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maureen & alex ❝ music's espionnage ❞

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MessageSujet: maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ EmptyJeu 11 Juil - 19:19

La musique adoucit les mœurs, d’aucun dirait. Rien de bien étonnant de voir quelqu’un d’aussi dangereux que Maureen s’adonner à une partition de piano, qu’elle menait avec un brio tout à fait remarquable, sans pour autant faire preuve de tant d’arrogance qu’elle se verrait remplir une salle et être écoutée plusieurs heures d’à filée. Et pourtant… dans l’un des très nombreux services de l’hôpital où elle se trouvait, la jolie irlandaise captivait une certaine foule depuis un long moment déjà, partageant presque ce qui semblait être un moment de jazz. De Ray Charles à Beethoven, Maureen était capable de tout jouer, partageant davantage avec ces parfaits inconnus qu’avec ses propres frères. Mais il ne fallait pas oublier une chose capitale : la demoiselle n’était pas n’importe qui. La normalité ne faisait plus partie de son quotidien depuis longtemps et agir comme le commun des mortels, elle n’avait jamais su faire. C’était d’autant plus étrange de la voir au milieu de tous ces patients émerveillés par le son du piano, certains sur la voie de la guérison et d’autres non, alors que Maureen semait la mort sur son passage. Vous l’aurez deviné : la jeune femme était tueuse à gages. Il fallait donc y voir forcément un comportement intéressé, puisqu’elle n’avait guère l’habitude de faire des choses n’ayant aucun sens pour elle. L’irlandaise attendait patiemment qu’un patient en particulier se pointe dans ce service, et quelque chose lui disait qu’il n’allait pas tarder. Pour obtenir cette « rencontre fortuite » la demoiselle avait fait appel aux meilleurs hackers du pays, les payant une somme rondelette afin qu’ils ne lui dégottent l’informaticien le plus doué à leurs yeux, mais qui ne manquerait pas aussi d’être le plus discret. Maureen avait besoin que son informaticien connaisse le côté clair de la force et soit aussi blanc qu’un agneau… sinon toute la manœuvre n’aurait strictement aucun intérêt et continuer à traiter avec des hackers surdoués aurait bien plus de sens.

Dans d’ultimes notes parfaitement exécutées, la jeune femme termina sa dernière partition avant de ne se lever avec grâce pour saluer respectueusement chaque personne de son petit public. Justement, la personne qu’elle attendait venait de se pointer dans l’assistance et intérieurement, Maureen en jubilait par avance. Cette chasse risquait d’être follement complexe et, de fait, diablement intéressante. Quelque chose lui disait que jouer en finesse ne pouvait pas être une mauvaise idée, aussi échangea-t-elle quelques instants avec d’autres patients, feignant à la perfection de se préoccuper de leur malheur alors que celui-ci lui importait autant que sa toute première paire de baskets. Ce n’est que rien plus tard qu’elle s’approcha habilement de lui, sachant pertinemment qu’il jouait lui-même du piano et que la musique était une formidable entrée en matière. « Musicien ? » demanda-t-elle d’une voix douce, allant totalement à l’encontre de cette cruelle demoiselle étant considérée comme LA personne la plus dangereuse de toute la Mafia irlandaise réunie. D’ordinaire, Maureen était facilement une femme froide, rationnelle, distante. Mais là, plus que de séduction, il fallait qu’elle fasse preuve de finesse. L’issue de son petit manège en dépendait… tout comme la potentielle collaboration qu’elle pourrait proposer à ce fameux Alex White. « Je pense que vous pouvez pianoter si vous le souhaitez, l’assistance en sera ravie. Cela manque de musique ici, j’en ai bien peur. » Ni façon trop pompeuse de s’exprimer, ni familiarité. Sans aller jusqu’à dire qu’elle marchait sur des œufs, il n’était pas question que la jolie irlandaise bousille bêtement ses chances de succès !
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MessageSujet: Re: maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ EmptySam 13 Juil - 13:27

« Bon, bien on reprendra ce sujet la prochaine fois, j’ai bien peur qu’on soit au bout de la séance. »

Alex regarda sa montre sa même prendre la peine de lire l’heure. Il trouvait que les séances de thérapie avaient beaucoup tendance à se terminer juste avant un sujet intéressant. Cependant, à chaque fois qu’il revenait, le psychologue lui demandait de lui rappeler sur quoi ils avaient parlé et ils reprenaient sur le sujet. Mais pourtant, il trouvait qu’attendre la séance suivante était trop long. Il se contenta de sourire au médecin en guise de réponse. Il le salua et quitta la pièce. En marchant dans le couloir, il repensait à la séance. Un peu inutile d’après lui. Il avait rempli le cliché de la séance de psychiatrie. Il s’était assis sur le canapé et avait raconté sa vie. Enfin, plus précisément ce qu’il avait retenu ces derniers temps, les cauchemars qu’il avait eu, les gens qu’il avait rencontré et les problèmes qu’il avait eu. Il trouvait qu’il ne prenait pas le temps de s’étendre sur certains sujets importants, il trouvait qu’il parlait de beaucoup de choses inutiles quand il racontait ce que sa mémoire avait enregistré, se demandant comment un banal psychologue pouvait trouver intéressant la théorie du doughnut sur l’univers. Enfin, voir quelqu’un l’avait aidé dans le passé, alors il continuait. Mais il avait du mal à rester avec le même psychologue depuis qu’il était arrivé à New York, et il ne pouvait pas se permettre de retourner sur Los Angeles à chaque fois.

Il fut tiré de ses pensées alors qu’il commençait à entendre un air musical à l’intérieur de l’hôpital. Il pouvait facilement reconnaître le piano. Il avait vu un piano dans la salle d’attente et de détente à l’entrée du service mais n’avait jamais pris le temps de jouer ni même vu quelqu’un le faire. Cependant, c’était plutôt agréable d’entendre du piano à l’intérieur de cet endroit. Les hôpitaux n’avaient rien de gai à son goût. Un peu plus avec le piano. Il se dirigea presque inconsciemment vers la musique pour entrer dans la pièce, plus remplie que d’habitude, et voir une charmante jeune femme au piano. Il souriait, content de voir quelqu’un en train d’apporter la joie aux autres. C’était ce que faisait le piano. Au moment où la jeune femme s’arrêta, tout le monde la félicitait pour avoir enchanté la salle. Beau moment. Elle venait remercier à son tour les gens qui étaient un peu plus heureux puis, par surprise, elle s’approcha de lui. Il avait appuyé son épaule au mur porteur de la porte en la regardant arriver. Il avait apprécié le morceau bien exécuté mais n’avait pas applaudi pour autant, plutôt content de regarder les gens que de participer. En arrivant devant lui, elle le surprit avec une question bien suspecte.

« Musicien ? »

Comment tu sais, pensa-t-il. Il se redressa et afficha un regard interrogateur et surpris. Il ne savait pas trop comment elle avait deviné mais elle avait l’œil. Peut-être parce qu’il n’avait pas applaudi.

« Hum, oui… Co… »

« Je pense que vous pouvez pianoter si vous le souhaitez, l’assistance en sera ravie. Cela manque de musique ici, j’en ai bien peur. »

Il jeta un œil derrière la jeune femme et personne n’avait osé prendre sa place au piano. Les gens étaient retourné dans leurs pensées, tout comme il s’était perdu dedans avant d’entendre la musique. Il sourit. Il était un amoureux fou du piano et jouer devant les gens lui faisait plaisir. Il avait commencé le piano dans son très jeune âge, près de ses 5 ans, et avec sa mémoire incroyable, sa progression avait été fabuleuse. Il avait appris des registres entiers en quelques années, étant capables de se souvenir d’une partition entière en l’observant quelques instants, le vocabulaire n’avait aucun secret et il avait travaillé son oreille absolue d’une manière impressionnante. Il acquiesça à la proposition de la jeune femme et s’avança vers le piano. Il était très orienté musique classique et admirait Bach par-dessus tout, mais il trouvait que pour des gens non-initiés, ce n’était pas ce qui faisait le spectacle. A la place, il savait ce qui se ferait apprécier. Il déboutonna le premier bouton de sa chemise pour être plus à l’aise et s’assit au siège de l’instrument.

« Pourquoi pas s’amuser… »


   
   
   


Pour voir à quoi ça ressemble

Il avait chuchoté, presque pour lui-même, pour se mettre d’accord sur ce qu’il allait jouer. Il avait entamé sur une version modifiée de la fameuse Marche Turque de Mozart. Fazil Say, un artiste de talent à n’en pas douter, avait trouvé intéressant de mélanger la version classique à des rythmes plus orientés jazz. Il avait changé les dièses à la clé dans certaines parties du morceau et avait accéléré le rythme en ajoutant des notes. Il trouvait la version intéressante et plutôt drôle à jouer. Ca faisait surtout apprécier les gens. Il se laissa aller à la musique. Avec son expérience, il était devenu assez bon pour ne pas avoir la moindre gêne à jouer devant les autres. Il approchait la fin du morceau quand l’envie subite de continuer à jouer attaqua ses doigts. Il entendait les gens un peu amusés par ce qu’il venait de jouer et pensait que ça ne faisait pas assez bonne impression. La musique, après tout, était une occasion de show off, de montrer le talent qu’on avait.

