It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
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Devil in the details [Blake]

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MessageSujet: Devil in the details [Blake] Devil in the details [Blake] EmptyDim 29 Mar - 14:25

Blake & Ezechiel


I'm a creature of grief and dust and bitter longings. There is an empty place within me where my heart was once.

Depuis combien d'années devait-il trouver la force d'accepter la monotonie. Toujours avalé par le ventre de la bête (appelons-la Wall Street pour les intimes), Ezechiel ne sentait les sursauts de son âme que par un obscur truchement : passer de journées de travail acharné à des soirées gargantuesques, invoquant l'ubuesque et l'absurde. Le tout saupoudré d'excès prônant autant la vie que la petite mort : orgasmes, orgies, overdoses. Le glossaire des nantis en triple O, vivre la nuit et décéder le jour. Eternels robots capitalistes. « Alors, il se passe quoi là ? Cela fait bien un mois que t'as sauté aucune blonde. T'es devenu pédé ? » Rire gras, main fraternelle tapant le dos du PDG avec mollesse et non conviction. Carter traînait dans son sillage cette éternelle gouaille, ce qui faisait de lui un homme courtisé : fortuné, un charisme saillant du haut de ses quarante-ans, la silhouette sèche (ce qui le différenciait de ses comparses du même âge : passés trente-neuf ans, les hommes de pouvoir semblaient s'accorder à dire que leur ventripotente silhouette n'effraieraient pas les tops models. Seule une carte de crédit sans provision pouvait y prétendre), mais la langue crue à l'instar de son appétence sexuelle. Ezechiel maugréa d'une voix aussi grinçante qu'amusée. « Si c'est ainsi que tu pensais prendre salement ton pied avec moi, oublie. Tu aurais dû me parler de ma carte de crédit. La Black Card, il n'y a que ça qui puisse faire bander Wall Street. » Carter approuva les paroles de son ami, telle la vérité d'un messie. «  Ce qui expliquerait ton abstinence soudaine. Le cours de la bourse est à gerber en ce moment. A gerber. » Et Ezechiel d'opiner du chef, regard absent, esprit songeur. « Hmm. »  Il repensa soudain à sa jolie danseuse, les messages échangés entre deux rendez-vous (le sms est la nouvelle poésie du millénaire, c'est bien connu), et l'idée qu'elle lui insuffla quant aux prochaines actions à investir. « Tu connais Game of Thrones ? » Carter tiqua un instant, puis avec hésitation dégoisa : « La série qui a permis à HBO d'obtenir ces putains de 1,5 milliards de bénéfice ? » Sourire en bord de lippe, Ezechiel se gargarisa de cette réponse. Les deux camarades parlaient la même langue. Aussi et à défaut d'acquiescer distinctement, il corrobora ses dires par ce qui semblait être un langage crypté : « On se fait une petite relance ? » Ezechiel se droguait toujours avec application, quitte à foutre sa santé en l'air. En attendant, c'était là le seul produit lui donnant l'immense satisfaction – et soulagement – de croire que sa vie n'était qu'un événement secondaire. Son 'orviétan', comme il aimait à le clamer à ces badauds dont la pupille se dilatait d'effroi face à ce nouveau mot nourrissant leur vocabulaire.

