9h02, Appartement de Naoki…

C’est la tête enfoui dans mon oreiller que je me suis réveiller. Les yeux complètement scellés, je me surprend à me réveiller instinctivement. D’habitude c’est mon portable qui sonne mais je crois que je l’ai perdu. Ou peut-être que je l’ai posé quelque part dans la maison mais je n’arrive pas à me rappeler où. Puis, comme un coup du destin, le fixe se mit à sonner. C’est dans une difficulté extrême que j’ai fini par l’atteindre et décrocher. Je n’ai même pas eu le temps de dire quoi que ce soit que j’entends ma cousine me crier un grand «Ohayooo!» dans l’oreille. La seule à faire ça, c’était Natsuki. J’ai dû éloigner le combiner de mon oreille avant d’en perdre l’usage. Étrangement, le son de sa voix semblait proche. On aurait dit que ça provenait de derrière la porte d’entrée qui ne se trouvait pas très loin. C’est pas que je veux pas la voir mais qu’est-ce qu’elle pouvait bien faire chez moi si tôt? Juste le temps de déverrouiller la porte que cette dernière s’ouvrit brusquement avec derrière une cousine qui me saute dessus soudainement, me déposant un bisou sur la joue. En tout cas, maintenant j’étais réveiller. Et en plus je devais préparer le petit déjeuner… Pour nous deux. On a discuter de tout et de rien avant qu’elle ne finissent par me dire qu’elle avait retrouvé mon téléphone. D’après elle, une jeune femme du nom de Chizuru l’aurait appelé pour lui dire que le portable était en sa possession. Biyoshi-chan? Comment ça se fait que c’est elle qui l’a? Aucune importance. Je l’ai… Enfin, Natsuki l’a retrouvé. Et pour le récupérer, elle m’avait même donné une heure et un lieu de rendez-vous. Que d’organisation. Bref, pour ne pas me perdre encore une fois j’ai demandé à ma cousine de m’y conduire. Je me connais, on me dit le centre commercial et je vais me retrouver au Madison Square Garden. Même si j’adore le basket, je ne suis pas un grand fan des Knicks. Mais on s’en fiche de ça. Aujourd’hui, j’arriverais pour sûr à ce fameux centre commercial où je n’aurais jamais imaginé ce allait s’y passer…

Manhattan, dans l’après-midi…

Quittant Nastuki dans une embrassade à sa façon, je me suis diriger vers l’une des entrées. La plus proche du lieu de rendez-vous selon ma cousine. Tant mieux. En entrant il ne m’a fallu pas fallu plus de deux minutes pour trouver Chizuru. J’ai d’abord été frappé par son comportement, bien différent de la dernière fois. Même pas un «Bonjour» ni un sourire, rien. C’était à se demander si la personne qui m’a coiffé la dernière fois c’était bien elle. La jeune femme gentille et plutôt réservé. «Oui mamaaaan, je ferais attentioooon! Et de toute façon…» … Je ne peux pas finir ma phrase parce-qu’il y a quelqu’un qui tire dans le centre commercial. Oui, là je le dis comme ça mais en réalité je faisais pas le malin. Le bruit avait éclaté soudainement ne me laissant même pas comprendre ce qu’il se passait. J’ai seulement vu des mecs cagoulés et armés déboulé ici. A peine le temps de reposer mon regard sur Chizuru que cette dernière m’avais entraîné avec elle dans une boutique. En deux secondes quatorze je me retrouvais assis par terre tout au fond du magasin à côté d’elle, qui se permettait même de faire de l’humour. «Sérieux? Tu trouve ça marrant? Au cas où t’aurais pas vu, les flingues, le sang, c’est pas du faux hein. Tu comptes nous sauver en faisant de l'humour?» Ai-je répondu également en chuchotant. Franchement? J’avais beau ne pratiquement jamais rien prendre au sérieux, là, les rôles s’était inversé. Chizuru faisait de l’humour et moi j’étais dans le monde réel. Mais quelque part j’étais un peu soulagé qu’elle soit avec moi. Ne pas être dans cette prise d’otage tout seul était bien là le seul point un petit peu positif pour le moment…

