« Comment ça tu peux pas être là à seize heures Dante ? Non mais tu te fiches de moi ? C'est l'anniversaire de Winnie aujourd'hui ! » Assis derrière mon ordinateur, je dialoguais avec mon meilleur ami via Skype. Le jeune homme était au boulot pour réceptionner les boissons et avait un rendez-vous plus tard dans l'après-midi. J'étais en colère. C'était aussi simple que ça, j'étais en colère après ma moitié masculine. Winnie était notre meilleure amie, nous formions un trio d'enfer et lui, il n'était même pas fichu d'être là pour souffler les bougies. La jeune américaine allait se moquer de moi lorsque j'allais lui ramener un gâteau d'anniversaire avec un gros winnie l'ourson dessus mais tout de même. Soufflant, je lui fis un signe de la main et ferma mon ordinateur. Aujourd'hui était un jour spécial. C'était l'anniversaire de l'une de mes deux meilleure ami et j'allais – par la même occasion – exposer mes problèmes avec mon autre meilleure amie, Elvia. Je ne pouvais plus garder cela pour moi et j'entendais déjà Winnie me crier dessus pour me dire que j'aurais du la prévenir plus tôt pour qu'elle m'aide à trouver une solution. Mais, y avait-il une solution à tout cela ? J'étais obligée d'épouser Elvia, à mes risques et périls. J'avais déjà peur de ce que pouvait faire mon père pour mettre à mal mes plans pour me sortir de ce contrat. Enfilant un jeans et un t-shirt, j'attrapais mon téléphone et composa le numéro de Ksenyia. Une tonalité, deux tonalités, trois tonalités. Répondeur. Je souffla légèrement tout en attrapant ma veste qui traînait sur le canapé. « C'est Vlad. Je sors acheter un gâteau d'anniversaire à Winnie là donc si tu veux venir manger un bout à seize heures n'hésites pas. Tu pourras manger là ce soir si tu veux, on prendra à emporter parce que j'ai pas envie de cuisiner » J'étais déjà un fainéant de nature mais là, j'étais énervé après Dante alors ça n'arrangeait rien, absolument rien. Sortant de l'appartement, je vérifia rapidement que j'avais bien fermé ce dernier à double tour et je me dirigea rapidement vers la boulangerie dans laquelle j'avais commandé le gâteau. Winnie allait me tuer pour une telle blague mais elle comprendra mon geste. C'était comme si je m'appelais Aladdin. Je râlerais de ne pas avoir un gâteau à mon effigie ! Entrant dans la boulangerie, je salua rapidement le principal concerné et le paya. « Je dois aller acheter un cadeau encore mais dès que j'ai fini, je viens chercher le gâteau » Simple comme bonjour et je savais qu'il n'allait pas dire non ou râler. Il fallait que j'achète quelque chose à ma meilleure amie mais quoi, je n'en avais aucune idée. C'était toujours Dante qui s'occupait de ces choses en temps normal et là, il n'était pas là. J'avais envie d'écraser sa petite tête entre mes deux mains mais que ferais-je sans lui ? J'allais lui prendre un bon pour une boutique ainsi qu'un joli collier ou mieux, un bracelet. Cependant, je n'avais pas trop de goût en la matière et je préférais laisser la vendeuse choisir elle même quelque chose de joli, de sophistiqué sans faire trop classe. Paquets en mains, je rentra rapidement à la maison, gâteau en main. Juste au cas où Winnie me colle la tête dedans, je prie rapidement un photo avant de tout installer. Boisson, assiettes et tout ce qui allait avec ! Je ne lui avais pas sorti l’attirail Winnie l'Ourson et ses amis et pourtant, ce n'était pas l'envie qui m'avait manqué. Je l'aurais bien vu, un chapeau Winnie l'ourson sur la tête, Ksenyia en portant un à l'effigie de Bourriquet et moi, à l'effigie de Porcinet. Après tout, j'étais le cochon de l'appartement, il n'y avait pas besoin de vivre ici pour le savoir. Ayant tout de prêt, je posa mes fesses sur le divan et alluma la télé. Il était moins dix et avec un peu de chance, elles allaient arriver à l'heure. Avec les femmes, on ne sait jamais ! Entendant du bruit – une clé dans la serrure – j'éteignis rapidement le poste et me cacha derrière le canapé. J'étais un pervers né mais aussi un grand farceur. Les voix des deux jeunes femmes montaient dans l'appartement et c'est à ce moment là que je décida de sortir de ma cachette en hurlant « Joyeux anniversaire ma Ninie !! » Je lui fis un large sourire, monta sur le canapé et la pris dans mes bras. Qui a dit qu'un homme n'est pas affectueux quand il le veut ?

