner tant qu’on n’aurait pas le courage de se confronter au cœur même du problème, à l’origine de la souffrance. Pourtant, Pacific n’était pas une lâche, elle était même une jeune fille au courage plus qu’impressionnant - ne serait-ce que de part le fait qu’elle se relevait à chaque mauvais coups du sort - mais il y avait des choses qui lui semblaient par moment bien insurmontables, au point qu’elle préférait faire comme si elles n’existaient pas. Mais elle ne pourrait pas fuir décemment tout le reste de sa vie et elle devrait bien finir par se prendre en main, que ce soit au niveau de ses souvenirs ou même encore de ses sentiments pour les deux jeunes hommes qui se bagarrés sans pitié la possession de son cœur. D’ailleurs, les mots de Shakespeare la poussèrent à la réflexion et la plongèrent dans un silence pour le moins total. Un véritable mutisme alors qu’elle regardait au loin, comme perdue dans ses pensées intimes et pour le moins intérieures. Elle se rendait compte de ce qu’il tentait ainsi de lui dire. Au-delà même de sa vie sentimentale, c’était de sa propre personne dont il était question dans ce choix. Entre Marlon et Shakespeare se jouait la fameuse question de celle qu’elle était et pourrait être. Entre l’enfant qui restait dans les jupons de sa mère et une jeune femme en devenir. Cela lui rappelait l’amère discussion qu’elle avait eue deux jours auparavant avec ses parents et qui s’était si mal terminée qu’elle en était partie sans savoir quand elle rentrerait chez eux de nouveau. Car avec de tels propos, leur appartement ne pouvait décemment plus être considéré comme le sien et elle ne savait pas si elle avait encore envie d’habiter avec eux. La plupart du temps, ils étaient des fantômes et les seules fois où ils étaient là, ils trouvaient le moyen de s’en prendre à elle et ce/ceux qu’elle aimait. Tout avait tout bonnement commencé par la découverte par Mr Barney des nombreuses lettres d’universités que la brunette avait bien pu recevoir compte tenu de ses excellents résultats. Mais contrairement à la plupart des parents qui auraient pu être heureux de voir à quel point leur fille pouvait être sollicitée, cela avait juste fortement déplu à l’adulte qui avait déjà un chemin tout tracé pour son ainé qui irait étudier dans la faculté de son choix, qui suivrait des cours de médecine et obtiendrait son diplôme haut la main, histoire de poursuivre la tradition familiale. Mais le problème étant que Pacific elle-même ne savait pas si c’était également ce qu’elle, elle désirait. Et elle avait eu le malheur de lui dire, comme de lui exposer ses doutes quant à une éventuelle rentrée à la faculté. Peut-être qu’elle ferait mieux de vivre une vie de bohème et d’aller dans une école d’art puisqu’elle aimait tant le dessin et le chant ? Et visiblement, cela l’avait rendu complètement fou au point qu’il avait attrapé tous les dessins de la jeune fille qui lui tombaient sous la main pour les lancer dans la cheminé du salon, devant laquelle la brunette était restée à genoux, inerte un très long moment, avant que la dispute ne reprenne de plus belles, ses géniteurs se permettant de critiquer ses relations - et deux en particulier - concluant le fait comme quoi, elle n’était au final qu’une gamine qui ne connaissait absolument rien à la vie. Et plus que de voir qu’ils ne savaient visiblement rien d’elle et qu’ils ne pouvaient même pas imaginer ce qu’elle avait vécu, elle n’avait as supporté d’entre les propos qu’ils avaient tenus envers deux des hommes les plus chers à son cœur : Nick et le fameux Shakespeare. Les traitants tour à tour de mauvaises fréquentations, de voyous des rues dangereux et bons à enfermer en prison ou encore pour celui chez qui elle dormait ce soir, de pervers aux pensées mal placées qui n’attendait que le bon moment pour s’en prendre à la pureté d’une jeune fille de bonne soirée et qui méritait sans aucun doute pour cela se place sur la chaise électrique, elle avait littéralement explosé de colère à ce moment là, ce qui s’était soldé par un claquement de porte de sa part et une errance la nuit dans les rues de New York. Dieu seul savait où elle serait à présent si Ginny ne l’avait pas recueillie pour la nuit. Enfin bref, après ces quelques péripéties, elle était rapidement passées chez elle pour récupérer des affaires et repartir en direction de l’appartement de Shakespeare, n’informant pas ce dernier des quelques soucis qu’elle avait eu, historie de ne pas le tracasser plus que cela. Et elle avait encore moins envie de le faire à présent. Déjà qu’elle avait plombé l’ambiance à cause de sa phobie du noir, elle n’allait pas en rajouter une couche, non ? Et puis désormais, ils étaient partis dans un petit jeu de provocation et elle se voyait mal l’arrêter juste à cause de cela, surtout qu’elle s’amusait énormément même si elle fut pour le moins dépitée en voyant que son attaque restait sans réponse. Fichu Shakespeare et sa peau de crocodile ! Cependant, elle sursauta en sentant la main de ce dernier glisser entre ses boucles noirs en le regardant visiblement surprise et incertaine par ce geste qui était à des années lumières de ce que l’on aurait pu imaginer dans un tel contexte, du moins jusqu’à ce qu’elle remarque ce petit éclat dans son regard et qu’elle ne comprenne qu’il tentait tant bien que mal de la déstabiliser et qu’il lui revenait maintenant à elle le devoir de renverser la vapeur pour ne pas qu’elle perde ce petit jeu qui s’était installé entre eux.
Pacific - « Tu pourrais bien être surpris… »
Et décidant de lui montrer qu’il n’était pas le seul à pouvoir déstabiliser l’autre, son regard se fit naturellement plus profond alors qu’elle le plongeait dans celui du jeune homme et que levant lentement mais surement une de ses mains, elle lui caressa tout doucement le visage du dos de celle-ci, partant de la tempe pour descendre sur la joue - laissant un de ses doigts parcourir sa lèvre inférieur - avant de poursuivre sa course sur son menton, puis sa gorge, son cou pour finir par se poser sur le torse de ce dernier. Mante religieuse ( ) la petite Barney ? Pas le moins du monde, elle en était même très loin mais elle ne pouvait définitivement pas laisser le mister Williams avoir le dernier mot même si elle devait bien s’avouer bien malgré elle que ce simple geste semblait empreint pour elle d’un naturel presque déroutant, comme s’il n’y avait rien de plus normal que ce qu’elle venait de faire. Pourtant, ce ne devrait pas être le cas. Ils n’étaient pas un couple et ces petites marques d’attentions ne devraient donc pas être monnaie courante entre eux et pourtant, elle n’en avait ressentie aucune gène ni aucun problème à le faire. C’était juste venu comme cela. Cependant, pour ne pas se laisser submerger une nouvelle fois par ses interrogations intérieures, elle se décida de les chasser pour un temps et de se concentrer presqu’exclusivement sur ce qui se passait dans la pièce et sur rien d’autre. Le jeu, voilà ce qu’elle devait garder avant toute chose en tête. Le jeu et rien d’autre. Le jeu qui l’avait poussé à dire à Shakespeare l’un des plus gros mensonges au monde, comme quoi elle le haïssait. Cependant, même s’il affirmait le contraire, dans l’optique de ces petites attaques permanentes qu’ils ne cessaient de se lancer, elle ne comptait pas revenir sur ses paroles. Il la cherchait, il la trouvait ( ) .
Pacific - « Et bien sachez que je ne mens pas ! Je vous déteste et quoi que vous puissiez dire, vous n’avez aucune preuve du fait que cela puisse en être autrement donc acceptez-le ! »
On pouvait se demander très sincèrement quel âge mental ces deux là pouvaient avoir à se comporter comme ils le faisaient. Après tout le « Je te déteste » « Menteuse ! », était probablement l’un des jeux favoris des enfants en classes de maternelle et pourtant, ils s’y adonnaient sans la moindre honte. En effet, Pacific ne ressentait pas de gène à avoir un comportement gamin et enfantin comme à cet instant précis, bien au contraire. Elle avait beau être une jeune fille sérieuse, il était primordial pour elle de conserver une part d’innocence. La vie ne se devait pas d’être prise dans une pincée de légèreté ou bien autant se jeter tout de suite sous un bus. Après tout, ces petits moments de partage n’étaient que le ciment de ce qui renforçait les amitiés de longues dates et les rendaient plus fortes qu’auparavant. Alors peu importe ce qu’il pouvait bien y avoir entre Shakespeare et elle, ces instants de complicité qu’ils pouvaient bien partager lui étaient pour le moins essentiels et elle n’aurait su s’en passer. Ils faisaient partis de ces petites choses qui donnaient une saveur toute particulière à son existence et qu’elle gardait presque jalousement pour elle. Pourtant pas de nature possessive ( ) , il y avait des choses que la jeune femme avait du mal à partager et elle pouvait voir d’un très mauvais œil que l’on tente de toucher à quelque chose qui lui tenait à cœur. Après, il ne fallait pas la comparer à une folle hystérique capable de vous faire une scène monument ale dans les escaliers juste parce quelque chose lui paraissait intolérable ( :39: ) mais comme tout être humain, elle ne pouvait pas rester imperméable à ce que l’on pourrait assimiler à des attaques extérieures contre ce qu’elle avait mis du temps à construire et à entretenir. Cependant, n’étant pas non plus une super héroïne, il lui arrivait parfois de se tromper quant aux intentions des gens qui l’entouraient et dans ces cas là, elle était la première à se confondre en excuses, ne supportant pas l’idée d’avoir pu confondre quelqu’un qui était alors innocent. Grande adepte de la justice, commettre elle-même un péché contre cette valeur primordiale à ses yeux lui était vraiment une pilule difficile à avaler et elle faisait alors tout pour se rattraper. Mais il y avait d’autres situations complètement différentes où une situation avait juste du mal à se frayer un chemin jusqu’à son esprit et qu’elle pouvait donc s’entêter sans même s’en rendre compte dans une direction, au risque de n’en paraitre encore plus ridicule. D’ailleurs, elle regarda avec des yeux ronds comme la soucoupe volante qui avait amenée Arielle Dombasle ( ), Shakespeare, ne voyant pas trop où il voulait en venir jusqu’à qu’une lumière s’allume enfin dans sa tête. Et c’est avec une lenteur presqu’extrême, qu’elle laissa ses yeux descendre - dans l’appréhension - en direction de son corps et elle écarquilla ses yeux quand elle se rendit compte de sa quasi-nudité. Avant de se transformer en un très joli coquelicot et de se relever d’un seul coup, droite comme un I, visiblement paniquée et embarrassée.
Pacific - « Je…Je suis désolée ! J’avais complètement oubliée et je… Oh mon dieu… Je… Je reviens je vais… Je… m’habiller… Oui, c’est ça… a tout de suite ! » Et elle commença à partir en trombe en direction de la sortie seulement, elle n’avait pas encore quittée la pièce que la remarque de Shakespeare, celle qu’il lui avait faite sur ses sentiments, lui revient brutalement en mémoire, comme une gifle, la stoppant net dans son mouvement alors qu’elle s’immobilisait au niveau de la porte qui était toujours fermée devant elle. Elle regardait cette dernière sans bouger, sans émettre le moindre son. Elle était une nouvelle fois partie dans ses pensées les plus intimes, la serviette enroulée autour de son corps frêle de manière maladroite si bien qu’elle menaçait à tout moment de tomber ( :39: ) sans pour autant qu’elle ne semble faire attention à ce détail. Elle pensait. Elle pensait à celle qu’elle voulait être. A ce qu’elle voulait vivre. Avec QUI elle voulait le vivre. Deux Pacific pour un seul corps, ça ne pourrait pas durer indéfiniment. Il faudrait faire un choix plutôt que de continuer ce petit manège. Prendre des risques ou rester sagement chez toi. C’était là, la véritable décision à prendre. Pendant un long moment, elle resta ainsi, comme la funambule sur son fil, au dessus du vide et qui hésitait à se laisser tomber de ce dernier pour voir ce qui se trouvait au dessous. Et finalement, le temps de la prise de décision arriva. Oser ou se retirer. Le passé ou le futur. La sécurité ou le risque. « Je ne sais pas quelle Pacific je suis… Mais je sais celle que je veux être. »
Et sans plus de cérémonie, elle éteignit la lumière.
Sujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody Lun 1 Mar - 14:12
Crash and burn ( ), c’était toujours l’issue fâcheuse à envisager lorsque l’on se permettait d’avancer en territoire inconnu et de franchir un nouveau cap à n’importe quel niveau. Ainsi cela pouvait être le cas à travers une pratique toute aussi banale qu’avoir recours à l’humour qui – dans le fond – revenait en quelque sorte à jouer à la roulette russe sans jamais savoir si cela conduirait au coup fatal ou non. C’était oser la farce qui ne prendrait peut être pas chez l’interlocuteur, pour déboucher sur l’un de ces bons vieux blancs pesants dans la conversation voire même sur un quiproquo. Après tout, ce qui n’était qu’une boutade dans la bouche de l’un n’était pas forcément perçu comme tel dans l’esprit de l’autre qui pouvait alors se méprendre totalement et l’assimiler à une attaque quand cela n’était pourtant pas le cas ( :39: ). Et dans un autre style, la remarque que Shakespeare venait de faire à la jeune africaine rentrait également dans le moule. Après tout, qu’il ait été objectif ou pas, c’était tout de même émettre une sorte de jugement et la pousser à réfléchir sérieusement sur sa condition, chose qu’elle n’avait peut être pas envie de faire et à laquelle il l’avait pourtant invité. D’ailleurs le silence qui emplit alors la salle d’eau était pour le moins éloquent et peut être qu’il aurait alors mieux fait de s’abstenir ? Peut être qu’elle avait seulement cherché à exprimer son ressenti sans attendre en retour une quelconque réponse de sa part ? Peut être qu’elle pensait même à cet instant précis qu’il se mêlait là de choses qui ne le regardaient pas ? Allez savoir. Au final le mal était déjà fait et dans le fond, Shakespeare considérait lui avoir rendu service en lui offrant une autre piste à explorer et qui l’aiderait peut être à mettre définitivement un terme à ses questionnements. Pourquoi il se l’était permis ? Sûrement pas parce qu’il était du style à s’immiscer dans les affaires des autres ou qu’il désirait exprimer son avis sur tout mais il était convaincu que l’entraide pouvait régler bien des problèmes et finalement, il ne faisait là que renvoyer l’ascenseur à la brunette. Après tout, elle avait été présente pour lui, elle avait pris le temps de l’écouter ce jour où il lui avait raconté les seuls souvenirs qu’il avait encore en tête et dont elle faisait d’ailleurs partie et c’était donc naturellement normal pour lui que de vouloir l’épauler à son tour et tenter de l’aider à surpasser ses doutes, dans la mesure du possible et de ses propres capacités. Car dans le fond, loin d’être un être divin doté de quelconques pouvoirs surnaturels, il ne pouvait rien faire de plus que conseiller simplement la lycéenne qui resterait seule à pouvoir tenir le gouvernail et décider elle-même de ce qu’elle voudrait faire de sa vie. Quoi de plus banal alors qu’un jeune homme plus âgé souhaitant faire profiter à l’autre de son expérience mais c’était justement là que le bât blessait dans le cas de figure ici présent. Parce que lorsqu’on y réfléchissait bien, Shakespeare avait sans doute plus de choses à apprendre de la part de la petite Barney que le contraire. Cependant, lorsqu’il s’agissait de brandir les armes et partir à l’assaut à coups de piques envoyées et de mains plus ou moins baladeuses, il était certainement tout aussi expert en la matière que cette dernière et c’est d’ailleurs ce qu’il comptait bien lui démontrer à nouveau ce soir là. Lui prouver qu’il était celui qui tenait les rênes, pas forcément pour assouvir un besoin assoiffé de supériorité ou de domination qui sommeillerait en lui mais pour la simple satisfaction de fermer le clapet de sa camarade qui ne semblait jamais prompte à vouloir lui laisser un temps d’avance dans ce genre de petit jeu auquel il leur arrivait bien souvent de s’adonner. Peut être parce qu’auprès de Pacific, il oubliait alors un instant les petites prises de tête bien futiles du quotidien et qu’il avait ainsi l’impression d’être comme n’importe quel jeune de son âge, un garçon dont l’histoire ne faisait pas exception, quelqu’un de normal. Et sans même en avoir réellement conscience, peut être bien que la clef était là. Il appréciait l’africaine et sa compagnie parce qu’elle lui permettait de faire l’expérience d’une chose qu’il n’aurait pas cru à sa portée jusque là. Le plaisir aussi simple et banal de profiter pleinement du moment présent sans repenser à ce qu’il lui manquait, ce qui faisait qu’il était malgré lui définitivement différent de tout autre. Certes cela n’avait rien de bien dramatique en soi et il était d’ailleurs le premier à clamer que les différences en tous genre ne pouvaient qu’enrichir et que c’est aussi ce qui rendait la vie et les rencontres intéressantes seulement il s’agissait là d’un tout autre débat ne portant pas sur les mêmes questions. Bref un sujet bien compliqué, enclin à vous filer une belle migraine, sur lequel il n’était pas forcément apte à se pencher, du moins pas à cet instant là, tandis qu’il fronçait légèrement les yeux en sentant la main de la demoiselle parcourir son visage, sans pour autant que cela ne l’empêche de sourire de son côté. Et secouant légèrement la tête quand elle termina son petit manège, il voyait bien où elle voulait en venir. Adoptant la même tactique que lui, elle cherchait sans doute à le surprendre à son tour mais connaissant bien la petite latino et sa manière de procéder pour répondre aux attaques, il avait déjà envisagé cette possibilité dans sa tête, au moment même où il avait tenté de la déstabiliser à travers son fameux geste qui n’aurait du en temps normal n’être adressé qu’à une personne dont il aurait été particulièrement proche. Or il ne s’agissait ici que d’un simple jeu, une guéguerre visant à provoquer l’autre pour obtenir le dernier mot et sortir alors vainqueur en ayant la fierté d’avoir su déjouer tous les pièges de l’adversaire. D’ailleurs, dieu sait que la jeune africaine ne manquait pas d’idées de ce côté-là, fait que Shakespeare était bien loin d’ignorer puisqu’il avait eu l’occasion d’en faire les frais à maintes reprises, les petites chamailleries de ce style ayant toujours eu une place relativement importante au sein de leur relation. Pourtant, à les voir partir tous deux vers un tout nouveau genre de « bataille » telle que celle à laquelle ils se livraient ici, on pouvait penser qu’ils jouaient là à un jeu quelque peu risqué étant donné cette petite pointe d’ambiguïté toujours plus ou moins existante entre eux et qui les avait déjà amené à flirter avec les limites. Mais ce n’est pas ce à quoi Shakespeare pensait à cet instant précis, uniquement concentré sur l’étape suivante et bien décidé à ne pas laisser son invitée lui voler la médaille. Parce qu’en bon challengeur qu’il était, il se refusait de donner à l’autre l’occasion de pouvoir le doubler et le goût de la victoire et du défi coulant dans ses veines, il n’hésitait jamais à aller jusqu’au bout pour obtenir ce qu’il souhaitait – dans les limites de la morale et de la bienséance – comme c’était d’ailleurs le cas en ce qui concernait son emploi. Le monde de la publicité étant en constante évolution et un univers qui bougeait à cent à l’heure sans interruption, il se devait de mettre toutes les chances de son côté et d’être en permanence sur le qui-vive pour pouvoir débusquer l’idée adéquate en premier. Un sport quotidien qui lui permettait alors de gagner davantage d’assurance et ne pas se laisser décontenancer devant l’adversité.
-« Peut être mais je vois clair en toi… puis il en faut beaucoup pour me surprendre tu sais. »
Dans le fond, ce n’était pas vraiment plaisanter que d’affirmer une telle chose. Certes il ignorait un bon nombre de détails concernant Pacific mais il y avait tout de même une certaine connexion entre eux, qu’il ressentait de son côté et qui lui permettait bien souvent de pouvoir anticiper sur les gestes de sa camarade lors de situations de ce genre, raison pour laquelle il n’avait pas montré plus de surprise que cela en la voyant répliquer d’une manière qui aurait pourtant du l’étonner un tant soit peu, venant d’une fille comme elle. En effet, tout de même plutôt du style réservée bien qu’elle n’avait rien de quelqu’un de renfermé, on ne pouvait pas dire que les démonstrations de ce style étaient habituelles venant de sa part – ce qui en somme toute était plutôt normal – mais cela n’avait visiblement pas l’air de dérouter le jeune homme plus que ça. Il comptait bien se montrer le plus novateur pour cette fois là et c’est ainsi qu’il se pencha donc pour saisir la pomme de douche au dessus de la baignoire, un sourire mutin aux coins des lèvres alors qu’il menaçait d’un signe du menton de projeter sa toute nouvelle arme en direction de sa voisine et lui faire goûter ainsi aux plaisirs du jet d’eau qu’il avait ouvert entre temps.
