« Faut qu’on s’sépare ?! C’est tout ce que tu as à me dire là d’un coup d’un seul ? Je peux savoir ce qui te passe par la tête pour me sortir une connerie pareille ?? » Rétorquais-je avec une certaine dose de froideur et de colère. « Si c’est une plaisanterie, elle est franchement pas drôle Jayden » tentais-je mais je voyais bien dans son regard que cela n’en était pas une. Merde, j’étais venue ici suite à son texto, pensant sincèrement qu’il voulait me refaire une petite surprise comme avec le camping mais pour une surprise, elle était de taille. « Qu’est-ce que j’ai fait ? Je ne suis pas assez féminine ? Je pensais que ça collait plus que bien entre nous ! » Repris-je avec cette fois-ci de la tristesse et une touche de vulnérabilité « Je te promets McCall que si tu as le cran de me dire que tu en aimes une autre ou que tu t’en es tapé une autre, je te démonte la tête et je te l’enfonce bien profond dans le cul avant de t’émasculer ! Merde c’est quoi ce que tu me fais ? Je débarque et tu me largues comme ça ?! Ce n’est pas possible, dis-moi que je suis en train de faire un cauchemar là » le suppliais-je avec les larmes aux bords des yeux. Je ne voulais pas pleurer –et pourtant dieu seul savait à quel point j’en crevais d’envie pour me soulager de toute cette tension ; je ne voulais pas qu’il me voit ainsi. Hors de question que de jouer les pleureuses ou les femmes sans défenses qui ont besoin de protection. Non, j’étais forte ! Je reculais alors, cherchant les mots, cherchant ce que je pourrais faire qui le ferait changer d’avis. « Putain tu ne peux pas nous faire ça, on était bien tous les deux et toi du jour au lendemain, tu me dis qu’il faut qu’on se sépare ? Je t’ai servi quelque chose qui ne fallait pas ? Je viens peut-être trop au garage ou alors c’est parce que j’ai limite sauté à la gorge de Phoenix la première fois mais on est devenue amies maintenant, ça compte plus !! » M’écriais-je avant de me passer une main nerveuse dans les cheveux. « Je t’aime Jay, tu peux pas me faire ça… Je ne peux pas sans toi !! » Que ma fierté aille au diable !

« On est frère et sœur Blod ! » me balance-t-il froidement tandis que je peinais à comprendre réellement le sens de cette phrase. Frère et sœur ? C’était une blague non ?! « On ne peut pas être frère et sœur, merde Jay, on a pas arrêté de s’envoyer en l’air dans toutes les positions et endroits possibles… C’est juste pas possible !! » Niais-je car même si je me savais adoptée, cela ne m’empêchait pas de trouver cela risible. « Si tu voulais me jeter, tu aurais pu trouver quelque chose de plus crédible bordel de merde. Remarque, tu fais dans l’originalité » notais-je avec ironie mais c’était plus un moyen de me défendre qu’autre chose car je perdais pied devant sa froideur. A quoi aurais-je pu m’attendre d’autre de sa part ? Jayden n’était pas quelqu’un qui était extraverti et il se dissimulait si bien aux yeux des autres mais j’avais appris à le connaitre et j’aurais aimé qu’il craque, qu’il manifeste de la colère, de la tristesse, du regret mais quelque chose merde. Pas cette froideur. Cela ne pouvait pas se terminer comme ça. Il me tendit alors un dossier que je pris machinalement. « Tu t’appelle Silver McCall, tu a 26 ans et tu es Irlandaise. T’es ma jumelle. On peut pas sortir ensemble. C’est tout. » débita-t-il tandis que je compulsais le dossier de manière fébrile. C’était une erreur, cela ne pouvait pas en être autrement non ?! « C’est tout ? Tu fais chier Jayden, tu ne cherches même pas à comprendre ? Quelqu’un te balance : c’est ta sœur et toi tu dis amen, je la largue et on en parle plus ?! Tu attends quoi de moi ? Que je te regarde avec des yeux énamourés et que je te dise : oh je t’aime grand frère, allons main dans la main cueillir des pâquerettes ?! » M’emportais-je avant de lui balancer le dossier limite à la tronche. « Tu sais quoi, va te faire foutre avec ton dossier ! Allez tous vous faire foutre !! Je suis ta jumelle ? Grand bien m’en fasse car que  tu le veuilles ou non, je ne pourrais jamais te voir comme une sœur… J’ai besoin d’air, d’être seule » secouais-je la tête tout en reculant pour mieux partir, loin de lui, loin de mon cœur brisé, loin de ce maudit dossier qui avait scellé notre destin. Seulement quinze jours plus tard, poussée par Parker, j’acceptais d’aller dans une boite de nuit en compagnie des deux autres totally et de Jayden. Je m’étais habillée sexy comme pour le provoquer, laissant ma longue chevelure lâche sur mes épaules ce qui me donnait cet air sauvage qu’il aimait tant. Le problème c’était qu’il était toujours aussi attirant et que je n’étais pas la seule à l’avoir remarqué vu comme des dindes s’agglutinaient autour de lui.
 

