Oksana avait fait convier ses hommes un à un. Elle leur avait fait jurer fidélité, elle les avait obligé à se mettre à genou pour elle. Ici, ses hommes la craignait elle, pas son frère, personne d'autres qu'elle et le reste de son clan établi à New York. Elle savait que Sergueï allait sans doute tenter quelque chose contre elle, mais en attendant, elle établissait son jeu, elle jouait ses cartes et ne laissait rien déraper. Maintenant, c'était le plus dur à venir : le reste de sa famille. Elle ne leur avait pas tous clairement dit, elle s'était contenté de s'assurer être la seule Mikhailov a qui les hommes prêtaient serment, elle et pas son frère. Le reste du clan pouvait attendre, ce n'était pas d'eux dont elle voulait s'assurer la fidélité. Elle déposa sa main sur sa bague qu'elle fit tourner lentement. Elle entendit frapper à sa porte mais préféra rester à sa place : près de la fenêtre à observer la vue qu'offrait son appartement. Doucement, elle se tourna vers Karina et l'observa quelques secondes sans prendre la parole. Elle lui fit un signe de tête en guise de salut. « Bonjour très chère nièce » lâcha-t-elle finalement. Elle lui fit cependant un signe de tête à celle-ci pour qu'elles sortent de la pièce, elle avait passé assez de temps dans son bureau. « Je suis contente que tu sois venue » en même temps, Oksana avait exigée sa venue alors bon... elle passa dans le salon et trouva deux hommes entrain de jouer aux cartes, ils se levèrent aussi tôt en la voyant et elle plissa le regard. « Si vous pouviez arrêter de batifoler un instant, ça me ferait plaisir. » lâcha-t-elle alors que ses hommes baragouinaient une excuse avant de s'en aller. Typique. Elle siffla entre ses dents avant de montrer d'un geste de main le fauteuil. Elle attrapa une boite de chocolat qu'elle ouvrit avec un lueur amusé dans le regard. Elle leva la main vers un de ses hommes qui s'approcha d'elle prudemment, elle tendit la boite et fit un signe de tête en sa direction pour qu'il soit le premier à goûter. Après la première bouchée, il s'effondra au sol et Oksana eut un air satisfait. « La vie c’est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber. » finit-elle par conclure philosophe. Elle claqua dans ses mains pour récupérer l'attention de Karina pendant qu'on évacuait le corps de son homme. « Comment se déroule ton entrainement ? » s'informa finalement la brune en premier lieu, autant commencer par le sujet facile.

Oksana avait exigé que Karina vienne la voir. La jeune femme s’était tout de suite attendue au pire, elle s’attendait toujours au pire avec les membres de sa famille. Et si elle ne faisait confiance à aucun d’entre eux, c’était sans doute avec sa tante que c’était le pire. Elle n’avait pas spécialement envie d’aller la voir mais elle n’avait pas le choix, quand Oksana exigeait quelque chose elle l’avait peu importe ce que cela coutait. Et comme Karina ne voulait pas y laisser trop de plumes elle s’y était rendu de « bon » gré. A peine eut elle posé le pied dans l’appartement de sa tante qu’elle se languissait déjà d’en repartir. Elle se sentait mal ici, l’atmosphère était étouffante et la rendait mal à l’aise mais elle s’efforça de faire bonne figure. « Bonjour très chère nièce » « Oksana. » lui répondit-elle de façon un peu sèche. Elle la suivit ensuite dans une autre pièce.« Je suis contente que tu sois venue » Contente. Ce n’était pas comme si elle lui avait laissé le choix et qu’elle aurait pu s’attendre à une autre issue. Les deux jeunes femmes trouvèrent deux des hommes d’Oksana en train de jouer et Karina les regarda avec dégout. Elle se demanda également combien de temps ils allaient rester en vie, ce n’était encore pas les mêmes que la dernière fois qu’elle avait vu la brune.« Si vous pouviez arrêter de batifoler un instant, ça me ferait plaisir. » La russe les regarda s’éloigna et Oksana récupéra son attention lorsqu’elle siffla entre ses dents. Karina choisit de rester debout et regarda faire l’autre avec sa boite de chocolat. Elle assista, choquée, à la mort d’un autre de ses hommes. Elle aurait dû y être habituée à force mais elle n’y arriverait sans doute jamais. « La vie c’est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber. » Karina leva les yeux au ciel tant tout ceci était théâtral. Comme si sa tante avait tout mis en scène spécialement pour sa venue. « Je ne te savais pas philosophe. » répondit-elle sur un ton légèrement moqueur. Elle pinça ensuite les lèvres en se disant qu’elle n’aurait pas dû mais continua tout de même de regarder sa tante d’un air assuré. Elle voulut lui demander ce qu’elle lui voulait mais n’eut pas le temps de le faire parce qu’elle avait déjà ouvert la bouche : « Comment se déroule ton entrainement ? » Forcément. « Bien. » répondit d’abord Karina en haussant les épaules. Elle ne savait pas tellement quoi lui dire en fait. « Mais Elizaveta trouve que je ne fais pas assez d’efforts. » Sa nièce était cela dit surement moins difficile à contenter qu’Oksana.

