"Mouais" fut ma seule réponse et clairement, je montrais que je ne croyais pas en sa réponse. Il faut dire que son imitation du doberman avait été trop parfaite pour être crédible. Aussi, je ne comprenais pas trop sa réaction car après tout c'était son idée de partir en camping, à moins qu'il n'ait décidé de rompre durant ce week-end et qu'il ne savait pas quoi me dire du coup. Dans ce cas-là, il avait intérêt de courir vite car il était hors de question que je me rende sans me battre. J'aimais cet homme et je ne le laisserai pas me filer entre les doigts sans rien dire ni faire quoi que ce soit. Aussi lui proposais-je un massage pour le détendre et je pouffais de rire en le voyant tiquer sur le mot cobaye. "Ne t'inquiète pas, je suis très habile de mes mains" le rassurais-je avec un sourire coquin et un regard expressif sans oublier cette voix digne de la nana d’Air France. Oui, je mettais le paquet pour l’allumer et je regrettais de ne pas avoir pris mon bouquin de drague pour les nuls dans mon sac. C’était soit lui, soit les préservatifs et comme j’avais pris tout un échantillon pour prévoir tous les cas de figure, autant dire que je n’avais pas eu la place. Bon visiblement, il ne désirait pas rompre sinon il n'aurait pas accepté de se faire masser. Mon Jay n'était pas un connard de service pour se taper la petite crémière et la jeter ensuite. J'étais aussi rassurée que perplexe car du coup, je ne comprenais toujours pas l'origine d'une telle nervosité chez lui. Néanmoins, je décidais de le laisser conduire tranquillement, jouissant simplement de l'instant présent en sa compagnie. "Euh mon Jay, loin de moi l'idée de jouer les casse-couille mais on ne se serait pas paumés par hasard?" lui demandais-je quarante minutes plus tard avec amusement avant de rajouter malicieusement "Tu vas me faire le coup de la panne après? Noon parce que je suis déjà séduite amour pas besoin de sortir les grands moyens" Chieuse moi? A peine! "Gares toi" lui demandais-je avant de sortir de la voiture, de la contourner pour mieux le faire sortir à son tour. "Tu as besoin de te détendre pour te concentrer sur la route" lui expliquais-je avec un sourire avant de lui dire "Torse nu et allonge toi sur la banquette arrière, je vais te masser le dos. Tu le fais ou je te déshabille moi-même ?" Oui je profitais bassement de la situation mais n'avais-je pas promis de l'allumer jusqu'à ce qu'il craque? Vilaine Blodwyn pensais-je avec humour.

« Des fois, tu mériterais des claques amour mais je vais juste me contenter de faire ce que je sais faire de mieux : grrrrrr » m’amusais-je pas vexée pour un sou par sa non réponse. En même temps, je ne m’attendais pas à ce qu’il s’exprime sur le sujet. De tout de manière, perdus ou pas, je savais que je le suivrai les yeux fermés jusqu’au bout du monde s’il me le demandait. Cela ne datait pas d’hier mais Jayden avait toujours su capter mon attention. J’avais besoin de lui comme de l’air que je respirais et ça, ça s’était aggravé depuis que nous sortions ensemble. J’étais tout simplement heureuse, comme si j’avais trouvé ma place. Dans ses bras. Toutefois, sa nervosité commençait à en devenir vraiment suspecte. Bon ok, j’avais envie de prendre le premier prétexte qui passait pour pouvoir jouer les allumeuses. Le pire dans cette histoire, c’était que je ne savais même pas comment m’y prendre. C’est vrai, je n’étais pas une grande séductrice, moi mon truc, c’était plutôt les uppercuts avec les hommes mais je n’allais quand même pas me battre avec lui ? Non mais vous avez vu le monstre ? La seule façon que j’aurais de le faire plier serait de viser les bijoux de famille et comment dire : je comptais bien qu’il puisse encore s’en servir avec moi. Quoiqu’il en soit, je fus contente qu’il arrête la voiture et je m’empressais d’en faire le tour pour l’en extraire, me mordillant la lèvre face à son regard sans pour autant m’empêcher de le dévorer des yeux. « Gosh ! Qu’est-ce que j’aime les concombres » marmonnais-je pour moi avec un sourire