Des semaines entières s’étaient écoulées depuis la dernière « entrevue » qu’Esteban avait eue avec Nastazià et pourtant, la jeune femme n’avait toujours pas quitté son esprit. Il ne se passait pas une seule journée sans qu’il ne pense à elle, sans qu’il ne revoie son visage et se rejoue la scène de leur séparation. Car il s’était bien agit d’une séparation. Excédé par la quantité de choses que la jeune russe semblait lui cacher, Esteban avait lâché prise et mis un terme à cette relation sur laquelle il n’avait jamais prit le temps de mettre un nom. Ce jour-là, il avait été impitoyable et avec le recul, le jeune homme se rendait compte que son comportement avait dut être extrêmement blessant. Pourtant, il ne parvenait pas à regretter totalement ce qu’il avait fait et dit. Certes il avait été dur, mais son discours avait bel et bien été à la hauteur de sa déception. Il s’était senti trahi, comme si Nastazià n’avait fait que jouer avec lui depuis le début. Et tout comme elle, il avait donc été blessé.

Le temps était passé sur ces blessures mais quoi qu’il fasse, Esteban ne parvenait toujours pas à se détacher du souvenir de Nastazià. Peu à peu, un sentiment de culpabilité l’envahissait même s’il continuait à croire qu’il avait eu de bonnes raisons de fuir. Il avait même du se faire violence à plusieurs reprises pour ne pas retourner auprès de la jeune femme et s’excuser. Mais les évènements étaient définitivement bien trop frais pour cela, et la fierté du colombien l’avait empêché de tenter quoi que ce soit. Seulement voilà, plus le temps passait et plus l’envie de la revoir se faisait pressante, si bien qu’il fut contraint de craquer au moins pour prendre de ses nouvelles. Il l’avait laissée dans une situation tellement désespérée qu’Esteban ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter de l’état dans lequel il allait la trouver.

Ce fut donc avec une certaine appréhension que le colombien se présenta devant l’immeuble où vivait Nastazià. Gravissant les marches d’escalier qui le séparaient de son appartement, Esteban se planta ensuite devant la porte d’entrée en poussant un long soupir. Le moment était venu mais le jeune homme ne parvenait toujours pas à se décider. Immobile devant la porte, il cogitait encore et toujours… jusqu’à ce qu’un brin d’agitation à l’intérieur de l’appartement le tire de ses pensées. Nastazià était là, juste derrière cette porte à quelques mètres de lui et le simple fait de l’entendre bouger le rassura un peu. Mais bien vite, un vacarme assourdissant se fit entendre et eut pour effet de faire sursauter le colombien. Tout un tas de scénarios s’échafaudèrent alors dans son esprit, et l’inquiétude qui venait à peine de le quitter refit immédiatement surface. Fébrile, il frappa enfin à la porte à plusieurs reprises mais constata avec effroi que le calme était revenu dans l’appartement. Si bien que personne ne vint lui ouvrir même lorsqu’il se risqua à appeler : « Nastazià ? Nastazià c’est moi, ouvre-moi… » supplia-t-il, avant de tenter d’ouvrir la porte lui-même. Cette dernière était bien évidemment verrouillée, mais Esteban ne s’avoua pas vaincu. En effet, Nastazià lui avait donné un jeu de clés qu’il avait précieusement conservé, et dont il n’hésita pas à se servir pour pénétrer dans l’appartement et ainsi savoir ce qu’il venait de s’y passer.

A peine eut-il passé la porte que le sang d’Esteban ne fit qu’un tour. Sans réfléchir, il se précipita vers le corps inanimé de la jeune russe qui gisait près d’un meuble, entouré d’une multitude d’objets cassés qui avaient certainement provoqués le vacarme qu’il avait entendu de dehors. « NASTA ! » hurla-t-il en s’agenouillant auprès d’elle pour prendre son visage entre ses mains. « Nastazià, réponds-moi ! » Il avait beau la secouer, lui donner des claques, rien n’y faisait. Nastazià était et restait inconsciente. Et Esteban n’eut pas besoin de réfléchir bien longtemps avant de deviner que ce malaise était de nouveau lié à la drogue. Il s’empressa alors de la prendre dans ses bras avant de foncer vers la salle de bain, n’hésitant pas à entrer dans la douche avec elle en actionnant le robinet d’eau froide. La température le fit d’ailleurs sursauter lorsque les toutes premières gouttes vinrent s’écraser dans son dos. Mais toute son attention était portée sur Nastazià qu’il tenait toujours dans ses bras, en espérant que le contact de l’eau froide la fasse enfin réagir. « Allez… Allez Nasta s’il-te-plait ! » supplia-t-il sans même s’en rendre compte, en continuant de fixer le visage de la jeune femme dans l’espoir d’y distinguer le moindre signe rassurant.  

