Sujet: cixi & c'ian ❝ maeda's fight ❞ Mer 12 Juin - 19:26
Maeda père venait à peine de sortir de la limousine que déjà, une lourde tension était palpable. Les deux sœurs ne se regardaient pas, laissant un silence pesant pénétrer l’atmosphère sonore à l’intérieur de la voiture. Loin de C’ian l’envie de briser ledit silence au départ, pensant avec une certitude évidente que Cixi aurait tôt fait de l’envoyer sur les roses à peine la bouche ouverte. En d’autres termes, le voyage jusqu’à l’appartement risquait de s’étendre détestablement en longueur… la jolie japonaise aurait pourtant rêvé que sa sœur cesse ses complexes ridicules n’ayant aucunement lieu d’être : après tout, la vie de C’ian n’était pas idyllique, et au cas où elle ne l’aurait pas remarqué, leur père ne lui avait adressé qu’un seul regard à son arrivée à l’aéroport et n’avait pas dégoisé un mot à son attention. Cixi avait obtenu toutes ses attentions, comme à son habitude, forçant C’ian à hausser les épaules et à sourire comme si rien de tout ceci ne pouvait la toucher. Ce n’était pas vrai bien sûr, mais il valait mieux en rire qu’en pleurer, n’est-ce pas ? « Je suppose que tu vas continuer à serrer la mâchoire jusqu’à ce que mort s’en suive ? » ironisa soudainement la belle blonde, incapable de rester silencieuse… le silence l’effrayait à vrai dire. « Dommage, il y a des tonnes de mots faciles à utiliser quand on veut parler pour ne rien dire. Tu devrais essayer, tu serais moins effrayante ! » Certes, C’ian ne l’avait pas regardée dans les yeux, évitant ainsi d’être foudroyée sur place par la froideur légendaire de Cixi, mais elle souriait, amusée. Là encore, il valait mieux en rire qu’en pleurer.
Sujet: Re: cixi & c'ian ❝ maeda's fight ❞ Mer 12 Juin - 20:49
« Pourquoi te parler, je vais user de la salive pour rien. » En kimono, je suivais donc mon père qui venait d’arriver dans la pièce. On allait donc rentrer dans l’ambassade du Japon. Il y avait une cérémonie en son honneur. Marchant alors avec mes petits zori(les chaussures en bois), je tenais donc mes pieds dans cette étreinte de bois en les glissant doucement sur le sol. Donc tout en continuant ayant ma sœur à côté de moi, je la voyais sourire. Je la laissais passer devant moi et alors que je déposais mon pied sur son kimono. La voyant vaciller, je passais sur le côté et je disais alors patiemment. « On ne tient plus sur ses jambes sœurette. » Donc tout en comprenant la situation, je passais pour me mettre sur le côté gauche de mon père. Il me posa sa main sur mon épaule droite et il me souriait tandis que C’Ian le rejoignait de l’autre côté. Notre mère se trouvait aussi là. Il était bien vrai qu’elle m’avait un peu défendue depuis ma naissance mais elle avait surtout pris C’Ian pour elle. Il y avait bien une petite chose que je lui reprochais : elle voulait toujours mettre « sa fille » devant l’autre. Enfin, je voyais bien que la famille était coupée en deux. Mon père avait l’habitude de me laisser vaquer à mes occupations pour représenter la famille lors de ce genre de cérémonie. Prenant ma place, je commençais à faire la plus belle grimace possible et inimaginable avec la petite d’un employé de ma mère. Voyant rire l’enfant, elle venait me dire bonjour en me donnant un bouquet de fleurs. La remerciant, je croisais le regard de mon père qui malgré l’évènement m’autorisait à toujours faire une grimace au début pour évacuer le stress.
Sujet: Re: cixi & c'ian ❝ maeda's fight ❞ Ven 14 Juin - 19:48
Comme à son habitude, Cixi frisait l’impolitesse en tournant en dérision tous les actes de sa sœur aînée. C’ian n’en prenait jamais pour se faire mal, bien évidemment, mais il arrivait un moment où toutes ces brimades finissaient par la toucher d’une façon ou d’une autre : bien que leur mère ait fait preuve d’une extraordinaire douceur envers la belle blonde durant tout l’entrevue que les sœurs Maeda avaient eue avec leur père, la designeuse avait du mal à supporter sa sœur sur la longueur. Celle-ci était plus froide qu’un vent hivernal en pleine Sibérie… « Oh c’est vrai. J’oubliais que parler n’était pas dans tes cordes » rétorqua-t-elle avec un sourire doux, sans brutalité ni même de méchanceté. C’ian était à des lieues d’être une personne mauvaise, elle était même tout l’inverse… sa sœur était la noirceur là où elle ne vivait que dans la lumière, usant et abusant de son sourire pour tâcher de ne jamais laisser la tristesse s’emparer d’elle. « Quant à ta question quand nous étions face à Père… je n’aime pas ces chaussures de bois sans personnalité et manquant cruellement de chaleur. En plus, elles font extrêmement mal aux pieds. » Inutile de lui demander si elle était d’accord, Cixi ne lui répondrait probablement pas ou alors pour lui sortir une nouvelle horreur à encaisser. « Monsieur O’Neil s’est-il présenté à toi ? » Le garde du corps. Payé grassement pas leur mère, mis à disposition de C’ian pour éviter de risquer tout malaise, la belle blonde ne voulait pas pour autant qu’il oublie de protéger sa sœur, bien qu’elle ne soit aucunement tendre envers elle et qu’elle n’en n’aurait sûrement jamais fait autant à son égard…
« Pourquoi parler à une personne qui n’est même pas foutu de respecter les traditions de notre pays. » Tout en sachant que la suite serait alors bien plus chiante, je voulais juste que cela se passe convenablement. Ainsi sachant que notre chère mère avait décidé parfois de faire à l’européenne sans penser que l’on « parlait » de notre famille, j’avais eu des portes fermées, j’avais eu du mal à faire mon album parce qu’elle y avait mis son petit grain. En voyant ma sœur, je voyais ma mère et pour ma part, je haïssais les deux. Je lui répondais alors, rien que pour finir mon sac. « De toute façon, tu ne veux pas respecter les convenances. Je ne vois pas pourquoi est-ce que je continue de te parler. » Sachant que le reste de la question allait sans doute me prendre la tête, je disais tout en regardant en face de moi : « Sachant que je dois te supporter chez moi, oui, j’ai vu Mr O’Neil qui dois bien avant toute chose te supporter. Mais sachant me défendre, je ne pense pas avoir besoin de ça. Contrairement à toi, je ne suis pas « la fifille à maman ». » Il était bien vrai que pour l’instant, il y avait une grande différence entre elle et moi. Il fallait qu’elle le prenne en compte.
