It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
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LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer

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MessageSujet: LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer EmptyVen 1 Mai - 17:26


c'est un grand danger d'aimer
Lenzo et Ava
Trois semaines que j’avais été confrontée à mon premier « incident » de serveuse des bas-fonds. L’agression aurait pu mal terminer si le « Viking » n’était pas venue à mon secours et j’en avais particulièrement conscience. Je m’en étais sortie avec un léger traumatisme crânien et un poignet tordu. J’avais refusé de porter plainte et d’être conduite au poste, mon faux numéro de sécurité sociale une fois enregistré à l’hôpital avait alerté l’OCCB de mon « état ». Rien de très grave mais une belle frayeur tout de même, j’avais pris conscience de ma vulnérabilité avec la couverture que j’avais endossé. Je n’étais pas censé savoir me défendre et cela était effrayant de lutter contre ses instincts lorsque l’on était dans une situation périlleuse. J’avais repris mon service au bar le lendemain, ne portant qu’une cicatrice à la tempe de ma mésaventure. Cooper était cependant de mon avis, il fallait que nous accélérions le mouvement pour que j’intègre la « Famille ». Ma sécurité dépendait désormais de la protection de Morello et de son organisation. Il fallait que je sois « ramassée » par les sbires de la Mafia. Il fallait que je me montre dans les ruelles, que j’apparaisse dans les clubs tenus par la Mafia. Une fois entrée, l’aide de Léo « Trevor » nous serais utile si nous l’obtenions. Depuis mon passage aux urgences j’arpentais le trottoir chaque nuit, discutant avec les prostituées, accueillant un « client » qui se révélait être un agent de police « en civil ». Rien qui ne mette en danger ma sécurité et tout pour assurer que mon prénom se répande dans le « milieu ». Une petite nouvelle fragile, sans mac, sans soutient, essayant de faire son trou dans cette jungle avec un manque d’assurance flagrante, j’étais la victime idéale. Alors chaque soir, j’arpentais le trottoir d’un quartier appartenant au clan de Morello et j’attendais patiemment qu’on me remarque. Il faisait encore froid la nuit dans les rues malfamées de New York et pourtant je luttais pour ne pas claquer des dents vêtues d’une mini-jupe fendues haut sur la cuisse, d’un petit débardeur déchiré laissant apparaitre mon ventre plat et ne laissant que peu de place à l’imagination concernant ma poitrine. J’étais trop maquillé, trop coiffé. Avec un certain plaisir je me prenais à penser que jamais on aurait reconnu Ava Wigderson dans cet accoutrement. Loin de la petite fille gâtée de Washington, je touchais là le cœur du métier auquel je désirais consacrer ma vie. Je marchais au rythme lent et syncopé des policiers, mes hanches roulant sensuellement à chaque pas. Les talons hauts malmenaient la plante de mes pieds mais cela n’avait pas d’importance. Encore une heure et je rentrerai chez moi. Ce soir Cooper avait voulu être celui qui viendrait me « ramasser » mais cela aurait été une erreur, il ne devait pas être vu régulièrement avec moi. Pour ne pas compromettre plus d’un mois d’infiltration. Je sentais qu’on y était enfin. Je vibrais de cette tension annonciatrice de l’action. Ce soir j’avais la sensation d’être « observée ». Et la suite me donnerait raison, je le présentais, aussi lorsqu’un van s’arrêta à ma hauteur et qu’un homme à l’accent italien m’enjoint à grimper avec lui ... Je montais enclenchant discrètement la balise que le bureau m’avait fourni pour signaler que j’avais été « approché ». Après tout c’était ce que nous recherchions.

(...)

Le taxi qui la déposa devant le club n’hésita qu’un instant avant de venir l’aider à s’extraire de la banquette arrière. Il avait une fille qui avait l’âge de sa passagère et il aurait souhaité que si jamais elle se retrouvait dans une telle situation, quelqu’un lui tendrait la main. Elle avait eu une dure nuit. Sa tenue laissait deviner qu’elle était tombée sur un client décidé à profiter d’elle sans la rémunéré. Elle était brisée physiquement mais dans ses yeux brillaient une résolution, une froideur qui glaçait l’échine. « Dans mon sac... » articula-t-elle difficilement. Le prix de la course, au vu de son état elle aurait dû penser à bien d’autres choses et pourtant elle pensait à lui régler sa course. Il refusa d’un signe de tête et s’approcha, en la soutenant, d’une porte qu’elle fixait avec résolution. Il toqua une fois, deux fois, la porte s’ouvrit sur un colosse. Elle redressa la tête, laissant apercevoir son visage malmené. La porte s’ouvrit plus largement. Il l’avait reconnu. Elle soupira. Elle était en sécurité ici. Après qu’ils l’avaient déposée dans la rue où ils l’avaient ramassé elle n’avait pensé qu’à une chose. Venir ici.   « Lenzo ... » Murmura-t-elle puis ses forces l’abandonnèrent et elle sombra dans l’inconscience. Le videur la rattrapa in extrémis avant qu’elle touche le sol.

(...)

Avant de sombrer dans l’inconscience j’avais conscience de l’état dans lequel je me trouvais. L’arcade sourcilière ouverte, les lèvres fendues, probablement une dent ébréchée. Mes côtes avaient soufferts de l’affrontement, tout comme mon poignet qui cette fois semblait « plus que tordu ». J’avais une cheville douloureuse et un mal de crâne du tonnerre. La douleur était insupportable, chaque blessure conjuguée à l’autre. J’avais une sale tête et bien que je ne fusse plus en danger immédiat, il fallait que je trouve un abri. Je devais arriver à venir ici. C’était un lieu où je ne risquerai rien. Un lieu où Lenzo se trouvait. Une personne en qui je pouvais avoir confiance. Mais je ne pensais pas atterrir dans un tel état dans son bureau pour notre prochaine rencontre. Je ne pensais pas atterrir ici après avoir été tabassée. Encore moins être introduite « inconsciente » dans le club après avoir perdu connaissance. Mon esprit tournait à plein régime mais mon corps ne suivait pas. Je n’arrivais pas à ouvrir les yeux pourtant j’étais sortie de mon évanouissement. Je sentais la douleur mais elle était comme atténuée. Et surtout, une main fraiche caressait mon front, ma nuque. En sécurité. Je devais ouvrir les yeux. Pour rencontrer son regard inquiet dardé sur moi. Je peinais à lui sourire, ma bouche encore douloureuse. « Hey mate. » Je marmonnais en essayant de me redresser sans y parvenir. Bon sang...

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MessageSujet: Re: LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer EmptyLun 4 Mai - 1:47


c'est un grand danger d'aimer
Lenzo et Ava
Mai. Nouveau mois. Et je continuais de compter. Ça faisait presque deux mois que je n’avais pas vu Ava. La dernière fois qu’on s’était vu, c’était le jour où j’étais parti en Australie retrouver ma terre natale, et que j’avais du la mettre à la porte rapidement après notre moment intime sous peine que Renji débarque et se mette à me poser trois milles questions. Je m’en étais voulu, mais pour être honnête je n’avais pas vraiment eu le temps d’y penser entre les journées à la plage passées à surfer, le soleil, le déambule dans les rues de ma chère Brizzie et… les journées à la plage passées à surfer. Parce qu’il ne fallait pas mentir, on avait passé la plupart de notre temps dans l’eau avec mon frère, à chercher les meilleures vagues. C’était notre truc après tout, on avait toujours fait ça ensemble. Il m’avait appris à surfer et en avait fait ma passion, et jamais on ne prenait la vague avec quelqu’un d’autre que l’un d’entre nous. C’était avec le jumeau, ou tout seul. Une sorte de tradition, voire une religion quand on habitait encore Down Under. Sauf que j’étais revenu trois semaines après ce merveilleux voyage, et la réalité du quotidien m’avait vite rattrapé. Les comptes, les commandes, les impôts… et Ava. Certes, on s’envoyait des textos et on gardait contact, mais on ne s’était pas revu face à face depuis le jour de mon départ. Elle était occupée avec sa mission — que je n’appréciais pas d’ailleurs, mais je me retenais bien de lui donner mon avis, puisque de toute façon en quoi en avais-je le droit? Ce n’était pas mes affaires. Mais quand même. Non? Non. Bon. Ça n’empêchait pas que je voulais la revoir. Pourtant, je me forçais à me concentrer sur autre chose. Sur tout, mais pas sûr elle.

[…]

Deux gros coups sur la porte arrière en métal forgé qui retentissaient comme la cloche d’une église dans l’établissement fermé pour un petit moment, juste le temps de transformer le restaurant en boîte de nuit. Deux gros coups qui firent taire les employés. Deux gros coups menaçants, et pourtant désespérés à la fois. L’un des videurs se désigna pour ouvrir la porte. D’un peu plus loin, je le regardais. Son visage se figea en un air surpris et confus, il ouvrit plus largement la porte. Puis, tout passa très vite. Une jeune femme perdit pied, le colosse la rattrapa dans ses gros bras musclés. Un « Lenzo ... » murmuré si faiblement et qui pourtant arriva jusque mes oreilles grâce au silence morbide qui régnait dans la pièce. Un quart de seconde fut le temps qu’il me fallut pour reconnaître Ava, et un autre pour accourir en bousculant tout ce qui se trouvait sur mon passage. Je la dérobais des bras de mon employé pour la prendre dans les miens et la secouer, la secouer encore et encore, appelant son nom, la regardant rester sans réaction aucune. Un bras dans son dos, l’autre sous ses jambes, je la portais et montais les escaliers qui menaient à mon bureau, j’ouvrais la porte d’un coup de pied et allais directement la déposer dans le canapé. Et tout ça, en disons… une minute.

[…]

Mon cerveau bouillonnait alors que j’étais assis sur la table basse en face du sofa où elle reposait, ce même sofa qu’elle avait quitté deux mois auparavant. Qu’est-ce qu’il s’était passé? Je regardais son visage éméché, couvert de sang maintenant séché. Sa blessure à l’arcade, celle aux lèvres, un poignet gonflé… Au bout d’une demie-heure, je décidais de m’autoriser à baisser la garde juste le temps d’aller à l’autre bout de la pièce chercher la trousse de soin de secours. Je désinfectais donc ses plaies, nettoyais les traces violacées qu’avaient laissé les hémorragies, et la laissais propre, blessures visibles pour noter les dégâts, qui au final, n’étaient pas si graves que ça. Certes, j’étais préoccupé, mais je savais aussi être lucide. Je caressais sa nuque, son front, sa joue, et je passais même un doigt sur ses lèvres. « Qu’est-ce qu’ils t’ont fait… » chuchotais-je très bas, enragé et peiné à la fois. Pas assez bas, à croire, puisque doucement, elle papillonnait des cils et ouvrait faiblement les yeux. Elle essayait de sourire, mais ça lui résultait compliqué. « Hey mate. » s’efforçait-elle de marmonner en voulant se redresser. Et bien que ça me décrochait un petit sourire attendri, je l’empêchais de se relever. « Chut… Reste tranquille… T’es en sécurité ici. » Je caressais doucement sa joue en rapprochant la table basse du sofa pour être au plus près d’elle, venant prendre sa main non-gonflée de la mienne.