En découvrant la silhouette de Nastazià étendue sur le sol, Esteban avait tout simplement arrêté de penser. Il avait arrêté d’hésiter et s’était précipité vers elle pour lui venir en aide, en espérant pouvoir la sortir de là au plus vite. Sans réfléchir, il l’avait portée jusqu’à la salle de bain pour se glisser sous une douche glacée avec elle, et ainsi tenter de lui faire reprendre conscience. Le colombien était plus que fébrile et tout à coup, un immense sentiment de culpabilité l’envahissait, grandissant au fur et à mesure des secondes qui s‘écoulaient sans que la jeune russe ne daigne ouvrir les yeux. Puis soudain, Nastazià toussa légèrement ce qui extirpa le colombien de ses songes. Elle s’agrippa ensuite fébrilement à son avant-bras, soulageant ainsi Esteban sans le vouloir. Lentement, il se laissa glisser le long de la paroi de la douche jusqu’à s’asseoir, sans pour autant lâcher la jeune femme qui ne tarda pas à se manifester : « Je vais mourir sous cette eau. » murmura-t-elle en arrachant un sourire au jeune colombien qui s’empressa de couper l’eau. Il était au moins aussi trempé qu’elle mais ne ressentait toujours pas de sensation de froid, trop occupé qu’il était à se soucier de Nastazià.

Elle tremblait de plus en plus, et il n’avait pas encore eu l’occasion d’apercevoir le bleu de ses yeux mais les quelques signes qu’elle venait de lui donner suffisaient à Esteban pour se rasséréner un peu. Ceci ne dura cependant que quelques instants puisque la jeune russe ne tarda pas à se mettre à vomir, arrachant une petite grimace au colombien qui ne relâcha pourtant pas son emprise, allant même jusqu’à  écarter les cheveux de Nastazià juste à temps. Avec un brin de compassion, il caressa ensuite son épaule doucement, laissant un bref silence s’installer le temps que la jeune femme puisse reprendre ses esprits. Puis, comme s’il se parlait à lui-même sans réaliser qu’il prononçait ses mots à voix haute, le colombien constata : « Tu m’as fait tellement peur… J’ai cru que… enfin tu vois. » Ss doigts appliquaient toujours de douces caresses sur la peau de Nastazià, plus machinalement qu’autre chose d’ailleurs. Dégoulinant d’eau glacé et assis au fond de la doche, Esteban ramena un peu le corps de la jeune femme contre lui tout en continuant : « J’aurai jamais du partir comme ça l’autre fois… je… je suis désolé Nasta. Je suis là maintenant… tout va bien. »

Nastazià ne disait rien et pourtant, le simple fait de la voir reprendre peu à peu ses esprits suffisait à rassurer le colombien. L’avoir ainsi vue inanimée et étendue sur le sol lui avait fait une sorte d’électrochoc, si bien qu’il était à présent persuadé d’avoir fait une erreur à l’abandonnant à son triste sort comme il l’avait fait. Il s’en voulait, plus que jamais, et se persuadait un peu plus à chaque instant qu’il ne s’éloignerait plus jamais d’elle. D’une part, elle était trop fragile pour cela et il avait soudain l’envie et le besoin de la protéger, un peu à la manière d’un ange gardien. Et d’autre part, parce qu4esteban avait pu constater durant ces dernières semaines qu’elle lui avait terriblement manqué. Alors malgré les révélations qu’elle lui avait faites, malgré les choses qu’elle lui cachait peut-être encore, le jeune homme était prêt à revenir sur sa décision, et à rester auprès d’elle quoi qu’il arrive.