WIN, VLAD & KSEN

Je me réveille en douceur sur les notes mélodieuses de Yiruma, cette musique est une perle, elle apaise tout mes réveils. En pensant ça, je me relève d'un coup, mes connexions nerveuses tournant à plein régime. POURQUOI ai-je mis mon réveil CE MATIN alors que je ne travaille pas et n'ai pas cours ? J'attrape mon portable et le prénom de Winnie me saute aux yeux. On est le 29/02, c'est mon rappel, mon dieu, son anniversaire, mon dieu. En un clin d'oeil je suis sous la douche. J'ai pas encore acheté son cadeau et j'ai encore plusieurs idées qui me trottent en tête. Il y a bien un top hors de prix dont elle était tombée amoureuse mais, ça me plaisait pas. J'avais pensé au strip teaser bien sûr et pour le moment c'était l'idée la plus intéressante. Je sors vite de la douche et lui envoie un sms rapide. "Meet me at noon, in Little Italy, come alone." Faire des énigmes, des mystères et du suspens, ah vraiment ça me faisait beaucoup rire. J'enfile un pantalon, un débardeur, attache mes cheveux, attrape sac, clés et portable et quitte mon appart.
Sur le chemin pour rejoindre Win, je passe devant une vitrine et vois des figurines Oui-Oui, ça me fait gentiment sourire puis j'accélère pour être à l'heure pour une fois, pour l'anniversaire de la star. Je l'attends devant un petit resto qu'on adore et où je compte lui payer le repas. J'hésite encore à lui souhaiter ou à jouer celle qui a oublié... Je me rends compte que je tape du pied, plutôt du genre impatiente ça me donne de l'urticaire d'attendre les gens. « Mais qu'est-ce qu'elle fout bon sang, je grommelle pour moi-même, puis, la voyant arriver, je me dirige telle une furie dans sa direction. Win franchement t'abuses tu sais que je déteste attendre, ça fait au moins 30min que je suis là ! » La voilà qui se met à rire. Ah parce que ça la fait rire en plus. Je me rapproche d'elle pour la prendre dans mes bras. « Bon anniversaire Wiwi ! » Et en me redressant, elle ne loupe pas à ma vengeance. Elle qui était toute bien coiffée, et bien c'est tout à refaire. « Ca t'apprendra à me faire attendre, je lui dis en riant. Bon on va manger je crève de faim. »
Le repas se passe très bien et on sort du restaurant, j'ai toujours pas fais mon cadeau mais je prendrai quelques minutes pour appeler mes contacts strip teaser plus tard. A ce moment là je reçois un sms qui me demande d'appeler mon répondeur, ce que je fais immédiatement. « C'est Vlad. Je sors acheter un gâteau d'anniversaire à Winnie là donc si tu veux venir manger un bout à seize heures n'hésites pas. Tu pourras manger là ce soir si tu veux, on prendra à emporter parce que j'ai pas envie de cuisiner. » Evidemment. Je l'avais comme qui dirait oublié dans mes plans... et il me fallait trouver un autre cadeau. Croisant le regard de Win, je lui baratine un petit mensonge sans conséquences, un mec de ma promo qui veut boire un verre demain, et je compte refuser parce qu'il est chiant à mourir etc... on part donc sur cette discussion pendant que je réfléchis à mon nouveau cadeau et à la ramener chez elle pour 16h. Et aussi commencer à réfléchir à ce que je vais exiger manger ce soir comme plat à emporter.
