CHARLIE & LIAM

❝ i'm a creep, i'm a weirdo ❞

« Home sweet home. » souffla Liam d'un air exténué en poussant la porte de son loft. Il appuya sur l'interrupteur qui éclaira aussitôt l'endroit d'une propreté immaculée, à se demander s'il était véritablement habité. Ce n’était pas facile tous les jours d’être une star montante d’Hollywood. Prenez par exemple son loft au loyer hors-de-prix et situé dans le quartier très prisé de Park Avenue ; l’endroit en aurait sûrement fait rêvé plus d’un, mais Liam se sentait étrangement seul ici. Ironiquement, il étouffait dans un espace de plus de 170m² et son métier ne lui permettait pas d’adopter un animal pour combler le vide. A vrai dire, il se sentait bien mieux dans le minuscule appartement de Charlie et après plus d’un mois passé dans la Cité des Anges, Liam trépignait d’impatience de la revoir. L’acteur avait songé à se rendre directement chez elle, mais le vol reliant Los Angeles à New York n’avait pas été de tout repos et fatigue s’était fait sentir lorsqu’il avait posé pieds sur le tarmac new yorkais : il avait donc aussitôt regagné son loft. Liam avait abandonné ses affaires à la porte d'entrée, s'était engouffrée dans la salle de bain et avait pris une douche bien chaude. Se sentant tout cotonneux, l'acteur avait juste eu le temps d'envoyer un message à Charlie en l’informant de son retour et en l’excusant de ne pas passer la voir le soir-même, avant de s'étendre de tout son long dans le fauteuil, se laissant happé par les bras de Morphée.

[…]

Il fut tiré de son sommeil par la sonnerie de la porte d’entrée et à en juger par le nombre de fois où il pressait le bouton, son invité surprise avait l’air plutôt pressé que Liam vienne lui ouvrir. Le jeune homme se redressa péniblement de son fauteuil, grommelant un « Ça va, j’arrive. » d’une voix encore légèrement pâteuse. L’acteur passa une main sur son visage qui termina sa course jusque dans ses cheveux en bataille. Il prit le temps de s’étirer et se leva complètement du fauteuil pour traîner les pieds jusqu’à la porte d’entrée tout en enfilant son T-Shirt, rêvant déjà d'une bonne tasse de café. Il eut l’agréable surprise de découvrir qu’il s’agissait de Charlie. Se sentant soudainement peu présentable, Liam passa de nouveau une main dans ses cheveux et esquissa son plus beau sourire qui disparut à l’instant même où la jeune femme lui lança un magasine en plein visage. « Hey ! Mais qu’est-ce qui te prend ? » s’exclama-t-il. « C’est parce que je ne suis pas venu chez toi directement ? Je t’ai envoyé un message pour m'excuser ! »

