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Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf

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MessageSujet: Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf EmptyDim 15 Déc - 0:53

Annalyssia & Rafaello  ₰ Tu es formidable et je suis fort minable.

Fooormidable. Tu étais formidable, j'étais fort minable. Nous étions formidables. Formidable. Tu étais formidable, j'étais fort minable. Nous étions formidables. ▲ Stromaë


Depuis quelques semaines que les jumeaux étaient nés, je n'avais eus ni le temps, ni la possibilité, ni l'envie de sortir de nuit pour aller vendre ces merdes de drogue. C'était pourtant mon gagne pain quotidien, même si Anna l'ignorait encore et toujours. Le fait que je sorte nuit après nuit, était d'ailleurs l'une de nos milliers de raisons de nous prendre la tête tous les deux. Puisqu'elle ignorait totalement où j'allais et avait donc largement de quoi se faire des films pas possible à ce sujet. Ce que je pouvais comprendre puisque, pour ma part, je ne serais tout simplement pas capable de la laisser ainsi filer. A vrai dire, je pourrais peut-être même en arriver à la séquestrer tant j'avais tendance à vite virer dans les extrêmes. Oui, c'était horrible. Mais je n'avais jamais prétendu être un type vraiment bien net ou même bon. J'étais juste moi, avec mes innombrables défauts. Moi qui devais revendre de la drogue pour avoir un tant soit peu d'argent. En plus de deux mois, je n'avais pas touché un seul centime puisque je n'avais pas vendu, préférant demeurer aux côtés d'Anna pour gérer Maya et les jumeaux. Et jusque là, financièrement, ça n'avait pas été trop mal.

Tout simplement parce que j'économisais toujours et ne dépensais jamais sans compter. J'avais apparemment vraiment bien fais ! Mais là, il était plus que temps de remplir les caisses. Raison pour laquelle j'avais attendu qu'Anna s'endorme, pour sortir en douce. J'aurais pu lui mentir et prétexter sortir passer une soirée avec des amis. Mais je préférais limiter un maximum, les mensonges que je lui offrais. Et je partais du principe que ce qu'elle ignorait, ne pouvait lui faire le moindre mal. Et puis je fis attention à ne pas rentrer trop tard -ou trop tôt le matin-. Heureusement, les jumeaux faisaient déjà leur nuit. Donc, avec un peu de chance, Anna ne s'était pas réveillée non plus de toute la nuit et n'avait pas remarqué mon absence dans notre lit. Une fois que je fus de retour dans notre appartement, je remis en place ma veste désormais remplit de billets sur le porte manteau, et mes chaussures dans le meuble de l'entrée. Avant de me dévêtir, regagner notre chambre en silence, poser mes affaires dans un coin et me glisser dans les draps. Avec le plus de lenteur possible, pour ne pas faire de bruit qui pourrait la réveiller.
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MessageSujet: Re: Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf EmptyDim 15 Déc - 13:23

Rafaello & Annalyssia  ₰ Tu es formidable et je suis fort minable.

Fooormidable. Tu étais formidable, j'étais fort minable. Nous étions formidables. Formidable. Tu étais formidable, j'étais fort minable. Nous étions formidables. ▲ Stromae


Tout avait changé depuis la naissance de nos jumeaux : l'appartement était certes devenu trop petit, Maya plus grande s'amusait à pouponner mais le plus gros changement visible restait le comportement de Rafaello. Il me semblait moins distant. Il faisait preuve d'un calme et d'une patience envers nos enfants que je ne lui aurais jamais deviné. Et surtout il avait arrêté de sortir la nuit, comme il avait toujours eu tendance à le faire jusque là. Comme si ce qu'il avait l'habitude de trouver dehors - quoique ce soit - n'existait plus ? Ne comptait plus ? Je n'en savais rien mais à vrai dire le sentir dormir enfin à mes côtés sans me demander qui il allait retrouver ou pourquoi il s'évertuait à passer ses nuits dehors m'apaisait : nos journées devenaient longues et nous n'avions que peu, voir plus d'intimité alors nous avions au moins ces moments là pour nous. Puis ... Ça va paraître stupide, ou paranoïaque comme réaction mais je ne me souciai plus d'un appel qui m'annoncerait que l'homme que j'aimais ne rentrerait plus jamais chez nous. J'aimais ces nuits sereines où je pouvais enfin sentir ses bras autour de moi et m'endormir en sentant son souffle sur ma peau. Ces nuits où enfin, il n'était que mien.

Mais toutes les belles choses ont une fin, pas vrai ...

Lorsqu'au milieu de la nuit Giulia perdit sa tétine, me réveillant par ses pleurs, j'eus le cœur serré en trouvant le lit vide. A moitié endormie, je me recouchai dans les draps devenus froids où Rafaello se couchait habituellement et me martelai l'esprit d'hypothèses comme : il est juste sorti fumer, il sera là dans une minute. Mais c'était sans compter cette petite voix en moi qui me rappelait que ce n'était pas la première fois que je me réveillais dans un lit vide et me maintenait éveillée, me poussant à attendre le retour de mon amant. Ce qui ne me laissait que le temps de penser à nos problèmes d'argent ... Ou du moins ce qui allait commencer à ressembler à des problèmes. Notre budget s'essoufflait, nous avions du couvrir tous les frais dûs de près ou de loin à l'arrivée de Loucas et Giulia et il nous fallait désormais compter chaque dollar, réfléchir à chaque achat, ce qui n'est pas fait pour être rassurant lorsqu'on a trois enfants. Je pensais alors déjà à reprendre un travail et renoncer à mes études afin de faciliter cette situation et empêcher qu'elle ne s'aggrave encore un peu plus. Mais avant que je n'aie la force de me lever pour me lancer dans mes recherches, mon corps engourdi par le charme de Morphée, Rafaello vint se coucher ce qui m'arracha un léger sourire triste. Il s'allongeait doucement. Lentement. Comme si il pouvait passer la nuit dehors sans que je ne m'en rende compte. Me croyait-il à ce point aveugle ? Où étais-tu ... Ma voix n'avait pas été qu'un murmure, mais j'étais si fatiguée de devoir lui poser cette question sans arrêt. J'avais osé espérer que la naissance de nos enfants le ramènerait enfin à moi ; mais le destin me donnait tort, une fois de plus.
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MessageSujet: Re: Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf EmptyDim 15 Déc - 14:38

Annalyssia & Rafaello  ₰ Tu es formidable et je suis fort minable.

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J'avais toujours eus affreusement horreur du mensonge. Et pourtant, je mentais allègrement à Anna. Elle ne savait pas grand chose sur mon compte au final. Et c'était bien la preuve du fait que je ne faisais que lui mentir depuis le début de notre relation. Et quand ce n'était pas un mensonge, c'était une cachotterie parmi tant d'autres. Oui, finalement, je ne savais faire que ça. Mais ce n'était pas sans raison. Le fait était que j'avais incroyablement peur qu'elle me quitte si elle apprenait qui j'étais réellement. Je n'étais pas juste un peintre qui exposait dans une galerie et vendait quelques peintures. Non, j'étais également et surtout, un revendeur de drogues. C'était même ce qui me permettait de vivre depuis que ma famille et moi avions mis les pieds sur le sol américain. Et c'était cette raison et pas une autre, qui me poussait à sortir nuit après nuit et à arpenter les rues de la ville. Au cours de nos innombrables disputes, Annalyssia avait émit un tas d'hypothèses qui pourraient expliquer mon absence toutes les nuits. La plus terrible mais qui aurait également été la plus logique, avait été celle qui voulait que je mène une double vie, avec une autre femme. Mais en même temps, ça me semblait assez peu logique dans le sens où, si ça avait été le cas, j'avais une bien étrange façon de me cacher tout de même. Mais je savais bien que je me serais également fais un film aussi dingue, si c'était elle qui était sortie nuit après nuit comme ça.

En me recouchant cette nuit là, j'avais le réel espoir qu'Anna ne se soit pas réveillée au cours de la nuit. Elle n'aurait ainsi pas remarqué mon absence de quelques heures à ses côtés. Mais avec les jumeaux à qui il arrivait tout de même de se réveiller quelques fois, c'était peine perdue évidemment. A peine eus-je pris place dans le lit, que sa voix déchirait le silence de la nuit. Je me figeai, yeux grands ouverts et demeurai silencieux durant d'interminables secondes. Je ne pouvais pas lui dire la vérité. Je ne pouvais pas ... Mais je n'avais pas non plus le droit de lui mentir encore et toujours. Surtout que depuis la naissance des jumeaux, je souhaitais réellement sauver notre couple et, tant qu'à faire, la rendre heureuse comme elle le méritait. J'étais vraiment en train de changer, petit à petit, pour ne plus être l'enfoiré jaloux possessif que j'étais depuis plus de deux ans, avec elle. "Nulle part ... C'est pas important ... Rendors toi ..." Tentai-je maladroitement, en fermant fort les yeux cette fois ci. Comme si je faisais le vœux qu'elle obéirait sans rechigner. Mais c'était très certainement sans compter sur le caractère emporté d'Anna. Ce n'était pas pour rien si nous nous disputions aussi souvent tous les deux. Le fait était que nous avions tous les deux de forts caractères. J'espérais juste qu'elle pouvait prendre sur elle, pour que ça ne finisse pas encore en dispute à cette heure ci de la nuit.
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MessageSujet: Re: Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf EmptyDim 15 Déc - 15:17

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Je ne sais pas si on peut dire qu'il y a vraiment beaucoup de mensonges entre Rafaello et moi ; il y a beaucoup de choses qu'on ne se dit pas ... qu'il ne dit pas, mais je ne pense pas qu'on se mente aussi bien sur des détails insignifiants que sur les décisions majeures qu'on doit prendre en l'espace d'une vie. Mais même des vérités cachées peuvent faire du mal, dans le sens où j'avais sans cesse l'impression de ne pas être digne de confiance quand je le voyais agir ainsi. A moins que ce qu'il me cache soit suffisamment grave pour entrainer la fin de notre couple si il en venait à me dire la vérité, mais j'avais chassé cette idée dans un coin de ma tête. Il savait que je pouvais comprendre beaucoup de choses et qu'il n'y aurait que deux choses que je ne lui pardonnerais pas : la violence et l'infidélité. Et étant donné qu'il n'avait jamais levé la main ni sur Maya ni sur moi les scénarios défilant dans ma tête se fondaient sur la deuxième solution.
Je n'aurais même pas pu lui en vouloir d'avoir une liaison. Depuis mes six mois de grossesse le temps nous manquait et notre vie sexuelle, auparavant à la limite de l'insatiable, devenait quasi inexistante : nous passions notre temps à emménager l'appartement ou à courir après quelques poignées de dollars et je m'étais depuis sentie si fatiguée dans ces journées qui nous occupaient plus que de raison que le sexe n'était qu'un souvenir agréable, mais atrocement lointain, qu'il nous arrivait parfois de rappeler à l'ordre du jour.