-« Souhaitez-vous vraiment que je vous donne une bonne raison de me détester? Et puis entre nous gente dame ; si ma présence vous déplaisait tant que cela, vous ne seriez pas ici en cette heure là, il vous faudra bien l’admettre, hum ? »
Si elle voulait jouer à cela après tout… ! N’étant pas du genre à reculer mais bien au contraire persévérant, il utilisait toutes les ressources à sa disposition et si elle croyait pouvoir obtenir le dernier mot face à lui, aussi facilement, c’était bien mal le connaître et faire preuve d’un manque de jugeote des plus évidents. Nul doute alors que la bataille s’annonçait des plus coriaces mais Shakespeare n’était tout bonnement pas du style à renoncer, du moins la majeure partie du temps. Après tout, on pouvait le penser lâche – connaissant ses doutes – de ne pas chercher à comprendre la place que la lycéenne occupait réellement dans sa vie, continuant de la voir quotidiennement en ignorant volontairement ce genre de choses et en faisant comme si de rien n’était. Et parce que cela risquait de bousculer un peu trop son petit univers et son équilibre bien fragile, il laissait l’audace au placard en ayant pourtant le culot de conseiller à la jeune Barney de faire le contraire. Peut être alors qu’au lieu de prêcher la bonne parole aux autres, il ferait mieux de commencer par l’appliquer lui-même de son côté mais dans le fond, peut être qu’il ne désirait pas vraiment voir sa routine changer. Il commençait seulement à récupérer le plein contrôle de sa vie et se rajouter des responsabilités sur le dos en se lançant dans ce genre de questionnements laborieux voire même dans une éventuelle histoire sérieuse n’était sans doute pas ce qu’il lui fallait pour le moment. D’ailleurs lorsqu’on prenait le temps d’y réfléchir deux secondes, le fait qu’il parvienne encore à « flasher » sur des inconnues en pleine rue était peut être un message qui lui était envoyé pour lui faire comprendre que les doutes qu’il pensait avoir concernant certains membres de la gente féminine qui lui étaient proches n’étaient en fait que de simples illusions. Il inventait de l’ambiguïté là où il n’y en avait pas et peut être alors qu’il était également temps pour lui de tourner la page et lever définitivement la tête vers l’avenir en faisant de nouvelles rencontres. Ainsi ne pas chercher à savoir la nature profonde du lien qu’il entretenait avec la latino n’était dans le fond qu’un moyen d’avancer et non pas forcément de fuir la réalité des choses. C’était tenter de mettre un terme à ce cercle vicieux dans lequel il était pris depuis maintenant quelques temps et qui l’empêchait de ce fait d’évoluer de son côté. Et quand bien même la demoiselle n’aurait pas eu quelqu’un dans sa vie, certains problèmes se posaient tout de même, notamment celui de leur différence d’âge qui dérangeait l’américain mais également le fait que de toute façon, il n’aurait su déterminer précisément vers qui son cœur le portait réellement, base de ce dilemme qui le hantait lorsqu’il lui venait la malchance d’y penser. Après tout, ce qui était vrai pour Pacific ne l’était-il pas également pour Caprice ? En se penchant bien sur le sujet, Shakespeare était d’ailleurs même plus proche de sa meilleure amie qu’il ne l’était de l’africaine. Elle savait tout de lui sans exception, au point que les mots n’avaient même plus raison d’être entre eux et qu’un simple regard leur permettait alors de déchiffrer les pensées de l’autre et leur suffisait à se comprendre. Une vraie boucle sans fin et le mieux semblait donc de tirer un trait sur les deux demoiselles et en rester à l’état actuel des choses sans chercher à obtenir plus que ce qu’il n’avait déjà et qui dans le fond lui convenait plus ou moins… Enfin bref, pour l’instant il était uniquement question de Pacific et de sa tenue peu encombrante alors que Shakespeare se contentait de lui sourire, la voyant balbutier quelques excuses qui n’avaient pas vraiment lieu d’être puisque la vue n’était pas forcément pour lui déplaire mais il attribuait cela à l’embarras qui s’était manifestement emparé d’elle comme le démontrait d’ailleurs son teint rosé, alors qu’elle s’apprêtait à sortir de la pièce sans qu’il n’ait eu le temps de lui répondre. Mais en voyant la jeune femme se stopper brusquement dans sa course vers la sortie pour rester parfaitement immobile et droite comme un piquet, plantée devant la porte, il haussa d’abord les sourcils avant de les froncer, se demandant ce qu’il pouvait bien se passer dans la tête de la jeune fille et ce qui la poussait à jouer soudainement à la statue, sans raison apparente alors que quelques secondes plus tôt, elle semblait pourtant prête à tout pour quitter la salle de bain le plus rapidement possible. Et sans pour autant bouger de son côté - toujours assis sur le rebord de la baignoire - il attendait donc des explications de sa part lorsqu’elle se décida enfin à prendre la parole et prononcer une phrase à laquelle il était bien loin de s’attendre, surtout à un moment et dans un contexte pareils. Ne comprenant pas vraiment tout de suite où elle voulait en venir, il suivit alors du regard la main de la demoiselle jusqu’à ce qu’elle atteigne l’interrupteur et que la lumière ne disparaisse ainsi à nouveau, ce qui lui permit alors de relier les éléments entre eux et donc de comprendre ce qu’elle avait voulu dire à travers sa remarque un tantinet mystérieuse. Bien qu’elle ne lui avait pas répondu sur le moment, elle avait manifestement compris le message qu’il avait tenté de lui transmettre quelques temps avant et se relevant à son tour, c’est d’un pas lent et quelque peu hésitant - ne sachant pas vraiment comment réagir face aux évènements - qu’il avança donc dans l’obscurité, cherchant la jeune fille jusqu’à ce que sa main rencontre enfin l’épaule de cette dernière, dans la simple optique de lui montrer son soutien et éventuellement de la rassurer.
Sujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody Lun 1 Mar - 18:39
Pacific n’était pas le genre de personnes à pouvoir en vouloir à une autre car cette dernière trouvait le courage de lui dire ce qu’elle pensait, bien au contraire. Pour la petite africaine, il était même nécessaire dans une relation que les gens partagent ce qu’ils avaient sur le cœur et se disent ce qu’ils ressentaient vis-à-vis d’une situation, même si cette dernière ne les regardait pas forcément et c’était pourquoi elle n’avait pas envoyé Shakespeare promener quand il avait tenté de dissiper un peu le brouillard qui entourait la brunette. Elle avait tenté, au contraire, de puiser dans ses mots quelques leçons qui pourraient lui donner à ce sujet. On pourrait lui répondre qu’en vu du fait qu’il n’avait pas vraiment de souvenirs de sa vie d’antan et donc également de véritable passé « amoureux », elle savait qu’il aurait la sagesse nécessaire pour lui ouvrir d’autres possibilités auxquelles elle n’aurait pas forcément pensé. Et c’était ce qui s’était finalement passé : il avait allumé une petite lumière dans la tête de la jeune femme qui se retrouvait désormais, face à face avec elle-même et qui devait prendre une décision. La décision qu’elle n’avait eu cesse de repousser jusqu’à ce jour, comme si elle avait peur des conséquences que cela entrainerait une fois qu’elle l’aurait prise : en effet, le retour en arrière ne serait pas possible et comme une console qu’on éteindrait pour recommencer une nouvelle partie et faire cette fois-ci le bon choix, elle n’aurait pas cette possibilité. De plus, quoi qu’on puisse lui dire à ce sujet, elle avait repoussé le tout pendant bien trop longtemps et nager en permanence entre deux eaux, il y avait quelque chose d’usant là-dedans. Contrairement à ces jeunes qui aimaient s’inventer des drames sentimentaux à la Dawson , Pacific ne souhaitait pas se compliquer la vie plus que nécessaire et s’infliger des souffrances qui pourraient s’avérer inutiles. Et surtout être la cause de ces dernières chez une autre personne voire même plusieurs. Alors regrettait-elle d’avoir connu Shakespeare ? Surement pas, il était un pan de sa vie, un pan des plus importants. Regrettait-elle d’être sortie avec Marlon ? Non plus, elle l’aimait à sa manière même si elle n’aurait su dire si cela était la bonne puisque son cœur était troublé par un autre. Mais il avait toujours été troublé par un autre depuis près de quatre ans, elle était juste alors trop jeune pour s’en rendre compte. Gamine. Dieu seul sait comment elle pouvait haïr cette expression. Pour tout le monde, elle n’était qu’une enfant et parfois, elle en avait plus que marre. Marre de n’être qu’une enfant dans les yeux de ses parents ou même encore dans ceux de l’américain à coté d’elle. Ils avaient beau être des proches, ils ne comprenaient absolument rien et se contentaient de se baser sur des détails aussi insignifiants que son âge par exemple. Alors certes, elle n’avait peut-être que dix-sept ans mais cela voulait-il forcément dire qu’elle était inapte à se débrouiller seule, à vivre autre chose que des amourettes de lycée, à connaitre des choses sur la vie. Et parfois, elle aurait voulu crier au monde entier qu’elle n’était pas sotte, qu’elle n’était pas comme ces adolescents attardés que l’on voyait à la télévision e qui ne savaient que boire et coucher à droite et à gauche. Mais rien à faire, le son restait toujours bloqué dans sa gorge et elle prenait sur elle. Encore et encore. Garder ce sourire de façade comme si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, comme si tout allait parfaitement bien. Mais tout n’allait pas toujours bien .Et pourtant, il fallait continuer la même routine quotidienne et cette série de faux-semblant. Les seuls moments où ma pression redescendait vraiment , c’était au cours de ces petits jeux qu’elle pouvait avoir avec Shakespeare comme avec un autre, et auxquels ils étaient entrain de s’adonner pour le moment dans la salle de bain, tranquillement et bien à l’abri de tous les regards des commères qui se seraient fait un plaisir de balancer tout un tas de ragots sur ce qu’ils pouvaient bien faire. Après tout, ils recommençaient à frôler la limite de l’acceptable entre eux et ne s’en rendaient même pas compte : ils agissaient avec spontanéité aux agissements de l’autre, comme un enchainement logique d’actions qui n’avaient rien de répréhensibles à leurs yeux. Mais les choses étaient plus compliquées qu’elles en avaient l’air et rien ne pouvait être considéré comme anodin entre les deux jeunes gens. Un simple frôlement pouvait vouloir dire bien des choses. Mais ça, il faudrait déjà qu’ils s’en rendent compte eux-mêmes et ce n’était franchement pas gagné de ce coté là. Mais pour l’heure, ne bronchant d’apparence pas à la mise en garde du jeune homme qui était désormais armé de la pomme de douche déjà allumée, elle activa très rapidement ses neurones pour trouver une parade et - heureusement pour elle - cela ne fut pas bien long. Un plan pour le moins diabolique venait de naitre dans son esprit et elle misait désormais tout sur ses talents de comédienne pour que son petit tour de passe-passe, passe comme une lettre à la poste. Ainsi, en une seconde son visage se ferma alors qu’elle penchait les yeux vers le sol, comme si elle se sentait mal, se mordillant la lèvre inférieure, un des tics qu’elle avait en temps normal quand elle était soucieuse. Elle laissa un long moment un silence planer dans les airs - un de ces silences gênants et embarrassants - alors qu’elle finissait par laisser échapper une confidence d’une voix triste et inquiète, sur un ton à peine plus élevé qu’un murmure.
Pacific - « Je suis enceinte. » ( )
Et ne laissant même pas à Shakespeare le temps d’assimiler cette - fausse - bombe, elle releva son visage, se pencha et appuya rapidement sur le mécanisme de la baignoire pour que l’eau s’écoule du robinet et alros que le bassin se remplissait assez rapidement, elle poussa le jeune homme dans la flotte, se mettant à rire alors qu’il était littéralement trempé de la tête aux pieds et que l’eau montait tout autour de lui et sur lui. Et oui, à trop tenter de prendre l’ascendant sur la lycéenne, il n’avait fait qu’attiser l’envie qu’elle avait de lui faire fermer sa si charmante petite bouche et l’arroseur - ou plutôt, celui qui aurait voulu l’être - s’était trouvé arrosé avant sa victime qui ne cachait pas son amusement face à une telle situation qui dans le fond, risquait bien vite de s’inverser quand le garçon prendrait sa revanche. Mais pour l’heure, la brunette savourait sa petite victoire sur le publicitaire qui aurait du y penser à deux fois avant de se frotter à une petite démone comme elle, car si en général, Pacific tenait plus de l’ange que de la bête relâchée des enfers, quand elle avait décidé d’embêter quelqu’un, elle y allait tout bonnement à fond et l’américain était loin d’échapper à cette règle, bien au contraire. Voilà pourquoi, se penchant légèrement vers ce dernier avec un sourire pour le moins goguenard alors qu’elle se moquait ouvertement de lui et du fait qu’il s’était fait avoir par un coup aussi classique. Pacific - « L’eau est-elle à votre convenance Milord ? »
Après tout, il avait voulu joué, alors ils avaient joués et maintenant, il en « payait le prix » même s’il ne s’agissait au final que d’un échange de petites piques qui n’avait absolument rien de méchant en soit. Ils ne faisaient pas cela dans l’optique de se faire du mal ou quoi que ce soit dans le même genre mais tout simplement parce que cela faisait partie de cette étrange complicité qu’ils avaient liés au fil des années, depuis qu’ils s’étaient retrouvés à l’hôpital. Mais ce n’était tout de même pas une raison pour qu’elle se montre aussi peu vêtue face à ce dernier, surtout quand on savait que c’était une chose qu’elle n’avait jamais faite avec qui que ce soit et même pas son petit ami qui piquerait surement une crise de nefs s’il venait à l’apprendre. Elle tairait donc ce passage pour le moins embarrassant qu’ils venaient de vivre, qui relevait au final plus du cocasse que du traumatisant. Cependant, celle qui aurait du fuir la salle de bain comme la peste s’était brusquement arrêtée sans la moindre explication et fixait la porte devant elle sans donner la moindre explication dans un premier temps, jusqu’à ce qu’une remarque pour le moins énigmatique ne traverse ses lèvres et qu’elle ne commette ce qui, quelques minutes seulement auparavant, lui paraissait aussi impossible que de se jeter dans le vide - et encore ! Et le noir était revenu et avec lui, toutes ses angoisses. Cependant, elle tentait de prendre sur elle-même si les tremblements étaient là et qu’elle se sentait se tasser sur elle-même, comme pour se protéger d’un éventuel monstre qui surgirait de nulle part pour s’en prendre à elle. Et c’est dans son tourment qu’une main vint se poser sur son épaule mais pas n’importe quelle main. Cette chaleur, cette douceur, elle la connaissait et reculant d’un pas, elle sentit bientôt son dos se coller contre le buste de l’américain alors qu’elle restait ainsi sans bouger, un petit moment, comme pour se calmer. Et c’était le cas : elle puisait dans la présence de Shakespeare la force nécessaire pour aller de l’avant, pour ne plus être la Pacific craintive et fragile qu’elle détestait de plus en plus. Posant alors sa main sur celle du jeune homme, elle se tourna vers ce dernier alors qu’elle entrelaçait ses doigts aux siens. Il faisait si noir qu’ils ne pouvaient voir que l’ombre de l’autre, deviner ses contours et ses mouvements et rien de plus, et peut-être que quelque part, c’était mieux. De ce fait, elle ne prendrait pas peur en voyant ses yeux bleu la scrutant jusqu’au fond de son âme et elle ne rebrousserait pas chemin. Pas maintenant. Si elle ne le faisait pas ce soir, elle ne le ferait jamais. Peut-être qu’Aurlanne avait raison finalement : elle n’avait pas le droit d’occulter quelque chose d’aussi rare, d’aussi précieux que ses sentiments et peu importe la réponse que lui donnerait Shakespeare, elle devait être honnête avec lui et ne plus faire semblant devant lui de faire comme si elle ne le considérait que comme un simple ami alors que pour elle, il était bien plus que cela. Voilà pourquoi, après qu’elle est placée sa main libre sur la joue de ce dernier, elle s’éleva sur la pointe des pieds ( ) pour aller déposer ses lèvres sur celles du jeune homme, lui offrant ainsi leur premier baiser après de nombreuses tentatives avortées. Il était extrêmement tendre, et bien qu’il soit en apparence bien chaste, il n’en renfermait pas moins des sentiments forts et intenses, la jeune femme livrant par ce geste symbolique ce qu’elle avait sur le cœur au jeune homme. Ses lèvres dansaient avec une exquise douceur contre celle de son ainé et elle ne pouvait s’empêcher d’apprécier le moment de le trouver tout bonnement magique. Unique. Quelque chose qui faisait accélérer les battements de son cœur au point qu’elle ne craignait qu’il en explose. Comme elle n’en avait jamais connu. Cependant, toutes les bonnes choses ont une fin et ce fut elle qui se recula légèrement, mais pas énormément, ses lèvres effleurant toujours celle de Shakespeare alors qu’elle prenait la parole. Pacific - « Je pense que tu vois maintenant où je voulais en venir. »
Et elle se sépara de lui, relâchant sa main alors qu’elle s’empressait de quitter la salle de bain en refermant la porte de cette dernière après son passage. Accolant son front contre cette dernière, elle ne put s’empêcher de passer ses doigts sur ses lèvres alors que malgré elle, elle se rendait compte que ces dernières avaient encore le goût de celles de Shakespeare. Fermant les yeux, elle s’insurgea et se traita d’idiote alors qu’elle se rendait compte petit à petit de ce qu’elle venait de faire. Elle l’avait embrassé. Elle l’avait vraiment fait. Elle avait pris ce fameux risque dont on lui parlait si souvent, lui en ayant été le dernier défenseur sans même se rendre compte sur quelle voie il avait pu déposer la jeune femme. Et la nouvelle peur d’avoir mal fait s’était insinuée en elle : elle avait mal agi et il lui en voudrait. Elle venait de gâcher quatre ans d’amitié. Et pourtant, comment regretter ce qu’elle venait de vivre ? C’était… il n’y avait pas de mots assez forts pour le décrire. Mais ce souvenir serait surement la seule chose dont elle devrait jamais se contenter désormais et elle n’oserait plus affronter le regard du jeune homme désormais qui devait tout avoir compris. C’était fini. The end. D’un coup, elle se sentit mal à cette pensée, à s’imaginer qu’il la rejette au point qu’il ne veuille plus la voir et elle partit en errance vers la première autre pièce qu’elle trouva - ne se rendant même pas compte que mouillée, elle laissait un véritable sillon sur son passage qui mènerait à coup sur quiconque le suivrait jusqu’à elle - et il s’avéra qu’il s’agissait de la chambre de Shakespeare. S’accolant au mur de celle-ci, elle ferma les yeux en commençant à prendre de longues inspirations pour ne pas se laisser aller à hurler sa stupide ou encore pour ne pas pleurer d’avoir tout gâché entre l’américain et elle, seulement sous le coup d’une impulsion. Mais il est des temps où le cœur ne peut plus être bâillonné et visiblement, pour Pacific Barney, ces derniers étaient arrivés et avaient agis en conséquence…
Sujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody Ven 5 Mar - 11:27
La normalité, voila un concept qui restait bien complexe à assimiler aux yeux de Shakespeare. Peut être bien parce qu’en son for intérieur, il ne se sentait pas vraiment concerné par ce dernier et pour cause, quels étaient donc les premiers éléments que l’on raccrochait par exemple au terme de « vie normale » pour une personne de son âge ? Une jeunesse, une famille, un passé. Des bases essentielles pour pouvoir se construire mais qu’il n’avait pourtant pas et autant dire que cela le poussait parfois à se poser tout un tas de questions plus ou moins importantes et dont les non réponses n’étaient pas forcément évidentes à accepter. Vivre ainsi au milieu du brouillard n’avait rien d’appréciable et il n’y avait pourtant aucun contrôle à espérer acquérir dessus. C’était comme partager son corps avec une autre personne dont il ignorait tout et qu’il craignait presque en quelque sorte de voir ressurgir un beau jour. En effet, il avait beau tout faire pour effectuer au mieux un travail quotidien sur lui même afin de tenter de retrouver la mémoire, quelque part cela le perturbait sans qu’il n’ose pour autant le confier à qui que ce soit si ce n’est peut être son médecin lors des rendez vous fréquents qu’ils prenaient pour contrôler l’évolution - jusque là bien maigre - des choses. Sérieusement, imaginez le accepter l’aide de Pacific et monopoliser ainsi un bon nombre de ses heures de loisir pour finalement lui avouer qu’il n’était pas forcément certain de vouloir découvrir à quel genre de personne il avait bien pu ressembler dans sa vie d’autrefois ; plutôt gonflé ! Peut être alors qu’elle déciderait de mettre un terme à leurs petites rencontres quotidiennes et qu’égoïstement, Shakespeare ne souhaitait pas voir ce pan de sa vie lui échapper, comme cela avait pu être le cas de tout le reste. Après tout elle n’aurait plus aucune bonne raison de le voir si souvent après ça, elle avait sa propre vie à mener de son côté et l’américain en avait pleinement conscience seulement l’envie de se raccrocher à la jeune Barney, à ses seuls souvenirs le poussait malgré lui à souhaiter voir l’échéance reculer au maximum. C’était profondément stupide et contradictoire mais il n’empêche que cela trottait toujours dans un coin de sa tête si ce n’est durant ces moments ou la légèreté et l’amusement prenaient alors le dessus sur le reste comme c’était justement le cas à cet instant précis tandis qu’il menaçait gentiment sa camarade de lui faire prendre une bonne douche improvisée jusqu’à ce que l’expression sur son visage ne prenne un virage à 180 degrés. Après les quelques confidences qu’elle lui avait fait un peu plus tôt dans la soirée, il était à des années lumière de pouvoir comprendre qu’elle ne faisait là que pousser le jeu encore un peu plus loin en lui lançant un mensonge qu’il avait donc reçu comme une véritable bombe qu’il se serait pris en pleine figure avec tout ce qu’elle pouvait comporter de dévastateur, tandis qu’il restait donc muet comme une carpe à la regarder, la force dans son bras faiblissant légèrement alors qu’il laissait presque la pomme de douche lui échapper des mains, ayant manifestement quitté le monde des vivants durant un court moment pour se retrouver dans un état proche à celui d’une personne à qui l’on aurait fait subir une lobotomie ou autre traitement semblable. Et clignant plusieurs fois des yeux comme pour tenter de récupérer ses moyens et le contrôle de la situation, sans même avoir remarqué que l’eau qui coulait jadis au bout de sa main se déversait désormais à partir du robinet lui-même - bien trop pris dans son délire pour avoir perçu et enregistré le geste de Pacific - être brusquement poussé dans l’eau lui fit cependant retrouver ses esprits tandis qu’il entrouvrait donc la bouche comme choqué devant le comportement de la lycéenne qui s’était bien foutue de lui. Et lui lançant alors un faux sourire des plus majestueux tout en grimaçant à moitié, il stoppa l’arrivée d’eau en secouant la tête.
-« C’est bien malin...! »
Une vraie vipère... ( ) cela dit le python ( ) n’avait pas dit son dernier mot et s’il n’agirait peut être pas immédiatement histoire d’endormir un peu la méfiance de la jeune fille et lui faire croire qu’il abandonnait la partie – dans le simple but au final de pouvoir mieux la surprendre et la piéger par la suite, il va de soi qu’il n’en resterait certainement pas là, après s’être laissé berner de la sorte et aussi facilement. Il faut dire que sans forcément le savoir, elle avait choisi là une attaque qui ne pouvait que le marquer, d’où la réaction particulière qu’il avait eu à l’écoute de ses mots. Plus que l’effet de surprise qu’une telle nouvelle aurait pu avoir sur n’importe quelle personne lambda, cela avait été comme recevoir un coup de marteau sur la tête dans le cas de Shakespeare qui pouvait ainsi et une fois de plus prendre conscience de toute la singularité de sa relation avec Pacific. Le fait qu’elle n’était définitivement pas qu’une simple connaissance dont le sort lui importait peu. Et quelque part – étrangement ou pas – il avait donc été comme soulagé de comprendre qu’il ne s’agissait là que d’une plaisanterie de plus et non d’un aveu on ne peut plus sérieux qu’elle aurait pu lui faire. Cela dit cette blague bien que médiocre avait réveillé l’esprit revanchard du jeune homme et adoptant le même ton sardonique que sa voisine, c’est donc dans un bel élan du bras et sans ménagement qu’il lui renvoya toute l’eau qu’il put en l’éclaboussant, tout en s’adressant à elle sur un ton moqueur.