La surprise passée, Liam se mit à détailler Charlie du regard et put constater qu’elle avait les yeux bouffis. Elle avait pleuré et le comportement qu’elle adoptait envers lui ne laissait aucun doute possible : il en était l’unique responsable. Peu friand des disputes de ‘couple’, l’acteur poussa un soupir et ferma la porte sitôt que Charlie s’était avancée dans son vaste appartement. Liam se tourna vers elle et ne fut guère surpris de la voir le fusiller du regard pour une raison qui lui échappait encore totalement, mais qu’il n’allait pas tarder à connaître. « Qu’est-ce qui me prend ? Tu oses me le demander ? Je me fiche que tu ne sois pas venu directement… Je veux savoir si c’est vrai ce qu’il est dit là dedans ? Je veux savoir si je ne suis vraiment personne pour toi ? ». Liam se pinça l’arrête du nez, sentant la migraine poindre : il avait définitivement horreur de ce genre de réveil. « Qu’est-ce qu’ils ont été chercher cette fois-ci ? » marmonna-t-il quelque peu énervé qu’un simple bout de papier soit à l’origine d’une telle crise. Liam poussa un nouveau soupir et ouvrit le magasine à la page qui le concernait. L’intégralité de son interview avec la journaliste de Los Angeles avait été retranscrite et il sut aussitôt ce qui clochait dans son discours. Ce n’était pas la première fois que Charlie et Liam se disputaient à ce propos ; cela avait notamment été le cas quelques mois plus tôt, lorsqu’un paparazzi l’avait pris en photo avec une actrice sur les lieux du tournage de son prochain film et en avait tout de suite déduit qu’il entretenait une liaison avec l’intéressée. Aucun des deux n’avait cherché à démentir, c’était une perte de temps et pour le réalisateur cette rumeur était le coup de pub idéal. Lorsqu’elle avait vu les photographies en première page, Charlie avait littéralement pété les plombs et il avait fallu à Liam un sacré plaidoyer pour lui faire entendre raison. « C’est pas vrai, Charlie ! C’est la deuxième fois qu’on se dispute pour ces magasines que tu qualifiais toi-même de torchons ! On est vraiment obligé de parler de ça maintenant ? Je suis claqué... » s’énerva-t-il légèrement. Il manquait cruellement de caféine. « C’est vrai, j’ai prononcé chaque ligne qui est écrite dans ce magasine, mais pour ma défense c’était une question d’ordre privée ! Je ne veux pas qu’elle soit étalée au grand jour. Je suis comme tout le monde, moi aussi j’ai le droit à mon petit jardin secret. Tu m'avais promis que tu ne referais plus jamais ça... ». Il ne niait pas avoir dit que sa vie privée était un véritable désert affectif, mais c’était uniquement pour la protéger des répercussions que cela pouvait avoir sur la vie de Charlie plus que sur celle de Liam.

Liam n’arrivait pas à s’imposer. C’était le cas depuis l’époque du lycée où il avait laissé ses camarades de classe s’en prendre à lui et le traiter comme un moins que rien. Contrairement aux personnages qu’il avait interprété sur le petit comme sur le grand écran, le jeune homme était d’un naturel maladroit et s’il ne l’était pas en gestes, c’était en paroles. Les mots franchissaient la barrière de ses lèvres sans vraiment qu’il n’ait le temps d’en jauger les répercussions sur Charlie et ce n’est que lorsqu’il remarqua les traits de son visage qu’il se rendit véritablement compte de son erreur. Son cœur se serra aussitôt, submergé par la culpabilité. Il mourrait d’envie de franchir l’espace qui le séparait de Charlie pour la prendre dans ses bras, mais il était paralysé par la peur qu’elle le repousse. « Est-ce que tu as honte de moi ? Je veux dire, tu aurais très bien pu dire que tu ne voulais pas parler de ta vie privée… alors je voudrais savoir si tu ne parles pas de moi parce que tu as honte ? ». Il fallait se rendre à l’évidence : ce qui était censé être une relation purement physique avait pris plus d’ampleur qu’il ne l’aurait pensé. « Bien sûr que non ! » s’exclama-t-il, comme piqué au vif. « Dans ce milieu, occulter ce genre de questions ça revient presque à porter une alliance. » s’expliqua-t-il, jetant le magasine sur le plan de travail de son bar. « Charlie, j’ai honte de beaucoup de choses, mais certainement pas de toi. Si je ne t’avais pas rencontré, si tu ne m’avais pas tenue tête à ce gala de charité, je serais encore en froid avec mes parents ou à jeter mon argent par les fenêtres. Tu as fait plus que me guérir ce jour-là, tu m’as donné un but. ». Il désigna le magasine d’un mouvement de tête dédaigneux avant de poursuivre. « Et si je ne veux pas que notre relation soit affichée noir sur blanc, c’est parce que je veux te préserver. Appelles ça de l’égoïsme, si tu veux… » termina-t-il, plantant ses yeux sombres dans le regard bleu de Charlie.

