Il y a deux choses qu’il ne faut pas faire avec un ancien militaire : critiquer l’armée devant lui et/ou le réveiller en plein sommeil. Dans les deux cas, c’était comme si vous vous imprimiez une cible et que vous vous la colliez sur le front. Ma jolie voleuse avait la chance folle que je contrôlais mes réflexes sinon, elle aurait fait une jolie tâche sur le tapis blanc de ma chambre car je ne quittais jamais mon arme même dans mon sommeil, celle-ci étant glissée sous mon oreiller. ❝ Je faisais un très joli rêve, rien que pour cela, je devrais vous en vouloir mais des fois, la réalité est plus intéressante que la rêverie ❞ marmonnais-je avec un léger sourire tandis que je me passais une main sur le visage histoire de quitter mon état léthargique. Dans mon sommeil, j’avais senti une présence mais aucune menace, aussi ne m’étais-je pas réveillé aussi rapidement. Ce n’est que la sensation d’être observé qui m’avait tiré de mon sommeil et désormais, je comprenais mieux. ❝ Est-ce que je peux vous le facturer? Laissez-moi donc une adresse pour que je puisse vous amener la facture ❞ tentais-je ma chance, sait-on jamais, elle pouvait toujours se laisser avoir par mon charme ravageur pensais-je avec une délicieuse dérision. Néanmoins, je lâchais un petit rire en me redressant dans mon lit, remerciant mentalement d’avoir eu la bonne idée de dormir avec un boxer cette nuit alors que d’ordinaire, je dormais toujours nu. En même temps, je n’étais pas un grand pudique –j’avais néanmoins changé mes habitudes avec l’arrivée de ma fille, je ne voulais pas lui payer des séances de thérapie pour cause de père exhibitionniste. ❝ Oui, j’ai caché le tableau et avant que vous n’y pensiez, je résiste très bien à la torture ❞ plaisantais-je tout en m’approchant d’elle, les bras croisés sur mon torse. ❝ Pourquoi êtes-vous réellement venue? Beaucoup de voleur seraient repartis en ne voyant pas le tableau mais vous, vous avez attendu sagement que je me réveille. C’est étrange non ? ❞ lui demandais-je, me posant sincèrement la question. L’envie de découvrir qui se cachait derrière ce masque était tentante, bien trop même. En fait, depuis notre première rencontre, je n’arrêtais pas de penser à elle, c’était une véritable obsession bien que Manuella m’avait mainte et mainte fois rétorqué que je devrais passer à autre chose pour mon propre bien.

"Avouez que je devais tenter le coup sait-on jamais sur un malentendu, cela aurait pu fonctionner" grimaçais-je d'une mimique comique tandis que peu à peu, je me réveillais. Je me demandais un peu où était mon entrainement militaire car si mes réflexes étaient toujours aussi bons, je peinais à me réveiller complètement. Je ne savais pas si cela venait du fait que j'avais en quelque sorte confiance en cette voleuse ou tout simplement à cause de la fatigue que j'avais accumulé durant un an. On ne pouvait pas dire que c'était mes vacances à Mexico qui m'avaient reposé étant donné que j'avais subi des migraines à n’en plus finir sans compter ma rupture sentimentale. Alors oui ma tête dans le cul devait certainement avoir une bonne raison mais ce n’était pas ma préoccupation première à l’heure actuelle. Tout de même, j’étais intrigué par cette voleuse que je trouvais sexy en diable dans son costume sans parler de l’assurance dont elle faisait preuve. "Je n’ai pas seulement étais militaire, je faisais partie des forces spéciales alors vous savez, même avec la plus grande volonté du monde, vous ne me faites pas peur. C’est même bien tout le contraire" lui confiais-je un poil séducteur. Dans un même temps, je ne pus m'empêcher de repenser à Summer. Cette femme avait un je ne sais quoi qui m'avait touché. Peut-être sa maladresse ou tout simplement son sourire. Mais pour un peu, je me serais limite senti pressé de passer à nouveau une soirée en espérant que celle-ci ne tourne pas aussi rapidement court. Cependant, à cet instant précis, l'image de Summer n'avait de cesse de se superposer à cette de la voleuse. C'était aussi dérangeant