Kephren avait connu sa période maussade. Comme chaque année à l'approche d'Halloween, il se refermait sur lui-même et devenait plus taiseux, il ne se refermait pas au monde, il continuait de travailler, d'aller voir ses proches mais par moment, on pouvait clairement voir qu'il avait l'esprit ailleurs et les yeux dans le vague. On le sentait plus triste aussi mais il se fermait comme à chaque fois qu'on l'interrogeait... il recommençait aussi ses cauchemars, cette période était toujours emplie d'un cauchemar récurent : il revivait l'Halloween qui avait changé sa vie à tout jamais...

C'est à l'approche de l'événement fatidique qu'il avait aussi pris la décision de dire la vérité à Lola, il ne pouvait pas l'épouser tant qu'elle ne saurait pas tout de lui, ce n'était pas correcte de lui mentir plus longtemps, ce n'était pas correcte qu'elle lie sa vie à un homme sans connaître ses mauvais côtés... ceux qui pourraient lui faire réfléchir à deux fois avant de dire "oui" devant le prêtre... Kephren lui avait donc demandé de l'accompagner aujourd'hui, il lui avait promis qu'aujourd'hui, il allait lui révéler tous ses secrets. Nerveux, il n'avait pas encore vraiment parlé, il s'était juste préparé et avait mis des habits chaud, il ne faisait jamais très chaud dans un cimetière. Il avait demandé à Lola de faire pareil et lorsqu'ils furent hors de chez lui, il lui passa un casque, Kephren ne conduisait plus de voiture depuis des années, il s'était juré de ne plus le faire avant un bon moment et il se tenait assez bien à cette promesse. Au bout de vingt minutes ils arrivèrent au cimetière de Brooklyn, comme à son habitude, Kephren acheta un lys à une vendeuse ambulante à la sortie du cimetière et il lui laissa cinq dollars de plus. Il se sentait très nerveux pour le coup, il n'avait jamais vraiment raconté son histoire à quiconque, toutes les personnes qui connaissaient les événements de sa vie le savaient par la presse ou ses parents, lui n'avait jamais rien raconté, il s'était contenté de rester silencieux et de ne jamais raconter l'histoire d'Halloween à quiconque...

Il avança dans les allées avec une rapidité évidente, ce n'était pas la première fois qu'il faisait ce chemin. Arrivé à destination, il s'accroupit rapidement pour écarter les feuilles mortes. Il toucha la pierre froide du bout des doigts avant de déposer délicatement sa fleur sur la tombe de Cloé. Il finit par se relever et sans lâcher le prénom et le nom de la jeune femme des yeux, il finit par raconter son histoire. « C'était Cloé... » commença-t-il la voix grave et les sourcils froncés. Il contractait nerveusement les poings, ne sachant quoi faire d'autres de ses mains. « J'avais 16 ans quand je l'ai tuée. » avoua-t-il gravement en baissant la tête, il sentit une vague de colère déferler en lui, jamais il n'arriverait à se pardonner ses erreurs de jeunesse. Il finit par se tourner vers Lola pour l'observer quelques secondes. « Alors, est-ce que tu veux toujours épouser un meurtrier ? » finit-il par dire d'une voix amer.

Après avoir rencontré la petite Madison, j'avais pris conscience de la responsabilité qui commençait à pointer à l'horizon. Bien sûr, je savais à quoi m'attendre, je l'avais toujours su. Un enfant c'est une responsabilité pour toute la vie, qu'on l'adopte ou qu'il soit notre chair et notre sang. Mais j'étais tout de même prête à franchir le cap. Je n'avais toujours rien avouer à ma mère, car je savais qu'en faisant cela, j'aurais le droit à une avalanche de questions auxquelles, je n'étais pas encore prête. Le temps commençais à se faire plus froid, et les mois d'été étaient partis pour laisser place à un temps maussade, digne d'une période pluvieuse et maussade. Kephren m'avait demandé de l'accompagner quelque part. Je ne savais encore où. Je suivais ses conseils et m'habillait chaudement. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Il semblait un peu plus taciturne que d'habitude, pourtant, je le suivais. Il m'avait promis de lever le voile sur les secrets et mystères qui entourent sa vie. J'enfourchais sa moto, prenant le casque qu'il me proposait, et entourant sa taille de mes bras pour m'accrocher à lui. Je me laissais guider, le vent contre mes joues. Je n'avais jamais vraiment eu l'occasion de monter sur une moto, mais je faisais totalement confiance à Kephren. Quelques minutes plus tard, nous arrivions au cimetière de Brooklyn. Je ne pipais pas un mot, me contentant de suivre mon ami. Je l'observais attentivement, essayant d'interpréter les expressions de son visage, mais je ne voyais pas grand chose. Je le suivais tant bien que mal alors qu'il marcha rapidement dans les allées, un lys à la main. J'épiais chacun de ses gestes, et il s'arrêta devant une tombe, dégageant rapidement les feuilles qui s'y étaient amoncelées, posant la fleur sur la stèle, j'eus la réponse à mes interrogations. Il ne me regardait pas, ses yeux étaient fixés sur les mots gravés sur la pierre grise.