Manhattan, le centre commercial…

Prise d’otages? Vous avez dit prise d’otages? Et bien oui. Je n’aurais jamais cru qu’un jour je devrais faire face à une telle situation. Le point positif c’est que dans la prochaine lettre que j’enverrai à ma petite sœur j’aurais de l’inédit! De l’improbable! Du dangereux! Tout ça à lui raconter. Mais bon, pour ça il faudrait déjà sortir d’ici vivant et en seul morceau. «Non justement, t’es pas Wonder Woman alors tu fais comme tous le monde. Tu reste assise et tu fais en sorte de pas te prendre une balle.» Pareil pour moi d’ailleurs. J’étais venu récupérer mon téléphone, pas prendre un balle. D’ailleurs, l’un des voleurs venait de signaler qu’il tuerait la première personne qui parlerait. Ah ouais, carrément. Heureusement que nous on était au fond de la salle et qu’on chuchotait sinon on serait en train de regarder la scène depuis le Monde des Esprits. Il ordonna à la caissière de mettre l’argent de toutes les caisses dans un gros sac noir qu’il avait posé par terre. C’est toujours à ce moment-là qu’un type habillé en bleu avec un slip rouge débarque, renvoie-les balles avec ses pec’ et met hors d’état de nuire les voleurs. Mais ce bonhomme-là n’existe pas et pour le coup, je trouve ça bien dommage. On allait devoir compter sur les talents de la police pour espérer repartir saint et sauf. Apeuré par la situation, une petite fille commença à pleurer. Eux qui voulaient du silence, c’était comme qui dirait raté. C’est avec une grande délicatesse que le braqueur qui était resté près de nous pointa son arme vers elles. Une mère qui tente en vain de calmer une fille bien trop effrayé pour faire quoi que ce soit à part pleurer encore plus. Décidément, il était pas très futé ce braqueur. Et pas très patient non plus. Il était déjà près à leur tirer dessus. Alors ils étaient comme ça? Prêt à tout pour avoir ce qui voulaient. Cependant c’était sans compter sur le courage, ou peut-être l’inconscience, de Chizuru qui venait de se lever en mettant en avant le fait qu’il allait tirer sur une enfant. L’écoutant, le braqueur questionna tous le monde pour tenter de trouver une friandise qui pourrait sans doute calmer cette fillette. Même si j’étais certain de ne rien trouver d’utile à la situation dans mon sac en bandoulière, j’ai tout de même regarder. Mais, que pourrais-je bien y… Tiens? C’est quoi ça? Une peluche Hello Kitty? Pourquoi j’ai ça dans mon sac? Aucune idée. Mais cet objet pourrais bien calmer un peu tous ça. La peluche calme la petite fille, le voleurs est moins sur les nerfs et c’est l’atmosphère de toute la pièce qui s’apaise. J’espère juste que ça fonctionnera. La majorité des fillettes aiment Hello Kitty. Si elle se calme alors tout devrait bien se passer. J’ai donc lever là main dans laquelle je tenais la peluche avant de prononcer «Moi… J’ai quelque chose.» Le braqueur m’a alors ordonné de lui donné. Il n’avait pas l’air de vouloir se déplacer. Peut-être pour pouvoir garder un œil sur tous le monde. Bref, je m’exécutais. J’avais un genou à terre et, posant une main se la tête de la petite fille «Les bonbons, c’est mauvais pour les dents.» Ai-je dis en lui souriant avant de lui donner la peluche. Peluche qu’elle serra fort dans ses bras avant d’aller trouver du réconfort dans ceux de sa mère qui me remerciait, toujours les larmes aux yeux. «Allez le chinois, retourne avec ta copine!» Me disait le braqueur en faisant bouger son arme en direction de Chizuru. Place que j’ai récupérer immédiatement vu l’impatience dont il faisait preuve. «Ne t’inquiète pas mon cœur, on va s’en sortir.» Ai-je chuchoté à celle que le braqueur avait désigné comme ma copine. L’humour ne nous sauvera pas mais ça m’évitait de penser au pire. Soudain, les sirènes de police se firent entendre. C’était quelque part un soulagement, bien que ce braquage ne faisait que commencer…

Manhattan, le centre commercial…

Mon cœur. Et ben. Qu’est-ce que j’avais pas dis là. Si vous aviez vu le regard qu’elle m’avait lancer juste après le moment où je l’ai appelé comme ça. Aujourd’hui je comprend mieux l’expression «Fusillé du regard». Pour une fois, je n’ai rien rajouté de plus parce-que même si on en pleine prise d’otage elle serais bien capable de me mettre une tarte dans le pif. Ça serais dommage de s’en prendre une alors que la police se faisait finalement entendre. Est-ce qu’on allait avoir droit à la scène typique du flic qui sort son mégaphone pour dire «Rendez-vous, le bâtiment est cerné!». Ce qui évidemment ne fonctionne jamais. Mais bon. C’est la procédure, comme on dit. Du coup ils vont vouloir négocier avec les malfrats en leur demandant ce qu’ils veulent. Question ridicule d’ailleurs parce-que concrètement, ce qu’ils veulent c’est voler la boutique, sinon on en serait pas là. Bref. La police ayant réellement cerné le coin, la pression commençait à se faire sentir chez nos amis voleurs. Ils commençaient à se dépêcher tandis que Chizuru me sermonnait. «Tu serais prête à l’arracher des mains de cette fillette et la refaire pleurer juste pour ton petit plaisir? Hm! E-go-iste.» Ai-je prononcé en tapotant trois fois son front avec mon index pour rythmé ce dernier mot. Nul doute que ça ne lui plairait pas. Mais tant pis, c’est trop tard maintenant. «On est sauvé? Au cas où t’aurais pas remarqué, la dame là elle a un pistolet pointé sur sa tête. Mais ça t’as pas du voir, t’étais trop occupé à vouloir m’étouffer avec une peluche.» On se chamaillait comme des enfants au milieu d’une prise d’otage. Bon d’un autre côté avec l’arrivé de tous ces policiers les braqueurs ne faisaient plus tellement attention à nous. Sauf évidemment l’heureuse élu qui a été choisi pour être le bouclier humain de ce charmant monsieur cagoulé. Donc leur attention étant moindre on pouvait parlé un peu plus. «Et pendant que j’y pense. C’est à cause de toi si on est là aujourd’hui. Donc quand on sortira d’ici, tu devra faire quelque chose de gentil pour moi pour te faire pardonner.» Même si dans un sens, le premier fautif c’était moi. Cependant, ce n’est pas moi qui ai choisi ce lieu pour récupérer mon téléphone…