Ainsi étaient-ils sortis de ces toilettes de luxe, le nez repu de coke. Et la fête n'avait jamais cessé de battre son plein ; jolies filles et coupes de champagne. Une fontaine de chocolat géante montée pour l'occasion et dans laquelle l'on plongeait goulûment des fraises rondes et rouges (oubliez ce que vous savez sur le rythme des saisons ; les premiers produits frais à l'arôme délicat passent d'abord chez les nantis. La plèbe désargentée se contenterait de premières fraises d'Espagne, bourrées d'eau et de produits chimiques. Dégueulasses mais mangeables si toutefois le palais ne demeure pas trop développé – ce qui est souvent le cas chez les nécessiteux). Les deux courtiers vinrent se noyer à nouveau dans la foule, prestance impeccable malgré la cocaïne insufflée en leurs veines. Ezechiel s'était déjà rembruni ; la langue râpeuse s'aiguisait comme elle devenait plus cynique encore, quand son esprit gagnait en mesquinerie. Ce qu'il se procurait en drogue, il perdait en humanité. « Hey, vise un peu. » Carter pointa une silhouette familière du doigt : une petite brune, un peu trop jeune, prénommée Blake qu'il eut déjà rencontré au préalable. Impossible de se remémorer quand et comment, Ezechiel planait déjà trop loin. « Ta gueule elle est trop jeune. » « Je me ferais bien un RSNP avec elle. » (ou Rapport Sexuel Non Protégé pour les quidams étrangers au langage de Wall Street) « Tu t'en fais déjà trop tout seul. Va plutôt trouver une chatte à MST à bou... » «  Ouais j'y vais. » scanda-t-il avec un peu trop d'entrain, se distillant déjà dans la masse humaine tandis qu'Ezechiel s'avançait dores et déjà vers la silhouette connue.

« Tu as l'air de dépérir d'ennui. » Rictus en bord de lippe, prêt à mordre et à charmer. Cette aura perfide vous empoignant la gueule et l'âme. Finassier jusqu'au bout des doigts, qu'il agita d'ailleurs jusque dans sa poche afin d'en sortir un petit sac empli de cinq ou six cachets bleus. Ezechiel le lança derechef à Blake ; c'était toujours plus malin que de les lui fourrer obligatoirement entre les mains. « Ne fais pas cette tête, tu as près de 500$ dans les mains. Et puis, personne ne regarde. Ici, tout le monde s'en fout. » Léger coup de tête vers les fêtardes en louboutins, les investisseurs en Berluti. Ici, l'on s'embrassait et beuglait de grands « comment vas-tu ? » hypocrites, tout en oubliant votre prénom et prônant la solitude. Le monde des nantis est un monde qui se complaît dans l'absurde.

electric bird.
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MessageSujet: Re: Devil in the details [Blake] Devil in the details [Blake] EmptyDim 29 Mar - 16:32




DEVIL IN THE DETAILS

Voyez-vous cela, une des fêtes les plus sélectes de New-York battait son plein, et Blake y était conviée. Sous les aspects cérémonieux de cette grande soirée aux airs innocents, se cachait en fait une grande partie de jambes en l'air, de débauche, de drogue, d'alcool et autres produits illicites. La musique faussement distinguée de Vivaldi en début de nuit avait fait place à des bruits de discothèques mélangés à des cris d'animaux qui se faisaient parfois entendre. Non pas que le tableau ne donnait aucune envie d'y être, point du tout, Blake était plutôt du genre contente d'être présente, mais les différentes mains baladeuses qui lui touchaient la croupe de temps à autres se montraient assez..agaçantes. Elle n'était pas venue accompagnée, elle avait décidé de faire cavalier seul pour le coup. Et puis, mélangée à cette bande de dégénérés de la baise, elle n'avait eu aucun mal à trouver des partenaires pour lui tenir compagnie. Pas des compagnons de relations charnelles, plutôt des compagnons de danse. Elle était même tombée sur un gentleman qui s'était comporté de façon exemplaire, jusqu'à ce qu'il aille un peu fort sur la boisson et qu'il trouve assez tentant de tripoter sa poitrine. Cette acte s'est soldé par une claque, passée inaperçue dans la foule.

La nuit était déjà assez avancée, la lune brillait de toute sa splendeur opaline, ce qui contrastait avec la noirceur de la plupart des âmes qui étaient dans la salle. Habillée d'une robe noire bustier, fendue sur le côté, la brésilienne ne passait pas inaperçue, mais ne dominait pas non plus tous les regards inquisiteurs. Elle se faufila entre les gens, verre de champagne à la main pour se rendre dans les toilettes des femmes afin de se repoudrer le nez et respirer un autre air que celui de la perversité. En ouvrant la porte, elle découvrit le coin des drogués qui avaient éparpillé sur tout le sol une poudre blanche. C'était tentant, mais si elle succombait maintenant elle n'allait jamais s'arrêter, cela allait devenir un tourbillon infernal sans aucune fin délimitée. Elle respira un grand coup et renonça à refaire son maquillage. Elle se remit rapidement du rouge sur ses lèvres et retourna dans la salle principale, en passant pas les couloirs. Ceux-ci étaient parsemés d'alcôves qui abritaient sans aucun doute des jeux malsains et surtout une dose de sexe que personne n'a jamais vu dans toute une vie.