Je les attendais depuis dix minutes quand ils arrivèrent. Bien sûr, comme à son habitude Jayden fit comme si je n’existais pas, me blessant cruellement mais je pris sur moi pour me montrer chaleureuse avec les filles, jouant à merveille le jeu de celle que rien ne touche mais il suffisait de me regarder droit dans les yeux pour comprendre que c’était que du flan, de la comédie. En réalité, j’étais au bord du gouffre et ce dernier allait m’avaler toute entière –s’il pouvait s’étouffer avec moi, cela arrangerait peut-être mon karma pourri. Nous entrâmes dans la boite de nuit et aussitôt les regards lubriques de la moitié de la population féminine des lieux se braquèrent sur mon petit-ami. Enfin ex ! C’était ignoble, j’avais envie de leur démonter la tête et de les planter au bout d’une pique. Allez haut les cœurs, tout allait bien se passer, je n’allais tuer personne. Quelques minutes plus tard, nous étions attablés autour d’une table et Jayden prit notre commande avant d’aller chercher nos consommations. « J’y crois pas mais elle a le feu au cul celle-là ??! Elle veut de l’aide ? Si elle veut que je la refroidisse elle a qu’à le demander directement cette grognasse » m’énervais-je aussitôt en voyant une nana se rapprocher de Jayden. Parker posa sa main sur mon épaule, me calmant un peu et j’essayais de garder toute ma sérénité mais au bout de trente secondes, je ne tins plus, me radinant au bar. « Je viens chercher les commandes puisque tu es en charmante compagnie. J’espère pour toi que son QI n’équivaut pas à la longueur de sa robe car sinon, tu pourras simplement fourrer un trou, quoique  ça te détendra peut-être ! » Grognais-je de mauvaise humeur avant de prendre les commandes et de retourner auprès des filles. « Tenez ! » fis-je en posant les consommations d’un geste énervé en m’installant à nouveau sur la banquette. « Très drôle ! » m’exclamais-je en me rendant compte qu’elles avaient échangé leurs places pour faire en sorte que Jay et moi, devions nous asseoir l’un à côté de l’autre. Et comment dire, j’étais au bord des larmes mais pas de tristesse, juste de rage car la jalousie et la colère me bouffaient de l’intérieur. C’est ce moment que choisi un mec pour venir s’installer à mes côtés, un bras autour de mes épaules. « Hey, bonsoir beauté, je peux t’offrir un verre ? » me demanda-t-il en ramenant ses lèvres près de mon oreille. Pauvre con, j’avais un verre devant moi, ce n’était pas pour en commander un deuxième ! 
 

