JOSHUA & ELLA ❝ it's greece, not grease ! ❞

Comme je l'avais proposé à Joshua, à l'approche des vacances de Noël, nous étions montés dans un avion direction la Grèce pour une bonne semaine, voire deux. Retourner dans mon pays d'enfance me tenait tellement à cœur que nous étions même parti plus tôt. Le lundi, le producteur nous annonçait un hiatus d'un mois, le mardi nous décollions pour Corinthe. C'était plus fort que moi, j'avais fais les valises en un coup de cuillère à pot et nous avions décollé le cœur léger. Tout ce passait merveilleusement bien avec Joshua et aussi étrange que cela puisse paraître, en un peu plus de deux mois, j'étais passée de la fêtarde qui ne voulait pas d'enfants, ni de petit ami et encore moins de mariage à la brunette qui rêvait de son prince charmant et de tout ce qui allait avec. Il m'avait changé, il n'y avait pas à dire, mais ce n'était pas en mal, loin de là même. Allongée dans le lit double de mon ancienne chambre grecque, je regardais le plafond. Cela faisait deux bonnes heures que j'étais réveillée. Mon estomac se tordait à chaque fois que je bougeais un peu trop ou pensais à ce que nous allions manger à midi. Il semblerait que le plateau de fruit de mer de la veille me soit resté sur l'estomac et pas qu'un peu. Ronchonnant légèrement, je me tourna vers le bel africain et un sourire se dessina lorsque je le vis dormir paisiblement. Au moins un sur deux qui récupérait, chose fortement agréable parce qu'il y avait encore de nombreuses aventures qui nous attendaient ici ! Depuis notre arrivée il y a quelques jours, nous nous étions pas arrêtés une seule fois. Corinthe et mon enfance n'avait plu aucun secret pour le jeune Walling et nous devions nous rendre à la capitale pour deux petites journées en amoureux. Je savais bien que mon pays n'était pas le plus riche économiquement qui soit mais les paysages valaient le détour ! Posant ma main sur le torse du jeune homme, je me rapprocha de lui et me blottis contre son corps tout chaud. Il faisait une petite dizaine de degré et cela nous changeait fortement de New York et sa fine neige. Les yeux fermés, je tentais de compter les moutons et pensais à la journée qui nous attendait. J'étais surexcitée à l'idée d'aller à Athènes mais cela ne m'aidait pas à m'endormir, loin de là même ! Ouvrant les yeux, je dis – à vois basse – « Tu dors ? » S'il dormait, je venais de le réveiller il n'y avait pas de doutes...

Il était presque l'heure de partir lorsque, prise d'une douleur abdominale, je me dépêcha d'aller aux toilettes. Ce n'était pas possible, j'étais malade et allais devoir rester allongée au lit tout le week-end à cette allure ! Posant ma tête dans mes mains, assise sur le sol, je ferma les yeux quelques secondes. Je n'avais jamais eu aucun problème avec les fruits de mer et là, voilà que j'étais malade comme un chien. J'étais pourtant une habituée et autant dire que ceux que je mangeais à New York était bien moins frais que ceux de Corinthe... Réfléchissant quelques secondes, j'ouvris grand les yeux, paniquée et courus d'un bout à l'autre de la maison sous le regard affolé de Joshua. Non, ce n'était pas possible, absolument pas possible ! Regardant le jeune africain, je dis « J'arrive dans deux minutes ! » Et c'était reparti pour une course aux toilettes mais non pas à cause de douleurs au ventre mais bel et bien pour faire un test de grossesse. J'avais une semaine de retard et même si j'avais longuement cru que cela était coïncidant avec le stress et le changement de climat, il semblerait que non... Après cinq minutes dans les toilettes à prier que ce n'était qu'une fausse alerte, que mon esprit me jouait des tours et tout ce qui allait, le test revint positif. Mon teint halé disparut pour laisser un visage pâle voire même blafard. Sortant de ma petite pièce, je trouva Joshua assis dans la cuisine, le regard inquiet. Le regardant, je me posa sur ses genoux et dis « Je... Je suis enceinte josh' » Je n'y allais pas par quatre chemins, ce n'était pas la peine d'enjoliver la chose...

La Grèce, un pays que Joshua allait découvrir au bras de sa petite amie. Elle lui avait beaucoup parlé de son pays natal, mais cette fois-ci, il pourrait le découvrir par lui-même. C’était d’ailleurs ce que la jeune femme voulait aussi. Il fut donc attentif à tout ce qu’elle lui indiquait. Après parler grecque fut une autre histoire et la voyant rire à cela l’amusa également. En même temps, comme il lui avait dit, il avait hâte de la voir parler avec l’accent africain et même de parler africain. Puis, les soirées s’enchainaient également et la veille, ils avaient étaient vers les fruits de mer. En avoir des aussi frais était vraiment très bon. Dans la nuit, il avait entendu la jeune femme, mais il avait simplement grogné pour venir se coller à elle et la prendre dans ses bras, mais il n’avait rien dit de plus. Alors au réveil, il pensait pouvoir lui parler. Mais le temps de se laver, s’habiller et aller prendre son petit déjeuner, il n’en eut pas le temps. Près à aller lui parler, il la vit partir en courant dans les toilettes. Surprit, il attendit un peu, avant de la voir en sortir et y retournant rapidement. Allant dans la cuisine, il fronça les sourcils. Que se passait-il ? Il n’en avait pas la moindre idée, mais il attendrait qu’elle sorte pour parler avec elle. Du coup, quand elle revint, il la vit avancer pour s’installer sur ses genoux. L’entourant de ses bras, il fut cloué par les propos de la brunette. Il ouvrit la bouche, il ne pouvait pas parler, il ne savait pas quoi dire. Lui demandait si elle était sûre était absurde. Une femme sait quand elle est enceinte, alors il fallait qu’il trouve autre chose.

Tu veux qu’on aile voir un médecin ?

Finalement sa question était tout aussi bête. Elle irait sans doute voir un médecin, parce qu’elle le devrait ou plutôt un gynécologue, mais sur le coup c’était tout ce qu’il avait trouvé à dire.

Tu veux qu’on aille chez le médecin où à l’hôpital pour faire une prise de sang ?

C’était la solution définitive pour être sûr qu’une femme soit enceinte, mais peut-être qu’elle ne le préférait pas.

Je t’avoue que je ne sais pas ce qu’il faut faire.

Se réjouir ? Sans aucun doute, mais elle lui avait dit qu’elle n’était pas prête et du coup, il ne savait pas trop comment gérer la situation.