Revenue dans la salle, elle se resservit un verre de champagne qu'elle sirota tranquillement quand elle aperçu au loin un homme qui la pointait du doigt. Quelle discrétion. Il avait l'air assez éméché et dans un état pas très stable. Le temps qu'elle pose son verre, elle vit débarquer un homme qu'elle connaissait bien. Ce n'était autre qu'Ezechiel Rosenbach, un courtier rencontrée lors d'une énième soirée. Comme à son habitude il arborait une prestance que personne ne pouvait lui retirer, et bien que sa démarche ne fut pas très contrôlée il se pointa devant elle, un sourire insolant sur son visage. « Tu as l'air de dépérir d'ennui. » Ce n'était pas faux, elle ne s'amusait pas tellement pour une fois. Voir quelqu'un qu'elle connaissait ne serait-ce qu'un peu la rassura. Il fit courir ses doigts sur ses hanches pour les rentrer dans ses poches et y révéler un sachet de cachets. Il lança celui-ci directement sur Blake, qui eut le réflexe de le rattraper. Elle fixa un peu mieux ce qu'elle tenait, lorsqu'il reprit un brun ironique « Ne fais pas cette tête, tu as près de 500$ dans les mains. Et puis, personne ne regarde. Ici, tout le monde s'en fout. » Personne ne regardait en effet. Tout le monde était occupé à boire, se bécoter, se peloter, et par la même occasion à copuler. Elle leva un sourcil et afficha elle aussi un rictus moqueur. « Ezechiel, quel plaisir de vous voir. Toujours en forme à ce que je vois. » elle continua en appuyant une main sur sa hanche et en mit en évidence le paquet de cacheton qu'il lui avait si gentiment offert « Quelle brave attention, mais vous savez très bien que je suis..raisonnable. Vous devriez plutôt faire attention à vous plutôt qu'à moi voyons. » Elle posa délicatement son pouce sur le haut de la bouche d'Ezechiel, qui avait sur sa surface encore un peu de poudre blanche. Il n'était pas clean, mais cela n'étonna en rien Blake. Elle était assez impressionnée par la façon dont il menait sa vie. Un pilier de World Trade Center, mais également un pilier de la débauche. Assez dur d'allier les deux, mais pour lui, cela sonnait comme une évidence. Ca avait l'air si..simple. Elle afficha un air satisfait avant de se resservir un verre, tout en le fixant de ses yeux bruns « Est-ce que je vous sert? » Air satisfaisant. Elle prit son verre et se posta devant lui à une distance raisonnable. « Quel bon vent vous amène? L'envie d'encore une fois ne plus vous rappeler toutes les bêtises de la veille? » Elle but une gorgée, mettant en avant ses lèvres pulpeuses et se mit finalement à sourire. Il était assez amusant de se jour du loup qui se tenait en face d'elle. C'est qu'il était coriace et menaçant, à la limite de l'intimidant pour dire vrai. Il était assez massif, une allure carrée qui lui donnait cet air suffisant et sur de lui. A côté, elle n'était qu'une simple brindille prête à s'envoler dès la moindre bourrasque. Cependant elle ne se démontait pas, sinon cela signait sa fin, il allait la manger toute crue.