« Ce que tu peux être obtus dans ton genre, c’est pas croyable » soupira C’ian, cherchant en son âme et conscience à ne surtout pas péter une durite tout de suite maintenant car ce serait faire le jeu de Cixi et autant éviter de s’abaisser à ce genre de choseries. La jolie blonde n’avait pas besoin de s’ajouter ce genre de problèmes en prime, elle avait suffisamment à gérer. « Pas étonnant que tu sois seule, avec ton caractère impossible tu es bien partie pour finir vieille fille… mais contrairement à toi je ne m’enfermes pas ridiculement dans de simples traditions, je m’ouvre à d’autres choses, je cherche à connaître ce qui m’entoure. Tu y vois un manque de respect parce que tu n’as jamais aimé que toi et que tu es aussi sèche que les rouleaux de parchemin que Père t’a offert à ton précédent anniversaire. Sincèrement Cixi ? Je crois que je te plains énormément. Ton cœur ne connaîtra jamais réellement l’amour et cela me désole pour toi… mais tu veux que je te dise ? N’aie crainte, il n’est pas question que je reste une minute de plus dans cet appartement maudit où tu vas me rendre coupable de mes moindres respirations. » C’ian haussa les épaules et se dirigea aussitôt vers sa chambre, prenant un sac de voyage qu’elle ouvrit pour commencer à y mettre ses affaires. La plaisanterie avait assez duré.
La claque partait alors aussi rapidement qu’elle était venue dans mon esprit. Elle venait donc frapper les joues de ma sœur quitte à lui casser une dent au temps le faire. Il ne fallait pas non plus qu’elle pense que je me trouvais être un monstre sauf que là elle dépassait les bornes. Elle ne comprenait rien, elle n’écoutait pas mes chansons, elle ne faisait que me critiquer donc finalement, je trouvais qu’elle méritait cette paire de claque. « Lorsqu’on ne connait pas les gens, on se tait. Tu ferais mieux de retourner dans ton monde moderne contraire à notre famille et te dire qu’un jour, il serait plus apte pour toi d’essayer de faire un effort si tu ne tiens pas à dormir dehors. » Quitte à avoir ma mère sur le dos, je préférais donc la foutre dehors si elle me gonflait de trop. Je disais alors à voix haute : « Mr O’Neil, vous pouvez venir s’il vous plait ? Ma sœur a besoin d’aide pour défaire sa valise. Surtout ailliez sur vous son inhalateur, Madame ne veut pas prendre soin de sa santé. » J'avais insisté sur le Madame de façon à lui faire comprendre qu'il ne faudrait pas qu'elle m'agace de trop. Il m’était venue aux oreilles que ma chère et tendre sœur faisait la java et donc qu’elle ne prenait pas soin de sa santé. Tout en sortant de la pièce, je disais simplement à ma sœur de dos : « Les parchemins étaient pour moi une façon d’écrire une chanson pour toi. Mais bon, je crois qu’elle va aller aux oubliettes…. » Pourquoi me prendre la tête avec une bonne femme qui se croyait tout permis. Blaine arrivant vers moi, il avait entendu la conversation et me regardant avec compassion, il regardait ma main. Pas de montre qu’il m’avait offerte. Je lui disais en riant : « Elle n’a pas tenu un voyage toute la journée en ville. » Je rajoutais alors : « Donnez en une à ma sœur, pour savoir où est-ce qu’elle est lorsqu’elle sort. » Un signe de la tête, et voilà que j’enlevais mes chaussures pour marcher sur le parquet en chaussette. Me dirigeant vers ma chambre, j’enlevais mon kimono avec la cérémonie traditionnelle. Je le déposais sur son support, et tout en faisant attention à tout. Je retournais dans le salon. Allant devant l’autel aux ancêtres, je frappais deux fois dans mes mains avant de m’incliner trois fois. Assise sur le sol, je priais alors comme à mon habitude. Mais celle-ci allait se trouvait changer alors que la tornade blonde refaisait son apparition.