Une liaison. L'idée ne semblait pas si absurde, quand le père de vos enfants ne rentrait qu'au lever du soleil et prétendait qu'il n'était "nulle part". Il évitait tout simplement le sujet. Sans même oser me regarder. Me prendre dans ses bras. Il s'était allongé et m'intimait l'ordre de dormir comme si le fait qu'il ait passé la nuit allez savoir où pouvait n'avoir aucune importance ; je voulais lui faire confiance. J'essayais de lui faire confiance. Mais il ne me rendait en rien la chose facile ... Je soupirai alors, sourcils froncés, essayant de ne pas lui laisser comprendre que j'avais passé près de la moitié de la nuit à l'attendre et me levai - certes un peu brusquement - en repoussant les draps qu'il avait abandonné un peu plus tôt. Je vais préparer le petit déjeuner. T'as qu'à dormir si t'as à ce point l'esprit tranquille.
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MessageSujet: Re: Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf EmptyDim 15 Déc - 15:33

Annalyssia & Rafaello  ₰ Tu es formidable et je suis fort minable.

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Même si depuis quelques semaines nous ne nous disputions plus vraiment -l'épuisement aidant en ce sens-, il n'en demeurait pas moins qu'il suffirait d'un rien pour que ça explose. C'était évident. Parce que nous avions toujours le même caractère qu'auparavant, même si pour ma part je prenais grandement sur moi. Et parce que, en plus de ça, il y avait toujours les mêmes effroyables secrets entre nous. Je ne voulais pas lui avouer ce que je faisais de ma vie, j'avais beaucoup trop peur de la perdre. Mais si seulement il n'y avait eut que ça. Non, bien sûr que non. Pendant presque cinq ans, je lui avais même caché que j'avais une petite soeur. Je ne lui en avais parlé que quelques semaines avant mon agression et la naissance des jumeaux. Autant dire que j'avais vraiment mis le temps. Mais il n'en demeurait pas moins que je gardais beaucoup de secrets encore. Raison pour laquelle j'étais aussi tendu à l'idée qu'elle ait remarqué mon absence. Et quand elle m'interrogea, je ne savais que lui répondre. La vérité ? Ce n'était pas envisageable. Un mensonge ? C'était pire encore, puisque j'étais toujours aussi décidé à sauver notre couple, du mieux que je le pouvais. Alors j'évitai tout simplement de lui répondre. Ca me semblait encore être le plus simple de tout.

Et quand elle se redressa, j'en fis de même, avec la même soudaineté. Et refermai, aussitôt, une main autour de son bras pour l'empêcher de s'éloigner. "Préparer le petit déjeuner à cinq heures du matin ?" Soupirai-je doucement, en levant les yeux vers son visage que je devinais plus qu'autre chose à la seule lueur de la lune. "J'aimerais qu'on évite ça, s'il te plait." Ajoutai-je avec calme. Et par "ça" j'entendais la dispute. Mais pas que. Je n'avais pas envie qu'elle passe sa journée à me faire la gueule, à être tendue comme un arc et à me lancer des regards noirs. Ne serait-ce que parce que Maya se rendrait compte de tout ça. Et depuis plusieurs semaines, nous étions parvenus à lui éviter ça. Je voulais que ça continue en ce sens. La vie était alors beaucoup plus facile et paisible. Peut-être que pour éviter de telles situations, il me faudrait être plus honnête envers Anna. Mais si je ne m'en sentais pas la force, était-ce si grave que cela ? Notre amour et notre famille n'étaient-ils pas assez forts pour résister à ces cachotteries là ? Certes non. Il ne fallait pas trop en demander. Ca faisait des lustres que tout était là pour abîmer le lien qui nous unissait.
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MessageSujet: Re: Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf EmptyDim 15 Déc - 16:00

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La fatigue est une vraie saloperie. Certes depuis quelques semaines elle rendait presque impossible toute dispute tant nos cerveaux restaient embués dans une sorte de ralentissement permanent, ou des distractions si nombreuses que penser à ce qui en temps normal nous ferait sortir de nos gonds mais il fallait également compter sur nos caractères de sang chaud : la tension restait palpable et à défaut de disputes il m'arrivait de passer des journées sans adresser la parole à Rafaello. Je ne vais pas vous mentir et dire que je suis fière de cette attitude ... mais je suis fatiguée de ces faux semblants. Lorsqu'il m'a ramenée à la maison, alors que j'étais bel et bien à deux doigts de le quitter, il avait juré de faire des efforts pour que tout aille mieux entre nous. Il semblerait qu'il ait juste oublié de promettre de me faire davantage confiance. J'avais pendant trente cinq longues semaines protégé ses enfants de tout ce qui pourrait les blesser mais cela ne comptait toujours pas : il ne m'accordait pas plus de confiance qu'il n'en avait pour un chien enragé. Que j'étais, c'est vrai, depuis quelques temps. Mais pouvait-il vraiment m'en blâmer ? Si lui connaissait chaque détail de ma vie - jusqu'aux secrets les plus honteux - cela ne l'empêchait pas de s'accorder le droit de me cacher la sienne. Je savais qu'il était italien, qu'il avait une sœur ... Et les points importants s'arrêtaient là. Au delà de toute liaison possible, c'est bien ce point là qui me faisait mal.
Alors au lieu de lui poser des questions qui termineraient par l'agacer et déclencheraient une dispute que par manque de sommeil je ne pourrais pas supporter, je préférai aller préparer le petit déjeuner. Mais il m'en empêcha et sa main se refermant sur mon bras me fit serrer les dents. Préparer le petit déjeuner à cinq heures du matin ? Rentrer chez toi à cinq heures du matin ? Un regard noir. Assassin. Il l'avait voulu : aujourd'hui il n'aurait droit à rien de plus. J'aimerais qu'on évite ça, s'il te plait. Je ricanai, cherchant sur son visage toute trace d'une possible mauvaise blague qu'il s'amuserait à me faire - même si il savait que mon humour était inexistant avant que j'aie avalé la moindre goutte de café. Fallait rentrer un peu plus tôt, vu que tu faisais rien d'important. Rien ne t'en empêchait. Je me dégageai alors et enfilai vaguement un sweat avant de partir dans la cuisine en m'efforçant de faire le moins de bruit possible. Maya serait debout d'ici une heure et il devenait presque vital que je m'occupe avant que mon esprit ne s'amuse à deviner à quoi ressemblerait cette fille, qui réussissait à grandir l'écart que nous nous étions efforcés de combler au nom de nos enfants. A moins que ça ne soit lui qui la laisse gagner ? Jus d'orange. Que lui avait-il promis à elle ? Oeufs. Lui avait-il dit qu'il l'aimait ? Lait. L'était-il, amoureux ? N'était-ce qu'une distraction ? Un moyen d'effacer de sa mémoire ce corps que ma grossesse avait déformé ? Avait-il honte de moi ? ... Et bordel de Dieu où était cette foutue confiture ?! 
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MessageSujet: Re: Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf EmptyDim 15 Déc - 16:17

Annalyssia & Rafaello  ₰ Tu es formidable et je suis fort minable.

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"Rentrer chez toi à cinq heures du matin ?" D'accord. Donc voilà, on y était. J'avais eus l'espoir vain de pouvoir arrondir les angles en demeurant sagement à ma place et doux alors que j'aurais simplement pu l'envoyer chier comme je l'avais trop souvent fait par le passé. J'aurais au moins tenté. Je réprimai un soupir et n'entrai pas dans son jeu en lui rendant son regard noir. Je tentai même de ne pas broncher à son ricanement qui, pourtant, me tapa sur le système. Je me contentai de crisper les mâchoires, et un peu trop la main autour de son poignet, regard rivé sur son visage. J'avais encore l'espoir de la calmer avant qu'elle ne s'énerve pour de bon et ne déclare ouverte, la troisième guerre mondiale. "Fallait rentrer un peu plus tôt, vu que tu faisais rien d'important. Rien ne t'en empêchait." Cette fois ci, je ne pu retenir le léger soupir qui traversa la barrière de mes lèvres, avant qu'elle ne libère son poignet et ne quitte la chambre. J'étais épuisé après cette nuit blanche, et pas forcément en état de me disputer avec elle. J'aurais nettement préféré qu'elle ne réalise pas que je n'avais pas été là pendant une bonne partie de la nuit. Je savais que, malgré ma fatigue, je ne pourrais maintenant plus trouver le sommeil. Raison pour laquelle je finis par quitter le lit à mon tour. J'enfilai simplement mon jean par dessus mon boxer, avant de quitter la chambre.