Cela amusait fortement la russe de voir sa nièce être si tendue... elle devait sentir les obligations peser sur ses épaules... pauvre enfant, elle aurait presque compatit si elle n'avait pas ses propres obligations sur les épaules. Surtout depuis qu'elle avait décidé de couper les ponts avec la filiale principale de Russie, enfin, la coupure avait été faite, de là à dire si tout avait été enregistré... elle n'était pas encore sûre... « Oksana. » Oksana déposa une main sur l'épaule de sa nièce et eut un petit sourire en coin. « Tu peux toujours m'appeler tatie tu sais... » pouffa-t-elle de rire sans pouvoir s'en empêcher. Après tout, elle était plus jeune que sa nièce. Elles allèrent au salon et la russe chassa ses soldats qui "jouaient"... elle grinça des dents avant de les punir, elle tendit des chocolats qu'on lui avait "offert" à un de ses hommes, il s'effondra aussi tôt et fut rapidement évacuée, elle ne savait pas s'il était mort ou pas encore, mais en toute honnêteté, elle s'en fichait un peu, les pions n'étaient pas les pièces importantes, juste les sacrifices nécessaires. Oksana lâcha une petite phrase l'air de rien. « Je ne te savais pas philosophe. » elle rigola sans pouvoir s'en empêcher. « J'ai juste regarder Forrest Gump hier » oui, Oksana savait aussi faire des choses simple, elle tenait toujours de se mettre au courant des choses communes, elle avait une couverture à tenir et elle y tenait l'air de rien. La brune enchaina ensuite avec l'entrainement de sa nièce et son visage redevint très sérieux en quelques secondes. « Bien. Mais Elizaveta trouve que je ne fais pas assez d’efforts. » Oksana ne dit rien quelques secondes et fit mine de réfléchir quelques secondes avant de faire un signe de main à un de ses hommes qui lui apporta aussi tôt un verre d'alcool, elle entrechoqua un moment les glaçons dans son verre avant de reprendre la parole. « Tant mieux, tant mieux... ça va être pratique pour toi pour quand tu vas rentrer en Russie » lâcha alors Oksana sans tourner autour du pot, elle n'avait jamais aimer faire languir les gens sur ses intentions.