« Tu veux qu’on aile voir un médecin ? Tu veux qu’on aille chez le médecin où à l’hôpital pour faire une prise de sang ? Je t’avoue que je ne sais pas ce qu’il faut faire » Mon regard ne quittait pas celui de l'africain. Je savais quoi faire, ce n'était pas la première fois que le teste se révélait positif mais, à l'instant même, j'étais paniquée. Ça ne pouvait pas m'arriver à moi, pas maintenant... Je n'avais plus de contact avec Arizona et tomber enceinte était la solution du bon Dieu pour me dire de retrouver ma sœur ? Il y avait eu trop de malheur dans ma vie – et celle de Joshua qui avait failli mourir – pour que tout aille bien en un claquement de doigts... Ce n'était pas possible. J'étais heureuse et tétanisée en même temps... Autant dire que c'était un mélange fort intéressant, ou pas. Réussissant à ouvrir la bouche et à parler, je dis « Est-ce que tu veux le garder ? Je ne t'en voudrais pas si tu ne veux pas tu sais... » Notre histoire débutait et il y a un mois, je riais à moitié lorsque sa mère me parlait de bébés et mariage. J'avais provoqué le destin, ce n'était pas possible autrement ! J'étais bien et perturbée en même temps, mon cœur et mon corps se divisait en deux... Il y avait une partie qui voulait de cet enfant, et une autre qui appréhendait, paniquait et se posait milles et une questions. Je n'étais pas faite pour être mère, je n'étais pas prête. Je n'avais que vingt six ans, bien que ce soit l'âge idéal pour enfanter... Soupirant légèrement, je me glissa dans les bras du jeune homme et posa ma tête sur son épaule. Je resta ainsi quelques longues secondes, à ne pas bouger, immobile. Le jeune Walling devait se demander ce qui se passait mais il ne disait rien. Il avait finir par emmagasiner que, lors d'événements de ce style, il me fallait du temps pour encaisser, pour pouvoir en discuter sans piquer une crise. Il était une source apaisante pour moi, un roc auquel je pouvais m'adosser dès que je le voulais... Relevant légèrement la tête, je colla mon front contre le sien et dis « Je veux pas provoquer le futur cette fois-ci Joshua... Je veux le garder et on verra s'il veut rester avec nous... On fera des bons parents hein ? » Je ne doutais pas de ses qualités de protecteur et de paternels mais en ce qui me concernait, c'était tout autre chose... Je me sentais mal, toute étrange et lorsque j'entendis klaxonner dehors, je sursauta légèrement. Mon oncle était arrivé pour nous mener jusqu'à Athènes à moins de quatre vingt dix kilomètres d'ici... Me levant doucement, je dis « Je ferais une prise de sang à Athènes... Dès qu'ils verront mon nom, il leur faudra moins d'une journée pour avoir les résultat » Je déposa rapidement un léger baiser sur les lèvres du jeune homme et fis signe à mon oncle de rentrer cinq petites minutes, le temps que je finisse de me préparer et remettre un léger coup de poudre sur mon nez. J'avais tellement blanchi que je ressemblais à un mort maintenant. (…) Cela faisait une petite demi heure que nous conduisions lorsque je dis tout bas « Quand je t'avais dis que j'étais plutôt fertile... T'en connais beaucoup des femmes qui tombent enceinte en moins d'un mois alors qu'elles ont déjà fait une fausse couche et ont déjà avorté toi ?  Tomber enceinte après un avortement était déjà presque infaisable mais là, cela relevait du miracle !! Lui souriant légèrement, je lui dis « On s'entend que tu ne vas pas me demander en mariage demain si je suis enceinte hein ? » Je laissa échapper un léger rire avant de conclure « Je réalise pas encore alors je suis désolée si je n'ai pas la réaction que tu attendais... » J'étais bien trop calme pour une future mère mais après tout, j'avais peur de me réjouir pour rien. Les tests n'étaient pas tous toujours fiables !

La jeune femme le regardait et il ne savait pas quoi faire. En temps normal il aurait sauté de joie, mais ils avaient eu une conversation quelques temps plus tôt où la jeune femme lui expliquait qu’elle n’était pas prête à avoir des enfants dans l’immédiat. Du coup, il chercha quand il avait bien pû oublier de se protéger. Ils avaient toujours fait en sorte de le faire. C’est alors qu’il se souvenait de l’après-midi où il avait pû profiter de la présence de sa petite amie. C’était le lendemain du départ des parents adoptif de Joshua. Une fois dans l’après-midi, il ne s’était pas protégé. C’était donc à ce moment là sans doute que c’était arrivé. Entendant la question de la jeune femme, il en resta sans voix. Que voulait-elle, elle ? Voulait-elle garder le bébé malgré ce qu’elle avait dit un mois auparavant ? Le silence prit alors place dans la pièce et il reprit ses esprits en entendant Ella reprendre la parole.

On sera super.

Que dire d’autres ? Il était encore perturbé par cette annonce. Il fut surprit lui aussi par le coup de klaxon. Laissant la jeune femme se lever, il en fit autant tout en l’écoutant parler. Il hocha simplement la tête à ce qu’elle lui disait. Puis, il salua l’oncle de la jeune femme et il la regarda partir. Soupirant doucement, il se demandait ce qui allait se passer. Si elle était vraiment enceinte, même s’il ne doutait pas de la parole de la brunette, il se demandait où ça allait les mener. Puis, le moment fut venu d’aller en voiture. Joshua était silencieux, se demandant ce qui se passerait. Il n’était pas contre garder le bébé. Au contraire, il serait heureux d’être papa, surtout le père de l’enfant d’Ella. Mais elle ? Elle semblait vouloir le garder, mais si le bébé mourrait avant l’accouchement ? Il n’était pas certain qu’elle puisse s’en remettre. Entendant la jeune femme parler, il tourna la tête vers elle et il se mit à sourire.

Je n’ai pas vraiment eu la réaction approprié non plus. Pour le mariage, non je n’avais pas en tête de te demander de m’épouser. Je préfère que tu ailles bien et que le bébé aille bien et que l’accouchement ait lieu bien avant de te demander en mariage.

Il préférait que la jeune femme et le bébé soient en vie avant de lui demander une chose pareille. Quoi qu’il pourrait faire pendant la grossesse de la jeune femme. Une demande en fiançailles et ils verraient plus tard pour le mariage. Mais pour l’instant, le plus important était de savoir si elle était enceinte et comment les choses allaient se dérouler. Une fois arrivé à Athènes, Joshua découvrit un magnifique paysage, mais surtout de superbes bâtiments. Il en resta sous le choc. Restant près d’Ella, elle l’entendit parler à son oncle et du coup ils allèrent directement à l’hôpital. S’il avait bien comprit, ils retrouveraient l’oncle de la jeune femme un peu plus tard. Il n’avait pas comprit où, parce qu’ils parlaient en grecque. Il avait seulement capté quelques mots. Alors, une fois à l’hôpital, il laissa la jeune femme expliquer la situation et ils se retrouvèrent à attendre les résultats de la prise de sang. Près de sa petite amie, il la regarda.

Tout à l’heure tu m’as demandé si je voulais garder le bébé ou pas. J’aimerai le garder, mais uniquement si tu le veux aussi. Je sais ce que tu as vécu et je ne veux pas t’imposer quelque chose que tu ne voudrais pas.

Etre sur la même longueur était ce dont ils avaient besoin et apparemment c’était le cas actuellement. Par la suite, à l’hôpital le jeune homme expliqua à la brunette qu’il serait pour garder le bébé, mais uniquement si elle était d’accord. Il ne voulait pas qu’elle se sente obligé. Il voulait qu’elle se sente libre de refuser et d’avorter si elle préférait. Du coup, il sourit en sentant sa caresse sur sa joue et il hocha la tête à ses propos.

D’accord.