Liam aurait pu tout simplement lui avouer qu’il l’aimait et qu’il avait très envie que leur relation libre devienne beaucoup plus sérieuse, mais il craignait que Charlie ne veuille pas d’une vie de couple sous le feu des projecteurs et il ne voulait pas la rendre malheureuse : ce n’était pas la première fois qu’ils se disputaient pour un article de presse et cela ne serait sûrement pas la dernière si elle prenait en considération le moindre mensonge qu’il servait pour préserver leur couple. « Ce n’est pas moi qui ait fait ça Liam, c’est uniquement toi qui t’es guéri, je n’ai fait qu’être là à tes côtés, tu as fait le plus gros du travail… ». Charlie avait beau ne pas être convaincu du bien fondé de l’interview, le ton qu’elle employait s’était quelque peu radouci. « J’ai toujours été le genre d’homme qui manque de conviction et si tu ne m’avais pas secoué, je n’aurais rien fait de tout ça. ». Charlie représentait tellement plus à ses yeux que ce qu’elle pensait. C’était pour elle qu’il avait préféré s’installer à New York plutôt qu’à Los Angeles, c’était elle son moteur dans la vie désormais et lorsqu’il était loin d’elle, Liam comptait les heures qui le séparaient de leurs retrouvailles. La jeune femme finit par baisser la tête, s’avouant vaincue face au poids de ses mots. « Je suis désolée… Je me suis laissée emporter, je n’ai pas réfléchi à tout ce que cela pouvait entraîner que tu dises que j’existais… Pardon, je me suis laissée envahir par ma jalousie, excuses-moi encore… ». L’acteur lâcha un soupir de soulagement et finit par esquisser une sourire avant de s’approcher d’elle pour venir la serrer tout contre lui, son menton posé sur le sommet de son crâne. « Je sais bien que ce n’est pas facile de partager la vie d’un acteur, mais je n’ai pas toujours grandi dans le luxe et être avec toi, ça me rappelle les moments innocents de ma vie, des moments qui me manquent beaucoup. Si ça ne tenait qu’à moi, il y a bien longtemps que j’aurais annoncé à tous les tabloïds du pays que mon cœur est déjà pris, mais j’ai peur des répercussions que ça pourrait avoir sur ta sécurité. ».

Lorsqu’il prenait un peu de recul sur ce qu’avait été sa vie jusqu’à présent, Liam en était plus que fier et il y avait de quoi ; après des années à être considéré comme un paria, il avait enfin pris sa revanche. Il avait su tirer profit de son enfance malheureuse en se cachant derrière les personnes qu’il interprétait sur les planchers de l’école et aujourd’hui, il donnait la réplique à de brillants acteurs et côtoyaient les plus grands scénaristes. Sa carrière était en pleine essor, mais dans des moments comme celui-ci, il avait honte de ce qu’il était devenu. Avant de rencontrer Charlie, il ne s’était pas imaginé un seul instant plaire à une personne aussi authentique que la jeune femme et pourtant, maintenant qu’ils étaient ensembles le jeune homme avait l’impression de tout faire de travers. C’était un fait : ils n’étaient pas du même monde, mais ils l’avaient un jour été. Charlie était celle qui l’aidait à garder les pieds sur terre et à ne pas prendre la grosse tête : elle représentait tellement de choses pour lui, finalement ! Lorsque la jeune femme vint se loger dans ses bras, Liam resserra aussitôt son étreinte autour d’elle, l’y accueillant avec plaisir et appréciant déjà ce contact rapproché qui lui avait énormément manqué. Ces semaines entières à être éloignée de Charlie avaient été une véritable torture. Il pensait sans arrêt à elle, se demandait ce qu’elle faisait, avec qui et si elle était en sécurité. « Je suis vraiment horrible… Toi tu ne penses qu’à moi en faisant ça et moi je te fais une crise… J’espère que tu peux me pardonner. ». Liam esquissa un sourire et s’apprêtait à lui répondre, mais Charlie l’en dissuada de la plus douce des manières. Les mains du jeune homme glissèrent aussitôt sur ses hanches, cherchant à approfondir se baiser que l’américaine interrompit. Liam tâcha de camoufler sa frustration en pressant de nouveau son corps contre le sien. « Ohh tu m’as manquée, Liam… Cette séparation était encore trop longue… » avoua-t-elle. Liam émit un petit grognement appréciateur. « Ne m’en parle pas. Je n’arrêtais pas de jeter un œil à mon cellulaire en attendant de tes nouvelles. D’ailleurs pour quelqu’un qui est censé être célibataire… » dit-il en agitant sous son nez le fond d’écran de son téléphone portable : une photo de Charlie qu’il avait prise discrètement pendant son sommeil. « Elle s’appelle Charlie, mignonne n’est-ce pas ? » dit-il d’un air innocent avec un léger sourire en coin. « D'ailleurs, je lui ai ramené un petit quelque chose de mon voyage à Los Angeles... ». Il afficha un air à la fois angélique et taquin.