« Tu peux toujours m'appeler tatie tu sais... » Karina ne savait pas si Oksana avait voulu être drôle mais ça ne l’était pas pour elle en tout cas. La jeune femme aurait peut-être dû se forcer à rire mais elle n’avait pas envie de faire d’effort en fait, elle était venue jusqu’ici et c’était déjà bien. « Oksana c’est très bien. » Surtout qu’elle n’avait jamais été proche de sa tante et qu’elle ne l’avait jamais considérée comme telle en fait. Elles avaient quoi… cinq ou six ans d’écart en plus et Karina était l’ainée alors elle se voyait mal l’appeler comme ça. Surtout qu’Oksana ne s’était jamais comportée comme une « tatie » et ne le ferait surement jamais. Elle était juste… La sœur de son père et rien d’autre. Celle-ci l’emmena d’ailleurs dans une pièce à côté où elle put se « donner en spectacle » avec ses hommes. Karina ressentait presque de la pitié pour ces pauvres hommes qui n’avaient une durée de vie que très courte. Mais bon tant pis pour eux hein, personne ne les forçait à signer ce pacte avec le diable. Oksana continua dans le ridicule en se la jouant philosophe avec sa boite de chocolats. Cette citation en particulier était utilisée pour tout et n’importe quoi et c’était presque navrant tant c’était trop. La jeune femme n’hésita donc pas à se moquer de sa très chère tatie ce qui la fit rire. Elle était décidément de trop bonne humeur aujourd’hui… Trop pour être honnête en fait et c’était un peu inquiétant. « J'ai juste regardé Forrest Gump hier » Karina la dévisagea un instant, elle n’était pas venu jusqu’ici pour parler cinéma quand même ? « Oh. » prit-elle quand même la peine de répondre. Elle ne pensait juste pas que la brune avait le temps pour ce genre de futilités. Cela dit, elle prit un ton sérieux peu après qui indiqua à Karina qu’elle allait très vite lui révéler pourquoi elle l’avait fait venir. Elle commença par lui demander des nouvelles de son entrainement. « Tant mieux, tant mieux... ça va être pratique pour toi pour quand tu vas rentrer en Russie » Immédiatement, la jeune femme fronça les sourcils et secoua la tête. « Rentrer en Russie ? » Elle s’était jurée qu’elle ne remettrait jamais les pieds là-bas. « Il est hors de question que je retourne en Russie. » Elle avait déjà assez de mal là et savait que ce serait pire dans son pays natal.

« Oksana c’est très bien. » « Oh je sais, c'est le prénom de ton arrière-grand-mère » avoua alors la brune avec une certaine ironie dans la voix. Enfin, elle n'avait pas connue la bonne femme, elle était morte bien avant sa naissance. Et elle s'en fichait, elle savait que Karina ne parlait pas de ça, ça l'amusait juste beaucoup d'être complètement hors sujet. En vrai, elle espérait juste pousser sa nièce à bout, elle aimait voir les gens exploser, presque autant que de les voir tenter de contrôler leur crise de colère etc...

Elles allèrent ensuite au salon, d'abord pour qu'Oksana puisse se la jouer, ça faisait aussi partie de ses fonctions, puis ensuite pour en venir au coeur du sujet. Le retour de Karina pour la Russie. Enfin ça, Oksana devait encore lui annoncer, ce qu'elle fit avec un énorme plaisir, elle adorait voir les gens réagir de façon si spontanée. En fait non mais elle devait faire avec. « Rentrer en Russie ? Il est hors de question que je retourne en Russie. » Oksana leva la main pour que sa nièce ne dise plus rien, son regard était très froid et le ton de sa voix lorsqu'elle parla ensuite fut implacable. « Tu réagis comme si je t'avais posée une question. Mais ce n'en était pas une, c'était un ordre. Elizaveta a dit que tu ne faisais pas assez d'effort ? Alors je vais te pousser plus loin moi ! » avoua alors Oksana avant d'avaler d'un trait son verre, elle fit tourner son doigt sur le bord du verre avant de reprendre calmement la parole. « Tu vas transmettre un message de ma part à ton père : "New York est à moi, je ne suis plus ton chien" » claqua alors Oksana avant de se lever et de se pencher vers sa nièce pour lui toucher la joue avec attention. « Je te laisse le choix de ce fait. Tu vas en Russie où tu peux rester avec ton père, ou tu reviens à New York à ma solde et tu te bats pour ma cause, ou tu peux toujours aller ailleurs. Mais il n'y aura pas deux clans Mikhailov sur cette île. Tu pars demain... » elle sortit une enveloppe avec le billet d'avion.