Immobile dans la douche, il profitait simplement de la tenir entre ses bras, sans cesser de la caresser alors qu’il la laissait doucement reprendre du poil de la bête. Elle avait certainement besoin de calme et de repos, et Esteban ne comptait de toute façon pas s’éclipser de si tôt. D’ailleurs, il tenta de la rassurer à ce sujet en lui précisant qu’il était là, ce qui la fit réagir alors qu’elle enfouissait son visage contre son torse… avant de relever les yeux vers lui. « Je suis désolée… Pardonne-moi… Je suis faible, et je fais tout foirer… Je… J’étais tellement triste que j’agissais sans réfléchir… Je ne veux pas retomber dans la drogue… Tout allait si bien et là… Là je ne fais que ça… » murmura-t-elle alors en se calant de nouveau contre lui. En se montrant le plus rassurant et bienveillant possible, Esteban l’observa un moment puis reprit : « Je vais t’aider d’accord ? Je vais t’aider à te sortir de là… C’est ce que j’aurai du faire depuis le début au lieu de te laisser seule… » avoua-t-il en esquissant une grimace, avant de déposer un doux baiser sur le front de la jeune russe. Cette dernière ne tarda d’ailleurs pas à se redresser, puis à se relever sous l’œil à la fois inquiet et méfiant d’Esteban qui la suivit en se préparant à la rattraper à tout moment. Mais Nastazià était visiblement bien plus robuste qu’il ne le pensait, et elle parvint même à rincer la douche sans trop d’encombres, avant de se soucier des vêtements trempés du colombien. « Déshabille toi, je vais mettre tes vêtements au sèche-linge tu vas attraper froid. Je vais m’en vouloir si tu tombes malade. » La proposition avait quelque chose d’étrange et en d’autres circonstances, le jeune homme aurait sauté sur l’occasion pour amorcer une soirée dont eux seuls avaient le secret. Mais cette fois, il s’exécuta presque timidement, se retrouvant rapidement en caleçon au milieu de la salle de bain. Il était quelque peu gêné et cette réaction était tout à fait stupide puisque Nastazià l’avait déjà vu bien moins habillé que ça à plusieurs reprises. Mais il attrapa tout de même un peignoir qui se trouvait accroché là, pour s’y envelopper dedans avant de proposer : « Tu veux que je m’occupe de tout ça ? Tu devrais aller te reposer un peu… je peux aussi aller te chercher quelque chose à manger ou… ou tout ce dont tu aurais envie ! »

Aussi étonnant que cela puisse paraitre, Nastazià n’avait presque aucun mal à se tenir debout, et ce malgré l’état on ne peut plus inquiétant dans lequel Esteban l’avait trouvée en arrivant. Mais le jeune homme ne se plaignait absolument pas de ce brusque changement de situation, bien au contraire. Elle lui avait fait une telle frayeur en frôlant la catastrophe qu’il appréciait d’autant plus de la voir debout, même si elle n’était clairement pas en pleine forme. S’exécutant lorsqu’elle lui demanda de retirer ses vêtements pour les faire sécher, Esteban enfila rapidement un peignoir pour éviter de se retrouver à moitié nu au milieu de l’appartement. Il ne se serait pourtant pas agit de la première fois mais dans les circonstances actuelles, il n’avait absolument pas la tête à se prêter aux jeux auxquels ils s’adonnaient en temps normal. Aujourd’hui, le colombien était là pour aider Nastazià et rien d’autre, car elle en avait grandement besoin et qu’il avait failli à ces obligations en la laissant lâchement tomber quelques semaines plus tôt. Aussi, il se proposa pour s’occuper du linge et ainsi laisser à la jeune russe tout le loisir de se remettre de ses émotions en allant s’allonger un peu. « Je veux bien que tu mettes les vêtements au sèche-linge, tu sauras comment l’utiliser ? » déclara-t-elle alors en se débarrassant de ses propres vêtements pour en enfiler d’autres. Levant les yeux au ciel quelques instants avec un maigre sourire, Esteban répondit : « Oui, je devrai pouvoir m’en sortir… » Après tout, il était célibataire et contraint de s’occuper seul de ses propres affaires à la maison. Et qui plus est, il était homme à tout faire ! Rien ne lui résistait ou presque…