qu'incongru pour la simple et unique raison que les deux femmes étaient diamétralement opposées. Ma voleuse était aussi assurée que Summer était maladroite donc à moins qu'elle ne se transforme en femme fatale dès qu'elle revêtit le costume de voleuse, il ne pouvait s'agir de la même personne. "Du porno? Il n'y a plus chasse et pêche? Les valeurs se perdent, personnellement ce n'est pas mon type de programme, je préfère faire l'amour plutôt que de regarder faire. Je suis un homme d'action, et vous, vous êtes du genre à aimer regarder ce genre de programme?" l'interrogeais-je avec amusement. Après tout, c'était elle qui avait lancé le sujet mais je devais lui concéder le fait qu'elle était fascinante en tout point de vue. "Je dois vous le reconnaitre"[/b] admis-je quelques temps plus tard, une fois notre conversation hautement philosophique sur la pornographie ne soit épuisée. C'est vrai qu'il était commode de parler de film X à trois heures du matin avec une voleuse venue vous dérober un tableau que vous aviez caché tout simplement dans le but de découvrir pourquoi il était aussi important. Dans le fond, peut-être qu'inconsciemment, je ne faisais qu'espérer la revoir. Il faut dire qu'elle m'avait fait forte impression. "Avouez à votre tour que l'idée de me border vous a tellement effleuré l'esprit que vous êtes venue rien que pour cela. Au passage, je vous remercie de vous inquiéter pour ma virilité, elle s'est remise de votre rencontre" plaisantais-je en faisant un rappel au coup de genoux qu'elle m'avait infligé à notre première rencontre. "Et maintenant, vous allez faire quoi? M'attacher et me torturer?" continuais-je sur le ton de la plaisanterie.

Cette voleuse était l'essence même de l'insolence mais cela me plaisait énormément si bien que je sentais des pulsions en moi se réveiller. Elle représentait cette part de danger que je recherchais continuellement depuis que je me contentais la plupart du temps de travailler derrière un bureau mais est-ce que cela valait le coup de mettre en danger ma fille qui dormait à poing fermé à deux pièces de là? La réponse était évidement non, rien ne pourrait se mettre en travers de la sécurité de Katniss mais une chose me poussait à jouer avec cette femme : le désir. Une attirance brute sans fioriture qui me laissait insatisfait et frustré. J'avais envie de bien plus, besoin de bien plus aussi. "Je suis d'accord avec vous et je trouve que l'action vous correspond bien mieux. J'aime les femmes pleines de ressources" lui confiais-je avec un léger sourire séducteur car oui, je tentais bel et bien de lui séduire même si une part de moi se rebellait non pas par rapport à ma chère et tendre fille mais bien à cause de Summer Salvadore. L'institutrice de Katniss m'avait fait forte impression et elle avait réussi à me charmer au même titre que la voleuse mais si une incarnait la réalité, l'autre était l'image même de mes fantasmes. Bien sûr, je ne pouvais courir deux lièvres à la fois mais cette voleuse restait et resterait inaccessible et il n'y avait pas de mal à rêver n'est-ce pas? Aussi, fis-je taire cette petite voix qui n'avait de cesse de remettre Summer sur le tapis. J'étais libre, célibataire et adulte. Je n'avais pour l'heure, aucun compte à rendre si ce n'est à moi-même. "Vous aimez vous entourer de mystère, je trouve cela diablement attirant" repris-je alors qu'une fois de plus, elle contournait une de mes questions. "Et si j'avais envie de vous tenter jolie voleuse?" l'interrogeais-je cette fois avec sérieux car mon désir pouvait s'entendre dans ma voix et se lire dans mon regard. Et sans que je puisse calculer mon geste, je glissais une main sur sa nuque pour l'approcher et l'embrasser. J'en crevais d'envie depuis notre première rencontre et elle était si proche que ne pas céder à la tentation aurait été un crime de lèse majesté. "Une compensation pour la vitre de mon salon" murmurais-je d'une voix rauque en dardant sur elle un regard expressif. Déjà, je n'avais qu'une envie, l'embrasser à nouveau.