C’ian ne savait pas au juste pourquoi cette rage froide grondait en elle alors qu’une telle chose ne lui était jamais arrivée auparavant. Mais le résultat était là : à peine Cixi l’eut-elle giflé que déjà, ce fameux accès de colère grondait d’autant plus fort. Pourquoi diable sa sœur prenait-elle un malin plaisir à la titiller jusqu’à ce qu’elle ne cède ? C’était stupide, puéril et injuste également. C’ian attendit pourtant que sa sœur cadette eut fini sa prière –il ne fallait pas en prime qu’elle lui envoie encore dans les gencives qu’elle ne respectait pas ces foutues traditions– attendant juste devant la porte, contre le mur, bras croisés. Elle avait renvoyé Monsieur O’Neil à ses occupations précédentes, sachant que cette discussion ne les concernait qu’elles deux, il n’y avait pas à avoir d’autre spectateur. « Je devrais te retourner la même chose sur le fait que tu n’écoutes jamais rien. Sérieusement, depuis que je suis ici, que m’as-tu dis si ce n’est que je ne respecte pas les traditions, que je ne respecte pas les traditions, que je ne respecte pas les traditions ? Tu n’as que cette phrase en bouche ! A croire que tu prends un plaisir malsain à m’humilier alors que dans le fond, tu sais très bien que je suis mille fois plus solitaire que toi. Tu veux savoir pourquoi je ne me soigne pas ? Parce qu’il n’y a strictement aucune raison que je le fasse. Vivre encore des années pour quoi faire ? Pour entendre ma sœur et mon père me dire que je ne suis qu’une planquée n’ayant strictement rien de japonais ? Très peu pour moi ! Quant à tes chansons, non je ne les ais jamais écoutées il est vrai. Cela ne veut pas dire que tu n’as pas de talent, au contraire, je t’ai toujours trouvée douée mais si c’est pour en comprendre encore des salées sur ma personne alors j’estime ne pas avoir de temps à perdre. Maintenant, si tu veux que je reste, arrête de dire que je squatte ton appartement et de me faire passer pour un vulgaire parasite. Dans le cas contraire, si tu souhaites que je parte… rien de plus facile. Regarde simplement les choses en face et analyse ton comportement, tu t’apercevras vite que si j’ai des défauts… toi tu es singulièrement odieuse et que cette gifle que tu m’as donnée aurait dû être dirigée vers toi. »
Assise sur le sol, je me relevais avec peine. Il fallait l’avouer mais mon arthrose à mes genoux me faisait un peu souffrir ces derniers temps. Je ne laissais rien sur mon visage dire la douleur de mes jambes. Prenant le temps de me mettre debout, je l’entendais me dire tout simplement ce qu’elle avait sur le cœur. Il fallait bien l’avouer aussi qu’elle ne comprenait pas grand-chose non plus. Les japonais ne montraient pas leurs sentiments, donc la titiller était pour moi une façon de lui dire que je l’appréciais beaucoup. Elle réagissait en européenne et elle ne se demandait donc pas pourquoi est-ce que je le faisais. Elle se plaignait de mon attitude sans réellement se poser les bonnes questions. Malheureusement pour elle, je n’avais pas envie de lui donner un cours sur la politesse ou autres attitudes japonaises. Il faudra qu’elle apprenne par elle-même. Tout en m’approchant d’elle, je la secouais et je lui disais sachant qu’il ne faudrait pas que mes yeux parlent à ma place. « Tu ne te soignes pas, et je te jure que devant Bouddha je te fou illico presto dehors ! Tu entends ?! » Passant doucement sur le côté, je me dirigeais vers la cuisine. Il fallait que je prenne un verre d’eau. Tout en sachant que je devais aussi faire un effort, je commençais à faire le thé que je me faisais pour mon arthrose. Il me soulageait et j’avais alors une petite chance pour que tout aille bien mieux. De dos, je commençais à m’agiter et il fallait bien le dire : j’appréciais donc ce petit moment sans ce regard blond sur moi. Malheureusement pour moi, je le sentais un peu plus dans mon dos. Tout en me tournant vers la table qui faisait face à la porte, je commençais à sortir le thé. Ecrasant les feuilles, j’avais fait bouillir l’eau une fois. Puis la laissant à soixante degrés, elle sera parfaite pour le thé. Je disais à ma sœur tandis que je faisais tout cela. « Tu ne comprends pas, tu as été adopté alors que Père ne le savait pas. Mère m’a délaissé à ton profit et elle s’occupe de moi que lorsqu’elle a envie de rendre Père dingue. Alors essaye un peu de comprendre le truc. Se faire manipuler par Mère pour atteindre Père n’est pas très agréable. Et même s’il n’en a pas l’air comme ça…Il t’apprécie à sa façon. Il veut te pousser à aller plus loin. » Continuant donc de faire ce que je faisais, je voulais juste qu’elle se mette à ma place pour essayer de voir mon point de vue. Remarque Mère ne lui disait pas tout non plus. Alors je disais lascivement. « Mère m’a juste défendu pour le mariage forcé. Mais sinon, elle ne m’appelle que pour venir aux diners de familles qui se comptent à trois par an. Même lorsque je suis au Japon, elle ne vient pas me voir. Les chansons que j’ai écrites sur toi ne sont pas des méchancetés…Il s’agit juste de textes pour te faire comprendre. Mais vu que tu ne les écoutes pas... » Me rendant compte que je risquais de me brûler parce que je ne regardais pas ce que je faisais. Je fermais les yeux histoires de me recentrer et finissant le thé, je le versais dans sa tasse. Tout en disant cela je me versais du thé dans ma tasse. « Quand à cet appartement, je l’ai payé avec mes sous de ma poches. Donc oui tu es bien chez moi et il faudra que tu fasses attention à des petites choses parce que je ne compte pas changer mes habitudes pour autant. Restes ici tu seras bien mieux qu’au milieu d’un couple qui a du mal à se supporter. Car vois-tu ils ne divorceront pas, ils préfèrent mourir dans le même lieu. Quand à mon comportement, il est comme il est. Il faudra t’y faire. Ah oui, j’oubliais, le diner est à dix-heure tous les soirs. Le petit déjeuné, il sera dans le frigo pour toi vu que je ne connais pas tes horaires. Sache que je ne suis pas souvent chez moi mais je n’aime pas lorsqu’on y met le bazar. Quand à te balader en sous-vêtements dans tout l’appartement, il n’en ai pas question. Déjà que je n’aime pas Mr O’Neil…. »