Elle gardait aussi le bébé. C’était une bonne chose et il en était content. Seulement, il bloqua sur ce qu’elle disait par la suite. Deux jumeaux ou des triplés ? Des jumeaux encore, il pourrait gérer, mais des triplés, il en était déjà moins sûr. Il aurait de l’amour et de l’attention pour tous, mais aurait-il assez d’énergie ? Ca il ne le savait pas. Mais ce qu’il savait c’était qu’il prendrait un congé en plus de son congé paternité. Enfin avec des jumeaux et des triplés ont avait un congé paternité plus long que pour un seul enfant, ce qui était déjà une bonne chose.

Je t’aime, alors j’aimerai aussi nos enfants. S’ils sont deux j’aurai deux fois plus de lits à monter et s’ils sont trois, il va falloir que je sois trois fois plus performant. Mais ça ne me dérange pas.

Souriant à la jeune femme, il embrassa sa main et soupira doucement.

Le plus dur sera sans doute de tomber d’accord sur des prénoms.

En général, ils avaient pas mal de goûts en commun, mais niveau prénoms, peut-être que ça ne serait pas le cas. Ils n’en avaient jamais parlés, donc il faudrait voir.

Tu en parleras à ton oncle et ta tante ? Tu veux en parler à quelqu’un d’autre ?

Vu que son frère n’était plus aussi présent, sa sœur avait disparue, elle aurait sans doute besoin d’en parler à quelqu’un d’autre que lui. Peut-être qu’elle aurait besoin d’en parler avec quelqu’un d’autre et il ne lui dirait pas non pour ça. Au contraire, si ça pouvait lui faire plaisir.

On a le temps d’y penser.

Oui, ils avaient largement le temps de le faire. Déjà le plus important était de savoir si elle était vraiment enceinte, ensuite de faire en sorte que tout se passe bien, finir par savoir combien elle attendait de bébés et ensuite ils verraient comment s’organiser. S’ils faisaient tout rapidement ou s’ils attendaient vraiment le dernier mois pour être sûr de ne pas apporter de la malchance. Josh pensa aux prénoms et expliqua à la jeune femme que ça serait sans doute le plus dur. Convenir d’un prénom pour chaque bébé. A l’écoute de la réponse de la jeune femme, il se mit à sourire à son tour. Il y avait des noms de villes sympas, mais non ça n’était pas le truc du jeune africain. Mais apparemment c’était la même chose pour sa partenaire. Le jeune pompier demanda ensuite à la brunette si elle voulait parler de sa grossesse à quelqu’un d’autre, comme son oncle et sa tante. Elle aurait peut-être besoin d’en parler avec quelqu’un d’autre que lui, mais apparemment elle préférait garder ça pour elle. Appréciant son baiser, il comprenait qu’elle préférait le garder pour elle et qu’ils ne soient que deux à partager la nouvelle.

Pas de problème, on prendra le temps qu’il faut. On peut tout faire le dernier mois même si tu préfères.

Ca ne le dérangerait pas. Il mettrait de côté des vêtements. Il pourrait en commander et aller les chercher le plus tard possible. Enfin, il ferait en sorte que la jeune femme soit en bonne santé et si ça voulait dire tout faire à la dernière minute, il le ferait. Puis, une infirmière entra. La regardant, Joshua fut perdu. Il ne maîtrisait pas le grecque, dommage. Mais l’infirmière avait un léger sourire. Etait-ce un sourire de félicitations ou pour s’excuser qu’Ella ne soit pas enceinte ? Du coup, il tourna la tête pour voir sa partenaire qui lui indiqua qu’elle était bien enceinte. Souriant, il la regarda faire une sorte de danse de la joie et il en resta amusé. Il remercia l’infirmière dans un grec incertain et l’infirmière fila, les laissant seuls. Se tournant vers Ella, il la laissa faire sa danse et il garda son sourire.

C’est la danse de la joie que tu nous fais ?

Amusé, il croisa les bras, regardant la jeune femme qui laissait son bonheur prendre le dessus. Elle semblait complètement insouciante et c’était beaucoup mieux. Il préférait qu’elle soit comme ça maintenant et qu’elle laisse tout sortir plutôt que de tout retenir.

En tout cas ça a été rapide pour avoir les résultats.

C’est vrai qu’il pensait qu’ils auraient dû attendre plus longtemps que ça, mais visiblement le labo était beaucoup plus performant que ceux américains.

« C’est la danse de la joie que tu nous fais ? » Regardant le jeune africain, je lui fis un large sourire et acquiesça énergiquement. Bien entendu que c'était la danse de la joie ! Pour qui me prenait-il ? Cette grossesse était tout ce qu'il y avait de plus inattendu et pourtant, je le prenais bien et rapidement. Cela pouvait choquer mon petit ami et je le comprenais aisément... Moi qui avait toujours été contre le fait d'avoir des enfants si 'jeune', voilà que je sautais de joie à la nouvelle. Mais que se passait-il ? Je mûrissais – sûrement – et un désir maternel était définitivement né de la grossesse d'Arizona. Je m'étais tellement imaginé entrain de chouchouter ses enfants, d'en prendre soin comme si c'était les miens... Aujourd'hui, c'était à mon tour d'avoir la possibilité d'être mère et j'espérais fortement que rien ni personne ne mettrait des bâtons dans les roues de cette grossesse. « En tout cas ça a été rapide pour avoir les résultats. » Je lui fis un léger sourire et m'asseyais à nouveau sur la table d'examen. Tout était plus rapide lorsque l'on avait un nom comme le mien. Non, ce n'était pas du à mon métier ou même à ma notoriété mais bien plus parce que mes parents étaient connus ici et qu'en guise de remerciement pour les trésors retrouvés par mon père, nous étions des privilégiés ici. Je n'aimais pas vraiment ce statut en temps normal, sauf aujourd'hui. D'habitude, j'évitais de passer avant les autres puisqu'il y avait définitivement plus grave et important qu'un test de grossesse mais tout de même... « Nous sommes un peu des privilégiés ici... Ma mère a mis au monde les trois quart de mes frères et sœurs ici et mon père était une sorte de légende à Athènes et en Corinthe... Entre les dons, les trésors archéologiques qu'il a retrouvé et tout ce qui va avec, on est toujours bien accueilli ici. Surtout depuis qu'il est mort en fait... Ils ont fait des autopsies et j'ai l'impression qu'ils essayent, à leur façon, de s'excuser pour ce qu'on a tous vécu... » Bon, ce n'était pas grand chose, cela faisait dix ans que mon père était décédé et je m'y étais fais même si cela avait été très difficile au début... J'étais tombée enceinte d'un homme de quatre ans de plus que moi à l'époque, c'était pour dire ! J'avais failli sombrer dans la drogue, ce n'était pas rien non plus. Posant ma main sur sa joue, je dis « En temps normal, j'aime pas ça mais aujourd'hui c'est différent » Je lui fis un large sourire avant de passer une main dans mes cheveux. J'allais devenir maman. Je n'en revenais pas, quoi que je puisse dire ou faire. C'était la nouvelle du siècle mais cela allait impliquer bien des changements dans ma vie actuelle. J'allais devoir prévenir mon patron, annoncer la nouvelle à Indiana une fois que tout serait sûre et arrêter l'alcool et les sushis, tout ce que j'aimais en somme. Regardant le jeune homme, je dis « Que veux-tu faire futur papa ? Un petit tour en bateau, une visite pure et dure d'un monument de la ville ? » J'étais prête à tout pour que l'on passe la meilleure des journées possibles. Après tout, avec cette nouvelle, rien ne pourrait gâcher notre journée. Sauf peut être le fait de tomber sur Elijah ou Arizona que je soupçonnais de se trouver dans ma terre d'accueil. Enlaçant le jeune homme, je dis « Je n'ai aucune préférence, si ce n'est que j'ai énormément envie de voir la mer. Que ce soit maintenant ou dans trois heures ne change rien bien entendu » C'était peut être ça qui me manquait le plus à New York, la mer... Souriant légèrement, une idée me passa par la tête. « Je t'ai déjà parlé de mon envie de venir ouvrir une maison d'hôte ici une fois ma carrière terminée ? Ça t'intéresserait de voir le lieu que je convoite ? » Après tout, nous étions ici pour retourner sur les traces de mon passé mais aussi bien ce que nous allions construire ensemble en tant que couple, que famille. Embrassant amoureusement le jeune homme, je colla mon front au sien et dis « J'en reviens pas, on a l'impression que je m'en fous comme de ma première couche... » J'étais heureuse – ma danse le prouvait – mais j'étais passée un peu trop rapidement sur la question à mes yeux... Etais-je déçue de mon comportement ? Sûrement un peu mais peut être que lorsque j'aurais des kilos en trop, une ventre rond comme un ballon de baskets, tout changerait. Je l'espérais bien parce que je voulais vivre cette grossesse à cent pour cent. J'avais déjà vingt six ans et tomber enceinte après trente ans serait un risque...

