Après avoir fini sa journée au zoo, Karim avait décidé d’aller chez Anthony. Le beau temps étant revenu, les gens avait recommencé à acheter à nouveau de la glace et à fréquenter le droit. Ca, c’était une bonne chose parce qu’il commençait franchement à trouver le ton long à ne voir quasiment personne de la journée. Mais il avait quand même oublié à quel point les gens pouvaient être pénibles parfois et à quel point il devait être capable de faire preuve de patience. Enfin soit. Histoire de ne pas avoir à faire la route pour rien, il avait quand même envoyé un message à Anthony pour savoir si son ami serait là. La réponse était oui bien sûr par contre, comme Karim s’y était attendu, le jeune homme était encore de corvée de baby-sitting. L’Egyptien aurait bien aimé sortir mais ça ne faisait rien, il allait faire avec. Le principal était encore qu’il voit son ami, ça faisait un moment qu’ils n’avaient pas eu l’occasion de se croiser. Comme de toute manière, il y aurait déjà les petits de chez Anthony, Karim décida de faire sa BA en appelant sa mère et en lui proposant de garder Ismaël ce soir. Ce serait l’occasion pour elle de passer une soirée seule avec son beau-père. Lors de son dernier repas de famille, elle s’était encore plaint que ça n’arrivait pas assez souvent en lançant un regard lourd de reproche à Karim. Elle ne pouvait pas comprendre que ce dernier avait de très bonnes raisons pour ne pas vouloir avoir son frère trop près de lui. Il espérait d’ailleurs qu’elle n’aurait jamais à le savoir. Enfin soit, il récupéra d’abord son frère qui avait l’air plus qu’heureux de passer la soirée avec lui. « On va où ? Au cinéma ? Je veux aller au cinéma moi ! » dit-il aussitôt après être monté dans la voiture. Karim secoua la tête. « Attache toi d’abord et je te dirais après. » Son frère s’exécuta et lui lança ensuite un regard fier. « Alors ? » « On va chez Anthony. » Il haussa les épaules tandis que son frère enchaînait en disant à quel point il trouvait ça cool. Il en fallait tellement peu pour le satisfaire en général de toute manière. Ils arrivèrent dans le bronx, devant chez son ami seulement presque une heure plus tard. En effet, il avait fallu entre temps qu’Ismaël insiste pour louer des dvd et ils avaient passés un très long moment avant qu’il ne décide. Ensuite, ils avaient été achetés du pop-corn et autres nourritures et là encore, ça avait été long. Arrivé devant la porte du Jamaïcain, Karim sonna et l’autre ne tarda pas à venir lui ouvrir la porte. « Pff, désolé ça a été un peu plus long que prévu. » Il montra alors son boulet de frère. « Je me suis permis de l’amener et il ne voulait pas venir les mains vides. Il est mieux que moi faut croire. »

Anthony était une fois de plus de corvée babysitting et « condamné » à passer une énième soirée chez lui alors qu’il aurait pu sortir avec des amis comme la majorité des jeunes de son âge. Condamné était un bien grand mot puisque cela faisait longtemps qu’il ne considérait plus le fait de garder ses nombreux frères et sœurs comme une corvée ou un fardeau. Il avait mis longtemps à s’y faire et il s’y était même opposé au départ, préférant trouver un job que faire ça. Seulement, quelqu’un devait bien s’y coller et il était le plus indiqué pour le faire, cela lui permettait en plus de travailler pour ses cours pendant que ses frères et sœurs dormaient ou jouaient. Il avait grandi et il s’était rendu compte que ce n’était pas si horrible que ça et qu’il aimait passer du temps avec les petits. Il aimait tellement sa famille et il n’avait qu’eux alors ça lui paraissait extrêmement important. Ils avaient tous besoin de lui après tout et il ne pouvait pas les décevoir. Bien sûr, parfois, il pouvait avoir des amis qui venaient chez lui. La maison était juste pleine d’enfants et le terrain était plutôt limité mais ce n’était pas non plus horrible et rédhibitoire. La preuve, Karim venait de demander au jamaïcain s’ils pouvaient se voir et il venait quand bien même Anthony lui avait dit qu’ils devraient garder les enfants. Karim était vraiment un bon ami et il savait qu’il pourrait toujours compter sur lui. Surtout que lui aussi avait un petit frère dont il devait s’occuper. Il l’avait même emmené avec lui. C’était sans doute le premier babysitting party de toute l’histoire du babysitting. « Pff, désolé ça a été un peu plus long que prévu. » Anthony laissa entrer son ami et le petit puis referma derrière eux. « Je me suis permis de l’amener et il ne voulait pas venir les mains vides. Il est mieux que moi faut croire. » Tout sourire, le jeune homme se rapprocha du petit et il lui ébouriffa les cheveux. « T’es genial bonhomme ! Tu peux aller rejoindre les autres, ils sont en train de jouer au salon. » Il regarda le petit s’enfuir comme une fusée puis reporta son attention sur Karim. « Tu sais très bien que ça ne dérange pas ! Et les petits sont contents quand ils se voient, alors. » Le jamaïcain se concentra ensuite sur ce que son ami avait dans les mains. « Qu’est-ce que tu nous as prévu pour ce soir ? »