Son baiser avait le goût du danger, de l'interdit et je ne pensais pas que les lèvres d'une femme puisse me procurer autant de plaisir rien que par un effleurement mais très vite, je sentis une piqure au niveau de mon cou "merde" jurais-je en me sentant trahi par cette voleuse -sentiment totalement incongru et illogique étant donné que je ne pouvais guère faire confiance à une voleuse; mais aussi en colère contre moi-meme. Je m'étais fait avoir comme un bleu et on peut dire qu'elle avait bien su jouer de ses charmes pour me faire perdre la tête. Cela t'apprendra à vouloir jouer les jolis coeurs Del Toro me sermonnais-je avant de sombrer dans l'inconscience. Ce n'est que le cri de ma fille qui me tira de ma torpeur, aussitôt, je courus dans le salon, arme au poing, retrouvant Katniss. "Est-ce que tu vas bien terreur?" lui demandais-je tout en prenant conscience de l'état de l'appartement. Comment avais-je pu laisser une voleuse pénétrer dans notre appartement, j'étais totalement inconscient ! Elle aurait pu faire je ne savais quoi à Katniss durant mon inconscience et ma culpabilité allait de paire avec ma colère. Je méritais d'être coups de poing dans la gueule mais une chose était certaine : cette voleuse ne perdait rien pour attendre. Aucune femme ne valait la sécurité de ma fille. "Katniss, fais ton sac ma puce, je vais t'amener chez Kennedy" ordonnais-je gentiment à ma fille avant de faire rapidement le tour de l'appartement. J'étais bon pour faire du ménage mais avant tout, je voulais essayer de trouver le moindre indice pouvant me permettre de retrouver cette femme. Ma vengeance allait être à la mesure de ma déception à savoir corcée. Comment avais-je pu croire que je pouvais plaire à une femme dans son genre? Non mais sérieusement, je me faisais vieux pour ces conneries-là. Le téléphone sonna à ce moment-là et je décrochais. "Salut c’est Summer. J’voulais savoir si tu pouvais me prêter ta jupe noir ? Tu sais celle avec les frou-frou. J’ai un rendez vous tout à l’heure et… Blod ? Blod ? Blod tu m’écoute ? Oh mon dieu mais c’est pas le numéro de Blod ça !!!! Oh mais quel quiche !!!! Allo ? Qui est-ce à l’appareil ? " Cette voix. C'était celle de Summer Salvadore "Bonjour Miss Salvadore, vous avez appelé le mauvais numéro. C'est monsieur Del Toro.."et je ne savais pas quoi ajouter d'autre car j'étais encore à moitié dans le gaz et toujours sous le coup de cette colère qui me rongeait de l'intérieur. Dommage que Gabriel soit encore à Genovia car je n'avais jamais ressenti le besoin de me battre qu'aujourd'hui. Cette voleuse n'avait pas seulement mis en colère l'homme et le père de famille mais aussi l'ancien militaire.

« Fais-moi penser à avoir une discussion avec Kennedy quand tout ce merdier sera fini » grommelais-je encore de forte méchante humeur. Oh oui, ma chère et douce Kennedy allait devoir m’expliquer pourquoi elle apprenait ce genre de chose à ma fille surtout quand on connaissait sa proportion à s’inventer des conneries toute seule, sans l’intervention d’une tierce personne. Je n’avais pas envie qu’elle se mette à forcer des serrures à protection digitale comme dans les films d’action que Gabriel et elle regardaient de temps en temps à la maison quand je me plongeais dans les plans de sécurité des différents hôtels de la ville. « Allez terreur, obéis plus vite que ça ! » l’encourageais-je à se rendre dans sa chambre tandis que j’évaluais les dégâts. Rien ne semblait être cassé mais c’était un beau merdier quand même. Eh merde ! Je m’étais réellement fait avoir comme un bleu et je n’arrivais toujours pas à le digérer et comme si le téléphone avait lu dans mes pensées, il se mit à sonner. Une erreur comme celle que j’avais commise il y a quelques heures « Non, je vais la conduire chez une amie… Ecoutez, je me suis fait cambrioler et je dois faire évaluer l’étendue des dégâts. Je suis désolé mais je vais devoir vous laisser » soupirais-je car cela m’aurait fait un bien fou de voir Summer à cet instant précis car pour une raison que je ne voulais pas encore trop préciser, elle arrivait à me calmer, à m’apaiser et sa bonne humeur m’aurait fait un bien fou. « Je vous souhaite une bonne journée quand même Summer. J’espère que vous arriverez à joindre votre colocataire » lui souhaitais-je avant de raccrocher et de m’asseoir sur le canapé, totalement dépité sans parler de ses maux de crânes qui recommencer à me pourrir la vie. Dire que dans deux jours, je devais me rendre avec Manuela pour des examens. « Plus qu’à ranger ! » soupirais-je en attendant que ma fille se décide à préparer son sac.