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MessageSujet: Re: LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer EmptyMar 5 Mai - 17:54


c'est un grand danger d'aimer
Lenzo et Ava
Ce n’était pas censé se passer ainsi. Ce n’était pas le plan. Mais, je n’avais pas à craindre pour ma vie, j’avais confiance en Cooper. Il saurait agir si ma sécurité était réellement menacée. Mon partenaire était le garant de ma mission, il protégeait mon identité, s’assurait que ma couverture ne serait pas découverte et faisait le lien entre le QG et moi. J’avais toute confiance en Cooper, c’était un crétin en termes de relation professionnelle mais, c’était un bon policier. Je lui confiais ma vie, je savais qu’il ne me laisserait pas tomber. Pourtant en montant dans ce van je ne pouvais pas deviner ce qui m’attendait. Ce n’était pas censé se passer ainsi et pourtant je l’acceptais. Si c’était l’étape à passer pour arriver à infiltrer l’organisation je m’y plierai. C’était mon job. Même si je n’avais pas signé pour un passage à tabac c’était le prix à payer et le risque de cette profession. Ne jamais être sûre de rentrer. Même si en l’occurrence je savais que Cooper interviendrait à la seconde où il sentirait que ma vie était réellement en danger. Ceci n’était qu’un piège. Je le sentais dans mes tripes. Alors je me pliais à ce que l’on attendait de moi, les suppliques étaient à peine forcée, aucun être humain endurerait une agression sans émettre un son. J’encaissais les coups mais mon corps faiblissait.  Ce n’était pas comme à l’entrainement, je ne savais pas que cela se terminerait ni quand. Je sanglotais en me protégeant au mieux. C’était ce qu’il y avait de mieux à faire en l’occurrence : attendre. Ils finiraient par se lasser. N’est-ce pas ? J’enregistrais dans mon esprit les paroles échangées, c’était le prix que je devais payer pour avoir « exercer » sur le territoire de la Mafia sans faire partie de la Famille. Un prix qui me vaudrait probablement quelques jours d’enfer sur terre. Je n’avais jamais été une bonne malade. Mais j’aurais ce pourquoi je m’étais acharnée. Je le savais.

[…]

Le pire fut d’être abandonnée là. Dans une ruelle. Ensanglantée incapable de me relever. Ce fut là que la peur me saisit. Cooper n’était pas venu. J’étais seule et vulnérable dans un quartier qui en temps normal n’était déjà pas fréquentable pour une fille seule. Une proie facile. Pour la première fois j’eu peur de ce qui pourrait arriver. J’y étais arrivée. Je faisais partie de leur réseau. Je souffrais. A l’Académie on ne vous disait pas que vous faire passer à tabac faisait un mal de chien. Ou que vous étiez aussi impuissant qu’un enfant. Je ne sais pas exactement combien de temps il me fallut pour me relever, pour avancer jusqu’à la rue et trouver un taxi. Mais le choix de la destination était évident. Le Boomer’s. Non pas parce que c’était là que je devais retrouver Cooper lorsque je serais plus « enlisée » dans la Famille mais parce que je savais que j’y serai en sécurité. Que je pourrais y lécher mes plaies. Que Lenzo … Me protégerait. Tout ce qui était indépendant en moi se rebellait à cette idée, me rendre là-bas aurait signifié que je n’étais pas capable d’encaisser cela. Mais je n’en étais pas capable, pas tout de suite. J’avais eu peur … Je ne m’attendais pas à avoir peur. Plus que tout je ne m’attendais pas à ce que Morello me « sauve ». S’il avait réellement été question d’un sauvetage, s’il n’était pas celui qui avait ordonné à ses hommes de s’en prendre à moi…Qui aurait pu le dire ? Mais j’avais besoin d’un endroit où souffler et je ne me sentirais pas en sécurité dans le logement d’Ava la serveuse/prostituée. Je savais où aller. Restait à trouver le moyen de locomotion. Ava la serveuse n’avait pas de voiture et, le flic comme la serveuse, l’un comme l’autre était incapable de conduire ce soir. Un taxi… Je devais arrêter un taxi mais qui ramasserait une pute si salement amochée ? Il s’avérerait qu’il restait des gens que ce genre de considération n’arrêtait pas à New York, heureusement pour moi.

[…]

Ma première pensée en le voyant aussi inquiet fut que je devais probablement avoir une mine encore plus affreuse que je pensais. Je sentais que mon œil était gonflé et probablement mes lèvres. J’étais surement moins sexy qu’après l’amour pour le coup. Il s’inquiétait réellement pour moi et cela me toucha plus que je n’aurai aimé le reconnaitre. « Chut… Reste tranquille… T’es en sécurité ici. » Sa peau était fraiche contre la mienne, apaisante. Il énonçait une vérité, j’étais en sécurité ici, c’était pour cela que j’étais venu. « Je sais … J’suis désolée, je ne voulais pas que tu sois mêlé à ça mais … » Je n’aurai eu aucun autre endroit où me réfugier. Où je n’aurai pas été seule. Ici je n’avais pas peur car une menace implicite avait été faite ce soir : ils me surveillaient désormais, il savait qui j’étais ou tout du moins qui je prétendais être, ils pensaient que cette nuit je serai chez moi … Et qui sait s’ils ne m’y attendaient pas. Je n’étais qu’une pute pour eux. Ils ne craignaient rien. Je pressais sa main contre la sienne. « Je suis désolée… » Je murmurais à nouveau. Mon corps tremblait, j’avais froid, froidement j’analysais les symptômes alors que mon corps relâchait la pression : contre coup d’un épisode traumatique. Ce qui n’empêcha pas les larmes de commencer à rouler silencieusement sur mes joues. J’aurai pu crever dans cette ruelle si telle avait été l’intention de ses hommes.

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MessageSujet: Re: LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer EmptyLun 25 Mai - 2:11


c'est un grand danger d'aimer
Lenzo et Ava
J’étais tellement inquiet que rien que d’être allé chercher du désinfectant et une compresse dans l’armoire à quelques mètres de là avait été un supplice que j’avais accompli presque en courant. Je ne m’autorisais pas à baisser la garde. Ava était là, devant moi, inconsciente, allongé sur mon sofa, le visage couvert de sang. Certains patrons auraient pu s’occuper de leur image ou des conséquences que ça aurait sur leur business — « merde, qu’est-ce que je vais dire aux flics? Elle s’est évanouie à l’intérieur de mon bâtiment, et il y a des témoins. Elle a du sang partout, elle est blessée, ils vont croire que c’est moi? Qu’est-ce que je vais faire? Combien d’argent je vais perdre avec cette mauvaise pub? Putain… ». Mais moi, franchement, mon resto pouvait fermer sur le champ que je n’y réagirais même pas en cet instant. J’étais inquiet. Gravement inquiet. Oui, Ava était du FBI, mais non, elle n’était pas aussi forte qu’un gorille de deux mètres bâti uniquement de muscles. Elle n’était pas en sucre, certes, mais elle restait tout de même fragile. Ça l’avait énervée, d’ailleurs, quand je lui avais dit ça, puisqu’elle se plaisait à se croire invincible — et à ce que les autres y croient aussi. Moi, j’étais loin d’être invincible aussi — je ne savais même pas si j’étais plus fort qu’elle, après tout, je n’avais pas bénéficié du programme d’entrainement qu’elle avait eu ; mais au moins, je n’étais pas sous couverture et je pouvais me défendre légitimement si on venait à s’en prendre à moi. Pour finir comme ça, elle, n’avait pas du chercher à se défendre. Est-ce que je la blâmais pour ça? Oui. J’aurais voulu être capable de dire non, mais c’était faux. Je la blâmais pour aspirer autant à son poste, bien que j’admirais son côté ambitieux. Mais quand ça la mettait en danger, non. Je n’étais certainement pas d’accord. Merde quoi, la survie avant tout non? La survie avant le job surtout, putain ! En plus, je ne savais même pas si elle avait besoin d’aller à l’hôpital dans l’état dans lequel elle était. Je n’étais foutrement pas médecin moi, j’étais plutôt l’autre gars, l’inutile qui lisait du Shakespeare et du Dickens en cours de bio! Et du coup, maintenant, je m’en voulais de ne pas avoir assez écouté Mrs. Fleicher quand j’étais au lycée. Un toucher tendre après l’avoir nettoyée, caressant sa joue et passant un doigt sur sa lèvre inférieure un petit peu égratignée, tout en murmurant quelques mots de dépit, dans un soupire triste. Pas assez bas puisqu’elle papillonnait des cils et finit par ouvrir les yeux, me saluant avec un beau slang australien. Avait-elle étudié pendant mon absence? Ça me décrochait un sourire, sauf que quand elle essayait de se redresser, je l’en empêchais et la rassurais sur le fait qu’elle pouvait se détendre, qu’elle était en sécurité ici. Parce que c’était le cas. Parce que c’était de ça dont elle avait besoin, là, non? D’être rassurée? Je rapprochais la table basse du sofa pour être un peu plus près d’elle, alors que je caressais sa joue et prenais sa main intacte dans ma main libre. Bordel. Au moins, elle s’était réveillée. C’était un bon point. Un très bon point. Qui eu le don d’ailleurs de faire baisser ma tension, mes muscles noués se détendant un peu. « Je sais … J’suis désolée, je ne voulais pas que tu sois mêlé à ça mais … » Mais tais-toi, lui disait mon regard. Parce que ce n’était certainement pas des excuses que je voulais entendre sortir de sa bouche. Ce n’était pas de sa faute. Pour rien au monde ce n’était de sa faute. Elle pressait ma main dans la sienne, faiblement. « Je suis désolée… » Je fis légèrement claquer ma langue contre mon palais en signe de résignation. Chut. Mes doigts se glissaient entre les siens, doucement, tendrement. J’étais là. Elle était venue me voir moi, et j’en étais content, parce que ça voulait dire qu’elle savait qu’elle pouvait me faire confiance et qu’elle était entre de bonnes mains. Sauf qu’elle se mettait à pleurer, silencieusement. Des perles luisantes roulaient sur ses joues, laissant une trace humide de leur passage. Non. Non non non. Je ne voulais pas qu’elle pleure. « Chut… » me contentais-je de dire. Je la redressais avec précaution pour me faire une place dans le sofa pour ensuite la caler contre moi, blottie contre mon torse, mes bras autour d’elle après avoir réajusté la couverture sur son corps froid. J’étais là. Il fallait qu’elle le sache.

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MessageSujet: Re: LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer EmptyLun 25 Mai - 18:28