« C'était Cloé... », déclara t-il. Ses expressions corporelles me laissaient perplexe, ses poings serrés, ses sourcils froncés. Je baissais les yeux sur la pierre à mon tour. J'avais vraiment l'impression que c'était difficile pour lui d'en parler. Je me contentais de l'écouter. « J'avais 16 ans quand je l'ai tuée. », dit-il et mon sang se glaça. Je relevais les yeux sur son visage, le regard interrogateur, fronçant les sourcils à mon tour.« Alors, est-ce que tu veux toujours épouser un meurtrier ? », demanda t-il en se tournant vers moi. Je déglutis difficilement, je ne savais pas quoi penser. Était-il sérieux ? En même temps quel imbécile emmènerait quelqu'un dans un cimetière pour lui dire quelque chose d'aussi affreux ? « Comment ça tu l'as tuée ? », demandais-je en réponse à sa question. Je ne me sentais pas à ma place, comme si j'étais de trop ou alors que je faisais partie d'un cauchemar. Je n'arrivais pas à m'imaginer l'égyptien en tant que tueur. Parce que pour moi, l'image d'un tueur était celle de quelqu'un de sanguinaire, violent et foncièrement méchant. Pire, je me voyais déjà dans un film d'horreur avec un gars armé d'un couteau. Je ne riais pas, parce que le sérieux avec lequel Kephren m'avait exposé la situation, ne se prêtait pas à la rigolade. Je passais une main nerveuse dans mes cheveux blond. Je ne savais pas vraiment comment réagir, que devais-je penser de ce qu'il était entrain de me dire. J'avais envie de prendre les jambes à mon cou, mais je ne pouvais pas lui faire ça. Pas après tout ce que nous avions vécu, pas après qu'il ai pris son courage à deux mains pour m'avouer son secret. Quand bien même, je ne savais si c'était du courage, je devais rester pour entendre ce qu'il avait dire. Je n'arrivais pas à y croire même, en retournant la chose dans ma tête. Est-ce-que j'aurais préféré qu'il taise ce qu'il avait fait ? Mon entourage m'avait toujours rabâcher l'adage : 'ce qu'on ne sait pas ne peut pas nous blesser'. Je pensais maintenant, que justement c'est ce qu'on ne sait pas qui peut nous blesser et laisser des cicatrices. « Je ne comprends pas. Tu ne l'as pas tuée volontairement ? », je ne pus pas m'empêcher de poser cette question maladroite. Je ne savais même pas quoi dire, ni faire. Le prendre dans mes bras, m'éloigner de lui, me mettre à pleurer, le prendre par la main ?

PS: désolé c'est nul !

« Comment ça tu l'as tuée ? » Kephren regarda Lola quelques secondes avant de reporter son regard sur la tombe. Il ferma les yeux et revit le corps sans vie de Cloé entre ses bras. Quand il se concentrait, il arrivait même à se rappeler son odeur, son regard, la position exacte de son corps, il savait sentir les goûtes d'eau glisser sur son visage, quand il se concentrait, il entendait même la voix de son... "ami" So'... partir, fuir... il ne l'avait pas fait. Soren l'avait laissé derrière, il avait tout porté sur les épaules parce que c'était la seule chose à faire, parce qu'il avait plus de morale que Soren, parce que cette nuit-là il avait eu la sensation de se réveiller et de porter un tout autre regard sur l'existence qu'il menait jusque alors. Il n'était pas un Dieu contrairement à ses croyances, il n'était pas tout puissant et les conséquences de ses actes comptaient, il n'était pas qu'un ado dont toutes les erreurs seraient pardonnées... non, du tout, et il avait fallu que Cloé meurt pour qu'il le réalise... il aurait tellement, mais tellement, voulu le réaliser d'une autre façon. Mais on ne revient jamais en arrière... cela dit, Kephren n'avait jamais pu se résoudre à totalement avancer, il venait souvent rendre visite à Cloé pour s'excuser de son comportement idiot, il refusait toujours de conduire la moindre voiture et il n'avait plus touché à un gramme d'alcool et de drogue depuis l'Halloween de ses 16 ans... « Je ne comprends pas. Tu ne l'as pas tuée volontairement ? » Kephren reporta son attention sur Lola, sur le présent. Il sentit son dos se vouter légèrement mais il finit par répondre, il avait du mal à ne pas plonger dans ses pensées les plus noires à chaque fois qu'il était ici. Il finit cela dit par s'humecter les lèvres, il ne savait pas vraiment par où commencer. « Je n'ai pas toujours été responsable... tu m'aurais détesté si tu m'avais rencontrée adolescent, je pensais... à rien en fait, j'étais juste idiot, j'avais une petite-amie que j'aimais et je la trompais dès que je le pouvais... et je sortais tout le temps, je buvais beaucoup, je me droguais parfois, je pensais que j'étais le Roi, je l'étais un peu à vrai dire, le Roi des soirées, populaire, le genre de type qu'on déteste mais qu'on garde dans sa liste de contact quand même car il connait toujours les bonnes personnes et avec qui on s'amuse toujours » expliqua-t-il froidement, il se trouvait si con avec le recul, il détestait l'être qu'il avait été, s'il pouvait repartir dans le passé, il foutrait deux trois claques à son lui plus jeune, il le méritait amplement ! « C'était Halloween, j'étais de sortie avec un pote, il devait conduire mais il était encore plus déchiré que moi... j'ai pris le volant mais en fait, je n'étais pas tellement mieux. Il pleuvait ce soir-là, elle a surgit, même pas brusquement, j'aurais pu l'éviter si j'avais été dans un état... normal... mais là, j'ai juste... j'ai essayé mais c'était trop tard, elle a survécu quelques minutes tout au plus, elle est morte dans mes bras... » finit-il par avouer en serrant les poings, son regard était si dur, il respirait la colère pure, il s'en voulait tellement, mais elle méritait la vérité, elle méritait de voir l'entièreté de ce qu'il était, surtout après ce qu'elle était prête à faire, il ne pouvait pas lui mentir sur le monstre qu'il était quelque part, il ne voulait pas l'épouser pour qu'ensuite elle apprenne la vérité et ait le sentiment d'être unie à un monstre... elle devait savoir avant quoique se soit... « J'avais 16 ans... mes parents ont payé uns des meilleurs avocat de la ville et je n'ai même rien eu... je... je n'ai eu qu'une remontrance de la justice et grâce à l'argent de mes parents, mon cassier est resté vierge, j'étais mineur et avec "quelqu'un" que j'ai toujours refusé de dénoncer et qui avait pris la fuite... ils pensent tous que c'est ce "quelqu'un" le coupable, ils lui ont fait porter le chapeau mais c'était moi, je conduisais, je... » il baissait la tête, sa gorge était trop nouée pour qu'il continue de parler. Il finit par se racler la gorge et lança un regard en biais à Lola. « Tu méritais de savoir toute l'histoire, désolé de ne pas être celui que tu pensais » finit par dire Kephren avant de s'abaisser devant la tombe et de s'excuser faiblement, il le faisait toujours, il s'excusait parce qu'il ne savait rien faire d'autres. Il s'excusait toujours et ne se ferait jamais pardonner car c'était tout simplement impardonnable.