C’ian préféra ne surtout rien répondre face à la menace de Cixi, ce n’était pas utile. Après tout, elle faisait ce qu’elle voulait de son corps, non ? Au même titre, elle n’avait jamais pris ni parti ni part tout simplement à la véritable guerre se jouant effectivement entre leurs deux parents. Voilà pourquoi elle avait absolument tenu à quitter le Japon pour les USA, pays nettement plus libre où elle pourrait exprimer toute sa créativité sans être dominée par qui que ce soit et surtout pas deux parents incapables de faire preuve d’un peu de raison. « Ne pas prendre partie ne veut absolument pas dire que je ne comprenne pas. Je refuse juste de prendre part à des enfantillages qui ne me concernent pas et tu devrais faire de même, tu en serais de fait moins malheureuse et ton bêlement serait moins amer » rétorqua-t-elle avec un brin de froideur, toujours en retrait face aux semaines d’horreur que sa sœur lui avait fait vivre depuis son arrivée à New York. Cixi n’avait pas été un modèle de tendresse non plus, loin s’en faut. C’ian avait accusé le coup jusqu’à ce que la coupe ne soit pleine et que la scène d’aujourd’hui ne soit que la goutte d’eau faisant déborder la potiche. « Je n’ai jamais écouté tes chansons car tu as toujours été aussi agréable et douce qu’un chardon avec moi. Je ne sais absolument pas ce que tu penses, ce que tu aimes ou ressens. Ce n’est pas faute d’avoir fait plus souvent qu’à mon tour des pas vers toi… mais tu m’as toujours prise pour la première gourde venue, qui vit sa vie et ne respecte rien mais OUI je vis ma vie parce que j’ai toujours été considérée comme une planquée, un parasite ! Il est logique que je cesse d’être un punching ball à un moment donné et je pense que même toi tu peux comprendre la chose. La seule question qui me vient c’est : pourquoi ce revirement soudain de situation ? »
Debout, je finissais ma tasse de thé, et regardant ma sœur, je disais alors patiemment : « Je suis loin d’être malheureuse vois-tu. Ce qu’ils font et bien, ils font ce qu’ils font. De toute façon, mère ne me parle plus donc….Au moins j’ai la paix de ce côté-là. » Ainsi, souriant, je comprenais qu’il fallait juste que je continue sachant que la suite ne lui plairait pas du tout. Je disais alors doucement : « Et concernant mon bêlement comme tu le dis, tu devras faire avec. » Alors que pour le moment, je me rendais compte que je ne pourrais sans doute pas être plus calme, je réfléchissais à ce que je ferais pour la suite. Prenant les biscuits se trouvant dans le placard, je les amenais sur la table. Ainsi, tout en prenant le premier, je sentais donc le goût du chocolat dans ma bouche, je me demandais bien ce qu’il y avait alors dans cette pièce pour la rendre tendue. L’entendant me dire que je ressemblais à un morceau de charbon, je lui répondais sachant que cela ne lui plairait pas du tout. « Un charbon de bois qui apprécie faire ce qu’il veut faire. » Je savais aussi qu’il était donc important pour moi de ne pas forcément tout dire non plus. Je voulais juste avoir ce que je désirais : la paix. Et il serait donc nécessaire que C’Ian essaye de faire un effort, de toute façon, je n’allais pas non plus faire un effort si elle ne le voulait pas. Maintenant, je prenais un autre biscuit et je savourais ce doux parfum qui me plaisait beaucoup. Je lui disais alors patiemment : « Ce n’est pas de ma faute si j’ai toujours entendu des choses sur toi, et si on a toujours dit des choses comme quoi je n’étais pas ta sœur ou autre. Se faire exclure parce qu’on a une sœur blonde aux yeux bleus n’était pas facile à Paris au lycée. Tu ne t’en souviens pas ? Ah oui, j’oubliais, toujours à l’hôpital… » En plus de me faire traiter d’étrangère dans un lycée international, ma sœur aurait pu me défendre, mais rien, elle n’avait rien fait. Elle se contentait de passer son temps dans un hôpital et à ignorer donc toutes les choses qui me travaillaient à cette époque. De toute façon, je ne voyais pas quoi d’autres à dire à part ceci : « Et pourquoi pas ? Tu vas vivre chez moi, et je ne veux pas d’un enfer chez moi. »
« Entendu des choses sur moi ? Pitié Cixi, tu es plus intelligente que ça, tu n’as jamais appris que les ragots ne sont pas nécessairement des vérités absolues ? » C’ian avait eu une grosse période où effectivement, elle étudiait davantage à l’hôpital qu’au sein du lycée parisien où les deux sœurs Maeda avaient fait leurs études. Sans doute les torts étaient-ils partagés, mais il fallait aussi comprendre que la jolie blonde ne pouvait pas non plus se heurter à des dizaines de camarades qu’elle ne voyait pratiquement jamais. Cela lui aurait pris une énergie considérable, énergie dont elle avait besoin pour son traitement. Cela ne voulait pas dire qu’elle n’aimait pas Cixi, qu’elle ne la considérait pas comme sa sœur ou toute autre horreur que les autres pouvaient bien sortir par pure jalousie sans doute. « Ta phrase sur mes soins à l’hôpital sonne comme un reproche mais si ça peut te consoler d’une quelconque manière, je préfèrerais largement ne pas y avoir recourt. Ceci étant dit, ne pas me mêler de la connerie d’autrui ne veut pas dire que je ne te considère pas comme ma sœur ou que je te renie. Je pense surtout que nous souffrons d’un super problème de communication. » Mais encore une fois, cela ne voulait pas dire qu’elle ne comptait pas faire d’efforts. Jusqu’ici, elle s’en était moquée pour la simple et bonne raison que Cixi lui avait toujours donné envie de faire l’exact inverse… « Je n’ai pas envie ni même l’énergie de me battre continuellement contre toi. Si je n’ai pas fait d’effort récemment, c’est que tu t’es toujours montrée hargneuse avec moi et j’avais l’impression que tu me détestais. Je ne veux pas que mes efforts tombent dans l’oreille d’une sourde, voilà tout. »