Après avoir lancé ledit sèche-linge, le jeune homme regagna la chambre où Nasta avait filé, et la trouva allongée sur le lit. S’approchant prudemment, Esteban constata finalement qu’elle ne dormait pas encore et en profita pour s’asseoir à ses côtés. « Ca va mieux ? » demanda-t-il en passant une nouvelle fois la main dans ses cheveux encore humides. « Tu ne m’as pas dit… est-ce que tu veux que j’aille te chercher quelque chose ? » L’inquiétude qu’il avait ressentie en arrivant était encore perceptible dans sa voix, et ce même s’il mettait tous les efforts en œuvre pour la masquer. Mais en plongeant son regard dans celui de Nastazià, un petit sourire vint finalement éclairer son visage, alors qu’il ajoutait : « Ou alors je te laisse juste dormir tranquille… »

I’m so sorry

Nastazià & Esteban

Après avoir lance le sèche linge comme le lui avait demandé Nastazià, le colombien s’empressa de la rejoindre dans sa chambre pour s’assurer que tout allait bien. Elle avait certainement passé le pire moment, mais Esteban voulait tout de même rester aux petits soins avec elle. Juste pour lui montrer qu’il était là, juste pour lui prouver qu’il regrettait amèrement de l’avoir abandonnée sans chercher à comprendre quelques semaines plus tôt. Bien sûr, il n’avait qu’une petite part de responsabilité dans tout ce qui arrivait, mais il tenait tout de même à se racheter auprès de la jeune russe. Et pour sa plus grande satisfaction, cette dernière semblait l’accepter. Après tout, elle aurait pu le rejeter en se souvenant de leur dernière entrevue, en se remémorant la manière dont il l’avait traitée sans aucune pitié. Mais cet épisode-là semblait bel et bien effacé de la mémoire de la jeune femme, et c’était très bien comme ça. Lorsqu’Esteban émit l’idée de la laisser se reposer tranquille, Nastazià s’accrocha instinctivement à son bras en murmurant : « Ne pars pas. » Affichant un petit sourire, le colombien lui fit comprendre qu’il resterait quoi qu’il arrive d’un simple regard. Pas besoin d’en dire plus, Esteban savait qu’elle l’avait compris.

« Je veux bien un truc à boire, j’ai la gorge terriblement sèche… Je suis asséché… » réclama ensuite Nastazià, répondant ainsi à la première demande du jeune homme qui s‘empressa de se redresser. Avant de le laisser filer, elle caressa néanmoins sa joue, arrachant un nouveau sourire  Esteban qui s’attarda quelques instants pour l’observer, et caresser à son tour ses cheveux. Comme elle le lui avait gentiment ordonné, le colombien fouilla dans le frigo pour y dénicher une boisson sans bulles… et tomba sur une bouteille d’eau des plus classiques ? Jugeant que cela ne pourrait pas faire de mal à Nastazià étant donné l’état dans lequel elle se trouvait, il attrapa un verre et regagna la chambre  avec ladite bouteille. « Tiens… » murmura-t-il en lui servant un verre d’eau avant de contourner le lit pour venir s’installer tout près d’elle. Il attendit qu’elle en ait terminé, puis l’entoura de ses bras pour l’attirer contre lui et rester là, immobile, pendant plusieurs minutes en laissant le silence envahir la pièce. Puis, au risque de briser ce moment un peu à part, Esteban inspira profondément puis murmura : « Pourquoi t’as fais ça ? Est-ce que c’est à cause de… la dernière fois ? »