-« Mais à vous de me le dire comtesse! »
Si elle tenait donc tant que cela à repousser les limites, il ne serait pas celui qui déposerait les armes en premier et autant dire que la brunette pouvait avoir du souci à se faire. Elle avait déclenché les hostilités et il ne ferait rien pour l’épargner après ce petit épisode qui l’avait conduit à se retrouver habillé au beau milieu de la baignoire remplie d’eau mais dont le contenu disparaissait déjà petit à petit. D’ailleurs en parlant de limites, il semblait bien que la plus importante était finalement sur le point d’être franchie et tandis que Shakespeare se tenait donc derrière l’africaine après que l’obscurité ait de nouveau envahie la pièce, il ne sembla pas se rendre compte immédiatement de l’importance qu’avaient visiblement eu ses mots aux yeux de la demoiselle dont il serrait la main presque machinalement jusqu’à ce qu’elle ne prenne une initiative pour le moins audacieuse qui laissa Shakespeare abasourdi, ne cherchant pas à rendre son baiser à la jeune fille sans pour autant l’avoir repoussé. Etait-ce le noir qui jouait à nouveau des tours à la petite latino tel que cela avait été le cas un peu plus tôt dans la soirée lorsqu’elle l’avait pris pour une sorte d’agresseur potentiel le temps d’un court instant ? La remarque qu’elle prononça quelques secondes plus tard tendait à croire que non mais sans même avoir réellement eu l’occasion de pouvoir réagir à tout ça, il sentit alors sa main lui échapper avant d’apercevoir la lumière du couloir lorsqu’elle quitta la pièce pour refermer la porte derrière elle. Et il se retrouvait donc là, dans le noir, seul avec ses pensées et ses doutes. Certes ce qui venait de se passer ici n’aurait peut être pas du l’étonner tant que ça dans la mesure où ils avaient bien failli franchir ce même cap à plusieurs reprises mais le fait est que cela ne s’était jamais produit et ce en grande partie par leur faute. Parce qu’il y en avait toujours un pour faiblir et tourner les talons au dernier moment, avant de commettre l’irréparable. Cela dit, ce temps là était manifestement révolu, du moins en ce qui concernait la jeune Barney, alors que Shakespeare rallumait donc la lumière en balayant la pièce du regard jusqu’à ce que ce dernier n’accroche le reflet de son image sur le miroir d’en face et qu’il ne s’en rapproche lentement. Pourtant déjà trempé suite à sa petite baignade qu’il n’avait pas le moins du monde prévu, il ouvrit alors le robinet pour se passer de l’eau sur le visage en espérant que cela lui remettrait les idées en place et lui permettrait ainsi d’y voir un peu plus clair. Le temps des grandes questions semblait finalement être enfin arrivé alors qu’il se retrouvait face à lui-même et au choix qu’il se devait de prendre à son tour – cherchant à savoir si c’était là la bonne marche à suivre, s’ils n’étaient pas en train de faire une erreur, s’ils n’empruntaient pas ici la mauvaise voie. Est-ce qu’il devait alors occulter ce qu’il venait de se passer tout comme les sentiments qu’un tel geste de la part de Pacific avait pu clairement réveiller en lui ou bien jouer également la carte de la franchise et ne plus chercher à se voiler la face quant à la vision qu’il avait de la lycéenne et ce qu’elle pouvait bien représenter à ses yeux ? Poussant un long soupir lourd de sens qui trahissait facilement les tourments qui le poussaient à hésiter d’ouvrir cette porte et partir affronter la réalité des choses, il attrapa finalement une serviette avant de prendre son courage à deux mains pour quitter la pièce, se retrouvant donc dans le couloir alors qu’il fonçait désormais tout droit en direction de sa chambre, sans chercher à jeter un coup d’œil du côté du salon où il pensait que la jeune fille avait trouvé refuge pour pouvoir y récupérer son sac. Ouvrant la porte de la petite pièce pour se diriger directement vers le placard du fond sans prendre la peine de regarder derrière lui, il eut cependant l’impression de sentir comme une présence à ses côtés qui le poussa donc à se retourner pour découvrir la brunette appuyée contre le mur, dont la tenue n’avait visiblement pas changé depuis cet instant où elle l’avait quitté et qu’il se mit donc à fixer un long moment pour finalement prendre la parole, d’un ton quelque peu interrogateur et étonné tout en désignant le couloir d’un signe de la tête.
-« Tu n’es pas allée récupérer tes affaires ? »
Et après mûre réflexion, faisant quelques pas vers elle suite à ces mots, il se pencha légèrement pour attraper sa main et l’inviter à se rapprocher de lui alors qu’il dénouait lentement la serviette imbibée d’eau - et souvenir de leur petit jeu d’éclaboussures – qu’elle avait toujours autour d’elle, sans pour autant avoir cherché à obtenir son consentement, la déposant sur le lit pour la remplacer par celle qu’il avait à la base emmené pour lui et qui se trouvait jusque là autour de son cou.
-« Comme ça c’est mieux non ? »
Sa main posée sur le bras de son vis-à-vis, il se mit alors à repenser au premier jour où il l’avait revu suite à son accident et où il avait eu une sorte d’illumination, à l’autre bout du couloir, en l’apercevant. Elle avait été le seul repère « familier » qu’il avait retrouvé depuis ces quelques jours qu’il avait passé enfermé à l’hôpital, sans pour autant savoir quoi que ce soit de bien intéressant à son sujet puisqu’il ne l’avait alors rencontré que deux fois avant ça et pourtant il avait s’agit là des seuls souvenirs que sa mémoire semblait avoir bien voulu conserver. Des lors un lien particulier s’était tissé entre eux, renforcé au fur et à mesure des moments passés ensemble et peut être qu’il y avait donc certaines choses impossibles à éviter. Il avait perdu tout souvenir, cependant il se rappelait de Pacific. Il n’avait pas retrouvé la moindre connaissance qu’il avait pu avoir par le passé or il était tombé par le plus grand des hasards sur cette dernière, au coin d’une allée. Est-ce qu’il ne fallait donc vraiment voir ici que de simples coïncidences sans significations particulières ? C’est justement la question que Shakespeare se posait à cet instant même alors qu’il laissait sa main descendre de nouveau pour retrouver celle de l’africaine, scrutant ses yeux comme s’il espérait là pouvoir y trouver quelque chose.
-«Comment tu arrives à expliquer le fait que tu sois le seul visage dont je me souvienne, la seule personne que je n’ai pas pu oublier… ?»
Sujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody Ven 5 Mar - 14:28
Elle ne possédait définitivement pas la vie d’une lycéenne de 17 ans lambda. Elle avait une existence pour le moins atypique et même si parfois, cela pouvait être dur pour elle de tout assumer, d’être toujours présente quand on avait besoin d’elle, elle ne l’aurait échangé pour rien au monde. Après tout, c’était ce qui lui avait permis de rencontrer des personnes merveilleuses qu’elle ne voulait plus jamais oublier et laisser sortir de sa vie. Des amis fabuleux avec lesquels elle avait vécu tout un tas de choses qui formaient un ensemble de souvenir qu’elle gardait précieusement dans son cœur. Ils n’étaient pas tous bons - sa rencontre avec Nick avait même un arrière goût de tragique - mais il faisait celle qu’elle était aujourd’hui et elle ne pouvait donc pas les laisser s’échapper. Surtout qu’elle pouvait voir les dégâts que cela pouvait occasionner chez une personne qui les avait tous perdu, ou presque. La première fois qu’elle avait revu Shakespeare, elle ignorait alors qu’un lien particulier existait déjà entre eux. Elle avait juste eu vent par son père qu’il y avait un nouveau patient, un amnésique qui de son passé n’avait gardé que quelques bribes d’images. Et elle ignorait alors que ces images étaient d’elle. Tout ce qu’elle voyait de derrière cette vitre où elle se trouvait, c’était non seulement un garçon qu’elle connaissait - certes à peine mais assez pour se rappeler les traits de son visage et le son de sa voix - et un jeune homme perdu et abandonné de la vie et dans son for intérieur, elle s’était dit que pour celui qui ne se rappelle de rien, cela devait être bien effrayant de passer toutes ces nuits dans un lieu que l’on ne connaissait absolument pas, sans la moindre présence réconfortante. Alors c’était ce qu’elle était devenue pour lui : cette main qui serrait la sienne dans le noir, celle qui disparaissait aux premières lueurs de l’aube après avoir veillé toute la nuit. Inutile de vous dire qu’à cette époque, sa consommation de café avait considérablement augmenté en flèche et que tout le monde se demandait pourquoi cette chère Pacific semblait tout le temps si fatiguée. Mais c’était plus fort qu’elle, elle n’arrivait pas à le laisser seul, à ne pas être là pour lui. Pourtant, leur « rencontre » n’était pas préméditée et était vraiment le fruit du hasard. Elle ne pensait pas le croiser dans ce couloir qu’elle avait emprunté ce jour là sans vraiment faire attention. Et de toutes les manières, il n’y avait aucune raison pour qu’il se souvienne d’elle et pour qu’il sache qui elle était. Grave erreur. C’était l’inverse qui c’était produit et elle avait finalement compris que ce pan de son passé qui lui restait, celui dont son père lui avait parlé avant même qu’elle ne le revoit, c’était tout bonnement elle. Et une chose en entrainant une autre, ils s’étaient finalement revus et avaient renforcé ce lien de nature inconnue entre eux. Elle lui avait aussi permis de se refaire un réseau social, lui présentant quelques uns de ses amis dont elle sentait bien qu’ils pourraient nouer un lien entre eux. Elle avait essayé de prendre soin de lui à sa manière comme Caprice l’avait aussi fait de son coté. Sans jamais le forcer. Parce que la peur qu’il rechute était toujours là en elle, permanente. Celle qu’à un moment quelconque le jeune homme perde conscience et reparte à l’hôpital. Mais petit à petit, elle avait appris à vivre avec sa crainte comme avec celle qu’il ne les abandonne un jour, une fois que ses souvenirs lui seraient revenus. Mais elle n’avait pas le droit de le freiner dans la quête de ces derniers, bien au contraire, si elle pouvait l’aider, alors elle se devait de le faire. Elle n’avait pas à agir égoïstement car cela serait plus facile pour elle. Et dire que s’ils avaient pris le temps de discuter calmement de tout cela, ils se seraient rendus compte tous les deux que plus que pour ces quelques exercices, c’était pour profiter de la présence l’un de l’autre qu’ils étaient là. Mis il y a des choses que l’on ne peut pas faire aisément et qui demandent un certain courage qui semblait avoir déserté les deux jeunes gens. Par contre, pas la volonté de s’embêter gentiment qui les poussait à utiliser tous les moindres coups bas pour atteindre l’autre. Et le classique « Je suis enceinte » avait visiblement eu son petit effet sur le jeune homme, au-delà même des espérances de l jeune femme qui ne s’attendait pas à une réaction aussi vive, ce qui ne l’avait pas empêchée de pousser sa mission à terme et d’éclater de rire en voyant le beau brun avachi dans sa baignoire et trempé de la tête aux pieds. Encore une petite boutade, plus mignonette que réellement méchante, pour lui prouver qu’il ferait mieux de se méfier de l’eau qui dort, d’autant plus si elle s’avérait être celle de l’Océan Pacific. Et c’est avec le regard pétillant et le sourire en coin qu’elle finit part lui pincer la joue.
Pacific - « En amour, comme à la guerre mon cher, tous les coups sont permis ! »
Mais était-il question d’amour ou de guerre entre les deux jeunes gens, allez savoir. Peut-être un mélange des deux justement qu’ils cachaient sous l’apparence innocente d’un jeu de mains et de vilains. Cependant, ces instants d’innocences qu’ils arrivaient encore à partager après quatre ans de relation étaient quelque chose à laquelle elle tenait énormément et dont elle n’aurait su se passer. Elle n’aurait pas pu supporter une ambiance lourde et pesante entre eux juste parce qu’il y avait cette ambigüité dans leurs rapports. Oui, ils avaient failli s’embrasser plusieurs fois mais cela devait forcément signifier qu’ils devaient se fuir comme on cherchait à s’éloigner d’un sandwich au roquefort périmé à cause de sa mauvaise odeur et de son goût pour le moins détestable ( ) ? Pas pour la jeune femme qui, maintenant qu’elle connaissait vraiment bien le jeune homme, avait du mal à imaginer sa vie sans lui. Et c’était surement pourquoi durant toutes ces années, elle avait tu les drôles de sentiments qu’elle pouvait bien ressentir pour le jeune homme, par peur de le faire fuir surement. Elle craignait qu’une fois que ces mots fatals seraient sortis de ses lèvres, une fois que toute la vérité serait dite, il ne voudrait plus la revoir, ne serait-ce que pour ne pas la faire souffrir. Aurlanne lui avait soutenu l’inverse ( ) , que jamais il ne briserait ce lien entre eux mais comment être sur d’une chose avant qu’elle n’arrive ? C’était un risque qu’elle ne voulait pas prendre, du moins c’était ce qu’elle pensait à ce moment là de la soirée mais elle se rendrait compte par elle-même un peu plus tard qu’il suffisait d’un mot pour que tout change et pour que se réveille en nous une audace dont on ignorait alors jusqu’à l’existence. Cependant pour l’heure, elle subissait les représailles de son camarade et elle émit un petit cri de surprise quand l’eau - glacée - lui arriva dessus mais, bien décidée à faire fermer le clapet ( ) de son adversaire, elle attrapa la mousse à raser se trouvant sur le lavabo et lui en recouvrit le visage, éclatant une nouvelle fois de rire sous sa nouvelle tête de « bonhomme de neige » qui lui allait, croyez-le ou pas, à ravir.
Pacific - « Et votre masque Milord, quelle bonne idée ! Il vous donnera un teint bien frais ! »
Encore et toujours des gamineries qui ne les menaient nulle part. Ou pas. Parce que cette fois-ci, Pacific ne s’était pas dérobée à ce qu’elle ressentait et elle avait osé l’assumer jusqu’au bout, peu importe les conséquences pour le moins fâcheuses que cela pourrait engendrer. Prendre le risque de faire un pas en avant vers quelque chose de mieux ou tout simplement se jeter dans le vide, c’était à voir. Et maintenant qu’elle s’était réfugiée dans cette chambre, sans vraiment savoir où elle était allée, se laissant juste guidée par ses pas, collée contre ce mur, les yeux clos, elle pensait à ce qui venait d’arriver dans la salle de bain, à ce geste loin d’être anodin qu’elle avait entrepris avec le jeune homme. C’était plus qu’une impulsion et elle le savait. Cela faisait pas mal de temps qu’elle voulait l’embrasser et si les fois précédentes l’un et l’autre avaient trouvé en eux la capacité d’empêcher cela, c’était finalement arrivé. Et le pire - ou pas - dans l’histoire c’était qu’elle n’arrivait même pas à regretter ce qu’elle avait fait. Cela lui était apparu comme une libération, comme si cela faisait près de quatre ans qu’elle n’en respirait plus et qu’elle pouvait enfin laisser l’air s’infiltrer de nouveau dans ses poumons. Et elle avait envie de recommencer. Encore et encore. Autrement dit, elle était dans un sacré pétrin. Cependant, alors qu’elle s’enfonçait de plus en plus dans ses pensées, elle fut interrompue par le son d’une voix qu’elle ne connaissait que trop bien et qui la fit littéralement sursauter sur place alors qu’elle rouvrait ses yeux pour les poser sur la silhouette du jeune homme de l’autre coté de la chambre avant de les amener au sol, n’osant pas l’affronter du regard. D’ailleurs, les premiers mots qu’il lui tint lui firent vraiment mal, la jeune femme ne les interprétant pas de la bonne manière, pensant qu’il la mettait tout bonnement à la porte parce qu’il n’acceptait pas son comportement et qu’il trouvait qu’elle avait dépassé les limites en l’embrassant. Elle secoua la tête rapidement et c’est avec une petite voix peinée et affreusement gênée qu’elle lui répondit alors rapidement alors qu’elle se décollait du mur . Pacific - « Je… Je… Tu as raison je vais y aller et je… me préparer tout de suite… »
Mais alors qu’elle allait se mettre à marcher, il le fit avant elle et elle s’immobilisa alors, ne sachant pas ce qu’elle devait faire ou dire de plus. Allait-il la prendre par le bras, la tirer sans ménagement par ce dernier et la mettre à la rue comme une malpropre ? Non, ce ne serait définitivement pas le genre de Shakespeare mais dieu seul savait ce que les gens pouvaient faire sous l’effet de la colère bien qu’étrangement, cette dernière ne semblait pas avoir envahi l’esprit du jeune homme qui apparaissait comme étonnamment calme face à cette situation. Il s’était d’ailleurs emparé de sa main qu’elle lui avait donnée sans rechigner alors qu’il l’attirait plus près de lui. Elle ne pipait pas le moindre mot et elle le laissait faire sans émettre la moindre objection, même quand il détacha la serviette autour de son frêle corps. Que faisait-il ? Elle n’arrivait absolument pas à le comprendre et elle avait tourné la tête sur le coté, le laissant agir à sa guise. Cependant, elle eut un nouveau sursaut de surprise quand elle sentit un tissu chaud s’enrouler autour de son corps alors qu’elle tournait précipitamment sa tête vers le jeune homme en le regardant avec toute l’incompréhension du monde dans son regard. Levant d’ailleurs instinctivement une main qu’elle déposa sur le torse de ce dernier, sur sa chemise humide au niveau de son cœur, ce fut à son tour de prendre la parole, sa voix à peine plus élevée qu’un chuchotement.
Pacific - « Mais toi tu vas attraper froid maintenant… »
Et il manquerait qu’il tombe malade par sa faute, après ça elle n’aurait plus qu’à se terrer tout au fond d’un trou et ne plus jamais en sortir. Sa main sur son cœur, elle pouvait en percevoir les battements et pendant quelques temps, elle resta focalisée sur ces derniers sans vraiment faire attention à tout ce qui l’entourait, alors qu’elle ressentait ces quelques petites percussions venait parcourir son propre corps. Il était peut-être venu, le temps d’affronter la réalité du cœur humain et de ces travers, de laisser la fragilité de ce dernier exploser aux yeux de tous et d’assumer ce que l’on pouvait ressentir même si cela n’était pas forcément la chose la plus facile à faire. Cependant, elle finit tout de même pas remonter son visage en direction de celui du jeune homme dans lequel elle plongea son regard. Bleu contre Marron, ce n’était pas un duel pour autant même si chacun essayait de percevoir, de trouver des réponses dans les tréfonds de l’âme de son vis-à-vis. Une main sur le buste de Shakespeare, l’autre prisonnière dans l’homologue de son camarade, elle resta un long moment silencieuse, alors qu’elle songeait à ce qu’il venait de lui dire. Surement le plus grand mystère les concernant tous les deux. Pourquoi elle et pas quelqu’un d’autre ? Après tout, à cette époque de la vie du jeune homme, nul doute qu’il devait y avoir des personnes plus importantes pour lui mais c’était d’elle dont il se souvenait. Elle et personne d’autre. Cependant, ce ne fut pas une réponse qui sortit de ses lèvres mais une suite d’interrogations, d’autres questions qui méritaient d’être posées au même titre que celles qu’il venait d’énoncer de vive voix.
Pacific - « Comment tu arrives à expliquer le fait que tu as réussi ce que personne, pas même Sven, n’a pu faire en huit ans ? Que je peux me tenir près de toi dans le noir sans avoir envie de pleurer ou de m’enfuir ? Pourquoi c’est auprès de toi plus que d’un autre que je me sens bien et en sécurité ? »
Sujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody Dim 7 Mar - 3:09
Certes Shakespeare n’était pas au courant de toutes ces nuits durant lesquelles la brunette avait veillé à son chevet et pourtant, bien qu’endormi lors de ces moments là, peut être qu’au fond de lui il avait tout de même senti la présence de cette dernière et que plus que le fait qu’elle n’était pas un visage qui lui était étranger, c’était cette bizarre proximité entre eux - qu’il avait d’ailleurs ressenti de nouveau en apprenant à mieux la connaître - qui l’avait ainsi définitivement lié à la jeune femme. Autrement dit, c’est donc dans cet hôpital où il avait atterri bien malgré lui qu’il avait vu se créer des amitiés qui lui étaient particulièrement chères aujourd’hui – pour ne pas dire les plus importantes – qu’il puisse s’agir de Pacific ou encore de Caprice. Un mal pour un bien et dans un sens, il avait su accepter sans se plaindre ce qui lui était arrivé et qui lui avait d’ailleurs permis au passage de s’endurcir avec le temps tout comme d'apprendre à relativiser les petits problèmes du quotidien. Aussi, quelque chose qui aurait pu lui paraître dramatique il y a cinq ans ne pesait donc à présent plus très lourd dans la balance et c’est pourquoi il ne faisait jamais tout un plat des petites tuiles qui pouvaient éventuellement lui tomber dessus. Pourtant, derrière cette véritable force intérieure perdurait tout de même une certaine fragilité et il n’était donc pas à l’abri de sombrer de nouveau un de ces jours, les dommages sur sa mémoire – causés par le coup qu’il avait reçu à la tête – ne pouvant être définitivement oubliés et considérés comme une affaire classée. C’est donc pour cela qu’il avait régulièrement toute une batterie d’examens médicaux à effectuer pour contrôler ses acquis et faire travailler ses méninges afin de s’assurer de leur bon état de fonctionnement. Des faits qu’on ne lui avait pas caché et s’il est vrai qu’un simple déclic pourrait rendre tous ses souvenirs au jeune homme, en revanche un autre pourrait très bien lui faire perdre tout ce qu’il avait récupéré depuis ces quatre dernières années, comme ça, en un claquement de doigts. Un vrai jeu avec le diable qui ne prenait jamais de repos et qui rythmait pourtant la routine de Shakespeare sans qu’il n’en devienne parano pour autant, tentant toujours au maximum de ne pas s’en préoccuper. Cependant il s’agissait là d’un détail qu’il n’avait effectivement pas partagé avec ses proches, sans doute pour ne pas les inquiéter outre mesure, et s’il ignorait encore les connaissances de Pacific à ce niveau là – qui sait si le père de cette dernière avait déjà laissé glisser l’information autour d’une conversation – il comptait malgré tout lui en parler un jour ou l’autre, étant donné le fait qu’elle occupait tout de même une place relativement importante en ce qui concernait sa reconstruction et ce notamment à travers les exercices qu’ils effectuaient ensemble pour pouvoir faire marcher la matière grise du brave Williams. Cela dit, il n’aimait pas vraiment mettre ses histoires de « santé » sur le tapis, cherchant la plupart du temps à les oublier tant que possible, et appréciait donc cent fois plus les moments de relaxation et de divertissements variés comme cela pouvait par exemple être le cas de la bataille féroce qui était menée dans la salle de bain par les deux individus qui ne semblaient pas vouloir faire le moindre cadeau à leur adversaire. Et secouant alors la tête en prenant un regard faussement assassin, il pointa la jeune fille du doigt tout en lui adressant ces quelques mots d’un ton un brin ironique tandis qu’il tordait le bas de sa chemise pour l’essorer.