L'inconvénient d'avoir une cuisine américaine, dans un si petit appartement, c'était qu'il n'y avait qu'un comptoir et un petit couloir qui séparait la pièce, des deux chambres de l'appartement. Pour une dispute quand on avait des gosses qui dormaient, c'était assez compliqué. En arrivant dans son dos, je pris la température en l'observant qui préparait le petit déjeuner. Gestes brusques, regards qui balayaient la pièce avec rapidité ... D'accord, elle était vraiment en rogne. J'allais encore en prendre pour mon grade. Et oui, je le méritais amplement. "Tu devrais plutôt t'en prendre à moi, plutôt que de détruire toute la cuisine et foutre en l'air le petit déjeuner que tu tentes de préparer." Marmonnai-je en m'adossant au comptoir, bras croisés sur le torse regard rivé sur elle. Je ne tentais aucunement de la provoquer et l'énerver plus encore. Je doutais que cela soit possible de toute façon. "Si j'étais rentré plus tôt, ça n'aurait rien changé au fait que je suis parti pendant que tu dormais." Remarquai-je en réponse à ses dernières paroles, quand elle m'affirmait que j'aurais du rentrer plus tôt. Dans un cas comme dans l'autre, j'avais profité de son sommeil pour prendre la poudre d'escampette. Et peu importait l'heure à laquelle j'étais rentré, ce n'était pas acceptable. Je le savais et ne l'acceptais pas moi même. Mais avais-je une autre solution ? Bien sûr que non. Sinon je n'agirais pas ainsi.
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MessageSujet: Re: Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf EmptyDim 15 Déc - 16:44

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La fatigue me bousillait. Certains perdaient leur sang froid quand ils avaient bu, d'autres quand ils avaient le nez plein ... Pour ma part il suffisait de manquer de sommeil pour que n'importe quel détail mineur devienne un argument de choc pour déclencher les hostilités. Alors maintenant que j'avais pris du poids et que je ne pouvais plus me regarder dans le miroir sans avoir honte moi-même de celle que je voyais ? Même s'y prendre avec délicatesse ne suffirait plus et Rafaello avait beau le savoir cela ne l'avait pas empêché de tout faire de travers et sauter à pieds joints dans ce qu'il savait consciemment que j'appellerai une connerie. Monumentale. C'est beau de s'en aller pendant toute une nuit, mais il pourrait nous arriver n'importe quoi ; puisque Monsieur interdisait formellement qu'on ait une arme chez nous je ne serais même pas en mesure de protéger nos enfants si un malade rentrait pendant qu'il s'amuse dans les draps d'une pétasse blonde. Rousse ? Ou sûrement une superbe brune. Une tignasse épaisse et soyeuse, des yeux flamboyants, un sourire insolent ... Oui. Elle devait être magnifique. Décomplexée. Sûrement assez jeune pour ne pas vouloir d'enfant de peur que ça gâche ses seins parfaits - ou que ça lui rappelle qu'il a déjà des enfants sur les bras, ailleurs. Ma main se crispa sur le pichet de jus d'orange, qui se brisa quand je voulus le poser sur la table. Tu devrais plutôt t'en prendre à moi, plutôt que de détruire toute la cuisine et foutre en l'air le petit déjeuner que tu tentes de préparer. J'ignorai alors son regard et ramassai les morceaux de verre lentement, en serrant les dents. Il devait le faire exprès. Allez savoir ce qu'il y a d'amusant à faire enrager sa copine. Je me suis dit que cinq heures du matin c'était un peu tôt pour se prendre une gifle. Même si tu la mériterais amplement. Et encore, c'était peu dire. Les semaines précédentes j'avais réussi à me convaincre que je n'étais qu'une jalouse et qu'il n'y avait personne d'autre. Qu'il m'aimait, qu'il serait aussi heureux que moi de la venue au monde de ces jumeaux venus agrandir notre famille, et sa présence m'avait suffi à en être certaine. Pourtant cette certitude à peine installée il avait fallu qu'il se remette à sortir comme un voleur et que cette spirale de non-dits douloureux et de disputes recommence. Un jour il faudrait que je le force à voir un psy : l'autodestruction se soigne plutôt bien, il parait. Si j'étais rentré plus tôt, ça n'aurait rien changé au fait que je suis parti pendant que tu dormais. Vous connaissez ce réflexe stupide de serrer ce que vous avez dans la main quand on vous énerve ? Il est déjà bien aiguisé, même à cinq heures du matin, à une heure où votre cerveau est encore sevré de toute trace de caféine qui l'aiderait à réfléchir. Je lui lançai un regard dur en jetant rapidement les morceaux de verre dans la poubelle, le liquide chaud qui irritait ma peau en s'en échappant achevant toute idée d'être de bonne humeur pour la semaine à venir. Plus tôt, j'aurais pas passé deux heures et treize minutes à tourner dans le lit en me demandant si c'est la taille de sa poitrine ou son sourire d'aguicheuse qui t'intéresse. Le problème quand on est seul, réside aussi dans ce problème : vos inquiétudes prennent de l'ampleur. Ils grandissent et prennent toute la place jusqu'à ce que vous les preniez pour des réalités parce que personne n'est là pour vous rassurer et vous souffler que ce ne sont que des conneries. Et même après cinq ans, il est impossible de s'y habituer ...
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MessageSujet: Re: Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf EmptyDim 15 Déc - 17:05

Annalyssia & Rafaello  ₰ Tu es formidable et je suis fort minable.

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A avoir des gestes secs et brusques, elle fini par foutre en l'air le pichet de jus de fruit, en le fracassant sur la table. Ô joie. Nous avions vraiment les moyens de nous racheter une cuisine complète tiens. Je ne fis même pas le moindre mouvement vers elle, pour venir l'aider à ramasser les débris de verre sur le sol. Parce que je craignais qu'elle ne se serve de l'un d'eux pour me trancher la gorge, oui un peu. Et parce que je commençais à sentir la colère monter en moi. Même si j'étais le seul responsable de tout ça, ça ne m'empêchait pas de lui en vouloir de réagir aussi excessivement. Prendre sur elle, elle savait aussi peu faire que moi. "Je me suis dit que cinq heures du matin c'était un peu tôt pour se prendre une gifle. Même si tu la mériterais amplement." Bof. Une gifle de plus ou moins. D'ailleurs, elle avait une chance folle que je ne sois pas le genre de mec à rendre les coups qu'il recevait. Même s'il m'était déjà arrivé d'empoigner son bras un peu trop vivement et de la bousculer un peu. Jamais assez pour la faire tomber ou qu'elle se cogne contre un mur. Jamais assez pour la marquer vraiment. Les seuls moment où je laissais des traces sur son corps, c'était quand on se laissait particulièrement aller entre les draps de notre lit -ou même en dehors du lit-. Entre morsures, ongles plantés dans la chaire et légers bleus, on n'hésitait jamais dans ces moments là. Sans doute pour extérioriser également la colère qui nous prenait un peu trop souvent aux tripes. "Parce que tu penses que détruire des trucs qu'on n'aura pas les moyens de se racheter, c'est mieux, sans doute ?" Demandai-je sur un ton excédé, regard rivé sur elle.

Et parce que bien malgré moi j'étais en train d'entrer dans son jeu puéril de bon matin, je surenchéris concernant le fait que j'étais rentré trop tard à son goût. Une heure de plus ou de moins, ne changeait rien à ma cachotterie. "Plus tôt, j'aurais pas passé deux heures et treize minutes à tourner dans le lit en me demandant si c'est la taille de sa poitrine ou son sourire d'aguicheuse qui t'intéresse." Ma réaction première fut de lui lancer un regard abasourdi. Avant d'être gagné par la frustration et la colère, qui me firent me redresser, laisser mes bras retomber le long du corps et lever enfin les yeux au ciel. "Putain ! Mais c'est pas vrai ! T'es vraiment repartie là dessus ? " Demandai-je avec colère en faisant un pas vers elle. "Je pensais t'avoir déjà prouvé à maintes reprises, que tu étais la seule." Lui rappelai-je en lui lançant un regard noir. En effet, combien de fois ses inquiétudes à ce sujet, s'étaient-elles soldées par des parties de jambe en l'air monumentales ? Façon à moi de lui faire comprendre que si je sortais vraiment du lit d'une autre femme, je n'aurais pas autant de facilité à la rejoindre ensuite et à lui rappeler de cette façon là, combien je l'aimais. Certes, au cours de sa grossesse, nous n'avions eus que peu de moments intimes de ce genre. Pas toujours simple avec sa fatigue à elle. Et depuis l'accouchement, c'était pire encore. Les seuls fois où l'on s'était touchés, c'était pour s'embrasser ou juste se blottir l'un contre l'autre pour dormir. La cause, encore une fois, à l'épuisement. Mais certes, elle pourrait s'imaginer que les quelques kilos qu'elle gardait de sa grossesse et son visage fatigué, étaient les raisons qui me pousserait à la tromper. Mais c'était faux, totalement faux. Comment pourrais-je seulement moins la désirer, alors que je l'aimais toujours autant, si ce n'est plus encore qu'avant ?
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MessageSujet: Re: Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf EmptyDim 15 Déc - 17:37

Rafaello & Annalyssia  ₰ Tu es formidable et je suis fort minable.