Même pas vrai c'est très bien

Mon attitude et mes paroles se faisaient maladroites, comme si je me retrouvais face à un inconnu. Quelqu'un que je ne connaissais ni d'Eve, ni d'Adam, et qui se mettrait à me raconter sa vie chaotique. Je me rendais alors compte que la vie de Kephren m'était presque totalement inconnue. Comme un trou noir, dont je ne m'étais jamais vraiment soucier. Peut être parce que je ne lui avais pas avoué le pourquoi de mon inexpérience sexuelle. Mais cela n'avait pas autant de gravité que ce qu'il venait de me déclarer. Peut être que pour lui, cela en aurait, mais pas de mon point de vue. Je le vis fermer les yeux et je déglutis, attendant patiemment qu'il me réponde, je ne voulais pas le brusquer. J'avais trop peur de dire une phrase blessante ou même agir comme une idiote et qu'il ne le prenne mal, qu'il ai l'impression que je n'étais pas digne de ses confessions. Il me regarda de nouveau et j'aurais voulu sourire pour le rassurer, comme je le faisais souvent lorsqu'il inquiétais. Mais, à cet instant, je ne pouvais pas, j'étais figée et j'attendais avec appréhension sa réponse. « Je n'ai pas toujours été responsable... tu m'aurais détesté si tu m'avais rencontrée adolescent, je pensais... à rien en fait, j'étais juste idiot, j'avais une petite-amie que j'aimais et je la trompais dès que je le pouvais... et je sortais tout le temps, je buvais beaucoup, je me droguais parfois, je pensais que j'étais le Roi, je l'étais un peu à vrai dire, le Roi des soirées, populaire, le genre de type qu'on déteste mais qu'on garde dans sa liste de contact quand même car il connait toujours les bonnes personnes et avec qui on s'amuse toujours », dit-il, comme dégouté du garçon dont il me peignait le portrait. J'avais peur de la suite, je pinçais mes lèvres. « C'était Halloween, j'étais de sortie avec un pote, il devait conduire mais il était encore plus déchiré que moi... j'ai pris le volant mais en fait, je n'étais pas tellement mieux. Il pleuvait ce soir-là, elle a surgit, même pas brusquement, j'aurais pu l'éviter si j'avais été dans un état... normal... mais là, j'ai juste... j'ai essayé mais c'était trop tard, elle a survécu quelques minutes tout au plus, elle est morte dans mes bras... », continua t-il, je sentais la colère dans sa voix mais, je détournais mon regard au loin, pour m'empêcher de pleurer. Pleurer, de ma désillusion. Même si il restait l'homme que j'avais connu, malgré ce que l'on avait partagé durant tout ce temps. Je n'arrivais pas à détourner mes pensées sur le fait qu'il m'ait cacher une telle chose. Il avait tuer une jeune femme, pas volontairement certes, mais il avait perdu le contrôle de sa vie très jeune. Et pourtant, j'avais été naïve à une certaine époque, j'avais voulu partager la vie de garçon semblable à lui. Et je l'avais regretter. Il avait raison, je l'aurais sans doute détester.