On traîne petite heure en ville et en rentrant chez Winnie, on repasse devant ce magasin, avec les figurines Oui-Oui. A l'intérieur il y a toute une aile consacrée aux vêtements, et seulement un petit coin au petit bonhomme du dessin animé. Ca peut faire un cadeau marrant, vu que je l'appelle parfois Wiwi. J'entraîne donc ma copine à l'intérieur, lui refourguant au moins 7 articles à essayer en cabine afin que je puisse faire mes achats tranquille. Il y a un tablier Oui-Oui, des figurines, des chaussettes, des livres, une infinité de petits trucs. Mais il y en a deux qui sortent du lot : le bonnet à clochette DE Oui-Oui, et les pantoufles mon dieu. J'achète vite les deux articles et les fourre dans mon sac - HEUREUSEMENT j'avais pris le gros. « Ah ben Win, t'aimes aucun des articles, c'est vraiment trop bête. Dommage ! » Je lui décroche mon plus beau sourire, attrape son bras et la traîne hors du magasin.
Quand on arrive chez elle, Vlad nous accueille en sortant par surprise de derrière le canapé, souhaitant un bon anniversaire à sa meilleure amie, qui est aussi la mienne. Est-ce qu'on peut se considérer comme meilleurs amis ? A réfléchir. Quoiqu'il en soit j'éclate de rire, gâchant peut-être leurs embrassades, les mains sur les hanches devant la porte d'entrée. « OH NON VLAD c'était ridicule ta petite cachette derrière le canapé, t'es tout seul... » Si vous aviez pu le voir, c'était d'un grand comique. Ils descendent du canapé et je donne un petit coup à Vlad, accompagné de mon sourire le plus irrésistible. Vladimir, je comprends pas ce qu'il peut être kitsch parfois, ça colle absolument avec son physique en plus, c'est ça le plus drôle.

Ça me saoule. Non, sérieux, ça me saoule. Quel genre de parent met au monde son gosse un vingt-neuf février ? Non mais sans déconner, un vingt-neuf février, le seul jour qui tombe tous les quatre ans. Le reste du temps, je le fête quand, moi, mon anniversaire ? Le vingt-huit février ? Le 1er mars ? Soit je suis en retard, soit je suis en avance. Je peux pas le fêter le jour pile, sauf tous les quatre ans. Cette année, j’étais obligée de le fêter le vingt-huit février, c’était le jour qu’on avait convenu avec Vladimir, Dante et Kseniya. On avait débattu. OUI, on avait réussi à débattre sur ça. Tandis que celui-là disait “C’est con. Le vingt-huit février il bouge jamais, c’est le 1er mars qui s’avance ou se recule selon les années bissextiles. Le vingt-huit février, t’as encore vingt-cinq ans.” L’autre répondait “Oui mais justement, le 1er mars des années bissextiles, elle a son âge plus un jour et c’était déjà trop vieux pour fêter son anniversaire”. Ça me gavait, j’écoutais rien. J’avais même oublié comment ils avaient fait pour tomber d’accord au final. J’avais l’impression d’être une erreur de la nature, tout comme ce jour stupide. J’avais l’impression d’être une vieille, je passais aujourd’hui dans la deuxième moitié de ma vingtaine et ça n’allait plus du tout. J’étais la plus vieille des quatre, entre les vingt-cinq ans de Ksen et Vlad et le petit vingt-quatre de Dante, j’étais une grand-mère. Non, sérieusement, il fallait que j’arrête, j’avais tendance à me vieillir un peu trop ces derniers temps. Je me rappelais comment j’avais rencontré Karim, un joli mec de vingt-deux ans. Je lui avais dit que j’en avais vingt-et-un. Oui, sans blague ; et aujourd’hui j’en avais vingt-six, soit cinq ans de plus que ce que je lui avais dit. GGRRRR. En vrai, j’étais même pas énervée. Juste un peu exaspérée, et puis j’étais crevée, je bossais trop. La dernière chose qu’il me fallait, c’était bien une année en plus.