Au hochement de tête vigoureux de la jeune femme, il se mit à sourire. Elle était vraiment très heureuse et ça faisait plaisir à voir. Cependant Josh trouvait que le test avait été rapide. Il pensait qu’ils en avaient encore pour un très long moment à attendre. Regardant la jeune femme s’asseoir, il en fit autant et l’écouta parler. Attentif à ses propos, il comprit mieux pourquoi tout cela avait été rapide. Mais elle avait raison, ça n’était pas plus mal. Il hocha d’ailleurs la tête à cela. Ils étaient fixés et savaient désormais qu’ils allaient être parents. Ca allait être un grand changement pour l’africain qui aurait clairement besoin de lire quelques bouquins. S’occuper des enfants des autres ça n’était pas un problème, mais le faire soit même était déjà plus complexe. A la question de la jeune femme, il chercha. Que pouvaient-ils faire ? Il l’écouta donc parler avant de hausser les épaules.

Mais non tu ne t’en fous pas. C’est juste que tu es prévoyante. Il vaut mieux attendre et puis le jour où il sera là tu pourras faire toutes les danses de joie que tu voudras.

C’est vrai que si le bébé n’arrivait pas à terme, ça serait une grande déception et la jeune femme était déjà passée par là. Alors, il valait mieux être content comme maintenant et l’être encore plus quand le bébé serait dans leurs bras.

Pour le programme, on peut commencer par aller voir où tu comptes faire ta maison d’hôte.

Ca serait un début. Après tout, il aimerait bien voir comment elle comptait faire tout ça. Elle semblait avoir des idées en tête, donc autant voir. De plus lui avait pensé retourner en Afrique au moment de sa retraite, mais il pourrait voir ça plus tard. Tant qu’il pourrait aller en Afrique, il irait, ça c’était sûr et certain.

Comme j’ai fais des recherches avant de venir, j’aimerai bien voir l’Acropole et aller faire un tour dans Plaka. C’est ce qui m’intéresse le plus.

C’était vraiment ce qu’il avait retenu des sites qu’il avait visité. Evidemment, il y avait plein d’autres choses, mais ces deux là étaient les plus importants pour lui.

Du coup après on pourra aller profiter de la mer et manger quelque chose là-bas.

Ca serait leur pause déjeuné et ça pourrait être plutôt sympa. Quelques visites pour le touriste qu’était Joshua ici.

Si tu as d’autres choses que tu veux me montrer, je te laisserai faire, parce que là je suis en mode touriste.

Amusé, il sourit à la jeune femme et vint l’embrasser.

On prend un taxi et on fait tout ça ?

Il ne se voyait pas demander à l’oncle et la tante de la jeune femme de les amener à tous ses endroits, il préférait encore payer les taxis qui pourraient le faire.

J'avais beau venir d'apprendre que j'étais enceinte, j'étais heureuse mais tout était modéré. Je n'hurlais pas, je ne sautais pas de joie dans tous les coins de la pièce et cela était étrange. J'avais l'impression que mon corps m'interdisait d'être trop heureuse, de peur de faire un faux pas et de faire une bêtise... Joshua comprenait très bien cela et je ne pouvais que le remercier. À sa place, je serais paniquée à l'idée de voir la personne que j'aime ne pas célébrer cette événement ! Avoir un enfant était tout sauf être dans mes projets mais ce n'était pas grave. J'étais prête à m’accommoder à cette grossesse et j'avais encore neuf mois devant moi pour réussir à tout mettre en place... Nous avions du temps et, pour une fois, je préférais remettre toutes les questions sur la grossesse à demain. Ces questions n'allaient pas disparaître mais il y avait une chance sur deux pour que le temps se dégrade et nous fasse faux bon en pleine journée. Il fallait donc profiter et je voulais faire plaisir à l'africain. « Comme j’ai fais des recherches avant de venir, j’aimerai bien voir l’Acropole et aller faire un tour dans Plaka. C’est ce qui m’intéresse le plus. » Un large sourire se dessina sur mes lèvres. L'Acropole était vraiment mon monument grec préféré et dieu seul savait le nombre que j'avais visité avec mon père. Ce dernier était archéologue et nous avions passé des heures et des heures à regarder des monuments de pierres avec mes frères et sœurs et j'étais littéralement tombée amoureuse de ce monument. C'était d'ailleurs pour cela que j'avais acheté un bâtiment qui me servirait de maison d'hôte dans un quartier non loin de l'acropole. Descendant de la table d'examen pour la énième fois, je souris au beau brun et me laissa embrasser. Nous allons faire tout ça et profiter de la mer. C'était clair et net que nous allions poser nos fesses sur un transat quelques longues heures pour profiter de la vue et du temps ensoleillé pour un moins de décembre. « On prend un taxi et on fait tout ça ? » Entremêlant mes doigts dans ceux du jeune homme, je dis « Allons-y... La maison d'hôte n'est pas très loin du quartier de Plaka et de l'acropole de toute façon... Ca me fait plaisir que tu te sois intéressé à mon pays... Je ne pourrais même pas dire ce qu'il y a à visiter en Afrique... Je suis vraiment pitoyable ! » Ce n'était peu dire... J'étais vraiment une petite amie épouvantable mais là haut, il s'agissait plus de visiter les tribus, les déserts et faire quelques safaris... Je rêvais de faire un safari au milieu des tigres et des lions. J'aimais les fauves et j'espérais vraiment que cela serait possible à faire... Je ne savais même pas s'il faisait beau ou non là haut, c'était pour dire...