Karim pouvait dire en toute honnêteté qu’il n’avait jamais mis autant de temps à faire la route jusqu’à chez Anthony. En même temps, il fallait bien signaler qu’en général il faisait la route sans son frère et arrivait les mains vides. Ca lui convenait très bien et son ami ne s’en était jamais plaint. Malheureusement, Ismaël ne voyait pas les choses du même œil. Quand il le voulait, son frère pouvait vraiment se montrer aussi pénible que Lela. Il avait donc fallut qu’il s’arrête au supermarché puis au magasin de location de DVD avant de pouvoir arriver chez le Jamaïcain. Après avoir sonné à la porte, l’Egyptien n’eut pas à attendre trop longtemps avant qu’Anthony ne vienne lui ouvrir. Il s’excusa alors pour le retard et également pour avoir amené un envahisseur en plus. Anthony s’adressa d’abord au petit. « T’es genial bonhomme ! Tu peux aller rejoindre les autres, ils sont en train de jouer au salon. » Celui-ci ne se fit pas prier avant de partir en courant au salon. Karim le suivit du regard amusé avant de porter son attention sur Anthony. « Tu sais très bien que ça ne dérange pas ! Et les petits sont contents quand ils se voient, alors. » Oui c’est vrai, Ismaël s’entendait bien avec les plus petits frères et soeurs d’Anthony. En même temps, Karim avait l’impression que son frère s’entendait bien avec à peu près tout le monde alors. « Qu’est-ce que tu nous as prévu pour ce soir ? » « J’ai prévu qu’on sorte dans un bar avec tous les petits. » répondit d’abord l’Egyptien d’un ton moqueur. Ca pouvait être sympa non comme soirée ? Non. L’Egyptien reprit son sérieux avant de montrer le sac qu’il tenait à la main. Il en sortit quelques boîtiers de dvd. « Voilà des films. » Il les tendit au Jamaïcain. « Je décline toutes responsabilités quant à la nullité de ces trucs, c’est Ismaël qui les a choisi et c’est un tyran. » Un des pires au monde certainement (sur ça aussi son frère était comme Lela). « Et à manger. » dit-il en montrant le deuxième sac. « De la grande gastronomie. » Ou pas, c’était surtout parfait pour prendre pleins de kilos tout ça. Enfin ce n’est pas comme s’il se souciait vraiment de ça. « Ca promet un soirée de rêve. Je peux aller poser ça dans ta cuisine ? »