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Je ne sais pas ce que je détestais le plus dans ce que je ressentais à cet instant, entre la fatigue et la jalousie. L'un rendait l'autre pire mais l'autre me faisait ressentir de façon plus brutale et entière le premier et tous les deux me poussaient - comme maintenant - à des catastrophes qui finissaient par me retomber dessus d'un moyen ou d'un autre. Ce matin c'était en me coupant avec d'épais morceaux de verre. Soit. Je pris le spray désinfectant dans le frigo et entrepris de nettoyer la coupure avant que Rafaello ne trouve en plus à redire sur une quelconque négligence ; déjà qu'il se permettait de faire des réflexions parce qu'il ne se voyait pas racheter une carafe. Ça va, je t'ai pas brisé ton précieux écran plat non plus. On peut vivre sans pichet quand même. Quoique ... Briser sa télévision ... L'idée resta dans un coin de ma tête, comme une revanche à exécuter dès sa prochaine sortie nocturne puisque maintenant je ne comprenais que trop bien qu'enfants ou pas il continuerait de sortir soir après soir sans se soucier de ce que je pouvais bien penser de ses absences. Et automatiquement l'idée étira mes lèvres en un sourire plus sadique, et garce qu'autre chose alors que j'essuyai le liquide poisseux qui s'étalait sur la table. Est-ce qu'elle aussi passait son temps à nettoyer quand il lui tapait sur le système ? Putain ! Mais c'est pas vrai ! T'es vraiment repartie là dessus ? Je pensais t'avoir déjà prouvé à maintes reprises, que tu étais la seule. Je le regardai durement, sans ciller, mes doigts se serrant sans pitié sur la pauvre éponge que je mourrais d'envie de lui faire avaler. Qu'est ce qu'il pouvait m'énerver à jouer l'indigné, l'innocent alors que c'était lui qui semait la pagaille ! Dans une autre vie, oui. Depuis tout a changé pas vrai ? Rage ou tristesse ? Chagrin ou colère ? Je ne savais plus vraiment si cette distance qui se creusait entre nous me rendait jalouse de cette autre fille, ou me faisait juste mal. Ce qui était certain c'est qu'entre les jumeaux, Maya, mes cours et les factures à payer en fin de mois j'étais à court de patience et de certitudes. Mes certitudes ... Voilà encore quelque chose que ma grossesse m'avait volé. Désormais je n'étais plus sûre de grand chose, en dehors du fait que mon petit ami semblait plus disposé à toucher des lépreuses que moi et que j'étais atrocement fatiguée. Retourner chez Hanae ne semblerait même pas injuste à cet instant ; à quoi bon aimer quelqu'un qui ne vous laisse pas entrer dans sa vie ? Cette fois c'est Maya qui lui sauva la mise en se levant, debout avant même avoir quitté les bras de Morphée. Mon regard se fit tendre sur notre aînée qui à mes yeux grandissait trop vite et je jetai l'éponge dans l'évier, m'écartant de Rafaello comme si le fait qu'il soit aussi près de moi pouvait suffire à me brûler. Un jour t'auras plus le choix. Tu pourras pas nous cacher la vérité éternellement. Ou du moins j'osais l'espérer ...
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MessageSujet: Re: Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf EmptyDim 15 Déc - 17:51

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"Ça va, je t'ai pas brisé ton précieux écran plat non plus. On peut vivre sans pichet quand même." Je pinçai les lèvres tant le simple fait qu'elle mentionne l'écran plat, à cet instant, ne me disait rien qui vaille. Et d'ailleurs, un sourire fini par s'installer sur son visage. Le genre qui dévoilait pleinement le fin mot de ses pensées. "N'y pense même pas ..." Lâchai-je sur un ton froid. Parce que je la pensais bel et bien capable de foutre en l'air l'écran plat, simplement pour se venger. Oh oui, je me voyais parfaitement rentrer après une nouvelle nuit dehors, et trouver la télévision par terre, explosée. Sauf que ce serait une raison pour moi, de sortir un peu plus souvent encore, pour trouver l'argent nécessaire à un rachat de télé. Et elle se rendrait bien compte d'un truc à ce sujet. Déjà que là, elle allait bien se rendre compte que, bizarrement, notre situation financière allait légèrement se redresser. Rien de fabuleux non plus. Je ne pouvais pas faire des merveilles en une seule nuit. Mais mieux que rien, pour sûr. J'aurais presque préféré que la conversation prenne fin là et nous garde distant l'un de l'autre, pour le restant de la journée. Mais elle en rajouta une couche en mentionnant encore une fois, l'idée qu'une autre femme était dans les parages. Certes, je comprenais qu'elle se mette ça en tête. Mais j'avais tenté, un nombre incalculables de fois, de lui faire comprendre qu'elle se trompait lourdement. Que c'était tout simplement impossible ...

"Dans une autre vie, oui. Depuis tout a changé pas vrai ?" La seule chose qui avait changé, c'était le fait que nous étions désormais cinq et que c'était beaucoup plus épuisant. Son corps avait changé également, oui. Mais je n'avais même pas vraiment eus le temps de m'en rendre compte, tant j'avais eus si peu l'occasion de m'en rendre compte de mes propres yeux. Pour autant, elle ne faisait pas le double de son poids d'avant grossesse. Et je l'aimais tant, que pour moi elle était toujours la même. Même au niveau du caractère. Surtout à ce niveau là ... Je n'eus pas le temps de répondre quoi que ce soit à sa question totalement stupide, que Maya débarquait. Mon regard se posa sur son visage encore endormi et ses cheveux en pagaille, alors qu'Anna me passait devant pour aller la chercher. "Un jour t'auras plus le choix. Tu pourras pas nous cacher la vérité éternellement." Certes, je n'étais que trop conscient de ça. Mais j'aurais aimé croire que c'était possible. Que je pouvais les garder loin de mes affaires sombres pour que ça ne les touche jamais. Et pour qu'Anna n'ait pas une raison de plus de me quitter. Je crispai et décrispai les mâchoires à plusieurs reprises, regard perdu dans le vide. Avant de me redresser et quitter la cuisine. "Je vais me coucher. J'ai eus une nuit difficile." Lâchai-je sur un ton ironique. Ultime provocation avant d'entrer dans la chambre, fermer la porte et me laisser tomber en travers du lit.
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MessageSujet: Re: Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf EmptyDim 15 Déc - 18:26

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N'empêche plus j'y pensais, et moins l'idée de me venger des sorties nocturnes de Rafaello me semblait absurde. Ça pouvait sembler tellement puéril comme attitude et pourtant j'avais envie de dire : ça lui apprendrait ! Si lui avait le droit d'entreprendre la destruction à petit feu de notre couple je pouvais bien en contrepartie le priver d'un peu de son petit confort. Pourquoi pas ? Les enfants ne regardaient pas la télévision, ça ne les intéressait pas et j'avais quant à moi mon ordinateur qui pourrait me permettre de combler une éventuelle absence d'écran plat dans le salon. Alors d'accord quitte à passer pour une gamine qui fait son caprice, cette foutue télévision passerait par la fenêtre à sa prochaine virée nocturne. N'y pense même pas ... Se retenir. Toujours se retenir. Ne pas lui faire manger l'éponge. Ne pas lui balancer la brique de lait en plein visage à défaut d'avoir de l'acide sous la main. Quoiqu'on avait du citron au frigo. Ca pique aussi, le citron. OK. Mais à un moment donné faudra arrêter de me tenter dans ce cas.

Je préférai alors me consacrer à Maya qu'à ce minable petit égoïste qui s'amusait de gâcher une énième fois toutes ces promesses que j'ai été assez naïve pour croire sincères, et ces efforts qu'on avait faits l'un comme l'autre pour redresser notre couple. Rien ne pouvait plus me fatiguer que lui à cet instant précis. Et rien ne pouvait mieux me calmer que passer un peu de temps avec ma fille. J'ignorai alors sa remarque et une fois notre aînée prête à aller à l'école j'entrai en trombe dans la chambre, cherchant des yeux un jean qui trainerait histoire d'être présentable. J'emmène Maya à l'école. T'inquiète pas pour les petits, je serai revenue avant qu'ils réclament leur biberon. Faudrait pas que tu sois trop fatigué mon pauvre chéri, j'ironise méchamment en m'habillant. Jean, sweat, queue de cheval ... J'aimais être sexy et féminine, avant d'être une maman surpassée qui ne trouvait plus de raison valable de prendre le temps pour être présentable quand elle sort. Avant. Dans une autre vie sûrement. Quoique je sais pas encore. Je vais peut être aller dans un café et flirter avec le premier venu. Pourquoi tu serais le seul à passer du bon temps après tout. J'attrapai rapidement les clefs de la voiture et rejoignis Maya pour lui mettre son manteau et l'habiller chaudement, chassant de ma tête cette petite voix qui me rappelait que je n'aurais pas le courage de m'envoyer en l'air avec qui que ce soit d'autre que Rafaello. Je n'avais aucunement l'intention de le tromper ... Mais allez savoir. Peut être que l'idée suffirait à lui faire voir sa liaison autrement. Et pour l'instant ça me suffisait.
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MessageSujet: Re: Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf EmptyDim 15 Déc - 18:46

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Je préférai ne rien répondre à la petite provocation d'Anna, et choisis plutôt d'aller me réfugier dans notre chambre. C'était préférable à une dispute devant notre fille. Elle n'avait vraiment pas besoin d'assister à cela. Je préférais largement lui épargner ça, après tous ces nombreux mois à voir ses parents se déchirer continuellement. Ainsi m'allongeai-je sur notre lit, bien décidé à dormir au moins quelques heures. Mais ce fut sans compter sur Anna qui débarqua assez vivement dans la chambre, un moment plus tard. Je ne m'étais pas endormi. J'en étais bien incapable après un début de dispute aussi mouvementé. Les fois où on s'était pris la tête à mon retour en pleine nuit, ça s'était terminé en exercice physique hautement épuisant, après lequel on s'endormait dans les bras l'un de l'autre. Mais pas là. Non là, je me couchai seul et me redressai quand Anna déboula dans la pièce. "J'emmène Maya à l'école. T'inquiète pas pour les petits, je serai revenue avant qu'ils réclament leur biberon. Faudrait pas que tu sois trop fatigué mon pauvre chéri." Grinçant des dents, je lui lançai un regard noir qu'elle ne pu voir, trop occupée qu'elle était à s'habiller pour emmener Maya à l'école. Mais l'idée tait là. Elle m'emmerdait grave. Depuis quand rechignais-je à m'occuper de nos enfants au juste, hein ? Elle savait que, tout au contraire, j'adorais m'occuper d'eux. J'étais toujours partant pour les nourrir, les coucher, les laver, changer leurs couches et j'en passe.