« Pas mal, pas incroyable. »


   
   
   


Pour voir à quoi ça ressemble

Il avait de nouveau chuchoté avant de reprendre sur un morceau bien plus intéressant, bien plus complexe. Beethoven n’était pas son compositeur préféré, mais il lui reconnaissait un certain génie, notamment dans cette pièce, la Sonate au Clair de Lune. Divisée en trois mouvements, il avait opté pour le troisième parce qu’il était celui qui faisait le plus bonne impression. Le morceau était difficile, mais pas autant que les gens pouvaient le croire. Ses doigts allaient très vite, parfaitement rythmés. Il s’était laissé emporter par la musique et par toutes les sensations qui lui venaient. Il ne savait pas comment l’audience réagissait mais il était heureux. En arrivant sur la fin du morceau, il réalisa qu’il avait joué pendant un moment et il se retourna pour voir que les gens avaient bien apprécié. Restés silencieux tout du long. Il se leva et remercia rapidement d’un geste les gens qui le félicitaient. Il se tourna vers celle qui lui avait proposé de le faire, tout sourire.

« Comment vous aviez deviné que je jouais du piano ? »
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MessageSujet: Re: maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ EmptySam 13 Juil - 23:11

Ne pas croire que Maureen se soit stupidement jetée dans la gueule du loup, c’était même tout l’inverse. Créer l’effet de surprise et une sorte d’intérêt sans pour autant dévoiler ses cartes avant le moment opportun, voilà quelle serait sa méthode. Tout en se mettant dans l’optique de quelqu’un qui ne pouvait pas humainement savoir que le jeune homme était doué en matière de musique et plus précisément de piano, elle avait tenté sa chance comme si elle s’apprêtait à faire un coup de poker particulièrement remarquable. L’irlandaise lui avait parlé à lui, mais sans doute aurait-elle pu le faire avec n’importe qui d’autre et c’est cette impression qu’elle laissa planer sur son visage impénétrable et si froid. Maureen donnait cette impression d’être une fragile jeune demoiselle, mais il n’en n’était rien en vérité. Elle aurait pu habilement briser le coup des trois quarts de l’assistance sans que personne ne s’en aperçoive, à la vitesse de la lumière, tant ses gestes étaient devenus précis et exempt de tout mouvements superflus. Ses paroles, aussi, semblaient être marquées par le même réflexe, aussi fut-ce pour cela qu’elle ne répondit pas immédiatement à l’interrogation de ce fameux Alex dont elle était censée ignorer le nom, fraîchement revenu à ses côtés. « Je voulais voir si vous auriez le culot de grimper pour votre heure de gloire » répondit-elle quelques instants plus tard, tandis qu’elle observait les différents patients se battre à moitié pour savoir qui prendrait justement le relai. « Si vous n’aviez pas su jouer, vous m’auriez probablement envoyée me faire voir à la destination de votre choix, je me trompe ? Dans la vie, tout est question d’intuition. » Maureen en était passée reine, mais plutôt que de le lui prouver et griller stupidement ses chances de créer ne serait-ce qu’une discussion de quelques minutes, elle hocha la tête pour mieux se diriger à son tour au piano, comme s’ils n’allaient faire que ça : se passer la balle entre plusieurs types de mélodie différents, qu’ils maîtrisaient à la perfection. Un peu comme s’ils s’amusaient à tester leurs deux talents chacun leur tour, en duel, avec un plaisir somme toute on ne peut plus démesuré. Mais la vérité était toute autre : la belle irlandaise n’avait plus eu le temps de s’adonner à ce genre d’activité normale depuis des lustres et l’envie de paraître normale quelques secondes lui traversa l’épiderme et l’esprit. Maureen en avait besoin, un besoin véridique, inébranlable, pressant. Retoucher le clavier de ce piano ne payant pas de mine était aussi délectable qu’une partie de jambe en l’air pour la demoiselle… après tout, il s’agissait d’un plaisir fugace lui procurant du plaisir, n’est-ce pas ? Il n’était pas de la même trempe de celui qu’elle prenait face à un homme… mais il y avait bien longtemps qu’elle n’avait pas rencontré quelqu’un capable de lui tenir tête, de ne pas la craindre lorsqu’elle avançait à visage découvert et qui saurait tenir la distance sans qu’elle ne puisse le briser d’un revers de petit doigt. Magnifique challenge, n’est-ce pas ?

Mélodie jouée par Maureen

« Allez, ronronne mon joli » se murmura-t-elle davantage pour elle-même que pour l’assistance qui venait de se plonger à nouveau dans un silence parfait, digne des plus grandes salles de concert lorsque l’artiste s’apprête à esquisser ses toutes premières notes. En l’occurrence, elle n’avait pas en tête une partition de classique, mais plutôt un air gai, récent, presque insolent et qui la caractérisait si bien. L’espace d’un instant, alors que ses doigts glissaient féériques et gracieux sur les touches blanches et noires, un sourire franc pris possession de ses lèvres légèrement maquillées tandis que ses yeux verts s’étaient clos, profitant de ce qui semblait être un réel moment d’extase. Maureen exécuta chaque note sans erreur, non sans un extraordinaire culot pour mieux finir par s’asseoir sur les touches en guise de final grandiose, sous une nuée d’applaudissements. Ce n’est qu’ainsi satisfaite qu’elle se dirigea à nouveau vers son interlocuteur premier, ne souhaitant pas recueillir si facilement sa réaction en lisant son visage mais plutôt en remettant en place le tout petit semblant de dialogue qu’ils avaient auparavant partagé. « Cela vous gêne peut-être que mon coup de poker ait été le bon et que je sois parvenue à vous pousser vers l’instrument ? Dommage. Ce n’était pourtant pas inutile puisqu’il se trouve que vous avez du talent. En avoir honte est honteux en soit, vous savez. » Maureen ne s’était pas encore présentée, elle ne faisait pas non plus preuve de familiarité : elle ne voulait pas qu’il pense que cette discussion n’était pas fortuite et qu’elle avait dans l’idée de s’imposer. S’il voulait partir, qu’il parte. Elle se trouverait sûrement en position de créer d’autres rencontres « au hasard » en étudiant ses moindres faits et gestes. Qu’importe le temps que cela n’implique, Maureen obtiendrait satisfaction, comme toujours… il ne pourrait en être autrement. « Et puis si l’on observe bien vos doigts, ils possèdent la légère déformation des pianistes. Exactement comme les miens… il faut apprendre à observer si l'on veut voir. »
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MessageSujet: Re: maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ EmptyJeu 18 Juil - 16:02

« Si vous n’aviez pas su jouer, vous m’auriez probablement envoyée me faire voir à la destination de votre choix, je me trompe ? »

Oui, pensa-t-il.

« Dans la vie, tout est question d’intuition. »

Non, pensa-t-il. Il n’était pas d’accord mais trouvait qu’elle approchait la vérité. L’intuition de ne ment pas, les sentiments non plus, mais tout n’était pas défini par ceux-ci. Bien au contraire, beaucoup d’autres facteurs entraient en jeu lorsqu’il s’agissait de la vie. Mais Alex trouvait que les mots de la jeune femme n’étaient pas aussi sensés qu’elle prétendait. Elle avait parlé vite, sans lui laisser le temps de répondre, posant une question rhétorique à laquelle elle répondit elle-même. Elle ne discutait pas, elle s’affirmait. C’était bien étrange pour Alex. Il ne la connaissait pas et ne voyait aucune raison pour laquelle cette jeune femme voudrait s’imposer face à lui. Il n’avait même pas essayé d’entrer en compétition avec elle, il était juste arrivé, s’était fait accosté par une proposition de jouer au piano et il avait répondu positivement. Par curiosité, il s’était interrogé sur ce qui l’avait trahi, ce qui avait donné l’impression qu’il était adepte de la musique. Jusque-là, la jeune femme n’avait pas donné réponse, elle avait simplement dévié la question pour montrer qu’elle était aux commandes. C’était ça qui était bien étrange pour lui.

Elle se dirigea de nouveau vers le piano à son tour pour remettre une couche au spectacle qui avait commencé. Alex était curieux de voir ce qu’elle jouerait. Sans aucun doute il saurait retrouver la pièce, peut-être même capable de s’asseoir à côté d’elle et d’improviser dessus tant il avait lui-même déjà beaucoup improvisé sur moult pièces connues. Les variations et improvisations étaient une chose assez incroyable pour lui. Il avait mis du temps à maîtriser l’art de la variation mais avait fini par tomber amoureux. En effet, si Alex peut rapidement retenir l’intégralité d’un registre, jouer dessus et le sentir dans ses doigts étaient quelque chose de différent. La mémoire musculaire et le ressenti lors de l’exécution d’un morceau n’étaient pas faciles à acquérir et on en pouvait le faire par le biais de la simple mémoire visuelle. Morgana joua un morceau bien plus populaire que ce qu’il avait joué. Bien qu’Hans Zimmer et Klaus Badelt aient depuis bien longtemps montré leur génie, Alex était un peu déçu. Par le public, non pas par la jeune femme. Elle avait exécuté son morceau avec perfection et le choix de celui-ci était respectable et libre. Non, le public l’avait un peu déçu par l’engouement qu’il avait montré lors de ce morceau. Etant musicien depuis son plus jeune âge, il a vu des milliers de pièces passer dans ses oreilles et sous ses doigts alors il ne pouvait davantage apprécier un morceau populaire qu’un morceau plus classique. Il n’allait pas jusqu’à dénoncer l’apologie de la médiocrité, mais il trouvait dommage qu’une musique remplie de génie fasse moins effet sur un public non averti. C’était comme ça, la logique des choses, supposément.

