Ren était préoccupé, mais il était convaincu que personne dans son staff ne l'avait remarqué. Il était tellement inexpressif, aussi ! Dans un sens, tant mieux. Il était préférable qu'il soit impossible de distinguer les moments de faiblesse du jeune homme – qui n'arrivaient presque jamais, évidemment. Pourtant, ils arrivaient ; et aujourd'hui était l'un de ces jours où il savait que « Kaoru » allait prendre le dessus sur « Ren ». A vrai dire, il en avait presque envie – besoin.

Deux personnes savaient, pour Talia, même s'ils ne savaient pas grand chose, et ces deux personnes l'entouraient lorsque Ren pénétra dans les locaux de la dépendance du Queens du Mount Sinaï Hospital. Et comme toujours, les deux colosses qui accompagnaient le mafieux suffirent à rendre le personnel hospitalier complètement muet. La plupart du temps, le japonais ignorait les heures de visite, se permettait même de s'incruster dans des conversations où il n'avait pas place d'être, mais il savait qu'il pouvait se le permettre. Après tout, ne finançait-il pas tout ça ?

En arrivant dans le couloir, Ren salua un médecin d'origine asiatique qui semblait l'attendre, et il fit signe à ses gardes du corps de rester dans le couloir pendant qu'il continuait d'avancer avec le docteur.  « How is she ? » demanda immédiatement Ren, en japonais, d'une voix plus grave qu'il ne l'aurait voulu ; ses barrières tombaient déjà, avant même qu'il n'ai vu Talia. « She's stable, but... the SRV you brought her for has had some serious consequences on her respiratory system.  » avait répondu le médecin sur le même ton. Il lui expliqua que les traitements qui avaient été tentés pour le moment n'avaient eu aucun effet positif sur le système respiratoire de la petite et, finalement, Ren le congédia en demandant à voir Talia.

Lorsqu'il entra dans la chambre, la petite dormait, mais il ne lui en avait pas fallu beaucoup pour qu'elle se réveille et que son visage pâle soit immédiatement illuminé par un large sourire. Et quand Ren sortit de la chambre, une heure plus tard, c'était lui qui souriait, d'un sourire plus sincère qu'il n'en donnait depuis des lustres ; une vision que finalement, seuls les deux gardes du corps lui connaissaient vraiment. Ces derniers le suivirent dès qu'il les dépassa & ils sortirent de l'hôpital comme ils y étaient rentrés, alors que l'un des deux hommes de main de Ren restait en retrait pour effacer les caméras de surveillance du lieu ; on n'était jamais trop prudent, Ren avait beaucoup d'ennemis, il ne pouvait pas laisser Talia en souffrir, pas alors qu'il travaillait si dur à ce qu'elle survive.