c'est un grand danger d'aimer
Lenzo et Ava
C’est facile de se penser invincible. D’idéaliser ses propres capacités à se défendre. C’est facile de se penser intouchable, d’avoir l’impression de pouvoir se sortir de toutes les situations. C’est autrement plus difficile de se rendre compte de ses propres faiblesses, de se mettre en danger et de ne pas pouvoir utiliser tout ce que l’on vous a appris pour sauver votre vie. J’aurai pu mourir dans cette ruelle et Cooper n’était pas venu. Je savais qu’il devait avoir capté le signal de mon collier et pourtant ... Il n’était pas intervenu. C’était effrayant de savoir qu’il était là et qu’il s’était tenu en retrait. Pourtant la part rationnel, le flic en moi, savait qu’il avait agi au mieux. Il n’avait pas grillé ma couverture et ma vie n’avait pas été menacée, il n’y avait pas eu d’armes, pas autre chose que des coups de poing et de pieds. Ma santé avait été menacée, par des plaies, des bosses, une éventuelle fracture, mais rien de mortel. Il avait fait ce qui devait être fait. Pourtant je lui en voulais. De m’avoir laissé à terre. Jusqu’à ce soir je n’avais pleinement « embrassé » les risques qui allaient de pair avec ma mission. J’étais seule sur le terrain, jusqu’à ce que l’organisation s’effondre, je resterai seule. C’était ma responsabilité, mon enquête. J’avais eu un avant-goût de ce qui m’attendait pour les semaines à venir. Et le poids de mon identité « secrète », le poids de ma véritable vie, pesait sur mes épaules. J’étais venue ici, parce qu’il savait qui j’étais, parce que je pouvais lui faire confiance, parce que j’étais en sécurité dans son club, dans son bureau, avec lui. J’étais venue chercher sa protection, son soutien. J’aurais dû rentrer chez moi, enfin chez Ava la serveuse, mais j’étais trop faible, j’avais besoin de souffler. Et ici personne ne s’étonnerait de me voir, la poule qui était venue plusieurs fois voir le patron... Ici je pouvais être moi et l’autre Ava. J’avais besoin de souffler, d’accepter ce qui s’était produit. D’accepter que cela faisait partie de la mission. Pour la première fois depuis des années, depuis le 11 Septembre, depuis que Noam était partie faire la guerre, j’avais besoin de m’appuyer sur quelqu’un, de pleurer, de laisser sortir ce qui me minait. J’avais été faible et sans défenses dans cette ruelle. Au début j’aurai pu me défendre, rendre les coups, mais dans les dernières minutes du passage à tabac, j’aurai été incapable de me protéger, je n’avais pu que me rouler en boule et attendre qu’ils en finissent. Il était difficile de tomber du piédestal où on s’était soit même « placé ». Je n’étais pas invincible, je n’étais pas sans peur, je n’étais encore qu’une « rookie » une toute nouvelle détective peu rompue aux armes de New York, aux manières de la rue. J’étais une princesse élevée dans la banlieue chic de Washington, j’avais été protégée, choyée, même si mon père avait veillé à ce que je puisse me défendre de l’horreur de ce monde... Je n’étais pas invincible et rien ne m’avait préparé à un passage à tabac dans une ruelle sordide. Rien. J’avais besoin de pleurer, peut-être était-ce un signe de faiblesse, un aveu de mon incompétence mais je m’en moquais. Il serait le seul à être témoin de ce moment. Il ne s’en servirait pas contre moi. Je pouvais lui faire confiance. Il est là. Solide et doux, tendre, un baume sur des plaies à vifs. L’inquiétude dans ses yeux me bouleverse. Ce qui ne devait être qu’une relation purement sexuelle s’est transformée, je n’ai pas voulu le reconnaitre jusqu’à présent mais ... si cela n’avait que sexuel, je ne serai pas venue ici. Et il ne serait pas aussi inquiet. N’est-ce pas ? Comme pour mes « capacités » j’avais été aveugle à son sujet. Il comptait. C’était pour cela que j’étais là. Parce que je savais qu’il serait là, pour moi. « Chut… » J’ai toujours prétendue être une dure, le langage « vulgaire », les manières assurées, tout cela ce n’est que du bluffe. J’ai peur, je suis humaine et vulnérable. Je n’ai que vingt-quatre ans et j’ai tenté de me blinder contre ma vie, cette vie. Repousser au loin toute crainte sous une attitude bravache. Mais tout s’effondre ce soir. Parfois, je ne suis qu’une femme de vingt-quatre ans. Et pas un flic endurci. Noam a raison ... Peut-être n’avais-je pas ce qu’il fallait pour prendre une telle mission. Mais j’ai désormais conscience d’une chose, je peux y arriver. Si je peux endurer cela et continuer. Je peux y arriver. Il me prend contre lui, sa poitrine solide me servant d’ancrage alors que les larmes coulent sur mes joues. Je peux m’accorder ce moment. Avec lui. Cet instant de faiblesse. Alors je laisse les larmes dévaler de mes yeux et blottit contre lui je laisse la chaleur de son corps apaiser mes tremblements. J’avais imaginé son retour autrement qu’ainsi, moi faible et blessé ne faisant définitivement pas partie de mes options pour nos retrouvailles. « J’avais imaginé autrement ton retour et nos retrouvailles .... » J’avoue à voix basse lorsque les larmes se sont apaisées et que mes frissons sont moins nombreux. « Il faut que j’appelle Cooper... » Faire allusion à mon partenaire, censé me protéger n’est peut-être pas une bonne idée mais ... il fallait que je prévienne mon équipe de l’avancée de ma mission et surtout que je sois débriefé sur mon état... Et ma localisation. J’aurais préféré rester allonger contre lui, dans ce canapé mais ... malgré mes blessures, malgré mes peurs, j’étais toujours un flic. Et mes envies personnelles passaient après le boulot.
electric bird.
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MessageSujet: Re: LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer EmptyMar 26 Mai - 0:02


c'est un grand danger d'aimer
Lenzo et Ava
Je ne voulais pas penser au pourquoi j’étais aussi inquiet. Je ne voulais pas. Pour l’instant, j’étais inquiet, un point c’est tout. J’étais énervé aussi, mais la colère n’arrangerait rien en ce moment. L’inquiétude non plus, en fait. Qu’est-ce qui pouvait bien arranger ça? Qu’est-ce qui pouvait bien arranger la situation? La santé d’Ava, sa mission, le danger qu’elle courait, son ambition. Rien. A part… sa démission. Mais ce n’était pas mon choix, et même fou je ne lui suggérerais pas cette option. Ce n’était pas ma responsabilité. Mais si un jour elle débarquait vraiment mal en point? Vraiment en danger? La vie menacée? Je m’en voudrais. Je le savais. En rien ne serait-ce de ma faute, mais je m’en mangerais les doigts quand même. J’étais là pour ça. Pour la protéger. Je me devais de la protéger. Du monde extérieur, de ses ennemis, de New-York, de sa famille, d’elle-même. Je me sentais un peu orgueilleux de penser que j’arriverais à faire tout ça, et encore plus de croire que j’en étais digne, un peu comme si c’était ma destinée qui venait de s’offrir à moi après vingt-huit ans d’existence vaine. Ça ne rimait à rien. Et pourtant… elle faisait partie de ma vie maintenant. Pourquoi, d’ailleurs? Parce que j’avais couché plusieurs fois avec elle? Et que malgré moi, je ne regrettais pas? Blottie contre mon torse dans le sofa, au chaud sous la couverture pour calmer ses tremblements, je pensais en silence. Et je me rappelais alors de cette chanson — « mon ami, mon amant, mon amour ; et bien plus encore ». Et je me demandais pourquoi je me retrouvais dans ces paroles. Pourquoi j’étais aussi dans le flou, moi qui avait toujours été clair et net dans toutes mes relations. C’était quoi, ma relation, avec elle? Je ne pouvais plus prétendre que je m’en fichais. Là, je m’inquiétais réellement. Et si je m’en fichais, s’il n’y avait rien, je ne serais pas là, autant soucieux. Il y avait quelque chose. Quelque chose de plus. Quelque chose que je ne voulais pas m’avouer. Quelque chose qui me faisait peur. Quelque chose d’interdit. Quelque chose d’inédit. Quelque chose qui me changeait, qui changeait mes principes et mon quotidien, qui bousculait mes habitudes et me rendait dingue. « J’avais imaginé autrement ton retour et nos retrouvailles .... » murmura-t-elle, me tirant de mes réflexions trop compliquées pour l’instant. Je caressais doucement ses longs cheveux bruns en bataille, le menton reposant sur le sommet de son crâne. « Autrement? Pourquoi? L’option mise à tabac ne te plaisait pas trop? » Une pointe de sarcasme. Comment j’étais censé réagir? J’étais censé mettre ma colère de côté et la réconforter comme si j’étais d’accord avec ce qu’il s’était passé? J’étais censé au contraire, lui montrer que j’étais énervé, que j’avais envie de cracher sur les autorités et ses patrons qui auraient pu la laisser crever, au risque de la voir partir en pleurant de ma faute? Merde, pourquoi c’était si compliqué? Pourquoi j’étais si compliqué? « Il faut que j’appelle Cooper... » Et ce fut la deuxième option malgré moi, qui prenait le dessus sur la situation. « Cooper? Ton super collègue qui est censé te protéger et intervenir au moindre danger que tu cours? Celui qui te surveille h24 pour s’assurer de ton bien-être? Ou Cooper, celui qui n’a pas intervenu ce soir, qui t’a regardé te faire tabasser par ces enfoirés, sans rien dire, sans rien faire, à écouter tes gémissements de douleur et ton souffle coupé par les coups? Celui qui a mis ta vie en danger au lieu de la protéger? Celui-là, de Cooper? » Je m’étais crispé dans mon monologue irrité. Je me redressais — tout en prenant soin de ne pas la blesser — et me levais. Il fallait que je marche. Il fallait que mon cerveau en ébullition se refroidisse un peu. Il fallait que je me calme. Mais… « Merde quoi, putain ! » lançais-je en me retournant vivement, après avoir fait quelques cents pas dans mon bureau, qui paraissait en ce moment bien trop petit et étouffant. « T’aurais pu ne jamais te réveiller ! Tu crois qu’ils prennent soin de toi eux? Ava, réfléchis un peu là ! Ça t’a pas servi de leçon ça? Tu te rends pas compte qu’ils s’en foutent de toi? Y’a que la mission qui compte pour eux ! Et à croire que pour toi aussi ! Ta vie, c’est pas plus important que de faire tomber un réseau de mafia à New-York? Y’en a des milliers ici, c’est pas parce que t’en fais tomber un que la mafia arrêtera d’exister ! » Je passais mes mains dans mes cheveux, les glissant ensuite sur mon visage. Comme si ça allait m’aider à me calmer. « Merde quoi, t’as pensé à moi? Tu t’imagines un peu comment j’étais inquiet? Tu comprends pas l’importance que t’as pour moi ou quoi? Tu te rends pas compte que… » Attends, deux secondes… L’importance qu’elle a pour moi? Est-ce que c’était un aveu? Involontairement, ma spontanéité avait dépassé ma réflexion. Je n’avais pas tourné sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler. La vérité était sortie, toute seule, sans se faire prier. « Tu te rends pas compte que c’est pas le fait que tu finisses à poil à chacune de tes visites qui me rend heureux? » terminais-je alors, la voix un peu plus grave, plus calme aussi. « C’est pas ton corps que j’attends Ava, je m’en fous complètement de ça. C’est toi. C’est juste… toi. » Merde, alors ça y est, j’étais passé aux aveux?

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MessageSujet: Re: LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer EmptyMar 26 Mai - 9:07