« Les ragots, je m’en fiche, c’est juste la réaction des gens, et ce qu’ils te font qui est insupportable. » Ma demande pour aller finir ma dernière année de lycée à NY. J’en avais déjà fait deux à Paris. Et j’en avais profité du déplacement de mon père pour m’en aller avec lui et essayer donc de partir pour me changer les idées. Les tas de merde dans mon sac, les colles dans mes feuilles de musique, les bonbons dans la serrure de mon casier, j’en avais eu marre au bout de deux ans. En fait, j’en avais parlé à mon père qui m’avait dit pour sa mutation mais je devais attendre deux ans. Ma sœur ne savait pas pour ces années racistes et même si mes amis m’avaient toujours aidé cela avait dépassé les bornes lorsque ce fut eux qui avaient pris des ennuis. Enfin, cela est une histoire ancienne sauf qu’elle reste gravée dans ma mémoire. Il ne fallait pas me pousser sur ce terrain-là parce qu’il serait fort possible que des reproches lui arrivent encore en pleine figure. Je lui disais alors patiemment : « Alors pourquoi tu n’avais pas demandé à tes amis d’arrêter de me faire tout ce qu’ils m’ont fait…. ? » Je ne savais pas si elle avait été au courant ou pas. De toute façon, je comprenais qu’elle devait aussi l’entendre. Afin de mieux savoir mais bon, sans doute que je risquais de la mettre en colère. Mais bon, bougeant un peu la tasse qu’elle avait pour elle, je lui disais : « Si tu attends trop longtemps, il va refroidir. » Un problème de communication, oui il y en avait un…Mais bon, comment continuer donc de ne pas paniquer alors que le souci vient de là ? Est-ce qu’il faut vraiment que cela nous rende mal à l’aise toutes les deux ? On avait fait quoi pour être comme ça ? Je disais alors sérieusement : « C’est certains qu’on ne discute pas forcément… » Tout en l’entendant me dire que j’avais été un peu dure avec elle, il fallait l’avouer que ma seule façon d’attirer son attention avait été d’être une peau de vache avec elle. Lors du centre de redressement, je lui avais envoyé des lettres mais pas de réponses, cela avait commencé à partir de là. Je lui demandais : « Tu as lu mes lettres lorsque j’étais en Suisse ? J’en ai envoyé pleins… » Il fallait bien commencer quelque part, non ?
« Pour les faire arrêter, encore faudrait-il que je sache ce qu’ils t’ont fait ! Et je n’avais pas d’amis à cette époque, je te rappelle. Ils me rejetaient au même titre que toi, manifestement, pour mon accent, mon mauvais français et je t’en passe et des plus mûres. » Les deux sœurs Maeda avaient souffert différemment, mais il n’empêche que les deux avaient eu besoin de soutien de l’autre bien que celui-ci ne soit jamais venu à temps. C’ian ne se soustrayait pas de ses responsabilités au même titre que Cixi n’avait pas l’air de vouloir le faire, ce qui leur permettait au moins d’avancer légèrement sur ce point de mauvaise communication dont elles souffraient l’une comme l’autre. « Peut-être qu’il n’est jamais trop tard pour apprendre à parler » fit-elle d’un air aussi sincère que sérieux tout en portant finalement sa tasse de thé à ses lèvres. Au départ, C’ian avait eu l’estomac bien trop noué pour avaler quoi que ce soit mais comme la discussion se poursuivait de façon plus calme, celui-ci commençait enfin à se dénouer. « Père me les a cachées jusque très récemment, tes lettres. Voilà pourquoi tu t’étonnais sûrement de ne pas avoir de réponse. A ce moment là, il m’enfermait dans ma chambre et je n’avais même pas la possibilité de t’écrire pour te demander s’ils n’étaient pas trop affreux avec toi là bas. Récemment, je suis tombée sur tout un carton contenant des lettres m’étant adressées, de ta part mais également de connaissances. Si cela peut te consoler, mère ne s’est jamais opposée à ce sujet à lui, pas même pour moi. Je suis désolée si tu t’es sentie rejetée mais les trois quart du temps, je pense que ce n’était pas de notre fait. »
« Alors, je ne compte pas te faire une liste exhaustive, sache juste que c’est à cause de cela si je suis partie finir le lycée dans cette ville. Ce qui fut étonnant c’est toutes les âneries que j’ai pu faire et que Papa à laisser passer. Il disait : c’est son adolescence… » Souriant doucement, je me souvenais avoir bu jusqu’à être ivre, sortir et rentrer à pas d’heure, avoir dormi dehors, et surtout : avoir chanter à tue-tête dans toute la maison ce qui avait le don de faire sourire notre père. Je voyais alors la tête de ma sœur qui devait sans doute se demander ce que j’avais pu faire pour me rendre le sourire comme ça. Donc tout en lui disant cela : « C’est certains qu’il va revoir le protocole de conversations. Genre en se faisant des soirées films et autres de façon à rattraper le temps. » Tout en entendant alors ce qu’elle me disait, je voulais juste en apprendre plus et voilà que nos parents avaient donc décidés de nous faire du mal pour se venger l’un sur l’autre. Tout en sachant que la suite ne me plairait pas forcément, je me demandais s’il était donc possible pour moi de lui parler maintenant. « C’est donc ça alors…. » Comme si la solution à tous nos problèmes se trouvaient dans le cœur de nos parents respectifs, je disais furieuse : « J’ai comme l’envie de les haïr là maintenant de suite….. » Prenant alors une autre tasse de thé, je réalisais que la vengeance était un plat qui se mangeait froid et qu’il était donc nécessaire pour moi de prendre le temps pour la faire. De plus, pour le moment, je trouvais que cela allait bien, alors que j’avais une folle envie de popcorn, je demandais : « Tu aimes le popcorn ? Tu veux qu’on regarde un film pour se changer les idées ? Tu manges quoi au petit déjeuner ? »
« C’est tout l’art de Papa : lorsqu’il y a un problème, ne pas en parler et faire semblant rend le problème inexistant… que je déteste cette manière de voir les choses ! » C’ian avait beau sourire énormément, hausser les épaules lorsqu’on l’agressait verbalement et passer pour la cruche qu’elle n’était pas les trois quart du temps, cela ne l’empêchait pas d’affronter les problèmes à sa manière. N’était-elle pas venue aux USA en espérant pouvoir s’endurcir ? Il y avait d’autres raisons annexes bien sûr mais il n’empêche qu’elle avait voulu affronter ses propres peurs au passage, et ça, on ne pouvait pas le lui retirer. « Inutile de les haïr… peut-être que l’on peut juste essayer d’oublier qu’ils sont idiots et choisir de penser et de dire ce que l’on veut ? » La pimpante japonaise ne pouvait plus supporter cette guéguerre insupportable qui ne se jouait que depuis trop d’années entre sa sœur et elle. C’ian voulait partager des choses avec Cixi, avoir l’impression d’être aussi importante à ses yeux qu’elle ne l’était en retour dans son cœur. Aussi but-elle une gorgée de thé avant de ne lui offrir son plus beau sourire face à sa proposition. « Si je dois être honnête… je n’ai jamais goûté de pop corn ! Mais je veux bien tenter… et au petit déjeuner, j’adore les tartines avec de la confiture. Je sais en faire d’ailleurs ! Si tu veux je t’en ferai de la maison ! »