« J'avais 16 ans... mes parents ont payé uns des meilleurs avocat de la ville et je n'ai même rien eu... je... je n'ai eu qu'une remontrance de la justice et grâce à l'argent de mes parents, mon cassier est resté vierge, j'étais mineur et avec "quelqu'un" que j'ai toujours refusé de dénoncer et qui avait pris la fuite... ils pensent tous que c'est ce "quelqu'un" le coupable, ils lui ont fait porter le chapeau mais c'était moi, je conduisais, je... », me dit-il avant de s'interrompre, et je fronçais les sourcils, mon cerveau était tellement dans le flou face aux informations qu'il me donnait que j'avais du mal à tout assimiler. Je ne comprenais pas pourquoi ses parents avaient 'aider' leur fils ainsi. Les miens auraient jugé bon que je sois punie pour une pareille chose. Alors, j'évitais de parler, ne sachant pas tellement quoi dire et surtout pour ne pas fondre en larme devant lui. Parce que malgré les doutes qui ne cessent de m'assaillir, je savais très bien que Kephren devait prendre sur lui pour pouvoir m'avouer de telles choses. « Tu méritais de savoir toute l'histoire, désolé de ne pas être celui que tu pensais », finis t-il et je tournais brièvement mon visage vers lui pour lui sourire de la même façon. Je le vis s'abaisser face à la tombe de ladite Cloé, et murmurait quelque chose. Je me raclais ensuite la gorge pour m'éloigner de quelques pas, les mains dans les poches de mon manteau, tête baissée, comme pour remettre mes pensées en place. Si je ne tenais pas autant à lui, j'aurais certainement pris mes jambes à mon cou pour pouvoir m'éloigner de la réalité que je refusais de voir. Je m'arrêtais ensuite, rejetant ma tête en arrière, et me retournais vers lui, les traits figés. « C'était tout ça dont tu ne voulais pas me parler ? », l'interrogeais-je. « Pourquoi tu as attendu si longtemps avant de me dire tout ça ? Il a eu tellement d'occasion où je t'ai tendu la perche, Kephren ... », continuais-je en me rapprochant pas à pas de lui, le regard humide. Je ne voulais pas laisser transparaître ma déception, ni même mes reproches même s'ils transperçaient un peu ma voix et mon regard. Je comprenais mieux à présent pourquoi il était si taciturne, qu'il refusait de répondre aux avances des jeunes femmes au café. Tout s'explique à présent. Je me sentais bête aussi, parce que je reniais un peu ce que l'on avait pu partager, comme si il n'était plus digne d'être mon ami, ni même mon futur mari. J'étais stupide d'agir ainsi, mais je me sentais désappointée et en quelque sorte trahie. « Excuse-moi. Je … C'était il y a des années, maintenant. Je … je vois bien que tu regrettes tout … ça. Mais c'est juste que j'ai l'impression … de ne pas être digne de ta confiance. », tentais-je d'expliquer, tête baissée de nouveau.

« C'était tout ça dont tu ne voulais pas me parler ? Pourquoi tu as attendu si longtemps avant de me dire tout ça ? Il a eu tellement d'occasion où je t'ai tendu la perche, Kephren ... » Kephren observa alors Lola quelques secondes. Il s'humecta les lèvres, ne sachant pas quoi répondre derrière la remarque de Lola teintée de reproche. Est-ce qu'elle lui en voulait vraiment parce qu'il n'avait pas parlé plus tôt ? Il fronça un instant les sourcils avant de secouer la tête. « C'est mon histoire Lola, tu crois qu'elle était facile à dire ? Tu es la première personne à qui j'en parle... désolé de ne pas avoir su le faire plus tôt, c'est vrai que c'est le genre de conversation facile à avoir autour d'un bon repas "Hey, j'ai tué une femme quand j'étais bourré, tu peux me passer le sel ?" » argua-t-il avec une colère sourde dans la voix. Il inspira afin de se calmer, ce n'était pas ce qu'il recherchait, ce n'était pas... "bien", il le savait, ce n'était pas de sa faute à elle. Mais pour une fois qu'il s'ouvrait, il aurait préféré... qu'elle ait une réaction plus franche, elle tentait de se contrôler, d'enregistrer les choses... mais tout dans son action démontrait qu'elle l'avait jugé et qu'elle le méprisait... et l'égyptien aurait préféré qu'elle soit plus franche... après, il comprenait aussi qu'il l'avait pris au dépourvu... « Désolé. » lâcha-t-il finalement en baissant la tête, coupable.

« Excuse-moi. Je … C'était il y a des années, maintenant. Je … je vois bien que tu regrettes tout … ça. Mais c'est juste que j'ai l'impression … de ne pas être digne de ta confiance. » Kephren émit un petit rire sans joie, il s'approcha de Lola et tendit la main pour lui relever le visage mais il arrêta son geste au milieu, il ramena sa main auprès de lui, après tout, elle ne lui avait rien dit sur le fait qu'elle acceptait qu'il continue de la toucher. Il poussa un soupir et se passa la main dans les cheveux à la place. « N'inverse pas nos rôles Lola, c'est moi qui ne suis pas digne de confiance et c'est normal après ce que j'ai fait... tu es digne de confiance, tu es une personne magnifique et géniale et tu es... parfaite ! » il poussa un nouveau soupir et il lança un regard à la tombe de Cloé. « Si j'ai attendu aussi longtemps pour te dire... c'est parce que je savais qu'une personne qui sait ce que j'ai fait... ne peut pas juste m'accepter ainsi... et je voulais te garder auprès de moi... mais c'était égoïste, surtout après le sacrifice que tu étais prête à faire... pour quelqu'un comme moi » avoua une nouvelle fois l'égyptien sans oser regarder Lola dans les yeux, il avait tellement peur d'y lire le dégoût...

Je l'accablais de reproches, alors qu'il avait eu l'honnêteté de me raconter cela. Le poids de cette histoire devait lui peser sur les épaules, connaissant l'être mystérieux qu'il était, il ne devait pas avoir grand monde au courant autour de lui. Du moins, je pensais encore le connaître un peu, malgré tout. Malgré mes doutes. Je vis que ma remarques le chiffonna car il fronça les sourcils et secoua la tête. « C'est mon histoire Lola, tu crois qu'elle était facile à dire ? Tu es la première personne à qui j'en parle... désolé de ne pas avoir su le faire plus tôt, c'est vrai que c'est le genre de conversation facile à avoir autour d'un bon repas "Hey, j'ai tué une femme quand j'étais bourré, tu peux me passer le sel ?" », me répondit-il et je sentis qu'il était en colère. J'étais bien consciente que c'était de ma faute et ses paroles, qui étaient tellement vraies, me firent baisser les yeux, comme une enfant prise en faute par ses parents. Je déglutis difficilement, je me retrouvais dans la position où je ne savais si parler était une bonne idée. J'inspirais ensuite profondément. Mal à l'aise, je me sentais bête de l'avoir accusé à tord, de l'avoir juger alors que ce n'était pas du tout dans ma nature, habituellement. Il était mon ami, mon futur mari, nous avions tellement partagé, et je venais d'être injuste avec lui juste parce que j'avais été -l'espace d'un instant- assaillie par des doutes, des peurs qui n'avaient pas vraiment leurs places. « Désolé. », dit-il et je relevais les yeux vers son visage, qui était le reflet de la culpabilité. Je me rapprochais de lui, le prenant dans mes bras, ma joue contre la sienne et mes lèvres à son oreille. « Non, c'est moi. J'ai été bête, pardonne-moi.», murmurais-je pour masquer l'émotion de ma voix.