c'est un grand danger d'aimer
Lenzo et Ava
J’étais venue ici parce que je savais que j’y serai en sécurité. Contre toute attente j’avais finis par le croire lorsqu’il parlait de la confiance que je pouvais avoir en lui. J’avais placé ma vie ou plutôt ma santé entre ses mains en venant ici ce soir. J’étais blessée, affaiblie, vulnérable et c’était vers lui que j’avais tendu les bras. Enfin théoriquement car en réalité j’avais d’abord été « rattrapée » par le videur de son business. Je pouvais avoir confiance en lui. Je pouvais me reposer ici. Je ne risquais rien. Et s’ils me retrouvaient, ils penseraient que j’avais disparu dans le club de strip-tease ou dans un des immeubles tout prêt. J’étais en sécurité. J’avais fait un acte de foi, j’étais venue à lui en pariant sur le destin. Appellerait-il la police, me conduirait-il à l’hôpital ou bien veillerait-il sur moi seul, protégeant ma couverture, attendant mon « retour parmi les vivants » pour évaluer les besoins que j’avais de soins. J’avais eu raison de lui faire confiance. J’étais ici, avec lui, en sécurité, apaisée aussi, loin de ce que je venais de vivre ce soir. Avec l’impression que les évènements de la soirée appartenaient à une autre vie et en quelque sorte, c’était le cas. Ce n’était pas le flic qu’ils avaient passé à tabac, mais la serveur, la prostituée. Il était étrange de voir comme j’arrivais à prendre de la distance avec les événement malgré le traumatisme, se faire battre comme plâtre était rarement un moment joyeux, mais avec les minutes, avec la chaleur de son corps se communiquant au mien, j’arrivais de nouveau à compartimenter les aspects de ma vie. Appeler ça l’instinct de conservation mais c’était plus aisé de faire avec ce qui s’était passé en rationnalisant les faits. Sa présence m’apaisait, j’arrivais à me calmer, à faire le point, à penser de nouveau clairement, à quitter cette pellicule de peur qui s’était enroulée autour de moi. J’irai bien, j’étais en sécurité avec lui. Alors que je murmurais que j’avais pensé nos retrouvailles d’une façon bien différente, ses doigts démêlèrent doucement mes mèches brunes, ma tête nichée naturellement sous son menton, son souffle soulevait une brise apaisante contre ma tête malmenée. « Autrement? Pourquoi? L’option mise à tabac ne te plaisait pas trop? » Sarcasme léger mais sarcasme tout de même. Je me mettais à sa place s’il avait frappé à ma porte dans cet état, après m’être occupé de lui, après avoir été rassuré sur son état ... La colère aurait surgit. Je le savais pourtant pour en avoir entendu parler mes amis de la police. Notre métier faisait souffrir ceux qui nous entouraient. Si nous avions choisi cette vie, nous l’imposions à nos proches. L’abnégation dont nous étions capables pour notre boulot pouvait être source de souffrance pour notre famille. Ce travail nous malmenait physiquement parfois, mentalement surtout, ce métier vous abimait, parfois plus durement que vous l’aviez prévu. Et je lui avais envoyé toute la laideur de ce que je faisais en pleine tête en m’écroulant inconsciente dans son club, après avoir été rouée de coups par des hommes de mains de la mafia. En prononçant le nom de mon partenaire, je savais, au fond de moi, que j’allais mettre le feu aux poudres. Je savais qu’il était capable d’être aussi volcanique que moi. Que la mention de Copper, mon partenaire, l’homme censé veiller sur moi sur le terrain déclencherait ... sa colère. Car Cooper était censé veiller sur moi, et Lenzo ne verrait que son incompétence, sa lâcheté en regardant mon visage. S’il était censé me protéger, pourquoi est-ce que ma tête avait servi de punchingball ? Son corps se crispa sous le mien et je sus avec certitude que la tempête était sur le point d’éclater ... et je ne me trompais pas. « Cooper? Ton super collègue qui est censé te protéger et intervenir au moindre danger que tu cours? Celui qui te surveille h24 pour s’assurer de ton bien-être? Ou Cooper, celui qui n’a pas intervenu ce soir, qui t’a regardé te faire tabasser par ces enfoirés, sans rien dire, sans rien faire, à écouter tes gémissements de douleur et ton souffle coupé par les coups? Celui qui a mis ta vie en danger au lieu de la protéger? Celui-là, de Cooper? » Bien qu’énervé et furieux, il se leva délicatement, me soulevant en douceur pour se dégager et me reposant doucement contre les coussins du canapé. Ce n’était pas après moi qu’il en avait, tout du moins c’était après mon rationalisme, contre le détachement que je manifestais face à ce qui s’était produit après m’être calmé j’avais demandé à parler à mon partenaire ... Plutôt que de parler de ce qui s’était produit. D’être en colère contre mon partenaire... Mais comment lui expliquer que si je respectais ce qu’il ressentait, sa colère, sa rage face à mon attitude, je ne pouvais pas faire autrement ... Même si j’avais crevé de trouille dans cette ruelle, même si dans ma tête j’avais hurlé à l’aide, je comprenais pourquoi Cooper n’était pas venue. Et ce détachement face à l’importance de ma survie ... C’était cela qui lui faisait peur, n’est-ce pas ? L’idée que je puisse sacrifier ma vie .... Notre avenir ensemble, pour faire tomber une branche de la mafia ? « Merde quoi, putain ! » Il avait tout d’un lion en cage, marchant rageusement dans l’étroit petit bureau, essayant de comprendre ce qui lui arrivait également. « T’aurais pu ne jamais te réveiller ! Tu crois qu’ils prennent soin de toi eux? Ava, réfléchis un peu là ! Ça t’a pas servi de leçon ça? Tu te rends pas compte qu’ils s’en foutent de toi? Y’a que la mission qui compte pour eux ! Et à croire que pour toi aussi ! Ta vie, c’est pas plus important que de faire tomber un réseau de mafia à New-York? Y’en a des milliers ici, c’est pas parce que t’en fais tomber un que la mafia arrêtera d’exister ! » Je repensais à ce que Cooper m’avais dit lorsque j’avais accepté cette mission. Si pour moi se serait dure, il m’avait enjoint à réfléchir à ce que ce serait pour mes proches. Cette mission impliquait qu’Ava Wigderson disparaisse, que je laisse mes parents, mon frère derrière moi, pour un temps indéterminé. A l’époque je n’avais qu’eux. Ma famille. J’avais pensé que si Noam pouvait y arriver moi aussi. Après tout je n’avais pas de « famille » à moi, pas de maris, pas d’enfants. Mais désormais ... « Merde quoi, t’as pensé à moi? Tu t’imagines un peu comment j’étais inquiet? Tu comprends pas l’importance que t’as pour moi ou quoi? Tu te rends pas compte que… » Désormais je l’avais lui. Je ne l’avais pas quitté des yeux durant ses cents pas, durant sa diatribe sur mon département, sur l’importance de ma vie .... Et petit à petit, l’idée que j’avais repoussée avec force tout le long de son absence, lorsqu’il m’avait manqué... Il comptait. Désormais, il comptait. « Tu te rends pas compte que c’est pas le fait que tu finisses à poil à chacune de tes visites qui me rend heureux? C’est pas ton corps que j’attends Ava, je m’en fous complètement de ça. C’est toi. C’est juste… toi. » Je passais une main sur ma bouche tuméfiée, le fixant de mon œil encore « opérationnel ». C’était ridicule n’est-ce pas ? Qu’il soit capable de voir au-delà de mon attitude de femme fatale... C’était risible qu’un « bad guy » confesse être heureux avec moi, me vouloir pour moi, alors que j’étais censée représenter la loi. Alors que nous étions censés nous tenir aussi éloignés l’un de l’autre que possible. Risible. « Je....je .... Je crois... Je. » Je n’avais jamais éprouvé cela, cet élan du cœur et cette peur terrifiante. Je n’avais jamais mis de mots sur ce que j’éprouvais mais... mon œil valide se remplissait de larmes, j’avais le cœur qui menaçait de sortir de mes côtes malmenées tant il battait sourdement dans ma poitrine. Je bégayais, je ne trouvais pas les mots. Alors c’était cela ? La peur terrifiante de tenir à quelqu’un, d’espérer un avenir ? Bon sang, pourquoi cela me tombait dessus maintenant ? « Je t’aime. » Un murmure à peine audible alors que j’étais frappée par la vérité. Si j’avais eu si peur dans cette ruelle c’était parce que j’avais eu peur que ce soit la fin de cela. J’avais eu peur de voir s’éteindre toutes les possibilités contenues dans ces trois mots.
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MessageSujet: Re: LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer EmptyMar 26 Mai - 21:31


c'est un grand danger d'aimer
Lenzo et Ava
J’étais ce genre de gars. Le genre de gars qui classe ses émotions et qui fait passer celles négatives en dernier, comme en ce moment la colère. Sauf que passer en dernier ne voulait certainement pas dire oublier. Et au bout d’un moment, la rage contenue sortirait et ça ne serait pas beau à voir. Et ça n’avait pas manqué lorsqu’elle avait osé mentionner son coéquipier, Cooper, celui censé la protéger, et qui en l’occurrence n’avait même pas bougé le petit doigt ce soir. Ça avait donc fait surgir l’éruption volcanique, alors que je m’étais lancé dans une tirade éreintée et sans relâche, pour lui faire comprendre comment moi je me sentais face à tout ça. Sauf que j’étais aussi ce genre de gars, celui qui, éprit par la colère, ne pensait plus avant de parler. Ne réfléchissait plus, ne tournait plus sept fois sa langue dans sa bouche, ne faisait plus marcher son cerveau. Je débitais mes mots tels qu’ils me venaient, bruts, secs, en vrac. Et sincères. Puisque je ne prenais pas le temps de réfléchir aux conséquences de mes paroles comme j’avais l’habitude de le faire, mes sentiments les plus inavoués refaisaient surface sans se faire prier, et à ma plus grande surprise d’ailleurs. C’était toujours comme ça, et à chaque fois après, j’avais envie de me claquer la table contre le mur tel Dobby, l’elfe masochiste de la saga à succès de J. K. Rowling. Alors pourquoi avec Ava il y aurait eu une exception? Non, bien évidemment, je finissais ma diatribe en lui avouant que ce n’était pas parce qu’à chacune de ses visites on terminait en corps-à-corps que j’étais heureux à son arrivée. Non. J’étais heureux de la voir elle, en tant que personne, tout simplement. Le reste, ce n’était qu’un plus. Du bonus. Mais franchement, je n’avais pas besoin de ça. Rien que sa présence me réjouissait. Et merde, alors que j’avais passé deux mois à essayer de refouler tout ça, à me persuader du contraire, voilà que ça sortait de ma bouche, aussi bêtement et aussi facilement que cela. Et à croire que ça la choquait autant que moi puisqu’elle portait une main à sa bouche, vraisemblablement devenue muette. Ses yeux sombres ne m’avaient pas quitté une seule seconde depuis que je m’étais levé du canapé où je l’avais laissée. « Je....je .... Je crois... Je. » Silence. Bah quoi? Je, je, je, quoi? J’allais pour la presser, mais je refermais la bouche avant d’avoir émis le moindre son quand je voyais son regard s’emplir une nouvelle fois de larmes. Merde. J’étais vachement doué avec les femmes, dis-donc ! Excuse-toi, Lenzo ! C’est ce que j’allais faire, avant qu’elle ne m’ôte encore la parole, avec quelque chose de bien plus inattendu. « Je t’aime. » Trois petits mots dans un faible murmure timide, et qui pourtant semblaient faire écho indéfiniment contre les murs du bureau qui me paraissait aujourd’hui bien plus étroit que les autres jours. Et me voilà à mon tour aphone. La gorge nouée, la boule au ventre, le coeur battant. C’était quoi ça? De la peur? De l’adrénaline? C’était pas possible, ça. Elle et moi. Oui, je l’avais envisagé auparavant, mais maintenant qu’elle me disait ces mots… Qu’est-ce que je dirais à Renji moi? Il allait me tuer. Et s’il ne voulait plus me voir après ça? C’était lui avant tout, mais… Si j’avais eu aussi la trouille pour Ava ce soir, c’était que je ne voulais pas tellement vivre sans elle, n’est-ce pas? Qu’est-ce que me dirait Astaria? Et puis pourquoi elle m’importait elle d’abord, je la connaissais à peine et voilà que j’en étais réduit à vouloir son avis et ses conseils ! Merde quoi, elle attendait une réponse, là, maintenant? Mais est-ce que je pouvais lui dire que je l’aimais aussi? Est-ce que je l’aimais aussi, au moins? Et comment je savais que c’était de l’amour moi? On était censé le deviner tout seul? Il n’y avait pas un guide d’utilisation, ou un truc du genre? « Ava… » entamais-je, pour rompre le silence. Oui, parce que c’était pas cool de la laisser comme ça, j’étais tout de même lucide. Mais j’étais censé lui dire quoi? J’avais toujours cru que c’était bien trop facile de dire je t’aime pour moi. Je le disais à tout va, tout le temps. Mais en fait, quand c’était du sérieux, je me rendais bien compte maintenant que ça ne sortait pas. Pas comme ça. Pas aussi aisément. Et j’en étais désolé. Mais elle le comprendrait, non? Elle savait ce que je ressentais. Je savais qu’elle le savait. Du coup, je me contentais juste de m’approcher d’elle et de délicatement venir poser mes lèvres sur les siennes pour lui offrir un tendre baiser, qui en ce moment, valait bien plus que milles mots. Du moins, je l’espérais.