« Cela vous gêne peut-être que mon coup de poker ait été le bon et que je sois parvenue à vous pousser vers l’instrument ? Dommage. Ce n’était pourtant pas inutile puisqu’il se trouve que vous avez du talent. En avoir honte est honteux en soit, vous savez. »

Et la voilà de retour. Elle avait repris le même ton, contrôleur, dominant. Elle souhaitait une fois de plus s’affirmer. Peut-être avait-elle encore plus pris confiance avec le succès de son morceau, mais il en doutait. C’était un jeu, et il avait été pris pour cible. Il ne savait tout simplement pas pourquoi. Peut-être n’y avait-il pas de pourquoi. Il était resté silencieux, sentant qu’elle n’avait pas fini.

« Et puis si l’on observe bien vos doigts, ils possèdent la légère déformation des pianistes. Exactement comme les miens… il faut apprendre à observer si l'on veut voir. »

Ha, c’était peut-être ça qui l’avait trahi. Elle avait eu l’œil, comme elle aimait le faire remarquer d’ailleurs. Alex connaissait l’art de l’observation. C’était difficile, quelque chose qu’il travaillait constamment. On lui avait dit qu’avec sa mémoire exceptionnelle et son cerveau capable de traiter les informations beaucoup plus rapidement, s’il était capable de voir les choses d’une manière plus précise que les autres il en deviendrait un enquêteur hors pair, maître de la déduction. Quand elle mentionna ses propres mains, Alex trouva qu’elle avait une poigne bien plus ferme et violente que les mains d’une simple pianiste. Il reposa son regard sur la demoiselle, comme pour demander si elle avait fini ses tirades.

« C’était juste une question, hein… »

Il s’apprêtait à partir, faisait à moitié demi-tour quand une question lui vint à l’esprit. Il regardait autour de lui. De tous les gens présents, la jeune femme était probablement la plus différente. Ils étaient dans le service de psychiatrie de l’hôpital, les trois quarts des gens étaient presque absent de leur corps, regardaient dans le vide, d’autres bougeaient sans arrêt sur eux-mêmes, un peu à la manière de certains autistes, mais la jeune femme elle, n’avait absolument rien de différent. Il la regardait avec la tête un peu penchée, le regard interrogateur.

« Pourquoi vous êtes là au fait ? »

Il ne s’était toujours pas présenté, sentant que la conversation ne durerait pas. Il répondrait si elle le faisait mais en attendant, il trouvait que quelque chose n’allait pas. Cette dame était bien étrange à son goût.
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MessageSujet: Re: maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ EmptyDim 21 Juil - 10:39

C’était une juste une question, oui forcément. Mais il ne fallait pas y voir de justification particulière ou même de panique car Maureen ne disait pas plus de mots que nécessaire, en général. Elle était même une extraordinaire économiste de ses paroles, sans forcément passer pour la plus silencieuse des demoiselles… un silence n’est pas dérangeant quand il n’est pas gêné, telle était sa devise. Mais ce fameux Alex semblait pire qu’elle. C’est à peine s’il avait dégoisé trois mots et aussitôt, la jolie irlandaise se surprit à penser que le lieu était peut-être la raison première de ce silence, à moins qu’il ne soit ainsi de façon régulière et auquel cas, cela risquait fort de l’énerver : elle n’aimait pas les gens trop renfrognés, qui n’explosent jamais, n’exposent pas davantage leur point de vue et reste toujours en retrait, en spectateur. Elle n’était pas habituée à côtoyer ce genre de personnage, chaque irlandais de son clan étant doté d’une extraordinaire grande gueule et les mafieux qu’elle dirigeait n’était pas plus silencieux qu’une fête foraine empli de gamins un mercredi après midi. Après tout, nous aurons bien assez de silence une fois morts, n’est-ce pas ? Chaque patient de cette pièce se lançait pour cela dans un tintamarre d’idées toutes plus confuses les unes que les autres, mais ils s’exprimaient à leur manière et Maureen trouvait presque fascinant de les écouter parler, elle qui pourtant n’avait jamais grand intérêt pour autrui en général. Elle traçait sa route solitaire vers un sommet où nul ne saurait pouvoir l’atteindre, pas même les autorités qui la prenaient pour une pauvre oie blanche alors qu’elle était l’une des tueuses les plus dangereuses du monde. Comme quoi, l’habit ne fait vraiment pas le moine et Maureen savait parfaitement jouer de ce côté presque fragile qui émanait de son beau visage aux traits angéliques. Si Alex ne s’y trompait pas, c’est qu’il avait l’œil… mais ce n’était pas encore dit. Rien n’était encore dit entre eux et c’est justement ce qui plaisait à l’impitoyable irlandaise.

« Et c’était juste une réponse » répliqua-t-elle sans douceur, haussant les épaules comme s’il énonçait quelque chose qu’elle savait déjà depuis un lustre et qui donc ne l’intéressait en aucune façon. Mais la question suivante lui arracha un soupçon d’hésitation : devait-elle réellement donner la raison de sa visite ou balancer carrément qu’elle l’attendait patiemment au piano pendant qu’il était en mode soins à l’étage ? Non, ce serait fort peu avisé et puis… il avait l’air aussi blanc que neige. Le pervertir allait être un boulot de patience et abattre aussi vite ses cartes reviendrait à faire preuve d’une idiotie dont elle n’était, bien évidemment, aucunement dotée. « Mon frère a perdu la vue il y a quelques années et il se fait suivre ici. Je ne veux pas qu’un tiers s’en occupe alors je l’attends, soit à la cafétéria bien que leur café soit absolument infect, soit ici, au piano. » Clair, net, précis et sans bavure. Mais le pire, c’est qu’elle venait d’énoncer une vérité : son frère était effectivement en train d’être suivi et elle l’attendait à chaque fois jusqu’à ce que sa séance ne soit terminée. Hors de question de laisser un vulgaire bleu prendre soin de son frère aîné alors qu’elle était, et de loin, la mieux placée en la matière. Elle ne disait cependant pas cela pour attirer une quelconque pitié chez Alex mais bien lui faire comprendre qu’elle avait une bonne raison d’être ici. En béton armé, même. « Et vous ? » Non parce que la politesse voulait qu’elle retourne la question, en théorie, même si elle connaissait déjà la réponse. Pratiquement que d’avoir des hackers de peu de foi dans ses rangs, tout de même, on apprend réellement des choses passionnantes. Restait à savoir si ce fameux informaticien de génie allait lui répondre sincèrement, éluder sa question, ou bien encore lui inventer le pire bobard de la création histoire de la conduire vers un sentier particulièrement casse gueule. Si elle ne se trompait pas… la dernière solution serait probablement celle qu’il choisirait. Personne n’aime à avouer être suivi, après tout. « Pourquoi cette question, vous êtes surpris que je ne sois pas absente de mon corps ? Toutes les pathologies ne sont pas visibles. Et puis en l’occurrence j’accompagne. »
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MessageSujet: Re: maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ EmptyJeu 25 Juil - 0:14

« Mon frère a perdu la vue il y a quelques années et il se fait suivre ici. Je ne veux pas qu’un tiers s’en occupe alors je l’attends, soit à la cafétéria bien que leur café soit absolument infect, soit ici, au piano. »

Honorable, c’était bien gentil. Cependant, il avait du mal. Quelque chose n’allait pas, son cerveau refusait de tout emballer et de passer à autre chose. Il ne pouvait pas mettre le doigt dessus cependant, il était un peu perdu. Il repassait rapidement toute la scène dans sa tête pour enfin trouver ce qui le troublait un peu. Son regard. Quand elle eut fini de faire son affaire au piano, elle l’avait tout de suite repéré et quand elle était venue s’approcher de lui, il avait le sentiment que son regard ne se posait pas sur lui pour la première fois. Il avait le sentiment qu’elle l’avait déjà vu avant. Il ne s’était pas rencontré, impossible, Alex s’en souviendrait. Mais malheureusement, il se souviendrait aussi d’elle s’il l’avait simplement croisé. Son regard. Il fixait la femme dans les yeux comme pour essayer d’y trouver la réponse à ce qui le gênait mais rien n’en découla. Il devait probablement faire erreur, mais il n’aimait pas l’idée. Alex était perfectionniste et même s’il était capable de reconnaître ses erreurs, il était bien souvent angoissé d’en commettre.

« Et vous ? »

Ah, voilà un nouveau dilemme. Qu’allait-il faire ? Répondre honnêtement ou trouver autre chose. Il ne savait rien de la jeune femme et ne se voyait pas s’ouvrir à elle ainsi. Alex était très réservé quand il s’agissait de sa maladie, il n’aimait pas en parler et il n’aimait pas que le gens apprennent son existence même. Il avait peur des autres et de ce qu’ils pourraient faire s’ils savaient. Alex était prudent mais il était humain et il savait pertinemment que tous les humains pouvaient être bernés et manipulés. Les sentiments étaient une grande faiblesse de l’humanité, mais c’était l’essence même qui faisait qu’ils étaient humains. Paradoxe, dirait-il. Et puis plus que la manipulation, il avait toujours peur qu’on lui vole sa mémoire, qu’on lui efface toutes ses données. Pour couronner le tout, Alex s’était toujours battu dans sa vie pour essayer d’arriver à ses fins. Si quelqu’un savait qu’il était capable de se souvenir de tout en un rien de temps, on pourrait l’accuser de tricher dans tout ce qu’il entreprenait et il aurait beaucoup de mal à le supporter. C’était son caractère qui faisait qu’il avait des réticences à l’idée de laisser les gens entrer dans cette partie de sa vie. Cependant, il avait posé une question bien personnelle et sur un ton un peu désobligeant à une parfaite inconnue et elle avait pris la peine de répondre, ne laissant aucune trace d’un gros mensonge. Il lui devait une réponse à son tour. C’était peut-être un peu stupide de penser ainsi, mais c’était encore une fois le caractère d’Alex.

