Arthur marchait pour la première fois le sourire aux lèvres, ressemblant à tous ces abrutis perdus dans leurs pensées romantiques. Il s'était même surprit à se mordre la lèvre, ridicule. Myrcella et lui ça allait marcher, il le croyait et le voulait dur comme le fer. Leur relation n'était pas fortuite, et voilà bien près de 10 ans qu'il était amoureux d'elle. C'était fou de penser qu'il avait du attendre aussi longtemps avant de pouvoir rendre compte du fait que leur couple était bel et bien officiel. Ce séjour à Washington l'avait presque transformé, il avait réussi à s'ouvrir et à s'exprimer clairement. Il avait réussi à avouer ses sentiments sans laisser une barrière de marbre l'éloigner de la jeune femme qu'il aimait. Il en avait presque réussi à en oublier sa jalousie maladive. Bien qu'il fut difficile de ne pas penser au fait que sa douce habitait encore avec son colocataire. Ce colocataire dont elle avait tant parlée, ce Diego. Le jeune homme en avait été malade, en voyant des photos de lui et d'elle posée innocemment sur un meuble dans leur appartement. Pour lui, elle avait été la seule chose qui avait vraiment du sens dans sa vie. La seule. Voir qu'elle pouvait très bien trouver quelqu'un d'autre à ses dépends le mettait hors de lui. Cependant, il allait bien falloir devenir vivable désormais. Pas question de lui faire une crise de jalousie dès qu'elle parlerait à un autre homme que lui. En y pensant, ça ressemblait vraiment à un défi. Cette partie de lui était encrée depuis toujours, bien qu'il ne sache d'où venait cette extrême envie de posséder. Sûrement de son père, qui avait lui-même possédé sa mère et toutes les entreprises Bellamy.

Son après-midi semblait des plus tranquilles, après être passé dans la boutique de musique de son quartier il s'était décidé à faire un tour de moto. Son engin était resté dans l'ombre pendant quelques semaines, l'entretenir devenait un devoir. Le jeune homme l'avait laissée garée sur le bord du trottoir, et s'était pressé afin de la regagner. Il décida de traverser la route comme un dératé, évitant de peu une voiture qui s'empressa de le klaxonner aussitôt. Courant presque il sauta la marche du trottoir où sa bécane était garée avant de se heurter à une personne. Le choc fut brutal, si brutal qu'il entendit les clés présentes dans les mains de la personne bousculée se frotter méchamment contre son engin. La bousculade avait laissée des rayures blanches sur la peinture noire de sa moto, ce qui fut une source suffisante de colère pour le jeune brun. Sans même prendre le temps de regarder à son interlocuteur, il s'écria : Putain, sérieusement mec?! Tu pouvais pas faire attention avec tes clés, j'y crois pas! Et encore, c'était avant qu'il ne se retourne et reconnaisse presque automatiquement la face de l'homme qui se tenait devant lui. Diego. Comme si il n'avait déjà pas assez de raison de ne pas le piffer, voilà qui s'attaquait à sa pauvre bécane, de quoi s'attirer les foudres du Phillipin. Ha! J'y crois encore moins, il faut que tu abîmes tous ce qui est à moi, apparemment! Plus de sourire sur son visage crispé, non, il n'y avait que ses yeux noirs et ses lèvres pincées pour trahir sa rage.