En raccrochant, je me sentis coupable. Oui bêtement coupable car j’avais le sentiment de m’être montré froid avec elle alors qu’elle ne cherchait finalement qu’à me rendre service mais j’étais vexé au plus haut point et surtout, mon orgueil en avait pris un sacré coup car j’avais imaginé quelque chose avec cette voleuse. C’était complétement insensé mais je me sentais trahi par elle et je payais cher ce manque de discernement. Finalement, j’appelais Manuela pour qu’elle vienne chercher Katniss car je voulais absolument faire l’inventaire et peut-être déposé plainte mais là encore, l’envie m’en manquait. Au moins dans mon malheur, Manuela m’informa qu’elle n’était qu’à cinq minutes de la maison et Katniss fut rapidement évacuée bien que je sentais qu’elle se sentait investie d’une mission –encore une chose que j’allais devoir éclaircir auprès de ma charmante nièce de cœur. Kennedy allait m’entendre à apprendre ce genre de chose à ma terreur. C’était un coup à ce que je retrouve de la poudre à empreinte partout sur les meubles et sur les murs car elle aurait décidé de se la jouer colombo. Décidément, je n’étais pas dans une très bonne humeur mais quelques heures de ménage ne me feraient pas de mal. Du moins, c’était ce que je m’apprêtais à faire quand la sonnette de l’appartement se signala à mon bon souvenir. Je n’attendais plus personne à vrai dire et j’étais limite à deux doigts de me faire passer pour mort quand par acquis de conscience, j’allais ouvrir. C’était Summer. « Je sais ce que vous allez dire ou penser que je suis une psychotique ou une névrosé qui s’incruste dans votre vie sans y être invité mais vous vous êtes fait cambriolé CAMBRIOLER alors même si on se connait à peine je n’avais vraiment pas le cœur à vous laisser traverser cette épreuve tout seul. Allez y criait ! Traiter moi de cinglé ! Mais je reste avec vous !!!! » Débita-t-elle à son rythme habituel. Un sourire étira mes lèvres tandis que je secouais la tête. « Je crois que vous me laissez pas le choix et non, je ne vais pas crier » la rassurais-je en m’effaçant pour la laisser entrer « Désolé pour le désordre enfin vous vous en doutez bref ! Ecoutez Summer, je tenais à m’excuser si je vous ais paru froid au téléphone, ce n’était pas contre vous. C’est juste que je me suis fait avoir en beauté et ça m’a mis en rogne. Je vous sers quelque chose à boire ? » Lui proposais-je avant de passer aux choses sérieuses.

Summer était adorable de me trouver des excuses dans pareille situation mais cela ne changeait rien à la donne, je m'étais montré bien trop froid avec elle. Malheureusement, je craignais de la froisser si je lui expliquais les motivations réelles d'une telle froideur. Allez expliquer à une femme qui vous plait qu'une autre aussi et que vous l'avez embrassé pour mieux vous faire avoir par la suite?! Ce n'était pas franchement la meilleure des solutions mais en même temps, c'était l'entière vérité. Cette voleuse me plaisait enfin elle m'avait plu car on ne m'y reprendrait pas deux fois à commettre une telle erreur de jugement mais Summer aussi. Disons qu'elles étaient tellement différentes que ce n'était pas improbable que leurs deux personnalités me conviennent. Je crois que si je poussais l'analyse un peu plus loin, je dirais que la voleuse avait conquis le militaire en manque d'adrénaline et Summer, l'homme en manque de tendresse. C'était fou, je ne souffrais d'aucun dédoublement de la personnalité mais je ressentais les choses ainsi. "Je m'excuse quand même" lui dis-je en bon têtu non sans avoir un petit sourire au coin. Oui, qu'elle le veuille ou non, je m'excusais de mon comportement. Ce n'est pas parce que j'avais été floué que je devais me défouler sur quelqu'un d'autre et encore moins sur Summer. Je commençais vraiment à bien l'apprécier. C'est alors qu'elle amena sur le tapis mes propres propos et je me retrouvais devant un joli dilemme. Attrapant une pile de journaux, je les remis à leur emplacement avant de répondre "En fait, vous allez trouver cela ridicule mais ce n'est pas la première fois que je rencontrais cette voleuse et disons-le clairement, j'étais tombé sous son charme ou du moins une partie de moi. Je pensais que c'était réciproque mais tout ce qui l'intéresse est un tableau que je n'ai plus en ma possession. J'ai préféré le mettre en sureté le temps de comprendre pourquoi il lui est si important. Enfin peu importe, si j'avais ressenti quoique ce soit pour cette femme, tout est parti en fumée à l'instant même où elle m'a fait ce coup en traitre. Dorénavant, elle a intérêt à se tenir éloignée de cet appartement" grognais-je sur la fin avant de ranger deux trois bricoles supplémentaires. "Summer, pensez-vous qu'il puisse être possible d'être attiré par deux personnes fondamentalement différentes?" lui demandais-je après coup car j'espérais lui faire comprendre qu'elle me plaisait mais je trouvais cela cavalier dans la mesure où je venais d'avouer un penchant pour une autre. Je crois que je m'étais tiré une balle dans le pied tout seul.