Putain. Il est midi et je suis encore chez moi. Arriverai-je, ne serait-ce qu’un jour dans ma vie, à être à l’heure à un rendez-vous autre que professionnel ? Non parce que, pour le coup, les rendez-vous professionnels, j’avais même une fâcheuse tendance à y être en avance. Je sais pas, je suis peut-être trop impliquée dans mon travail et pas assez dans ma vie personnelle, c’est sûrement ça, c’est même certain que c’est ça. Je me donne à fond dans mon boulot, alors que j’ai jamais été capable de me donner à fond dans une relation. J’arrive en trombe là où m’attends Ksen, pas le temps de m’excuser qu’elle me gueule déjà dessus. Moi je rigole, je peux pas me retenir quand je vois sa tête de déesse, c’est pas humain d’être aussi jolie et aussi ronchon. Elle est drôle malgré elle, c’est une des raisons pour lesquelles je l’aime. « Bon anniversaire Wiwi ! » Je la regarde en faisant la moue. Cette moue insupportable qu’on fait quand on prend un an de plus, cette moue qui veut dire “chui vieille, grosse et moche” alors que c’est censé être un des meilleur jour de l’année. Elle, fourbe, elle en profite pour foutre en l’air ma jolie coiffure. Tant qu’elle ne tache pas ma robe bleue, je vais en faire tout un plat. « Ca t'apprendra à me faire attendre. Bon on va manger je crève de faim. » Non mais ça va, je suis pas non plus si en retard ! Je regarde ma montre ; enfin mon poignet, parce que j’ai pas de montre et que j’en ai jamais eu, je sais pas pourquoi j’ai ce reflex ridicule de regarder une montre qui n’a jamais existé. Je sors mon téléphone et, oui, mince, il est midi trente-quatre, je l’ai vachement faite attendre ! « Bon, pour ta gouverne Snow, c’est effectivement mon anniversaire et j’ai le droit d’être en retard. » Si seulement c’était la première fois. « Ouais allons manger, j’espère que tu m’as pas offert un strip teaseur, comme la dernière fois ». Je lui fais un sourire complice : bien sûr qu’elle y a pensé.

Après manger, ma copine m’entraîne dans un magasin Oui-Oui. Ahah, elle a le sens de l’humour. Je reste plantée devant une figurine Oui-Oui de la taille d’un gosse pendant qu’elle va me chercher des millions de fringues à essayer. Elle est marrante cette figurine, c’est dingue, elle semble familière. D’un coup, ça me saute aux yeux, Kseniya me balance des fringues à essayer dans les bras, et je lui gueule « Regarde cette statue de Oui-Oui, on dirait Vlad !!! » j’ai presque envie de la lui acheter, mais c’est pas son anniversaire. Je vais le prendre en photo, si ça se trouve, ça le fera rire. Je vais essayer les fringues (enfin… les déguisements) pour faire plaisir à mon pipou et je ressors un peu dépitée. « Heu. Bon bah, je prends rien. » Elle me regarde, comme si c’était évident. Elle se fout un peu de gueule, ou alors elle m’a fait un coup en douce : « Ah ben Win, t'aimes aucun des articles, c'est vraiment trop bête. Dommage ! » Ouais, effectivement, la plupart des fringues étaient trop petites. On rentre et quand je pousse la porte de chez moi, je sursaute. « Joyeux anniversaire ma Ninie !! » – Oui oui, je sursaute, je suis pas bien vaillante. Mais il m’a fait peur, cet imbécile. Je suis trop contente qu’il y ait pensé, je me disais aussi que c’était bizarre qu’il ne me l’ait pas souhaité ce matin. Je lui saute au coup et Ksen lui fait une remarque que je n’entends pas, parce que je remarque autre chose. « La présence de Dante, c’est une option ? » Non mais c’est vrai, c’est mon anniversaire : j’ai Kseniya, j’ai Vladimir, il est où mon troisième ? « Bon je propose qu’on m’apporte un gâteau, que je souffle mes bougies et qu’on m’offre mes cadeaux. » Je dis ça pour rigoler en vrai, je pense pas qu’ils ont des cadeaux pour moi. Enfin qui sait ? Je jette un regard à Ksen, un regard qui veut dire “pas de strip teaseur hein ?” même si elle sait bien que ça me ferait rire plus qu’autre chose ; puis un regard vers la porte. Sympa Dante, sympa.