« Je suis là à mon compte. J’ai…besoin de parler, de beaucoup de choses, c’est tout. »

Il était hors de question qu’il lui dise pour sa maladie mais il trouvait qu’il n’avait pas été malhonnête en lui répondant. Il aurait pu mentir en disant qu’il n’était pas là pour lui, en disant qu’il était médecin même, mais si déjà tous les mensonges lui semblaient stupides, il trouvait qu’il n’y avait pas forcément de honte à consulter un professionnel qui sait écouter et comprendre les gens. Ou en tout cas, qui sait écouter. La compréhension était parfois plus difficile.

« Pourquoi cette question, vous êtes surpris que je ne sois pas absente de mon corps ? Toutes les pathologies ne sont pas visibles. Et puis en l’occurrence j’accompagne. »

« Oh non, je ne suis pas, moi-même, absent de mon corps… »

Il jeta un coup d’œil autour de lui. Il commençait à comprendre pourquoi il trouvait la présence de la jeune femme un peu étrange. Son esprit avait travaillé undercover pour lui donner l’impression dans son subconscient qu’elle n’avait pas sa place ici. Mais maintenant il commençait à comprendre le raisonnement, et se sentait même capable de l’expliquer.

« Cependant, ça fait un moment que je viens ici, et je peux vous dire que je connais le prénom et la petite histoire de toutes les personnes présentes dans cette salle, à l’exception de deux. Lui… Mais je peux facilement deviner ce qu’il vient faire. Il porte un pull hideux qu’il n’a presque jamais porté. Il pourrait être dérangé par la matière mais j’opterais plutôt pour le motif. Pourquoi porterait-il une chose pareille ? Pour faire plaisir à sa mère. Le goût prononcé pour le vert et les élans suggère que sa mère pourrait être la petite vieille assise juste à côté de lui. Canadienne, très orienté nature. Elle pourrait être une tante mais il ne viendrait pas pour si peu. Probablement un cadeau de Noël ce pull, chaud, très peu approprié pour cette période de l’année, donc probablement porté pour faire plaisir. Sa mère, Alzheimer de quelques années, plus beaucoup de temps à vivre, cependant, encore toute sa tête pour être responsable d’elle-même, il ne pourra pas profiter de son lien familiale pour prendre le dessus, il doit donc se contenter de faire plaisir et bonne impression, ergo, de venir avec un pull moche voir sa mère l’esprit ailleurs au milieu de gens dans un bien pire état. Un vrai supplice. Mais ses chaussures, le gage de qualité d’aujourd’hui, sont en mauvais état, ses ongles rongés, sa barbe mal rasée et il boitait à moitié en entrant. Il n’a pas de quoi se payer des vêtements ni des services médicaux. Vu ses mains, il a un travail physique, mais la saison est probablement mauvaise. Il est perdu, sans argent, il n’a qu’une seule solution : Madeline… Je sais pourquoi il est là… Alors que vous… »

Il marqua une petite pause. Il avait successivement montré la salle d’attente et le jeune homme du doigt alors qu’il était dans sa tirade qu’il avait prononcée à une vitesse fulgurante. Il avait juste décrit ce qu’il voyait et ce qu’il avait déduit. Il avait prononcé sa dernière bribe phrase en reposant son regard sur elle doucement et en laissant paraître un sourire un peu charmeur. Il n’avait pas tout à fait exclue l’idée qu’elle aurait pu l’avoir vu avant et qu’elle serait revenue pour le charmer. Peut-être avait-il fait bonne impression. Mais il ne pouvait savoir.

« Je n’en sais rien… Mais je vous crois. Et je vous souhaite bon courage, à votre frère et à vous-même. »

Il commençait à s’en aller, encore une fois, mais avant même de faire demi-tour, il tendit sa main.

« Je m’appelle Alex. »

HJ:
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MessageSujet: Re: maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ EmptyDim 11 Aoû - 21:51

Il était presque évident que Maureen trahissait son étonnement. Elle était sincèrement impressionnée par le côté observateur de son interlocuteur – bien qu’elle en ait déjà eut vent dans le long dossier blindé de détails récoltés sur sa personne – mais elle ne s’attendait pas à ce que ce jeune homme n’en fasse preuve sans même y être invité. Elle n’osa pas l’interrompre, n’ayant cure de l’assemblée pouvant bien les entourer à vrai dire. Depuis quand était-elle intéressée par qui que ce soit d’autre qu’elle-même ? L’irlandaise était parrain de la Mafia et non membre tristement célèbre des bisounours. Elle tuait, était payée pour cela et avait développé un véritable talent pour ce métier. Quiconque avait déjà entendu le nom de Maureen O’Connor tremblait déjà devant ses vengeances homériques, son tempérament imprévisible et son génie du verbe… car oui, il était difficile de repousser quelqu’un de la trempe de la jolie blonde et elle jouait de ce fait depuis de très nombreuses années ; depuis ses treize ans, à vrai dire. Aussi impressionnée soit-elle parce que ce presque parfait inconnu, il n’empêche que sa surprise possédait ses limites bien déterminées. L’irlandaise savait qu’elle ne pouvait guère trop s’impliquer en vue d’obtenir de l’aide de l’américain : dans le cas contraire, elle ne ferait que perdre un temps précieux, temps qu’elle devait occuper à autre chose qu’à supplier quelqu’un n’ayant même pas eu vent un jour de ses pratiques pour le moins illégales. « Vous avez une capacité à observer autrui plutôt impressionnante mais vous ne trouvez rien à dire sur moi ? J’en suis presque déçue ! » s’exclama-t-elle, un petit sourire moqueur étirant subitement ses lèvres alors qu’elle ne le tournait point en ridicule, loin s’en faut. Maureen souhaitait au contraire savoir jusqu’où ses capacités lui permettraient d’aller, s’il était capable de se surpasser au point d’être digne de rejoindre ses plus proches collaborateurs. Voilà ce qui l’intéressait et rien d’autre. « Tout le monde a une petite histoire, que ce soit dans cette salle ou ailleurs. Le fait que je ne vienne pas depuis des lustres fait-il de moi quelqu’un qui ne serait pas… raccord avec le tableau que vous venez de dépeindre ? » L’accent irlandais de la demoiselle s’était diablement fait entendre dans cette dernière phrase car il se trouvait qu’en fait, elle venait réellement de façon régulière dans cet hôpital. Maureen était simplement plus discrète que la plupart du commun des mortels pour des raisons… évidentes. Raisons que ce jeune homme n’avait aucunement à connaître.

Mais la jolie blonde avait perçu son sourire charmeur, marque qui lui fit aussitôt pencher légèrement la tête sur le côté tandis qu’elle lui rendait le même sourire. Elle ne serait pas la dernière à ce jeu là et pour cause, jouer un rôle était une part très importante de son quotidien. Personne ne connaissait la véritable Maureen en dehors de son clan, et quand bien même, de nombreux O’Connor ne lui étaient guère proches. Elle hésita cependant longuement avant de ne serrer cette main qu’il lui tendait, faisant preuve d’une poigne trahissant cette faculté qu’elle avait à diriger sa vie à la baguette. Personne ne lui marchait sur les pieds, tout comme personne ne lui dicterait jamais comment gérer son existence, c’était impensable. « Maureen » murmura-t-elle sans l’ombre d’une envie d’ajouter son nom de famille au tableau. S’il était aussi branché qu’elle le pensait et que son dossier ne le laissait entendre, sûrement avait-il eu vent du violon d’Ingres du clan irlandais. Inutile de mettre une ombre irrémédiable sur leur rencontre, même fortuite, n’est-ce pas ? « Vous êtes quelqu’un d’étonnant, Alex. Cela fait par deux reprises que vous cherchez à rejoindre cette porte pour la passer et pourtant vous êtes revenu à chaque fois vers moi, pour me décrire cette assemblée dans les moindres détails puis pour vous présenter. Si je puis me permettre… je ne suis pas la seule à avoir un comportement étrange. » Mais cela lui plaisait plutôt que de la choquer, justement. Voilà pourquoi elle esquissa un petit sourire étrangement plus séducteur encore que le précédent avant de n’exercer une pression suffisante pour le rapprocher d’elle et être en mesure de lui murmurer à l’oreille : « Est-ce votre curiosité ou la mienne qui vous pousse à agir ainsi ? » S’il avait un esprit aussi insatiable qu’elle le pensait… il la rattraperait probablement alors qu’elle remettait ses gants blancs pour passer la porte avant qu’il ne le fasse. Oh Maureen adoptait un pas extrêmement lent, comptant même dans sa tête pour savoir le temps qu’il mettrait avant de lui emboiter le pas…
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MessageSujet: Re: maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ EmptyMer 14 Aoû - 20:36

« Vous avez une capacité à observer autrui plutôt impressionnante mais vous ne trouvez rien à dire sur moi ? J’en suis presque déçue ! »

A vrai dire, Alex avait déjà remarqué beaucoup de choses sur cette femme, des petits détails qui pouvaient lui indiquer beaucoup de choses sur sa personnalités, des détails d’ailleurs qui le perturbaient, quelque chose n’était pas ce qui semblait être chez cette femme. Mais il ne pouvait pas tout à fait mettre le doigt dessus. Cependant, malgré ce qu’il voyait, ce qu’il voulait dire c’est qu’il ne pouvait pas trouver pourquoi elle était vraiment là. Il avait la sensation que son histoire familiale était fausse, ou à moitié vraie. Il avait remarqué un détail intéressant quand le sujet de son frère avait été abordé. Mais il était resté silencieux, laissant échapper un petit rire, gardant tout ce qu’il avait pour plus tard. C’était évident qu’après le portrait qu’il avait dressé du fils de la dame, il avait dû trouver quelque chose sur la femme. Mais il ne fallait pas trop s’avancer. Il lui faudrait un petit peu de temps pour avoir de quoi faire une tirade comme il venait de le faire.