-« Ouais et ben je sais de quel côté on se place ! »
Ou pas justement, et s’il avait clairement su ce genre de choses, peut être bien que cela leur aurait évité de jouer sans cesse au chat et à la souris, sans jamais pouvoir se trouver. Mais dans le fond c’était plutôt plaisant, taquiner gentiment la jeune femme et tester un peu ses limites et sa force de caractère qui n’avaient manifestement pas de bornes, du moins lorsqu’il s’agissait de trouver une manière cocasse de répliquer aux attaques comme Shakespeare put d’ailleurs s’en rendre compte assez rapidement alors que, occupé à fermer l’arrivée d’eau qui avait littéralement transformé ses vêtements en éponges, il tourna de nouveau la tête en direction de son invitée pour recevoir la moitié du contenu de sa mousse à raser en pleine figure, comme on entartrerait un pauvre innocent pour gagner une peluche à la fête foraine. Se débattant alors pour pousser la brunette en retraite, il se servit à nouveau de sa chemise pour enlever sa plâtrée toute fraîchement tartinée sans pour autant montrer la moindre pointe d’agacement puisqu’au contraire, cela le fit rire en cœur avec sa camarade. Mais pas n’importe quel rire, celui exagéré et jaune qui cache difficilement les futures représailles qui prévoyaient d’être des plus corsées mais que le publiciste gardaient pourtant pour plus tard, n’ayant pas le matériel adéquate sous la main pour réaliser pleinement sa vengeance.
-« J’aime autant te dire que si quelqu’un vient à sonner à la porte, c’est toi qui ira lui ouvrir dans ta petite tenue qui ferait presque de la concurrence jusqu’à celle des danseuses du Moulin rouge ! »
Tenue qu’elle ne semblait visiblement pas prête à quitter alors qu’ils étaient désormais tous deux l’un en face de l’autre dans la chambre d’à côté, lui la regardant avec un certain étonnement, se demandant ce qu’elle faisait ici mais surtout pourquoi elle ne s’était toujours pas changée quand c’était pourtant la raison pour laquelle elle avait quitté la salle de bain quelques minutes plus tôt. Manifestement peu secoué malgré les récents évènements qui s’étaient produits et qui auraient peut être du le pousser à se sentir embarrassé devant la lycéenne et agir de manière différente qu’il pouvait le faire habituellement, cela n’avait visiblement pas eu une grande incidence sur leurs rapports et bien loin de chercher à la fuir de son côté – s’étant après tout rendu ici dans le seul et unique but de récupérer des vêtements secs – il n’avait pas non plus l’intention de la faire déguerpir de la pièce ou même encore de son appartement, raison pour laquelle il s’était donc rapproché d’elle après lui avoir posé sa première question. Mais percevant comme une pointe de gêne dans la voix de cette dernière qu’il avait peine à entendre, il lui répondit donc d’un ton calme et posé, après avoir saisi sa main.
-« C’est pour toi que je dis ça tu sais, non pas parce que je veux te voir partir. »
En effet, plus que la tenue en elle-même qui pouvait éventuellement gêner la jeune fille lorsque l’on connaissait son côté pudique, il s’inquiétait tout simplement du fait qu’elle aurait pu attraper mal, si peu vêtue et qui plus est trempée de la tête aux pieds, ce pourquoi il ne montra donc aucune pointe d’hésitation avant de lui offrir sa serviette sans vraiment se soucier de son propre sort qui passait au second plan comme elle le lui fit d’ailleurs remarquer. A voir comme ça, on pouvait même penser qu’il profitait là de la situation, se montrant proche d’elle en ayant pris l’initiative de lui retirer le tissu humide qu’elle avait autour du corps sans que cela ne soit normalement de sa responsabilité, mais il ne tenait pas à la voir repartir le lendemain, fiévreuse et prête à recracher ses poumons sous l’emprise de la toux et ce, quitte à faire passer le bien être de cette dernière avant le sien.
-« Ne t’inquiète pas pour moi va. Malgré ce qu’on peut croire je suis quand même un minimum résistant et puis j’aime autant que ça m’arrive à moi plutôt qu’à toi, tes parents ne te laisseraient sans doute plus découcher après ça ! Ce serait fort dommage pour toi n’est-ce pas ? »
Désacraliser la chose tant que possible en ajoutant une petite touche d’humour à son discours, c’est la meilleure solution qu’il avait trouvé sur le moment pour espérer éviter les silences et voir l’ambiance devenir pesante quand ils étaient pourtant toujours parvenus à éviter ce genre de situations. Certes il s’était passé un évènement pour le moins important qu’il aurait été malvenu d’occulter complètement mais est-ce que cela devait forcément dire que la gravité devait s’inviter et que tout devait donc changer à présent ? Pour sa part ce n’est en tous cas pas comme cela que Shakespeare voyait les choses et il ne comptait donc pas fuir la brunette ou même la repousser, raison pour laquelle il s’était alors rapproché d’elle sans chercher aucunement par la suite à retirer la main qu’elle avait posé sur lui. Lui transmettant alors la question existentielle qui traversait pour la énième fois son esprit et à laquelle il espérait d’ailleurs qu’elle puisse lui donner une réponse ou même quoi que ce soit d’autre, il écouta finalement celles qu’elle se posait de son côté et qui le laissèrent muet durant quelques instant tandis qu’il se contentait donc simplement de la regarder. A les voir aussi proches qu’ils pouvaient l’être à cet instant même, tout pouvait sembler bien simple et pourtant les vieux problèmes pour le moins résistants n’en n’avaient pas moins disparu. Après tout, elle savait que Shakespeare ne voyait personne de son côté, du moins officiellement. Mais que pouvait-on dire de l’africaine et de sa situation ? Qu’importe au final s’il arrivait mieux à la rassurer qu’un autre, le fait est qu’elle avait déjà quelqu’un et que cela représentait forcément un frein du côté de l’américain. Question de moralité, question de bienséance. Et il ne pouvait donc pas répondre aux interrogations de son vis-à-vis de la manière qu’il l’aurait pourtant souhaité, en prenant à son tour des risques pour le moins conséquents. Ainsi on aurait pu croire qu’après l’audace dont Pacific avait fait preuve dans la salle de bain, il ferait alors de même et que la situation serait enfin débloquée mais au final, ce fut presque l’opposé qui se produisit même si une certaine complicité perdurait toujours entre eux, leur main l’une dans l’autre et leur regard plongé dans celui du voisin comme si le reste autour n’avait plus vraiment d’importance. Non pas qu’il n’assumait pas ses sentiments mais on ne s’attaquait pas au « gibier » d’un autre, c’était là aussi une règle d’or qu’il comptait bien respecter, raison pour laquelle il s’était d’ailleurs refusé à chaque fois de pouvoir dépasser les limites implicitement fixées avec la latino. Ce n’était pas qu’il craignait en quelque sorte qu’elle puisse l’envoyer méchamment balader et ne pas répondre à ses attentes mais juste une simple histoire d’éthique. Au final, mieux valait dire clairement les choses une bonne fois pour toute plutôt que de rester coincé au milieu de ce cercle vicieux et tourner autour du pot, c’était bien ce dont le garçon était persuadé au fond de lui seulement dans leur cas, il ne pouvait tout bonnement pas se le permettre. Exit cependant les mélodrames et autres tragédies sur fond de violons et de requiem, il n’en n’avait jamais fait toute une montagne et ce n’est pas aujourd’hui qu’il commencerait, même si les langues commençaient à se délier de part et d’autre pour aborder des sujets pour le moins profonds qu’ils avaient tu jusqu’alors. Et haussant les épaules tandis qu’il avait placé sa main libre sur la joue de la brunette, il lui adressa alors ce qui pouvait ressembler à un sourire pour finalement lui répondre tout en penchant légèrement la tête vers elle.
-« Je crois qu’il y a tout un tas de questions auxquelles on aura peut être jamais de réponses… D’ailleurs peut être qu’on réfléchit trop au final et qu’il y a certaines choses qu’on ne peut tout simplement pas expliquer. »
Sujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody Dim 7 Mar - 10:35
L’hôpital. Un lieu qu’une jeune fille de son âge n’aurait pas dû fréquenter tant que cela. Après tout, quand on n’avait seulement dix-sept ans, on n’avait pas de raison particulière d’apporter les couloirs de cet endroit qui pouvait en rebuter plus d’un et pour cause : c’était un lieu de mort et de séparations. De sang et de larmes. Mais pour Pacific, c’était plus que cela : c’était l’un des sanctuaires de la vie. Elle trouvait admirables de voir tous ces gens qui étaient près à sacrifier leur existence pour s’occuper des autres et tenter de les reprendre bien souvent aux griffe de la Mort, cette ennemie perverse et sans le moins scrupule qui pouvait vous faucher au détour d’une rue sans le moindre signe annonciateur. On pouvait tout de même se demandait ce qui l’avait poussée à vouloir faire du bénévolat là-bas plutôt qu’à profiter de son temps libre pour sortir entre amis comme le faisaient la plupart de ses camarades. Dans le fond, elle n’aurait pas su vous le dire : c’était arrivé de lui-même comme la conclusion logique de son évolution de jeune fille. Elle errait si souvent dans les corridors de l’établissement étant petite qu’elle en connaissait tous les recoins et toutes les personnes y travaillant. Et dès qu’un nouveau venu arrivait, elle ne pouvait qu’aller le saluer et lui souhaiter la bienvenue avec un large sourire, histoire de le mettre à l’aise dans cet environnement qui pouvait paraitre bien hostile. Et c’était ce qui c’était passé avec le clown principal du bâtiment qu’elle avait rencontré quand elle avait seulement douze ans. Elle se rappelait s’être demandée qu’est-ce qu’un type comme lui pouvait bien faire dans un endroit pareil. Après tout, la place des clowns n’était-elle pas dans les cirques dont-ils étaient en quelque sorte la marque de fabrique depuis des lustres ? Mais plus elle passait du temps à son contact, plus elle le regardait pratiquer et ce, notamment les enfants malades, plus elle comprenait son importance qui a ses yeux avait finalement quelque chose de capital. Il était la touche de soleil dans la morosité que pouvait représenter un séjour à l’hôpital, il était celui qui par quelques pitreries et autres boutades, ramenait le sourire sur des visages qui semblaient l’avoir perdu depuis bien trop longtemps. Il se battait pour maintenir également la vie dans ces lieux mais d’une autre manière. Si les médecins et autres infirmières se battaient continuellement pour sauver en quelque sorte le corps de leurs patients, le clown lui s’occupait de tout ce qui concernait le cœur ou encore l’âme de ces derniers. Et quelque part, elle sentit naitre tout au fond d’elle un désir nouveau, une vocation toute prête à éclore : elle serait l’un des leurs. Elle serait le soleil d’autres personnes qui ne pouvaient pas profiter de celui brillant dans le ciel. Au début, ce fut quelque chose de difficile à faire accepter à ses parents qui trouvaient cette alternative pour le moins ridicule : un futur grand médecin n’avait pas de temps à perdre avec de telles balivernes ! Mais déjà cette charmante Pacific n’en faisait qu’à sa tête et à force de mots et de conviction elle avait finalement réussi à obtenir ce qu’elle voulait et depuis, elle continuait le bénévolat avec application, respectant ses horaires et plages de travail avec un professionnalisme pour le moins déroutant. Enfin, pour ce qui était de commencer à l’heure parce que bien souvent, elle restait bien plus longtemps qu’on le lui imposait car il était tout bonnement inenvisageable pour elle de s’en aller quand la bonne humeur régnait encore et que les malades en redemandaient. Elle considéra que c’était son devoir de les faire rire tant qu’ils en avaient la force et elle s’appliquait donc à cette tâche, quitte à en payer de sa personne. Même si elle ne voyait pas comment et qu’elle partageait bien souvent leur amusement. Comme elle pouvait partager celui de Shakespeare alors qu’ils se livraient une bataille pour le moins sans pitié dans la salle de bain du jeune homme depuis quelques temps maintenant. Il faut dire qu’étant aussi borné l’un que l’autre, aucun ne voulait lâcher du terrain et que comme d’habitude, cela pouvait durer très longtemps entre eux. Mais c’était dans le fond tout ce qui faisait le charme de ce petit jeu : ils ne s’enfonçaient jamais dans la monotonie et il rajoutait du piquant dans leur relation, déjà pour le moins particulière à la base. D’ailleurs, le voir éponger sa chemise refit naitre dans son ventre un éclat de rire pour le moins furieux face au comique de cette situation qu’elle n’avait pas prévu en venant ce soir là chez l’américain et qu’elle appréciait de plus en plus. Et alors qu’elle mimait en claquant des doigts l’acte de mordre son doigt, elle leva innocent les yeux au ciel avant de laisser un sourire un brin provocateur et malicieux venir arrondir la courbe de ses lèvres.
Pacific - « Toi, tu sais quelque chose ? Impossible ! T’es trop bête pour ça ! »
Petite pique qui fut accompagnée d’un claquement de langue des plus élégants et tout à fait en accord avec le coté enfantin dont la jeune femme faisait preuve en ce moment même. Mais définir ce que cela était n’était pas aussi simple que le laisser sous-entendre Shakespeare et à cette remarque qu’elle lui avait faite un peu plus tôt, elle aurait apporté une toute autre réponse. Pour elle, l’amour était une guerre. En effet, quoi de plus risqué que ce sentiment qui vous tombait dessus parfois sans même vous prévenir et qui pouvait vous assommer voire même vous mettre K.O sans un tour sans même vous laissez la possibilité de vous relever et de vous remettre après cela. Pourtant, Dieu seul savait à quel point la jeune femme avait eu beau essayer mais quand elle s’en était rendu compte, nul doute qu’il était déjà trop tard pour tenter de faire quelque chose. Après tout, il lui avait failli des années pour comprendre ce que sa meilleure amie Lokelani avait saisi en quelques secondes seulement, en un regard posé sur ces deux joyeux lurons. L’amitié était définitivement quelque chose de fabuleux et ceux avec qui vous la partagiez pouvait alors vous connaitre mieux que vous ne le faites vous-même. Ainsi, si elle pouvait sonder les tréfonds du cœur de la brunette et voir clairement qu’elle n’avait d’yeux que pour Sasha depuis des années, bien qu’elle prétende le contraire notamment à cause de cette fichue maladie de naissance qui la rongeait de l’intérieur et qui l’empêchait de profiter de la vie, par peur de blesser ceux qu’elle laisserait derrière elle une fois qu’elle quitterait cette terre, il en allait de même pour cette dernière qui savait mieux que quiconque sans même qu’elle ne lui en ait parlé les sentiments authentiques et intenses que la petite africaines pouvaient bien ressentir à l’égard de l’américain. Deux meilleures amies d’un quatuor d’enfer comme on n’en rencontrait plus de semblables de nos jours. Les membres s’y complétaient tous et s’apporter quelque chose de plus qu’elles ne pourraient retrouver dans aucune autre relation. Pourtant, Pacific n’aurait peut-être pas dû faire partir de ce petit groupe des plus soudés : après tout, elle était la seule gamine de dix-sept ans au milieu de jeunes femmes ayant toutes ou presque dans la vingtaine ou à la limite de cette dernière et pourtant, elle avait su s’y faire une place de choix à laquelle elle renoncerait pour rien au monde. Ses meilleures amies étaient plus qu’importantes à ses yeux et elle ne supporterait jamais de les perdre, comme elle ne pourrait pas envisager le fait que Shakespeare puisse un jour sortir de sa vie. Et pourtant, chaque jour elle craignait que cela ne soit le cas, qu’il lui annonce qu’il avait rencontré quelqu’un, une fille qui lui aurait volé son cœur comme il lui avait pris le sien. Et c’est dans une crainte latente qui lui serrait parfois l’estomac et la paralysait sans qu’elle ne puisse trouver de justification plausible à son état qu’elle vivait sa vie même si bien souvent, elle essayait d‘oublier son malaise dans des moments de partage et d‘amusement comme ils étaient entrain de vivre depuis tout à l‘heure et qui plus que de la engeance, tenait en réalité d‘un véritable désir de prendre la peine de partager quelque chose avec son camarade de jeu.
Pacific - « Soit, j’espère juste dans ce cas que ça sera de beaux, grands et forts pompiers ! »
Ils avaient commencé dans le cocasse, autant continuer sur cette voix et la jeune fille poussa alors un faux soupir - exagéré et alangui à cette perspective. Après tout, c’était un des clichés pour le moins réputé que celui de l’homme au casque rouge et pourquoi se priver de jouer avec ce dernier quand elle en avait l’occasion ? Mais elle pouvait dire tout ce qu’elle voulait, plus que pour ces soldats du feu, c’était pour un publicitaire que son cœur avait flanché et maintenant qu’ils étaient face à face dans cette chambre, une proximité pour le moins notable entre eux deux, elle se rendait compte à quel point depuis toutes ces années, elle n’avait fait que de s’aveugler face à leur relation ou du moins, en ce qui la concernait. Considérer et traiter Shakespeare comme s’il n’était qu’un ami lambda, ce n’était pas ce qu’elle avait vraiment voulu mais la seule alternative qu’elle avait trouvé pour ne pas avoir à assumer ce qu’elle ressentait réellement pour le jeune homme. Déjà timide de nature, pour elle il semblait alors évident au fond d’elle qu’un jeune homme de son âge et de son type ne pouvait pas s’intéresser à une gamine comme elle et plutôt que de prendre l’audace de tenter le coup, elle avait préféré baisser les bras et abandonner le combat plutôt que de souffrir inutilement dans une relation qui ne la mènerait nulle part. Mais à voir sa réaction de ce soir, cet acte pour le moins inconsidéré qu’elle avait eu envers lui dans la salle de bain, elle se demandait si elle avait eu raison de faire une telle chose. Si elle n’avait pas seulement repoussé l’inévitable à plus tard. Mais à quoi bon maintenant et si Shakespeare ne l’avait pas retenu d’une phrase, elle se serait surement déjà enfouie comme une voleuse maintenant qu’elle avait enfin repris ses esprits. Cependant, si elle avait baissé un instant ses yeux à cause de gène, elle avait finalement fini par les relever pour les poser timidement sur le jeune homme en chuchotant.
Pacific - « Tu es sur ? Je le comprendrais tu sais… »
Après tout, ce n’était pas forcément quelque chose d’agréable de se faire embrasser comme cela, sans prévenir et s’il semblait bien paisible face à cette dernière, ce n’était peut-être que le calme avant la tempête qui allait bientôt se déchainer sur elle et ne laisser que ruines et désolation après son passage. Mais non, il continuait de prendre soin d’elle, quitte à la faire rougir comme un joli petit coquelicot. Déjà peu habituée à s’exposer ainsi vêtue - ou justement pas vêtue - devant les gens qu’elle côtoyait, le fait que ce soit Shakespeare qui la voit ainsi faisait naitre quelque chose d’étrange dans le creux de son estomac et accélérait nettement les battements de son cœur, comme si ce dernier avait décidé de se lancer dans un marathon endiablé. Les doigts du jeune homme frôlant sa peau nue alors qu’il la déshabillait de sa serviette pour l’en couvrir d’une autre, elle s’était retenue jusqu’à ce mordre la lèvre pour ne pas laisser ses frissons la trahir quant à l’état dans lequel il la mettait. Elle qui en tant normal ne supportait pas vraiment les contacts physiques - ou du moins, avait du mal avec ces derniers aux premiers abords - se surprenait presque à attendre qu’il recommence de nouveau. Qu’il la touche simplement comme il l’avait fait. Une fois de plus, cela prouvait la relation particulière qui la liait à l’américain qui était le seul à pouvoir se permettre une telle chose avec la jeune femme qui, si elle pouvait se montrer câline avec ses proches, avaient du mal à se laisser aller à ce genre de démonstrations avec les autres et notamment son petit ami ce qui était un frein évident à leur relation du fait qu’elle refusait tout bonnement de passer à la vitesse supérieure avec ce dernier.
Pacific - « Oh tu sais, je crois qu’en ce moment c’est le cadet de leurs soucis alors… »
Elle avait dit ça avec un léger sourire rassurant mais au fond de ses yeux, il ne restait qu’un éclat morne quand elle repensait à ses géniteurs. Leur dernière dispute en date - particulièrement violente - lui restait en travers de la gorge et quand elle y repensait, elle avait juste envie de crier. De hurler toute cette colère qui sévissait en elle à leurs égards pour ce qu’ils avaient osé faire et dire. Et quand le problème « Sheyenne » viendrait sur la table, cette fracture qui existait déjà entre eux deviendrait un véritable ravin que ni l’un ni l’autre des deux partis ne pourrait traverser, car après tout, Pacific avait beau faire partie des gens plutôt pacifiques de nature, quand elle avait du ressentiment envers une personne, elle ne faisait pas semblant. Etant une personne pour le moins extrême, dans ses joies comme dans ses peines, quand elle s’énervait, cela pouvait entrainer des conséquences pour le moins dramatiques et tel un cyclone, elle détruisait tout ce qu’elle pouvait trouver sur son passage. Pourtant, s’il y avait bien une chose qu’elle voulait préserver, c’était ce lien qu’elle avait avec Shakespeare, qui comptait plus qu’il ne le pensait à ses yeux et ce, depuis quatre longues années maintenant. Elle savait pertinemment qu’elle n’était probablement pas la première dans le cœur du jeune homme mais était-ce finalement quand on y repensait une raison pour elle de garder ce qu’elle ressentait à son égard ? Elle savait également qu’il y avait Marlon mais maintenant qu’elle était face à Shakespeare, les discours qu’Aurlanne et Ginny lui avaient tenu et qui sur le coup, ne l’avaient pas affectés, semblaient prendre tout leur sens. Ce n’était pas en agissant de la sorte qu’elle serait heureuse ou même que son petit ami le serait. Après tout, il devait clairement s’être rendu compte avec tout le temps qu’elle pouvait passer avec l’amnésique qu’il était surement plus qu’un ami pour elle. Qu’il était plus que tout pour elle. Voilà pourquoi elle ne pouvait décidément pas accepter la réponse qu’il lui offrit. Elle qui pourtant en temps normal pouvait se satisfaire de peu, ne pouvait pas se résoudre à rester dans le brouillard, pas maintenant qu’elle s’était lancée et qu’elle avait eu le courage de déposer une unique fois ses lèvres sur celles de celui qui la hantait depuis trop longtemps maintenant. Et si Shakespeare comptait rester sur ses réserves pour X raison, ce ne serait pas son cas. Elle irait jusqu’au bout de sa déclaration, quitte à se faire rejeté par la suite. Parce qu’elle étouffait de vivre avec ses sentiments sur son cœur sans pouvoir les partager. Elle ne pouvait plus le supporter. Voilà pourquoi elle secoua légèrement la tête quand il lui répondit, pour lui signaler qu’elle n’était pas d’accord avec lui alors qu’elle rapprochait instinctivement cette dernière de celle du jeune homme après qu’il se soi penché vers elle, l’écart entre leurs deux visages se réduisant de plus en plus, la posture de leurs corps trahissant la réalité de leurs sentiments.