« OH NON VLAD c'était ridicule ta petite cachette derrière le canapé, t'es tout seul... » Regardant Kseniya, je lui tira la langue, tel un gosse de primaire. Mais pour qui elle se prend la petite là haut ? Si elle est jalouse, je lui ferai la même pour son anniversaire et tout nu, juste pour elle ! Cette idée m'arracha un sourire. Kseniya était la meilleure amie de Winnie et je doutais sérieusement que l'américaine accepte que je me montre dans mon plus simple appareil. Nous étions plutôt proche, Winnie et moi, mais je préférais garder mes distances avec la déesse qui lui servait de meilleure amie et qui pouvait très bien me servir de meilleure amie, à mes heures perdues. L'asiatique était vraiment gentille et tout ce qui va avec mais j'avais du mal à être aussi 'intime' sans l'être, comme je l'étais avec l'américaine. Nous deux, c'était toute une histoire. « Regarde moi là, cette jalouse ! » C'était plus fort que moi. Il fallait que je l'enquiquine d'une façon ou d'une autre, que je l'ennuie comme elle aimait bien le faire. Deux vrais gosses, non trois vrais gosses. « La présence de Dante, c’est une option ? » L'absence de Dante n'échappa pas vraiment à Winnie, ce qui me brisa le cœur. Ce soir, notre meilleur ami n'allait pas échapper à la discussion de choc que je lui prévenais. Dante, Winnie et moi étions meilleurs amis depuis tellement de temps que louper un anniversaire était impensable, surtout après les loooongues minutes de débats pour savoir si nous allions fêter son anniversaire le vingt huit ou le premier mars. Je me demandais ce que c'était de naître un jour aussi... Improbable. Cela la rendait encore un peu plus unique et c'était tout à son honneur quand on y pensait. Descendant du canapé, je salua Kseniya et regarda Winnie. « Ca ne te suffit pas d'être en ma compagnie et celle de Kseniya ? T'es un peu trop gourmande Win ! Mais t'inquiète pas, je me suis pris la tête avec lui tout à l'heure au téléphone. C'est pour le business. Il ferait bien de revoir ses priorités ce paysan » Avec moi, c'était tout ou rien. Je pouvais être un amour avec les gens une minute et un gros con la minute d'après. Pour le moment, j'en avais après mon meilleur ami, celui que je considérais comme mon meilleur ami. Il aurait râlé pendant des heures si Winnie ou moi même avions été absents le jour de sa 'petite' fête. Il fallait franchement qu'il revoit ses priorités et plus vite que cela. « Bon je propose qu’on m’apporte un gâteau, que je souffle mes bougies et qu’on m’offre mes cadeaux. » Eclatant de rire, je tira la chaise autour de la table pour qu'elle s'assoit et souris à Kseniya. « C'est pas ton anniversaire toi, tu te débrouilles » Je lui fis un large sourire avant de partir en quatrième vitesse dans la cuisine et arriver avec le gâteau : oui oui. Elle allait m'en vouloir, il n'y avait pas à dire mais bon, je ne pouvais même pas lui en vouloir. Passant derrière Kseniya, je lui fis un petit bisou sur le front en lui disant, à voix basse « J'aime bien te taquiner. J'espère que tu ne m'en veux pas » je lui fis un léger sourire de 'pardon' pendant que la reine de la journée contemplait son gâteau. Elle allait hurler, une fois qu'elle aurait réalisé que je me fichais d'elle comme pas possible. Heureusement, j'avais un cadeau de choc pour relever le niveau. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'elle ne plante pas la boite du bracelet et celle du collier en plein visage de ce cher Oui Oui. Avec son sourire, il me faisait presque peur. « Bah quoi, il te plait pas mon gâteau ? » Pour que Winnie reste aussi longtemps muette, c'était que quelque chose ne lui plaisait pas mais quoi... M'abaissant, j'attrapa mon sachet Thomas Sabo et le posa sur la table. « Pas de gâteau, pas de cadeaux » Je pencha légèrement la tête, large sourire sur les lèvres. C'est moi y commande ici. Mais pour le gâteau, ladies first.