Anthony s’était attendu à ce que Karim arrive bien plus tôt mais il n’était pas du genre regardant sur les horaires. Son ami avait une vie après tout et il était tout à fait possible qu’il ait eu un imprévu l’ayant retardé – il aurait prévenu depuis longtemps s’il n’avait pas été en mesure de venir de toute façon. Les petits étaient presque déçus en croyant que l’égyptien n’allait pas pouvoir venir, ils l’aimaient beaucoup. Tous ceux qui ne représentaient pas l’autorité étaient des sortes de pères Noel même si Anthony était très cool avec eux. Ils aimaient le changement. Finalement Karim n’était pas venu seul, il avait emmené son petit frère. Le jamaïcain n’y voyait aucun inconvénient et ses jeunes frères et sœurs non plus, Ismaël leur plaisait encore plus que Karim. Anthony les fit entrer tous les deux et après avoir salué le petit, l’envoya au salon pour qu’il puisse commencer à jouer avec les autres. Pendant ce temps-là, le jeune homme puis s’intéresser à son ami et à ce qu’il avait apporté. « J’ai prévu qu’on sorte dans un bar avec tous les petits. » Le ton moqueur n’avait pas échappé à Anthony qui ne put toutefois s’empêcher de l’accepter et de rire. « Ça me semble être une excellente idée. Un bar de striptease j’imagine ? » Ah ah ah. Comme s’il aurait pu avoir une telle idée. Les gamins seraient perturbés à vie et Kovu le tuerait sans réfléchir.  Karim reprit tout de même son sérieux et lui tendit le premier sac. « Voilà des films. » Le jamaïcain s’en empara et regarda rapidement à l’intérieur. « Je décline toutes responsabilités quant à la nullité de ces trucs, c’est Ismaël qui les a choisi et c’est un tyran. »  Amusé, Anthony haussa les épaules. « Du moment que ça plait aux gamins, tout me va. » Il avait tellement regardé de films pour enfants abrutissants qu’il était désormais vacciné. C’était peut-être plus dur pour son ami par contre… Il serait là pour le soutenir quoiqu’il arrive. « Ca va aller. » lui dit-il en lui tapotant amicalement l’épaule. Il lui tendit ensuite le second sac. « Et à manger. » Voilà qui était plus intéressant ! Anthony le récupéra avec un large sourire. « De la grande gastronomie. » Il hocha la tête avant de relever la tête vers le brun. « Je vois ça. Tout ce que j’aime ! » Tout ce que les petits aimaient aussi même s’ils n’étaient pas censé gouter à tout ça. Personne n’en saurait rien. « Ça promet un soirée de rêve. Je peux aller poser ça dans ta cuisine ? » Anthony hocha la tête et lui fit signe de le suivre jusqu’à la cuisine. « Une bière ? » Histoire de bien commencer la soirée. « On en a besoin si on veut survivre à ces films. »

A peine arrivé, Ismaël était déjà parti en courant rejoindre les autres enfants. Resté seul avec Anthony, Karim ne tarda pas à répondre à la question de son ami. Celui-ci voulait savoir ce que l’Egyptien leur avait prévu pour ce soir (comme si vraiment il avait pu prévoir quoique ce soit). Le jeune homme répondit donc presque sérieusement qu’il avait prévu de sortir dans un bar avec les petits. Ca pouvait être sympa. Le fait qu’il se moquait de lui n’échappa pas à Anthony qui reprit bientôt e plus belle et sur le même ton. « Ça me semble être une excellente idée. Un bar de striptease j’imagine ? » Karim hocha vivement la tête. « Encore mieux. Je raffole vraiment de ces endroits. » Pas vraiment en fait et encore moins avec des gamins. L’Egyptien essaya alors d’imaginer la réaction de sa mère si elle avait entendu cette conversation. Elle lui aurait sûrement arraché la tête rien que pour avoir suggéré cette idée, même si c’était une plaisanterie. Elle n’était vraiment pas drôle en fait, et franchement effrayante. Reprenant un peu plus son sérieux, le brun tendit à Anthony les films que son frère avait choisi pour ce soir, déclinant au passage toute responsabilité quant à la nullité de ceux-ci. « Du moment que ça plait aux gamins, tout me va. » Karim arqua un sourcil. S’il le disait hein. « Je suis pas sûre que ça t’ailles non, c’est plutôt que t’as pas le choix. » Comme lui en fait. C’était dur la vie parfois. Le jamaïcain lui tapota ensuite sur l’épaule. « Ca va aller. » Karim hocha la tête, il ne doutait pas de ça. « Je sais, j’ai l’habitude hein ! » Après tout, son frère lui avait fait passer des matinées entières à regarder des chaînes de dessins animés ennuyeuses. « Et puis il y a pire que ça. » Ca ne faisait aucun doute ça en tout cas. Le jeune homme montra aussi le sac de nourriture, précisant qu’il avait là de la haute gastronomie. « Je vois ça. Tout ce que j’aime ! » Good. Il n’était pas difficile, c’était cool. Karim demanda ensuite s’il pouvait déposer ça à la cuisine. Il ne voyait pas vraiment pourquoi il demandait en fait parce que peu importe la réponse d’Anthony, il aurait quand même mis ça à la cuisine. La preuve, il en prit le chemin avant même que l’autre ne prenne la parole. Une fois dans la cuisine, Anthony eut la meilleure idée au monde. Il était intelligent le petit quand même ! « Une bière ? » « Ce ne sera pas de refus oui ! » Il ne disait jamais non à une bière de toute façon. « On en a besoin si on veut survivre à ces films. » Karim prit un air grave. Très certainement oui. « J’espère que tu en as assez alors parce que je ne pense pas qu’une seule suffira. » Loin de là en fait. « Tu crois qu’on pourrait les assommer ? On serait plus tranquille comme ça non ? » C’était une assez bonne idée ça en fait.