Pacific - « Je ne suis pas d’accord avec toi. Je peux expliquer tout cela, du moins pour ce qui me concerne… » Elle se tut un instant alors qu’elle laissait son regard dériver au dessus de l’épaule du jeune homme. Un regard vide, comme si elle était plongée dans ses pensées. Et en effet, elle était entrain de faire un tri dans ces dernières, prête à tenir un discours qui risquait de surprendre le jeune homme face aux révélations pour le moins choquantes qu’il contentait et auquel ce dernier ne s’attendait surement pas. C’est pour ça qu’une fois qu’elle eut pris une longue inspiration, elle se lança d’une voix calme dans un récit qui promettait d’être riche en rebondissements « Tu sais, j’y ai pensé assez souvent, et de plus en plus, à quitter Marlon. Et je sais que c’est inévitable, que je le ferai, surement plus tôt que je ne le pense. Le problème ne vient pas de lui, mais de moi. Du fait que je me suis rendu compte que je ne m’étais pas mise en couple avec lui pour les bonnes raisons. Je ne nierai pas que je suis attachée à lui - après tout, je pense qu’au bout d’un an de relation, un certain lien se crée - mais j’ai fini par me rendre compte que cela n’avait aucun rapport avec l’amour. Que c’était plus une forme de tendresse comme celle que je peux ressentir pour Adam ou pour Darren. Seulement, ils ne sont pas apparus à un moment de ma vie où je ressentais le besoin de faire sortir quelqu’un de mon esprit, de mon cœur parce que j’étais persuadée que rien ne serait possible entre nous. Et pendant un an je me suis aveuglée dans une relation qui était morte avant même d’avoir vraiment vue le jour. C’est surement pour cela que je ne supportais pas les marques d’affection avec Marlon, que les choses ne pouvaient pas aller plus loin qu’un baiser - et encore. Parce que tout au fond de moi, je savais que ce n’était pas ce que je voulais, que ce n’était pas la personne que je voulais. Tout me ramenait toujours à un autre, quoi que je fasse quoi que je dise, cet autre était toujours le premier. Le seul. Je faisais que jouer à la petite amie pour avoir une excuse pour justifier le fait que je n’avais pas la force nécessaire pour essayer quelque chose avec celui qui me plaisait vraiment. Mais j’ai décidé de mettre un terme à tout ça maintenant. Non seulement parce qu’il est tant pour moi d’aller de l’avant mais aussi parce que je ne peux pas continuer à agir de la sorte avec lui. A rester à ses cotés en aspirant à être auprès d’un autre. C’est cruel. C’est mesquin. Et dans le fond, je pense que je ne suis qu’une garce qui s’est servi d’un jeune homme innocent pour tenter d’en oublier un autre. Je suis méprisable. Je suis haïssable. Franchement, je trouve que je suis une personne immonde et je comprendrais que je puisse dégouter ceux qui m’entourent quand ils apprendront la vérité. Mais dans un sens, je ne sais pas quoi faire d’autre que de la révéler au grand jour. Parce que maintenant, j’ai pleinement conscience que ce n’est pas Malon qui possède tous les droits sur mon cœur et ce, non pas depuis quelques temps seulement mais depuis des années déjà… » Elle eut un nouveau soupir puis un sourire crispé quant au fait qu’elle avait livré tant de choses aux garçons avant finalement de replonger ses iris sombres dans les siennes, comme si elle souhaitait se noyer dans ces dernières, alors qu’elle lâchait les derniers mots de sa confessions, qui seraient probablement les plus déterminants dans cette affaire « … c’est toi qui en a toutes les clefs. »
Sujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody Mar 9 Mar - 1:14
La solidarité, il y avait définitivement quelque chose d’incroyable là dedans aux yeux de l’américain. C’était prendre le temps de mettre sa propre vie entre parenthèses pour venir en aide aux autres, par pur altruisme et en toute générosité. Une chose que Shakespeare avait eu l’occasion de découvrir dès les premiers jours qui avaient suivi son réveil à l’hôpital, de la part des médecins, des infirmières ou même de bénévoles et spécialistes en tous genre avec qui il avait d’ailleurs partagé de nombreuses et longues discussions. Des personnes qui s’étaient intéressées à lui sans raison particulière, qui lui avaient parlé de leurs propres expériences comme pour combler le vide que lui avait de ce côté là, des visages et des moments qu’il n’oublierait sans doute jamais. C’est d’ailleurs certainement pour cela qu’il avait comme projet de faire un jour également partie de tous ceux qui, par le passé, lui étaient venu en aide d’une façon ou d’une autre, en cherchant à apporter aux autres un peu de réconfort et une présence sympathique pour retrouver le sourire et une certaine forme de sérénité qui n’était pas forcément donnée. Parce que nul doute que la motivation, retrouver un but à sa vie étaient là des clefs majeures pour entreprendre correctement une reconstruction et les premiers pas vers la guérison comme l’américain en avait pour sa part fait l’expérience un peu plus tôt. Seul dans un endroit qui lui était étranger, sans un quelconque repère et au milieu de personnes qu’il ne connaissait pas, il aurait pu très rapidement perdre pied et ne plus jamais parvenir à retrouver cette harmonie intérieure qu’il était pourtant essentiel de conserver et de préserver. Telle la charogne ( ) traquée, il s’était alors retrouvé livré à lui-même dans un environnement quelque peu angoissant sans personne suffisamment proche de lui pour le rassurer réellement, quelqu’un à qui accorder toute sa confiance, quelqu’un sur qui se reposer. Du moins jusqu’à ce qu’il ne fasse la connaissance de sa meilleure amie et qu’il retrouve la jeune Barney. Et à l’image des deux jeunes femmes qui lui avaient tendu la main sans rien demander en retour, il essayait tant que possible de pouvoir rendre service à chaque personne dans le besoin qu’il pouvait croiser sur son chemin, se sentant comme redevable de quelque chose et dans le devoir de se rendre utile auprès de ceux qui pouvaient nécessiter un appui comme ce fut son cas à un moment donné de sa vie qui se rappelait d’ailleurs chaque jour à lui, histoire de rester conscient du fait qu’il fallait profiter de chaque moment et non gâcher son temps en se prenant inutilement la tête ou même en s’égarant un peu trop. Cela dit sortir des sentiers battus et oser l’originalité et les risques sans trop se mettre de limites était aussi quelque chose d’essentiel et c’est pourquoi Shakespeare ne rechignait jamais à se lancer dans des jeux pour le moins particuliers, notamment en présence de la petite lycéenne, sans craindre de pouvoir se retrouver dans des situations quelque peu farfelues et atypiques telle que l’image qu’il offrait à cet instant même à sa camarade, trempé, les pieds dans la baignoire après s’être relevé et son visage encore à moitié recouvert de mousse. Après ça, le ridicule ne tuait pas et il était d’ailleurs le premier à rire de lui-même dans certains cas cela dit la petite attaque que la jeune fille lui lança histoire de surenchérir encore un peu plus le poussa à lui adresser un sourire des plus hypocrites tout en mimant de lui taper l’épaule alors qu’il passait par-dessus le rebord avant de s’y rasseoir, poussant alors une sorte de petit soupir de désespoir en jetant un coup d’œil à son allure, la tête baissée en direction de son jean et de ses chaussures qui laissaient une belle petite flaque d’eau se former autour de ses pieds alors qu’il en profitait pour pincer la cuisse de sa voisine.
-« Je ne te permets pas! Et puis n’oublies pas que je suis plus âgé que toi et que par conséquent tu me dois le respect. Non mais j’te jure, les jeunes d’aujourd’hui… ! »
L’âge, à croire que ce facteur avait définitivement son mot à dire dans la relation de ces deux là. Dans le fond, c’était pourtant bien insignifiant et on trouvait pire qu’une différence de quatre années qui d’ailleurs ne voulait pas dire grand-chose lorsque l’on prenait le temps de les examiner côte à côte. Tant au point de vue physique que psychologique, il n’y avait rien de bien choquant dans l’idée de pouvoir les imaginer ensemble et pourtant cela embêtait tout de même un peu Shakespeare. Non pas pour des raisons de maturité puisqu’il se sentait parfaitement à l’aise avec la brunette qui par ailleurs semblait bien plus responsable que la plupart des jeunes de son âge mais parce qu’il jugeait justement qu’à dix-sept ans, tout s’ouvrait à elle et qu’ils vivaient donc deux phases différentes de leur vie, chacun de leur côté. Elle, encore prise au milieu du tourbillon de l’âge innocent et lui ayant déjà passé ce cap pour se retrouver dans la vie adulte avec son lot de responsabilités et un tout nouvel univers à appréhender. Quelque chose qui les séparait forcément du point de vue du jeune Williams même si dans cette salle de bain, les problèmes de ce genre semblaient tout bonnement avoir disparu, à les voir se chamailler de la sorte et se lancer des petites piques avec une habileté pour le moins remarquable. Et levant alors les yeux au ciel en entendant la remarque qu’elle venait de lui faire sur ces bons vieux pompiers dont l’effet sur la gente féminine semblait visiblement impossible à éviter, il grimaça légèrement avant de retrouver un ton faussement hautain et narquois tandis qu’il prenait alors son invitée de haut tout en arquant un sourcil.
-« En espérant qu’ils accepteront justement de t’emmener avec eux. Une échelle, un camion et des grands gaillards, ce ne sera pas de trop pour me débarrasser de toi ! Après tout leur job c’est aussi de purifier l’air non ? Et autant dire que ce ne serait pas du luxe ici. »
Bien sûr il ne s’agissait là que d’une vilaine blague de plus que l’on pouvait d’ailleurs repérer à des kilomètres et il n’avait certainement pas demandé à l’africaine de passer la soirée avec lui pour la renvoyer à la première occasion comme il tentait justement de le lui faire comprendre alors qu’ils étaient désormais près de la porte de la chambre qu’elle semblait prête à emprunter – pour fuir la confrontation ou pas, allez savoir – avant qu’il ne trouve le moyen de la retenir en lui adressant quelques mots mais également en ayant pris sa main. Dans le fond il comprenait bien pourquoi elle avait pu penser qu’il puisse souhaiter la voir partir et c’est donc pour cela qu’il tenait à mettre les choses au clair et lui faire comprendre que peu importe ce qui venait de se passer et ce qui arriverait par la suite, elle était là et il ne comptait pas la laisser filer comme ça.
-« Tu sais si je t’ai proposé de venir, ce n’est pas pour te demander maintenant de partir. Rien n’a changé… c’est juste que je ne m’attendais pas à te trouver ici, je pensais que t’étais partie récupérer tes affaires.»
Non, elle avait beau avoir agi d’une manière qui aurait pu lui déplaire, ce n’est pas ce qui aurait pu pousser le jeune homme à vouloir mettre une quelconque distance soudaine entre eux. Il ne lui en voulait pas et ce n’est d’ailleurs pas un tel geste – de la part de n’importe qui – qui aurait pu le mettre en colère. D’un tempérament relativement calme et pas franchement du style à monter sur ses grands chevaux dès qu’on lui en donnait la possibilité, il avait pour habitude de prendre les choses avec un certain détachement, même quand cela le touchait au plus près tel que cela pouvait par exemple être le cas lorsqu’il s’agissait de cette chère Pacific et de leur « amitié » ainsi que tout ce qui tournait autour de cette dernière. Abordant un instant un sujet qui se rapportait aux parents de la demoiselle, il crut cependant percevoir comme une pointe d’amertume dans les mots qu’elle avait employé et malgré le sourire qu’elle affichait, cela mit tout de même la puce à l’oreille du garçon qui prit donc le risque de chercher à en savoir plus à propos de tout ça, quitte à se faire rembarrer par la suite.
-« Tu as des soucis chez toi? »
Après tout, lors de ces petits rendez vous qu’ils se donnaient, ils ne parlaient au final que très rarement de la vie de la lycéenne à proprement parlé, qu’il s’agisse de son petit ami, de sa famille ou même encore de ses cours. Ils se concentraient alors sur leurs exercices ou bien passaient le temps en se bagarrant gentiment comme ils l’avaient d’ailleurs fait de nouveau ce soir là, sans jamais vraiment aborder de grands sujets concernant Pacific qui restait donc très peu bavarde quant à son petit quotidien et ce dont il pouvait être rythmé. Cependant, le problème qu’ils tentaient désormais de régler les touchaient cette fois ci autant l’un que l’autre et haussant alors les sourcils lorsqu’elle avança qu’elle n’était pas d’accord avec lui, il se mit donc à l’écouter attentivement, comprenant qu’elle avait manifestement des choses importantes à lui révéler et il n’imaginait pas à quel point…
Le mutisme, voila en effet une chose bien fascinante. Il vous prenait comme ça, sans vraiment prévenir et dès lors, impossible de s’en dépêtrer. C’était comme avoir été soudainement privé de toute capacité de réflexion et donc de la possibilité de mettre un mot sur ses pensées avant de pouvoir les exprimer à voix haute, laissant un long et malheureux silence embarrassant envahir jusqu’à chaque recoin de la pièce comme le faisait justement Shakespeare à cet instant même. Non pas que son esprit s’était évadé vers un autre monde ou avait quitté son corps, bien au contraire, il était parfaitement présent et conscient de la situation ; peu être même un peu trop d’ailleurs. Enregistrant chaque parole sortant de la bouche de la jeune fille, il n’arrivait pas à comprendre comment ils en étaient arrivés là, comment au bout de quatre ans ils se retrouvaient ici, ce soir, à se confier ce genre de détails pour le moins importants mais qu’ils n’avaient pourtant jamais abordé malgré les nombreuses occasions qui s’étaient présentées à eux. Fixant alors Pacific une fois qu’elle eut terminé son discours des plus déroutants, dans le fond c’était presque comme si elle avait pu lire dans son regard ce qui le dérangeait avant de balayer le ciel de ses nuages. Et pourtant il hésitait encore, restant silencieux durant de longues et interminables minutes comme s’il cherchait là à mesurer l’importance de l’acte qu’il était sur le point d’accomplir, parce que s’il était jusque là resté sur ses réserves sans vraiment laisser dévoiler quoi que ce soit par le biais de ses mots ou même de ses gestes, cette fois ci l’étape serait définitivement franchie et il n’aurait donc plus aucun moyen de revenir en arrière, de masquer ce qui sautait pourtant aux yeux de certaines personnes. Un acte qui pouvait sembler logique mais qui relevait tout de même plus de l’irréel venant de Shakespeare et connaissant les grands questionnements auxquels il avait été sujet pendant bien longtemps, jusqu’à quelques minutes encore avant que la latino ne se lance dans ses aveux. Celui là même auquel cette dernière s’était adonnée dans la salle de bain et rapprochant donc sensiblement son visage du sien, il ne montra aucun temps d’arrêt jusqu’à ce que cet espace entre leurs lèvres soit définitivement comblé en un baiser déjà bien plus prononcé et peut être même profond que celui qu’elle lui avait offert de son côté, parce que ne s’étant pas lancé à son tour dans un grand discours au cours du quel il aurait pu lui livrer ses sentiments et son ressenti de façon claire et audible, tout ne passait donc qu’à travers ses lèvres pour rejoindre directement celles de l’africaine. Le moyen le plus simple mais pourtant des plus authentiques de faire comprendre à cette dernière ce qu’elle pouvait bien représenter mais aussi celui d’évacuer enfin cette sorte de frustration qu’il avait pu accumuler chaque fois qu’ils s’étaient rapprochés sans jamais avoir été au bout de ce qu’ils désiraient vraiment. Et alors que sa main avait lâché celle de la brunette pour aller prendre marque au niveau de sa taille, vint alors le moment de mettre un terme à cet échange pour le moins expressif - certes un peu court mais pas moins intense pour autant – tandis qu’il reculait donc son visage pour pouvoir regarder de nouveau son vis-à-vis, cherchant à savoir si elle avait compris le message, ses doigts ne décollant pas de la joue de la jeune fille qu’ils redessinaient en quelques mouvements à peine perceptibles et qui ne faisaient qu’effleurer sa peau pour finalement glisser jusqu’à la base de sa nuque, pris au milieu des bouclettes humides qui tombaient le long de son cou.
Sujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody Mar 9 Mar - 3:30
Le jugement pour le moins respectable que pouvait se faire Shakespeare sur la différence d’âge qu’il y avait ans les deux jeunes gens n’était cependant pas aussi juste qu’il pouvait le penser, mais dans un sens, ce n’était pas de sa faute car il connaissait surement moins bien la vie de Pacific que cette dernière en savait sur la sienne du fait qu’elle avait été à la reconstruction de cette dernière notamment pour ce qui était du réseau social. Il faut dire que la brunette n’était pas du genre à s’épancher sur son existence et sauf si une situation prêtait à le faire, elle n’avait pas pour coutume de parler d’elle à tort et à travers, ne voyant tout bonnement pas l’intérêt de faire une telle chose. Elle n’avait jamais été prétentieuse ou égocentrique et ce n’était surement pas à dix-sept ans qu’elle allait commencer. Elle avait son caractère - qui parfois pouvait s’avérer être pour le moins difficile, non pas parce qu’elle était une gamine capricieuse et pourri gâtée mais tout simplement parce qu’elle n’en faisait qu’à ses têtes et que plutôt que de suivre les valeurs traditionnelles de la société, suivait tout bonnement les siennes - mais ô grand jamais elle n’avait fait partie de ces petites pestes insupportables qu’on avait envie de gifler dès qu’elles rendraient dans notre champs de vision. Et pourtant, dieu seul savait qu’elle aurait pu très bien en devenir une quand on y regardait de plus près. Après tout, soyons francs, elle était tout sauf désagréable à regarde même si, à l’écouter, elle est à ses propres yeux d’une banalité affligeante. Avec son teint doré et ses boucles d’ébènes, elle a cette beauté exotique qui peut amener à fantasmer sur de lointaines contrées et donner des envies d’évasion. De plus, elle possédait selon certains un charme des plus attractifs dont une fois de plus, elle n’avait pas conscience. Donc tout d’abord, elle possédait le physique adéquate pour rentrer dans un club de petites pimbêches. Mais aussi le compte en banque et l’ascendance nécessaire, puisque Mr et Mrs Barney n’étaient pas n’importe qui et que pour eux, « rouler sur l’or » n’était pas qu’une expression abstraite et dénuée de sens, pas plus que « noblesse » et « bourgeoisie ». Pourtant, ce que certains auraient pu mettre en avant come des avantages flagrant de leur supériorité - vraiment ? - la brunette n’en parlait quasiment jamais. Et elle le reniait même d’une certaine manière au point de ne pas - ou très rarement - l’argent de ses parents, préférant utiliser le sien. Qui ne provenait pas de ces derniers. En effet, aussi étrange que cela puisse paraitre à toutes les jeunes filles qui pourraient rêver d’avoir un père millionnaire, la brunette ne souhaitait pas profiter de toutes les largesses dont elle pourrait éventuellement bénéficier et pour se confronter à la vie réelle, elle était allée jusqu’à prendre un petit boulot après les cours de barman dans le casino de deux amis à elle. C’était souvent éreintant et elle en ressortait complètement lessivée mais au moins, elle n’avait pas cette sensation de n’être qu’un parasite qui profitait de la société et de ce qu’elle lui proposait sans elle-même apporter sa contribution à cette dernière. C’était primordial pour elle et elle aurait beau dire, elle ne supporterait pas d’être considérée comme une nuisance parce ceux qu’elle côtoyait en permanence. Cependant, Shakespeare ne savait pas tout cela et il ne voyait que ce qu’elle avait eu l’occasion de lui montrer le temps qu’ils passaient ensembles, notamment au cours de ces séances de travail sur sa mémoire. Même si pour le moment, cette dernière ressemblait plus à un moment de jeux qu’autre chose, les deux jeunes gens se cherchant et se trouvant comme des gosses. Mais des fois, pour oublier la pesanteur que pouvait prendre l’existence, de tels instants pouvaient être pour le moins nécessaires et elle ne pouvait tout bonnement pas faire autrement que de les vivre à fond, pour ne pas regretter plus tard d’en avoir perdu une miette à cause de sa réserve naturelle. Voilà pourquoi elle n’avait pas honte d’avoir répondu aux attaques de Mister Williams comme elle l’avait fait et elle savait pertinemment que même s’il jouait l’outré ou le blessé, dans le fond il ne lui en voulait pas vraiment car les choses avaient toujours été ainsi entre eux. C’était presque une sorte de rituel entre eux : ils ne pouvaient pas se voir sans se taquiner. Mais sous cette recherche de l’autre, nul doute qu’il y avait bien quelque chose d’autre et que c’était surement cela qui les avaient si souvent poussé à la limite de l’acceptable dans une « amitié » sans pour autant qu’ils n’osent la franchir jusqu’à ce soir. Et pour l’heure, la petite Africaine profitait de cette petite victoire qu’elle avait eu sur ce dernier en l’attendant sournoisement sur un terrain sur lequel il ne s’attendait surement pas à ce qu’elle l’amène. Mais pouvoir se faire aussi insaisissable aussi imprévisible que le vent, c’était un peu sa marque de fabrique et s’il en venait à lui pincer la joue, elle, elle se contenta de récupérer un peu de mousse à raser qu’il lui rester sur le menton du bout des doigts pour la lui remettre sur le nez en lui tirant légèrement la langue, hilare. Pacific - « Cherche pas ! Tout ce que je te dois en tant que « vieux chnoc », c’est un trou dans un cimetière et un bouquet de fleurs sur ce dernier, c’est tout ! »
C’était une plaisanterie bien sûr car il est certain que si elle devrait mettre un jour - et elle prierait pour que jamais une telle chose arrive- le jeune homme en terre, nul doute qu’elle ne le supporterait pas. Au-delà même du fait de perdre une personne de chère à ses yeux, Shakespeare était particulier pour elle, encore plus que les autres et nul doute que cela aurait un impact terrible sur elle peut-être même funeste et un tel dénouement pour les deux jeunes gens n’étaient donc pas à espérer. En effet, si toute la beauté de l’amour des amants de Vérone, Roméo et Juliette ( ) résumait dans le fait qu’ils s’étaient liés l’un à l’autre même dans la mort, ravissant les jeunes damoiselles en fleurs avides de romantisme, ce n’était pas pourtant qu’il fallait leur souhaiter un tel sort. Ils avaient encore des tas de choses à vivre - ensembles ou séparément - et la vie leur ouvrait à tous les deux les bras et semblait leur sourire malgré les problèmes qu’ils pouvaient rencontrer, que ce soit son trouble quant à ses souvenirs pour Shakespeare ou son passé pour le moins douloureux pour la jeune femme. Passé qu’elle serait bien obligée d’aborder avec le jeune homme si jamais leur relation en venait à prendre une autre tournure ce soir et qui risquait sûrement de le surprendre - voire même de le choquer car en effet, quant on regardait la jeune fille sans le savoir - on ne pouvait pas se douter qu’elle avait vécu de tels drames. Mais n’étant pas du genre à se laisser abattre elle avait donc relevé la tête et il y a quatre ans, c’est cette même volonté de se battre pour aller de l’avant qu’elle avait essayé d’insuffler au jeune homme et qui avait visiblement porté ses fruits. Et celui qui jadis n’était même pas capable de se rappeler jusqu’à son nom pouvait désormais partager des moments pour le moins plaisants avec des personnes de son entourage en plaisantant de tout et de rien dans la bonne humeur générale. Une belle réussite, non ? Et c’Est-ce qui faisait sourire Pacific alors qu’elle y pensait, n’oubliant tout de même pas de continuer à embêter un peu son camarade. Pacific - « Et avec un peu de chance ils me laisseront prendre les photos de leur prochain calendrier ! Ca va être chaud et les midinettes vont toutes se l’arracher c’est moi qui te le dit, Henry ! »
Et comme pour renforcer l’impact de ses mots, elle claqua des doigts avec un air convaincu sur le visage. Air qu’elle avait totalement perdu quelques instants plus tard dans cette chambre alors qu’elle avait pensé, un temps, qu’il ne voulait plus d’elle chez lui. Que ce qu’elle craignait n’arrive, contrairement à ce qu’Aurlanne avait bien voulu lui prédire quant à une évolution dans le mauvais sens de leur relation. Et bien qu’elle n’en aurait pas été la plus heureuse, nul doute qu’elle serait partie sur le champ s’il l’avait fallu, trop honteuse d’avoir exposé un cœur à nu qui avait finalement été rejeté. Honteuse mais surtout blessée tout au fond d’elle-même car s’il n’est pas facile d’offrir son cœur à quelqu’un et de l’assumer, mais c’était encore pire de voir cette dernière personne le briser de ses propres mains. Cependant, il restait toujours prévenant avec elle, égal au Shakespeare qu’elle avait toujours connu et elle ne pouvait nier le fait que cela la rendait confuse. Un peu perdue. C’était comme si rien ne c’était passé dans la salle de bain et pendant un temps, elle se demanda même si elle n’avait pas tout simplement imaginé ce qu’il s’était passé mais il la rassura quant au fait qu’elle n’était pas folle à ce point, la poussant tout de même à rougir alors qu’elle baissait un instant la tête en se mordillant la lèvre inférieure, avant de remonter de nouveau sa figure vers lui et de dire d’une voix toute timide les quelques mots suivants qui ressemblaient plus à des excuses qu’autre chose.