Cependant, il pouvait déjà en dire un peu. Après la remarque sur ses mains, Alex avait remarqué que celles de la femme montraient des signes un peu plus précis que seulement des doigts de pianiste. Ses mains étaient fermes, tendues, ne servant pas à la couture mais plutôt capable d’activités manuelles. En très bon état cependant, mais différente. Et puis elle avait cette attitude de contrôle, elle aimait avoir les choses sous contrôle et elle était probablement haut placé dans ce qu’elle entreprenait, probablement chef. Elle devait avoir de l’influence et de l’autorité. Cette posture, ces mains, ce ton, ce regard, quand la femme s’était directement dirigée vers lui, il avait eu comme un pincement, l’impression qu’elle était-là pour lui, peut-être de la police ou quelqu’un qui le surveille. Mais il avait trouvé touchante l’histoire de son frère, vraie ou fausse, et la faiblesse d’Alex était la femme. Pour lui, la femme étant la plus belle créature sur Terre, il baissait plus facilement sa garde face à elle.

« Tout le monde a une petite histoire, que ce soit dans cette salle ou ailleurs. Le fait que je ne vienne pas depuis des lustres fait-il de moi quelqu’un qui ne serait pas… raccord avec le tableau que vous venez de dépeindre ? »

Encore une fois ce détail qu’il avait remarqué. Mais il resta silencieux. A l’oreille, il se faisait une idée plus précise de la demoiselle. Elle avait un accent un peu prononcé et il savait très bien d’où il venait. Il haussa les épaules et encore une fois fit mine de partir pour rester à sa place au final. Il ne savait pas trop pourquoi mais il avait donné son prénom, il s’était introduit. Encore une fois, il baissait plus facilement sa garde face aux femmes, et puis les blondes constituaient son intérêt principal, alors quand la femme qu’il avait en face de lui s’avérait être une blonde, il y avait toujours une touche de charme. Son prénom était un peu sorti tout seul, mais l’important était qu’il l’avait fait.

« Maureen. »

Il sourit. Ca s’était confirmé, ses soupçons que la demoiselle était irlandaise s’étaient confirmés. Entre l’accent et le prénom, le doute était léger. Mais il n’en savait pas beaucoup plus sur elle. Il sourit et fit un signe de tête en guise de présentation. Maureen enchaîna avec une remarque bien intéressante. Ca n’avait bien sûr pas échappé à la demoiselle qu’Alex avait pensé à plusieurs reprises de partir mais qu’il était toujours revenu sur ses pas ou en tout cas avait toujours fait demi-tour. Lui-même ne savait pas exactement pourquoi il avait fait ça. Depuis qu’elle avait traversé la salle d’attente dans sa direction il n’avait pu s’empêcher de trouver que quelque chose était différent ou étrange et il fallait bien qu’il l’avoue, il était frustré et intrigué en même temps. Elle le disait et avait raison, il avait un comportement étrange. Mais il ne pouvait pas l’expliquer alors qu’il était persuadé qu’elle pouvait expliquer le comportement qu’elle avait et qu’il trouvait étrange. Il réfléchit un instant à sa remarque et avant qu’il ait le temps de répondre, Maureen reprit la parole.

« Est-ce votre curiosité ou la mienne qui vous pousse à agir ainsi ? »

« La mienne ! Vous m’intriguez, beaucoup. J’ai la sensation que vous n’êtes pas là, en tout cas pas aujourd’hui, pour la raison que vous exprimez, mais vous m’intriguez… »

Elle commença à marcher en direction de la sortie et Alex la regarda, se déplacer d’un pas lent. Aucun doute, elle le faisait venir, elle voulait l’attirer. Il esquissa un sourire. Elle passa les portes et arriva à l’extérieur, seule. La porte se referma mais sans claquer, il passa rapidement dans l’entrebâillement pour se placer à côté de la femme. Il avait mis ses lunettes de soleil et regardait devant lui.

« Peu importe la raison, je ne vais pas vous la faire dire. Mais sans mentir, je suis là parce que si je ne parle pas régulièrement à quelqu’un qui s’en fout mais qui est payé pour écouter, mon cerveau diagnostiqué trop puissant craque et je m’énerve. Ils sont nuls, ne comprennent rien à ce que je raconte, et ça ne m’enchante pas du tout d’être là. Mais en vous voyant ça a un peu changé mes habituelles visites… peut-être aussi pour ça que je suis intrigué. »

Il marqua une pause, un sourire aux lèvres. Il reprit la parole, sachant pertinemment qu’avec elle, il pouvait laisser tomber tous les codes.

« Alors, on fait quoi ? »
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MessageSujet: Re: maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ EmptyVen 16 Aoû - 22:02

« Derrière chaque menteur il y a un voleur… » énonça énigmatiquement Maureen alors qu’elle sortait tout juste du bâtiment, désormais toute persuadée que justement, la curiosité d’Alex étant piquée au vif, il n’allait pas juste partir comme il était venu. C’était un pari risqué puisqu’il pouvait tout aussi bien l’éviter, faire comme si elle n’avait jamais existé ni même croisé sa route… mais s’il était aussi observateur qu’il le lui avait prouvé quelques minutes plus tôt en décrivant longuement la salle où ils avaient joué du piano, il pousserait sûrement son observation au-delà des sentiers que celle-ci arpentait habituellement dans son cerveau surdoué et insatiable. L’irlandaise avait envie de mettre sa main à bouillir, à rôtir et à servir au menu de l’hôpital qu’il allait la rejoindre, et ce pari fut remporté avec un brio dont elle se félicita en étirant ses lèvres d’un sourire. Vraiment, sans être prévisible, il était exactement comme on le lui avait décrit : non seulement d’un sens du détail extrême mais aussi curieux qu’un bambin. Ce fut sans doute ce qui la fit sourire plus encore, surtout qu’il décrivait avec sincérité ce sentiment qu’elle avait fait naître chez lui : un sentiment de nouveauté, d’inattendu. Maureen parvenait toujours à ce genre de conclusion pour la simple et bonne raison que la répétition ne pourrait que causer sa perte. En réeffectuant les mêmes gestes, les mêmes actions ou en dictant à nouveau des paroles déjà énoncées, l’irlandaise devenait prévisible… dans son métier, cela revenait à prouver que l’on est stupide, sans carrure ni même d’expérience. Maureen avait bien trop souvent côtoyé l’adrénaline à l’état pur, le danger ainsi que la mort pour se faire avoir comme un simple bleu à peine sorti de l’école. Elle avait mille fois plus de classe que ça ! « Dès que l’on cesse d’être intéressé ou intrigué… game’s off. La vie devient insipide et autant se tirer une balle en pleine tête. »

La jeune femme haussa longuement les épaules sans vouloir ne serait-ce qu’un seul instant dévoiler ses cartes. Alex n’avait pas encore mérité pareil traitement de faveur, et ce bien qu’elle ait follement envie de l’engager immédiatement, rien que parce qu’il avait su se montrer à la hauteur de sa réputation. « Je ne suis pas une femme qui livre facilement ses secrets… de toute manière vous ne seriez pas en mesure de me faire dire la raison de ma venue, si toutefois celle-ci est différente de celle que j’ai énoncée. » Maureen n’avait jamais joué au poker mais ça ne voulait pas dire qu’elle ne savait pas bluffer. Lorsqu’elle questionnait la loyauté ou les actions de l’un de ses hommes de main dans le cadre d’un contrat… elle était la première à prêcher le faux pour savoir le vrai avec un brio presque malsain. Alex n’était pas encore maître dans cet art très noble, ni même forcément un aussi bon menteur qu’elle, ce qui lui laissait de toute manière une longueur d’avance plutôt confortable. « Et vous ne vous vous êtes jamais dit que vous pourriez parler à quelqu’un d’autre qu’un charlatan qui se fout totalement de vous et vous aura oublié sitôt que vous aurez quitté son cabinet ? Parler à quelqu’un qui ne vous connaît pas peut-être la clef pour vous éviter de péter une durite, c’est vrai… mais qui a décrété que ce fameux quelqu’un devait s’être emmerdé des années sur les bancs de la fac ? Vous ne me connaissez pas… et entre vous et moi, on s’ennuie rarement en ma présence. Vous voulez changer vos habitudes ? Vous n’avez qu’un mot à dire. » Maureen n’avait pas encore dit quand, comment, pourquoi. Elle gardait un petit sourire satisfait contre ses lèvres, cherchant à voir si sa proposition, bien que très alléchante, allait ferrer le poisson que constituait Alex. S’il acceptait, alors elle aurait gagné sa journée… dans le cas contraire, elle retenterait plus tard, de façon nettement moins douce. « Du moins, si vous en avez les épaules… »
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MessageSujet: Re: maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ EmptyMer 21 Aoû - 4:51

« Dès que l’on cesse d’être intéressé ou intrigué… game’s off. La vie devient insipide et autant se tirer une balle en pleine tête. »