© By Halloween



Dernière édition par Blake Coolidge le Dim 29 Mar - 19:24, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Devil in the details [Blake] Devil in the details [Blake] EmptyDim 29 Mar - 17:33

Blake & Ezechiel


Il observait à peine la clubbisation du monde. S'accordait à vivre de crack et d'hypocrisie mondaine, connaissait leurs expressions idiomatiques sur le bout de la langue. Un « quel plaisir de vous voir » était l'assurance crasse de dédaigner son vis-à-vis, le tout dégoisé avec ce sourire mollasse. L'on se tendait la main et l'on scrutait le gouffre de la prunelle de son interlocuteur – quitte à en toucher le fond – tout en se remémorant faussement son prénom. Dans ce milieu sectaire, l'on se repérait par sa carte de crédit (les détenteurs de la Black Card demeuraient toujours en tête du peloton, quand ceux polissant leur Merill pouvaient prétendre rester dans le top cinq), les oripeaux classes jetés sur le dos (manteau de fourrure ou veston Dior), et votre degré à dédaigner vos comparses. S'affubler de prénoms n'était qu'un détail superflu, et ainsi tournaient les conversations de table : ' Comment va la pétasse du PDG de Sony ? ' 'Elle suce toujours aussi bien, mais bien moins que la maîtresse du directeur financier de Vogue'. Paf. Déshumanisation totale. Votre âme ne tenait plus qu'à votre rang et votre faculté à vous fournir en femmes fatales, vamps, salopes, mannequins... Tout ce qui put prétendre à satisfaire votre libido et s'afficher à votre bras, pourvu que les lèvres féminines demeurent définitivement closes. Puis il y avait Blake, qu'Ezechiel avait approché ce soir en espérant vainement qu'elle ne demeure sa seule issue. Il l'avait naïvement entrevue comme une personne 'normale', ce qui put le soulager momentanément dans son exaltation cocaïnée. Mais dès lors que la demoiselle s'exprima, elle brisa derechef l'intérêt du courtier. Irradiant de son air suffisant, celui qui perlait sur tous les visages de ces jolies filles nourries au caviar, elle signa l'arrêt soudain de l'attention du capitaliste. Il la trouva soudain ternie par les couleurs de la nuit ; ce même sourire que les donzelles qu'il cotoyait, l'écume de la condescendance en bord de lèvre et par laquelle il répondait dans le même idiome. Ezechiel ne perdit pas de sa superbe au contraire, s'engonça dans une somptueuse vanité. Et rompre tout contre le roc arrogant de Blake, la houle de sa propre outrecuidance. « Ezechiel, quel plaisir de vous voir.  » Plissement de nez volontaire comme il embrassa la pièce de son regard de feu. A la recherche d'une autre issue, d'une autre normalité. Blake s'était roulée dans la fange de la prétention à l'instant même qu'elle ouvrit la bouche, quand le brun ténébreux quémandait de la spontanéité, du naturel, de l'intime.

La cocaïne insufflée en ses veines le sommait de la laisser là ; au milieu de la frivolité des mannequins, elle se fondrait à merveille. Il soupira comme elle continua de son air surfait. « Quelle brave attention, mais vous savez très bien que je suis..raisonnable. Vous devriez plutôt faire attention à vous plutôt qu'à moi voyons. »  La seule main féminine gommant la poudre blanche de sa lippe le sortit de sa léthargie. Néanmoins Ezechiel ne put dissimuler son ennui soudain ; Blake était redevenue invisible, trop orgueilleuse pour se détacher de la puanteur des lieux. « Je fais attention à moi. Seulement, même lorsque je suis clean et que j'attrape un rhume comme monsieur Tout-le-monde, on pense que je viens de m'enfiler un rail de coke. On appelle ça avoir une réputation. J'ai décidé de la maintenir. » Le quidam esseulé parla avec la force du cynisme, d'une langue polie au sarcasme et qui se désolidarisait de son regard las. L'homme était en quête d'un ailleurs, d'une autre personne, sans jamais la trouver. « Est-ce que je vous sert? » La morgue de Blake retentit contre les glaçons, lesquels demeuraient toutefois moins froids que son dédain. Ezechiel jeta un bref coup d'oeil sur le verre de la concernée, visage fermé par l'ennui, prunelle glaçante. Elle le clouait au pilori de la monotonie à force de vouloir ressembler à toutes ces gigasses suffisantes. « Quel bon vent vous amène? L'envie d'encore une fois ne plus vous rappeler toutes les bêtises de la veille? » Elle n'avait rien compris. Lui, préférait s'en rappeler au contraire. Cette permissivité qu'il s'octroyait quant à la prise de débauche – et jusqu'à l'overdose s'il le fallait – lui permettait de se sentir vivant. L'oubli, c'est la petite mort. Ezechiel secoua brièvement la tête non sans soupirer. « Hélas je pensais surtout trouver quelque chose de rafraîchissant, en venant te chercher. Mais même un thé glacé n'y changerait rien. » Quelques pas en arrière, le courtier s'apprêta à tourner les talons et abandonner l'arrogante. Lui faisant présent, dans toute sa miséricorde, desdits cachets qu'elle ne consommerait pas. Il eut de fait un rapide coup d'oeil vers un attroupement de jolies filles aux hanches chaloupées ; beaux séants, cambrures lascives, conversations superficielles. « Tu devrais les rejoindre. Quelque chose me dit que vous vous entendrez bien. » Ce sourire piquant orna ses lèvres carmins, comme il tourna les talons. Sans doute s'était-il trompé de personne ; il laissa le bénéfice du doute à son cerveau cocaïné.