Anthony et Karim devaient être les pires baby-sitters au monde. Même s’ils n’allaient pas le faire, ils avaient quand même émis l’idée qu’ils emmèneraient les enfants dans un bar. Enfin ça c’était Karim, mais Anthony avait surenchérit en proposant un bar de striptease. « Encore mieux. Je raffole vraiment de ces endroits. » « On se comprend tellement bien. » répondit le jamaïcain en soupirant. Non mais les pauvres gosses quand même, ils seraient perturbés à vie et Shanice et Kovu le tueraient s’ils savaient ce qu’il avait proposé, même s’il ne l’aurait pas fait. En vrai en plus, Anthony n’était pas si nul que ça. Il faisait beaucoup d’efforts pour contenter ses frères et sœurs et il se débrouillait bien maintenant. C’était Karim qui rabaissait le niveau en fait. La preuve que le jamaïcain était parfait, il était prêt à endurer des films absolument nuls et abrutissants pour des personnes de son âge simplement parce qu’ils plaisaient aux gamins. Il méritait une médaille. « Je suis pas sûre que ça t’ailles non, c’est plutôt que t’as pas le choix. » Il haussa les épaules. « Tu sais, il faut savoir se sacrifier pour l’intérêt commun. Si les petits voient que je n’aime pas et que je fais la gueule, ils sont insupportables. Alors je fais semblant d’aimer et j’endure tout ça. Je suis un saint. » Karim ne serait sans doute pas d’accord mais tant pis. D’ailleurs, il lui tapota l’épaule pour lui montrer qu’il le soutiendrait durant cette dure épreuve. « Je sais, j’ai l’habitude hein ! » « Donc je ne vois pas pourquoi tu te plains, tu devrais être vacciné à force ! » « Et puis il y a pire que ça. » Anthony était bien d’accord et hocha simplement la tête en guise de réponse. Il entraina ensuite son ami dans la cuisine pour poser le repas ultra diététique qu’il avait apporté. Il lui proposa ensuite une bière pour lui donner du courage. « Ce ne sera pas de refus oui ! » Anthony sortit donc deux bière du frigo, les décapsula et en tendit une à son ami. Il commença ensuite à boire, autant commencer tout de suite comme ils n’auraient sans doute pas fini de sitôt. « J’espère que tu en as assez alors parce que je ne pense pas qu’une seule suffira. Il ouvrit la porte du frigo pour lui montrer qu’il en avait encore un pack entier. « Tu crois qu’on pourrait les assommer ? On serait plus tranquille comme ça non ? » « Non, ce serait trop cruel. Mais si tu veux assommer ton frère toi vas-y hein. » Il avait quand même des principes quoi, les stripteaseuse c’était ok mais les frapper non. « On peut leur faire croire que le lecteur DVD ne fonctionne plus sinon. »

C'était décidé, ils allaient aller dans un bar de strip-tease avec tous les enfants. Ouais, enfin... ou pas. Karim n'avait pas vraiment envie de se faire tuer par sa mère pour ça. Parce qu'elle était sans aucun doute la personne la plus terrifiante au monde. Même s'ils n'allaient pas vraiment faire ça, Karim expliqua à Anthony combien il raffolait de ses endroits (et ce bien qu'il n'y ait pas mis les pieds très souvent en fait). « On se comprend tellement bien. »  Le jeune homme hocha la tête. Sans aucun doute. Ce n'était pas pour rien qu'ils étaient amis. Ils étaient tous deux aussi désespérant l'un que l'autre (enfin Karim se trouvait quand même un peu mieux qu'Anthony mais chut, c'était un secret ça). Ils évoquèrent ensuite les merveilleux fils qu'ils allaient pouvoir voir ce soir et Anthony déclara que tout lui allait tant que ça convenait aux petits. Karim restait très sceptique là-dessus. Il pensait surtout qu'Anthony n'avait pas vraiment le choix. « Tu sais, il faut savoir se sacrifier pour l’intérêt commun. Si les petits voient que je n’aime pas et que je fais la gueule, ils sont insupportables. Alors je fais semblant d’aimer et j’endure tout ça. Je suis un saint. » L'égyptien se mit à rire. « Ouais, un saint, c'est peut-être un peu exagéré quand même. » Mais il voulait bien lui accorder à la limite qu'il valait un peu mieux que lui (ce qui n'avait rien d'un trop grand exploit vu que la plupart des gens passaient leur temps à répéter à Karim à quel point il était nul). Anthony l'encouragea ensuite en lui tapotant sur l'épaule et Karim lui fit savoir qu'il avait lui aussi l'habitude. « Donc je ne vois pas pourquoi tu te plains, tu devrais être vacciné à force ! » Il se plaignait parce qu'il aimait se plaindre. C'était comme ça. « Je ne pense pas qu'il existe de vaccin contre ça. » fit-il remarquer. Sinon, il l'aurait utiliser depuis longtemps.