Alors que j'exprimais mes regrets sur ma réaction, je l'entendis rire. Mais pas le même qu'à son habitude, pas le rire joyeux. Celui-ci avait aucun émotion. Je relevais mon visage baissé, et je vis sa main s'approcher de mon visage avant qu'il ne se ravise, et je ne compris pas son geste. Je fronçais les sourcils, attendant la suite, une explication. « N'inverse pas nos rôles Lola, c'est moi qui ne suis pas digne de confiance et c'est normal après ce que j'ai fait... tu es digne de confiance, tu es une personne magnifique et géniale et tu es... parfaite ! », déclara t-il avant de soupirer. Je gardais les sourcils froncés, ce fut à mon tour de rire sans joie. « Parfaite ? Après tout ce qu'on a partagé tout les deux, je t'ai jugé, comme si tu avais été un inconnu. Je suis loin d'être parfaite, tout le monde à des défauts & des squelettes dans son placard. », intervenais-je. « Si j'ai attendu aussi longtemps pour te dire... c'est parce que je savais qu'une personne qui sait ce que j'ai fait... ne peut pas juste m'accepter ainsi... et je voulais te garder auprès de moi... mais c'était égoïste, surtout après le sacrifice que tu étais prête à faire... pour quelqu'un comme moi. », finis t-il, en baissant le regard après l'avoir adressé à la tombe de ladite Cloé. Je voyais à quel point, il avait eu peur de m'avouer cet accident, cette partie de sa vie. Il se flagellais et s'auto-punissais pour l'erreur qu'il avait commise, et surtout il avait eu peur que je m'en aille après cet aveu, il avait eu peur de me perdre et cette constatation me toucha en plein cœur. Puis je soupirais, je savais de quel sacrifice, il parlait et j'eus l'esquisse d'un sourire avant de passer ma main, un peu froide sur sa joue. « Tu as eu raison de me le dire, et je veux aussi continuer à t'avoir auprès de moi, à me 'sacrifier' et il n'y a pas de 'quelqu'un comme moi' qui tienne. », déclarais-je en imitant les guillemets.

Kephren regretta presque immédiatement ses paroles, il n'avait jamais été si froid avec Lola, il n'avait pas l'habitude d'être ainsi avec elle et il se traita mentalement d'idiot, il n'avait pas envie d'être avec elle comme il l'était avec tous les autres. Il ne pouvait pas être un connard avec elle, il ne pouvait pas être le Kephren froid et moqueur, elle ne méritait pas ça, il ne l'avait jamais traitée comme tous les autres... et il n'allait pas commencer aujourd'hui. Alors il tentait... de se canaliser, ce n'était pas si facile à vrai dire, mais il pouvait le faire. Il ferma les yeux et inspira longuement. Il sentit alors l'odeur de Lola l'envelopper et les bras de la jeune blonde se nouèrent autour de lui, il se laissa faire et il serra la jeune femme dans ses bras, émus de ce contact qu'il n'attendait pas. « Non, c'est moi. J'ai été bête, pardonne-moi. » l'égyptien secoua la tête avant d'attirer Lola au plus près de lui. « Arrête de t'excuser, c'est moi, je ne suis pas facile, j'ai un caractère de chien » avoua-t-il alors en émettant un rire nerveux, c'était étrange mais avec Lola dans ses bras, il arrivait à mieux retrouver ses esprits, il savait exactement ce qu'il devait faire. Il se sentait plus... fort et courageux. « Je tiens tellement à toi » avoua-t-il alors en caressant du bout des doigts le dos de la jeune femme, pour la détendre, c'était sa façon de s'excuser par les gestes.