electric bird.


Dernière édition par Ezechiel Rosenbach le Dim 29 Mar - 20:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Devil in the details [Blake] Devil in the details [Blake] EmptyDim 29 Mar - 19:17




DEVIL IN THE DETAILS

Tout au long de la soirée, on lui avait fait des mondanités en lui posant des questions faussement intéressées. Personne ne se connaissait vraiment et c'était plutôt un bal d'hypocrites qui se jouait ici plutôt qu'autre chose. Le spectacle devait être grisant pour ceux qui savaient la vérité et qui démêlaient le vrai du faux, mais cette fête était surtout un somptueux prétextes pour s'envoyer en l'air. Le regard toujours fixé sur le grand courtier qui lui faisait face, Blake resta de marbre quand celui ci pris un air blasé, à la limite du dégoût. Il lâcha un long soupir d'ennui?d'agacement ? De provocation ? Il n'était donc jamais content, faire preuve de politesse avec lui ce soir n'était apparemment pas de sortie. Il la toisa d'un regard puant comme il savait si bien le faire. C'est qu'il était malin Ezechiel.  Il savait ou pointer pour toucher les cordes sensibles de sa victime du soir. « Je fais attention à moi. Seulement, même lorsque je suis clean et que j'attrape un rhume comme monsieur Tout-le-monde, on pense que je viens de m'enfiler un rail de coke. On appelle ça avoir une réputation. J'ai décidé de la maintenir. » Voyez vous cela, le courtier essaie t-il de faire croire à son indignation ? Sa réputation le précédait en effet, mais elle était fondée, et sans aucun quiproquo. Tout le monde savait pertinemment qu'il était un fêtard invétéré et qu'il avait la main lourde sur toutes les substances possibles et inimaginables. En fait, tout le monde savait qu'au WTC on ne faisait pas seulement des affaires avec la bourse. Là-bas on s'payait des putes de luxe et on baisait à midi, parfois un petit after le soir et hop, on était comblé. Non pas que Blake croit dur comme fer aux stéréotypes, mais les dires sur Eezechiel s'avéraient tout simplement justes et justifiés.

Il continuait de se comporter d'une façon plus que médisante et fini par lâcher, non sans cynisme quelques mots « Hélas je pensais surtout trouver quelque chose de rafraîchissant, en venant te chercher. Mais même un thé glacé n'y changerait rien. » C'était des mots tranchants et coupants qui lui avaient écorché la gorge. Un peu blessant en fait, mais surtout faux. « Tu devrais les rejoindre. Quelque chose me dit que vous vous entendrez bien. »  Ceci étant dit, il tourna les talons progressivement. Il piqua au vif Blake qui ne se sentait absolument pas l'âme d'une godiche à gros boule qui se dandine pour qu'on la complimente. Elle était juste différente, et apparemment môsieur Ezechiel Rosenbach ne l'avait pas encore assimilé. Avant même qu'il ait le temps de faire un pas de plus, elle l'apostropha d'un « eh ! » sanglant qui sortit seul. Elle leva un sourcil, rictus moqueur affiché, et vida son verre de champagne à terre. Elle ouvrit la boite et s'enfila en moins de temps qu'il n'en faut deux cachets. « Tu penses vraiment que j'ai une tête à traîner avec des poufiasses pareilles ? » Waouh. Les mots sortaient machinalement de sa bouche sans qu'elle ne s'en rende compte. Finie la politesse excédante et sa fausse bonne joie. Fini de prendre des pincettes pour paraître sympathique. Voilà que les cachets lui avaient donné envie de se lâcher et de profiter, ce qu'elle n'avait à son goût pas assez fait depuis le début de la soirée.