Après s’être bien donnée en spectacle Oksana avait fini par déclarer ses véritables intentions à Karina. Quelque lui avait dit que sa tante ne l’avait pas fait venir juste pour parler cinéma ou pour lui faire constater à quels point ses hommes avaient une durée de vie limitée et tombaient comme des mouches. Elle lui parla d’abord de son entrainement et enchaîna avec son retour en Russie. Karina rentrer en Russie. Non, elle vivante, cela ne se ferait pas. Elle protesta immédiatement, ayant oublié un instant à qui elle était en train de parler. « Tu réagis comme si je t'avais posée une question. Mais ce n'en était pas une, c'était un ordre. Elizaveta a dit que tu ne faisais pas assez d'effort ? Alors je vais te pousser plus loin moi ! » Quand elle disait qu’Oksana était plus difficile à contenter qu’Elizaveta… Elle aurait dû rester évasive. Encore plus évasive parce qu’elle n’était pas beaucoup rentrée dans les détails. Comme elle lui avait signifié qu’elle ne voulait pas qu’elle, Karina garda le silence se contentant de la regarder avec le plus d’assurance possible. Elle ne s’était encore pas assise et regardait donc Oksana de haut sans pour autant être « arrogante. » « Tu vas transmettre un message de ma part à ton père : "New York est à moi, je ne suis plus ton chien" » Humm. Karina fronça les sourcils, elle n’était pas sûre de comprendre ce que tout cela signifiait. « Tu ne peux pas envoyer de tes hommes ? » Elle en avait tellement que certains devaient s’ennuyer. « Et New York est à toi ? » Elle ne lui posait pas la question de manière ironique. Elle était juste… Perdu. Et Oksana ne l’aidait pas du tout. « Je te laisse le choix de ce fait. Tu vas en Russie où tu peux rester avec ton père, ou tu reviens à New York à ma solde et tu te bats pour ma cause, ou tu peux toujours aller ailleurs. Mais il n'y aura pas deux clans Mikhailov sur cette île. Tu pars demain... » Se battre pour sa cause ? Non, ça non plus elle ne le voulait pas. Elle l’avait dit à Elizaveta, une fois qu’elle aurait eu ce qu’elle voulait, elle se retirerait. Même si elle voyait de moins de moins bien comment cela serait possible. « Mon choix n’est pas difficile, je ne rentre pas en Russie, je te l’ai dit. » Tant pis pour son père, rien de tout cela ne la concernait. Enfin, elle voulait que rien de tout cela ne la concerne. « Tu peux garder ça. » ajouta-t-elle en montrant le billet d’avion d’un signe de tête.

Oksana avait une mission pour Karina et sa nièce n'allait certainement pas échapper à sa responsabilité. « Tu ne peux pas envoyer de tes hommes ? » Oksana haussa un sourcil avant de sourire, pourtant, ses yeux ne rigolaient pas, loin de là, elle était irritée qu'on lui réponde. « Si Karina, c'est exactement ce que je fais en t'envoyant... » lâcha froidement Oksana, en lui rappelant quelle était sa place dans la famille et qui donnait les ordres. « Et New York est à toi ? » Oksana eut un petit sourire en coin avant de sortit une cigarette de sa poche. Elle avait pris cette sale habitude depuis qu'elle était arrivée à New York. « Oh tu sais, avec ta nièce, nous avons décidé d'envoyer chier ton père. Notre branche se détache de la branche-mère dirons-nous. Donc, je n'ai plus rien à rapporter à Sergueï » déclara avec détachement Oksana tout en observant ses ongles, elle devrait sérieusement penser à aller se les couper. Elle avait expliqué les choses à Karina, mais elle doutait que Karina comprenne tout. Elle était trop... concentrée sur sa personne pour voir le tableau dans son ensemble, elle agissait comme une petite fille capricieuse parce que son père l'avait laissé faire. Mais Oksana n'était pas son frère. « Mon choix n’est pas difficile, je ne rentre pas en Russie, je te l’ai dit. » « Donc tu es à mes ordres Karina ? » demanda froidement Oksana en observant sa nièce avec froideur. « Tu peux garder ça. » elle luit tendit l'enveloppe et la jeune russe se leva. D'un geste de main, elle attrapa le visage de sa nièce en coupe. « Que ça te plaise ou non, tu iras en Russie, tu transmettras mon message à mon frère. Et si tu décides de bosser pour moi, tu me rapporteras ma soeur. Tu pourras revenir d'ici 2/3 jours à New York alors arrête immédiatement de faire ta petite princesse. Il serait peut-être temps que tu assumes un peu de parler à ton père, à la place de fuir sans arrêt comme un enfant, dresse-toi et dis ce que tu veux, histoire de changer, tu pourras même aller sur la tombe de Vladimir au passage... » ajouta Oksana avec une indifférence non feinte. Après tout, elle s'en fichait, tout ce qu'Oksana voulait, c'était que ses ordres soient exécutés.

