Kennedy & Calliopé

Calliopé soupira, et s'affala sur la banquette du taxi. Cela faisait déjà 3 heures qu'elle emballait tous ses cartons, cherchant ses affaires dans son appartement de Brooklyn. Il avait beau être petit, Calliopé ne s'était jamais imaginé qu'il pouvait stocker autant de choses. Néanmoins, elle était tout de même contente de le quitter. Elle y avait de beaux souvenirs, mais le loyer était assez exorbitant. C'était en parti pour ça qu'elle déménageait à Manhattan. Les loyers y étaient plus chers, mais l'annonce de colocation sur internet lui avait paru assez raisonnable. La personne proposait un loyer assez raisonnable, et un partage des tâches ménagères. Et puis, c'était tout de même mieux d'habiter de l'autre côté du pont. Elle pourrait se rendre aux locaux du Times en 2 minutes et n'auraient plus besoin d'emprunter le métro. A cette pensée, Calli se redressa sur le siège. Elle était heureuse. Un camion allait emmener tous ses meubles dans la journée, et elle ne transportait avec elle que quelques cartons. Elle allait habiter à Manhattan. Discrètement, elle se regarda dans le rétroviseur du taxi, et se repassa une couche de gloss. Elle ne connaissait rien de son nouveau colocataire, mais elle espérait qu'il serait mignon. Dans tous les cas, elle voulait faire une bonne impression. Et tant pis si c'était un laideron. Il fantasmerait sur elle, et à ce juste prix, ferait toutes les tâches ménagères et la cuisine. Elle n'aurait rien à faire.

En souriant, elle rangea son gloss dans sa petite trousse de maquillage, et repassa un trait de khol sous ses yeux bleus/verts. Délicatement, elle passa une main dans ses cheveux. Elle était parfaite. Et cela tombait bien, puise le taxi arrivait sur Park Avenue. Calli paya le trajet, en se disant que ce serait la dernière fois qu'elle aurait à faire Brooklyn-Manhattan en taxi; puis elle s'extirpa du véhicule, deux cartons dans les bras. C'était assez difficile de se déplacer, mais heureusement, le logement disposait d'un ascenceur. En quelques minutes, elle rejoignit l'étage de son nouveau chez soi. Elle était à la fois excitée et effrayée. Néanmoins, elle prit son courage à deux mains; et s'approcha de la porte. Tenant toujours ses cartons à la main, elle bougea sa tête de droite à gauche, tentant de faire décaler une mèche rebelle. Une fois que ce fut fait, elle toqua à l'aide de son pied. Son nouveau colocataire allait ouvrir ... peut-être l'homme de sa vie ? Calliopé sourit à cette pensée, et se mit à s'imaginer un beau rugbyman bien musclé, brun ténébreux. Mais, elle fut interrompue dans ses pensées, par la porte qui s'ouvrit. La blondinette constata que c'était ... une femme. Qui plus est, elle la connaissait cette fille. Kennedy. La pseudo-copine de William qui prétendait être mannequin. Oh non .. ce n'était pas possible. Elle ne pouvait pas lui piquer ce garçon aussi ? L'épisode Will avait déjà été assez douloureux, voilà que maintenant Kennedy sortait avec son nouveau colocataire. Sans gêne, Calliopé posa les cartons au pied de la brunette, et se redressa; un air mécontent sur son visage. "Tu mets décidément le grappin sur tous les garçons de cette ville ! Tu espères qu'ils vont te payer ta chirurgie ou quoi ? " Calli n'avait pas vraiment de raison pour en vouloir à Kennedy, puisque celle-ci avait révélé le pot-aux-roses l'autre jour, et avait vraiment présenté ses excuses de la part de Will, spécifiant qu'il aurait du appeler. Cependant, aujourd'hui, Calliopé était trop énervée pour être conciliante. Cette Kennedy était encore dans ses parages. Et elle détestait ça. " Bref ... tu peux lui dire que je suis arrivée ? Je suis la nouvelle colocataire ! Et c'est Calliopé, pas Julie; contrairement à ce qu'à pu te dire William !"

Calliopé essaya de regarder à l'intérieur de l'appartement, par l’entrebâillement de la porte. Hum ... c'était assez rangé pour un appartement de garçons. Kennedy devait surement y veiller ... mais peu importe, puisque Calli savait qu'elle allait lui piquer. Et oui, elle veillerait personnellement à se balader en nuisette et à laisser la porte de sa salle de bain ouverte quand elle prendrait sa douche. Peu importe si il aimait ou pas Kennedy, il ne pourrait résister. Tous les garçons étaient pareils après tout.