Pacific - « C’est que, sur le coup, j’ai oublié je crois… »
Et dieu qu’elle était distraite la petite africaine et c’était une des choses que lui reprochait son père même si ce n’était pas ce qui faisait qu’ils étaient partis dans une dispute des plus violentes et qui l’avaient poussées une semaine plus tôt à quitter le logement familial pour finalement atterrir chez Adam, ce que très peu de gens savaient du fait qu’elle lui avait demandé de taire la nouvelle pour ne pas préoccuper qui que ce soit, les gens ayant déjà à ses yeux assez de soucis comme ça. Cependant, elle se tendit un instant quand Shakespeare lui posa la question avant de soupirer. Demander de cette manière, elle se voyait mal lui mentir surtout qu’elle détestait ça vraiment et que quand elle devait le faire, cela l’écœurait vraiment. Mais elle ne voyait pas vraiment comment lui expliquer la situation, surtout que dans un sens, il était concerné par sa décision de partir. Attaquer deux des hommes qu’elle aimait le plus au monde, autant dire que Mr Barney avait très mal choisi sa tactique pour asseoir son autorité sur sa fille qui s’en était rebellée à un point qu’il n’avait surement pas imaginé. Mais il faut dire que les apparences étaient probablement trompeuses et que sous son apparence de petite fille sage, Pacific était probablement la plus indomptable et la plus sauvage des deux jumelles. Se décidant alors à répondre au jeune homme, elle laissa un sourire arrondir la courbe de ses lèvres pour le rassurer par avance, se doutant bien qu’il prendrait la mouche quand il entendrait sa réponse à son interrogation. Pacific - « J’ai plus de chez moi… »
Peu de mots pour résumer sa situation mais ils étaient fort éloquents quant à sa situation peu enviable même si elle ne s’en plaignait pas. Après tout cela aurait pu être pire et au moins, elle avait un toit pour dormir et de quoi manger dans son assiette quand elle avait faim. Mais elle savait que cela ne plairait surement pas à l’américain s’il entendait toute l’histoire. D’ailleurs, Pacific n’avait pas pris le temps d’en parler même à sa jumelle, l’ayant un peu évité au bahut de peur qu’elle se serve de leur lien pour le moins particulier pour la ramener à la maison. Mais ce n’était pas le seul lien qui avait toute son importance pour la lycéenne, pas la seule personne qui pouvait la pousser à agir d’une manière à laquelle elle n’aurait jamais pensé. Shakespeare était probablement en tête du peloton et elle venait de lui ouvrir son cœur comme elle ne l’avait jamais fais avec personne auparavant. Les mots lui étaient venus en bouche comme s’ils étaient directement liés à son âme, comme s’ils étaient la chose la plus naturelle à dire alors qu’elle les retenait depuis quatre longues années. Cependant, le silence qui les avait suivi l’avait pour un temps inquiéter et elle avait eu très envie de prendre ses jambes à son cou. Pire qu’un rejet, l’indifférence l’aurait surement brisée. Après tout, une réaction violente reste une réponse alors que l’ignorance… c’est pire que tout. Cependant, si elle s’attendait à tout de la part du jeune homme, ce qu’il fit la laissant sans voix - et sans souffle par la même occasion. Et si elle fut tout d’abord surprise par son initiative, lorsqu’elle ressentit réellement la pression de ses lèvres sur les siennes, elle ne put que laisser ses yeux se refermer paresseusement alors qu’une de ses mains toujours au niveau du cœur du jeune homme, elle laissait l’autre remonter instinctivement dans le dos de ce dernier pour le serrer un peu plus fort contre elle, sans même qu’elle ne s’en rende compte, comme si elle avait peur qu’il ne soit qu’un rêve qui allait s’évader dans la brume ( ) une fois qu’elle aurait ouvert de nouveau les yeux. Un baiser profond, qui signait une toute nouvelle page dans leur histoire commune et qui, plus que dans la durée, se démarquait par son intention et son intensité. Lorsque se lèvres avaient finalement quitté celles du jeune homme et que la main de ce dernier se reposait désormais sur sa nuque, elle laissa la sienne remonter sur sa joue, son pouce venant caresser avec une extrême douceur et une tendresse infinie la lèvre inférieure du jeune homme.
Pacific - « J’ai toujours cru que tu ne me voyais que comme une petite sœur, rien de plus… »
Et oui, pendant des années, à ses yeux, elle ne pouvait pas imaginer que Shakespeare la voit autrement que comme une gamine mais visiblement, elle s’était trompée. Et désormais, ses yeux pétillaient alors qu’elle les plongeait une fois de plus dans les siens en se blottissant sans même s’en apercevoir contre lui, la main se trouvant dans son dos serrant légèrement le tissu mouillé de sa chemise…
Sujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody Mar 9 Mar - 18:55
Dans le fond, peut être bien que Shakespeare n’avait fait que se trouver des excuses en ce qui concernait sa relation avec Pacific. Peut être bien qu’il avait eu l’impression de voir son cœur osciller en faveur des brunes puis des blondes parce qu’il s’était refusé à admettre l’évidence. Celle qui faisait que l’image de la jeune lycéenne ne lui était jamais apparue comme abstraite et insignifiante tel que cela avait pu être le cas auprès de toutes ces personnes qu’il avait côtoyé par le passé mais dont il n’avait pourtant pas gardé le moindre souvenir. On aurait alors pu penser qu’en apercevant de nouveau ces visages qu’il avait jadis bien connu, tout lui reviendrait or le cas de Sven – et plus tard celui d’Oméline – prouvaient bien que le cerveau du jeune homme ne fonctionnait pas de la sorte. Est-ce qu’il croyait au destin pour autant ? Pas forcément et il refusait de se laisser dire qu’une puissance quelle qu’elle soit avait pu lui réserver un tel sort, le privant de tout ce qui aurait pu lui permettre de bien démarrer sa vie d’adulte quand il avait donc du militer pour combler ce manque. Alors certes on entendait dire partout que les épreuves et les coups durs forgeaient une personnalité et lui permettait ainsi de devenir plus forte, ce qui dans un sens n’était peut être pas faux puisqu’ils entraînaient là un certain développement à se mettre en place pour pouvoir acquérir la force nécessaire à se relever mais dans ce cas là, cela amenait également la question bien complexe de la justice sur le tapis. Ainsi, pourquoi le mauvais sort semblait-il parfois s’acharner sur les mêmes personnes, les criblant de tout un tas d’ennuis quand d’autres ne croisaient pas le moindre nuage noir sur leur route ? Vraiment il y avait de quoi trouver cela révoltant et le publicitaire aimait donc penser davantage qu’il ne s’agissait là que de la simple œuvre du hasard, de la malchance ou pas et non du fait que les existences de chacun étaient déjà toutes tracées et réglée par avance. Posséder un certain libre arbitre et se donner les moyens de pouvoir mener sa barque par soi même étaient donc des choses primordiales selon lui et c’est pourquoi il avait tenu dès sa sortie de l’hôpital à pouvoir trouver un travail et se prendre son propre appartement sans plus compter sur les autres car il était temps pour lui de retrouver le contrôle de sa vie et savoir se suffire à lui-même sans avoir à recourir à l’aide d’autrui. Bien sûr il aurait pourtant pu compter davantage sur Caprice qui ne l’aurait certainement pas laissé à la rue mais elle avait su lui apporter son soutien de la meilleure façon possible en lui donnant un tuyau pour dégoter un boulot et nul doute que cela avait été déterminant et qu’il lui en serait éternellement reconnaissant puisque c’est aussi ce qui l’avait définitivement tiré d’affaire et lui avait permis de devenir autonome jusqu’à aujourd’hui. Pourtant elle était loin d’être la seule personne qu’il pouvait remercier et si elle avait opéré sur un bon nombre de terrains pour permettre à cette reconstruction nécessaire au jeune homme de s’effectuer dans les meilleures conditions, Pacific avait également joué – et c’était d’ailleurs toujours le cas – un rôle pour le moins important ne serait-ce que du fait qu’elle lui avait permis de faire de nouveaux visages ceux qui étaient désormais ses repères. Des personnes qu’elle lui avait présentées au compte-gouttes et qui formaient à présent les bases de son réseau social, celles qui lui avaient permis d’évoluer et de devenir celui qu’il était aujourd’hui. Bref, on pouvait donc conclure qu’il y avait en quelque sorte toujours un peu de bon à retenir du malheur et c’est d’ailleurs aussi ce qui faisait de Shakespeare quelqu’un de particulièrement ouvert et souriant à la vie, toujours partant pour profiter de petits moments entre amis, tout aussi simples que ceux qu’il passait en ce moment avec l’africaine qui lui donnait pourtant du fil à retordre et qui ne craignait manifestement pas de se lancer dans certaines blagues des plus particulières qui, sorties de leur contexte, auraient pu en offusquer plus d’un. Heureusement pour la demoiselle, le brave Williams possédait un sens de l’humour pour le moins développé et ce n’est donc pas une remarque comme celle qu’elle venait de lui faire qui aurait pu le blesser ou même l’indigner, lui qui décidait donc de jouer la carte de l’indifférence pour pouvoir clouer le bec de sa partenaire qu’il ne daigna même pas regarder une fois qu’elle eut terminé sa phrase.
-« Te donne pas cette peine, les fleurs personne ne sera là pour les apprécier. Autant les laisser pousser et vivre leur vie. »
Et il avait lâché ces quelques mots avec un sérieux pour le moins déroutant, comme s’il avait laissé l’esprit de jeu de côté pour un moment, le temps d’une simple remarque alors qu’il fixait donc un point devant lui sans qu’il eut été possible d’en déterminer la nature. En effet, si le jeune homme n’était pas un As du mensonge et qu’on le voyait donc directement débarquer avec ses gros sabots lorsqu’il tentait d’en faire l’usage, en revanche il était plutôt bon comédien, ce qui en soi étaient deux choses bien différentes. Après tout, il suffisait de voir la réaction qu’il avait eu un an plus tôt en apprenant de la bouche même de Pacific qu’elle s’était mise en couple avec quelqu’un. Nouvelle bien fâcheuse et du genre coup de poing mais qu’il avait pourtant accueilli avec un sourire à l’allure des plus sincères quand cela l’avait cependant bien remonté. Et même s’il avait alors tenté de se le cacher à lui-même, le fait est qu’il avait tout de même en quelque sorte envié celui qui avait su mieux se débrouiller que lui – sans doute de par sa tendance à se laisser happer par la jalousie ( ) – et qui convenait certainement mieux à la demoiselle que ce n’était son cas, ce pourquoi il s’était donc résolu à accepter la situation bien qu’il n’avait de toute façon pas son mot à dire là-dessus. Après tout, le garçon en question avait le même âge qu’elle, pouvait la voir tous les jours puisqu’ils fréquentaient le même établissement et était donc bien plus à même de lui donner ce qu’elle désirait – du moins c’est ce qu’il avait pensé à ce moment là bien que ce n’était pas forcément agréable à admettre, pour tout un tas de raisons. Mais dans un sens, la brunette passait avant le reste et après tout ce qu’elle avait fait pour Shakespeare, il était normal qu’il souhaite le meilleur pour cette dernière, même si cela voulait dire la voir s’afficher au bras d’un autre et prendre le risque qu’elle s’éloigne petit à petit. Ainsi il avait donc feint l’harmonie parfaite devant la jeune femme et confié alors son ressenti à des personnes comme Adam ou Sven, les seules réellement au courant des doutes qu’il avait eu concernant Pacific ainsi que les autres demoiselles auxquelles il s’intéressait. Des faits pour le moins étonnants lorsqu’on connaissait les liens forts que les deux jeunes hommes entretenaient de leur côté envers la latino mais l’américain savait que les mots échangés resteraient entre eux et c’est pourquoi il leur en avait donc parlé, histoire de se soulager d’un poids et de pouvoir s’exprimer en toute sincérité et sans faux semblants devant quelqu’un, à défaut de pouvoir le faire face à la principale intéressée. Auprès d’elle, il se contentait d’éviter tout sujet de cet ordre là et privilégiait donc les petits jeux plus ou moins taquins, jonglant tour à tour entre les farces et les plaisanteries, sans se priver au passage de quelques petites chamailleries enfantines à base de tapettes et de jeux de mains en tout genre. Et souriant alors à sa voisine avec un air légèrement blasé suite à ses propos, il secoua la tête après avoir essuyé de sa main la mousse qu’elle lui avait de nouveau étalé sur le nez, quelques instants avant.
-« Mais il ne faut pas confondre leur calendrier avec celui des sportifs ma vieille. Il ne se compose que de chats et de prairies. Tu me diras, au moins c’est plus de ton âge… ! »
Dans le fond, il était bien conscient du fait que Pacific n’avait rien d’une gamine, d’une adolescente lambda qui ne se souciait que de son apparence et du style à refaire le monde toutes les nuits sans avoir de responsabilités de son côté. Bien sûr il ignorait encore tout de son passé qui l’avait conduit malgré elle à vivre des choses qu’une enfant et même n’importe qui n’aurais jamais du connaître mais en sa présence, il sentait bien qu’elle était différente, qu’elle n’avait rien à voir avec toutes ces lycéennes qu’il lui arrivait parfois de croiser en rentrant le soir de sa boite de pub. Elle ne se laissait pas influencer comme ça, elle avait son propre point de vue sur le monde et c’était en somme plutôt remarquable de la part d’une jeune demoiselle qui aurait facilement pu se soucier uniquement de la couleur de ses ongles ou de la dernière paire de chaussures à la mode. Pourtant elle gardait tout de même ce côté innocent qui restait tout aussi appréciable et attachant que le reste, faisant d’elle une personnalité complète qui ne pouvait que la rendre plus intéressante. C’est d’ailleurs cette candeur qu’elle affichait sur le moment qui poussa Shakespeare à sourire tandis qu’il lui adressait alors un clin d’œil, comme pour la rassurer et ne pas tomber dans une ambiance embarrassante devant la gêne évidente qui semblait roder tout autour de l’africaine.
-« Mademoiselle Barney, décidément vous n’avez pas de suite dans les idées. Mais prenez donc garde, vous pourriez bien oublier votre tête un de ces jours et ça n’a rien de bien plaisant, croyez-en mon expérience ! »
Ca, il était certainement l’un des mieux placés pour aborder le sujet, tant au niveau du fait que sa boite crânienne s’était littéralement vidée de son contenu mais aussi et surtout parce qu’il était d’une distraction maladive. Faisant toujours plusieurs choses en même temps pour finalement oublier son but premier ( ), égarant sans cesse ses affaires ( X2 ) et tête en l’air de renommée indiscutable, il était définitivement calé dans ce domaine bien qu’il n’y avait pas vraiment là de quoi se réjouir. Cela dit, dans le fond, ce n’était pas vraiment une chose qu’il était en mesure de pouvoir contrôler contrairement à la brunette qui avait pris la décision de quitter la demeure familiale de son plein gré sans pour autant en avoir mis le jeune homme au courant qui écarquilla donc les yeux durant un instant, ayant quelque peu du mal à comprendre où elle voulait exactement en venir mais surtout pourquoi il avait eu à lui poser cette question pour qu’elle se décide à aborder ce genre de sujets pour le moins importants avec lui. Est-ce qu’elle ne lui faisait donc pas suffisamment confiance pour lui livrer ce style de détails bien qu’elle avait affirmé le contraire un peu plus tôt dans la soirée ?! Et fronçant par la suite les sourcils alors qu’il serrait instinctivement sa main comme pour la pousser à réagir, il haussa les épaules en signe de cette incompréhension face à la révélation inattendue qu’elle venait de lui faire avant de prendre la parole à son tour.
-« Qu’est ce que tu veux dire par là… ? »
Et oui, le moins que l’on puisse dire c’est qu’il ne s’était pas attendu à ce genre de réponse tout comme il n’aurait d’ailleurs jamais pu imaginer l’issue de cette soirée et ce qui était sur le point de se passer dans cette chambre, entre aveux chocs et prises d’initiatives pour le moins étonnantes. C’était comme si tout ce chemin qu’ils avaient effectué en quatre ans les avait amené à cet instant précis, l’heure de vérité. Est-ce qu’ils regretteraient leurs gestes au petit matin ? Nul ne pouvait encore le savoir et à vrai dire, seul le moment présent comptait dans la tête de Shakespeare. Il ne pensait pas au lendemain, il ne pensait plus au passé et il se concentrait donc uniquement sur la brunette autour de laquelle il avait passé ses bras, baissant la tête dans sa direction suite à sa dernière remarque qui ne manqua pas de le faire sourire à moitié.