Cela dit, le câlin ne dura pas éternellement. Kephren en avait gros sur le coeur et il avait tellement de choses à dire. Maintenant que son secret était percé, il avait le sentiment qu'il pouvait parler plus et s'ouvrir de façon complète... il devait aller au bout des explications, c'était la moindre des choses... même si ça lui faisait mal, il se devait d'être à 100% honnête avec sa meilleure amie, il en avait marre des mensonges et des secrets dans le placard. « Parfaite ? Après tout ce qu'on a partagé tout les deux, je t'ai jugé, comme si tu avais été un inconnu. Je suis loin d'être parfaite, tout le monde à des défauts & des squelettes dans son placard. » il secoua la tête avant d'hausser les épaules. « Tu avais le droit Lola... c'est normal, surtout en apprenant tout ça... c'était... légitime et je ne t'en veux pas, d'accord ? » finit par dire Kephren en tenant un petit sourire pour Lola, il ne voulait pas qu'elle culpabilise pour ses propos, sa réaction à elle était toujours plus légitime que tout ce qu'il avait pu dire ce soir... et à ses yeux, elle restait parfaite, sa parfaite Lola. Le jeune homme se devait donc d'être honnête avec elle, il lui avoua que s'il lui avait autant caché cette histoire, c'était aussi à cause du fait qu'il avait peur qu'elle décide de lui tourner le dos, après tout, ça aurait été normal. L'égyptien sentit alors les doigts froids de Lola se poser sur son visage et il les entoura de ses mains afin de les réchauffer, c'était la moindre des choses surtout que c'était lui qui l'avait amenée ici par ce temps, il se sentit coupable et il se mit à frictionner le dos et les bras de la blonde dans un geste soucieux. « Tu as eu raison de me le dire, et je veux aussi continuer à t'avoir auprès de moi, à me 'sacrifier' et il n'y a pas de 'quelqu'un comme moi' qui tienne. » Kephren se mit à sourire sans pouvoir s'en empêcher. Il attrapa le visage de Lola en coupe et posa un instant son front sur celui de l'espagnole avant de se remettre à parler. « Merci Lola, merci de ne pas m'avoir détesté sur le champ, sincèrement, j'aurais compris, je me déteste parfois pour ce que j'ai été... j'étais tellement con et imprudent et... je sais que toi tu m'idéalisais, tu pensais que j'étais un type bien... mais j'ai de lourds cadavres dans le coffre de ma vie, et ce ne sera pas toujours facile à vivre... mais si tu veux toujours de moi... je peux faire en sorte de devenir un homme qui te mérite entièrement... je peux devenir un homme meilleur pour toi Lola parce que je t'aime de tout mon coeur » avoua l'égyptien les yeux brillant d'une détermination farouche.

Notre entrevue se démarquait tellement des autres, que je n'avais pas l'impression que c'était réel. Que Kephren me dise qu'il avait tué une fille par accident, qu'il soit froid, que je l'accable de reproches … Cela ne nous ressemblais pas. Et ces attitudes non plus. Nous nous comportions comme si nous étions dans un univers parallèle, à celui dont nous avions l'habitude. Je l'entourais alors de mes bras, voulant apaiser les tensions et me faire pardonner mon attitude. Je sentis alors ses bras me serrer contre lui, et j'eus un léger sourire, comme apaisée moi aussi.« Arrête de t'excuser, c'est moi, je ne suis pas facile, j'ai un caractère de chien », expliqua t-il, avant de rire nerveusement. Je passais doucement mes doigts dans ses cheveux, sur le bas de sa nuque. Une caresse que je voulais rassurante, apaisante sur sa peau. « Je tiens tellement à toi » Ses doigts effleurèrent mon dos, un geste que je reconnaissais comme faisant partie de la personnalité de Kephren, que je connaissais. Et comme d'habitude, je me sentis pousser des ailes. La sensation d'être 'indispensable' à quelqu'un me transportais d'une joie pure. Je relevais la tête en plantant mon regard dans le sien accompagner d'un sourire doux. « Dans ce cas-là, on est deux. Moi, aussi je tiens beaucoup à toi, tu le sais, j'espère. », dis-je doucement. Même si aujourd'hui, j'avais découvert une nouvelle facette de mon ami, je ne m'en éloignais pas. Restons honnête, je ne pourrais pas me passer de l'égyptien plus de quelques jours, voire quelques heures grand maximum. Pourtant, il y a quelques instants, j'avais failli lui tourner le dos, pour son aveux. Je me sentais stupide et coupable, d'avoir fait une telle chose, et cela empirer lorsqu'il me disait que j'étais parfaite. C'en était risible.« Tu avais le droit Lola... c'est normal, surtout en apprenant tout ça... c'était... légitime et je ne t'en veux pas, d'accord ? », déclara t-il, et je hochais la tête en signe d'accord. Même si je ne l'étais pas vraiment, je n'avais pas envie de déclencher une dispute inutile, de plus, je n'étais pas spécialement douée en dispute. Il me sourit, et je le lui rendis. Alors que je caressais doucement sa joue. Il ne tarda pas à l'entourer de ses mains, pour me la réchauffer. J'eus un plus large sourire.

Encore plus lorsqu'il s'activa auprès de mes bras et mon dos. C'est alors que je me mis à rire. « Arrête, je ne suis pas en sucre ! J'ai l'impression d'être prise dans un tremblement de terre. », dis-je en riant. Et alors que je lui disais que j'étais encore prête à me sacrifier pour lui, il sourit et prit mon visage entre ses mains avant de poser son front contre le mien. « Merci Lola, merci de ne pas m'avoir détesté sur le champ, sincèrement, j'aurais compris, je me déteste parfois pour ce que j'ai été... j'étais tellement con et imprudent et... je sais que toi tu m'idéalisais, tu pensais que j'étais un type bien... mais j'ai de lourds cadavres dans le coffre de ma vie, et ce ne sera pas toujours facile à vivre... mais si tu veux toujours de moi... je peux faire en sorte de devenir un homme qui te mérite entièrement... je peux devenir un homme meilleur pour toi Lola parce que je t'aime de tout mon coeur », avoua t-il, très sérieusement. Je gardais alors mes yeux fixer dans les siens. Avant de lui répondre, je réfléchissais quelques secondes pour trouver les bons mots. Ceux qui pourraient le rassurer. « Kephren, c'était ce que tu étais avant. D'accord, si je t'avais connu en tant qu'adolescent, je t'aurais peut être détesté parce que tu aurais ressemblé à tout ceux qui j'avais connu en tant qu'adolescente. Je ne t'idéalisais pas, tu as toujours été un ange avec moi, toujours soucieux de mon bien être. Et tu est un type bien, d'accord ? Et même, si ton passé est lourd à porter, cela ne m'empêche pas de toujours vouloir ta présence à mes côtés. Tu vaux déjà cent fois mieux que tout ceux qui ont pu croiser, un jour, mon chemin. », lui déclarais-je, avant de faufiler mon visage prés de son oreille. « Je t'aime aussi, bien plus que tu ne peux l'imaginer. », murmurais-je. Je déposais ensuite un baiser au coin de ses lèvres, et relevais mes yeux vers les siens.