" Quoique je sais pas encore. Je vais peut être aller dans un café et flirter avec le premier venu. Pourquoi tu serais le seul à passer du bon temps après tout. " Cette fois ci, ce fut la remarque de trop. Elle eut à peine le temps de quitter la chambre, que je quittai le lit. Enfin, d'abord, je tombai face contre terre en m'emmêlant les pieds dans les draps. Mais bien vite, j'enfilai un tee shirt et quittai la chambre en trombe. "C'est moi qui m'en charge. Je suis certain que tu manques de sommeil. Et puis ça fait des lustres que je n'ai pas emmené Maya à l'école." Marmonnai-je en enfilant ma paire de chaussures, ma veste et en récupérant les clés de voiture dans sa main, avant qu'elle n'ait eut le temps de réaliser ce qui lui arrivait. Ce n'était pas que je n'avais pas confiance en elle ... Mais par pur esprit de vengeance, je ne pouvais m'empêcher de l'imaginer capable de ça. Or, j'avais déjà bien assez peur de la voir préférer un autre à moi, comme ça. "Je serai vite de retour, mon coeur. " Lâchai-je sur un ton ironiquement mielleux. Avant de me pencher vers elle pour lui voler un baiser. Qu'elle ne pouvait éviter, à moins d'inquiéter Maya. En revanche, en reculant mon visage du sien, ce fut un regard noir et mauvais que je plantai dans le sien. Avant de me détourner, récupérer la main de notre fille et quitter l'appartement au plus vite. On aurait pu s'inquiéter de me voir prendre le volant après une nuit blanche. Mais la colère et la rancoeur me tenaient éveillé. Ca et le fait que j'avais ma fille dans la voiture. Je n'allais pas jouer au con. Et je ne le fis bel et bien pas. Puisqu'une bonne demi heure plus tard, j'étais de retour à l'appartement.
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MessageSujet: Re: Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf EmptyDim 15 Déc - 19:06

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Après la jalousie et les réflexions puériles, voilà que c'était maintenant au tour de la provocation de venir nous pourrir notre matinée. Mais à quoi s'attendait-il au juste ? Avoir le droit de tout gâcher sans que je montre les crocs ? Que je dise amen à toutes ses conneries comme si on revenait un siècle en arrière ? Alors je répondais à ses provocations en devenant méchante à mon tour, volontairement, et rapidement la rage qu'il aimait insinuer en moi me rendit incapable de contrôler ce que je pouvais bien dire ou faire pour le calmer. Heureusement avoir Maya à mes côtés m'aida un moment à retrouver un semblant de normalité dans mon attitude ; jusqu'à ce que ce soit l'heure de l'emmener à l'école et qu'il m'enlève encore le peu de temps que je pouvais avoir seule avec ma fille. Mais surtout ... Jusqu'à ce qu'il m'embrasse. Si il n'y avait pas eu cette absence j'aurais accueilli ce baiser et lui aurais répondu avec un sourire tendre, bien qu'il faut l'avouer j'aurais été surprise qu'il se rappelle que ce genre de contact existait bel et bien entre nous. Mais là j'avais juste envie de le mordre, d'arracher la chair de cette foutue bouche qui ne savait s'ouvrir que pour débiter des conneries et cachait si bien la vérité. Pourtant je ne souhaitai en rien imposer une telle horreur à ma fille, qui en voyait déjà bien assez comme ça ; elle aussi avait le droit à un semblant de normalité. Alors je le laissai l'emmener à l'atelier peintures qui précédait sa journée d'école, ne manquant pas bien sûr de l'insulter copieusement une fois qu'ils furent partis. Ne restait qu'à jeter le petit déjeuner pour que Maya pense que nous avions bel et bien pris soin de manger, et je me réfugiai dans la salle de bains.

Certains pensent que quand on a grossi, s'enfermer dans la salle de bains signifie qu'on va se faire vomir. J'avais beau détester mon corps dont les courbes disgracieuses avaient échappé à mon contrôle et refusaient de céder aux régimes, je n'entrai pourtant pas dans cette catégorie de personnes. Non. La vérité était encore bien plus abjecte. Mais qui s'en soucierait ?
J'entendis Rafaello rentrer une demi heure plus tard, mais ne levai pas les yeux de mon ordinateur sur lequel je cherchais activement un boulot. Ou du moins pas tout de suite. J'attendis qu'il passe la porte de la chambre pour lui lancer un dossier sans vraiment le regarder. C'est toi qui payais mes cours, alors il me faut ta signature. S'il te plait ? Merci ? Pourquoi, je suis censée lui être reconnaissante en plus ?
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MessageSujet: Re: Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf EmptyDim 15 Déc - 19:50

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J'avais horreur d'être en froid avec Anna. Presque autant que de me prendre la tête avec elle. Ou même, je préférais quand on gueulait un bon coup. C'était mieux que les non dits éternellement présents et qui pesaient beaucoup trop sur notre relation. Chaque prise de tête détruisait un peu plus notre couple encore. Et je ne pouvais regarder notre relation se ternir à ce point. La perdre me tuerait. Véritablement. Et je ne voulais pas faire d'elle une mère célibataire, étudiante et seule avec ses trois enfants. C'était juste impensable. Mais par dessus tout, je l'aimais. Putain que je pouvais l'aimer. Et c'était bien pour cette raison que je faisais pour ramener de l'argent sous notre toit et lui payer ses études plutôt que de lui demander de se dégoter un boulot au plus vite. Et quand j'entrai dans la chambre où elle me balança un dossier en mentionnant ses cours, je soupirai mais le ramassai, avant de récupérer un stylo. Je me laissai tomber, assis au bord du lit, pour signer les feuillets qui attendaient une signature. Je ne pris pas la peine de feuiller l'ensemble. Ce n'était pas que je ne m'en souciais pas, sinon je ne lui paierais pas tout ça. Mais pour elle, et pour nos enfants, je pourrais me démener plus encore pour ramener de l'argent. Preuve en était l'acte abominable que j'avais commis une semaine avant la naissance de nos enfants. Un acte qui, j'osais l'espérer, demeurerait à tout jamais un secret pour Anna.

"Est-ce qu'on peut discuter avant que tu ne me balances autre chose à la gueule ? Ou tu tiens vraiment à t'en prendre physiquement à moi ?" Demandai-je en refermant le dossier, et avant de le balancer au bout du lit. Je pivotai pour m'adosser au mur, prenant soin à ne pas poser mes pieds encore chaussés, sur la couverture. Ne manquerait plus que je lui donne une nouvelle raison de s'énerver et de s'en prendre à moi de toutes les façons possibles, tiens. "Maya m'a demandé si on s'aimait à nouveau. Quand je lui ai demandé pourquoi, elle m'a fait remarquer qu'on ne s'embrassait plus." Indiquai-je sur un ton détaché, en m'enfonçant un peu plus dans les couvertures. Pourtant, ça allait plutôt pas mal entre nous depuis l'accouchement. C'était juste la fatigue qui était la raison de notre éloignement physique. Enfin pour ma part. J'ignorais ce qu'il en était pour Anna, mais j'osais espérer qu'il en allait de même. Nous ne nous étions pas disputés depuis des semaines, ça ne pouvait donc pas être une question d'autre chose que la fatigue elle même. Mais le fait que Maya soit aussi observatrice, avait quand même quelque chose d'assez inquiétant. On ne pouvait aucunement lui dissimuler la moindre dispute.
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MessageSujet: Re: Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf EmptyDim 15 Déc - 22:10

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Si il y avait quelque chose que je détestais c'était bien de me disputer avec Rafaello ; pourtant il n'y avait rien à faire. Dès qu'il en avait l'occasion il fallait qu'il gâche tout avec ses absences et ses reproches, c'était plus fort que lui ! Depuis mon accouchement nous n'avions pas eu de réelle dispute certes mais il fallait bien admettre que c'était bien plus l’œuvre de la fatigue que d'éventuelles et hypothétiques améliorations de nos caractères respectifs. Et c'était exactement là que se trouvait tout le problème : j'étais toujours aussi jalouse, et lui toujours aussi ... lui. A ne pas me faire confiance. A garder des secrets au monde entier. Comment est-ce que notre relation pourrait tenir le coup si la confiance n'était pas réciproque ? Au bout de cinq ans de relation je commençais à comprendre que malheureusement aimer ne suffisait pas toujours au bien être et à la stabilité d'un couple, et peu importe à quel point l'amour est fort entre ces deux personnes. C'est peut être ce qui faisait le plus mal, savoir que si il n'y mettait pas du sien je ne pourrais rien tenter pour sauver notre histoire.