-« Et bien tu vois, t’étais loin du compte… Il te reste visiblement quelques progrès à faire pour savoir deviner ce que je veux vraiment et pourtant il parait que les yeux ne mentent pas... » A croire que les apparences était tout de même bien trompeuses et même si d’ici quelques heures tout un tas de questions reviendraient sans doute à nouveau perturber la plénitude qui régnait à cet instant même dans son esprit, le fait est qu’il pouvait enfin parler avec la lycéenne sans chercher à se restreindre d’une quelconque manière et que cela avait définitivement quelque chose de reposant. Et pouvoir donc parler et agir librement, sans se sentir obligé de respecter certaines limites qu’ils avaient toujours du s’imposer jusqu’à ce jour là même si tous les problèmes n’étaient pas encore réglés était un nouveau fait qui changeait clairement la donne.« ... mais bon, on m’a toujours dit que j’étais bon acteur, alors. »
Sujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody Mar 9 Mar - 20:33
Présenter ses amis il y a quatre ans à Shakespeare n’avait pas été pour Pacific une chose aussi simple que ce que l’on aurait pu penser : en effet, elle avait dû d’abord réfléchir lesquels de ces derniers pourraient éventuellement s’entendre avec le jeune homme pour ne pas créer des situations pour le moins embarrassantes au cours desquelles les protagonistes présents n’auraient qu’une seule envie : celle de se sauter à la gorge. Ou éventuellement de prendre leurs jambes à leurs cous. Voilà pourquoi la brunette avait d’abord pris le temps d’apprendre à vraiment connaître le jeune homme et savoir qui lui faire rencontré et de là, tout d’abord, Aurlanne et Sven c’était imposé comme des évidences. Non seulement du fait qu’ils étaient vraiment proches de la demoiselle - ils étaient probablement parmi les personnes qui la connaissaient le mieux et qui feraient tous les efforts du monde avec lui si Pacific prenait la peine de leur expliquer qu’elle tenait vraiment à ce jeune homme, mais pas seulement. Dans le tas, il y avait également eu Naomie et Lokenali, deux de ses meilleures amies, des jeunes femmes pourtant plus âgées qu’elle mais qui la traitait comme leurs semblables, ce qu’elle avait toujours apprécié. Sa relation avec l’autre brunette été d’ailleurs si intime qu’elles se connaissaient bien mieux l’une que l’autre qu’elle n’en savait sur elles-mêmes. Il faut dire qu’entre elles, tout pouvait prendre des proportions pour le moins démesurés, il n’y avait qu’à se rappeler leur rencontre pour voir qu’entre elles, les choses avaient toujours été ainsi et le seraient toujours : Pacific lui avait tout de même donné un bon coup de poing dans le nez parce qu’elle n’avait pas supporté de l’entendre parler comme une « morte en sursis ». Et depuis, elles ne se quittaient plus et elles lisaient en l’autre comme dans des livres ouverts voilà pourquoi, si elle avait été au courant de sa petite virée nocturne chez l’américain, la jeune femme aurait pu prévoir une telle tournure des choses entre eux vu qu’il lui avait suffi d’un seul regard sur ce drôle de duo pour comprendre ce que l’africaine se cachait à elle-même. Et autant vous dire que comme un bon nombre de personnes qui visiblement, attendaient que les deux jeunes gens se réveillent et osent enfin faire un pas l’un vers l’autre, elle serait heureuse si jamais ils finissaient par avoir le courage de s’engager l’un avec l’autre. Mais avant cela, bien des problèmes seraient à régler que ce soit du coté de la jeune femme comme celui du publicitaire mais maintenant, dans un sens, ils seraient deux à les affronter ce qui rendrait le tout beaucoup plus simple. De plus, cette relation de lycéenne à adulte prendrait fin dans quelques mois à peine et si cela viendrait à l’esprit de quelques uns de reprocher au jeune homme de s’engager avec une gamine qui allait encore à l’école, bientôt les mauvaises langues n’auraient plus matière à parler sur ce sujet même si Pacific appréhendait pour le moins énormément la question de l’université, ne sachant pas vraiment ce qu’elle voulait faire de sa vie. On lui avait toujours clairement fait comprendre qu’elle devrait devenir médecin mais la jeune fille, loin d’être le genre de personnes que l’on pouvait contraindre par le chantage ou la menace, ne savait pas vraiment si elle voulait s’engager dans cette voie. Certes, elle aimait prendre soin des gens qui l’entouraient et apporter son aide à ses concitoyens. Mais cela devait forcément la pousser à embrasser la voie du scalpel et de la table d’opérations ? Elle n’en était pas vraiment certaine et elle n’arrivait pas à s’imaginer dans une blouse blanche entrain de devoir annoncer à un couple que leur enfant était mort parce qu’ils - ses collègues et elle - n’avaient pas pu le sauver. Elle ne pourrait pas être une messagère de la Mort même si le pendant de cette dernière était une Préservatrice de la vie. Le problème étant qu’elle n’avait toujours pas su déterminer ce qu’elle voulait vraiment. Elle aimait les livres, le dessin et depuis quelques temps, elle s’était découvert une passion pour la musique. Mais aujourd’hui, les artistes bohèmes ne courraient pas les rues et surtout, ne gagnaient pas suffisamment pour pouvoir vivre décemment, sauf dans quelques rares cas. Pas que l’argent soit une motivation première pour la brunette mais elle ne voulait tout de même pas connaître l’enfer de la rue si elle avait le choix. Bien sûr, elle se doutait bien que jamais ses amis ne l’abandonneraient dans une telle situation mais elle ne pourrait pas se permettre de sans cesse se reposer sur ces derniers. Elle n’était pas une sangsue qui se collaient aux individus pour leur sucer toutes leurs ressources et elle ne supporterait pas d’en devenir une. Non elle, elle était Pacific, la jeune fille gentille avec qui on passait de bons moments et avec qui on pouvait s’amuser librement. Cependant à la remarque de Shakespeare, elle se mit elle-aussi à regarder droit devant elle, comme si elle se noyait dans la contemplation du mur de ce dernier. Sans même qu’elle ne s’en rende compte sa main était venue se poser sur celle du jeune homme alors qu’elle se mettait également à parler avec un sérieux pour le moins déconcertant comparé au ton d’avant.
Pacific - « Tu as tort. Moi je viendrais tous les jours sans la moindre exception. Je ne pourrais pas passer un seul jour sans le faire. Pas un seul. Cependant… » Elle laissa ses doigts s’entrelacer avec ce du jeune homme alors qu’elle donnait une légère pression comme pour lui signaler sa présence alors qu’un léger sourire venait arrondir la courbe de ses lèvres « Tu as raison sur un point : je préfère les fleurs sauvages à celles cultivées en serres que l’on coupe sans le moindre scrupule. Elles apparaissent peut-être comme étant moins belles pour certains mais pour moi, elles ont le charme de l’authenticité et la saveur de la liberté. La beauté du sauvage, de la pureté. Des choses qui n’ont aucun prix. »
Et autant dire qu’elle appliquait la même règle pour les sentiments humains et qui expliquaient probablement pourquoi elle n’avait jamais été une reine de popularité, loin de là. Elle ne pouvait se résoudre à être hypocrite pour s’attitrer les faveurs des gens et à adopter un comportement particulier pour qu’ils l’acceptent. A quoi bon si au final, elle ne faisait que jouer un rôle sans jamais être elle-même ? Quel était l’intérêt d’être aimé pour ce que l’on n’est pas ? Des questions que Pacific se posait depuis toujours et auxquelles personnes n’avaient su lui donner de réponses pour le moins satisfaisantes à ses yeux. Peut-être qu’elle était trop sentimentale mais pour elle, l’affection que se portait deux personnes ne devait pas être forcée par quelques sournois stratagèmes aux conséquences et autres répercussions pour le moins douteuses. Cependant, était-elle bien placée pour juger ? Bien qu’elle n’était pas consciente à l’époque, n’était-elle pas tout bonnement sortie avec Marlon dans le but d’oublier Shakespeare, pour essayer de tourner la page puisque de toutes les manières, rien ne pourrait jamais se passer entre eux ? N’avait-elle pas été dans le fond encore pire que ceux dont elle condamnait le comportement pour le moins fourbe ? On pourrait penser qu’elle se jugeait trop sévèrement mais Pacific s’en voulait, non pas parce qu’elle n’était pas amoureuse de la bonne personne, mais parce qu’à cause de son hésitation à se lancer avec cette personne, elle avait finalement blessé les deux jeunes hommes alors que c’était loin d’être son attention. Comme lorsqu’elle parlait de possibles aventures pour le moins torrides avec quelques beaux pompiers à son camarade. Quiconque connaissait un temps soit peu la jeune fille pouvait affirmer qu’elle n’avait rien d’une gourgandine qui courrait les lits des jeunes males dans le but d’assouvir quelques pulsions sexuels, loin de là. Seulement, en jouer avec Shakespeare avait quelque chose de distrayant et vu qu’il voulait continuer à la provoquer, pourquoi lui gâcher le plaisir de ne pas recevoir une réponse à la hauteur de sa petite attaque à son égard ?
Pacific - « Tu dis ça parce que tu ne connais pas les pompiers de Manhattan mon cher ! Et puis… ne t’avance pas trop sur ce sujet ou tu risquerais d’être surpris ! »
Achevant ces quelques mots par un clin d’œil, elle laissa un sourire pour le moins malicieux et un brin coquin ( ) venir sur ses lèvres. Suggérer pour mieux laisser imaginer, c’était sa technique ce soir. Enfin pas dans tous les domaines parce qu’une déclaration se devait d’être franche et claire pour que la personne qui la recevait puisse la comprendre et avec le baiser qu’elle avait alors déposé sur sa bouche dans la salle de bain, les doutes n’étaient tout bonnement plus permis, comme ce fut le cas durant ces quatre années qu’ils avaient passé aux cotés l’un de l’autre.Ils mériteraient surement des claques pour avoir perdu tout ce temps à essayer de s’oublier alors que dans le fond, ils aspiraient tous les deux à la même chose et ce, peu importe ce qu’ils pourraient bien dire. Mais ils avaient fallu qu’ils soient effrayés par leurs sentiments et par ce qu’ils signifiaient. Le fait qu’ils allaient devoir combattre bien des ennemis pour pouvoir s’aimer librement que ce soit les mauvaises langues qui cracheraient sur leurs différences d’âge ou même encore l’amnésie de Shakespeare qui était semblable à une épée de Damoclés juste au dessus de sa tête et qui menaçait sa santé mentale à tout moment. D’ailleurs quand il aborda ce sujet sur le ton de la plaisanterie, elle porta tout d’abord sa main à sa bouche - surprise qu’il aborde le sujet de cette manière avant de comprendre qu’il faisait cela pour dédramatiser non seulement la situation actuelle mais aussi son propre état et elle secoua alors la tête avant de rouler des yeux.
Pacific - « Du moment que mes proches gardent la leur, il y en aura toujours un pour me donner un bon coup de pied dans le derrière pour que je retourne la récupérer ! »
Et oui, on pouvait dire ce que l’on voulait mais quoi qu’il puisse se passer, elle savait qu’elle pouvait comptait sur ses amis et sur Shakespeare, bien qu’elle avait du mal à seulement le ranger dans cette catégorie. Des années à se demander s’ils pouvaient vraiment être ensembles ou pas, ce qui n’était tout bonnement pas envisageable pour le père Barney qui avait dû sentir le danger rôder et qui avait donc tenté de faire pression sur sa fille pour qu’elle brise ce lien qu’elle avait avec l’amnésique et ne l’abandonne à son triste sort. Mais c’était sans compter la force de ce dernier et le caractère intrépide de la brunette qui, poussée par on ne sait quelle force intérieure, avait trouvé le courage de s’opposer à ce dernier, ce qui l’avait poussé à quitter le domaine familial pour un temps et partir se réfugier chez Ginny puis finalement chez son meilleur ami Adam qui lui offrait l’hospitalité. Après tout, il savait mieux que quiconque ce que cela pouvait faire que de se disputer avec ce qui était censé représenter une certaine forme d’autorité dans la famille et c’est à bras ouverts qu’il l’avait accueillie chez lui pour veiller sur elle le temps que ça se calme, du moins, si ça se calmait… Et elle posa un instant ses yeux sur cette main que Shakespeare serrait un peu plus fort comme pour essayer de la pousser à se livrer à lui et, bien que se plongeant un temps dans un mutisme pour le moins troublant, elle finit par se mettre à parler en baissant la tête pour ne pas qu’il voit dans ses yeux à quel point cela lui faisait de la peine mais aussi la mettait en colère, elle qui détestait pourtant tout ce qui avait attrait à ce genre de sentiments négatifs qu’elle fuyait comme la peste.
Pacific - « Je… Je suis partie de chez moi il y a quelques jours. Je me suis disputée avec mes parents. Ce n’était pas une de ces petites crises de colère qu’on peut avoir pour une broutille, c’était… pire. Bien pire. Mon père est tombé sur des dossiers d’universités et il est rentré dans une rage folle quand j’ai eu la bêtise de lui dire que je n’étais pas sûre de vouloir suivre des études de médecines l’an prochain. Il s’est énervé comme un diable après ça et encore plus quand j’ai ajouté que je n’étais même pas sûre de vouloir aller à l’université tout court. Il a cassé tout un tas de choses dans ma chambre avant de prendre une grande partie de mes dessins et de mes compositions pour la chorale et de les jeter dans le feu de la cheminée du salon. Quand… Quand j’ai refusé à la fois de suivre cette voie dans laquelle l voulait me pousse et de lui présenter mes excuses pour mon impertinence il a… préféré me gifler qu’essayer de m’écouter et de comprendre mes raisons et mes choix, en me traitant de gamine qui ne connaissait rien à la vie. Jusque là ça allait mais je… je crois que ça a pris des proportions pour le moins démesurées quand il s’est mis à vous insulter… Nounours et toi… Je… Je… Ne me pousse pas à répéter les mots qu’il a tenu à votre égard s’il te plait, rien qu’en y repensant j’en suis malade et une furieuse envie de vomir me prend alors je… je crois que c’Est-ce qui m’a poussée à partir mais… je… enfin il n’y a qu’Adam qui est au courant et il m’a juré de garder le secret. Ginny croit que je suis rentrée chez moi et je n’ai parlé de ça avec personne d’autre…. Pas même Aurlanne ou Nounours… Je considère que vous avez assez de problèmes comme cela, je ne veux pas vous déranger avec les miens…»
Oui, elle n’en avait pas parlé autour d’elle, ne souhaitant pas une fois de plus embêter qui que ce soit avec ses soucis. Une manie de la brunette qui n’avait pas pour coutume de partager ses soucis. Ce n’était pas un manque de confiance mais plutôt une pudeur, une volonté de ne pas déranger qu’elle devrait apprendre à perdre si les choses venaient le lendemain à s’officialiser avec le jeune homme. Après tout, il deviendrait celui avec qui elle devrait partager peines et joies et elle savait que dans le fond, il n’y aurait pas oreille plus attentive et main plus secourable dans les moments difficiles. C’était juste qu’il fallait qu’elle apprenne à aller au-delà de ses réserves naturelles mais s’il y avait bien une personne qui pourrait la pousser à sortir de sa coquille, cela serait probablement Shakespeare qui avait déjà réussi à la faire s’exprimer librement sur ce qu’elle avait sur le cœur depuis tant d’années. Et désormais dans les bras l’un de l’autre, laissant pour un temps - celui d’une nuit - les soucis loin derrière eux, elle continue avec délices à la proximité aussi bien physique qu’intérieure avec ce dernier alors qu’elle laissait tout doucement son nez se frotter contre celui du jeune homme en guise de baiser esquimau et de réponse à sa remarque qui ne manquait pas d’intelligence aux yeux de la lycéenne et qui dans un sens, expliquait surement le rythme cardiaque pour le moins élevé de son cœur dans sa poitrine. « Et moi que j’étais un peu stupide et ça se confirme visiblement. Mais bon dans ce cas là, s’ils ne mentent pas, ça me donnent une raison pour ne plus jamais les perdre de vue alors… » Et joignant le geste à la parole, elle plongea une nouvelle fois son propre regard dans les iris claires du jeune home comme si elle souhaitait s’y noyer et c’était peut-être le cas d’une certaine manière. Au moins, elle n’aurait jamais à revenir à la réalité et elle pourrait profiter pour toujours de ce véritable rêve éveillé qu’elle n’aurait même pas pu imaginer vivre dans ses songes nocturnes. Et pourtant la réalité dépassait pour une fois le fantasme et finissant par fermer tout doucement les yeux, elle se reposa contre lui, sa joue contre son torse au niveau de son corps, alors qu’elle laissait ses doigts glisser tout doucement des épaules du jeune homme à ses hanches, en des caresses douces et délicates « Je me sens bien ici. Je me sens bien avec toi. Je ne me rappelle pas d‘avoir ressenti une telle plénitude avant. C‘est magique.»
Sujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody Jeu 11 Mar - 13:29
Savoir rester naturel et s’assumer, c’était bien le minimum syndical auquel il fallait se tenir. Et pourtant, Shakespeare avait en quelque sorte eu la possibilité de pouvoir tout recommencer à zéro, celle de pouvoir se donner un nouveau rôle puisqu’il n’avait aucun passé qui aurait été susceptible de le trahir. Il pouvait être celui qu’il désirait sans avoir de compte à rendre, s’octroyer le masque de son choix et faire ainsi de l’apparence sa plus fidèle alliée pour avancer dans la vie. Cependant il s’était toujours refusé à pouvoir endosser la panoplie de quelqu’un qui ne lui ressemblerait pas et peu lui importait alors de pouvoir être accepté ou non par ses concitoyens, il restait fidèle à ses convictions ainsi qu’à l’image qu’il se faisait de lui-même. Voilà donc pourquoi il ne cachait pas le moindre pan de sa personnalité à qui que ce soit, qu’il puisse s’agir de ses bons comme de ses mauvais côtés, et il mettait d’ailleurs un point d’honneur à ne s’entourer que de personnes ayant la même manière d’appréhender les choses que lui, du moins concernant ces faits là. En effet, il était un grand militant de la diversité qu’il recherchait par ailleurs et son but n’était donc certainement pas de réunir uniquement autour de lui un groupe d’individus qui lui auraient ressemblés de A à Z, tant au niveau des idées en général que de la façon d’être. Ce qu’il attendait avant tout de la part de l’autre, c’était de la sincérité et de l’authenticité, pas comme tous ces gens qui ne se souciaient que de l’image qu’ils pouvaient renvoyer à la société et qui se perdaient donc parfois eux-mêmes au passage, ne devenant plus que de pâles copies les uns des autres, sans personnalité et sans caractère leur étant propre. A quoi bon fallait-il à tous prix vouloir se donner un genre pour tenter de paraître parfait aux yeux de tous lorsque chacun savait pourtant au fond de soi que ce n’était pas là quelque chose d’accessible à l’homme qui cachait forcément certains défauts, le caractérisant tout autant que ses éventuelles qualités ? Non, ce style de vie à se faire passer pour ce que l’on n’était pas n’était décidément pas ce à quoi le jeune Williams aspirait et il avait donc suivi son intuition jusqu’ici, s’efforçant d’avoir foi en ses choix pour les assumer jusqu’au bout et s’il était certaines attitudes résultant de son ancien caractère qu’il avait peut être perdu lors de cette renaissance, il y avait tout de même certains traits qui faisaient manifestement partie intégrante de notre personnalité, si bien que Shakespeare n’avait pas vraiment changé, au niveau de ses goûts comme de sa façon d’être et notamment en ce qui concernait le malin plaisir qu’il pouvait ressentir à taquiner les autres, qui semblait d’ailleurs infini chez lui et jamais prompt à le lasser. Pourtant, assis près de Pacific, il en avait presque oublié ce petit jeu auquel ils se livraient tous deux depuis quelques minutes, perdu un instant dans ses pensées alors qu’il réfléchissait à la propre remarque qu’il venait de faire. Drôle de sensation que de s’imaginer alors six pieds sous terre et pourtant ça ne semblait pas l’effrayer plus que ça. Après tout, il profitait déjà d’un temps bonus sur cette terre lorsque l’on pensait au fait qu’il aurait sûrement du pousser son dernier souffle des années auparavant, coincé dans cette voiture qu’il avait finalement réussi à quitter au dernier moment, non sans y avoir laissé tout ce qu’il avait si ce n’est sa peau. Cependant, sentir la main de la jeune fille venir se poser sur la sienne le fit sortir de cet étrange état dans lequel il était entré, tournant un instant sa tête en direction de sa voisine pour lui sourire à son tour et lui faire comprendre qu’il appréciait ce qu’elle venait de lui dire, laissant ses doigts se croiser dans les siens alors qu’il retrouvait donc un brin de malice dans le fond de ses yeux, penchant légèrement la tête tout en pointant son autre main en direction de la brunette, prenant un léger ton accusateur mais pas moins dénué d’une belle pointe d’ironie.
-« Ca c’est parce que tu n’es qu’une mauvaise herbe et que tu cherches à défendre tes copines ! Cela dit je suis d’accord avec toi, un bouquet préfabriqué ne peut pas avoir la même valeur et l’esthétique des fleurs sauvages qui ont poussées au grand air et sous les rayons du soleil, c’est ce qui leur donne cette espèce de vivacité qui les rend définitivement à part... »
Et c’était d’ailleurs presque de cette manière qu’il se représentait également la petite africaine. Comme une fleur sauvage ( ), avec tout ce qu’elle pouvait comporter de dangereux comme d’intéressant. Une fleur d’une toute nouvelle espèce qui ne ressemblait à nulle autre – venimeuse ou non ? – et qui possédait à la fois ce caractère fragile, pouvant se plier sous le vent, mais aussi une certaine force indéniable, riche de ses racines et de ce qu’elle avait pu puiser autour d’elle pour s’endurcir et pouvoir ainsi résister à n’importe quelle tempête. En effet, c’est ainsi qu’il la voyait - forte et douce à la fois mais aussi pleine de surprises et s’il y avait bien quelqu’un dans son entourage qui n’avait cessé de le surprendre en quatre ans, c’était sans nul doute cette dernière. Pouvant se montrer d’un sérieux inébranlable et sage comme un ange pour finalement se changer en vraie diablesse dès la minute suivante, il va sans dire que pratiquer l’art de la joute verbale avec elle était définitivement un sport qui demandait de l’endurance mais dans le fond, c’est bien ce qui le rendait intéressant et la raison pour laquelle Shakespeare n’était pas près à capituler sans avoir obtenu le dernier mot.
-« Ceux que tu espères apercevoir chaque fois que l’alarme à incendie se déclenche dans ton bahut ? Dommage pour toi qu’il s’agisse la plupart du temps de simples exercices de prévention hein ! »
Nul doute que baver devant les camions de pompiers n’était certainement pas ce à quoi la jeune fille occupait le plus clair de son temps et elle avait beau le taquiner à ce sujet, l’américain savait bien qu’elle n’avait rien de ces playmates, dignes mantes religieuses ( ), qui ne reculaient jamais devant une petite partie de jambes en l’air avec le premier inconnu, dans le simple but de répondre à certains besoins voire même le plaisir de se sentir désirées. Et pourtant dieu sait qu’elle avait des arguments en sa faveur et qu’elle n’aurait sans doute aucun problème pour attirer n’importe quel homme dans ses filets. Par delà la beauté qu’on pouvait lui attribuer, elle était sans conteste de ces jeunes gens brillants et cultivés ce pourquoi la petite blague que Shakespeare lui avait lancé en la traitant gentiment de tête de linotte et en insinuant qu’elle pourrait bien perdre un jour tout ce qu’elle avait acquis n’était vraiment pas à lui souhaiter. Mais plus que le profond désir de vouloir se moquer d’elle, il avait surtout vu là le bon moyen de dédramatiser un peu la situation et pouvoir prendre un peu à la dérision la propre expérience qu’il avait vécu à ce niveau là. Parce que bien loin d’avoir recours aux mélodrames en tous genre, il tentait toujours de prendre les choses avec le sourire, tant que possible, en refusant de se laisser aller à tomber dans le pessimisme et envisager le futur de manière sereine était donc sa clef. Pourtant il avait quelque part toutes les raisons du monde de s’inquiéter un tant soit peu lorsqu’il s’agissait de pertes de mémoire et autres phénomènes de ce style liés à cette machine bien complexe qu’était le cerveau. Et telle une maladie latente, une vraie bombe à retardement qui ne pouvait être désamorcée, tant que tous ses souvenirs ne lui seraient pas complètement revenus, une simple évocation, une découverte subite pourraient immédiatement semer la zizanie et le chaos dans son esprit jusqu’à ce que chacun des éléments qu’il avait collecté puis mémorisé depuis quatre ans ne s’autodétruisent alors à leur tour. Une réalité pour le moins source de troubles mais qu’il avait pourtant gardé pour lui sans jamais l’avoir abordé avec qui que ce soit, du moins jusqu’à ce soir.