« Ah, il faut s’y faire, c’est comme ça. Il a une manière de faire qui peut rendre dingue. » Je réalisais donc que je devrais sans doute faire un effort afin de ne pas non plus perdre ma sœur. Je savais que la distance ce ne sera sans doute pas facile, mais qu’il faudrait que je sache quoi lui dire sauf que pour le moment, je me contentais donc d’essayer de savoir ce qu’il pouvait bien y avoir comme solution. Je souriais tout en voyant qu’elle me disait de ne pas les hair, je lui demandais patiemment : « C’est une bonne idée. Après tout, on vivra bien mieux sans eux. Il y a une chambre pour toi ici, et j’espère bien que tu iras à tes cours à l’université. Sinon, je te tire les oreilles… » Un petit clin d’œil et voilà que je voyais ma sœur être surprise. Il fallait bien que je fasse un effort et qu’il fût important pour moi d’essayer bien que le début sera sans doute un peu difficile. Je l’entendais me dire pour le popcorn et je lui disais en souriant : « Va pour le popcorn, va choisir un film dans le salon. Il y a une grande étagère, il y en a dessus, ou un film à la télé, je te laisse choisir. » Tout en prenant le maïs et la cocotte, je sortais le sucre, et je commençais à faire chauffer l’objet en inox. Tout en rajoutant le sucre et le maïs. Je savais que j’aurais droit à des pétards en pagaille. Tout en entendant un « BANG », je savais que ma sœur viendrait dans la cuisine avec le DVD. Jetant un œil à la porte, je tenais fermement le couvercle afin de ne pas laisser des morceaux se barrer comme ça. Il y eut d’autres bruits et tandis que je patientais, je voyais donc que cela fut assez court pour les faire gonfler. Je disais tandis que je voyais ma sœur sur le palier de la porte. « Pour les tartines, il y a un grille-pain, tu ne vas pas être dépaysés. Il y a même la confiture à la fraise et autres parfums dans le frigo, tu vas sans doute trouver ton bonheur. »
« Mes cours à l’université ? Mais Cixi je ne suis pas en études… » avoua C’ian plutôt piteusement car elle avait abandonné juste après le bac, qu’elle avait eu de justesse pour cause de grave état de santé. Sa sœur était sûrement au courant de la chose et avec le recul, sans doute était-ce la pire connerie qu’elle ait pu faire dans sa vie mais il n’était jamais trop tard pour bien faire. « Je voudrais essayer de me faire accepter à une faculté. Je ne sais pas encore laquelle mais je sais en quelle discipline : le sport ! J’aime le tennis et même si je suis douée en création, je sais que ça ne nourrit pas nécessairement un homme. Il faut juste que je trouve comme acquérir une bourse d’études. » Sous entendu, il n’est pas question que je demande quoi que ce soit à Papa mais ça, Cixi avait dû le comprendre sans même que C’ian n’ait à prononcer réellement ces paroles. En tout cas, un délicat sourire se dessina bientôt contre ses lèvres face à ce climat tellement plus… appréciable que lui offrait sa sœur. Comme quoi, une simple communication changeait bien des choses. « Tu as toujours des études à suivre de ton côté ? Ne t’inquiètes pas pour mon petit déjeuner, je suis sûre que je pourrais trouver effectivement mon bonheur sans que tu n’aies à te déranger. »
Tout en tenant le couvercle de la casserole qui commençait à monter un peu, je baissais le gaz sachant qu’il allait sans doute monter un peu. Je disais à ma sœur : « Je te les paies tes cours….J’ai quelques millions de yens et quelques dollars qui se baladent sur mes comptes…Faire des albums et des concerts depuis son enfance aide pour remplir les comptes. Puis n’oublie pas que la famille a accumulée depuis des générations. » Tout en entendant les derniers « BANG » des popcorns, je coupais le gaz pour de bon. Souriant à ma sœur, je lui disais : « Du moment que tu y vas, cela me convient. Et comme ça tu ne tourneras pas en rond à la maison. Il y a pleins d’universités ici, enfin celle de New York est privée mais tu as pleins d’autres bâtiments qui lui sont associés. Il faut que je regarde si je n’ai pas une brochure ici. Je suis allée à celle de Boston parce qu’il n’y a pas mon cursus en ville. » Je déplaçais la cocotte sur le plan de travail et après avoir pris le plateau je le mettais en dessous pour éviter qu’il n’y en avait trop à côté. Je soulevais le couvercle et je voyais un léger bombé sur le haut, tout allait bien. Je prenais donc un bol et j’en versais dedans. Remettant le couvercle, je reposais la cocotte sur l’autre plaque de gaz éteinte. Il fallait juste que cela reste au chaud. Je sortais le grille-pain, et je disais en riant : « C’est le premier que j’ai acheté, il est bien tu as vu. Les autocollants sont ceux où je suis allée. J’en ai même collé sur le frigo alors ne t’étonne pas s’il y en a partout. J’ai les autocollants en double donc si la machine tombe en rade, je pourrais les remettre où alors je fais un autre panneau. Je le prends le matin, donc tu pourras toujours l’utilisé. » Prenant le bol, je vérifiais que j’avais bien coupé le gaz, et je disais à ma sœur : « J’ai fini pour ma part, plus de cours. Donc…Voilà, je fais mon album, la plupart du temps je reste à la maison. » Puis allant dans le salon, je lui demandais : « Tu choisis le film ? »