Je ne sais pas ce qui me prenait de déballer ma vie privée à cette femme surtout qu’elle me plaisait clairement mais le problème, c’est que j’avais besoin de parler, de déballer mon sac et surtout mon amertume. « Croyez-moi, ce n’était pas un malentendu mais un geste délibéré de sa part. Le plus idiot dans l’histoire, c’est qu’il aurait suffi simplement qu’elle me demande le tableau… Bon pas à la première rencontre mais hier soir, je le lui aurais donné sans concession » haussais-je les épaules. Oui, je le lui aurais donné contre la promesse de revenir me voir, de revenir dans ma vie et si possible de ne pas la quitter. Toutefois, je devais me montrer honnête, Summer me plaisait également et je n’étais pas un homme à courir deux lièvres à la fois et même si la voleuse était hors-jeu désormais, je ne voulais pas que Summer pense qu’elle était une solution de secours, un bouche-trou pour parler vulgairement. Non, la voleuse représentait simplement un fantasme, une personne inaccessible qui mettait du danger dans mon existence. Summer, elle, elle était une femme avec qui je pourrais certainement faire un long chemin. Elle était une femme drôle, attachante, belle, intelligente avec cette petite touche de danger ambulant qui la rendait si attendrissante. C’est alors que je me décidais à tenter ma chance car si j’avais appris récemment une chose, c’est que la vie était trop courte et qu’il fallait savourer l’instant présent sans se poser de question. « Un homme vous plait ? » répétais-je un peu à l’ouest. Je n’avais pas du tout pris cela en compte et sur le coup, je me trouvais un brin égocentrique car il était normal qu’un homme autre que moi puisse lui plaire. Bravo Del Toro, il serait tant que tu te souviennes que tu n’es plus le tombeur de ses dames pensais-je avec dérision avant de sentir mon côté latino reprendre le dessus. Ok cet homme lui plaisait mais elle était célibataire –merci ma terreur pour l’information ; donc il restait un infime espoir de la séduire. « Summer, cela va vous paraitre sûrement étrange de ma part surtout après tout ce que je viens de vous raconter mais.. » Commençais-je avant de m’interrompre, perdu dans son regard chocolaté. Cette femme était bien trop attachante, j’étais tombé sous son charme dès le premier regard dans m’en rendre compte. Je me raclais la gorge avant de reprendre « mais en réalité, la femme qui me plait ce n’est pas cette voleuse. Certes, j’avoue que j’ai éprouvé de l’attirance pour elle mais avec le recul, je me rends compte que ce n’est que cela : de l’attirance. Tout ça pour vous dire que celle qui m’attire et me plait en même temps, c’est vous. Toi » la tutoyais-je avant de tenter le tout pour le tout en m’approchant d’elle et en cueillant un baiser sur ses lèvres, plongeant mon regard dans le siens. Ses lèvres avaient un gout de déjà vu et je mis cela sur le compte que peut-être, avais-je trouvé la bonne personne.