-« Et j’espère bien pour toi que tu as raison! »
Qui sait, peut être qu’il était temps d’aborder ce sujet là avec elle histoire de la mettre simplement au courant étant donné la tournure que prenaient lentement les choses et puisqu’après tout elle venait bien de se livrer à son tour sur un sujet qu’elle lui avait caché, il semblait donc normal qu’il en fasse autant de son côté. Cela dit, le contenu de la révélation qu’elle lui avait faite l’avait de nouveau pour le moins étonné, apprenant ainsi qu’elle avait carrément déserté son domicile pour trouver refuge chez Adam qui ne lui en avait pourtant pas soufflé mot, chose qui – même s’il pouvait le comprendre – embêtait tout de même fortement l’américain. Et si savoir que Mr Barney avait pu s’en prendre de cette manière à sa fille ne pouvait tout naturellement que lui déplaire, s’apercevoir que Pacific était visiblement plus à l’aise avec le meilleur ami qu’ils avaient en commun plutôt que lui avait également quelque chose de dérangeant en soi. Parce que savoir partager ses peines et ses problèmes était aux yeux de Shakespeare la preuve que deux personnes étaient suffisamment proches et liées pour oser tout se confier or découvrir ainsi que du côté de la jeune fille, lui raconter les soucis qu’elle pouvait rencontrer rimait avec la crainte de le « déranger » n’était certainement pas une chose qu’il pouvait accepter et lui laisser penser. Mais malgré tout ça et le fait qu’il était loin de cautionner l’attitude du médecin, comprenant donc ce qui avait poussé la latino à claquer la porte, il voulait tout de même tenter de calmer le jeu, bien que le paternel – à en croire les mots de cette dernière – avait manifestement eu des propos fâcheux à son encontre. Parce qu’il ne voulait pas être la cause éventuelle de problèmes entre eux mais surtout parce que quoi qu’on en dise, on ne possédait qu’une seule famille et que par-dessus les colères aussi dures et violentes puissent-elles être, cela restait une chose importe et pour laquelle il valait la peine de se battre pour la conserver. Et dieu sait que Shakespeare en connaissait un rayon de ce côté là même si cela pouvait pourtant paraître paradoxal étant donné le fait qu’il n’avait pu expérimenter ce genre de choses dans sa nouvelle vie. Mais peut être bien que c’était justement pour cela qu’il savait reconnaître la valeur de la famille et tout ce qu’elle pouvait représenter. Bien sûr, il y avait certain cas ou les séparations étaient inévitables seulement ça ne semblait pas être le cas de la famille de l’africaine qui traversait simplement une petite crise, les parents ayant manifestement un destin tout tracé pour leur enfant qui aspirait à autre chose. Et posant alors sa main sur le menton de la brunette pour la pousser à relever la tête, il se pencha légèrement vers elle afin de la regarder droit dans les yeux et de lui faire passer le message.
-« Tu sais, dans le fond il ne veut que ton bien. Il ne s’y prend clairement pas de la bonne manière et il n’aurait jamais du aller jusqu’à te gifler ou réduire en cendres ce que tu avais fait pour essayer d’obtenir ce qu’il voulait mais ne sois pas trop sévère envers lui… Après tout les enfants c’est sans doute ce qu’il y a de plus important aux yeux de leurs parents et il voudrait s’assurer que tu ne manqueras de rien plus tard sans forcément se rendre compte que tu as maintenant l’âge de pouvoir le comprendre par toi même et que le choix que tu prendras par rapport à ton avenir, tu le feras en ton âme et conscience. Pour l’instant, il croit peut être que la réussite ne peut aboutir que si tu fais de grandes études ou que tu suis son chemin et ce sera justement à toi de lui prouver le contraire, laisse lui juste un peu de temps… » Marquant alors une courte pause tout en la fixant avec la plus grande attention, il laissa sa main remonter jusqu’à la joue de la jeune fille pour finalement reprendre d’un ton à peine plus élevé qu’un murmure. « … quant au reste, j’espère que tu sais que tu peux tout me dire. Jamais tu ne pourras me déranger, sûrement pas si c’est pour me confier quelque chose ou parce que tu as des problèmes. T’as toujours été là pour moi et ça marche dans les deux sens Pacific… tu peux compter sur moi. »
Et s’il est bien une qualité que l’on pouvait attribuer au jeune Williams, c’était la loyauté. De jour comme de nuit, il savait se montrer présent pour les gens qui comptaient à ses yeux et nul besoin de préciser que la petite lycéenne en faisait bien évidemment partie. La serrant alors contre lui tout en lui souriant, les barrières baissées le temps de cette soirée, il savait pourtant au fond de lui que les embûches ne tarderaient pas à retomber sur leur passage, qu’il s’agisse de cette histoire de relation adulte à mineur ou même du petit ami de la demoiselle contre qui Shakespeare n’avait pas encore remporté la bataille et qui restait donc toujours à l’esprit de ce dernier, tel un fantôme qui viendrait hanter son détracteur ou une vilaine ombre qui laissait encore planer une couche de brouillard autour des deux jeunes.
-« Tu n’as rien de quelqu’un de stupide, et puis sur ce coup là j’ai pas vraiment été plus clairvoyant que toi. Mais bon, c’est vrai que quand tu m’as parlé de Marlon l’année dernière… disons qu’y avait pas vraiment de questions à se poser. » Remarque plutôt perspicace et tandis qu’il laissait donc sa main se balader librement sur le haut du dos de la jeune fille qui n’était pas recouvert par la serviette qu’elle portait autour d’elle, il semblait avoir pour le moins oublié ce pourquoi il s’était rendu dans la chambre, toujours aussi trempé que lorsqu’il y était entré sans pour autant que cela ne le perturbe plus que nécessaire. Parce que sentir la présence de Pacific lui faisait tout simplement oublier le reste. Pourtant il ne trouva rien à répondre aux quelques mots qu’elle venait de prononcer, se contentant alors d’embrasser son front en restant silencieux quelques instants pour finalement laisser échapper un bref « ditto », digne réplique du regretté Patrick Swayze ( :sven: ) dans l’un de ses films les plus connus.
Sujet: Re: take me home to my heart ▬ chaton de mon coeur (a) alias shakeyourbody Jeu 11 Mar - 17:38
Si Pacific pourrait réécrire son histoire, le ferait-elle ? C’ était une excellente question qui méritait qu’elle se penche dessus. Garerait-elle les mêmes parents et le même vécu pour le moins tragique à une époque de sa vie ? Ou alors effacerait-elle tout cela de son existence comme de la craie sans le moindre remord ? C’était un véritable problème parce que quand on y réfléchissait attentivement, autant elle avait des souffrances inscrites profondément en elle depuis des années, autant ces peines l’avaient menée à rencontrer des personnes qu’elle aimait - à commencer par Sven qui aujourd’hui était une part importante d’elle et sans lequel elle ne pouvait pas imaginer vivre désormais - mais aussi à se forger sa propre personnalité pour le moins complexe ( ) et qui renfermait un nombre pour le moins conséquent de tiroirs qui ne venaient à s’ouvrir que dans quelques situations bien particulières. Nul doute que si un jour Shakespeare venait à mourir - vu qu’ils abordaient de manière détournée le sujet - elle en serait profondément bouleversée et que quelque chose briserait définitivement tout au fond d’elle. La véritable question était de savoir si elle pourrait tout bonnement s’en remettre. Après tout ce ne serait pas un enterrement lambda mais celui de la personne qui - bien qu’elle avait tenté de le cacher pendant des années - comptait le plus pour elle au point qu’elle le faisait passer avant le reste, prenant sur le peu de temps libre qu’elle avait à cause des nombreuses activités qu’elle accomplissait, pour s’occuper de lui plutôt que de trainer en ville avec ses amies du lycée ou son petit ami. Et ce n’était pas anodin pour elle, c’était tout à fait révélateur de la place de l’américain dans sa vie et surtout dans son cœur. Alors imaginer seulement de le perdre ne pouvait que lui faire du mal et c’était ce qui l’avait poussée à poser sa main sur celle de Shakespeare et à entrelacer leurs doigts ensembles. C’était non seulement un geste de réconfort pour lui mais également pour elle, pour se rassurer elle-même quant à se présence à ses cotés et au fait qu’elle avait du mal avec cette pensée de pouvoir un jour le perdre. Peu importe de quelle manière cela se passerait, elle savait que son cœur s’en briserait. Et dans un sens, même si elle ignorait à quel point la situation du jeune homme pouvait être précaire, comme une bombe prête à exposer à n’importe quel instant - elle ressentait toujours tout au fond d’elle cette crainte de la séparation forcée qu’elle avait du mal à digérer. Il y avait eu un « avant Shakespeare » mais il n’y aurait probablement jamais d’après lui. C’était une vérité à laquelle, malgré le fait qu’elle avait eu tendance de vouloir l’éviter, l’occulter en fermant les yeux ou en les posant ailleurs, elle avait finalement fini à adhérer et à assimiler. Et quand il lui offrit ce sourire qui n’appartenait définitivement qu’à lui et lui seul, elle ne put que lui rendre la pareille, comme touchée directement en plein cœur par ce dernier. Cependant, le jeu et la bonne humeur finissaient toujours par reprendre leurs droits et bien que leurs mains étaient toujours liées l’une dans l’autre, témoins ce cette affection toute particulière et unique qui les reliait tous les deux, elle donna une petite tape sous le menton de ce dernier en penchant légèrement la tête sur le coté avant de faire le signe de victoire avec ses doigts encore libres.
Pacific - « Cherche pas, entre copines on est solidaires quoi qu’il arrive ! Pour moi c’est plus qu’une question d’esthétique. La fleur sauvage a une historie et c’est surement pour ça que j’aime tant les grandes étendues vertes et m’allonger dans ces dernières en fermant les yeux ou en regardant les nuages volant au dessus de moi. J’écoute tout bonnement ce qu’elles ont à me raconter… »
Et tout ça s’en avoir consommé la moindre drogue s’il vous plait ! En effet, Pacific était une sorte de bohème des temps nouveaux qui s’émerveillait facilement face à la nature et à tous les secrets dont cette dernière pouvait regorger. Voilà pourquoi elle appréciait tant le fait de voyager dans des contrées encore sauvages et peu envahies par les hommes. Des endroits qui avaient encore tout le charme de l’authenticité et dans lesquels elle se sentait renaître. Peut-être qu’un jour elle entreprendrait le chemin d’un de ces derniers avec le jeune homme et qu’ils se confronteraient alors à un univers où ils ne seraient plus qu’eux deux et la Terre qui reprenait ses droits sur l’homme, qui lui montrait que toutes les merveilles qu’il pouvait bien construire de ses mains n’égaleraient jamais la splendeur des siennes, chose dont la petite africaine était persuadée tout au fond d’elle. Comme du fait que même s’ils représentaient un fantasme largement répandu dans la population féminine, les pompiers ne pourraient jamais égaler la place que le beau brun pouvait bien avoir dans le cœur de la demoiselle. Après tout, il avait bon sur tous les points, que ce soit sur son physique plus qu’avantageux - son sourire et le bleu de ses yeux étant des armes pour le moins dangereuses, des ennemis féroces des quelques neurones restant dans le cerveau de l’africaine - ou même encore de sa personnalité entre le sale gosse et l’homme mature qui ne pouvait que fasciner la jeune femme et l’attirer dans les filets de l’américain jusqu’à ce qu’il ne la piège définitivement dans ce dernier sans lui laisser la possibilité de s’en empêcher, si elle le souhaitait déjà, chose qui n’était pas sûre, loin de là. Alors bien sûr qu’elle le taquinait au sujet d’autres hommes mais il n’y avait rien de sérieux derrière tout cela et il s’en doutait bien, il suffisait de voir la manière dont il répliquait à ses petites piques pour le comprendre. Pacific - « Si tu savais ! Je suis lasse de devoir à chaque fausse alerte ranger de nouveau mon fouet, mes menottes et ma tenue de cuir ( ) du fait de ne pas pouvoir avoir de compagnons de jeux digne de ce nom ! »
Pacific, adepte du SM à ses heures perdues ? Il n’y avait rien de plus invraisemblable qu’une telle idée quant on connaissait la personnalité de la jeune femme pour qui de telles pratiques semblaient pour le moins incompatibles avec l’idée même d’amour. Et il faut dire que sur ce dernier, elle avait du mal à avoir du recul, non pas qu’elle avait une pensée fermée et qu’elle ne pouvait pas accepter la vision des choses des autres personnes, mais il y avait certains principes importants pour elle qu’il fallait respecter et qui faisait qu’elle n’arrivait pas à concevoir l’acte sexuel en lui-même avec de la violence et une mise en scène rappelant des pratiques pour le moins humiliantes pour des personnes les ayant réellement vécu. Peut-être parce qu’inconsciemment cela la renvoyait à son propre passé et à cet événement pour le moins traumatisant qui était sa bombe à elle, bien cachée tout au fond de son être mais qui était tout de même prête à exploser au moment opportun. Comme pour le jeune homme même si les dégats ne seraient pas de la même ampleur, loin de là. Comment se sentirait-elle si à son tour, Shakespeare venait à l'oublier ? Tout au fond d'elle, elle s'était sentie heureuse qu'il garde son visage en mémoire et elle avait l'impression que c'était en partie ce qui avait établi la base de ce lien si particulier entre eux. Que c'était la réponse pour le moins mystérieuse et à décoder de leur histoire même s'ils ne l'avaient pas encore fait pour le moment.
Pacific - « Et puis dans le cas contraire, je t'ai toujours toi...»
Un petit sourire aux coins des lèvres et un pétillement dans le regard. Essayer de mettre une distance entre eu était une pratique pour le moins impossible entre eux, les gens reconnaissant volontiers qu'il y avait ce truc spécial entre eux. Ils ne pouvaient pas envisager de ne plus appartenir à la vie l'un de l'autre. Et c’était ce qui avait failli arriver ce fameux soir où elle avait pris la mouche avec son père au sujet non seulement de son avenir mais aussi de ceux qu’elle aimait. Elle pouvait tout supporter du moment que ça la concernait : les humiliations aussi bien que les gifles, la destruction d’une partie de son âme qu’elle avait retransmis dans ses créations, elle pouvait presque l’accepter si cela pouvait permettre d’apaiser des tensions. Mais s’en prendre à ceux auxquels elle pouvait tenir la transformait tout bonnement en une véritable tigresse qu’il était bien difficile à calmer et à dompter dans ces moments là et on pouvait dire que sa réaction avait été à la hauteur de l’affront qu’elle avait senti tout au fond d’elle en entendant ces mots tout bonnement horrible à l’égard des jeunes hommes. Et entendre Shakespeare défendre quelque part son père ne pouvait que l’assombrir davantage sur la question même si elle se contenta de soupirer avec un sourire désabusé sur les lèvres. Pacific - « Tu sais, j’aimerais vraiment que tu aies raison, de tout mon cœur. Pendant des années, je me suis dis la même chose et j’ai essayé de fermer les yeux sur tout ce qui me dérangeait. Le fait d’être traité comme une machine, de ne pas recevoir de vraies marques d’affection, de reconnaissance de la personne que j’étais plutôt que de mes résultats à l’école. Je pouvais supporter tout ça pour me parents parce qu’au fond de moi je les ai toujours aimé. Pour moi, ce n’était pas grand-chose que de me plier à tout cela si cela les rendait heureux. Mais après cette dispute, après avoir pris le temps de réfléchir, je me suis rendue compte que cette réciprocité dans les rapports qui auraient du exister n’était pas là. Alors bien sûr que je passerai chez moi et que je tenterai le dialogue avec ces derniers. Je ne suis pas sotte et je sais qu’il faudra bien que je passe par là. Mais pour le moment, je préfère me tenir loin d’eux et de cette maison pour ne pas tenir des propos fâcheux. Ce qu’il a fait… Ce qu’ils ont fait, je n’ai pas encore réussi à le digérer et si je les revoyais maintenant, je doute que ça se passerait bien… » Elle eut un petit sourire triste alors qu’il avait déposé sa main sur sa joue. Elle tourna alors la tête sur le coté pour déposer un baiser sur la paume de cette dernière avant d’y accoler de nouveau la joue et de plonger son regard dans celui de son vis-à-vis de nouveau et de lui répondre sur le même ton « Je le sais Shakespeare et contrairement à ce que tu dois penser, je te fais confiance. Le problème ne vient pas de toi mais… de moi. Je sais que dit comme cela, ça toi de te sembler affreusement cliché mais c’est vrai. Il y a des choses dans mon passé… des choses que j’ai vécu que je… qui m’ont faite beaucoup de mal. Vraiment beaucoup de mal et je… je crois que quelque part, je ne m’en suis pas encore tout à fait remise. Et ces choses, Adam les connait. Pas parce que j’ai plus confiance en lui qu’en toi, mais parce que cela remonte à avant notre rapprochement d’il y a quatre ans et qu’il était là au moment des faits. Et ces… ces choses je… je sais que je finirai par te le dire parce que s’il y a bien une personne à qui je ne veux rien cacher, c’est bien toi mais je… je… J’ai besoin de temps pour le faire, tu comprends ? Et je… Si tu ne me crois pas, si ça ne te rassure pas sur l’importance de mes sentiments pour toi ou sur l’authenticité de ma confiance pour toi, tout ce que je peux tenter de te dire pour te rassurer, c’est que dans le fond, ce n’est pas auprès de lui ou d’un autre que je m’en remets petit à petit, que j’arrive enfin à affronter mes vieux démons, dont cette peur du noir, mais bien de toi et personne d‘autre… »
Après tout, ils en avaient eu la preuve un peu plus tôt dans la salle de bain, ce qui avait été le facteur déclencheur de cette nouvelle tournure qu’avait pris leur relation et qui expliquait ce rapprochement entre leurs deux êtres, leurs corps liés l’un à l’autre comme s’ils ne voulaient pas laisser qui que ce soit s’immiscer entre eux. Et pourtant, il y en avait bien des gêneurs à commencer par le petit ami de la jeune femme que Shakespeare ramena sur le tapis et qui fit baisser les yeux au sol à la jeune femme un instant. Elle ne savait pas encore comment elle allait aborder ce sujet avec l’autre lycéen et n’ayant pas la moindre expérience de ce que l’on pouvait appeler communément une rupture, elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle allait bien pouvoir lui dire et surtout, comment les choses allaient tourner. En effet, peu importe la direction que prendrait sa relation avec Shakespeare ce soir, elle ne pouvait pas rester plus longtemps avec le jeune homme alors qu’elle pensait sans cesse à un autre et cela, elle avait finalement fini par le comprendre désormais. Elle s’en voulait déjà de le faire souffrir et même si elle savait que tout cela était la meilleure des choses à faire elle ne pouvait que s’en vouloir pour son comportement qui avait causé tant de mal autour d’elle, tout ça à cause de sa peur de franchir le pas avec l’amnésique et nul doute qu’elle aurait besoin du soutien de ses proches pour passer par une telle étape. Se resserrant un peu plus contre Shakespeare, comme pour chercher du réconfort auprès de ce dernier, elle avait besoin de sa présence et de se retrouver dans sa chaleur qui l’apaisait véritablement.
Pacific - « Je ne sais pas comment lui parler de tout cela sans le blesser. Lui expliquer que dans le fond, mon cœur t’a choisi et ce depuis toujours. Je vais rompre avec lui mais j’aimerai tant ne pas lui faire du mal même si dans le fond je sais que c’est impossible et je m’en veux. Je sais que je ne peux rien faire pour changer la donne, pour empêcher de ressentir ce que j’éprouve et dans le fond, je ne le veux pas vu que même si c’est égoïste, c’est avec toi et pas avec un autre que je veux être mais j’aurais tant voulu que les choses soient plus simples, que je n’ai pas eu à répandre tant de mal autour de moi. Si tu savais à quel point je m’en veux de vous avoir fait souffrir l’un après l’autre. Mais je vais mettre un terme à tout cela dès demain après-midi puisque je dois le voir, même si je ne me réjouis pas à l’idée de ce que je vais devoir faire… » Et dans les bras de Shakespeare, elle tentait d’oublier tous ces problèmes qui restaient à planer au dessus de leurs têtes même si elle aurait voulu que tout soit régler dès à présent pour que les soucis soient loin derrière eux, même si à cet instant, elle en avait la sensation. Quand elle était avec le jeune homme, le monde lui semblait plus beau et pendant ce temps où ils étaient ensembles, c’était comme s’ils se retrouvaient pris dans une petite bulle qui n’appartenait qu’à eux et dans laquelle personne ne pourrait rentrer. D’ailleurs, preuve que cela leur était propre, une autre fille aurait probablement été blessée par la réaction du jeune homme face à sa remarque mais pas Pacific, loin de là. Elle connaissait bien Shakespeare et elle savait pertinemment que les discours de « lover » ( ) n’étaient pas son truc et que ses démonstrations d’affections passées plus par les mots que la parole et souriant en sentant ses lèvres sur son front, elle se mit à rire légèrement avant d’embrasser légèrement le cou du jeune homme et de remonter son regard dans sa direction, un sourire pour le moins malicieux et un brin coquin aux coins de sa bouche « Et bien dis donc, on en est déjà aux citations des grands classiques romantiques ? Fais attention Shakespeare, maintenant je les attends mes grands bouquets de roses rouges, ma bouteille de champagne dans le jacuzzi ainsi que la danse au clair de lune après que tu m’aies bien sûr compté fleurette avec des poèmes de ta composition en l’honneur de ma personne ! » Une petite plaisanterie toute mignonnette qui ferait surement rire le jeune homme qui comme l’africaine avait très certainement une vision toute différente de ce que les films voulaient dépeindre du romantisme qui pour la brunette était à des années lumières de cette étalage gluant et guimauve et qui ne se comptait pas dans l’extravagance des actes mais dans leur sincérité et authenticité.