Oksana n’avait pas mis bien longtemps avant de dévoiler ses intentions à Karina. Elle ne savait pas à quoi elle s’était attendue en fait, peut-être un peu plus de mise en bouche ? Enfin c’était bien au moins, aucune d’elles d’eux ne perdait du temps comme ça. Soit. Sa très chère tatie voulait qu’elle rentre en Russie. Rien que ça… Enfin non, elle en voulait en plus qu’elle joue au messager et qu’elle y reste. Parce que si elle revenait à New York cela voulait dire qu’elle serait un nouveau pion pour la brune. Et elle ne voulait aucune des deux solutions qu’elle lui proposait. Elle lui suggéra donc d’envoyer un de ces hommes à sa place, elle en avait tellement qu’un de moins ne ferait pas de différence. « Si Karina, c'est exactement ce que je fais en t'envoyant... » Est-ce qu’elle devait rire là en fait ? Parce que si c’était une blague elle n’était pas drôle. Elle n’était même pas allée la voir elle, si encore elle était l’homme de quelqu’un c’était d’Elizaveta, c’était envers elle qu’elle avait une dette. Elle regarda donc un instant sa tante en fronçant les sourcils, préférant qu’elle continue à s’expliquer parce que là elle avait du mal à tout comprendre. « Oh tu sais, avec ta nièce, nous avons décidé d'envoyer chier ton père. Notre branche se détache de la branche-mère dirons-nous. Donc, je n'ai plus rien à rapporter à Sergueï » Il aurait été étonnant qu’Elizaveta n’ait rien à voir là-dedans. Est-ce que cela voulait dire que la vie de son père était plus en danger que jamais ? Et si elle se ralliait à lui, la sienne aussi sans doute ? Karina avait toujours les sourcils froncés et toujours autant de mal à suivre. « Hum, d’accord… » Non, vraiment, elle ne voyait pas pourquoi sa tante croyait qu’elle en avait quelque chose à faire. « Et tu penses sincèrement que je suis la mieux placée pour ça ? » Non parce que pour elle ce n’était pas si évident que ça. Elle ne voulait vraiment pas rentrer à Moscou. « Donc tu es à mes ordres Karina ? » L’intéressée pinça les lèvres avant de déglutir, fixant Oksana de l’air le plus neutre possible. Une telle possibilité lui donnait envie de vomir. Elle devait choisir entre la peste et le choléra… « Si c’est la seule condition pour que je puisse rester à New-York… » Elle ne termina pas sa phrase, n’ayant pas envie de dire clairement oui. Mais elle savait qu’elle n’avait pas le choix, c’était vraiment soit l’un soit l’autre. « Que ça te plaise ou non, tu iras en Russie, tu transmettras mon message à mon frère. Et si tu décides de bosser pour moi, tu me rapporteras ma sœur. Tu pourras revenir d'ici 2/3 jours à New York alors arrête immédiatement de faire ta petite princesse. Il serait peut-être temps que tu assumes un peu de parler à ton père, à la place de fuir sans arrêt comme un enfant, dresse-toi et dis ce que tu veux, histoire de changer, tu pourras même aller sur la tombe de Vladimir au passage... » Sa mâchoire se serra et tous ses muscles se crispèrent lorsqu’Oksana mentionna son frère. Elle n’avait pas le droit… « Très bien, j’irais. Un jour sera suffisant. » Elle n’avait pas besoin d’y rester plus que nécessaire. Par contre ce dont elle avait besoin c’était de beaucoup de temps pour s’y préparer psychologiquement.