Rafaello signa sans même lire le dossier qui - non sans un pincement au cœur - mettrait officiellement fin à mes études. Et le jeta comme un vieux mouchoir. Je levai les yeux au ciel et les replongeai dans mes recherches, sans plus faire attention à lui. Il était de mauvaise humeur : j'avais compris. Pas besoin d'en faire toute une histoire. Est-ce qu'on peut discuter avant que tu ne me balances autre chose à la gueule ? Ou tu tiens vraiment à t'en prendre physiquement à moi ? Ca dépend, tu comprends que tu nous fais du mal ou faut que je m'en prenne physiquement à toi, lui demandai-je en cliquant sur quelques offres d'emploi se situant pas trop loin d'ici. Allez va dormir. Faudrait pas que tu sois trop fatigué, pas vrai ? Maya m'a demandé si on s'aimait à nouveau. Quand je lui ai demandé pourquoi, elle m'a fait remarquer qu'on ne s'embrassait plus. Alors voilà pourquoi il était si calme. Pour exposer un sujet sensible. Je ricanai et fermai mon ordinateur, sentant que la discussion m'énervait déjà. Tu lui as dit que tu ne regardais plus sa maman ? Que tu savais à peine à quoi elle ressemblait ? Que tu lui donnes l'impression qu'il faudrait te payer très cher pour l'embrasser ou oser même l'effleurer ? J'ai déjà assez l'impression d'être une grosse vache sans que tu t'y mettes, crois moi. Des larmes menaçaient de faire briller mes yeux, je les sentais déjà monter ... Mais je me fronçai les sourcils pour les retenir. Hors de question de lui faire ce plaisir.
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MessageSujet: Re: Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf EmptyDim 15 Déc - 22:31

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J'ignorais ce qu'était en train de faire Anna sur son ordinateur, et le temps de quelques secondes, j'eus la forte envie de jeter un oeil. Juste parce que tous les films les plus insupportables étaient déjà en train de s'installer dans mon esprit. Et si elle parlait avec un mec ? Et s'il lui promettait monts et merveilles pour me la prendre ? Et si ... Non, stop. La situation était assez tendue comme ça, sans que je n'en rajoute une couche avec mon éternelle jalousie et ma possessivité effroyable. Raison pour laquelle je pris sur moi. Juste à ce sujet toutefois. Parce qu'il ne fallait pas trop m'en demander."Ca dépend, tu comprends que tu nous fais du mal ou faut que je m'en prenne physiquement à toi. Allez va dormir. Faudrait pas que tu sois trop fatigué, pas vrai ?" Je soupirai et pris sur moi pour ne pas laisser mon caractère de merde prendre le dessus sur tout le reste. Ce n'était pas le moment, vraiment. "Je ne suis pas complètement con. Je sais bien que c'est moi qui fous tout en l'air." Marmonnai-je de mauvaise grâce. Je ne supportais pas qu'elle me pousse à avouer mes torts. Parce que je ne supportais pas d'avoir tort, tout simplement. Je n'aimais pas prendre conscience du fait que j'étais responsable de la plupart de nos maux.

Je du encore prendre sur moi quand elle ricana -que j'avais horreur de l'entendre rire quand la situation ne s'y prêtait vraiment pas- avant de fermer son ordinateur. "Tu lui as dit que tu ne regardais plus sa maman ? Que tu savais à peine à quoi elle ressemblait ? Que tu lui donnes l'impression qu'il faudrait te payer très cher pour l'embrasser ou oser même l'effleurer ? J'ai déjà assez l'impression d'être une grosse vache sans que tu t'y mettes, crois moi." D'accord ... Ce coup là, je ne l'avais vraiment pas vu venir. Par contre, je me sentis bel et bien pâlir, et me redressai pour la regarder sans trop savoir que répondre sur le coup. Sérieusement ? C'en était arrivé à un tel point ? Moi qui pensais que nous étions juste tous les deux beaucoup trop crevés pour seulement penser à notre couple en lui même, je réalisais tout juste que je m'étais peut-être planté. "Comment peux-tu penser un truc pareil ? D'accord, je le reconnais, je suis vraiment un gros connard. La seule raison pour laquelle je t'ai à peine embrasser ou ... Plus ... Au cours des dernières semaines, c'est que je me suis laissé submerger par mon rôle de père." Marmonnai-je sans trop savoir comment m'y prendre. Faire un pas vers elle serait une bonne chose, sans aucun doute. Mais j'avais peur de me prendre une gifle monumentale. "Si je t'approche, là, tout de suite, tu me flingue c'est ça ?"
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MessageSujet: Re: Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf EmptyDim 15 Déc - 23:15

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Je voyais bien comment Rafaello me regardait alors que j'étais à la recherche d'un emploi qui puisse me permettre de concilier mon rôle de maman tout en me faisant travailler un minimum de vingt cinq heures par semaines ; assez pour que je puisse quitter ce foutu appartement assez longtemps pour pouvoir avoir l'impression d'avoir une pause d'au moins quelques heures dans la journée, mais surtout assez pour pouvoir ramener un salaire qui nous permette de garder une situation financière qui soit au moins stable. Avec trois enfants à charge il était impossible et impensable que nos rentrées d'argent dépendent de la volonté d'un Dieu auquel nous ne croyions pas si nous voulions être sûrs qu'aucun d'entre eux ne manque de quoique ce soit. Mais allez savoir ce que sa jalousie le poussait à imaginer ! Je ne suis pas complètement con. Je sais bien que c'est moi qui fous tout en l'air. Je ne lui répondis que d'un regard meurtrier, agacée qu'il m'empêche de continuer mes recherches pour dire tout haut ce qu'on savait déjà.

Comment peux-tu penser un truc pareil ? D'accord, je le reconnais, je suis vraiment un gros connard. La seule raison pour laquelle je t'ai à peine embrasser ou ... Plus ... Au cours des dernières semaines, c'est que je me suis laissé submerger par mon rôle de père. Je restais abasourdie, n'en croyant pas mes oreilles. Alors être père était une raison pour en oublier qu'il était aussi en couple ? Il ne s'était vraiment rendu compte de rien ? Il y avait une théorie énonçant que les hommes viennent de Mars, et les femmes de Vénus ; à cet instant j'aurais pourtant juré qu'on venait carrément de galaxies différentes pour que ce qui me fasse si mal lui échappe à ce point ! Certes Loucas et Guilia étaient nos deux priorités parce qu'ils sont petits, et fragiles, mais quel mal y avait-il à se rappeler qu'ils n'étaient pas les seuls sur Terre à avoir besoin de lui ? Je sentis des larmes s'accrocher à mes cils et avant que je ne puisse les retenir, se mettre à rouler sur mes joues. Mon seul réflexe fut alors de lui cacher mon visage, refusant qu'il me voie dans cet état par sa faute. Si je t'approche, là, tout de suite, tu me flingue c'est ça ? Là ... Tout de suite ... Je fermai les yeux pour me reprendre, souffler un grand coup et poser ma voix. C'était déjà trop qu'il voie dans quel état il pouvait s'amuser à me mettre je n'avais pas besoin qu'en plus il sente à quel point il peut me faire perdre mes repères, et mon calme. Je rouvris mon ordinateur, décidée à lutter contre ces gouttes ruisselant malgré moi sur mes joues. Là tout de suite la seule chose qui pourra m'aider à aller mieux c'est trouver un boulot qui soit pas loin, bien payé et que je puisse commencer le plus vite possible. 
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MessageSujet: Re: Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf EmptyDim 15 Déc - 23:34

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Se pouvait-il véritablement, que la seule raison pour laquelle nous étions encore en train d'imploser, soit le fait que j'ai été à ce point aveugle au cours des dernières semaines ? Me reprochait-elle vraiment de n'avoir pas vu qu'elle attendait de moi des gestes tendres et tout ce qui s'ensuit ? Comment avais-je pu être aussi idiot au juste ? C'était impensable. "Là ... Tout de suite ..." Oui, là, tout de suite. J'avais besoin de savoir si je pouvais l'approcher sans risquer de me faire castrer ou carrément déboîter la tronche. J'avais besoin de savoir si je pouvais juste la prendre dans mes bras, sans qu'elle ne me repousse aussi sec, parce qu'elle m'en voulait trop et était trop énervée contre moi. J'eus du mal à regarder les larmes apparaître aux coins de ses yeux, sans en éprouver un intense et éternel sentiment de culpabilité. Je supportais toujours aussi peu de lui faire autant de mal. L'idée de lui avouer tous mes mensonges et toutes mes cachotteries, était toujours bien présente dans mon esprit. Et pourtant, je ne parvenais pas à m'y résoudre. La peur terrible de la perdre, était bien trop ancrée en moi. Et j'étais pourtant bien conscient du fait que je la perdrais également, si je ne lui disais pas tout, le plus vite possible. En fait, dans un cas comme dans l'autre, j'avais de fortes chances de la perdre. Choix cruel et difficile donc ... Que je n'arrivais pas encore à me résoudre à faire.