Un peu cru, pensa-t-il. Mais il avait la sensation que c’était exactement le genre de personne que Maureen était. Puis ce qu’elle disait était assez criant de vérité, il fallait le dire. Il pouvait le dire, lui qui avait arrêté ses études parce qu’il en avait perdu l’intérêt, lui qui avait quitté sa ville natale parce qu’il avait besoin de neuf, de plus excitant. Aujourd’hui, il était devenu extrêmement passionné par son projet et avait retrouvé l’intérêt qu’il avait eu avant dans ses études, retrouvé la joie de travailler ainsi. Maureen était franche, directe, elle n’hésitait pas à dire ce qu’elle avait envie de dire, sûrement parce qu’elle se savait capable de tenir tête à presque n’importe qui. Ceci le confortait dans l’idée que Maureen cachait bien son jeu et qu’elle était sûrement capable de beaucoup plus que son attirant corps de jeune femme le laissait paraître. Alex était persuadé qu’elle n’était pas douce de nature, bien au contraire. Mais, il n’avait que ses déductions pour croire ça, rien pour en être sûr. Là où il avait raison sans aucun doute, c’est qu’elle était directe. Mais si elle était directe, Alex était persuadé qu’il y avait quelque chose qu’elle ne disait pas. De toute évidence, elle aimait dire les choses mais garder ses secrets, et elle en avait, certainement un grand nombre. Mais que pouvait-il faire ? Elle instaurait les règles, depuis le début de la conversation, alors il se laissait faire et jouait suivant les règles.

« Je ne suis pas une femme qui livre facilement ses secrets… de toute manière vous ne seriez pas en mesure de me faire dire la raison de ma venue, si toutefois celle-ci est différente de celle que j’ai énoncée. »

C’était exactement ce qu’Alex s’était dit quand il pensait qu’elle avait instauré les règles. Il savait bien qu’essayer de lui faire avouer une raison, dissimulée ou non, serait inutile. Elle était solide. Cependant, toute l’astuce était dans l’observation dont Alex était capable. En effet, elle n’aurait peut-être pas à dire ce pourquoi elle était venu pour qu’il comprenne la vraie raison, il pourrait peut-être déduire. Mais quelque chose lui faisait penser que Maureen était plus maligne que ça pour laisser trahir sa vraie raison facilement. Il avait repéré certains détails déjà, mais il doutait en obtenir beaucoup plus. Il avait l’impression d’être celui qui était observé.

Alex avait fait une confidence plutôt surprenante. La visite du psychologue d’aujourd’hui avait été celle de trop. Voilà plusieurs mois qu’il n’arrêtait pas de changer de psychologue parce qu’il trouvait qu’aucun ne correspondait. A chaque fois, il parlait, il était hmmé, puis il parlait, et en face, peu de réaction. On lui parlait de son père, mort quand Alex avait cinq ans, on lui parlait de sa maladie. La vérité était qu’il venait souvent parler parce qu’il avait besoin de faire sortir tout ce que son cerveau avait emmagasiné. Les gens ne pouvaient se rendre compte du fardeau que c’était pour lui. Il suffirait d’une visite chez lui pour s’en rendre compte. Des paquets de cahiers remplis de dessins, de citations, de mots, de formules, de notes de musique. On pensait toujours l’hypermnésie comme étant très pratique, mais la vérité était qu’il en souffrait. Il craquait souvent du fait des quantités d’informations que son cerveau enregistrait. Alors quand il se trouvait face à un quelqu’un qui était payé pour écouter, cette personne écoutait. Mais elle n’était pas intéressée. Elle ne réagissait pas, à aucun sujet, que ce soit sur ses analyses des gens qu’il rencontrait ou de ses pensées scientifiques. Il avait parfois un trop haut niveau pour qu’un simple psychologue puisse comprendre, parfois il abordait des sujets qui ne l’intéressait pas vraiment mais dont il était capable de parler de par ses lectures, mais en face, pas d’intérêt non plus. Aujourd’hui, pareil. Et il en avait eu marre.

Maureen avait partiellement raison. Il avait essayé de parler à des gens qui n’étaient pas payé pour. Il avait essayé ses amis, mais ceux-ci avaient un peu trop tendance à s’ennuyer aussi. Il avait essayé des gens qu’il ne connaissait pas, par exemple des gens qu’il rencontrait en soirée, ou autre. Rien n’y faisait. Maureen se disait être capable de remplir ce job-là. Leur rencontre était très particulière et assez original, Alex pensait qu’il pourrait peut-être tenter son coup. Peut-être que ça marcherait.

« Vous savez quoi, je suis partant. »

Il sourit et regarda Maureen, caché derrière ses lunettes.

« Après tout, vous avez raison, pourquoi pas essayer. Mais attention, il faudra poser les questions, j’en ai marre qu’on me demande de parler. »

Il commença à marcher, sans savoir trop où aller. Ils pourraient marcher et voguer jusqu’à arriver à un endroit plus agréable pour discuter. Il était un peu anxieux à l’idée de raconter sa vie comme ça mais il verrait bien si ça fonctionne.
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MessageSujet: Re: maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ EmptySam 24 Aoû - 23:36

D’accord, le fait d’imaginer l’impitoyable Maureen O’Connor dans le rôle d’un psy faisait sourire mais c’était pour la bonne cause, n’est-ce pas ? Il n’était rien que la piquante irlandaise ne soit pas capable de faire pour la bonne cause, surtout lorsque ladite bonne cause servait ses intérêts au-delà des mots. Alex l’avait à peine rejointe pour accepter son offre que déjà, elle esquissait un très léger sourire à peine visible. S’il escomptait obtenir de grandes réactions physiques de la part de la jolie blonde, il se plantait le doigt dans l’œil jusqu’au coude mais dans un autre ordre d’idée, elle serait très certainement plus éloquente que ne le serait jamais les dizaines de psy qu’il avait très certainement côtoyées. L’espace d’un long moment, alors qu’ils marchaient vers la sortie de l’hôpital et ce qui s’apparentait le plus à un parking en plein air bordant un parc, Maureen ne prononça pratiquement pas un mot. Sa seule réaction à la sortie de ce maudit bâtiment empestant la javel à des kilomètres était parfaitement suffisante pour l’heure à ses yeux : Alex lui avait demandé implicitement de le questionner et elle s’y appliquerait avec une joie presque infinie mais avant que de s’adonner à ce genre d’activité… il lui fallait s’éloigner de ce lieu bien trop public et exposé. Maureen n’oubliait jamais qu’elle pouvait être exposée à tout instant, à cause de n’importe quoi et principalement des nombreux satellites gravitant en règle générale autour des hôpitaux. Elle n’avait d’ailleurs jamais compris pourquoi, puisque la majeure partie des meurtres ne se faisaient pas dans un lieu aussi ouvert et exposé… à moins de n’être un tueur suicidaire ou doté d’une stupidité grasse. « Des questions, vous allez en avoir plus que vous ne serez sûrement capable d’en absorber » énonça-t-elle aussi subitement que mystérieusement, Maureen ayant l’art et la manière de cultiver l’intérêt d’autrui en frappant toujours de façon imprévue. Elle avait eu mille fois l’occasion de dire cette phrase depuis qu’ils avaient quitté l’hôpital, afin de le rassurer ou même de lui faire comprendre qu’il avait pris la bonne décision et pourtant, elle créait au contraire une sorte de climat étrange, presque inconfortable. En toute circonstance il devrait savoir comment garder son sang froid… et cela commençait tout de suite maintenant.

« Votre cerveau analyse des situations, détails, personnes dont vous vous passeriez bien ou parfois cela vous est utile dans la vie de tous les jours ? J’entends par là… et bien quand une femme vous tape dans l’œil par exemple. Ca doit bien vous arriver et être utile, non ? » Avec les hommes, toujours commencer par ce qui flatte. Après tout, Alex avait oublié d’être repoussant, il devait donc bien jouir de quelques aventures, même passagères. Si ses renseignements étaient exacts il n’avait pas l’air de s’attacher sur la durée, chose qu’elle pouvait tout à fait comprendre et même respecter plus que n’importe qui d’autre sur cette bonne planète. « Vous m’avez décrit l’intégralité d’une salle que vous avez observée pendant… je pense de très nombreuses heures. Mais imaginez que vous puissiez choisir quoi faire analyser par votre cerveau qui n’est jamais en repos, ce serait quoi ? Je suis plutôt curieuse de le savoir, je dois dire. » Maureen s’était arrêtée dans sa marche et faisait face à Alex non sans baisser la paire de lunettes de soleil qu’elle portait sur le nez. Un regard est toujours plus éloquent qu’une barrière noire et opaque… mais sans doute ce presque parfait inconnu ne souhaitait-il pas être connu dans ses moindres détails d’entrée de jeu, à moins qu’elle n’ait clairement manqué un épisode. « Je ne suis pas psy je n’ai donc pas d’obligation de secret professionnel c’est le désavantage… mais si vous apprenez à me connaître à l’avenir, vous vous rendrez vite compte que m’obliger au secret n’est pas nécessaire. Je suis une tombe de nature, au sens propre comme au figuré. » C’est un sourire nettement plus franc qui s’afficha contre ses lèvres légèrement maquillées avant qu’elle ne remette en place ses lunettes de soleil et ne continue à nouveau sa marche, à l’aide de sa grâce et de sa prestance naturelle.
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MessageSujet: Re: maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ EmptyLun 16 Sep - 0:10

« Des questions, vous allez en avoir plus que vous ne serez sûrement capable d’en absorber. »

Dans quoi je me suis mis, pensa Alex. Il se sentait capable d’encaisser toutes les questions mais commençait à remettre en question le fait qu’il ait vraiment envie d’y répondre. Il ne savait rien de la jeune femme sauf les analyses qu’il avait faites de ces observations et elle s’apprêtait à jouer les psys avec lui, s’immisçant dans sa vie privée. Il n’était pas tout à fait sûr d’être parfaitement partant, mais son honneur l’empêchait de faire demi-tour et le fait qu’il avait la sensation qu’en s’ouvrant il en saurait plus sur cette mystérieuse jeune femme l’intéressait. Il allait devoir se prendre au jeu. Sans chômer, Maureen commença à attaquer la bête, sans brosser dans le sens du poil.