Main dans la main, je soufflais comme pas possible sur le chemin vers l'acropole. « J'avais oublié que c'était aussi fatiguant de monter là haut ! » Levant les yeux vers le monument, je soupira de plus belles lorsque je vis les dizaines – voire centaines – de marches qui nous séparaient du monument. C'était une torture de faire autant de marche mais surtout de perdre un tel monument en haut d'une coline. Les transports ne montaient pas si haut pour éviter la pollution mais là, c'était du suicide. Arrivés en haut, je posa mes fesses sur une pierre fraiche et dis « Bon dieu, je viens de perdre dix kilos ! » Je ris légèrement avant d'attraper une bouteille d'eau dans mon sac à main et d'en boire une bonne partie. Tendant la bouteille à Joshua, je lui fis un sourire et me leva. Lui semblait plutôt normal. Il avait l'habitude de faire du sport et de la chaleur en même temps... « La vue est belle hein ? » Regardant devant moi, un léger sourire se dessina sur mes lèvres. Tout cela me rappelait tellement de souvenir... Attachant mes cheveux en une queue de cheval haute, j'attrapa mon appareil photo et fis un signe à un touriste. Parlant en grec, je lui demanda de nous prendre en photo avec mon petit ami. Me plaçant dans les bras de l'africain, je lui dis « Premier voyage en amoureux il faut immortaliser ça » Je fis un large sourire, attendant que la photo soit prise. « Il y a tellement de souvenirs ici... quand j'étais gosse, avec Arizona, Paris et Phoenix, on venait souvent ici et on jouait à cache cache entre les piliers. Mon père ralait mais on s'en fichait pas mal ! » Un rire s'échappa de mes lèvres. Quand j'y pensais, nous venions souvent ici, tous les cinq et aujourd'hui, il n'y avait plus que moi et Arizona, qui avait disparu...

Voir les futurs projets de sa petite amie étaient importants pour l’africain. Après tout, autant savoir ce qu’elle voulait dans la vie. Maintenant qu’ils étaient ensemble, il s’investissait. C’était déjà le cas en tant que meilleur ami, mais désormais, il fallait plus. Il y avait un lien encore plus fort et il serait à l’écoute. Du coup, il avait fait quelques recherches et il voulait voir deux endroits en particulier. La jeune femme sembla d’accord. A l’écoute de ses propos, il sourit. Appréciant la main de sa partenaire liée à la sienne, il eu un léger rire.

Non seulement tu vas devoir faire des recherches sur l’Afrique, mais plus particulièrement sur le Cameroun, c’est là que vivent mes parents.

Il sourit amusé et conscient que chaque pays d’Afrique est différent. Les cultures, les dialectes. Beaucoup de choses différentes. Mais la jeune femme allait devoir l’apprendre également.

J’ai hâte de t’entendre parler leur langue.

Oh que oui ! Ils parlaient anglais bien sûr, comme elle l’avait déjà entendue. Mais il y avait d’autres dialecte et lui l’avait apprit depuis qu’il était petit. Etant né là-bas et y ayant vécu pendant de nombreuses années, il comprenait parfaitement. Bon parfois il avait des ratés, mais il s’en sortait plutôt bien. Sortant de l’hôpital, le couple prit donc la direction de l’Acropole. Pour le jeune homme tout était découverte. Les couleurs, les odeurs, le paysage. Rien ne passait à côté de lui sans être vu. Il voulait découvrir le plus de chose possible. D’ailleurs, c’était plus facile avec le pays, parce qu’il n’était pas à l’aise avec la famille de la demoiselle. Il avait toujours peur de mal faire. Il ne voulait pas commettre la moindre erreur, alors forcément il tentait de faire de son mieux. Se retrouvant à grimper, il fit en sorte d’avoir du souffle et donc d’éviter de parler et il hocha la tête aux propos de la jeune femme.

Je n’avais pas vu cette partie sur internet.

Un soupir et un sourire amusé, avant qu’il continue son ascension aux côtés de sa petite amie. Une fois arrivé en haut, il se mit à rire aux propos de sa partenaire.

Ca se voit.

Avant de se faire taper dessus, il prit place à côté de la jeune femme et il prit le temps de bien respirer. Il avait l’habitude avec le sport qu’il faisait pour garder la forme chez les pompiers. Seulement, c’était bien plus physique que les exercices qu’il connaissait désormais par cœur. Mais il tenait la forme. Appréciant l’eau qu’elle lui tendit, il en but et regarda là où la jeune femme le faisait en soupirant doucement. Aux mouvements fait par sa partenaire, il fronça les sourcils avant qu’elle ne s’attache les cheveux et aille parler à quelqu’un plus loin. Fronçant les sourcils, il ne comprenait pas, mais quand elle revint, il sourit, amusé. Il avait eut le temps de ranger la bouteille et il avait sa petite amie dans ses bras. Attendant la photo, il récupéra l’appareil, remerciant la personne qui avait prit la photo et il écouta les propos d’Ella. Elle était nostalgique, ce qu’il comprenait parfaitement, mais il ne voulait pas qu’elle soit triste pour autant. Passant ses bras autour d’elle, il l’embrassa et posa son front contre le sien.

Je t’imagine très bien courir partout pour échapper à tes frères et sœurs et entendre ton père vous dire de vous calmer, mais vous ne le faisiez pas.

Oh oui, il imaginait parfaitement la scène. Ca l’amusait d’ailleurs beaucoup. Passant derrière la jeune femme, il posa sa tête sur son épaule et regarda la vue avec elle.

Tu étais douée à cache-cache ?

La question semblait futile, mais il voulait juste qu’elle parle d’elle, de sa famille, de sa vie ici. Qu’elle se laisse aller à parler avec lui et qu’elle n’ait pas peur d’y penser.