" Là tout de suite la seule chose qui pourra m'aider à aller mieux c'est trouver un boulot qui soit pas loin, bien payé et que je puisse commencer le plus vite possible. " Quoi ? C'était quoi encore cette histoire ? Bosser ? Elle voulait bosser ? Et ses études dans tout ça ? Sourcils froncés, je la regardais rouvrir son pc. Avant de soupirer et quitter le lit. Tant pis, je prenais le risque. Ainsi la rejoignis-je tranquillement, et pris-je le temps de refermer son ordinateur portable. Je posai ensuite mes mains sur ses épaules pour la faire pivoter, de sorte à me faire face. "Je pensais qu'on s'était mit d'accord à ce sujet. Que tu finissais tranquillement tes études et que c'était moi qui gérais le côté finance ..." Rappelai-je avec lassitude. "Je sais que de ce côté là, c'était pas top ces derniers temps. Mais ça va aller, d'accord ?" Il fallait qu'elle me croit sur parole, sans me questionner davantage. Je ne voulais pas lui mentir pour répondre quand même à ses questions. "Je suis désolé de ne m'être rendu compte de rien. Vraiment ..." Insistai-je doucement, en portant une main à son visage pour essuyer ses joues couvertes de larme, du revers de mes doigts. Comment pouvait-elle seulement penser que je la désirais moins ? Je ne parvenais toujours pas à y croire. C'était juste tellement ... Improbable !
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MessageSujet: Re: Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf EmptyVen 20 Déc - 14:54


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Ces dernières semaines avaient été - et ce n'était pas rien de le dire - assez chargées en émotions : il y avait eu la naissance des jumeaux, le fait de s'installer chez nous avec un espace réaménagé pour que chacun ait sa propre place, les quelques crises de jalousie de Maya qui s'était très vite habituée à son rôle de grande sœur ... Et nous nous étions tout simplement perdus de vue. Lentement, mais de façon si sournoise que désormais j'avais l'impression que le Grand Canyon n'était qu'un vague creux comparé au fossé qui nous séparait ! Au fil des jours Rafaello s'était presque mis à m'ignorer et à défaut d'avoir une explication j'avais mis ça sur le seul argument qui se trouvait à ma portée : mon poids. J'avais grossi. J'étais laide, j'en étais consciente. Et il l'était probablement lui aussi. Dans ces conditions comment lui reprocher d'être dégouté dès qu'il devrait même me regarder ? Ca faisait mal, bien sûr, de voir celui que j'aimais s'éloigner de plus en plus chaque jours; mais comment pouvais-je lui en vouloir ? Pourtant j'étais en colère contre lui. Il faisait l'innocent et osait me demander ce qui n'allait pas alors qu'il en était conscient aussi bien que moi ? Il était ou volontairement méchant ou stupidement aveugle ... Et je ne saurais dire quelle théorie était la plus rassurante. Alors je préférais me replonger dans mes recherches. Au moins chercher un boulot me changeait les idées, ne serait-ce que l'espace d'une seconde.

Je pensais qu'on s'était mit d'accord à ce sujet. Que tu finissais tranquillement tes études et que c'était moi qui gérais le côté finance ... Je restai abasourdie une seconde, en voyant qu'il osait éteindre mon ordinateur. Et me faire la leçon en plus de ça. Je sais que de ce côté là, c'était pas top ces derniers temps. Mais ça va aller, d'accord ? Je suis désolé de ne m'être rendu compte de rien. Vraiment ... Il commença à essuyer mes joues, mais je me dérobai rapidement au contact : je ne voulais pas me laisser attendrir par quelques caresses. Non. C'était trop facile. Comment je pourrais te croire ? Je te vois jamais bosser, que ce soit ici ou dehors. T'as pas touché à tes pinceaux depuis une éternité et ça fait au moins tout aussi longtemps que la galerie n'a pas appelé pour annoncer une vente. Faut bien que l'argent finisse par rentrer d'une façon ou d'une autre. Je grognai en reprenant sèchement mon ordinateur. De toute façon mon dossier de démission de la fac est déjà prêt. J'ai plus qu'à aller le poster. Adieu les études. Adieu les projets de carrière : nous avions des enfants désormais, et je ne pouvais plus me permettre d'être assez égoïste pour continuer mon cursus comme si de rien n'était. Car si à trois nous nous en sortions plutôt bien rien ne pouvait m'assurer qu'à cinq tout resterait facile ; j'apporterais alors moi aussi de quoi payer les factures ... Que ça lui plaise ou non ma décision ne changerait pas pour autant.
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MessageSujet: Re: Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf EmptySam 21 Déc - 21:27

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A quel moment avions-nous commencé à nous éloigner autant l'un de l'autre ? Quand avions-nous cessés d'être affreusement tactiles l'un envers l'autre ? Je serais bien incapable de le dire, puisque je ne m'étais pas du tout rendu compte de combien nous nous éloignions chaque jour un peu plus l'un de l'autre. C'était un constat assez affreux à faire d'ailleurs. Parce que je l'aimais toujours autant pourtant. C'était sans doute là ce qui me perturbait le plus. Le fait que nous nous aimions toujours, mais que nous ayons oubliés d'être un couple. Ou c'était juste moi qui avais oublié ça. En tout cas c'était ce que me laissaient entendre les paroles d'Anna. Et si je lui en voulais un peu pour me balancer mes tords à la tronche sans songer aux siens -parce qu'elle en avait aussi, tout de même-, je ne le disais pas à voix haute. Je ne souhaitais pas l'énerver plus qu'elle ne semblait déjà l'être. Même si le fait de venir lui fermer son ordinateur, n'allait pas lui plaire. Mais je tenais quand même à lui remettre les pendules à l'heure en lui rappelant que c'était moi qui gérais l'argent chez nous. Même si, même là dessus, je n'avais pas trop réussis ces dernières semaines. "Comment je pourrais te croire ? Je te vois jamais bosser, que ce soit ici ou dehors. T'as pas touché à tes pinceaux depuis une éternité et ça fait au moins tout aussi longtemps que la galerie n'a pas appelé pour annoncer une vente. Faut bien que l'argent finisse par rentrer d'une façon ou d'une autre."

Certes, elle n'avait pas tord. Mais même quand l'argent rentrait, elle ne le voyait pas forcément. Puisque je m'occupais de régler les factures et de lui donner de quoi faire les courses -quand je ne les faisais pas avec elle-. "De toute façon mon dossier de démission de la fac est déjà prêt. J'ai plus qu'à aller le poster." Son dossier de démission ? C'était donc déjà réfléchis et décidé ? J'affichai une moue des plus étonnées, avant de laisser mon regard errer en direction du lit, où traînait toujours le dossier que j'avais signé un moment plus tôt. Pour en avoir le coeur net, j'allai le récupérer et le feuilleter brièvement. Avant de lancer un regard noir en direction d'Anna. "Sérieusement ? Putain Anna !" Tonnai-je sur un ton plus fort que prévu. Mais c'était là encore, une preuve du fait que je ne lui prêtais plus assez attention. Pas assez pour faire gaffe quand elle me demandait de signer un truc. Quel crétin. Et la seule façon que j'eus de réparer mon erreur sur ce coup là, ce fut de récupérer les quelques papiers que j'avais signé, pour les déchirer en quatre. "Je peux gérer tes études et tout le reste ici." Ajoutai-je sur un ton plus calme. Avant de revenir vers elle, fouiller dans la poche de ma veste que je portais toujours, et en sortir une liasse de billets. Que je lui fourrai entre les mains, regard planté dans le sien et mâchoires crispées.
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MessageSujet: Re: Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf EmptySam 21 Déc - 22:04

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Il y a de ça deux mois, avoir des enfants avec Rafaello me semblait la plus belle des choses qui pouvait nous arriver. J'en étais heureuse. Impatiente. La perspective qu'enfin nous allions former une famille liée par des liens de sang que personne ne pourrait nier suffisait à me faire sourire et me dire que notre avenir tous ensemble n'en serait que plus beau. Mais maintenant qu'ils étaient là ... Maintenant je voyais les dégâts que leur naissance avait provoqués : je ne ressemblais plus à rien, Maya ne se concentrait plus que sur les enfants et en négligeait l'apprentissage et la lecture et mon couple partait en lambeaux. Je crois pouvoir affirmer que rien au monde ne me ferait plus mal que de réaliser à quel point Rafaello et moi nous étions éloignés par leur faute. A moins que ça ne soit la nôtre ? Mais au fond quelle importance : le mal était fait. Nous n'étions plus que deux colocataires unis par trois enfants que nous aimions inconditionnellement. Nous ne nous embrassions plus, ou rarement et nous touchions encore moins. Nous nous aimions. Mais notre relation étouffait sous les responsabilités que notre rôle de parents imposait à nous et chaque jour qui passait sans que mon amant ne réalise combien nous nous éloignions semblait enterrer un peu plus profondément toute possibilité de sauver ce qu'il restait de nous. J'aurais voulu qu'il me donne tort mais la surprise qu'il afficha quand je lui affirmai que j'avais mon dossier de démission me serra la gorge : alors il se fichait si éperdument de ce qu'il pouvait arriver qu'il n'avait même pas fait attention au contenu du dossier avant de signer ? J'aurais tellement aimer me tromper pourtant ... Sérieusement ? Putain Anna ! Quoi ?! Tu vas vraiment me faire la morale et me dire que je me trompe sur toute la ligne ?! Que tu vas braquer une banque ou provoquer je sais pas quel miracle pour qu'il reste enfin plus que quelques dollars sur notre compte en banque à la fin du mois ?! Putain d'accord c'est toi qui gère nos finances mais si tu voulais vraiment que je m'inquiète fallait pas me laisser recevoir le courrier ! Evidemment que j'angoisse quand je vois qu'il faut racheter des couches, des lingettes, du sérum, de l'eau minérale et qu'il reste que huit dollars ! Le laisser gérer nos dépenses : d'accord. Mais je n'en devenais pas stupide - ou aveugle - pour autant. Il serait temps qu'il le comprenne enfin. Je le fusillai du regard en le voyant déchirer mon dossier de démission, mais n'en fit pas une scène : qu'il se défoule. Il me suffirait d'en redemander un. Je peux gérer tes études et tout le reste ici. J'allais répliquer mais voir la liasse de billets qu'il glissa dans ma main me laissa sans voix alors que la surprise s'imposait à moi. Je ne réalisai qu'après quelques secondes et lâchai brusquement les billets, comme si ils étaient marqués par la peste. Ou tâchés par le sang ? Comment savoir ... Bien. Supposons que cet argent soit arrivé dans tes mains de manière claire. Ca va durer ? Vraiment ? Parce que sinon tu ferais mieux d'aller chercher un bon rouleau de scotch.
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MessageSujet: Re: Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf EmptyDim 22 Déc - 0:34

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J'avais beau ne pas avoir réalisé au moment où c'était le cas, que notre relation était en train de prendre l'eau, maintenant je ne pouvais pas ne pas voir qu'elle était bien trempée. Il faudrait être idiot et aveugle pour ne pas s'en rendre compte. En un sens, c'était bien ce que j'avais été au cours des dernières semaines. Puisque je ne m'étais vraiment pas rendu compte du tout, du fait que ça n'allait plus si bien que ça entre nous. Tout ça parce que j'avais été beaucoup trop occupé par nos enfants. Même trop pour envisager de sortir bosser un peu, nuit après nuit. C'était donc également par ma faute si nous étions aujourd'hui sur la paille. En fait, j'étais responsable de pas mal de trucs dans le fond. "Quoi ?! Tu vas vraiment me faire la morale et me dire que je me trompe sur toute la ligne ?! Que tu vas braquer une banque ou provoquer je sais pas quel miracle pour qu'il reste enfin plus que quelques dollars sur notre compte en banque à la fin du mois ?! [...] Evidemment que j'angoisse quand je vois qu'il faut racheter des couches, des lingettes, du sérum, de l'eau minérale et qu'il reste que huit dollars !" D'accord, braquer une banque, ce n'était pas tout à fait ça non. Mais vendre de la drogue à des accrocs, ça oui. Foutre en l'air la vie d'addicts aux produits dangereux, oui ! Et ce n'était absolument pas un choix que j'avais fais de moi même !