Kennedy & Calliopé

Calliopé dévisagea Kennedy de haut en bas. Celle-ci semblait tout aussi surprise que Calli de la voir sur le pallier de la porte.Qu'est ce qui se passait là ? De plus, Kennedy semblait prendre ses aises. Elle portait un mini short tout simple et un débardeur moulant qui mettait en valeur sa toute petite - mais certes jolie - poitrine. La blonde leva les yeux au ciel quand elle vit l'accoutrement de Kennedy : celle-ci n'avait donc aucune décence. Sortir avec un garçon était une chose, mais exhiber leur activité sexuelle aux yeux du reste du monde était autre chose. Calliopé ne se serait jamais permise de cela : mince, on enfilait quelque chose de mieux lorsqu'on sonnait à la porte. « Tu peux lui dire toi-même, tu l’a en face de toi. Bienvenue ! » Calliopé sortit de ses pensées, et regarda Kennedy. Venait-elle de comprendre la même chose ? Était-elle, comme elle le prétendait, l'habitante de cet appartement ? La blondinette devait s'en assurer. Ainsi, sans gêne, elle poussa Kennedy et pénétra dans le grand appartement, admirant les lieux. Tout propre et soigné. Callli s'assit sur le comfortable sofa et regarda Kennedy qui était stupéfaite. " Bien , je t'explique, on ne se parle pas, on ne partage rien ensemble. Chacune fait ses courses, son ménage personnel et sa vie ! " La blonde regarda autour d'elle. Elle voyait deux portes, qui menaient certainement à deux chambres individuelles. Tant mieux, elle n'aurait pas à supporter Kennedy trop longtemps. Elle partirait le matin tôt pour aller bosser, et reviendrait le soir ... oh il fallait tout de même qu'elle organise une fête. Une crémaillère. Elle l'avait promis à ses amies, et elle voulait tenir sa promesse " Je t'explique, je vais organiser une soirée ici dans quelques jours, histoire d'inaugurer mon nouvel appartement. Donc dis moi un soir où tu n'es pas là, dans la semaine ..." Sans gêne, Calliopé s'alluma une cigarette et arpenta les lieux. Finalement, elle se retourna vers celle qui allait être sa colocataire. La vie allait être terrible, avec elle. Elle la voyait déjà se coucher à 8h du soir et éteindre toutes les lumières ... pour la blonde qui avait pour habitude de veiller jusqu'à pas d'heure et de faire la fête toute la nuit, ça n'allait pas aller. " Oh, et évite d'inviter William ici. "

Il était bien évidemment impossible pour Calliopé de regarder Kennedy et William passer des soirées ensemble. Moins elle voyait ce crétin, mieux elle se portait.

Kennedy & Calliopé

Kennedy n'intimidait pas Calliopé une seule seconde. Elle en avait vu des filles comme ça. Et pour cause, elle avait été une de ses filles. Jeunes héritières, se croyant largement supérieure au commun des mortels et vivant dans un appartement hors de prix. Une semaine d'argent de poche pour Kennedy devait surement représenter un mois de salaire pour Calliopé.Ceci expliquait pourquoi la brunette tentait d'imposer ses règles dans son appartement de luxe. Elle avait probablement l'habitude d'obtenir tout ce qu'elle voulait, et manque de pot pour elle, Calli n'était pas du genre à se laisser faire. Cependant, elle la laissa écraser sa cigarette sur le tapis de fourrure, sans rien dire. Tant pis, c'était le tapis de Kennedy, dans son appartement comme elle le disait si bien : ce serait elle qui devrait le remplacer ou combler le trou que le mégot venait de faire. « Cet appart est non fumeur. De plus ici ça a était chez moi avant d’être chez nous alors ça serait plutôt à TOI de suivre mes règles. » Calliopé esquissa un sourire qui se voulait courtois, même si elle n'en pensait pas moins. Elle se rapprocha un peu de plus de Kennedy, et lui rit au visage. " Hum ... oui chérie, mais le loyer c'est 50/50, j'ai autant le droit d'imposer mes règles que toi. En fait, on est autant chez toi que chez moi !" Elle commença à reculer, pour s'avancer vers la porte d'entrée. Arrivée devant, elle se pencha, ramassa ses cartons, mais fit volte face soudainement. " Oh, et non je ne partirais pas. Je ne te ferais pas ce plaisir. Maintenant, si tu veux rester là le soir de ma crémaillère, pas de soucis. Juste, veille bien à fermer la porte de ta chambre avant de commencer tes mots croisés et ton tricot. On risque de faire beaucoup de bruit." Sans gêne, Calli se dirigea vers le réfrigérateur et se saisit d'une bouteille d'eau fraiche, qu'elle but d'une traite. Finalement, elle lâcha un "AH" de soulagement, puis s'assit confortablement sur une chaise. Voilà que Kennedy évoquait William. Elles ne pouvaient décidément pas éviter ce sujet, et pour cause c'était le sujet de leur discorde. Calliopé leva les yeux au ciel, puis posa sa bouteille d'eau vide sur le comptoir, écoutant sans grande attention le discours de Kennedy. Elle s'en moquait comme d'une guigne que William soit son ami. Elle ne voulait pas le voir ici, c'est tout. « Tu sais, moi aussi j'ai ce genre d'amis parfois. Ça s'appelle un sex friends. Enfin bon, je suppose que je ne t'apprends rien. » Calliopé sourit ironiquement, puis commença à ouvrir un de ses cartons. Elle en sortit sa figurine de Jesus ( héritage de son éducation catholique espagnole), et la disposa sur le bar, puis elle se retourna vers sa nouvelle colocataire. « Et sinon, où est ma chambre ? »