« Hum, d’accord… Et tu penses sincèrement que je suis la mieux placée pour ça ? » en fait non, autant être honnête, Oksana ne confierait jamais la garde de sa fille ou de sa filleule à Karina, elle ne lui faisait pas du tout confiance, elle n'était pas assez méfiante, trop douce, trop... normale, elle n'avait pas l'esprit tordu des Mikhailov, elle ne voyait jamais les ennuis venir de loin, elle était encore trop positive sur le reste de l'humanité et ça ennuyait grandement Oksana, parfois, elle avait juste envie de secouer Karina et lui demander ce qui avait foiré dans son éducation, à quel moment avait-on fail avec elle pour qu'elle soit ainsi ? Et puis surtout, comment avait-elle fait pour survivre malgré ses défauts gros comme une maison ? Même Dimitri était plus un Mikhailov qu'elle. Oksana finit par déposer une main sur l'épaule de sa nièce. « Tu t'en fiches de ce que je pense. Tu as juste un choix à faire. Je te laisse un vol pour la Russie pour décider ce que tu veux. Aussi non, tu peux "disparaitre". Tu ne serais pas la première Mikhailov à disparaitre de la circulation, mais cette fois-ci, fais-le bien, tu es la première à te plaindre de nous mais tu ne penses même pas à changer ton nom de famille quand tu arrives dans un nouvel endroit... » soupira Oksana. Si elle devait disparaître, elle savait déjà qu'elle changerait totalement d'apparence, qu'elle ferait des efforts d'intégration dans le pays et tenterait de se construire une vie "normale" pour se fondre dans la masse... mais pas tout de suite, elle avait encore des choses à accomplir. Ce qui importait désormais Oksana, c'était de savoir si Karina allait être de son côté, honnêtement... ce serait un bon crochet dans l'estomac de son frère si sa précieuse princesse lui tournait le dos. « Si c’est la seule condition pour que je puisse rester à New-York… » Oksana eut un petit sourire en coin, si Karina aimait tant New York, c'était parce qu'elle avait des gens qu'elle aimait dans les environs, c'était ridicule, mais si ça permettait à Oksana de garder sa nièce sous sa coupe. Cela dit, celle-ci était vraiment réticente quant à l'idée même de rentrer en Russie, mais Oksana ne pouvait pas la laisser discuter son pouvoir, c'était le désavantage d'avoir autant de Mikhailov sous sa coupe, ils étaient intenables... la brune tenta de trouver les bons arguments en appuyant là où ça faisait mal. Question de principe. « Très bien, j’irais. Un jour sera suffisant. » elle avait cédé évidemment, ça ne l'étonnait pas tellement dans le fond. « Si tu pouvais avoir des informations sur tes cousins en Asie ça m'arrangerait... » lâcha simplement Oksana avant de se servir un nouveau verre d'alcool. Elle hésita quelques secondes avant de plisser le regard. « J'aimerai qu'à ton retour tu t'occupes toi-même de l'entrainement de ma bâtarde » fit alors Oksana en attrapant entre ses dents un glaçon. Ce n'était sans doute pas son idée la plus brillante pour sa fille... mais Karina était la seule qui n'allait pas tuer la bâtarde, elle en était sûre, et l'air de rien, ça ennuierait un peu Oksana que la petite blonde soit tuée, elle s'était habituée à sa présence.