« J’ai hâte de t’entendre parler leur langue » Regardant Joshua, je grimaça légèrement. J'avais presque oublié qu'en plus du fait que je ne connaissais rien de la culture africaine, ils ne parlaient pas essentiellement anglais. J'avais osé me moquer de Joshua avec son accent lorsqu'il parlait grec mais moi, j'allais avoir l'air d'une vraie potiche. Le regardant, je dis « Etrangement, pas moi » Mais j'allais devoir le faire pour lui mais aussi pour montrer une marque de respect envers la famille de l'africain. Tout cela était tellement différent... J'avais peur de mal faire, de dire une bêtise et je sentais gros que tout cela allait être difficile... Joshua s'en sortait tellement bien, ce qui avait le don de me stresser d'avantage. Je tentais de chasser ces images de ma tête, l'Acropole et une journée riche en émotion m'attendait et je préférais remettre ces questions au lendemain. Après tout, demain, j'aurai toujours aussi peur alors pourquoi se prendre la tête ? Sans compter que nous allions devoir redouté d'effort pour monter les marches qui menaient à l'Acropole et si je me perdais dans mes pensées philosophiques, j'allais louper une marche ou être tellement concentrée dans mes pensées que j'allais perdre le rythme et arriver en haut avec un point de côté ! Je montais ces marches tellement facilement lorsque j'avais dix ans que maintenant, je me désespérais presque. Depuis que j'avais mis les pieds aux Etats-Unis il y a onze ans, j'avais abandonné le sport et cela se voyait sur mon visage une fois en haut. Un ascenseur aurait été une bonne invention mais cela aurait dénaturé le site. Rien que d'y penser, j'aurai été capable de me mettre une gifle ou deux. Mon père m'aurait tué sur place pour avoir une telle pensée. « Je t’imagine très bien courir partout pour échapper à tes frères et sœurs et entendre ton père vous dire de vous calmer, mais vous ne le faisiez pas » Un léger sourire se dessina sur mes lèvres. Bien sur que non nous ne le faisions pas. Il fallait dire que mon père était tellement gentil avec nous que ses punitions nous faisait tous bien rire ! Aujourd'hui, je voyais que la méchanceté et le côté dure ne servait à rien. Il était hors de question que mes enfants soient élevés dans la terreur ou quoi que ce soit. Une bonne punition était juste et dans la mesure des choses. Des heures passées dans un coin à compter les carrelages de la maison n'était pas franchement une 'leçon' à mes yeux. « Tu étais douée à cache-cache ? » Attrapant les mains du jeune homme, je les glissa le long de mes hanches et regarda droit devant moi. Au loin, on voyait les maisons des habitants peintes de blanc et de bleu. Non, ce n'était pas un cliché mais belle et bien une façon de faire pour éviter que les maisons chauffent trop en été. Aujourd'hui, il ne faisait pas très chaud mais en été, cela pouvait être insoutenable. « Dire que j'étais douée serait me sous estimer ! » Un léger rire m'échappa. Je savais que ce que j'allais dire risquait de me briser le cœur mais je n'allais pas tourner autour du pot une dizaine d'heures non plus. « Avec Arizona, on se disait toujours qu'il fallait laisser gagner Paris et Phoenix. Toscane ne jouait pas souvent avec nous, elle faisait sa petite chieuse à côté... Enfin, c'était plutôt marrant. Mon père regardait les gravures et nous, on jouait ensemble. Franchement, cette époque me manque et j'espère que notre enfant pourra avoir des souvenirs comme ça avec ses frères et sœurs. Bien entendu, la tout de suite, c'est douloureux mais si tu savais comme j'ai pu rire ici... » J'avais presque l'impression d'y être, il y a dix ans en arrière. J'entendais presque les rires de mes petits frères. Fermant les yeux, je resserras l'étreinte quelques secondes avant de prendre une bouffée d'air frais. Me détachant légèrement du jeune homme, je lui fis un sourire et dis « Je te dirais bien de faire une partie de cache cache maintenant mais avec tous ces touristes, ça va être dure... Quoi que.. » Je le lâcha rapidement et me dirigea vers les piliers. Je marchais rapidement, trottinant presque. Maintenant que j'étais ici, je n'oubliais pas mes anciens souvenirs mais il était temps d'en créer de nouveaux...

Amusé par la réponse de la brunette, il se mit à sourire. Joshua avait un accent aux sonorités anglaises, australiennes et africaines. Pas toujours facile de comprendre ce qu’il disait. Il avait prit l’accent anglais plus que l’américain au fil du temps. Mais l’accent grec n’était clairement pas là. Du coup à son tour, il avait envie d’entendre Ella parler africain. Il lui apprendrait les bases si elle le voulait. Bonjour, bonsoir, merci, au revoir. Les vraies bases. Après pour les conversations plus longues, il demanderait à sa famille de parler anglais. Eux s’en sortaient bien, même si l’accent africain était là tout de même. Pour le reste du village, ça risquait d’être du dialecte pur et dur. Mais, il savait que Ella ferait en sorte de mettre tout le monde à l’aise et qu’elle ferait de son mieux. Pour l’instant, ils profitaient simplement de la vue depuis l’Acropole. L’ascension avait été longue, mais ils y étaient et la jeune femme parlait de son passé. Parler de sa famille n’était pas facile et il le savait et c’est pour cela qu’il tenait de la faire parler. La sentant prendre ses mains, il la laissa aire et il fut attentif à tout ce qu’elle lui disait. La sous-estimer ? Carrément. Il sourit amusé et resta toujours aussi concentré sur ce qu’elle disait. Elle était nostalgique et il le comprenait parfaitement. Seulement, elle préféra passer à autre chose et il haussa les sourcils à ses propos. Jouer à cache-cache ? Vraiment ? En la voyant s’éloigner, il sourit en coin et alla la chercher. Tentant de la rattraper, il bouscula une personne et s’excusa alors. Malheureusement pour lui c’était un allemand et il ne comprenait absolument rien, mais ça semblait être mauvais pour lui. Du coup, il grimaça et fila le plus vite possible, voyant Ella qui rigolait plus loin.

Ah c’est comme ça ?

Courant pour la rattraper, il vit qu’il l’avait prise au dépourvue et il arriva à l’attraper, la collant contre lui.

Tu trouves ça drôle ?

Un grand sourire aux lèvres, il se mit à chatouiller la jeune femme pour l’embêter un peu avant de s’arrêter d’un seul coup et de la garder contre lui. La laissant reprendre son souffle, il sourit en la voyant si joyeuse.

Heureusement que je ne suis pas rancunier.

Il aurait pû très mal prendre le fait qu’elle se soit moqué de lui, mais il n’était pas comme ça. Ca n’était pas méchant. Pour qu’il soit rancunier, il fallait vraiment faire quelque chose de très mal. Embrassant le front de sa partenaire, il garda son sourire et soupira doucement.

Je ne suis pas encore habitué à la langue, mais j’aime beaucoup la Grèce. En tout cas, de tout ce que j’ai pû y voir jusqu’à présent.