Elle se rapprocha de lui et juste devant son nez, s'engloutit une troisième pilule. Elle le défia du regard, et fit mine d'être blasée « C'est tout ce que t'as en stock le courtier ? » En fait, elle espérait que la réponse soit oui, parce qu'honnêtement, ce qu'elle avait ingurgité lui faisait déjà effet et elle se sentait déjà vaciller. Elle avait à la fois envie de tout, de rien, d'amour, de haine, elle était triste, joyeuse. Une série d'antithèse bien trop longue à lister. Bizarrement, elle n'avait plus très peur de lui, elle posa même son index sur son torse en le prévenant « Et me parle plus comme ça aussi » Elle faisait une symphonie de n'importe quoi, ne contrôlant même plus ce qu'elle pensait, ce qu'elle sortait ou disait. Sa conscience lui disait d'arrêter, mais son envie lui disait de continuer. Elle allait succomber à la tentation de chavirer, de basculer de l'autre côté, du côté plus obscur qu'elle avait connu un laps de temps très court. Elle voulait y retourner, elle voulait que son corps se sente défaillir, elle voulait jouir d'un plaisir qu'elle ne pouvait accéder qu'ici. Enfreindre les règles, voilà ce qu'elle voulait.

© By Halloween

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MessageSujet: Re: Devil in the details [Blake] Devil in the details [Blake] EmptyDim 29 Mar - 21:17

Blake & Ezechiel


Le quidam ne put guère aller bien loin ; de toute évidence son regard fauve scrutait la foule avec parcimonie, prédateur prêt à croquer les ligaments de sa future proie. La dose de cocaïne ayant éclaté en son cerveau, le courtier se sentait aussi vorace que féroce, une faim imputrescible remuant ses entrailles (au mépris de son palpitant qui lui, subissait les effets pervers d'une rouille rognant ses artères), et la perfidie acérée par le rail de poudre blanche. Il ne put hélas jeter son dévolu sur sa prochaine victime puisque Blake s'enhardit de le stopper : d'un bond gracile mais la bouche jappant des offuscations, elle ne décolérait pas. « Tu penses vraiment que j'ai une tête à traîner avec des poufiasses pareilles ? » « Non. » Le brun ténébreux sentait sa lucidité s'émousser jusqu'à devenir inexistante. Être désincarné, l'âme suffocante et le cerveau étranglé par les substances illicites, Ezechiel se gargarisait d'une cruauté nouvelle. « Non, pas la gueule. » souffla-t-il non sans mouliner devant son propre visage, sa main volubile. Et d'une taquinerie mesquine – car le jeune homme insinuait que Blake, en dépit de son joli minois, n'était pas assez sculpturale pour rejoindre le rang des mannequins. Quand bien même il s'agissait là d'avantage d'une cruelle boutade – il enchaîna sur une autre. « Juste l'attitude pédante. C'est tout. » Haussement d'épaules, air détaché. Le plus agaçant put être sans doute de constater qu'Ezechiel s'exclamait avec une réelle désinvolture. Prétendre se foutre de tout mais se faire bourreau, étrange ataraxie de l'âme quand on se dit salaud. Le paradoxe ultime de son attitude demeurait dans son absence d'agressivité : Ezechiel usait volontiers d'un humour grinçant et d'une provocation absolue, sans pour autant teinter ses dires de mépris. Il préféra bousculer les conventions, élimer la pseudo politesse, et s'enquérir d'une gouaille tranchante. Persiffler sa vision d'un monde frelaté, et entraîner le monde dans sa chute.