Ils passèrent ensuite à la cuisine et Anthony eut la bonne idée de leur sortir une bière du frigo. Il avait de bonnes idées parfois comme ça. Après les avoir décapsuler, il en tendit une à Karim et celui-ci commença à la boire. Il espérait néanmoins que son ami n'en avait pas que deux sinon ce serait terriblement insuffisant pour tenir toute la soirée. Le Jamaïcain ouvrit donc le frigo pour montrer qu'il en avait tout un pack. « Génial ! » répondit aussitôt le brun. Il demanda ensuite s'il ne pouvait pas assommer les petits qui braillaient au salon. Ce serait également un très bon moyen de survivre à la soirée après tout. Anthony n'était malheureusement pas de cet avis. « Non, ce serait trop cruel. Mais si tu veux assommer ton frère toi vas-y hein. » Il était un peu tenté mais. « Ma mère va me tuer si je l’assomme. » répondit Karim en faisant la moue. Et il tenait à la vie. « On peut leur faire croire que le lecteur DVD ne fonctionne plus sinon. » L'égyptien prit un air sceptique. « Il faudrait leur trouver une autre occupation sinon. T'as une idée ? » Parce que sinon, ce n'était pas la peine, il préférait encore les DVDs.

« Ouais, un saint, c'est peut-être un peu exagéré quand même. » Anthony fronça les sourcils et secoua la tête de gauche à droite. Il était réellement un saint et Karim ne pouvait pas le contredire là-dessus. Il faisait bien plus pour ses frères et sœurs que certains parents le faisaient pour leurs enfants. « Pas du tout exagéré non. Tu l’as dit toi-même, c’est dur à endurer. Eh bien moi j’y arrive et sans me plaindre en plus. » Il aurait même pu ajouter qu’il était un génie en plus d’être un saint puisqu’en faisant ça il s’épargnait des cris et des pleurs bien plus insupportables que les films stupides pour les petits. Karim avait l’habitude aussi mais il ne semblait pas le vivre aussi bien que le jamaïcain. Il s’étonna donc qu’il ne soit pas déjà vacciné. « Je ne pense pas qu'il existe de vaccin contre ça. » Anthony se mit à rire et tapota une nouvelle fois son ami sur l’épaule. « Cela s’appelle la force mentale. » La sienne lui avait sauvé la vie un nombre incalculable de fois.

Les deux amis atterrirent bien vite à la cuisine et Anthony proposa une bière à Karim pour se donner du courage pour la soirée à venir. Il en avait même tout un pack puisqu’il savait qu’une seule ne suffirait pas. « Génial ! « Je sais. » répondit-il quelque peu arrogant. Il était juste prévoyant et surtout, il avait l’habitude. Il gardait les petits tous les soirs et il devait survivre tous les soirs. Il avait tellement hâte qu’ils grandissent pour faire des choses plus intéressantes avec eux. L’égyptien, lui, avait une solution plus radicale où la bière ne servait à rien : les assommer. Tous. Anthony refusa, de peur de se faire tuer par son frère ou sa sœur mais proposa à Karim de le faire s’il en avait envie. Après c’était son frère et il pouvait bien en faire ce qu’il voulait. « Ma mère va me tuer si je l’assomme. » Anthony hocha la tête d’un air grave et compatissant. Puis il trouva autre chose de moins risqué : faire croire aux petits que le lecteur dvd était en panne. Karim ne semblait pas convaincu. « Il faudrait leur trouver une autre occupation sinon. T'as une idée ? » Le jamaïcain se mit alors à réfléchir. « T’as raison c’était nul comme idée. Je n’en sais rien du coup. » Pourquoi faisait-il nuit aussi ? Ils auraient pu les emmener jouer à Central Park, ou visiter le zoo. Ça aurait été tellement plus simple et agréable. « Ils sont trop petits pour les jeux vidéo, hein ? »