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MessageSujet: Re: LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer EmptyVen 29 Mai - 22:28


c'est un grand danger d'aimer
Lenzo et Ava
Je n’avais jamais pensé que je pourrais un jour éprouver cela. Jamais. Je ne pensais pas être ce genre de femme. Je ne pensais pas pouvoir quoi ... tomber amoureuse ? Bon sang je détestais cette expression. Etait-ce vraiment de l’amour ? Si les mots m’avait échappés c’était que forcément ils reflétaient quelque chose que j’éprouvais vraiment, n’est-ce pas ? Pouvait-on être amoureuse d’un homme qu’on connaissait bibliquement mais dont on ignorait la façon dont il prenait son café le matin – seigneur, buvait-il du café le matin ? – ou sa couleur préférée ? Je n’avais jamais envisagé l’amour autrement, comme un sentiment d’affection réciproque qui finissait par se former après des mois passés ensemble. Je n’avais jamais pensé que je serai comme mes amies d’université, à tomber amoureuse avant d’avoir accompli le « plan en cinq ans » que je m’étais fixée en entrant à l’académie. Le rencontrer ne faisait pas partie du plan. J’avais imaginé sélectionner mon époux une fois ma carrière sur les rails, envisager d’avoir des enfants aux alentours de mes trente ans, vivre paisiblement et sans heurts une vie à deux, puis une vie de famille. Et petit à petit se serait tissé l’attachement, puis l’amour entre mon mari et moi. Je n’avais pas prévu de tomber amoureuse au pire moment, alors que j’étais infiltrée dans une branche de la mafia, alors que ma carrière n’était qu’à ses prémices. Alors que je n’étais pas prête pour ça, pour nous, pour lui. Je jouais avec les hommes depuis que ma poitrine avait été assez volumineuse pour susciter des commentaires, je ne comptais pas être comme mes amies, je ne voulais pas me conformer au schéma que ma mère avait prévu pour moi. Je ne voulais pas de cela, de l’amour qui vous faisait oublier jusqu’à vos ambitions, vos rêves, vos espoirs. Je ne voulais pas m’oublier dans un autre que moi-même. Je ne voulais pas tout cela et je savais que l’amour pourrait m’y conduire. Voilà pourquoi cela ne faisait pas partie de mes plans. J’avais décidé à ma majorité que je ne serai pas de celle qui s’amourache et se brise entre les mains d’un homme. Que je ne « tomberai » pas amoureuse. Et pourtant ... J’avais eu peur dans cette ruelle. Peur de ne jamais revoir ma famille.... Une famille dans lequel il avait sa place. Je ne pensais pas tomber amoureuse mais je l’avais fait. Et je l’avais dit. Les mots avaient franchis mes lèvres avant même que je ne réalisé la portée qu’ils pourraient avoir. Et j’étais maintenant vulnérable, plus que je ne l’avais été jusque-là. La seconde d’avant il criait et celle suivante je réalisais, à voix haute, ce que je ressentais. Bon sang Ava. J’avais débarqué dans son club, la gueule en sang, épuisé, battue... et je déclarais ensuite que je l’aimais ? Ascenseur émotionnel bonsoir. Je n’avais jamais pensé tomber amoureuse, pas comme ça, pas d’un homme que je n’aurai pas choisi, mais je l’avais fait. Et j’étais maintenant à la merci des premiers mots qui seraient les siens. Suspendu à ses lèvres. Comme si mon cœur pouvait se briser au moindre souffle de sa part. Je n’aurai jamais pensé être la première à dire « je t’aime ». J’étais trop « brute », trop « rentre dedans », je ne semblais pas faire dans les confessions impliquées, personnelles. Je ne semblais pas faite pour être celle qui dirais je t’aime. Mais, contre toute attente, à ma grande surprise, j’avais été la première à le reconnaitre, à mettre un mot, trois plus exactement sur la peur qui avait grandi en moi ce soir ... La peur que cela se termine, que « nous » n’ayons pas d’avenir. Et je pouvais lire la panique dans ses yeux, l’interrogation aussi, comment savoir ce que l’on ressent ? Je me faisais même peur à moi-même par cet aveu, comment lui reprocher de ne pas réagir, de s’interroger. Il avait vu le pire aspect de moi, de ce métier ce soir. Non pas le pire, le pire viendrait lorsque deux officiers en uniforme viendrait frapper à sa porte, là était le pire. Néanmoins, il avait vécu un choc, me voir ainsi ... « Ava... » Même si je n’attendais pas une réponse précise, un aveu spontanée, mon cœur se serra néanmoins lorsque ce furent ses lèvres qui touchèrent les miennes et non pas ses mots qui confirmeraient que je n’étais pas seule là, dans cette confession à sens unique. Je ne pouvais le blâmer pour ça. Cooper m’avait prévenu, notre métier était difficile à encaisser pour nos proches. Après trois divorces il savait de quoi il parlait. S’engager avec un flic signifiait qu’on embrassait aussi sa profession et ses dangers. Je l’embrassais en retour car je ne devais pas attendre de lui une réponse, je n’avais pas parlé dans ce but ... j’avais seulement extériorisé mon processus de réflexion. Je laissais ma main « valide » caresser sa joue avec douceur en détachant ma bouche de la sienne. Notre baiser avait réveillé la douleur mais j’en avais besoin, pour ne pas trop réfléchir aux conséquences de mon aveu. « Je sais que tu es furieux Lenzo, je le comprends mais... C’est qui je suis. C’est ce à quoi je me suis engagée. » Murmurais-je, comme si ce moment à cœur ouvert n’avait été qu’un rêve, une parenthèse dans notre conversation.
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MessageSujet: Re: LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer EmptyLun 1 Juin - 1:30


c'est un grand danger d'aimer
Lenzo et Ava
Pourquoi était-il si difficile de dire « je t’aime » ? On disait ces mots les premiers mois et puis on s’en méfiait… On les prononçait aisément pendant l’amour ; difficilement en d’autres temps. Il arrivait qu’on souhaite les entendre, mais parfois ils nous faisaient peur. Qu’est ce qui se cachait donc derrière « je t’aime » pour nous mettre dans un tel embarras? Pour moi, il n’y avait pas qu’une seule sorte de « je t’aime ». Il y en avait au moins trois. La première, c’était le je t’aime qu’on s’offrait au bout de deux ou trois semaines de fréquentation. Le je t’aime qui veut simplement dire « Je t’apprécie bien, on passe du bon temps ensemble, le courant passe bien. Sans compter que j’aime la sexualité avec toi. ». Celui-ci, il était facile, il sortait naturellement, sans réflexion profonde derrière. Ensuite, il y avait le je t’aime d’après deux ou trois mois de fréquentation, celui qu’on balançait au petit-dej après avoir longuement regardé la personne qui se trouve en face de nous. Celui qui veut dire que ce n’est plus que de l’amusement. « J’aime bien te connaître. J’aime ta personnalité. Et j’aimerais en connaître davantage. » Et après, il y avait le je t’aime sérieux, qui se disait après environ un an avec l’autre personne, et qui veut dire « J’aime ce que je connais. Je veux toujours en connaitre plus. Et je veux m’engager. » C’était facile de dire les deux premiers. Moi le premier. « J’aime ce gateau au chocolat. » et « Je l’aime, tu me donnes la recette? » Mais c’était toujours plus dur de dire « Je l’aime tellement que je vais ouvrir une patisserie et le vendre ». Le troisième niveau, le je t’aime ultime, c’était dur. C’était un voeu d’engagement, c’était un grand pas en avant, c’était atteindre un point de non retour. Ça faisait peur. Ça me faisait peur. Et il fallait que je lui dise, à Ava, tout ça. Il fallait qu’elle comprenne, que je lui explique. Parce qu’un baiser, bien que l’amour peut parfois passer au travers des gestes, c’était très peu pour l’instant que l’on vivait là, et je le voyais dans ses yeux. Sa main caressait ma joue, et pourtant je la sentais absente. Trop loin. Trop intouchable. Trop… Pas à moi. « Je sais que tu es furieux Lenzo, je le comprends mais... C’est qui je suis. C’est ce à quoi je me suis engagée. » « Shhh. » Son boulot, oui, c’était un problème. Pour moi, pour elle, pour nous. Mais là, franchement, je m’en foutais complètement. Là, pour l’instant, c’était moi, le problème. Et je ne voulais pas que ça se passe comme ça. Elle semblait vouloir clore la discussion avec cette remarque, alors que moi, c’était loin d’être ma volonté. Il fallait qu’on en parle. Il fallait qu’on mette les choses au clair. « Tu me vois peut-être comme un gros dur, mais j’en suis pas un tu sais? » Premier aveu. J’avais joué le gros dur avec elle, depuis notre première rencontre. J’avais joué le patron intransigeant qui savait ce qu’il voulait et qui l’obtiendrait, alors que normalement, j’étais tout le contraire de ça. Renji avait besoin d’appeler mes fournisseurs casse-couilles à ma place, parce que je ne savais pas me faire entendre, d’habitude… « Tu me fais peur, Ava. » C’était la première chose qui était sortie de ma bouche, la plus simple, la plus vraie. « Tu me fais peur parce que tu réveilles en moi des choses dont j’ignorais l’existence, tu me fais penser au futur, tu me fais penser à ce que ce serait de m’engager avec toi. » Oui, parce que c’était pour ça, que c’était dur. J’avais déjà bizarrement passé le stade des deux premiers je t’aime, avec elle. J’en étais déjà au troisième, au dernier, à celui qui voulait dire « je veux m’engager ». « J’ai peur de te perdre. Que ce soit avec ton boulot ou avec autre chose, j’ai peur de te perdre, j’ai peur de souffrir.  Je suis un de ces idiots romantiques et passionnés, tu sais? J’ai eu pour éducation sentimentale du Shakespeare, du Byron, du Keats, du Blake. Sans compter les français! Alors eux, ils font fort niveau romantisme… » Je riais quelque peu, nerveusement sûrement. Ma main glissait sur la sienne qui se trouvait toujours sur ma joue, avant de descendre dans une douce caresse sur mon poignet. « Il faut que tu comprennes que tu bouleverses ma vie. Et j’ai peur aussi, au niveau de mon frère, qu’il ne t’accepte pas. » Je n’allais pas lui mentir. En même temps, ça paraissait légitime. Vu son business, comment voudrait-il accepter une flic dans la famille? « Je prends toujours tout au sérieux, crois-moi. T’es pas une distraction, Ava. C’est sérieux, pour moi. Vraiment. Complètement. » Et ça me fait peur. Mais je n’allais pas le répéter encore une fois, il me semblait qu’elle l’avait bien compris maintenant…

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MessageSujet: Re: LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer EmptyMar 2 Juin - 17:41