Néanmoins l'attitude de Blake devint aussi déroutante que périlleuse : la demoiselle engloutit son troisième cachet lorsque la consommation de telle substance ne devait en excéder un seul. Ezechiel, malgré sa conscience endormie, vint froncer les sourcils sous le joug d'une perspicacité impromptue. D'aucuns la nomment 'instinct de survie'. « Si tu voulais te suicider il fallait me le dire tout de suite. Je t'aurais apporté une seringue pleine de chlorure de potassium. Rapide et quasiment sans douleur. » Son regard coula sur la jeune fille, un ersatz d'inquiétude luisant dans ses yeux froids. Mais la jeunette s'ébrouait, paraît les coups pour en rendre d'autres, bien plus agressive que son interlocuteur mondain cependant. Car bien vite, elle planta l'ongle contre le torse du courtier, lequel balaya son doigt oblong d'un revers de main offensif. Un feu destructeur brûlant dès lors dans l'alcôve de ses prunelles comme il fit comprendre à la demoiselle qu'aucun rapport de force ne fut acceptable. « Et me parle plus comme ça aussi » « Si t'avais pas joué à la conne dès le départ, j'aurais fait des efforts. » Sifflement entre les dents. Ce fut bien cette petite pédante qui enclencha le long processus de la discussion désagréable, dès lors qu'elle le prit de haut. Lui, n'avait fait que l'aborder afin de lui proposer de taire son ennui. Petite sotte. « Bon. » Il demeurait toujours possible de sortir quelque chose de positif de ce simple mot. Mettre fin à une échauffourée,  désamorcer la tension, annoncer à sa compagne qu'on eut préféré prendre une maîtresse. « On va éviter de finir la soirée aux urgences. » Non pas qu'il se sentait soudain investi d'un altruisme notoire, mais Ezechiel ne pouvait à présent que se rendre complice de son malaise potentiel puisque délivreur officiel desdits cachets qu'elle s'amusait à gober tel du raisin. « Arrête d'avaler, c'est pas bon pour ce que tu as. » Légère pause. Son cerveau contrit par la drogue lui rappela aux bons sous-entendus lubriques qui le firent sourire. Et de cette simple intervention, Ezechiel se sentit d'avantage détendu. « Comment tu te sens ? » Il ourla sa lippe carmin d'un sourire entendu. Prêt à entendre les confidences de Blake sur son état d'esprit ; si elle goûtait déjà aux frissons glacés ou aux hallucinations de passage. Si elle se sentait Gandhi ou Hitler. La deuxième option s'avérait passablement la meilleure : une extermination de masse des arrogantes alentour transformerait cette festivité en meilleure soirée du siècle.

electric bird.
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MessageSujet: Re: Devil in the details [Blake] Devil in the details [Blake] EmptyLun 30 Mar - 17:51




DEVIL IN THE DETAILS

Et voilà que devant elle, le petit grand homme commençait à faire des blagues. Le résultat du résultat de ce qu'il avait consommé? Plausible, même fort probable. Il semblait moins outrancier qu'il y a quelques minutes, cependant sa provocation sans limite frappait toujours, encore plus virulente que d'ordinaire. En bonne joueuse, Blake ne releva point ses remarques, mais acquiesça d'une moue blasée qui n'obtempérait pas moins ce qu'elle pensait. En fait, il commençait lui aussi à vaciller du côté irréel et moins lucide de la soirée, bien que ce fut un habitué, les effets néfastes sur son corps n'étaient jamais de bon augure. N'empêche qu'il était dans un meilleur état que la brunette qui peinait à trouver de quoi s'appuyer pour se reposer. Avaler un cachet c'était bien, deux c'était mieux, trois c'était trop. Elle avait clairement usé et abusé de la chose. Elle ne savait même pas ce qu'elle avait gobé deux minutes auparavant, elle avait juste été aveuglé par la colère et s'était laissé emporter comme une novice. Elle savait qu'en face d'elle se tenait le plus grand des joueurs et des manipulateurs que la Terre ait pu créer, mais elle s'était tout de même laissé entraîner dans la provocation et l'excès. Quel paradoxe pour Blake qui se disait bien rangée et stable. Pas tant que ça finalement.