« Je t’aime... » Venait-elle de murmurer et je la regardais surpris car je ne m’attendais pas à une telle déclaration. Je crois qu’elle m’en coupa le sifflet et je ne sus que dire durant quelques instants tandis qu’elle paniquait. Ce n’est qu’en la voyant se diriger vers la sortie que je sortis de ma transe, la rattrapant en deux enjambées. « Hey, reste-là » murmurais-je à mon tour avant de l’attirer dans mes bras. « Tu n’as pas à avoir honte de tes sentiments ou bien même de les avoir avoué… vraiment inutile de paniquer, je trouve cela… adorable » lui  souriais-je en caressant sa joue du bout des doigts. Bien sûr, j’étais pour l’heure incapable de lui retourner de tels mots mais je décidais de la rassurer en l’embrassant une seconde fois avec tendresse. Aussi, lorsque le baiser pris fin, je l’observais avec un sourire aussi doux que chaleureux, cherchant à lui faire comprendre qu’elle m’avait une seconde fois conquis rien que par cet aveu. Summer était une personne diablement attachante : sa maladresse était adorable, ses mimiques je n’en parlais même pas tant je fondais comme neige au soleil. En fait tout en elle m’attirait et la savoir amoureuse de moi était aussi surprenant que grisant car je sentais qu’auprès d’elle, je pourrais être heureux. C’était une intuition qui pourrait s’avérer être fausse mais je m’étais toujours basé sur ce genre d’impression pour avancer dans la vie et jusque-là, elle ne m’avait jamais fait défaut. « J’aimerai pouvoir te retourner tes mots mais pour le moment il est encore un peu tôt pour moi » lui souriais-je à nouveau tout en déposant un baiser sur son front, la serrant dans mes bras « mais je sais que tu me plais beaucoup voire énormément et que j’aimerai sincèrement que nous essayons tous les deux » lui confiais-je avant de me rappeler qu’il était injuste de lui demander de former un couple dans ma situation. Je soupirais et la conduisis vers le canapé où je l’installais, prenant ses mains dans les miennes. « Par contre, je crois qu’avant que tu me répondes qu’il faut que je t’informe de quelque chose d’important. Il y a quelques temps, on m’a diagnostiqué une tumeur au cerveau. Elle est opérable mais l’opération comporte des risques. Je ne te dis pas cela pour obtenir ta compassion ou ta pitié mais bel et bien pour que tu saches où tu mets les pieds si jamais il te prenait l’envie folle d’accepter d’être ma petite-amie »
 

Un petit rire accompagné souvent les réponses de cette adorable institutrice car il fallait reconnaitre qu’elle n’avait pas son pareille pour se montrer exubérante dans ses sentiments. Cela me changeait tellement des femmes froides et indifférentes que je côtoyais. Summer, elle, elle respirait la joie de vivre, la générosité, la gentillesse. Elle était aussi belle à l’intérieur qu’à l’extérieur et sa réaction face à ma révélation me conforta dans le fait qu’elle pourrait être la bonne, celle avec qui je pourrais fonder une famille, donner une mère à Katniss et pourquoi pas, couler des jours heureux quand la retraite sonnerait. Alors oui, je tombais de plus en plus sous son charme comme il en avait été de même lors de notre première rencontre. Je crois que c’est sa maladresse qui m’avait touché et d’ailleurs, je ne pus m’empêcher de la taquiner sur un sujet bien précis « Doooonc… Tu ne vas pas sauter sur tous les hommes que tu croiseras à l’avenir ? Je sais à quel point tu aimes les hommes querida » la taquinais-je de bon cœur avant de l’embrasser comme pour atténuer l’effet de ma plaisanterie. Je ne cherchais pas à la mettre mal à l’aise bien au contraire. Ce petit rappel de notre première rencontre était surtout là pour lui dire qu’elle m’avait attrapé dans ses filets sans que je ne le sache véritablement. Je devais aussi reconnaitre que le fait qu’elle pense aussi à ma fille me fit plaisir et me rassura. Katniss, mon petit monstre, appréciait son institutrice –bon de là à la voir en belle-mère peut-être que ce serait différent ; donc cela devrait peut-être mieux se passer. « Je te remercie de te proposer d’être mon infirmière mais j’exige la blouse » lâchais-je avec un sourire charmeur avant de redevenir légèrement plus sérieux « Ma meilleure amie gardera Katniss le temps de ma convalescence, je me suis dit que ce serait mieux pour son équilibre » Bien sûr, j’ignorais totalement que Summer avait déjà fait la rencontre de Manuela et que cette dernière devait très certainement prendre ma petite-amie pour une folle. Seulement, cela, c’était une autre histoire qui ne concernait actuellement que les deux principales intéressées. « Cela te plairait qu’on aille prendre un petit-déjeuner dehors ? J’ai une faim de loup et en prime, je n’ai pas envie de me taper le ménage pour l’instant. Je retrouverai cette voleuse un autre jour pour l’instant, toute mon attention va à ma petite-amie » glissais-je à son intention avec un petit clin d’œil complice. 

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