gourmand tandis que j’avais une vision arrière de mon petit-ami qui était toute aussi alléchante. Je m’apprêtais donc à le chevaucher quand ses mots me frappèrent et je m’en cognais contre le plafond de la voiture, frottant mon crâne avec un « aouch » silencieux. Un sourire aussi attendri qu’heureux étira mes lèvres tandis que mon regard s’embuait de larmes d’émotions. Jayden n’était pas bavard et je m’étais fait une raison de ne jamais entendre ses mots dans sa bouche. Comment dire ? Je retombais amoureuse de lui une nouvelle fois. « Idem mon Jay » murmurais-je en posant mes mains sur son dos nu, éprouvant cette douceur toute masculine sous mes doigts fins. Je me penchais alors, récupérant mon sac pour en sortir l’huile afin de commencer mon massage. « Tu es… dur et tendu ouaw » prononçais-je sans me douter une seule seconde que mes propos étaient réellement tendancieux alors que mes mains massaient son dos. Les muscles de son dos étaient noués par certains endroits et je m’employais à la détendre avant que la tentation ne soit trop forte et que mon massage ne devienne plus caressant qu’autre chose. Puis, je me penchais vers lui, déposant mes lèvres sur sa nuque, glissant sur son omoplate gauche. J’aimais le gout chaud de sa peau, c’était un pur délice. « Jay » l’appelais-je, le faisant se retourner vers moi. Mon regard avait perdu toute malice pour n’être qu’un torrent de désir. J’avais envie de lui et je ne me privais pas pour me pencher vers lui et l’embrasser à nouveau, à califourchon sur ses cuisses.

Allongée sous le corps de mon petit-ami, je ne pouvais m’empêcher de dévorer son regard des yeux. Il était si beau, si ténébreux mais en même temps si doux. Je ne pouvais expliquer les émotions qui me traversaient mais s’il y en avait une que je n’éprouvais pas, c’était bien la peur. Avec un sourire, je laissais une main venir à l’encontre de son visage, redessinant les contours de ce dernier du bout des doigts, m’attardant sur ses lèvres avant que je ne prenne la parole, un sourire doux flottant sur mes lèvres. « Je n’ai pas peur Jayden » lui répondis-je, éprouvant cette confiance qui m’avait fait cruellement défaut ces derniers temps. « Je n’ai plus peur » rectifiais-je « pas entre tes bras car j’ai confiance en toi n’en doute jamais » ajoutais-je avant de me redresser sur un coude pour l’embrasser avec toute la tendresse que je possédais dans mon cœur à son égard avant que le baiser ne se fasse plus passionné. Non, je ne voulais plus avoir peur. Je me fichais désormais de savoir si j’avais été oui ou non violée car je comprenais que cette première fois, elle lui sera toujours dédiée. On m’avait peut-être physiologiquement brisée mon innocence mais dans mon cœur, elle était toujours présente. Aussi, c’était à lui et à lui seul que je voulais la donner, la confier. Aucun autre homme n’avait compté pour moi, je le comprenais. Toutes ces tentatives échouées n’avaient qu’un seul but en soi : me préserver pour l’homme qui me tenait aujourd’hui entre ses bras. « Fais-moi l’amour Jay’, je veux sentir tes mains sur moi, je veux être à toi, rien qu’à toi » murmurais-je une fois le baiser terminé, me laissant aller contre la banquette tandis que mes doigts venaient déboutonner mon chemisier, m’en débarrassant sans la moindre pudeur. Je ne voulais plus être la Blod’ timorée qui crie parce qu’elle a peur de son ombre, non, aujourd’hui, je voulais redevenir moi-même et je savais que Jayden était le seul à pouvoir m’aider dans cette envie. « Arrête de me voir comme une chose fragile Jayden McCall, je vais bien, je vais mieux. Grâce à toi alors arrête de stresser mon loup solitaire sinon… bon là de suite, je n’ai pas trop de moyen de chantage mais je vais en trouver ! Ah je sais, sinon crois-moi, je vais à la première épicerie du coin et j’épluche tous les concombres que je trouverais » plaisantais-je sur la fin car ça, c’était un secret entre ma meilleure amie et moi. Pour l’heure, je ne voulais qu’une chose : que Jayden se libère de cette tension.