« Tu me paierais mes cours ? » s’étonna subitement C’ian alors que Cixi venait de lui faire une offre particulièrement généreuse. Il est vrai que sa sœur devait très certainement avoir un pécule que la brunette aux yeux d’un bleu puissant n’avait pas mais elle ne l’enviait pas pour autant. La pimpante japonaise tentait de s’en sortir toute seule, et ce bien qu’elle soit mineure et que l’âge dévoilé par ses papiers ne soit qu’un gigantesque mensonge. « J’accepte et j’irai aux cours tu peux compter sur moi mais uniquement s’il s’agit d’un prêt. Je ne veux pas que tu payes tout pour moi, hors de question. » C’ian ne parlait même pas de la richesse de la famille Maeda, pour la simple et bonne raison qu’elle ne s’était jamais sentie intégrée à cette maudite famille. Bien qu’on l’ait adoptée et qu’elle en porte le nom, la richesse accumulée n’était aucunement considérée comme sienne et elle ne voulait pas que ce genre de statut quo puisse changer. « Tu travailles à la maison ? Pour ma part tu ne me verras pas souvent si je suis effectivement acceptée à une université, puisque le sport se pratique dehors… ou alors tu ne m’entendras pas puisque je m’échaufferai uniquement dans ma chambre, je serai très discrète. Ah et pour le film… pourquoi pas un film d’action avec Bruce Willis ?? »
«C’est ton cadeau de Noël ne me gonfle pas. De toute façon, tu ne sauras pas combien je vais payer. J’irai payer sans toi, ou alors je t’accompagne, et je paye le jour de ton inscription. C’est pas plus compliqué que cela. » Je continuais donc de poser le tout sur la table basse pendant que ma sœur venait me voir. Il ne fallait pas non plus que cela soit casse pied pour elle. Je lui disais en plus : « Cela ne me dérange pas du tout de payer. Puis comme cela, j’aurais une réduction d’impôt. Donc, cela ne me gêne pas du tout. » Oui, il fallait bien que je sache comment réduire un peu mes impôts. Mais bon, si je payais les études de ma sœur, je pouvais faire une donation en plus et m’assurer qu’on ne lui casse pas les pieds une fois qu’elle sera là-bas. « Oui, j’écris mon nouvel album, donc pour ma part, j’ai besoin de ma bulle pour bien le faire. Et tu verras il y a un studio ici. Mon appartement est un triplex donc, il y a assez de place pour que je fasse ce que je veux ici. Sauf que depuis que j’ai remis la main sur le reste des murs, la maison a vu le jour. Elle a été refaite de la tête au pied. Donc, on peut même te faire une salle de sport, il y a un dojo, mais je n’ai pas encore mis ce genre de choses. J’ai pas mal voyagé et je n’ai pas encore fini de remplir ma maison. » Je souriais, et je lui disais : « On va faire une salle de sport, comme ça il sera plus simple pour toi pour t’échauffer. Tu pourras même mettre de la musique si tu veux, du moment que cela n’est pas trop fort. » Tout en prenant la suite comme elle venait, je l’entendais me proposer un film avec un des acteurs que j’appréciais beaucoup. Je souriais, et je lui disais : « On oui bonne idée. RED 2 vient tout juste de sortir en DVD. Normalement, tu l’as dans tes mains, donc…J’avoue, je l’ai reçu hier, et je ne l’avais pas encore vu….»
« Mais je n’ai rien dit, juste posé la question ! » se défendit aussitôt C’ian en brandissant ses mains en guise d’amende honorable. Loin d’elle l’envie d’aller contre le désir de Cixi de lui payer ses études, bien au contraire. Elle ne savait pas combien cela lui faisait plaisir de pouvoir reprendre plus sérieusement ses études. C’était comme un rêve qu’elle frôlait du bout des doigts, tout simplement. « Oh je mets rarement de musique pendant mes échauffements, cela rompt ma concentration. Je préfère conserver un silence de temple si tu suis mon raisonnement… mais de toute façon, le matin tu devrais ne pas avoir de problème pour recréer ta bulle dans le sens où je vais courir au moins deux heures en guise de premier échauffement. Mais j’apprécie ton offre… si je peux m’échauffer directement ici, ça n’en sera que plus appréciable. Et puis lorsque je ferai une pause, peut-être pourras-tu me faire écouter tes nouvelles compositions ? » C’ian lui offrit son plus beau sourire tandis qu’elle s’apercevait qu’effectivement, elle tenait le DVD en question en main. La chose l’amusa tandis qu’elle ouvrait la boîte et le mettait dans le lecteur sans attendre. « Peut-être pourrait-on se faire un petit en cas avant ?? »
« Bon, va pour la salle de sport. Je vais commander le tout sur internet, comme ça tu pourras l’avoir dans des délais raisonnables. Mes nouvelles compositions ? Tu risques de les entendre ! Le saxo fait pas mal de bruit, même si j’ai insonorisé les pièces, le piano en fait moins, mais bon, oui, on peut faire cela, il n’y a pas de soucis. » Voyant ma sœur se faire un plaisir et ouvrir le DVD tout en me donnant ses dents blanches, je l’entendais gargouiller avec son petit ventre plat. Me levant, je lui disais : « Oui, allez, frites, steak, yaourt et fruit. C’est rapide et on peut prendre les popcorns pour le dessert après le fruit. » Me dirigeant vers la cuisine, je sortais la machine avec la cuillère d’huile, puis me disant qu’il faudrait attendre un peu plus, je me disais que je pouvais mettre un peu plus d’huile pour faire griller plus vite. La branchant pour qu’elle chauffe, je faisais une pré-cuisson à la poêle pour que les pommes de terre cuisent plus vite dans l’appareil. Sortant la viande, je jurais en japonais alors que la boîte s’ouvrait sur le sol. Heureusement, qu’il y avait les emballages, et tout en finissant de réparer ma bêtise. Je lançais les plats. Puis sortant les yaourts, je disais de la cuisine : « Nature ou au fruit ? Je ne sais pas ce que tu préfères. » Une simple question qui était importante pour moi, et me rappelant une chose, je lui disais en riant : « Il doit y avoir du coca dans le frigo si tu veux. » Rageant encore un peu, je fulminais lorsque Coca mon chien venait vers moi tandis qu’il remuait la queue, je le voyais qui reluquait le steak. Je lui disais : « Même pas dans tes rêves les plus fous. Tu as mangé ce matin, tu auras peut être le pot de yaourt tantôt si tu es sage. » Finissant la viande, je la gardais au chaud pendant que les pommes de terre atterrissaient dans la machine. Fermant le couvercle après avoir mis un peu plus d’huile, je regardais mon chien, et je lui disais : « Tu as vu y a ta sœur C’Ian. C’est cool ça ? Après ta sieste, on ira courir pour que tu te dégourdisses un peu. » Me relevant, je prenais les plateaux pour manger, et je commençais à les préparer de façon à ce que l’on n’en mette pas partout.