Liam avait pleinement conscience d’être un homme peu démonstratif lorsqu’il s’agissait de ses sentiments, mais cela faisait partie de la carapace qu’il s’était forgé. L’eau avait coulé sous les ponts depuis ; il n’était plus ce pauvre gosse martyrisé par ses camarades de classe, cependant il lui était impossible de redevenir le gamin si expressif qu’il avait été autrefois. La cruauté des autres enfants l’avait profondément changé et sa carapace faisait maintenant partie intégrante de son caractère. Il avait peur qu’en baissant la garde, on ne s’attaque de nouveau à ses faiblesses. Finalement, ce n’était pas seulement pour préserver Charlie qu’il faisait cela, c’était également pour se protéger, lui parce que la jeune femme était la seule à en avoir l’exclusivité et encore, il avait parfois l’impression d’être un peu trop distrait à ses côtés. Charlie semblait attendre beaucoup de cette relation et lui aussi, mais il craignait de ne pas réussir à la garder auprès de lui. Chaque séparation temporaire était pour lui une véritable déchirure, ça lui avait presque arraché un membre de partir à Los Angeles sans elle, mais il n’avait pas eu d’autres choix : elle avait son travail ici et il ne voulait pas être un frein à une carrière prometteuse dans la pâtisserie. Charlie avait un don certain pour la cuisine, il était rapidement devenu accro à ses cupcakes, un jour, la jeune femme lui avait confié qu’elle rêvait d’ouvrir une pâtisserie et Liam avait aussitôt songé à en financer l’ouverture, mais il se disait que c’était peut-être un peu trop précipité que de lui offrir son rêve sur un plateau. Charlie le méritait, il n’y avait aucun doute là-dessus, mais il se doutait un peu de la manière dont elle réagirait et à vrai dire, il avait besoin de voir comment fonctionnait leur couple… Ils se disputaient assez régulièrement, tellement que Liam songeait même à abandonner une carrière en plein essor pour pouvoir vivre avec elle et pourquoi pas fonder une famille ? « Moui mignonne… Elle a surtout beaucoup de chance d’être avec un homme comme toi… » . Liam eut un léger mouvement de tête surpris, avant de poser son cellulaire sur le plan de travail de la cuisine. « J’en ai encore plus. » répondit-il, le plus sincèrement du monde pour faire taire son manque de confiance. « Un cadeau, tu n’aurais pas dû… C’est quoi ? ». C’était exactement ce dont il parlait quelques instants plus tôt : Charlie se sentait à chaque fois peu digne du cadeau qu’elle recevait, mais sa curiosité lui arracha tout de même un petit sourire amusé. Il leva un index pour lui faire comprendre qu’il n’en avait pas pour longtemps et s’éloigna pour revenir quelques instants plus tard avec ledit cadeau. Un écrin de velours dans lequel contenait un magnifique collier serti de diamants. « J’ai tout de suite pensé à toi en le voyant et si… si jamais tu veux marcher sur un tapis rouge à mes côtés, on ira te choisir une robe. » dit-il enfin. Si Charlie était prête à s’afficher à ses côtés, alors lui aussi. « Il y a encore un petit quelque chose glissé en dessous. » précisa-t-il après qu’elle eut observé le bijou. Sous le coussin de soie où reposait le collier se trouvait en effet la clé de son loft.