« Regarde cette statue de Oui-Oui, on dirait Vlad !!! » Je jette un coup d'oeil à la statue en question et éclate de rire. Franchement, Winnie est le comique le plus drôle de cette planète. Vlad va so much rire - ou être so much dégoûté - quand il verra la photo que Win a pris. J'ai hâte de voir ça. Sur le chemin du retour je repense à ce que m'a dit ma meilleure amie. « J’espère que tu m’as pas offert un strip teaseur, comme la dernière fois » accompagné d'un petit clin d'oeil. Je suis trop prévisible, heureusement que Vlad m'a fait changer de plans. Quand on arrive et qu'il fait son petit cinéma, monsieur ose se moquer de moi. « Regarde moi là, cette jalouse ! » EUH PARDON JALOUSE DE QUOI DEJA ? Même quand il est chiant à mourir il me fait rire, quelle plaie ce mec. Un vrai gamin. « Je suis jalouse jalouse jalouse de n'avoir pas eu droit à un câlin debout sur le canapé. OUI OUI D'ACCORD. » Je lui fais un clin d'oeil. Winnie nous coupe puisqu'elle remarque l'absence de Dante, chose que je n'avais pas encore remarqué, bien qu'il y avait quelque chose d'étrange dans cette scène de surprise. « Ca ne te suffit pas d'être en ma compagnie et celle de Kseniya ? T'es un peu trop gourmande Win ! Mais t'inquiète pas, je me suis pris la tête avec lui tout à l'heure au téléphone. C'est pour le business. Il ferait bien de revoir ses priorités ce paysan » Toujours un tact absolu. J'éclate de rire en entendant son insulte ultime parce qu'entre nous, 'paysan' est le mot le plus drôle de la journée. Je pense bâtir une cathédrale pour ce mot, un tombeau pour sa beauté, et lui vouer fidélité. « Par contre il a pour une fois pas complètement tort le petit, je commence à dire à Winnie. Je veux dire, ma compagnie et celle de Vladimir sont largement suffisantes PUISQUE tu pourrais même te contenter de la mienne seulement et passer la meilleure journée de ta vie... » Je plisse les lèvres, c'est vrai quoi. Elle abuse. Je dis ça, mais je sais bien qu'elle le prend mal quelque part. Dante a abusé, même si c'est pour le boulot, et en plus de devoir affronté la colère de Winnie ET Vladimir, il devra affronté la mienne puisqu'il blesse ma BFF. Et ça, je ne le laisserai pas passer *plissage d'yeux intérieur*
Quand je me rends compte de la scène théâtral qui se déroule à l'intérieur de mon esprit, je secoue la tête. Je vais finir par être internée un de ces quatre. « Bon je propose qu’on m’apporte un gâteau, que je souffle mes bougies et qu’on m’offre mes cadeaux. » J'intercepte son petit clin d'oeil et lui renvoie en échange un remarquable sourire. Et non Win, cette année pas de strip tease, désolée mon pipou. Mais je ne réponds, de toute façon Vlad fait encore des siennes en s'attirant la gloire puisqu'il traite notre meilleure amie en commun comme une princesse et me laisse me débrouiller comme une sous-servante pour m'asseoir à table. Je le vois bien son large sourire. Encore une fois, je rigole en tirant ma chaise. Il va me le payer le petit. Lorsqu'il revient avec son gâteau [QUESTION : c'était pas Winnie le gâteau ? bref], il me fait un bisous sur le front. « J'aime bien te taquiner. J'espère que tu ne m'en veux pas » Si je lui en voulais après toutes les misères qu'il me fait, je squatterais pas autant leur appart pour voir ma Winnie, par contre elle, elle habiterait presque dans le mien. Mais ma présence ici répond bien à sa question. J'attrape son bras à la volée pour qu'il s'arrête et lui répond dans les yeux en souriant. « Jamais Vladoche. » Puis il pose le gâteau devant la reine du jour, et là bien sûr c'est fini, c'en est fini de moi, je suffoque de rire. Vlad a acheté le meilleur gâteau qu'il aurait pu, on s'est franchement bien entendu sans même nous concerter, entre mon cadeau et son gâteau. J'en rigole presque à la renverse. Win fait une sacré tête et je la prends en photo avec le gâteau devant elle. Dante n'est pas là, mais il n'y a aucune raison pour qu'il rate ce moment. C'est sa meilleure amie à lui aussi. Je me lève et vais chercher mon sac en quatrième vitesse, sortant un sachet sans inscription autre que Oui-Oui dessus, et le pose près du gâteau, tout sourire.