« Ne t’inquiètes donc pas pour le bruit, fais ton travail comme tu l’entends j’ai un sommeil assez lourd en général, tu n’auras pas à t’en faire pour moi de ce côté-là » s’exclama C’ian, armée de son habituel enthousiasme, dont elle faisait preuve de bon cœur surtout en sachant que leur relationnel s’était bien mieux amélioré en l’espace de quelques minutes à peine qu’en toute une vie à se côtoyer. A croire qu’il ait fallut qu’elles soient physiquement séparées par des milliers de kilomètres pour mieux se retrouver et surtout se retrouver sans leur père pour semer la zizanie entre les deux… « Je crois que j’ai une faim de loup… et affreusement soif, je pourrais boire la mer et les poissons avec ! Mais je vais me contenter de Coca que tu m’offres si gentiment… » C’ian était déjà fan du chien de Cixi, qui remuait la queue avec un enthousiasme qui lui plut d’entrée de jeu. « Si tu as besoin que je le sorte quand tu travailles… il pourrait venir courir avec moi le matin, qu’en penses-tu ? » Tout en aidant sa sœur à la préparation des mets, la brunette dont la jeunesse se lisait sur le visage ne put s’empêcher de se rapprocher pour se serrer contre son dos, la serrant comme elle ne l’avait jamais serrée dans ses bras jusqu’à lors. « Je suis contente que tu ne me détestes pas grande sœur… »
« Je ne joue pas trop la nuit, sinon les voisins râlent un peu plus. Donc, je joue en journée et je reste dans mon studio de musique. » Tout en ayant une petite idée pour la suite, je voulais donc en apprendre plus sur la suite, je désirais alors pour une fois essayer de faire mieux que d’habitude. Je lui disais : «Oh, il y en a pleins dans la cave. Tu pourras donc en avoir assez souvent, dis juste lorsqu’il n’y en a plus que j’en rachète. » Ensuite, je tenais juste à savoir comment aider ma sœur. Elle me disait qu’elle avait une faim de loup, et tout en souriant, je déclarais amusée : «Tu vas devenir comme un bibendum si tu manges comme quatre. » Je l’entendais me dire que si elle voulait emmener Coca pendant ses balades, je lui disais : «Ah bonne idée, comme ça je serais rassurée si tu pars avec le chien. Il a une laisse de toute façon, donc, oui, puis cela lui fera un peu d’exercice. » Je souriais donc patiemment, et je savais que la suite serait assez douce. En voyant ma sœur me serrait fortement, je lui tapotais la tête gentiment. Au Japon, on faisait cela souvent pour marquer la tendresse. C’était un signe gentil et sympa. Je lui déposais un baisé sur la joue avant de lui dire : « Ma p’tite sœur rien qu’à moi…» Parfois, il fallait être égoïste ! Entendant la sonnette de la machine, je voyais Coca jaloux qui prenait le temps de nous aboyer dessus. Je disais à ma sœur : «Regardes moi ce petit jaloux. » Tout en faisant venir le chien, je lui caressais la tête afin qu’il ne râle pas trop. Une léchouille en plus et voilà que j’avais ma sœur et mon chien dans mes jambes ! Je ne pouvais plus bouger, et prenant ma sœur un peu plus dans mes bras, j’avais posé mes mains sur son épaule et son dos. Je souriais tant bien que mal et d’avoir ma sœur comme ça, je voyais donc que le temps était venu pour moi de faire un effort.
« Tu sais s’il manque quelque chose je peux aussi faire les courses… mon anglais n’est sûrement pas aussi bon que le tien mais cela me fera l’occasion de le pratiquer et de l’améliorer ! » C’ian esquissa un sourire lorsque Cixi l’embrassa sur la joue, les deux sœurs n’ayant jamais eu ce genre de contact ou d’attention jusqu’à lors. Autant dire que la brunette au regard d’un bleu puissant se félicita d’avoir éprouvé l’initiative : elle avait toujours eu l’impression de manquer cruellement d’amour. « Jaloux mais qui va avoir pleinement l’occasion de faire de l’exercice avec moi ! » s’exclama C’ian alors qu’elle se baissait pour lui gratouiller la tête, accueillant ses petites léchouilles avec un rire tout à fait franc. « Tu sais Cixi, je pense que mon père biologique est ici, à New York. D’après le peu que j’en sais bien sûr, mais si tu restes ma grande sœur et que je ne veux pas être séparée de toi… est-ce que tu m’aiderais à le chercher ? » C’était important pour la jeune brune que Cixi la soutienne. Et d’ailleurs, rien que pour voir son expression, elle se releva et lui fit face, bien que le chien continua à lui léchouiller la main.
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