Oksana voulait que Karina se rende en Russie. Pas pour prendre des vacances non, elle irait en étant un de ses « hommes » et elle allait devoir remplir une mission pour elle. L’idée de retourner chez elle ne l’enchantait déjà pas beaucoup mais en plus il fallait qu’elle aille voir son père et lui fasse passer un message. Un message qui n’allait a priori pas lui plaire. La jeune femme ne pensait pas que son père s’en prenne à elle. Enfin, rien de tout cela n’était de sa faute, elle n’y pouvait rien si Oksana avait décidé de le trahir… Mais quand même, à son sens elle n’était pas la mieux placée pour faire ça et sa tante devait bien penser la même chose. Elle voulait juste la déstabiliser un peu, lui faire peur. Parce que visiblement c’était son seul moyen pour pouvoir rester à New York. « Tu t'en fiches de ce que je pense. Tu as juste un choix à faire. Je te laisse un vol pour la Russie pour décider ce que tu veux. Aussi non, tu peux "disparaitre". Tu ne serais pas la première Mikhailov à disparaitre de la circulation, mais cette fois-ci, fais-le bien, tu es la première à te plaindre de nous mais tu ne penses même pas à changer ton nom de famille quand tu arrives dans un nouvel endroit... » Karina ne mit pas bien longtemps à se décider : elle allait aller en Russie. Elle pouvait bien faire ça enfin… Elle irait à l’essentiel et ne s’attarderait pas plus que nécessaire. Un jour suffirait. Ce n’était qu’un jour, elle survivrait… Sans doute. Bon, elle n’était pas très assurée à cette idée mais elle essayait de garder une contenance devant la brune, elle n’avait pas le choix. « Si tu pouvais avoir des informations sur tes cousins en Asie ça m'arrangerait... » Karina fronça les sourcils. Elle était à peine au courant de la situation, Elizaveta lui en avait bien parlé rapidement mais elle n’était pas entrée dans les détails. « Je ferais ça. » Elle essayerait en tout cas. Elle n’avait que 24 heures alors bon… Soit. Oksana n’en avait pas encore fini visiblement. « J'aimerai qu'à ton retour tu t'occupes toi-même de l'entrainement de ma bâtarde » La jeune femme ouvrit la bouche pour répondre mais se ravisa immédiatement. Elle allait une fois de plus lui demander si elle pensait qu’elle était la mieux placée pour ça. « Tu veux que moi* je l’entraine ? Tu m’en penses capable ? » Parce qu’elle voyait mal ce qu’elle* pourrait lui apporter. Ça allait surement être une catastrophe en fait.

« Je ferais ça. » et Oksana savait que Karina le ferait, elle ne comprenait sans doute pas la situation qui l'entourait, si Oksana devait identifier Karina a une pièce d'échec, elle serait sans aucun doute une Tour. Ni plus, ni moins, très carré, à ne pas voir les choses si elles n'étaient pas face à elle, elle ne sortait jamais de la case où on la mettait, elle ne faisait pas de mouvements étranges, elle avait une façon simple d'avancer dans la vie, une façon qu'Oksana comprenait aisément mais elle ne le partagerait pas avec sa nièce. Tout de même, la jeune russe était rassurée de la voir rester parmi elle, son frère allait rager, et juste cette optique la mettait dans un état de joie, il le méritait, tout ce qu'il lui arrivait ! C'était sa faute ! Uniquement sa faute !