Jouer quelque peu avec l'africain me faisait du bien. J'avais l'impression de retomber en enfance et cela me faisait du bien, beaucoup de bien... Bien entendu, je regrettais de ne pas jouer avec mes frères et sœurs mais mon petit ami était un très bon partenaire de jeu. J'aimais être avec lui, en sa présence et tout semblait beaucoup mieux à ses côtés. Mon cœur ne se serrait plus à chaque pas dans Athènes, j'étais sereine, chose qui n'était pourtant pas gagné d'avance quand on voyait la nouvelle qui était arrivé ce matin. Dans les bras de Joshua, je pensais à tout ce que nous avions vécu jusqu'aujourd'hui. Nous étions tous les deux orphelins mais nous n'avions pas sombré pour autant... Il avait été mon meilleur ami pendant de très nombreux mois – voire années – et j'avais une confiance aveugle en lui, ce qui n'était pas le cas de tout le monde. Je n'avais pas peur avec Joshua et c'était sûrement pour cela que notre couple allait si bien... Nous nous connaissions à la perfection et il n'y avait ni secret ni non-dit entre nous. Tout était clair, du moins je l'espérais. « Je ne suis pas encore habitué à la langue, mais j’aime beaucoup la Grèce. En tout cas, de tout ce que j’ai pu y voir jusqu’à présent » Levant la tête, je lui fis un léger sourire. J'étais heureuse qu'il aime mon pays, il n'y avait pas à dire. Tout cela faisait parti de ma culture et même si j'avais passé sept longues années en Australie, à mes yeux, mon pays d'origine était la Grèce. À mes yeux, j'étais grecque, un point c'est tout. Mon raisonnement avait longuement fait hurler ma mère et nous nous étions longuement disputés pour cela... Elle ne cessait de me répéter que j'étais australienne et non grecque et que mon passeport me le prouvait bien. Fermant les yeux quelques secondes, je tenta d'effacer ces images de ma tête et regarda Joshua. Mon visage s'était quelque peu assombrit mais je tentais de ne rien dire, de ne rien faire. Prenant une grande bouffée d'oxygène, je dis « Ca me fait plaisir, vraiment... Tu veux rester encore un peu ici ou on continue la visite ? On a tout notre temps, c'est toi qui voit » Je ne voulais pas le presser ou quoi que ce soit mais il fallait admettre que je commençais doucement à être nostalgique. Mon père me manquait tellement dans ces moments que j'en pleurerais. Seulement, je ne voulais pas gâcher ce moment de bonheur, je voulais juste le vivre comme je devais le vivre, avec joie et bonheur. Quand je pensais qu'il était mort dans les eaux, non loin d'ici, mon cœur se serrait un peu plus. Il fallait que je me calme où mon petit ami allait se rendre compte de quelque chose. Serrant notre étreinte, le rythme de mon cœur s'accélérait, sans compter que, blottie contre le jeune homme, je crus reconnaître Elijah, mon cousin. Ce n'était pas possible. Ce fumier ne pouvait pas être là. Cette ordure ne pouvait pas être exactement là où je me trouvais. Il devrait croupir en prison avec son père, dans une cellule différente pour éviter de comploter une fois sorti. Regardant Joshua, je dis « Je suis heureuse de partager cela avec toi, tu n'imagines même pas comment... Merci d'être là » Sans lui, j'aurais sûrement chuté depuis longtemps, je serais sûrement la jeune brune, à genoux près des piliers, à pleurer sa sœur, ses frères et son père. Soufflant légèrement, je resta proche du jeune africain et dis « Je ne suis jamais revenue ici depuis la mort de mon père il y a onze ans... Je n'ai jamais réussi à remettre les pieds à l'Acropole avant aujourd'hui... La dernière fois que j'ai vu mon père, je l'ai vu ici » Je montra vulgairement du menton le lieu précis où j'avais serré mon père dans les bras pour la dernière fois... « Il m'a souhaité bonne chance pour mon audition de cheerleading. Il m'a offert un élastique et une nouvelle tenue aux couleurs de la Grèce. C'était une façon de me démarque selon lui puisque j'étais la meilleure à ses yeux... C'est d'ailleurs dans cette tenue que j'ai auditionné pour un lycée à New York... » Je n'avais pas été trop nostalgique en parlant d'Arizona et des jumeaux mais là, c'était différent... Une larme coula le long de ma joue et vint s'écraser sur le haut du jeune homme. « Si jamais il m'arrive quelque chose, un jour, ne laisse jamais nos enfants partir loin de toi d'accord ? Je ne veux pas qu'ils se retrouvent seuls à se débrouiller par leurs propres moyens parce que tu n'as pas été assez convainquant pour les retenir » Là, je parlais de ma mère qui m'avait laissé filer en Amérique à à peine quinze ans... Etait-ce une mauvaise chose ? Peut être pas mais à partir de mes quinze ans, elle n'avait plus vraiment été une mère pour moi et c'était déchirant...

Le jeune homme se sentait bien avec sa petite amie. Elle lui faisait découvrir son pays natal et il s’y sentait vraiment bien. Il n’était pas encore un habitué, mais il comptait bien le devenir. Il avait envie d’en voir toujours plus avec elle et découvrir son enfance et tout ce qu’elle pourrait lui montrer. En l’écoutant parler, il haussa les épaules. Ca ne le dérangeait pas de rester ici, mais ils avaient parlés d’avoir le terrain de la jeune femme et également d’aller vers la mer. Cependant, il fut avant tout attentif à ce qu’elle lui disait et il se mit à froncer les sourcils. Se mettant face à sa partenaire, il attrapa ses mains dans les siennes.

Il ne t’arrivera rien. Je ferai en sorte que tu sois là pour élever nos enfants, parce que tu seras une super maman, mais qu’en plus de cela, je ne compte pas te laisser partir.

Fixant la jeune femme, il comprenait pourquoi elle en arrivait à parler de cela, mais ça lui faisait mal de l’entendre dire de telles choses. Il ne pouvait pas imaginer le fait qu’elle puisse mourir. Ca serait beaucoup trop dur à vivre.

Nos enfants seront toujours à nos côtés quoi qu’ils leur arrivent dans la vie.

Déposant un baiser sur le front de la jeune femme, il la prit dans ses bras. Il n’aimait pas l’entendre avoir des pensées aussi négatives.

Allons voir ton terrain avant d’aller manger près de la mer.

Ca serait peut-être mieux. Ca lui changerait les idées également. Du coup, il suivit la jeune femme pour arriver sur le terrain qu’elle convoitait et il siffla. C’était vraiment grand et la vue était magnifique.

Whoua, très bon choix.

En effet ça l’était. Du coup, il lui demanda de lui expliquer comment elle voyait les constructions qu’elle comptait faire sur le terrain. Il fut attentif, avant de finalement, rester là un peu et d’ensuite aller chercher à manger avant d’aller près de la mer. Il laissa la jeune femme choisir l’endroit et il s’y installa avec elle pour manger tranquillement.

Tu serais d’accord pour me ramener ici un jour ? J’aimerai beaucoup apprendre à connaître ton oncle et ta tante, mais aussi le pays tout entier. Enfin en tout cas de ce que tu pourras me montrer. Si tu pouvais aussi me donner quelques cours de langue ça m’arrangerai.

Il sourit amusé sur ce dernier point. Oui, il aurait besoin de quelques cours pour parvenir à avoir une conversation normale avec la famille de la jeune femme.

Je suis content d’être ici avec toi. Ton pays est vraiment plaisant et je suis content d’y être avec toi.