Anthony venait de prétendre être un saint et Karim se montra quelque peu sceptique à ce sujet. Non parce que franchement, le jeune homme connaissait suffisamment bien la jamaïcain pour savoir qu'il n'avait trop rien d'un saint. Il lui fit savoir d'ailleurs qu'il trouvait que c'était quelque peu exagéré tout ça. « Pas du tout exagéré non. Tu l’as dit toi-même, c’est dur à endurer. Eh bien moi j’y arrive et sans me plaindre en plus. » Karim prit un air vaguement admiratif. « C'est vrai que vu comme ça... » Il réfléchit mais secoua quand même le tête. « Non, quand même. Ca fait juste de toi quelqu'un d'incroyablement courageux. » Enfin c'était déjà pas mal ça. Anthony pouvait déjà s'estimer heureux. Karim se plaignit ensuite du fait que c'était dommage qu'aucun vaccin n'existe contre les soirées de ce genre. Anthony se mit à rire en entendant ça et Karim dut cherché pourquoi parce qu'il ne trouvait rien de drôle là-dedans. « Cela s’appelle la force mentale. » « Tout le monde n'en a pas autant que toi. » répondit alors Karim sur un ton moqueur.

Ils allaient avoir le droit à un pack de bière pour mieux endurer la soirée. C'était le luxe ça. Vu qu'apparemment ils ne pouvaient pas assommer les petits pour que le temps passe plus vite. C'était bien malheureux ça d'ailleurs mais il était fort possible qu'ils se heurtent à une mort douloureuse s'ils faisaient une telle chose. Anthony eut bien l'idée de faire croire que le lecteur DVD ne marchait pas mais Karim ne fut pas convaincu. Si ce n'était pas un film, il faudrait trouver une autre occupation au petit. Alors à moins qu'Anthony ait une idée... « T’as raison c’était nul comme idée. Je n’en sais rien du coup. » Karim hocha la tête pour approuver ses paroles. « Oui t'as raison, t'es nul. » Il disait ça en toute amitié bien sûr. Ou pas. Enfin verdict : ils allaient devoir supporter les films. « Ils sont trop petits pour les jeux vidéo, hein ? » Karim le regarda un moment avant de secouer la tête finalement. « Je pense que non ! On est jamais trop petit pour ça. » C'était son avis en tout cas.

Karim ne semblait pas vouloir croire qu’Anthony était un saint. Il était vexant ! Parce que vraiment, pour supporter des débilités à longueur de journées, il fallait en être un. Surtout qu’il faisait tout ça sans se plaindre ! « C'est vrai que vu comme ça... » Anthony plissa les yeux, il ne croyait absolument pas que son ami l’admirait vraiment. « Non, quand même. Ca fait juste de toi quelqu'un d'incroyablement courageux. » Le jamaïcain soupira bruyamment et jeta un regard mauvais à l’égyptien. Il ne le contredisait que pour le plaisir et Anthony détestait ça plus que tout. « Je sais déjà que je suis courageux. Je suis un saint courageux. » Voilà, ça lui correspondait tellement bien comme description. Il la ferait graver sur une plaque en marbre qu’il emmènerait partout avec lui. Le jeune homme continua ensuite dans l’autocongratulation en affirmant qu’il avait énormément de force mentale contrairement à son ami. « Tout le monde n'en a pas autant que toi. »Karim se moquait clairement de lui mais il ne s’offusqua pas, préférant continuer dans l’arrogance. « Je t’apprendrais si tu veux. » répondit-il en lui faisant un clin d’œil. Heureusement pour eux, cette force mentale serait plus facile à atteindre grâce à leur pack de bière. Quelle merveilleuse invention que ce courage en bouteille ! Mais autant que du courage ou de la force mentale, ils avaient besoin d’idée pour savoir comment occuper les enfants, en évitant les films abrutissants de préférence. Anthony émit plusieurs idées qui se révélèrent inutiles. « Oui t'as raison, t'es nul. » Pour le coup c’était son ami qui était nul à approuver aussi facilement alors qu’il aurait dû le contredire comme tout bon ami le ferait. « C’est toi qui est nul. Tu n’as pas proposé plus de bonnes idées que moi je te signale…D’ailleurs en as-tu proposé ne serait-ce qu’une seule ? A part le bar bien sûr. » Il était très mal placé pour parler et se moquer ! Le jamaïcain eut soudain l’idée des jeux vidéo. Mais il n’était toujours pas convaincu de son efficacité. « Je pense que non ! On est jamais trop petit pour ça. » Un air sceptique ne quittait pas le visage d’Anthony. « Oui mais ça risqué de trop les exciter… Et ça va être impossible de les faire dormir après. »