c'est un grand danger d'aimer
Lenzo et Ava
Il n'y avait pas de bons moments pour succomber aux sentiments amoureux. On ne se sent jamais assez prêt, on pense ne pas être assez disponible ou assez qualifiée pour gérer une relation amoureuse. Ce n'était pas censé se produire. Nous avions succombé à une attirance mutuelle. Cela ne devait être qu'une aventure. Nous n'aurions jamais été en contact sans cette mission qui m'avait conduit dans son club. Au début je ne voulais que le séduire pour asseoir mon pouvoir sur lui, parce qu'il me défiait sur mon propre terrain... Mais nous avions récidivé. Pour un agent des forces de l'ordre c'était un comble. Bien que décidée à ne pas céder aux pulsions qu'il faisait naître en moi, j'étais revenue et j'avais succombé à nouveau à l'attirance qui crépitait entre nous. Mais ce n'était pas qu'une histoire de sexe, si cela l'avait un jour été. D'ordinaire je maitrisais parfaitement ma vie sentimentale ou sexuelle. Mais avec lui, tout avait été bouleversé, chamboulé. Ce qui ne devait être qu'une passade, une tocade s'était transformée en quelque chose de plus fort, de plus important. Quelque chose d’inattendue était née de cette relation pourtant … Contre nature. Il était le propriétaire d'un club clandestin et j'étais un représentant de la loi. Il était australien et moi américaine. Il était tendre et moi brute. Il était ce que je n'étais pas et plus encore. Il contrebalançait mon caractère explosif tout en sachant me tenir tête. Et j'étais tombée sous le charme, moi qui avais protestée toute ma vie contre l'attachement ridicule des femmes à un homme alors que leur carrière n'était même pas éclose. Je m'étais rebellée contre le destin que me prédisait ma mère. J'avais tout fait pour ne pas m'attacher à un homme, j'avais privilégié les aventures avec des hommes aussi carriéristes ou détachés que moi. Je n'avais jamais été avec un homme dont la nature était tout autre. Qui pouvait avoir des ambitions et être sérieux, envisager une relation avec une femme. Je n'avais même jamais aspiré à avoir un tel homme dans ma vie. Jamais. Jusqu'à ce qu'il entre dans ma vie, ou que je déboule dans la sienne. Mais ce n'était pas le bon moment pour une romance. J'en avais vu des flics sous couverture qui tombaient sous le charme de leur indic, ou des relations se briser face à l'absence de l'être aimé, pris au piège de l'identité qu'il avait endossé. Je ne savais pas pour combien de temps je serai encore Ava, la serveuse, prostituée. Je ne savais pas non plus si ce serait la dernière fois que je reviendrais blessée suite à un « incident » de parcours. Et je ne savais surtout pas s'il était capable d'accepter cela. D'aimer la femme et le policier. Je n'avais jamais été amoureuse, je ne m'étais jamais attachée à un homme. Comment être sûr que ce que je ressentais était de l'amour ? Je n'étais sûre de rien et pourtant … C'était vers lui que je m'étais réfugiée après l'agression, c'était en pensant à ce qui ne serait pas entre nous que j'avais eu peur de mourir dans cette ruelle. Je n'avais jamais ressenti cela. Cette peur de perdre la vie et de ne pas pouvoir vivre « la suite ». « Tu me vois peut-être comme un gros dur, mais j’en suis pas un tu sais? » Oui je le savais. Je savais qu'il était capable de douceur, de tendresse mais qu'il n'était pas pour autant un agneau. Il était capable de me tenir tête, de me remettre à ma place. « Tu me fais peur, Ava. » Et j'avais peur aussi. Je n'avais jamais prévu de m'attacher à quelqu'un, pas prévu de place pour lui dans ma vie, pas de place pour la peur de le perdre. C'était terrifiant. « Tu me fais peur parce que tu réveilles en moi des choses dont j’ignorais l’existence, tu me fais penser au futur, tu me fais penser à ce que ce serait de m’engager avec toi. » L'entendre poser des mots sur ce qui me nouait l'estomac était troublant et apaisant. Sa main qui caressait doucement mon poignet m'ancrait ici, avec lui, empêchant les souvenirs de cette nuit d'affluer, remplacé par l'instant présent, lui et uniquement lui. « J’ai peur de te perdre. Que ce soit avec ton boulot ou avec autre chose, j’ai peur de te perdre, j’ai peur de souffrir. Je suis un de ces idiots romantiques et passionnés, tu sais? J’ai eu pour éducation sentimentale du Shakespeare, du Byron, du Keats, du Blake. Sans compter les français! Alors eux, ils font fort niveau romantisme… » Un idiot romantique. L'expression me fit légèrement sourire. Je n'avais jamais pensé que je succomberai au charme d'un australien romantique. Pourtant en "dehors" mes travers de serial "noceuse", n'avais-je pas espérer avoir la chance de connaître un mari de la trempe de mon père. Qui rendrait heureux ma mère ? « Il faut que tu comprennes que tu bouleverses ma vie. Et j’ai peur aussi, au niveau de mon frère, qu’il ne t’accepte pas. » Son frère. Le gérant d’à côté. Son jumeau. Je pensais fugitivement à Noam. Je n'étais pas certaine que mon frère ou mes parents toléreraient la présence de Lenzo dans ma vie. Noam considérerait que c'était une erreur de mes erreurs supplémentaires, une bêtise de gamine, un caprice, une erreur professionnelle... Coucher avec un témoin, un indic. Mon père aurait le même avis. Ma mère quant à elle verrait une seule chose ... Il n'était pas juif. « Je prends toujours tout au sérieux, crois-moi. T’es pas une distraction, Ava. C’est sérieux, pour moi. Vraiment. Complètement. » Ce n’était pas un je t’aime, c’était plus fort que cela à mes yeux. Ma bouche se nicha contre la paume de sa main sur mon poignet, baiser léger mais sincère. Il me transformait en guimauve ... J’étais émue par son aveux, émue par l’inquiétude dans ses yeux et sa sincérité. Vulnérable mais je ne me sentais pas en danger. Il ne me briserait pas, il en était incapable. « Ma mère va te détester tu sais ... Tu n’es pas Juif. Mon frère va surement me balancer que sortir avec toi est une faute professionnelle.... Mon père sait surement déjà pourquoi je viens ici si régulièrement ... Je ne suis pas certaine que notre relation soit bien vue chez nos deux familles mais ... Je suis venue ici ce soir pour toi... Parce que j’ai eu peur dans cette ruelle... Peur à en crever de mourir là, de ... de ... » Je bégaillais comme une gamine trop nerveuse. « Je ne voulais pas que ça se termine comme ça.... C’est sérieux pour moi également ... Je ne pensais pas que ça pourrait l’être au début, je ne voulais pas le penser... Mais j’ai eu peur que tout se termine ce soir. » Avouer une telle faiblesse était pour moi une grande nouveauté, généralement j’évitais toute forme de « détresse » pour ne pas présenter à qui que ce soit l’opportunité de s’en servir contre moi.

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MessageSujet: Re: LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer EmptyMar 2 Juin - 23:49


c'est un grand danger d'aimer
Lenzo et Ava
Et voilà que je commençais un beau discours à l’eau de rose, dévoilant mes craintes et ma façon d’être. Je n’étais pas un gros dur même si ce que je lui avais laissé paraître. J’avais peur, j’étais terrifié. J’avais toujours eu tendance à penser au futur plus qu’au présent — tout ce truc de Carpe Diem, je n’y avais jamais réussi — et là, avoir Ava face à moi me donnait l’impression qu’un futur était en train de se construire sous mes yeux. Mon futur. Un couple, deux personnes qui s’aiment ensemble, malgré les différences qu’ils entretiennent. Et des différences, avec Ava, on en avait des tonnes. On ne pouvait pas être plus opposés. On était comme deux aimants, en fait, qui pouvaient être incompatibles d’un côté, ou totalement accro de l’autre. C’était ça, notre histoire. On était contraires mais on équilibrait l’autre à la fois. On était deux extrêmes à notre façon, qui devenaient normaux en présence de l’autre. C’était comme ce contact — ma main caressant son poignet : tendre et électrisant. Les deux sentiments opposés ressenti en même temps. C’était l’effet Ava. Moi, j’étais un idiot romantique, et je la prévenais d’ailleurs, en mentionnant mes lectures de jeunesse qui avaient formé mon esprit et aidé à construire l’homme que j’étais devenu. Et elle souriait, à mon expression. Un sourire léger mais sincère, amusé, attendri. Sauf que j’en venais à un sujet sérieux : mon frère. C’était aussi ça, le problème qui me retenait de vivre pleinement ma relation avec Ava. Mon frère n’accepterait jamais cette idylle, et pourtant, c’était le plus important pour moi. Mais après une petite pause, je finissais par une confirmation belle et bien réfléchie de mes dires. C’était sérieux. Elle n’était pas une distraction à mes yeux. Je voulais quelque chose de sérieux. Et ça parut la toucher, puisqu’elle déposa un tendre baiser sur ma main qui se trouvait toujours refermée autour de son fin poignet. « Ma mère va te détester tu sais ... Tu n’es pas Juif. Mon frère va surement me balancer que sortir avec toi est une faute professionnelle.... Mon père sait surement déjà pourquoi je viens ici si régulièrement ... Je ne suis pas certaine que notre relation soit bien vue chez nos deux familles mais ... Je suis venue ici ce soir pour toi... Parce que j’ai eu peur dans cette ruelle... Peur à en crever de mourir là, de ... de ... » Vive la famille, en fait. « Je ne voulais pas que ça se termine comme ça.... C’est sérieux pour moi également ... Je ne pensais pas que ça pourrait l’être au début, je ne voulais pas le penser... Mais j’ai eu peur que tout se termine ce soir. » « Shhh… » Je me glissais de nouveau sous elle, dans le sofa confortable de mon bureau, la calant contre moi. « Shh. » répétais-je simplement. Mes bras autour d’elle, je la protégeais. J’étais là. Et je serai là, demain et après-demain et le jour d’après et encore d’après. Je caressais doucement ses cheveux, laissant glisser ses mèches brunes et lisses entre mes doigts. J’étais là. Et je ne la laisserai pas tomber. Mais… « Tu sais que j’ai toujours tendance à aller trop vite dans les relations sentimentales? Je serais capable de te demander d’emménager chez moi, là. » avouais-je dans un léger rire. Léger, parce que le pire, c’est que c’était vrai. Premièrement, pour sa sécurité. Ensuite, pour le plaisir de la voir se réveiller tous les matins à mes côtés, lui servir le petit-déjeuner, pouvoir l’embrasser tranquillement, à l’abri des regards. Pas que je voulais que notre relation soit secrète, loin de là. Mais c’était sûrement mieux pour elle, vis à vis de son job et de sa famille, non? Moi, je m’en fichais un peu. Renji ferait la gueule et s’y ferait au fur et à mesure, j’imagine. « On va devoir penser à un plan, une ruse ou peu importe comment tu l’appelles. Pour ta sécurité. Pour que je puisse jouer le rôle de ton super pote Cooper qui manque à l’appel quand tu te fais tabasser. » Et là, j’étais tout aussi sérieux qu’avant. Il faudrait qu’on trouve un truc, un manège bien monté et efficace, parce que dans le cas contraire, je serais collé à ses basques h24 et ne la laisserais même pas sortir. Sans aucune plaisanterie. « En tout cas, ce soir tu restes là, et tu n’appelles personne. » Un point c’est tout. « Offre-moi cette soirée. S’il te plait. Rien qu’à moi. » Et voilà. Bravo Lenzo, la possessivité commençait déjà…

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MessageSujet: Re: LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer EmptyVen 5 Juin - 19:46