I’m so sorry

Nastazià & Esteban

En l’enlaçant de la sorte, Esteban avait l’impression de lui prouver qu’il était sincèrement désolé pour le  « dérapage » qu’il lui avait offert lors de leur dernière entrevue. En étant le plus proche possible d’elle, il comptait bien la rassurer… et se rassurer lui aussi par la même occasion. Car le colombien avait désormais besoin de savoir qu’elle ne lui tenait plus rigueur de tout cela. Mais aussi et surtout qu’elle avait elle aussi été victime d’un dérapage, et que sa volonté première était d’arrêter la drogue. Cependant, pour être certain de tout cela, Esteban voulait en savoir plus. Il voulait connaître les raisons qui l’avaient poussée à aller si loin, et savoir si oui ou non il avait sa part de culpabilité là-dedans. « Oui… Tu dois me trouver faible mais je… ça m’a fait tellement de mal… » murmura Nastazià lorsqu’il osa enfin briser le silence pour lui réclamer plus de précisions. Elle le gratifia ensuite d’un bref baiser sur la joue avant de retrouver sa place contre son torse, et de continuer : « Je me sens bien en ta présence. Je veux dire… Je tiens à toi, et la dernière fois … Vraiment ça m’a bouleversé, parce que je fais mon maximum, j’arrive à tenir plus de trois semaines sans me droguer, alors qu’avant je me droguais tous les jours… Je sais que j’ai mal agis, et que je suis surement impardonnable mais… J’ai juste besoin d’un peu de temps encore, ce n’est qu’une question de temps avant que tout ça soit derrière moi. »

Esteban grimaça en comprenant qu’il était bel et bien responsable, du moins en partie, de la descente aux enfers de Nastazià. Bien sûr, il n’en était pas la seule cause mais il avait très certainement aggravé la situation de par son comportement. Il avait agi sans réfléchir, et sans se demander pourquoi elle en était arrivée là. Et aujourd’hui, il s’en mordait les doigts. « Je… je sais pas trop comment m’excuser mais… mais je m’en veux de t’avoir fait du mal comme ça… c’est pas du tout ce que je voulais ! J’ai juste été déçu quand je t’ai vu comme ça et… et j’ai pas cherché à comprendre. Je suis désolé. » Une fois de plus, le jeune homme déposa un baiser sur le front de Nastazià avant de reprendre en s’efforçant d’être le plus sincère et convaincant possible : « Je vais t’aider maintenant, d’accord ? On va te sortir de là… Tu mérites mieux que ça, et Marilys aussi. »

I’m so sorry

Nastazià & Esteban

Au fond, Esteban ne savait pas précisément ce qui l’avait poussé à venir retrouver Nastazià chez elle. Certes, elle lui manquait horriblement depuis qu’il l’avait abandonnée à sont triste sort quelques semaines plus tôt, mais il y avait autre chose. Quelque chose d’insaisissable et d’incompréhensible qui l’avait fait revenir, au moment où elle en avait visiblement le plus besoin. Le colombien aurait pu se creuser la tête pendant des heures, mais il restait persuadé qu’il ne pourrait pas s’expliquer les raisons de sa présence ici. Alors il préférait se concentrer sur le présent, et surtout sur le futur. Il avait en quelque sorte sauvé Nastazià d’une overdose certaine, mais il ne comptait pas s’arrêter là. A présent, il savait qu’il lui était difficile de vivre loin d’elle et sans aucune nouvelle, alors il allait tout faire pour l’aider à aller mieux. Et puis il y avait aussi Marilys ! Cette petite fille l’avait touché à sa manière, et il savait à quel point elle comptait aux yeux de Nasta. Pour elle comme pour la petite, Esteban avait donc envie que tout s’arrange.

Malheureusement pour lui, le colombien n’avait aucune sorte de superpouvoir et il ne parviendrait à rien en un simple claquement de doigts. Au lieu de ça, il ferait de son mieux, avec ses moyens, pour aider la jeune russe à se sortir de là. Et lorsqu’il lui exposa ses convictions, Esteban fut surpris de voir un sourire naitre sur le visage de la jeune femme. « Je ne sais pas quoi dire... à part le fait que tu es un ange ? » murmura Nastazià en le prenant dans ses bras, lui arrachant du même coup un sourire amusé. Mais à bien y réfléchir, elle avait parfaitement compris où il voulait en venir. Pour elle, il voulait se poser en véritable ange gardien, ni plus ni moins. « Je ne veux pas être une charge pour toi, tu sais… Vraiment pas… Ne le fait que si vraiment, tu sais que tu pourras tenir… C’est loin d’être facile… Je veux dire… Parfois je fais des crises sous le manque… » expliqua-t-elle, avant de remercier sincèrement le jeune homme. Il caressa sa peau quelques instants, avant de lui répondre avec un aplomb déconcertant : « Ca ne me fait pas peur. Je te promets que tu peux compter sur moi. » conclut-il sans lui laisser le moindre doute quant à son intention de ne plus jamais la quitter.

The end