Sa première question le laissa songeur. Alors qu’il découvrait de quoi sa mémoire était capable, il n’avait pas encore pris la décision de ne pas le dire à tout le monde. L’omerta dont il est aujourd’hui l’acteur principal ne s’était pas encore installée. En effet, si aujourd’hui Alex ne révélait à personne ce dont il était capable, il était un temps où il aurait même parfois pris plaisir à s’en vanter auprès des autres. Cependant, les confidents faisaient toujours partie d’un cercle réduit. Le fait est que quand il parlait aux autres de sa maladie, on lui demandait souvent tout de suite pourquoi il n’était pas heureux d’être doté d’un don du ciel comme celui-ci. Outre le fait qu’Alex était réticent à répondre aux gens qui invoquaient Dieu dans leurs phrases, Alex avait souvent du mal à répondre à cette question. Il ne pouvait s’empêcher de penser que les capacités qu’il avait était un atout majeur et qu’il saurait en faire profit au long de sa vie, de sa carrière ainsi que pour sa culture. Il savait que s’il était capable de tout retenir en une seule lecture et de rapidement comprendre le fonctionnement des choses, la logique qui se trouvait derrière la plupart des situations, alors il serait capable d’aller haut et de réussir. Cependant, il avait toujours vu les mauvais côtés de la chose. Il voyait sa capacité à retenir des détails sans intérêt, il avait découvert la sensation de craquer par moment, le besoin de faire évacuer des choses bien qu’elles soient gravées à jamais. De là, il avait commencé à avoir du mal à gérer cette mémoire surpuissante et il avait presque eu peur de l’utiliser. Elle provoquait chez lui l’ennui pour beaucoup de choses, ne trouvant pas le plaisir de prendre le temps d’apprendre et découvrir, ayant toujours une soif de connaissance dans les plus brefs délais. La question de Maureen était plus concentrée sur sa capacité à analyser les choses, mais pour lui, tous ces skills venaient de sa mémoire. Il avait vu beaucoup de gens réagir dans beaucoup de situations, se concoctant une sorte de dictionnaire des faits et gestes, associant certaines expressions avec certaines situations. Il avait aussi beaucoup lu sur la psychologie du genre humain, le comportement, les détails à observer. Et pour couronner le tout, il avait acquis une logique hors norme.

« Malheureusement, je remarque beaucoup de choses dont je me passerais bien souvent. Je ne peux pas mettre mon cerveau en veille, donc dès que je regarde quelque chose, je vais inconsciemment commencer à le traiter et chercher les détails. Alors oui, parfois, c’est bien utile, que ce soit pour impressionner, lire à travers les mensonges, déstabiliser, plaisanter, manipuler. Quand j’en ai besoin, j’y ai accès, mais quand j’aimerais ne pas me soucier de certaines choses, l’analyse reste présente, et je m’en passerais bien. »

« Vous m’avez décrit l’intégralité d’une salle que vous avez observée pendant… je pense de très nombreuses heures. Mais imaginez que vous puissiez choisir quoi faire analyser par votre cerveau qui n’est jamais en repos, ce serait quoi ? Je suis plutôt curieuse de le savoir, je dois dire. »

« Je dirais que c’est un peu différent. Quand je décide d’observer quelque chose, je suis content d’être capable de repérer le plus de détails possible et de pouvoir les analyser pour mettre une logique sur les choses et essayer de deviner des informations. Donc je ne pense que ce soit le « quoi » qui pose problème mais plutôt le « quand ». Je retourne sur le même problème : les capacités de mon cerveau sont très pratiques et très utiles, mais elles ne sont pas toujours utilisées au bon moment, j’entends, toujours quand j’en ai besoin et toujours même si je n’en ai pas besoin. »

Alex prit quelques instants pour considérer la réponse qu’il venait de faire. Il avait résumé très rapidement une partie des problèmes qui avaient fait qu’il se retrouvait là aujourd’hui même. Oui, s’il avait pris l’habitude de voir un psy, c’était parce que son trop plein de mémoire lui faisait peur, qu’il avait la crainte du bug intellectuel, ce qui provoquait d’ailleurs parfois chez lui d’importantes crises d’angoisse. La peur de tout perdre lui forçait à essayer d’évacuer un peu d’informations, les faire sortir, les dire, les écrire, les dessiner, les jouer, quel que soit le genre d’information, il fallait qu’il prenne l’habitude d’évacuer. Qui mieux qu’un psy pour écouter quelqu’un parler sans arrêt. C’était ce qu’il s’était dit mais il avait réalisé qu’il lui fallait peut-être plutôt quelqu’un capable de discuter et non seulement écouter. Et puis, il avait commencé à perdre patience quand il expliquait ses observations sur des sujets très scientifiques et qu’il avait la sensation de s’adresser à quelqu’un complètement vide et incapable de répondre. Alex devait s’y faire, son niveau scientifique et intellectuel était assez élevé et son projet actuel en était très certainement la preuve. Maureen lui barra la route et le regarda de ses yeux nus.

« Je ne suis pas psy je n’ai donc pas d’obligation de secret professionnel c’est le désavantage… mais si vous apprenez à me connaître à l’avenir, vous vous rendrez vite compte que m’obliger au secret n’est pas nécessaire. Je suis une tombe de nature, au sens propre comme au figuré. »

Il sourit à la phrase qu’il venait d’entendre et se sentait capable de répondre. C’était manifestement ce qui lui manquait pour qu’il ose en parler. Mais si elle se disait digne de confiance, il pouvait tenter sa chance.

« La vérité, c’est que tout ça vient d’une chose. J’ai une maladie appelé l’hypermnésie. C’est exactement l’inverse de l’amnésie. Je me souviens d’absolument tout ce que je vois ou entends, et dans les moindres de détails. J’ai cette maladie depuis que j’ai 5 ans et j’ai retenu tellement de chose dans ma vie que pour ne pas craquer, je dois évacuer. Je fais du dessin, j’écris de la musique, j’écris, j’écris, et parfois, je parle. Je parle à un psy, quelqu’un qui saura écouter, mais il n’est pas rare qu’il perde le fil de mes conversations scientifiques, philosophiques ou parfois politiques, et d’ailleurs, il ne répond pas beaucoup non plus… Voilà, c’est ça l’histoire. »
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MessageSujet: Re: maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ EmptyMar 1 Oct - 14:17

Une chose était sûre : Maureen ne perdait pas encore le fil des informations que lui donnait actuellement Alex. Si pour lui sa mémoire s’avérait être un fléau, la tueuse à gages en face de lui ne pouvait que voir cela comme un atout. Cruel dilemme que celui-ci… d’un côté, l’envie de l’exploiter jusqu’à ce qu’il n’ait plus rien à lui donner était forte – après tout, nous vivons dans un monde brutal et sans pitié – mais de l’autre, elle sentait une sorte de fragilité qui ne manqua pas de lui faire discrètement froncer les sourcils à plusieurs reprises. Ce n’était pas une expression suffisamment marquée pour qu’il ne la prenne pour lui, mais Maureen se trahissait d’une certaine façon. Si d’aventure elle allait jusqu’au bout de sa pensée et se trouvait en bonne disposition pour lui proposer une sorte de contrat, il fallait qu’elle soit absolument sûre qu’il soit capable d’aller jusqu’au bout… qu’il ne soit ni choqué par ce qu’elle risquait de lui demander, ni un jour susceptible de devenir une preuve vivante de ses activités illicites. Voilà où résidait sa plus grande interrogation à l’heure actuelle, alors que cette fois, le jeune homme tatoué en face d’elle semblait quasiment intarissable, presque bavard alors qu’il lui avait parut tellement en retrait de prime abord. « Force est de constater que vous n’êtes pas aussi silencieux et renfermé que vous le laissez premièrement deviner, Alex » crut-elle bon d’ajouter alors qu’il lui expliquer grossièrement la pathologie le touchant, ainsi que ce besoin d’exprimer tout ce qu’il emmagasinait à longueur de journée. L’écriture et la parole… bah, s’il fallait que Maureen possède le même exutoire à cause de ses activités criminelles, cela ne ferait que plus d’évidences et de détails à tourner contre sa personne devant une cour de justice. Hors de question… l’irlandaise avait appris à vivre avec, à trouver même cela normal, mettant à la limite en lumière une fois d’inhumanité dont elle n’était pas peu fière. Combien de femmes peuvent se targuer d’être à la tête d’une Mafia aussi bien huilée et d’être autant respectées que craintes ? Très, très peu. Maureen était définitivement l’exception confirmant la règle, et ça n’en n’était que plus délectable au bout du compte.