C'était plus fort que l'égyptien, il devait toucher Lola, l'effleurer, la caresser, au final, ça importait peu du moment qu'il la touchait. Car dès qu'il le faisait, l'endroit qui était en contact avec la blonde irradiait. C'était quelque chose de physique et d'intense qu'il ressentait du plus profond de son être. C'était inexplicable cela dit, il ressentait tout ça, mais il était bien incapable de le décrire à une tierce personne. Les gens ne pouvaient pas comprendre les changements qui s'opéraient en Kephren dès que Lola était dans la même pièce que lui. Il se sentait... plus fort, plus confiant, il se sentait aussi en paix, il se transformait en un être protecteur pour elle. En sa présence, il pouvait être tout ce dont la jeune femme avait besoin. C'est sans doute pour ça qu'il avait longtemps été son meilleur ami, c'était ce qu'elle avait attendu de lui de longues années alors il avait voulu être le meilleur ami le plus fiable au monde pour elle. C'était pour tout ça qu'il tenait énormément à elle, c'était pour ça qu'il avait complètement besoin d'elle. « Dans ce cas-là, on est deux. Moi, aussi je tiens beaucoup à toi, tu le sais, j'espère. » il hocha la tête, bien sûr qu'il le savait, il le ressentait dans tout son être l'amour de Lola. C'était ce qui lui donnait des ailes actuellement, c'était son moteur, ce qui faisait qu'il était si heureux ces derniers temps. Être aimé ça donnait un tel baume au coeur, surtout quand c'était un amour réciproque, ça ne pouvait être que bénéfique ce genre d'attachement.

Kephren s'activa ensuite à réchauffer Lola du mieux qu'il pouvait. « Arrête, je ne suis pas en sucre ! J'ai l'impression d'être prise dans un tremblement de terre. » l'égyptien eut un sourire sur les lèvres et une lueur amusé et provocatrice dans le regard. Celui-ci semblait se rallumer maintenant qu'il savait qu'elle n'allait pas partir et le fuir. « Vraiment ? » demanda-t-il avec un ton de défi dans la voix. Il déposa ensuite ses deux mains sur les hanches de la blonde avant de la rapprocher de lui. Il rapprocha son visage de celui de Lola pour que son souffle soit sur les lèvres de l'espagnole. « Parfois quand je te tiens ainsi, j'ai l'impression que sans mes bras autour de ta taille tu pourrais tomber » avoua-t-il en déposant un baiser sur la joue de la blonde avant de se mettre à la lui caresser du bout de son nez avec tendresse. « D'autres fois, j'ai l'impression que quand je suis aussi près de toi, je sens tes jambes trembler et prêtes à se dérober » avoua-t-il alors que ses lèvres se mirent à tracer une ligne de baisers jusqu'au lobe d'oreille de Lola qu'il s'amusa à mordiller légèrement.

Il finit par s'éloigner tranquillement et observa sa meilleure amie avec un léger amusement dans le fond du regard. Il aimait voir tout ce qu'il pouvait provoquer chez elle, c'était grisant et amusant à la fois. ça l'électrifiait à chaque fois. Il finit tout de même par de nouveau se rapprocher d'elle pour la remercier d'être encore là. De ne pas lui avoir tourné le dos... ça voulait tellement dire pour lui... pour eux. « Kephren, c'était ce que tu étais avant. D'accord, si je t'avais connu en tant qu'adolescent, je t'aurais peut être détesté parce que tu aurais ressemblé à tout ceux qui j'avais connu en tant qu'adolescente. Je ne t'idéalisais pas, tu as toujours été un ange avec moi, toujours soucieux de mon bien être. Et tu est un type bien, d'accord ? Et même, si ton passé est lourd à porter, cela ne m'empêche pas de toujours vouloir ta présence à mes côtés. Tu vaux déjà cent fois mieux que tout ceux qui ont pu croiser, un jour, mon chemin. » il sentit son coeur s'emballer à la déclaration de la blonde. Il se sentait touché et ému et il n'était franchement plus habitué à ressentir des émotions aussi fortes et aussi positives. « Je t'aime aussi, bien plus que tu ne peux l'imaginer. » une douce chaleur se répondit dans son être à la déclaration de Lola. Et il se sentit complètement électrifié par le semi-baiser de la jeune femme. Il bougea rapidement la tête pour capturer ses lèvres une fraction de secondes, dans un baiser rempli de promesses d'avenir. « On rentre à la maison ? » souffla alors le jeune homme en se rappelant de l'endroit où ils étaient. Ce n'était pas vraiment le lieu pour les grandes effusions d'affection... surtout devant la tombe de Cloé quoi... le jeune homme tendit la main vers Lola. Il lui laissait le choix d'accepter ou non de prendre sa main. Lui la choisissait elle mille fois plutôt qu'une... mais il voulait qu'elle soit sûre, il ne voulait pas s'imposer à elle, ce n'était pas juste.