c'est un grand danger d'aimer
Lenzo et Ava
Jusqu’à présent je n’avais jamais réellement imaginé ce que serait une vie de couple. Je n’allais jamais plus loin que les dîners et les soirées entre amis, suivis d’une partie de jambe en l’air satisfaisante. Je ne faisais pas dans le durable, dans la relation épanouie où l’on finissait par vivre ensemble ou tout du moins à passer plus de temps dans un autre appartement, auprès d’un homme que dans le sien. La seule chose comparable à une relation durable dans ma vie, c’était l’adoption quelques semaines plutôt d’un chiot bouvier australien de 8 semaines. Bogart était devenu un compagnon de vie, un engagement qui durerait au bas mot dix ans, ou bien plus. Mais un chien n’attendait rien d’autre de vous que de la nourriture deux fois par jours, de l’eau, des gratouilles et être sortir quelques fois pour aller marquer son territoire et déposer des excréments sur les pelouses des voisins. Une relation avec un homme demande du temps, de l’attention, elle induit de devoir penser à un autre que soit même, à prendre des décisions à deux et non plus seule. C’est effrayant et en même temps... excitant. Peut-être parce que j’avais toujours pensé qu’un jour je trouverai, à l’image de mon carriériste de père, une personne à aimer et qui accepterait qui j’étais, avec ma mission de service publique dans le paquet. « Shhh… » Je savais que lui rappeler ce qui s'était produit dans cette ruelle n'était pas la chose la plus intelligente que j'avais fait ce soir. Mais j'avais besoin qu'il comprenne ce dont j'avais pris conscience alors que j'étais sans défense allongée sur le sol dur et froid d'une allée New Yorkaise. J'étais dévouée à mon travail, corps et âme, j'avais enduré les sévices de ce soir pour cela, pour le bien commun car j'avais fois en la cause que je défendais. Mais aussi pour lui. Pour le protéger lui. Parce ce qu'il était concerné par tout cela... Si j'avais fait sa connaissance s'était avant tout car Morello était passé par son club. Il était venu ici. C'était aussi pour lui qu'il fallait que j'infiltre la Mafia, pour m'assurer qu'il serait tenu hors de tout cela. C'était également pour lui que j'avais désormais une raison de ne pas me laisser tuer ou pire démasqué. J'avais autre chose, un autre but désormais. Je voulais sortir indemne de cette mission pour découvrir ce que notre histoire me réservait. Il se glissa à nouveau sous mon buste pour me prendre contre lui, redevenant mon oreiller humain. Je me laissais absorber par son corps, posant ma tête contre son épaule. Je préférais que nous ne nous disputions pas. Mais, tout n’avait pas encore été dit. Cependant rien ne nous obligeait à crier, nous étions adultes. Il lisse de ses doigts ma crinière brune, je ne dois pas être belle à voir, du sang poisse sans doute mes cheveux et ma peau, pourtant il reste tout contre moi, imprégnant ses vêtements propres de ma crasse. Sans même y prêter attention. « Tu sais que j’ai toujours tendance à aller trop vite dans les relations sentimentales? Je serais capable de te demander d’emménager chez moi, là. » Ce qui était totalement hors de question .... Pas vrai ? C’était trop tôt bon sang ?!! Etrange comme l’aveu de mes sentiments n’avait pas été compliqué mais comme imaginer vivre tout de suite avec lui m’effrayait. Je ne pouvais pas. Pas actuellement. Pas avec cette mission, pas alors qu’Ava Wigderson avait disparue. Je ne pouvais pas. J’avais besoin de terminer cette mission ... Et d’apprendre à le connaître. A savoir qui il était. « On va devoir penser à un plan, une ruse ou peu importe comment tu l’appelles. Pour ta sécurité. Pour que je puisse jouer le rôle de ton super pote Cooper qui manque à l’appel quand tu te fais tabasser. » Ola ceci était une très mauvaise idée. Peut-être n’aurais-je pas dû venir ici ce soir. Il ne pouvait pas être mêlé à cette enquête plus qu’il ne l’était déjà. Je ne pouvais pas risquer sa sécurité. Cooper ... avait fait son travail. J’avais eu la trouille mais, je savais que je pouvais compter sur mon partenaire, il avait été sous couverture des dizaines de fois. Il savait que ma vie n’était pas menacée dans cette ruelle, il savait que c’était un moyen d’atteindre Morello. « En tout cas, ce soir tu restes là, et tu n’appelles personne. Offre-moi cette soirée. S’il te plait. Rien qu’à moi. » Je pouvais faire cela. Je hochais doucement la tête pour confirmer son souhait. Rien que lui. Il fallait que je coupe mon émetteur, Cooper saurait que j’étais en sécurité, il avait probablement dû me suivre jusque ici, il devait être là, dehors. D’une main je pressais mon collier contre ma paume, alternant quelques séries de pression jusqu’à ce que le métal redevienne froid contre ma paume. Fait. Restait à gérer la question de ma sécurité. Prenant appui sur mon poignet valide et mon épaule la moins douloureuse je me redressais légèrement pour le regarder dans les yeux. « J’imagine que ce n’est pas facile pour toi de me voir dans cet état... De m’avoir récupéré inconsciente après un passage à tabac. Je le comprends, je me projette très bien dans la situation inverse mais ... Tu ne peux pas être mon bouclier dans cette histoire Lenzo. Il en va de ta sécurité mais aussi de la mienne. Cooper sait ce qu’il fait... Je sais aussi pourquoi il n’a pas agi cette nuit, mon intégrité physique était malmenée mais ma vie n’était pas en danger... si Morello m’avait voulu morte, je serai morte. Il a protégé ma couverture. Il n’est pas impliqué sentimentalement avec moi ... Il reste objectif et il a la tête froide... Il agira le moment venu. Cette mission doit être menée à son terme, je dois le faire ... Et Cooper saura me protéger. Il a fait ce qu’il fallait ce soir ... Même si j’aurai apprécié qu’il me « sauve », il a fait le bon choix. J’y suis maintenant. Je fais partie de leur organisation. Le gros du travail commence. » J’effleure doucement sa joue. « Et je comprendrais que tu me déteste de te tenir à l’écart de ça mais ... c’est mon travail Lenzo. Je dois le faire et je sais que Cooper veillera sur moi. Je peux ... Je n’ai pas mentionné de conjoint à contacter en cas d’urgence ... Si jamais je devais être blessé ou si pour ma protection on m’extrayait de ma couverture ... Je pourrais .. Y indiquer ton nom, tes coordonnées.... »
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MessageSujet: Re: LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer EmptyLun 15 Juin - 19:30


c'est un grand danger d'aimer
Lenzo et Ava
Mon allusion à la proposition de l’inviter à emménager avec moi, c’était surtout parce que ça me faisait froid dans le dos de penser à ce qui pourrait lui arriver après ce qui lui était déjà arrivé cette nuit. Jusqu’où iraient-il? En fait, si elle habitait avec moi, ça ne serait même pas en tant qu’amants. Puisque je ferais la même chose pour une amie. Je m’imaginais Blake dans la position d’Ava, et bien qu’Ava me paraissait plus solide qu’elle, ça ne changeait rien. J’aurais emmené Blake directement chez moi, sans réfléchir, je l’aurais séquestrée même si elle me suppliait en pleurant de la laisser mener à bien sa mission. Et alors? On ne pouvait donc pas aller jusqu’à ses fins tout en restant en sécurité? Moi, je pouvais les garder en sécurité. Je pouvais leur offrir ma protection. Alors pourquoi elle la refuserait? Ce qui m’amenait à conclure qu’on devait trouver une ruse, un plan, pour qu’elle puisse continuer son truc avec la mafia, mais que je puisse arriver en cas d’urgence, vu que son super partenaire Cooper en avait apparemment rien à foutre de sa santé. Mais je m’adoucissais un peu, la priant de m’offrir cette soirée rien qu’à moi, une soirée de tranquillité, sans qu’elle n’appelle le boulot. Elle hochait la tête de façon positive, et je lâchais un soupire. Bien. Une bonne chose de faite. Mais faudrait encore mettre au point le plan de sauvetage… D’ailleurs, elle se redressait un peu, son poids sur son poignet valide, son regard s’accrochant au mien. « J’imagine que ce n’est pas facile pour toi de me voir dans cet état... De m’avoir récupéré inconsciente après un passage à tabac. Je le comprends, je me projette très bien dans la situation inverse mais ... Tu ne peux pas être mon bouclier dans cette histoire Lenzo. Il en va de ta sécurité mais aussi de la mienne. Cooper sait ce qu’il fait... Je sais aussi pourquoi il n’a pas agi cette nuit, mon intégrité physique était malmenée mais ma vie n’était pas en danger... si Morello m’avait voulu morte, je serai morte. Il a protégé ma couverture. Il n’est pas impliqué sentimentalement avec moi ... Il reste objectif et il a la tête froide... Il agira le moment venu. Cette mission doit être menée à son terme, je dois le faire ... Et Cooper saura me protéger. Il a fait ce qu’il fallait ce soir ... Même si j’aurai apprécié qu’il me « sauve », il a fait le bon choix. J’y suis maintenant. Je fais partie de leur organisation. Le gros du travail commence. » Elle effleurait ma joue, d’un doux revers de main, ses doigts passant sur ma mâchoire carrée qui s’était crispé au fur et à mesure de son discours. Parce que c’était censé me rassurer, que si ce connard de leader mafieux la voulait morte, en un claquement de doigts ça serait réalisé? Super ! Et puis, elle avait beau imaginer la situation inverse, moi, je ne me ferai pas tabasser. Et j’avais Renji, derrière moi, pour assurer mes arrières si jamais par malheur ça venait à arriver. Comment elle pouvait me refuser moi, pour assurer ses arrières à elle? J’étais là, j’étais volontaire, tout aussi volontaire que Katniss Everdeen lorsqu’elle s’est criée volontaire pour les Hunger Games, au risque de mourir à l’intérieur de l’arène, juste pour protéger sa soeur. Merde, pourquoi elle ne me laissait pas la protéger? Et le fait de mentionner que Cooper n’était pas impliqué sentimentalement avec elle, c’était censé me rassurer aussi? C’est bien pour ça qu’il me fallait moi, moi je me souciais d’elle. Lui, Cooper, elle pouvait crever et il ne prendrait même pas un jour de congés. Elle préfèrerait que j’aie la tête froide et que je reste objectif? Donc ça voulait dire mettre mes sentiments de côté? Du coup, pourquoi elle m’avait lancé ce Je t’aime, comme ça? Elle croyait que j’allais en faire quoi? Puis, le fait qu’elle clame qu’elle faisait maintenant partie de leur organisation, et que ‘le gros du travail commence’, j’étais encore une fois censé être rassuré? C’était des conneries tout ça, rien que des conneries. Et en plus, elle continuait. « Et je comprendrais que tu me déteste de te tenir à l’écart de ça mais ... c’est mon travail Lenzo. Je dois le faire et je sais que Cooper veillera sur moi. Je peux ... Je n’ai pas mentionné de conjoint à contacter en cas d’urgence ... Si jamais je devais être blessé ou si pour ma protection on m’extrayait de ma couverture ... Je pourrais .. Y indiquer ton nom, tes coordonnées.... » « Bah ça serait la moindre des choses à faire après que tu m’aies balancé un je t’aime comme ça, tu crois pas? » répliquais-je avec sarcasme, pourtant sans aucune trace d’un quelconque sourire amusé. J’étais super loin d’être amusé. « J’te déteste pas Ava. C’est pas ça. Tu comprends pas. » soupirais-je finalement. Et elle ne comprendrait jamais, puisqu’elle était de l’autre côté du tableau. Et jamais elle ne serait du mien. « Je veux pas que tu me tiennes à l’écart. Ça veut dire que je resterais dans l’ignorance, que je n’aurais aucune idée de ce que tu fais, de ce qu’ils te font, et puis… » Merde, une pensée venait de buter contre les parois de mon crâne. Si elle jouait à la prostituée, il fallait qu’elle prouve son rôle non? Est-ce que ça voulait dire…? Et puis, la première fois que je l’ai rencontré, ça a fini comme ça aussi, en fin de compte. Donc… C’est ce qu’elle va faire durant les prochaines semaines? Les prochains mois? Et son je t’aime, c’était quoi? Un « je t’aime, donc t’offense pas si je couche avec d’autres » ? Et comment j’étais censé réagir à ça moi? « Merde, pourquoi je tombe toujours amoureux des femmes compliquées avec qui ça ne peut évidemment pas marcher? » lançais-je finalement, non pas pour elle mais plutôt pour moi-même. Greer qui avait sa carrière d’actrice à dresser et qui ne pouvait pas rester avec moi, et maintenant Ava qui est flic alors que mon frère et moi on a des affaires illégales, et qui va devoir jouer la fille de joie pleinement jusqu’à ce que se termine sa mission, mais qui me dit quand même je t’aime. Bah oui, la totale cette fois-ci, j’aurais du m’en douter !