Calliopé ne connaissait pas Kennedy. Vraiment pas. Si la blonde imaginait que Kennedy était une fille pleine d’argent qui était habitué à avoir tout ce qu’elle voulait elle se trompait. Elle n’était pas une jeune héritière pétée de tune. Si ça avait été le cas elle n’aurait pas eut besoin d’une colocataire pour vivre ! Si la Canadienne arrivait à s’en sortir et n’était pas obliger de loger sur le campus de la fac de Columbia ? c’était parce que ses parents avant longtemps mis de l’argent de côté pour ses études, qu’elle avait une bourse, que ses grands parents l’aider un peu et surtout parce qu’elle travaillait dans une agence de détective. Calliopé avait tout faux sur elle ! Kennedy n’était pas une fille pourrie gâté vivant dans le luxe. Heureusement Kenny était bien loin de penser que la blonde pensait cela à son propos. Sinon ça l’aurait sans doute mise en colère. Elle l’a jugé sans la connaitre ou même vouloir la connaitre juste parce qu’elle était amie avec William ! C’était si injuste.

« Oh, et non je ne partirais pas. Je ne te ferais pas ce plaisir. Maintenant, si tu veux rester là le soir de ma crémaillère, pas de soucis. Juste, veille bien à fermer la porte de ta chambre avant de commencer tes mots croisés et ton tricot. On risque de faire beaucoup de bruit. » « Je serais dans le salon. Avec vous. Fait toi à cet idée » dit-elle d’un ton déterminé. Loin d’elle l’idée de gâcher la fête de Calliopé et ce n’était pas qu’elle mourrait d’envie de rencontré les amis de a coloc – surtout si elle lui ressemblait – mais il était hors de question qu’elle la laisse gagner ! Même si elle s’ennuyait ce soir là ou qu’elle aurait préféré être n’importe où ailleurs elle serait là. « Tu sais, moi aussi j'ai ce genre d'amis parfois. Ça s'appelle un sex friends. Enfin bon, je suppose que je ne t'apprends rien. » « Je ne couche pas avec William. Je ne suis pas aussi stupide que d’autres filles ! » Lui répondit-elle avec un large sourire. Kennedy n’était pas méchante mais si on la mordait elle savait répondre. La « stupide » c’était bien évidemment Calliopé car elle avait couché avec William qui ne l’avait jamais rappelé. C’était d’ailleurs pour ça qu’elle le détestait autant. Kennedy écarta les yeux en voyant sa coloc sortir une statut de Jésus. « Tu es Catho ??? » lui demanda-t-elle comme si c’était choquant. Kenny était protestante mais pas pratiquante. « Et sinon, où est ma chambre ? » « Je serais tenté de te répondre : trouve là toi-même ! Mais faut croire que j’ai plus de savoir vivre que toi » lui dit-elle en poussant un soupir. « Suis moi. » Elle la conduisit dans sa chambre. Les deux chambres étaient séparées par la salle de bain. Dans chacune d’elle se trouvait une porte pour y avoir accès.