La colère irradiait dans tout mon être alors que je revenais vers notre table pour m’apercevoir que les filles avaient fait en sorte de nous obliger à être côte à côte. Génial, tout simplement génial râlai-je intérieurement. Je ne voulais pas subir son silence, son rejet, c’était impossible à supporter. En réalité, j’avais envie de crier, de pleurer, de frapper et de le supplier de me reprendre car je l’aimais à en perdre la raison. En parlant de fou, un suicidaire s’installa à mes côtés, passant un bras autour de mes épaules, ce qui m’énerva et me stressa. Je n’aimais pas qu’on me touche –paradoxale quand on savait au combien j’étais tactile avec mes proches. Toutefois, je n’eus le temps de rien dire que Jayden virait le mec sans prendre de gant et comment dire, un sourire autant amusé que fier étira mes lèvres. Ça, c’était mon Jay ! Ok il ne l’était plus mais dans ma tête et dans mon cœur, il le resterait à jamais. Cependant, son coup d’état ne changea rien à son attitude vis-à-vis de moi : toujours aussi prompt à m’ignorer. S’il savait combien il me blessait en agissant ainsi car après tout, il n’allait pas m’ignorer toute sa vie ?! Moi j’en étais incapable, j’avais besoin de lui dans la mienne, il était mon oxygène, le moteur de mon existence si bien que je ne concevais pas de respirer sans lui. « Danser ? » m’écriais-je d’un coup quand Roxane me tira par le bras pour m’amener sur la piste de danse. Pourquoi pas après tout ! Aussi commençais-je à danser lascivement avec mon amie attirant bien sûr les regards sur nous quand je sentis une main des plus baladeuses sur mes fesses. J’allais me retourner pour frapper l’impudent mais je n’eus pas le temps car Jayden s’était senti l’âme d’un preux chevalier. Pourtant, loin de m’énerver, son geste m’excita à un point où il m’était réellement difficile de contenir l’envie qui me poussait vers mon ex-petit-ami actuel jumeau. Cependant, ce fut avec le visage fermé que je m’adressais à lui « Toi tu me suis ! » et pour mieux appuyer mes dires, je l’attrapais par le bras pour le conduire ni plus ni moins dans les toilettes pour hommes. « Sortez ou je vous fous dehors en vous tenant par les couilles ! » menaçais-je froidement les deux hommes en train de se laver les mains. Je lâchais Jayden vérifiant que nous étions seuls avant de le repousser brutalement contre le porte des toilettes, la verrouillant au passage pour mieux ravir ses lèvres d’un baiser passionné. « Tais-toi, je ne veux pas parler, je te veux toi ! Maintenant » entrecoupais-je mes mots de baisers tout en glissant mes mains sous son haut « Juste toi et moi, une dernière fois pitié » le suppliais-je en reprenant ses lèvres, ouvrant son pantalon pour mieux y glisser une de mes mains afin de stimuler un peu plus la preuve de son désir. Je me dégoutais, c’était mon frère et je le suppliais de me prendre dans les toilettes d’une boîte de nuit comme une chienne en chaleur mais j’avais désespérément besoin de ses mains, de sa bouche, de tout son être pour revivre. Je manquais d’air sans lui, je manquais de vie.
 

C’était mal. C’était de la folie. C’était tout bonnement dégoutant mais putain que c’était bon de sentir ses lèvres sur les miennes, ses mains sur mon corps, de pouvoir le toucher en retour, de sentir sa respiration hachée contre la mienne. Je me foutais que c’était mon frère –et à un point des plus haut ; je me foutais du fait qu’on avait strictement et moralement pas le droit d’être ensemble et de copuler joyeusement et passionnément contre la porte de ces toilettes publics. J’emmerdais le monde avec un E majuscule, j’emmerdais les donneurs de leçons, les biens pensants et les bonnes mœurs de l’humanité. J’aimais cet homme à en mourir, à m’en damner pour l’éternité et cela me faisait mal, si mal de le désirer que je le suppliais de m’accorder une dernière étreinte. Ce fut avec un gémissement de plaisir que j’accompagnais sa réponse, reprenant ses lèvres tandis qu’une larme glissait sur ma joue. Le mot « dernière fois » m’arracha le cœur mais je savais que je ne pouvais désirer plus. Nous partagions le même sang, il n’était pas moral de s’envoyer en l’air. Pourtant, j’avais envie d’envoyer chier la morale, de lui dire : fuyons tous les deux et recommençons à zéro dans un autre état, loin de nos proches, loin de ce dossier qui nous a condamné. Merde, nous avions le droit à notre part de bonheur non ?! A quoi me servait de vivre si ce n’était pas pour lui ? J’ignorais encore que mon cœur avait pris une solution radicale tant j’étais portée par ses lèvres. J’ignorais que quelques jours plus tard, je mettrai fin à ma vie par amour et désespoir. Pour l’heure, c’était avec des gestes fébriles que je baissais son pantalon et son boxer, glissant une jambe autour de sa taille pour le rapprocher de mon bassin. Il pouvait m’arracher ma culotte, la bruler, faire tout ce qu’il voulait avec mais pour l’instant, je ne désirais qu’une chose « Viens » soufflais-je d’une voix suppliante tant mon désir pour lui me brûlait de l’intérieur « Prends-moi » susurrais-je à son oreille en entourant ses bras de ma nuque pour lier nos lèvres à nouveau tandis qu’il unissait nos corps avec passion. Notre étreinte était si passionnée, si empreinte de violence et de désespoir que je ne pus retenir les cris de plaisir tandis qu’il me faisait l’amour avec ardeur contre la porte des toilettes pour homme. Je n’étais que plaisir sournois et brûlant entre ses bras, m’arquant contre lui jusqu’à l’apothéose où je ne pus retenir un dernier « Je t’aime » … 
 