Kephren connaissait bien Lola, au départ, c'était son caractère et sa façon de procéder qu'il avait appris, ils étaient meilleurs amis et il s'était fait un devoir de comprendre comment marchait la blonde. Récemment, il avait appris à connaître son corps, pas... de façon totalement intime, mais une bonne partie, il savait où l'embrasser pour la faire trembler ou pour lui faire murmurer des choses incohérente, il savait où poser ses lèvres pour l'entendre gémir et il adorait apprendre cette façon de la connaître. Il retenait et appliquait pour la fois suivante, c'était tout ce qu'il voulait, son plaisir à elle. C'était sans doute pour ça que leur relation marchait si bien, il la connaissait presque sur le bout des doigts et il l'aimait tellement pour tout ça, tout ce qu'elle avait à lui offrir, tout ce qu'il avait encore à découvrir sur elle et qu'il se faisait un réel plaisir d'apprendre. « Tu me connais bien à présent, mais je crois que tu n'es pas le seul à produire cet effet là. » il eut un petit sourire. En toute honnêteté, elle avait parfaitement raison, elle n'avait pas conscience de l'effet puissant qu'elle avait sur elle. Un seul de ses regards pouvait le figer entièrement. Une seule de ses caresses pouvaient le consumer de l'intérieur, il devait sans cesse se contenir en sa présence. Elle glissa la main qu'elle avait dans sa nuque jusque sur son coeur qui battait la chamade. « J'ai l'impression que quand je te touche, ton cœur tambourine dans ta poitrine. » c'était vrai, sa présence si proche le rendait littéralement fou. Il attrapa la main de Lola pour la porter à ses lèvres pour l'embrasser légèrement sur le bout des doigts. « D'autres fois, quand je t'embrasses, tu as du mal à te contenir ... » ajouta-t-elle de façon taquine, il secoua la tête et leva les mains. « Tu es très belle, je suis un homme et je t'aime... ce n'est pas tous les jours facile... » avoua-t-il en toute honnêteté avant d'embrasser Lola à son tour de façon beaucoup plus passionné. « Mais je préfère t'avoir à mes côtés que n'importe où ailleurs... même si c'est dur ou difficile, je préfère te savoir dans mes bras que toute seule chez toi, je préfère être avec toi qu'avec n'importe qui d'autres » ajouta-t-il de façon sincère en pensant chaque mot qu'il disait. Oui il avait du mal, oui il avait augmenté plus que jamais son quota de douche froide mais non, il n'avait aucun regret là-dessus.

Kephren proposa alors de rentrer à la maison et la blonde lui attrapa la main pour entrelacer leur doigt. Cette épreuve aurait pu mettre fin à leur histoire mais l'égyptien avait cette impression qu'au contraire, leur lien s'en trouvait resserrer. Le jeune homme la ramena alors à son appartement et il la guida jusqu'au salon. « Attends-moi ici » exigea-t-il alors en la plaçant sur le divan. Il se pencha tout de même vers elle pour lui voler un baiser et se donner du courage. Il alla jusque dans sa chambre et sortit de sa commode l'écrin qu'il avait acheté il y a un moment. Il avait voulu faire sa demande avant... mais il n'avait pas voulu mentir à Lola en ne lui racontant pas son passé... maintenant tout avait changé, elle l'acceptait encore alors... il resserra les doigts sur l'écrin, les paumes de ses mains lui semblaient humide, il était stressé, il inspira longuement avant de revenir dans son salon. Il avait une boule dans la gorge et... elle avait tant de raisons de dire non mais... il avait besoin de lui prouver qu'il était prêt pour l'aventure. Il voulait... lui prouver qu'il l'aimait et ça semblait être la preuve la plus plausible à son sens. Il revint à ses côtés avec un sourire nerveux sur les lèvres. Il lui attrapa les mains et se racla la gorge avant de se remettre à parler. « Je t'aime » commença-t-il par dire sans trop savoir dire quoi désormais. Il inspira, ne pas paniquer, ce n'était pas le moment, il était sûr de ce qu'il voulait. Du plus profond de son coeur, il était certain de ses sentiments. « Quand j'ai... quand ma vie a été chamboulé, j'ai tout perdu, vraiment... mes parents... Dieu sait que je les aime... mais on n'a jamais su se pardonner nos comportements de l'époque. J'ai perdu toutes les personnes que j'aimais et je pensais que ma vie serait comme ça... sans amour. Je le méritais quelque part. » avoua-t-il le regard brillant. « Puis je t'ai rencontré et tout a changé, tu étais un rayon de soleil dans ma vie sombre et froide. Je n'étais pas bien et tu as su... partager ta bonté avec moi, c'est pour ça que je t'ai d'abord aimer. Comme meilleure amie. Ensuite... tu as été prête à tellement de choses pour moi. Ta gentillesse, ta douceur, tout ce que tu représentes font de toi la femme que j'aime. Je suis tombé amoureux de toi parce que tu es quelqu'un de bien et c'est ce que j'aime en toi. Tu laisses toujours une chance. Tu m'as donnée une chance à moi alors... » Il sortit l'écrin de sa poche et le sortit avant de l'ouvrir de façon nerveuse. Il regarda alors Lola dans les yeux tout en s'humectant les lèvres. « Épouse-moi Lola. Épouse-moi parce que tu sais tout de moi et je jure de devenir chaque jour meilleur pour toi. Avec toi à mes côtés je me sens plus fort. Je récupère une dignité que j'avais perdu et... épouse-moi, sois ma force, mon pilier, ma famille, ma femme. » murmura-t-il légèrement ému. Jamais de sa vie il n'avait voulu une chose autant qu'il ne voulait Lola comme femme.