"Je ne veux pas te faire la morale à propos de quoi que ce soit ! Juste que tu acceptes que je continue de payer tes études, comme on le faisait jusqu'à présent. Est-ce que ça te semble si difficile à faire ?" Demandai-je sur un ton excédé, avant de soupirer doucement. Ces disputes ne nous menaient vraiment à rien. Pourquoi n'étions-nous tout simplement pas capables de discuter ensemble, comme deux adultes responsables ? C'était quand même grave ! Il nous faudrait quand même apprendre à faire comme ça, pour préserver nos enfants. Je fermai les yeux et réprimai un énième soupire, quand Anna laissa tomber les billets, comme s'ils lui avaient brûlé les mains. "Bien. Supposons que cet argent soit arrivé dans tes mains de manière claire. Ca va durer ? Vraiment ? Parce que sinon tu ferais mieux d'aller chercher un bon rouleau de scotch." Au moins, elle ne me demandait pas de quelle façon je me l'étais procuré. Même si je ne doutais pas qu'elle se posait la question et finirait par vouloir être enfin au courant. En attendant, j'espérais qu'elle n'allait pas s'imaginer tout et n'importe quoi. Par exemple, penser que je pourrais être ... Un gigolos ? Ah berk, non merci. "Ca dure depuis des années. Donc oui, ça durera à l'avenir également. J'ai juste laissé ... Un peu tomber pour m'occuper de ma ... De mes enfants." Je me stoppais alors que je voulais dire "ma famille". Mais à voir ma relation avec Anna, on ne pouvait pas dire que je m'étais bien occupé de ma famille au grand complet. "Je ferai en sorte qu'on ne manque plus d'argent à l'avenir."
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MessageSujet: Re: Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf EmptyVen 27 Déc - 23:43

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Les dernières semaines avaient été plutôt chargées en émotions comme on dirait habituellement ... mais elles avaient surtout été plombées par un bon paquet de responsabilités. Après tout s'habituer à la présence de deux bébés de plus et les habituer à la présence d'une grande sœur un peu envahissante, et à nos présences à Rafaello et moi n'avait pas été si simple que ce qu'on peut le croire. Peut être parce qu'ils étaient deux ? Peut être que nous n'étions pas si prêts que je l'avais cru à les accueillir ? Je ne savais pas trop pourquoi, mais il restait évident que nous étions tellement submergés que notre couple avait sévèrement souffert de ces quelques semaines. Ni Rafaello ni moi n'avions su communiquer et il faut admettre que cette erreur majeure de notre part n'avait pu que causer plus de dommages encore à notre relation. Preuve en est : nous étions encore en train de nous disputer. "Je ne veux pas te faire la morale à propos de quoi que ce soit ! Juste que tu acceptes que je continue de payer tes études, comme on le faisait jusqu'à présent. Est-ce que ça te semble si difficile à faire ?" "Pourquoi tu en discutes ? J'arrête mes études et je trouve un travail. Point." Je commençai - et profondément - à en avoir marre que Rafaello veuille absolument tout contrôler de ma vie. Quoi, parce que j'étais une femme je n'avais finalement pas mon mot à dire sur ce que je décidais de faire ou non de ma carrière ? C'était moche à dire ... mais je n'étais pas sûre de pouvoir encore lui faire confiance sur le point de vue financier. Et je préférais être certaine, par mes propres moyens si il le fallait, que nos enfants ne manqueraient de rien et peu importe si pour ça il fallait sacrifier des études auxquelles je n'avais de toute façon pas beaucoup de temps à consacrer. Alors autant trouver un emploi et être sûre qu'on pourrait compter sur autre chose qu'une rentrée d'argent instable. "Ca dure depuis des années. Donc oui, ça durera à l'avenir également. J'ai juste laissé ... Un peu tomber pour m'occuper de ma ... De mes enfants. Je ferai en sorte qu'on ne manque plus d'argent à l'avenir." Je ricanai, et plaçais un crayon qui traînait sur le lit dans mes cheveux afin de les retenir - quoique sommairement. Ca puait. Ca puait l'argent sale et je détestais ça. Comment être d'accord ? Il aurait des problèmes, tôt ou tard, à cause de cet argent. Et je ne pouvais pas laisser passer ça ; merde, nous avions des enfants ! "Nos enfants, Rafaello. Et on fait comment le jour où tu finiras en taule parce que tu ramènes ça à la maison ? Juste pour ... que je poursuive des études que j'arrive à suivre qu'à moitié ? J'avais qu'à faire les choses dans l'ordre et avoir mon diplôme avant d'avoir des enfants, point. Maintenant mon rôle c'est pas de jouer la petite universitaire : c'est de te dire d'arrêter tes conneries. Quitte à mettre ton ego de mâle viril de côté et me laisser ramener le seul salaire de la famille si il le faut." Je repris mon ordinateur, et le regardai durement. "Et c'est pas négociable. Si un seul dollar gagné de façon illégale - et je me fous de comment tu l'obtiens - rentre dans cet appartement, c'est les enfants et moi qui le quitterons. Pour de bon."
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MessageSujet: Re: Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf Tu es formidable et je suis fort minable || Anna & Raf EmptySam 28 Déc - 15:57

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"Pourquoi tu en discutes ? J'arrête mes études et je trouve un travail. Point." Elle était bornée. Tellement bornée bordel. Presque plus que moi. C'était dire à quel point elle pouvait l'être. "Tu adores tes études ..." Soupirai-je avec lassitude. A quoi bon en discuter plus longtemps ? Elle semblait bien décidée à avoir le dernier mot à ce sujet. Que pouvais-je y faire ? Pas grand chose de toute évidence. A trop parler de nos moyens financiers de plus en plus instables par ma faute, j'eus bien du mal à en parler sans faire plus ou moins entendre le fait que cet argent n'était pas forcément très légal. Lui cacher ça était en train de devenir vraiment trop compliqué. Pour que ça puisse demeurer un secret en tout cas, c'était certain. Elle n'était pas assez idiote pour ne pas le comprendre. Je le su quand elle reprit la parole  et mentionna la "taule". Maintenant, elle se doutait plus qu'un peu de quelque chose. En tout cas, elle savait que c'était de l'argent sale que je ramenais chez nous. Sans, fort heureusement, pouvoir se douter encore de quel argent sale il s'agissait plus précisément. "Parce que tu crois qu'on peut s'en sortir avec un seul salaire de ... Vendeuse, ou de serveuse ou je sais quoi d'autre encore ... ? A cinq, dont des jumeaux qui demandent beaucoup de soins ?" Demandai-je avec lassitude, avant de m'éloigner d'elle pour aller m'asseoir au bord du lit. Je soupirai, posai mes coudes sur mes cuisses et plaçai mes mains à plat sur mon visage.

Sans doute devrais-je tout lui avouer maintenant. Je ne pouvais pas la laisser s'en aller avec nos enfants. Parce qu'à côté de ça, je me voyais difficilement tout arrêter maintenant. C'était tout bonnement impossible. Et ce n'était pas qu'une question de choix. J'étais impliqué dans beaucoup trop d'histoires et d'affaires, pour pouvoir me permettre de disparaître du jour au lendemain. Même si ça me permettrait également de souffler un peu et de courir bien moins de dangers. Je n'avais réalisé tout à fait les dangers que je courais, que lorsque je m'étais fais agresser après l'un des actes les plus abominables que j'ai pu faire jusqu'à aujourd'hui. "Tu ne comprends pas ..." Soupirai-je, paupières closes. "Je ne ... Sais faire que ça. Peindre ne rapporte de l'argent qu'épisodiquement." Lui fis-je remarquer en laissant reposer mes bras sur mes cuisses, pour reposer le regard sur elle. "Que penses-tu qu'un émigré italien mineur, puisse faire en arrivant dans un pays comme celui ci, quand il est le seul dans une putain de famille nombreuse, à ramener de l'argent ? Entreprendre des études peut-être ?" Ne pas m'énerver. Ne surtout pas m'emporter. Il fallait calmer le jeu. Mais j'avais beau le savoir, en être pleinement conscient, je ne savais pas comment faire. C'était beaucoup plus compliqué à dire qu'à faire. Plus encore avec une personne aussi entêtée que pouvait l'être Anna. Et je ne lui jetais pas la pierre, puisque j'étais pareil. Bon sang, un verre de ganache pour me donner du courage, n'aurait pas été une mauvaise chose ...
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