Karim avait l'habitude d'entendre tout et n'importe quoi dans la bouche des gens de son entourage. Et Anthony ne faisait pas exception. Celui-ci venait en effet de prétendre être un saint. Ni plus ni moins. Qu'est-ce qu'il ne fallait pas entendre hein ! Bien sûr, Karim refusa de le croire. Mais parce qu'il était très gentil comme ça il voulut bien accorder à Anthony qu'il était au moins incroyablement courageux. C'était déjà pas mal ça, il ne fallait pas trop en demander. Visiblement, Anthony ne pouvait malheureusement pas se contenter de ça. « Je sais déjà que je suis courageux. Je suis un saint courageux. »  Karim roula des yeux. Gosh, quand il avait une idée dans la tête celui-là ! Mais l'Egyptien ne pouvait vraiment pas lui donner raison là-dessus. Le jamaïcain serait trop chiant après. «  Je ne sais pas si tu te rends compte à quel point ce que tu viens de dire est ridicule. » Non, il ne devait même pas s'en rendre compte. En plus, il continua par la suite à vanter ses mérites notamment en parlant de sa force mentale. Vu qu'il supportait les petits aussi facilement, Karim ne put pas lui retirer ça mais il lui vint quand même à l'idée qu'Anthony était peut-être juste fou. Ce serait une bonne explication ça aussi. Mais le brun n'en dit rien et préféra lui apprendre que tout le monde n'avait pas la même force mentale que lui. « Je t’apprendrais si tu veux. » Karim fronça les sourcils. « Je n'ai pas besoin de toi ! » Quand même hein. Ils burent ensuite de la bière. Il y en avait tout un pack en plus ! En buvant, ils essayèrent aussi de trouver comment occuper les enfants sans avoir forcément à regarder tous les films qu'Ismaël avait voulu loué (par tous, il fallait comprendre les deux films, mais c'était déjà trop en fait). Mais Anthony semblait incapable d'émettre la moindre bonne idée. Il voulait prétendre que le lecteur dvd était cassé sans pour autant trouver autre chose à proposer aux petits. Il était trop nul ! « C’est toi qui est nul. Tu n’as pas proposé plus de bonnes idées que moi je te signale…D’ailleurs en as-tu proposé ne serait-ce qu’une seule ? A part le bar bien sûr. » « Le bar était la meilleure idée du siècle ok ! » protesta-t-il. Enfin, s'il n'y avait pas eu sa famille et celle d'Anthony. « Mais sinon on peut jouer à cache-cache. On les fait se cacher et on ne va jamais les retrouver. » Yep, yep, il n'avait vraiment que des bonnes idées comme ça. Il était génial lui! Anthony mentionna finalement les jeux vidéos et l'Egyptien dut lui dire qu'on était jamais trop petit pour ça. « Oui mais ça risqué de trop les exciter… Et ça va être impossible de les faire dormir après. » « On peut leur mettre un documentaire sur les fonds marins alors. Ca, ca va les faire dormir. » Et Anthony ne pourrait plus lui dire qu'il ne proposait pas d'idées !