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MessageSujet: Re: LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer EmptySam 4 Juil - 19:06


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Lenzo et Ava
Je n'avais jamais pensé à l'avenir, pas dans le domaine de ma vie privée. j'avais planifié ma carrière, visualisant chaque étape, me fixant des objectifs, mon parcours était tout tracé, jalonné mentalement de "points de contrôle" précis. Ma vie privée avait été reléguée au second plan. J'étais encore jeune mais, surtout, j'étais ambitieuse. Terriblement ambitieuse. Je voulais réussir ma carrière dans la police, étreindre mes rêves et non seulement les effleurer du bout des doigts. Peut-être était-il trop tôt pour rencontrer Lenzo mais peut être était-ce le bon moment ? Je n'étais pas prête à m'engager lorsque j'avais fait irruption dans son bureau et je n'étais pas préparée à le rencontrer, lui. Mais, le destin est imprévisible, je n'étais pas prête pour lui, cependant notre rencontre avait tout bouleversé : mon plan en cinq étapes était entièrement à revoir. Pourtant je n'en étais pas bouleversée. Je savais au fond de moi qu'il pourrait s'adapter à ma vie, il s'y était déjà glissé sans que je ne m'en sois aperçu. Il s'était faufilé dans mon coeur avec cette même facilité, sans bruit, aussi silencieux et léger qu'une ombre. Je pensais que ce ne serait pas douloureux, difficile. j'avais sous estimé son entêtement et son instinct protecteur. Venir ce soi était probablement une erreur. Ma vie professionnelle et privée se télescopaient brutalement. Me voir ainsi, amochée par des gros bras l'avait bouleversé, il m'aimait sa réaction était normale dans ces circonstances. Mais, il ne pouvait pas ingérer dans cette enquête, il ne le devait pas. Je n'étais pas flic pour Morello... J'étais une marchandise, un moyen de se faire du fric. J'avais tout intérêt à rester en un seul joli morceau s'il voulait que je lui soit utile, que son investissement se rentabilise. C'était probablement là que le bas blessait pour Lenzo. Désormais, je faisais partie du business de Morello et à ce titre j'avais un "job" : faire la pute. Pour dire les choses telles qu'elles sont. Dire à un homme qu'on l'aimait pour lui annoncer que son "nouvel" angle d'attaque était d'infilter en tant que prostituée un réseau mafieux ... On faisait mieux comme déclaration d'amour je vous le concède. Néanmoins, c'était là l'angle choisi dès le début avec mon équipe et j'avais mis le pied à l'étrier désormais. Bien que je comprenais son mécontentement et ses angoisses légitimes, ses paroles me blessèrent. A quoi m'étais-je attendue en m'amourachant du patron d'un casino clandestin ? Evidemment qu'il pouvait être blessant, pour diriger un tel endroit il fallait avoir de la poigne et ne pas être seulement qu'un gentil patron. Pourtant, sa dernière réplique me peina. Il pensait que cela ne marcherait pas car il était incapable de faire abstraction du risque de ma profession, incapable de ne pas se préoccuper de ma sécurité. Je le comprenais, j'avais vu ce que ce métier faisait à un conjoint. Ma mère donnait bien le change mais je l'avais vu tomber le masque le 11 septembre 2001. Lorsque l'avion s'était écrasé sur le Pentagone. "Ne me dit pas que je ne comprends pas, ce n'étais pas vrai. J'ai été à ta place, je suis à ta place. Mon père et mon frère sont au FBI. Noam a été envoyé en Afghanistan, mon père était au Pentagone le 11 septembre. Je sais ce que c'est que de souhaiter une bonne journée à un proche que l'on aime un matin et de craindre qu'il ne revienne pas le soir." J'étais à fleur de peau, chose rare chez moi, néanmoins je ne voulais pas l'apitoyer par mes larmes. Je voulais qu'il comprenne, qu'il me soutienne et qu'il croit en ce futur branlant, seule chose que je pouvais lui offrir. J'avais besoin qu'il croit en moi, en ma fidélité. Mais je comprenais aussi que les aspects peu reluisant de ma mission le dégoûte, le refroidisse. "J'intègre un club de strip-tease comme hôtesse... Je ne vais pas .... Je n'ai pas couché avec d'autres hommes.... Morello ne .... A vrai dire je ne comprends pas sa réaction. Il était ... différent. Mais je ne serai pas sur le trottoir. Pas maintenant et si cela devait arriver, je saurai me défendre face aux clients qui ne seraient pas des flics. Je ne te tromperais pas ... Et même si tu n'étais pas dans ma vie ... Je n'aurai pas eut à le faire. Rien ne m'obligeait à coucher avec toi. Toi, moi ... Nous, cela ne faisait pas partie de la mission."

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MessageSujet: Re: LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer EmptyDim 5 Juil - 0:24


c'est un grand danger d'aimer
Lenzo et Ava
"Ne me dit pas que je ne comprends pas, ce n'étais pas vrai. J'ai été à ta place, je suis à ta place. Mon père et mon frère sont au FBI. Noam a été envoyé en Afghanistan, mon père était au Pentagone le 11 septembre. Je sais ce que c'est que de souhaiter une bonne journée à un proche que l'on aime un matin et de craindre qu'il ne revienne pas le soir." Ouais, eh ben je pensais toujours qu’elle ne serait jamais à ma place. Parce que j’étais énervé et têtu, et que con comme j’étais, je n’étais pas prêt à lui donner raison. J’étais franchement désolé que son père était à l’intérieur du Pentagone au moment des attentats du onze septembre, mais j’étais sûr vu comment elle en parlait qu’il s’en était très bien sorti. Et Noam, son frère, également. Tous les deux du FBI, et il fallait qu’Ava suive cette voie… C’était un truc de famille ou quoi? Et la mère, elle faisait quoi, à part contrôler les amants de sa fille pour savoir s’ils avaient le pénis circoncis ou non? N’empêche, elle ne serait jamais de mon côté de l’histoire. « Tu ne peux pas comprendre et ne pourras jamais Ava. T’as une famille de FBI. T’as grandi sous cet aspect, t’as grandi en sachant que c’était comme ça que ça se passait, mais que servir le pays, c’était mieux que de te servir toi-même. Excuse-moi de te le dire, mais c’est totalement con. C’est totalement con ! Tu veux que ton pays soit heureux avant que toi tu sois heureuse? Et ne me dis pas que pour toi, le bonheur, c’est de partir tous les matins en ne sachant pas ce qui t’attends et si tu vas revenir vivante le soir ! N’essaye même pas de m’y faire croire ! Parce que je n’y crois pas, comment tu peux ne pas désirer une vie tranquille, dans laquelle tu te réveilles tous les matins aux côtés de ton mari qui t’apporte le petit-déjeuner au lit les week ends juste pour te faire décrocher un sourire, voir tes enfants courir dans le salon et te lever en moins d’une seconde quand l’un tombe pour voir s’il va bien, passer les Noëls en grande réunion familiale, toutes ces choses que tu n’as aucune certitude de vivre avec ce boulot ! Merde quoi ! » Et dans l’effervescence, je donnais un coup de pied dans la table basse, qui se décalait de quelques centimètres. Je m’éloignais du sofa sur lequel était allongé l’objet de mes désirs, l’objet responsable de cet énervement, me dirigeant vers le bureau. J’y posais les poings en baissant la tête, fermant les yeux en soupirant longuement, très longuement. J’avais l’impression que mon coeur battait dans mes tempes, m’assourdissant et me donnant la migraine. Alors, je restais silencieux, essayant de calmer mes nerfs. Renji serait sûrement fier de moi à la longue, je fais des progrès en guise d’engueulades. "J'intègre un club de strip-tease comme hôtesse... Je ne vais pas .... Je n'ai pas couché avec d'autres hommes.... Morello ne .... A vrai dire je ne comprends pas sa réaction. Il était ... différent. Mais je ne serai pas sur le trottoir. Pas maintenant et si cela devait arriver, je saurai me défendre face aux clients qui ne seraient pas des flics. Je ne te tromperais pas ... Et même si tu n'étais pas dans ma vie ... Je n'aurai pas eut à le faire. Rien ne m'obligeait à coucher avec toi. Toi, moi ... Nous, cela ne faisait pas partie de la mission." Me tromper… Alors quoi, on était ensemble? Ensemble, du genre, un couple? Raaaaah mais… Je me retournais vers elle, soupirant de nouveau, la mâchoire crispée. « C’est fou comme tu as le don de m’élever la tension à en faire exploser mon cerveau tout comme calmer mon pouls et relâcher mes nerfs. » Petit silence. « Je te déteste. » chuchotais-je doucement. Nouveau petit silence. Puis j’esquisse un fin sourire discret, taquin. Merde, c’est compliqué les femmes. J’avais l’impression que Ava avait intégré un capteur dans mon coeur et possédait une télécommande qui était capable de contrôler mes émotions, mon rythme cardiaque, mon humeur, et qui me tenait agenouillé à ses pieds.

electric bird.
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MessageSujet: Re: LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer LENZO & AVA ♦ c'est un grand danger d'aimer EmptySam 11 Juil - 22:35


c'est un grand danger d'aimer
Lenzo et Ava
J’avais eu ma dose de bataille et de combat pour ce soir. Pourtant, je ne parvenais pas à laisser tomber, à admettre qu’il pouvait avoir raison au sujet de mon dévouement, au sujet de Cooper. J’étais têtue et passablement obstinée. J’avais accepté cette mission et je savais que je devais la mener à son terme. En passant un accord avec lui, en merdant en m’approchant de trop près de la famille Wellington, j’avais mis en danger la carrière que j’avais si soigneusement planifiée. Je ne pouvais pas me permettre d’abandonner. Pas alors que ce job, mon engagement pour ma patrie était tout ce à quoi j’étais dévouée. Je n’avais jamais songé à une autre voie depuis le 11 Septembre. Je ne pouvais pas tout laisser tomber maintenant. Pas pour lui. Je n’étais pas prête à cela maintenant. Embrasser la « carrière » que ma mère rêvait de me voir suivre : le mari, les gosses, le labrador et la maison dans les quartiers chics de la ville. Je n’étais pas faite pour cela, pas encore, peut-être jamais. J’étais décidée à lui faire une place dans ma vie, car j’avais besoin de lui, je l’avais compris ce soir, j’avais besoin de lui, d’une raison de me battre pour rentrer à la maison malgré les risques d’une mission, car quelqu’un m’attendrais, quelqu’un que j’aimerai, qui m’aimerait. Mais il avait la tête aussi dure que la mienne, ce qui jouait probablement dans l’affection que je lui portais. « Tu ne peux pas comprendre et ne pourras jamais Ava. T’as une famille de FBI. T’as grandi sous cet aspect, t’as grandi en sachant que c’était comme ça que ça se passait, mais que servir le pays, c’était mieux que de te servir toi-même. Excuse-moi de te le dire, mais c’est totalement con. C’est totalement con ! Tu veux que ton pays soit heureux avant que toi tu sois heureuse? Et ne me dis pas que pour toi, le bonheur, c’est de partir tous les matins en ne sachant pas ce qui t’attends et si tu vas revenir vivante le soir ! N’essaye même pas de m’y faire croire ! Parce que je n’y crois pas, comment tu peux ne pas désirer une vie tranquille, dans laquelle tu te réveilles tous les matins aux côtés de ton mari qui t’apporte le petit-déjeuner au lit les week ends juste pour te faire décrocher un sourire, voir tes enfants courir dans le salon et te lever en moins d’une seconde quand l’un tombe pour voir s’il va bien, passer les Noëls en grande réunion familiale, toutes ces choses que tu n’as aucune certitude de vivre avec ce boulot ! Merde quoi ! » Je comprenais ce qu’il ressentait. Bon sang j’avais ressenti la même chose lorsque Noam était parti à la guerre ou après le 11 septembre chaque fois que mon père retournait au Pentagone. Mon attrait pour ce métier, ma carrière dans les forces de l’ordre, tout cela devait avoir l’air de masochisme. Comme ma mère il ne comprenait pas qu’à mon tour j’avais embrassé cette voie, que je préférais prendre des risques pour mon pays, qui clairement n’en avait surement rien à faire, plutôt que de mener une vie épanouissante et tranquille. Mais il m’avait rencontré en tant que flic, enfin en tant que pute dans un premier temps, puis comme policier. M’aurait-il aimé si j’avais été une ménagère en manque de sensation forte venue s’encanailler dans son casino ? J’avais le sang bleu, comme l’uniforme des forces de l’ordre, le dévouement à la patrie coulait dans mes veines, au même titre que ma tendance à manger casher. C’était indissociable de ce que j’étais. Il fallait qu’il comprenne, je devais le faire comprendre. « C’est fou comme tu as le don de m’élever la tension à en faire exploser mon cerveau tout comme calmer mon pouls et relâcher mes nerfs. Je te déteste. » Chuchota-t-il doucement, comme pour apaiser la tension qui m’habitait également. « Moi aussi je t’aime. Même quand tu me trouves conne... » Je tendais la main vers lui, pour approcher sa tête de la mienne et déposer un baiser sur ses lèvres, ménageant ma bouche tuméfiée. « Je ferai attention... J’ai quelqu’un qui m’attends à la maison maintenant, et donc toutes les raisons du monde de m’assurer de rester en un seul morceau et avec une bouche en assez bon état pour profiter de toi. » Je murmurais en caressant doucement sa nuque, dans un geste apaisant. Merde, je venais de réaliser qu’il venait de parler enfant et mariage et que l’espace d’un instant, l’idée m’avait semblée séduisante. Finalement ma mère l’aimerait peut être ... ils semblaient sur la même longueur d’onde....
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