« Vous me présentez votre hypermnésie de façon plutôt… noire depuis tout à l’heure, mais je suppose qu’il y a tout de même certains avantages. Vous devez être peu aisé à tromper par exemple, au sens propre comme au figuré. Vous devez savoir facilement à qui vous avez à faire et je trouve que c’est un atout de taille… » poursuivit-elle, non sans continuer de marcher : elle se tenait droite comme un i, face à Alex, dont elle n’évitait aucunement le regard. Si elle s’aventurait à aller plus loin dans son explication, Maureen voulait qu’il sente tout le danger potentiel qu’il pourrait frôler mais aussi les formidables opportunités d’y trouver un défouloir de taille. L’irlandaise n’avait peut-être pas un métier normal, mais il n’en n’était pas moins attrayant, surtout pour quelqu’un de la trempe de l’informaticien… « J’ai ouïe dire qu’en plus de votre extraordinaire mémoire et de votre intelligence vous avez un certain don avec l’informatique. A vrai dire, notre rencontre était fortuite sans l’être d’un même temps. Je ne suis pas femme à faire des choses n’ayant aucun sens pour moi… il se trouve que vous avez besoin de trouver un meilleur exutoire à votre superbe mémoire, et j’ai besoin de quelqu’un de confiance. Inutile de craindre le pire par avance, nous risquons d’être foutrement dépendants l’un de l’autre et c’est ce qui me fait hésiter… je m’efforce d’être comme une bouée de sauvetage pour mes hommes mais la fragilité et l’hésitation ne doivent pas faire partie de l’équation. Je vais donc vous laissez le choix… soit nous poursuivons notre conversation, vous continuez à vous confier à moi et lorsque je vous estimerai prêt je passerai à la vitesse supérieure en vous donnant l’étendue de mon plan… ou bien nous nous saluons, quittons bons amis et vous et moi ne nous recroiserons sans nul doute plus jamais car j’y veillerai. Vous qui manquez manifestement cruellement d’opportunité pendant lesquelles vous avez le choix… libre à vous de saisir ou pas la main que je vous tends, Alex. »
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MessageSujet: Re: maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ maureen & alex ❝ music's espionnage ❞ EmptyLun 14 Oct - 0:30

« Force est de constater que vous n’êtes pas aussi silencieux et renfermé que vous le laissez premièrement deviner, Alex »

Pour être parfaitement honnête, Alex s’était un peu surpris lui-même. Il ne regrettait pas ce qu’il venait de faire, il était simplement surpris de l’avoir fait. Il n’avait presque pas parlé de sa maladie durant sa vie, cachant toujours cette facette de sa personne qui avait façonné chez lui une personnalité bien définie. Cette maladie avait de lui tout ce qu’il était, ça ne faisait aucun doute. Mais depuis toujours, il avait ce sentiment qu’il faudrait garder ce secret pour toujours, ne jamais le révéler. Plusieurs raisons l’avaient poussé à agir ainsi. La première était la peur de donner l’impression que tout ce qu’il avait et aller réussir dans la vie étaient et seraient dus à sa mémoire. Il ne voulait pas qu’on prenne le temps de se dire que sans cette maladie, il ne serait rien. De nature, il était quelqu’un de motivé, quelqu’un de travailleur et il avait toujours eu la clarté d’esprit de s’investir dans ce qu’il faisait. L’une des autres raisons qui le poussaient à cacher son syndrome étaient en réalité l’un des symptômes qui étaient dans le package de sa maladie. Alex était atteint d’angoisses et d’une certaine paranoia, une peur inconsciente et involontaire qu’on l’exploite, ou pire, qu’on lui fasse bugger sa mémoire. Le bug intellectuel, la peur de tout perdre était l’une des principales choses qui faisaient peur aux hypermnésiques. Mais cette fois, il en avait eu marre. Maureen avait débarqué devant lui, brisant tous les codes et avait été droit au but. Il s’était senti dans un contexte tellement différent qu’il avait décidé, à son tour, de briser ses propres codes.

« Vous me présentez votre hypermnésie de façon plutôt… noire depuis tout à l’heure, mais je suppose qu’il y a tout de même certains avantages. Vous devez être peu aisé à tromper par exemple, au sens propre comme au figuré. Vous devez savoir facilement à qui vous avez à faire et je trouve que c’est un atout de taille… »

Alex resta un court instant songeur à ce qu’elle disait. Depuis qu’il l’avait trouvée, il était persuadé que Maureen jouait un tour qu’elle n’avait pas encore dévoilé, qu’elle tournait autour d’un intérêt qu’Alex n’était probablement pas encore capable de voir ou comprendre. Depuis le début, il avait un doute sur elle et son honnêteté. Il avait, à plusieurs reprises, remarqué quelques détails sur Maureen qui laissaient largement suggérer qu’elle mentait ou ne disait pas l’entière vérité. Alors elle avait peut-être raison, Alex était peut-être bien capable de savoir à qui il avait à faire quand il se trouvait en face, quand il regardait et observait tous les détails de quelqu’un. De nouveau, telle une tornade, ses pensées sur les intentions possiblement mauvaises de Maureen lui revinrent à l’esprit. Sa paranoia refaisait surface, il l’observait du coin de l’œil, dissimulé derrière ses lunettes de soleil, ne sachant top que faire de cette femme. Il n’osa pas se mettre à découvert tout de suite et continua la discussion.

« C’est pas faux. Il arrive bien aussi souvent, et ce serait mentir de dire le contraire, que mon hypermnésie s’avère être un atout. Je réfléchis plus vite, je comprends plus vite, j’apprends de manière instantanée. Plus rien n’est compliqué si j’y passe un peu de temps, beaucoup de choses me sont accessibles. Mais là où les gens ne verraient qu’un avantage, je vois l’autre côté de la barrière, là où c’est difficile de vivre avec la capacité de retenir absolument tout ce qui passe devant mes yeux. C’est surtout cette nuance que je voulais mettre en avant. »

Il déglutit et reprit la parole, pour répondre à la deuxième partie de sa question, celle qui le faisait tilter.

« Pour ce qui est de savoir à qui j’ai à faire, il arrive aussi bien souvent que je sente les gens et que j’ai une esquisse de leurs intentions avant qu’elles ne soient révélées. Mais lire les gens et apprendre certaines vérité qui peuvent fâcher, ça n’a rien de bien excitant… »

« J’ai ouïe dire qu’en plus de votre extraordinaire mémoire et de votre intelligence vous avez un certain don avec l’informatique. A vrai dire, notre rencontre était fortuite sans l’être d’un même temps. »

Alex leva les sourcils, un peu d’étonnement, alors que son cerveau s’était remis en marche pour de rapide calculs. Sa phrase voulait tout dire, il avait eu raison, il avait compris que quelque chose n’allait pas, que Maureen n’était pas là par hasard, qu’elle ne l’avait pas regardé directement sans le faire exprès. Il avait vu juste et il avait l’impression d’avoir à faire à une trahison, avant même de savoir de quoi il s’agissait. On lui avait menti, il avait commencé à croire en une connexion avec elle et il s’était fait avoir avant même que quelque chose ne se passe vraiment, qu’un lien se tisse ou quoique ce soit. C’était comme ça qu’il le percevait.

« Il se trouve que vous avez besoin de trouver un meilleur exutoire à votre superbe mémoire, et j’ai besoin de quelqu’un de confiance. »

Alex était de plus en plus perplexe, il ne savait pas à quoi ni qui il avait à faire et cette personne lui parlait alors de confiance alors que toute leur rencontre était déjà basée sur un mensonge et une triche bien habile.

« Inutile de craindre le pire par avance, nous risquons d’être foutrement dépendants l’un de l’autre et c’est ce qui me fait hésiter… »

Alex écouta, l’air bien songeur, ce que Maureen avait à dire. Elle avait dit des choses sans vraiment les expliquer, avait évoqué des points en prenant soin de les laisser dans l’ombre. Alex ne comprenait pas bien ce qu’elle voulait et ce qu’elle cherchait, il était intriguait et amplement méfiant. Il ne savait plus trop que faire. Il avait le choix de continuer et de voir ce qui l’attendait au bout du chemin, avec la possibilité que s’il s’aventure sur cette voie, le retour en arrière soit impossible, et sinon, il pouvait faire demi-tour, rentrer chez lui et ne plus jamais entendre parler de cette histoire. Son esprit était en ébullition. Il ne savait que faire, sa curiosité était à son comble. Il avait beaucoup de questions dont il voulait les réponses. Comment elle savait pour lui ? Qui l’avait mis au parfum ? Que voulait-elle ? Qui étaient ses « hommes » ? Alex fit quelques pas, remarquant qu’il s’était arrêté en l’écoutant. Il avait marché d’un pas calme et serein. Il savait qu’il pouvait contrôler la quantité d’information qu’il divulguerait et que le risque était modéré. Il avait un peu de mal à y voir un vrai risque pour tout dire. Toutes les informations très sensibles qu’il détenait étaient bien gardées et inaccessibles et son projet était sous haute surveillance et sécurité. Si même on essayait de lui prendre l’idée, c’était impossible. Après tout, s’il était si bon dans le domaine de l’intelligence artificielle, c’est qu’il était capable de prédire et comprendre le comportement humain.

« Tell you what… Si vous promettez de répondre à toutes mes questions, je suis partant. »

Il reprit sa marche.

« Allez-y, posez vos questions. Que voulez-vous savoir qui pourrait vous intéresser sur moi ? »

Sans fausse modestie, Alex posait la question d’une manière très honnête. Il était persuadé qu’il n’avait pas fini d’être surpris avec elle.
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maureen & alex ❝ music's espionnage ❞

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