Le courtier devant elle fit une mine perplexe et décontenancée avant de lancer dans une voix audible une réplique cinglante à travers la salle. « Si tu voulais te suicider il fallait me le dire tout de suite. Je t'aurais apporté une seringue pleine de chlorure de potassium. Rapide et quasiment sans douleur. » « Je ne pensais pas que ce que tu m'avais donné était si fort aussi. » Vrai, et faux. Elle savait qu'Ezechiel était l'incarnation de l'excès, alors avoir des pilules qui ne font quasiment aucun effet était d'une probabilité qui oscillait entre un et zéro. Mais d'un autre côté, elle ne pensait pas que ces machins allaient la rendre complètement dingue. Après avoir balayé offensivement son index dans un réflexe, il lui répondit dans un souffle que s'il y avait bien une fautive dans cette tension à demi palpable - oui à demi, puisque les esprits ne s'étaient pas réellement échauffés - c'était bien à cause d'elle et de son attitude. Un comble pour celui qui avait la fâcheuse manie de prendre ses adversaires de haut. « C'est toi aussi qui arrive sur tes grands chevaux à croire que tout le monde est inintéressant » Piqûre de rappel pour lui dire que c'est la première pensée qu'il eut d'elle. Elle ne lui en tenait pas rigueur, en fait, elle s'en fichait éperdument, là, tout de suite, maintenant, la seule chose qu'elle voulait c'était se sentir bien. Il la prévint d'un air attentif qu'il valait mieux ne pas terminer aux urgences. Etrangement, et même si cela paraissait impossible, une lueur d'inquiétude brillait dans ses yeux mystérieux. Ezechiel aurait-il une âme moins pourrie que ce qu'on pourrait croire?

« Arrête d'avaler, c'est pas bon pour ce que tu as. » La tête penchée vers lui et une main dans les cheveux elle respira fort et répondit du tac au tac « A vrai dire je ne comptais pas recommencer, si tu vois c'que je veux dire. » Depuis le début de leur conversation elle ne faisait que vaciller d'une jambe à l'autre, essayant maladroitement de tenir droit, ce qui relevait de l'impossible. Elle faisait cependant l'effort de garder une certaine prestance, bien qu'il dut difficile de dire que le mot prestance se prêtait encore à l'occasion. Quand elle fit rouler ses yeux vers lui, elle vit un sourire sincère s'y afficher. A quoi pensait-il? « C'est bien la première fois de la soirée que je te vois sourire » Léger ricanement. C'était bien vrai, depuis leur rencontre, il n'avait pas décroché un seul sourire, si ce n'est des rictus moqueurs. Après une minime pause, le grand brun se vit dans la curiosité de demander comment la demoiselle allait. « Comment tu te sens ? » Quelle grande question. Elle-même ne savait pas. « A la fois bien et mal. Mal parce que je ne tiens même plus sur mes jambes, mais bien parce que j'ai l'impression de voler de revivre! Adieu les problèmes, je ne pense plus à rien, je suis dans un état secondaire.  J'le sais pertinemment que c'est mal, pour être honnête, j'aime bien. » La notion de bien et de mal était carrément hypothétique, ce qui pouvait être bien pour certains, représentait le mal le plus sinistre chez les autres. La drogue faisait partit des sujets de discorde entre les peuples. Est-ce bien de se faire plaisir illégalement? En ce moment même, Blake voyait à certains passages la réalité déformée, les images géométriques ne ressemblaient plus qu'à des tâches sans formes, et certaines couleurs assez claires étaient devenues des couleurs à s'en péter la rétine. C'était peut-être horrible à dire, mais qu'est-ce que c'était bon! « Je me sens tellement bien que j'pourrais baiser toute la Terre et dire à haute voix que j'emmerde tout le monde. »Enfin, tout était relatif.

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Devil in the details [Blake]

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