Le jour J était enfin arrivé et me voilà à nouveau allongé dans un lit d’hôpital, attendant que les médecins viennent me shooter une première fois avant de me conduire en salle d’opération. Je broyais du noir, seul, attendant de savoir si oui ou non, j’allais en ressortir vivant ou diminué mais en bon soldat, je patientais dignement. « Tu as les jetons hein ! » fit une voix à mes côtés. « Ta gueule Renaldi ou je raconte toutes tes conneries à Elvia » marmonnais-je d’un ton qui se voulait menaçant mais dans le fond, je lui étais reconnaissant de me changer les idées. « Allez, tu vas juste faire un petit somme et quand tu te réveilleras, tu pourras me casser les couilles à nouveau » me rétorqua-t-il. Un sourire amusé se dessina enfin sur mes lèvres alors que la porte s’ouvrait non pas sur une infirmière mais sur ma belle Summer, nouvellement petite-amie. « Hey querida » l’accueillais-je en me redressant pour la réceptionner dans mes bras, l’embrassant. « Je croyais que tu avais tes cours à assurer » m’étonnais-je de la voir bien que j’étais agréablement surpris. Un raclement de gorge attira mon attention. « Toujours aussi discret ! » soupirais-je avant de sourire. « Querida, je te présente mon meilleur ami Gabriel Renaldi… C’est un prince mais il n’est pas charmant ! » Rigolais-je tandis que ledit prince levait les yeux en l’air. « Ravi de vous rencontrer, j’ai beaucoup entendu parler de vous… En bien je vous assure.. en total bien même » lâcha-t-il narquoisement et je le fusillais du regard. « Je vous laisse en amoureux, je vais aller voir où j’ai bien pu mettre Sergei, la dernière fois que je l’ai vu, il se renseignait sur l’accouchement » pouffa-t-il avant de disparaitre. « Sergeï, mon autre meilleur ami.. Sa femme va bientôt accoucher alors il stresse énormément sauf qu’il ne veut pas le montrer » lui expliquais-je avant de l’embrasser à nouveau. « Cela me fait plaisir de te voir ici… Vraiment ! » et j’étais sincère car l’opération me paraissait bien moins menaçante quand je posais mon regard sur elle ou quand elle me souriait. Je dois dire que dans le fond, j’avais espéré qu’elle vienne et la voir ici, c’était simplement magique. Summer était la personne la plus adorable et aimante qu’il m’ait été donné de rencontrer et je fondais comme neige au soleil depuis notre première rencontre. 


 

 

Le jour J était enfin arrivé et je me sentais dans un état de stress mémorable bien que je conservais une allure nonchalante mais je n’arrivais pas à tromper Gabriel, mon meilleur ami. Ce dernier n’était pas en reste, je voyais sa jambe sautiller sur place, signe de nervosité. Pourtant, l’un comme l’autre n’exprimèrent ses craintes ni même ces foutues phrases digne des vieux romans de gare. Il savait ce que je pensais de lui et de l’attachement qui nous liait tout comme je connaissais ses sentiments à mon égard. Il était le frère que je n’avais jamais eu, une sorte de frère jumeau bien qu’il était plus jeune que moi de quelques années. C’est étrange comme trois êtres que tout oppose sur le papier aient pu devenir les meilleurs amis du monde. La réponse tenait en un prénom : Grace. Nous étions tous les trois tombés amoureux fous de la même femme. Gabriel avait rapidement compris qu’il ne ressentait qu’un amour fraternel mais Sergeï et moi-même étions sincèrement amoureux d’elle. Cependant, c’était moi qu’elle avait choisi et le russe s’était curieusement effacé. Un jour, j’avais demandé à ma femme pourquoi elle m’avait choisi et elle m’avait simplement répondu : parce que je sais que tu as besoin de mon amour comme j’ai besoin du tiens… Sergeï ne m’était pas destiné, toi oui. Il avait fallu l’accident pour que Sergeï et moi comprenions qu’une amitié s’était créée entre nous. Depuis, nous nous étions plus ou moins pas quittés bien que nous ayons chacun tracé notre route de notre côté. L’arrivée de Summer dans la chambre me fit revenir dans le présent. J’étais si heureux de la voir, c’était important car je ne voulais pas partir sans l’avoir revu au moins une dernière fois. C’était juste important. « Elles sont jolies ? Je ne sais pas, à mes yeux tu es la plus belle de toutes et puis franchement, tu es la seule qui sache tuer un pantalon Armani en quelques secondes » la taquinais-je pour la dérider. Je la présentais alors à Gabriel avec qui elle échangea quelques mots avant que ce dernier nous laisse tranquille pour aller retrouver le russe. « Hey, tu as l’air encore plus stressée que moi » soufflais-je en serrant sa main dans la mienne avant de l’attirer à mes lèvres pour déposer un baiser au creux de sa paume. « Viens là » murmurais-je en l’attirant dans mes bras pour simplement la bercer contre mon torse. « Tout va bien se passer, dans quelques heures, je serais frais et dispo ! »