Kennedy & Calliopé

« Tu n'as pas compris ma petite. Je ne t'ai pas invité à ma soirée ... tu n'es pas conviée, si tu préfères ! Est-ce que je m'incrustes moi, à tes rendez-vous au club de lecture ? Non, parce que je sais que je ferai tâche et que je ne m'intégrerai pas. Donc fais toi à cette idée toi aussi ! » Calliopé leva les yeux au ciel, pour l'effet. Elle se doutait bien que Kennedy devait de temps en temps sortir avec des amis, aller boire des verres, se bourrer la gueule et fumer des joints, comme tout jeune de leur âge. Seulement, elle voulait la provoquer, l'énerver pour qu'elle soit à son paroxysme d'énervement. En vérité, elle voulait juste la faire chier. Calli n'était pas du genre à embêter les gens sans raison ou juste pour le plaisir. En vérité, quand on apprenait à la connaitre elle pouvait être un ange. Mais, elle avait aussi des griffes et l'ange pouvait se transformer facilement en démon quand on se mettait sur son chemin. Et il fallait avouer que lui faire croire qu'elle sortait avec William n'avait pas été la meilleure idée que Kennedy avait jamais eu. Depuis, Calli lui déclarait la guerre, et elle se léchait les babines rien qu'à l'idée de l'avoir pour coloc. Certes, cela allait être l'enfer, pour les soirées, les amies, les heures passés à la salle de bain et les films à choisir pour le dimanche soir; mais aussi le paradis pour les coups bas et les répliques sanglantes. S'il y avait bien une chose que Calliopé aimait dans le proverbe "la vengeance est un plat qui se mange froid" ; c'était que ce plat était encore meilleur quand ça sortait du congélateur. Kennedy allait manger, et ça elle ne le savait même pas.

Calliopé ignora la réplique sur les "autres filles". Elle avait été stupide quand elle avait cedé à William et elle savait que c'était une erreur. Kennedy n'avait pas besoin de lui rappeler. Ainsi, elle déplaça un peu la statuette, cherchant un endroit où elle s'accordait le mieux avec la déco horrible de sa nouvelle colocataire. « Oui, je suis catholique effectivement. Enfin, disons que mes parents le sont mais quand j'ai fugué, j'ai ...» La blondinette s'arrêta. Etait-elle vraiment en train de se confesser auprès de son ennemie ? Ce n'était pas normal ça.Elle coupa net à la séquence "confidences". Il faudrait vraiment qu'à l'avenir elle fasse attention : quand elle était distraite, elle parlait trop. « Ca ne te regarde absolument pas. Est-ce que je te demande si tu préfères les épinards ou la purée, moi ? Non, car je m'en fous de ta vie. Donc voilà, ne t'intéresse pas à la mienne. » Lentement, elle suivit sa nouvelle colocataire vers la chambre. Grande, spacieuse, tout en restant assez modeste, c'était vraiment le style de Calliopé. Elle l'aurait d'ailleurs adoré si à la formule "chambre sur Manhattan" ne se rajoutait pas "petite pimbêche débarquée de nulle part et qui est accessoirement la pire ennemie de Calliopé Evans". Mais bon, elle s'en contenterait. La salle de bain en commun, c'était en revanche une très mauvaise idée. « A un moment ou un autre, tu voudras m'emprunter mon maquillage. Soit pour camoufler cet horrible bouton que tu as sur le front, soit pour essayer d'arranger un peu ta tête et de ressembler plus à quelqu'un de normal. Et bien ce jour là, abstiens toi. Tu restes moche, je m'en fiche, mais on ne touche pas à mes produits de beauté. » D'apparence, Calliopé ressemblait surement à une pouf sans cervelle, méchante et se croyant supérieure. En vérité, elle était tout l'inverse. Malheureusement, cette Kennedy n'aurait jamais la chance de découvrir cette Calli là puisqu'elle lui avait carrément mit des battons dans les roues; et que la blondinette était TRES TRES rancunière.

« Oui, je suis catholique effectivement. Enfin, disons que mes parents le sont mais quand j'ai fugué, j'ai ...» Kennedy n’était pas le genre de fille qui jugeait les autres et elle avait aucunement l’intention de se moque de Calliopé. Elle était juste surprise que la blondinette commence ainsi à se confier. A en croire sa réaction c’était non voulu, car Calliopé se braqua presque aussitôt, faisant preuve de la jolie peste attitude qui lui allait si bien. Kennedy expira et inspira pour essayer de garder son calme bien qu’elle mourrait d’envie de poser ses mains sur le jolie cou de la blondasse pour essayer de l’étrangler. Par chance pour Calliopé, en ayant deux parents flics Kennedy était parfaitement informer sur ce qu’on risquer en cas de meurtre. C’est ce qui l’empêcha d’agir ! Quand la nouvelle colocataire découvrit la salle de bain qui se trouvait entre les deux chambres là encore la Canadienne dût faire preuve d’une patience qui ne lui ressemblait guère. Si elle restait encore cinq minutes de plus avec la blondinette elle allait finir par exploser ! « Ok super je reste moche, c’est très bien, ça me va youpi » dit-elle sans penser un mot de ce qu’elle venait de dire. « Sur ce je te laisse t’installer, je vais réviser dans ma chambre. Je ne voudrais que tu m’accuse d’être trop collante. » Lui lança-t-elle sur sarcasme, une sourire des plus hypocrites sur le visage. Elle ouvrit la porte de la salle de bain donna sur sa chambre et entra à l’intérieur avant de la claquer. Autant dire que la bonne entente entre les deux filles était loin d’être assuré !