« Je t’aime »  C’était si bon d’entendre ces mots. Elle n’avait pas le droit de les dires et lui pas le droit de les attendre. Pas de cette façon là… Elle avait l’droit de l’aimer comme une sœur aime son frère mais ce n’était certainement pas cet amour là qu’elle venait de lui déclaré. C’était un amour intense, passionné, comme Juliette aime Roméo… Mais comme ce couple d’amants qui avaient fini par s’ôter la vie, ils leurs étaient interdis d’être ensemble. Ce n’était qu’une question de minute avant qu’ils ne se rappellent cette horrible réalité. Mais pour l’heure les mots sortirent de sa bouche contre sa volonté, avec autant de naturel que l’air emplissait ses poumons. «  Je t’aime aussi… » Dit-il dans un souffle alors que leurs ébats prenait fin. Pendant leurs étreinte, Jayden avait eut l’impression qu’ils étaient seul au monde, cette impression s’évanouit quand on tambourina bruyamment sur la porte des toilettes. A croire que le monde ne leur accordé pas plus de répits dans leur désespoir. Jayden détacha son corps de celui de Blodwyn avant de fusiller la porte du regard. «  Ouvrer où j’appel le patron !!!! » Un regard vers Blod, Jay savait qu’elle devait être aussi contrariée que lui. C’était trop cour… Il avait besoin de plus de temps pour dire adieu à son corps, à leur étreinte, à leur amour… D’un autre côté une vie entière ne suffirait sûrement pas. «  Je compte jusqu’à 5 et j’appel le patron pour qu’il ouvre avec le tournevis !!!! » dit la personne derrière la porte en continuant de tambouriner bruyamment sur la porte. «  1… » «  Il faut sortir je crois. Tu gère ? » Demanda-t-il soucieux de savoir comment elle se sentait, préférant se concentré sur elle plutôt que sur ses propres sentiment. C’était limite plus horrible maintenant qu’il se rappelait ce qu’il perdait…
 

Pourquoi un je t’aime faisait si mal ? Normalement ce sentiment était doux, agréable à entendre alors que celui-ci me déchirait le cœur, brûlait mon âme et me plongeait dans les affres de la solitude. Je me sentais si seule alors que j’étais toujours dans ses bras. C’était impensable et ce type qui n’arrêtait pas de cogner contre la porte mettait mes nerfs en pelote. « Je gère ? Tu crois qu’il y a quelque chose à gérer dans tout ce merdier ? Non je gère quedal Jayden mais j’ai pas le choix car on nous a condamné » prononçais-je d’une voix calme et monocorde. Aucune émotion, juste cette sensation de froid qui m’oppressait la poitrine tandis que je réajustais mes vêtements pour être visible. Puis, sans un regard, j’ouvrais la porte pour toiser froidement l’homme qui tambourinait à la porte. « Ah ben ce n’est pas trop tôt, y a des hôtels pour s’envoyer en l’air ! » grogna-t-il et sans que je puisse contrôler mes réactions, je lui assenais un coup de pied entre les jambes, le faisant se plier en deux. « Voilà, maintenant ça m’étonnerait que tu ais encore envie de pisser ! » et sans un autre mot, je retournais dans la salle pour prévenir les filles que je rentrais. Je ne pouvais pas rester une minute de plus près de lui. Ça faisait trop mal. C’était inhumain car je n’avais qu’une envie, celle qu’il me rattrape, qu’il me dise qu’il s’en foutait, qu’il m’aimait et que nous allions nous enfuir ensemble. Seulement, lorsque je fus dehors personne ne vint me rattraper, personne ne me prit dans ses bras. J’étais juste seule. Seule avec mon amour, seule avec mon dégout, seule avec ma douleur. Tête basse, je me décidais de rentrer à pied, m’en foutant d’habiter à plus de trois quart d’heure de marche. Rien n’avait plus d’importance puisque je venais de dire adieu au seul homme que j’avais aimé, au seul homme que j’aimerai durant toute ma vie. Je ne faisais même pas attention aux larmes qui s’écoulaient sur mes joues, serrant mes bras contre ma poitrine pour tenter de me réchauffer malgré la chaleur étouffante de la nuit. J’avais froid. Si froid. Et je haissais la terre entière.

TOPIC FINI