Une fois cette histoire mise de côté, OKsana annonça son prochain plan. C'était à Karina que la jeune brune avait décidé de confier l'entrainement de sa bâtarde, elle ne pourrait pas éternellement jouer avec leurs sbires. Ils n'oseraient pas aller trop loin avec la petite, Karina saurait posée des limites à son entrainement, elle le savait, elle pourrait aller plus loin sans dépasser les lignes... puis Karina n'avait pas réellement de "rôle" défini pour l'instant, la mettre dans les rangs comme préceptrice d'abord était une certaine marque de confiance, c'était l'occasion pour Karina de prouver ce qu'elle valait. C'était aussi l'occasion de donner à Karina une raison de rester... si elle jouait bien la carte, Oksana était presque sûre que Karina développerait un instinct de protection envers Lyuba. « Tu veux que moi* je l’entraine ? Tu m’en penses capable ? » Oksana l'observa quelques secondes dans les yeux avant d'observer ses doigts l'air pensif. « Tu es la seule qui ne la tuera pas... » son grand coeur était connu après tout, et Oksana comptait en jouer. « C'est une bâtarde, si tu ne l'entraines pas bien, elle ne dépassera jamais le stade de l'enfance, nous sommes des Mikhailov de sang toi & moi, et notre parcours est déjà chaotique... mais le parcours des bâtards est encore plus dur... fais juste de ton mieux... » dit Oksana, une boule dans la gorge. Quand elle avait pris Luyba, c'était juste pour montrer ce qu'elle pouvait faire en étant le Pakhan, elle avait voulu faire peur à tous les russes des New York... sauf qu'elle n'avait pas réalisé que la petite était... si jeune... Oksana était née dedans, elle était habituée à la violence des Mikhailov... pas Luyba et si elle mourrait... elle se sentirait responsable... mais si elle montrait qu'elle tenait à elle ne serait-ce qu'un peu, sa vie serait encore plus rapidement mise en danger, c'était pour ça que l'entrainement ne pouvait pas être donné par elle... et elle ne pouvait pas non plus lui attribuer son meilleur soldat... sa vie serait tellement plus simple si elle ne devait pas analyser 10 fois chaque situations...

Karina ne savait encore pas comment elle allait faire ça mas elle allait tenter de récolter des informations sur ce qui se passait en Asie. Elle se souvenait vaguement qu’Elizaveta lui avait expliqué ça, ou en tout cas une partie de l’histoire. Karina n’était pas tellement attentive aux problèmes de sa famille, elle ne se sentait absolument pas concernée. Enfin c’était le cas avant, à présent elle allait devoir s’impliquer bien plus. Oksana venait de le lui faire comprendre et elle n’aurait plus d’autre choix, elle n’avait pas le pouvoir de se « rebeller » de toute façon. Et elle n’était pas stupide hein, elle savait bien qu’elle se faisait manipuler de tous les côtés mais là encore elle n’avait pas d’autre choix que de se laisser faire.

Cette histoire « réglée » - elle partirait sans tarder et serait revenue tout aussi rapidement – sa très chère tante lui annonça ensuite qu’elle voulait qu’elle s’occupe de l’entrainement de sa fille. Elle, alors qu’elle était elle-même encore en plein entrainement… Elle n’était pas mauvaise et il arrivait à Elizaveta de la complimenter même si elle aimait beaucoup se plaindre d’elle mais elle ne voyait pas ce qu’elle pourrait bien apprendre à la petite. Elle avait plutôt la sensation qu’elle ne la formerait pas comme il faut et qu’elle en payerait le prix fort par la suite. Et elle ne voulait pas ça. « Tu es la seule qui ne la tuera pas... » Karina pinça les lèvres. Elle n’avait pas réfléchi à ça… C’était tout à fait logique en fait et il était sûr et certain qu’elle ne fera pas de mal à une enfant et encore moins celle d’Oksana. Oksana était puissante et vu ce qu’elle venait de lui demander de faire et de lui confier elle n’avait plus de raison d’obéir à son frère. « C'est une bâtarde, si tu ne l'entraines pas bien, elle ne dépassera jamais le stade de l'enfance, nous sommes des Mikhailov de sang toi & moi, et notre parcours est déjà chaotique... mais le parcours des bâtards est encore plus dur... fais juste de ton mieux... » Elle eut une pensée pour Dimitri, il ne s’en était encore pas trop mal sorti lui-même si elle le haïssait et qu’elle n’était sans doute pas la seule. « Je ferais de mon mieux parce que c’est la seule chose je peux te promettre. » Elle ne pouvait pas lui dire qu’elle ferait d’elle une digne héritière Mikhailov, qu’elle serait forte et redoutable. Elle ne l’était pas encore elle-même…