Un saint courageux…Anthony était quand même sacrément stupide parfois. C’était la fatigue et le dépit qui parlaient surement mais il devait vraiment réfléchir à ce qui allait sortir de sa bouche avant de l’ouvrir. Heureusement que Karim n’était pas bien mieux que lui et qu’il s’en fichait s’il le jugeait. « Je ne sais pas si tu te rends compte à quel point ce que tu viens de dire est ridicule. » En entendant la remarque de son ami, le jamaïcain ne put s’empêcher d’éclater de rire. « J’avoue que pour le coup c’est vraiment absurde. » Il s’en était rendu compte tout de suite même, c’était bien la preuve qu’il n’était pas totalement perdu. Mais il ne s’en remettait pas d’avoir dit une chose pareille. Heureusement que Shanice ou Kovu n’avaient pas été là pour l’écouter parce qu’ils se seraient fait une joie de se moquer de lui et de le remettre bien vite à sa place. L’égyptien ne semblait pas croire qu’il était réellement courageux cela dit. Et s’il acceptait qu’il se moque de lui, il n’acceptait pas qu’il mette en doute ses capacités. Pour le lui prouver – et parce qu’il en avait vraiment besoin vu qu’il ne cessait pas de se plaindre – il proposa de lui apprendre à être comme lui comme ça il constaterait par lui-même et verrait qu’Anthony ne mentait pas. « Je n'ai pas besoin de toi ! » se défendit-il immédiatement. « Bien sûr que si. C’est un grand service que je te rendrais. » Il hocha la tête d’un air convaincu pour appuyer ses propos. Heureusement qu’ils avaient de la bière pour tenir le coup parce que toute la force mentale ne suffirait pas. Ou alors s’ils voulaient tenir le coup, ils devaient trouver une autre idée pour les occuper et Anthony trouvait que Karim n’aidait pas beaucoup. « Le bar était la meilleure idée du siècle ok ! » Le jamaïcain se mit à rire pour se moquer de lui. « Va proposer ça à ta mère ou à ma sœur et on en reparlera. » Non parce qu’il était le seul à penser ça. Même lui avait assez de bon sens pour le savoir. « Mais sinon on peut jouer à cache-cache. On les fait se cacher et on ne va jamais les retrouver. » Le jeune homme considéra sérieusement la chose. « C’est une idée… » C’était même la meilleure idée qui avait été proposée jusqu’ici. « On pourrait fait ça… Mais ils risqueraient de se rendre compte qu’on ne les cherche plus assez rapidement et ils reviendraient vite nous embêter du coup. » Non merci, c’était une bonne idée à court terme en fait. « On peut leur mettre un documentaire sur les fonds marins alors. Ça, ça va les faire dormir. » Anthony réprima un bâillement rien que d’y penser. « Et nous aussi par la même occasion. » Ou au moins lui en tout cas.

Anthony le saint courageux. Karim avait entendu son ami dire plus d'une bêtise depuis qu'il le connaissait mais celle-là était peut-être une des pires. Il lui demanda d'ailleurs si le jamaïcain se rendait compte que ce qu'il venait de dire était parfaitement ridicule. Surtout qu'en plus, depuis qu'il avait dit ça, Karim imaginait Anthony en tenue de moine du moyen-âge là (avec le ventre qui allait avec) coiffé d'un casque de chevalier. Et ça le faisait presque rire tout seul en fait d'imaginer ça. « J’avoue que pour le coup c’est vraiment absurde. » Karim se mit rire avant d'aller donner une tape sur l'épaule de son ami. « Ca va, tu me rassures alors. » Comme Anthony aimait bien se vanter alors, il parla par la suite des avantages de sa force mentale et proposa à l'Egyptien de l'aider à en avoir plus. Karim refusa. Bien sûr. Il pouvait très bien se débrouiller tout seul et n'avait pas besoin de l'aide d'un merveilleux saint courageux. « Bien sûr que si. C’est un grand service que je te rendrais. » Le jeune homme secoua aussitôt la tête. Si Anthony voulait vraiment lui rendre un service, il y avait tellement de choses qu'il pouvait faire à la place. Comme arrêter de le critiquer par exemple ! Parce que Karim maintenait que son idée d'aller dans un bar (à strip-tease) avec les petits étaient la meilleure au monde. « Va proposer ça à ta mère ou à ma sœur et on en reparlera. » Uh. Non. Karim n'arriva pas à retenir une grimace. Il tenait à la vie lui quand même. Au moins un peu. « Je sais pas laquelle des deux me terrifie le plus là tu vois. » Sa mère sûrement parce qu'il la connaissait plus et savait comment elle pouvait être horrible. Avec Ismaël en tout cas, elle était très protectrice. Et dire que lorsque lui-même était enfant, il pouvait disparaître une journée entière sans qu'elle ne s'inquiète vraiment. Elle avait bien changé depuis. Soit. Il craignait plus sa mère mais il savait de ce qu'il avait vu et entendu à propos de la sœur d'Anthony qu'elle pouvait aussi être très terrifiante parfois. Pour ne pas prendre le moindre risque, il proposa donc une idée plus soft : celle de jouer à cache-cache. « C’est une idée… On pourrait fait ça… Mais ils risqueraient de se rendre compte qu’on ne les cherche plus assez rapidement et ils reviendraient vite nous embêter du coup. » Ah oui vrai. Mais Karim avait pensé qu'ils mettraient du temps avant de se lasser. Tellement persuadés qu'ils seraient d'être bien cachés. Tant pis, ils pouvaient aussi mettre un documentaire ennuyeux pour endormir tout le monde. « Et nous aussi par la même occasion. » Oui, y compris eux. Mais Karim n'était pas nécessairement contre cette idée. « Et alors ? » fit-il sur un ton interrogateur. « Je sais pas toi mais moi, je me languis d'une bonne sieste. »