Parfois, sa relation avec Charlie lui semblait particulièrement compliquée. Avant elle, Liam n’avait rien connu de sérieux et en réalité, il était passé d’un extrême à un autre. Du lycéen paumé qui était la risée de ses camarades de classe, Liam était devenu un jeune homme d’une grande notoriété et – par la même occasion – le fantasme de bon nombre de femmes. Il savait parfaitement que certaines l’enviaient, le jalousaient, rêvaient d’être à sa place et de toutes les faire craquer, cependant ce n’était pas du genre de Liam. Il n’était pas un profiteur. Contrairement à ce que disaient les tabloïds, le jeune homme avait toujours été fidèle avec ses petites-amies de l’époque, mais les choses n’avaient pas fonctionné et ils s’étaient séparés le plus naturellement du monde. Ce n’était pas facile de sortir avec une célébrité, encore moins lorsqu’on est soit même célèbre : eh oui, ses ex-compagnes étaient exclusivement issues du même milieu que lui et depuis qu’il sortait avec Charlie, Liam était parfaitement comblé. N’allait pas croire qu’il était assez vaniteux pour penser que la jeune femme n’irait jamais voir ailleurs, loin de là, c’était même une véritable hantise à chaque fois qu’il s’envolait à l’autre bout des Etats-Unis pour les besoins d’un tournage. Il lui faisait entièrement confiance, plus qu’elle n’avait confiance en elle de toute évidence. Souvent, l’acteur était dépassé par la situation. Il ne savait pas quoi faire ni comment réagir pour la rassurer et finalement, Liam avait pensé que lui donner la clé de son appartement l’aiderait à comprendre l’importance qu’elle avait prise dans son cœur et dans sa vie. C’était la clé de son espace personnel, de sa bulle, de son monde… un monde auquel elle appartenait, assurément.

L’acteur l’observa pendant qu’elle découvrait le bijou qu’il avait acheté chez un célèbre bijoutier de Los Angeles sitôt qu’il avait encaissé son premier cachet et se délecta de l’instant en penchant légèrement la tête sur le côté, un sourire peint sur son visage. Elle lui donnait l’impression d’être une enfant et ses prunelles brillaient tellement qu’il pouvait voir les lumières de l’appartement se refléter dans ses yeux bleus, ceux-là même qui l’avaient fait craquer. Charlie était sur le point de pleurer, il pouvait le voir et en fut immédiatement touché. « Liam tu es totalement fou, c’est splendide, mais tu n’aurais pas dû, je ne mérite pas ce genre de chose… » - « Bien sûr que si. » répondit-il avant qu’elle ne poursuive. « Es-tu sûr ? Que tu veux de moi à tes côtés devant autant de monde ? Je veux dire ne te sens pas obligé, Liam… Ne prends pas en compte mes crises de paranoïa. […] C’est bien ce que je crois ? Tu m’offres une clé de chez toi ? ». Un sourire franc se dessina sur les lèvres de Liam. Il saisit délicatement visage doux et délicat de Charlie entre ses mains, l’observa silencieusement pendant quelques secondes avant de presser ses lèvres contre les siennes, puis son corps frêle contre le sien et ne s’en sépara que lorsque le manque d’oxygène se fit ressentir. Le souffle court, les yeux clos, Liam posa son front contre celui de Charlie. « C'est bien la clé de mon appartement. Tes crises de paranoïa me donnent le sentiment d’être important, plus que les applaudissements de personnes qui me sont totalement étrangères et qui ne savent rien de moi. Je ne veux pas toucher le cœur de toute une foule, c’est le tien et uniquement le tien qui m’intéresse. Ce qui compte le plus, c’est ce que toi tu penses de moi alors oui, il est grand temps que je prenne de nouvelles résolutions. Je ne peux pas te garder indéfiniment dans une cage dorée que ce soit par égoïsme ou par crainte, tu finirais par me détester… et j’ai eu mon lot de haine dans ma vie. ». Il jeta un coup d'oeil au bijou et sourit de nouveau. « Tournes-toi. » dit-il en prenant le collier. Charlie s'exécuta et il le lui enfila, déposant un baiser furtif au creux de son cou, à l'endroit où il la savait chatouilleuse, puis se mit à rire. « C'est bien ce que je pensais... Magnifique. » assura-t-il après s'être placé devant elle pour la contempler.