Je savais très bien qu'avoir des pensées négatives n'était pas forcément la bonne chose mais c'était plus fort que moi. Je ne savais même pas si j'étais réellement prête à devenir mère. Je n'avais jamais été attirée par les enfants et l'idée d'avoir mes propres enfants m'avaient longtemps fait froid dans le dos et pourtant là, je le prenais plutôt bien. Je ne savais pas si c'était parce qu'ils étaient de Joshua mais tout semblait mieux. Enfin, j'avais tout de même peur de mourir en les mettant au monde. Je ne savais pas combien ils allaient être mais j'avais si peur... L'africain tentait de me rassurer mais ce n'était pas gagner d'avance... Il valait mieux changer de lieux, de sujets de conversation et tout ce qui allait avec. Si je commençais déjà à stresser maintenant, qu'est-ce que cela allait être quand je serais à six mois de grossesse ? Mon ventre allait être déformé, détruit et ça aussi, c'était quelque chose qui me faisait peur. Une femme enceinte, c'est toujours très mignon mais mon corps était un peu mon gagne pain. Une actrice hideuse au ventre déformé dans une série médicale, ce n'était pas franchement ce qui faisait vendre ! Je tentais de chasser ces images de ma tête tout en me dirigeant vers le quartier que j'avais choisi il y a bien longtemps pour ouvrir ma maison d'hôte dans de nombreuses années. Le terrain m'appartenait déjà depuis belle lurette et je tentais de l'entretenir comme je le pouvais dès que j'en avais le temps et les moyens. « Wouah, très bon choix » Je regarda le jeune homme et lui fis un léger sourire. Il ne devait pas douter de mes goûts voyons ! Mon père avait acheté les terres dès qu'il l'avait pu. À chacun de mes frères et soeurs, il avait acheté un petit quelque chose de la Grèce, ou il avait joué de ses connaissances pour les aider. L'aînée de la famille avait une place dans le poste de police grec grâce à lui, London avait fait ses premiers stages dans un hôpital grec avec l'aide de mon père... Il m'avait acheté ce terrain une miette de pain à l'époque alors que maintenant, quinze ans plus tard, il valait une petite mine d'or... « Ce terrain a été acquis par mon père quand j'avais dix ans. À chaque fois que je passais ici, je disais tout le temps que ça serait trop bien de vivre ici... J'ai hâte de commencer les travaux mais ce sera pour l'année prochaine... J'aimerai bien quelque chose de moderne mais qui ne fait pas tâche dans le paysage et puis... Il faudra quelqu'un pour gérer ce petit bijou et je ne suis pas encore prête. Mais en tout cas, les terres sont entretenues alors dès que je déciderais de mettre la main à la pattes, tout sera bon ! » Oui, dès que j'allais décider m'y mettre pour de bons, tout irait comme sur des roulettes. Il y avait un sacré terrain et je voyais très bien le petit immeuble composé de plusieurs chambres, la petite cuisine dans le coin, le hall d'entrée et la petite ferme avec ses ânes... Ce serait tellement merveilleux !

Pointant un restaurant du doigt, je fis un léger sourire à l'africain. Cette journée était parfaite, bien que déstabilisante en son commencement... « Tu serais d’accord pour me ramener ici un jour ? J’aimerai beaucoup apprendre à connaître ton oncle et ta tante, mais aussi le pays tout entier. Enfin en tout cas de ce que tu pourras me montrer. Si tu pouvais aussi me donner quelques cours de langue ça m’arrangerai. Je suis content d’être ici avec toi. Ton pays est vraiment plaisant et je suis content d’y être avec toi » Je lui fis un léger sourire avant de me poster à côté de lui et de lui dire « Ca me fait plaisir de partager tout ça avec toi aussi... Ne t'inquiète pas, on reviendra ici parce que tu sais, ma famille est plutôt accrochée à nous depuis le décès de mon père... Si tu savais comme ils ont mal pris notre départ lorsqu'il est décédé.. à quinze ans, je vivais le rêve américain et ça leur a fait du mal, jusqu'à ce qu'ils comprennent que c'était ce que je voulais. Ils pensaient qu'on allait rester chez eux avec Arizona, Toscane et les jumeaux... De toute façon, tu auras le droit à des réunions de famille une fois que ma grossesse sera connue et certifiée » Ils étaient bien capables de débarquer sans rien dire. Expliquant la carte au jeune homme, un léger sourire sur les lèvres, je me sentais bien, à l'aise, en phase avec moi même, chose qui n'était pas arrivé depuis bien longtemps...

Le terrain que la jeune femme voulait utiliser pour sa construction était impressionnant. A l’écoute de ses propos sur ce qu’elle voulait en faire, il hocha la tête. Il allait lui dire qu’elle pouvait toujours commencer les travaux, venir superviser et employer quelqu’un pour le tenir, le temps qu’elle soit prête à tout prendre en main. Elle n’était pas obligée de tout faire seule, mais il comprenait aussi qu’elle veuille faire en sorte que ça soit sa demeure. Que ses idées et tout ce qu’elle voulait soit mit en pratique. Elle avait le temps pour voir venir et il savait que quand elle serait prête, elle se jetterait corps et âme dans son projet. Ca ne le dérangeait pas, il savait comment elle était et encore plus, parce que c’était un endroit qu’elle avait eut grâce à son père. Allant finalement manger ensemble, il suivit le mouvement de sa partenaire, avant de lui demander si elle accepterait de le ramener ici un jour. Il voulait toujours en savoir plus sur sa partenaire et son pays, donc revenir ici serait pour lui important. Il ne l’avait pas encore dit, parce qu’ils avaient décidés de ne pas parler du bébé, mais il voulait que leur enfant, ou leurs enfants, connaissent les origines de leurs parents. Africaines pour lui et grecques pour Ella. Il ferait en sorte de venir ici le plus souvent possible, pour qu’ils apprennent ce que faisait leur mère et qui était la famille de la jeune brune. Idem pour l’Afrique, il comptait bien présenter sa famille entière à ses enfants. Mais, il mit ce détail de côté. Ca serait à ressortir quand l’enfant ou les enfants seraient bien présents dans leur vie. Elle était souriante et ça lui faisait du bien de la voir ainsi. Ecoutant la réponse qu’elle formula après sa question, il hocha la tête.

Tant qu’ils ne sont pas trop agressifs, les réunions de famille, ça me va.

Souriant à son tour, il laissa Ella lui expliquer la carte. Ecoutant avec attention, il chercha ce qu’il pourrait préférer le plus. Evidemment, il y avait des plats qui lui semblaient trop complexes et comme il avait faim, il préférait prendre quelque chose qu’il comprenait bien. Il opta pour une Paidakia. Après tout, du mouton grillé au citron, origan, ça ne devait pas être mauvais. Ensuite, il vérifia les desserts, pour voir ce que ça donnait. La Karidopita serait son choix. Bref, ils passèrent commandes et Joshua regarda ensuite sa petite amie.

A propos des réunions de famille, là il faudra vraiment que tu m’apprennes les grecs. Si je veux pouvoir parler normalement avec eux, ça sera la moindre des choses pour moi.

Le jeune homme n’était pas très protocolaire, mais il savait être poli. Donc, pouvoir tenir une conversation avec la famille de la mère de ses enfants, forcément, c’était la moindre des choses pour lui. Il voulait comprendre et parler avec eux, pour leur faire comprendre qu’il n’était pas un mauvais bougre. Au contraire, il était un type bien et il voulait le prouver à la faille de la jeune femme. Discutant toujours avec la jeune femme, les plats arrivèrent et il commença à manger. C’était bon et il devait avouer qu’il ne s’était pas trompé sur son plat. Dans les pays étrangers, il ne savait jamais quoi choisir et surtout être malade. Mais là, c’était bon et son estomac semblait accepter le mouton.

Je crois que je vais acheter un livre de cuisine grecque.

C’était très bon et il devait avouer qu’évidemment, lui en cuisine ne ferait pas aussi bon, mais il avait bien envie de tenter des recettes, de retour à New-York. Continuant de manger, il regarda également la décoration du lieu avant de reposer son attention sur sa petite amie. Etre en Grèce leur faisait du bien à tout les deux et il comptait bien en profiter avec la jeune femme.