Elia se sentait encore toutes pâle et tremblante. Elle avait beau avoir mangée comme un porc lors du diner, elle avait tout vomis depuis et se sentait tellement faible. Sa tête était embuée et elle ne comprenait pas vraiment ce qui se passait en ce moment. Elle vivait des choses, elle répondait, elle bougeait, mais elle n’était carrément plus là. Plus d’une fois, elle se fit bousculer dans le métro alors qu’elle rentrait à la maison et elle n’y prêtait même pas attention. Son regard était constamment sur son propre reflet, cherchant tout les vitres, les voitures, les miroirs que la ville avait à lui offrir, voir son ombre. Elle s’était rendue à l’évidence, elle avait définitivement l’air* enceinte. Quelqu’un qui ne la connaissait pas pourrait passer outre, mais elle, elle devait l’avouer. Ses doigts effleuraient constamment son ventre, cherchant quelques choses sous sa peau, un mouvement, une présence, un changement, mais elle restait toujours sans réponse. Elle savait qu’il/elle était là par contre. Un petit intrus dans son estomac. Et il/elle était là depuis un moment déjà… Comment est-ce qu’elle ne s’en était pas rendu compte avant détenait du miracle. Ou de l’insubordination. Mais elle préférait le miracle, c’était moins de sa faute de cette manière. En fait. Elle savait carrément c’était la faute de qui.

Elle rentra chez elle, mais incapable de faire un pas de plus, elle s’arrêta dans l’entré et s’adossa contre la porte. Elle devait se battre pour garder ses yeux au sec. Elle avait vécu des choses bien plus pire dans sa vie sans pleurer, elle n’allait pas craquer aujourd’hui. Parfait vint la voir immédiatement, mais elle était beaucoup trop lâche pour se pencher et lui donner l’affection désirer. Gosh. Si elle s’épuisait à prendre un chien, elle ne voulait pas… Non, valait mieux ne pas y penser pour le moment. « CLÉA !! CLÉAAAAAAAA !! » Elle se mit à appeler sa colocataire, sans bouger d’un poil. Elle avait beaucoup de choses à lui dire maintenant, elle ne saurait pas par où commencer. Mais règle générale, elle voulait surtout un calin en premier. « CLÉA ! RAMÈNE TES FESSES !! » Elle pourrait toujours se bouger, question de vérifier que la blonde était bel et bien à l’appartement, question de ne pas réveiller le petit qui dormait peut-être, mais l’Italienne continuait de faire à sa tête et ne bougea pas un orteil de plus.

Jillian lui avait fait vivre un enfer toute la journée. Elle avait tenu à faire une journée shopping parce qu’elle ne travaillait pas et que Cléa non plus. Mais Cléa aurait mille fois préféré travailler aujourd’hui. Elle était bien la seule d’ailleurs mais elle ne comprenait pas pourquoi. Elle était assise sur son canapé, entouré d’un tas de sacs. Beaucoup trop de sacs mais pour sa défense, elle n’avait presque rien payé là-dedans. C’était sa sœur, juste sa sœur. Cette fille avait tellement peu conscience de la valeur des choses et passait son temps à jeter l’argent par les fenêtres. Cléa ferait bien de tout ramener au magasin et de mettre l’argent de côté pour quand Jill viendrait pleurer. Parce qu’elle venait pleurer, tôt ou tard, c’était obligé. Elle ressemblait tellement à leur mère, c’était affolant. Mattéo jouait avec son nouveau circuit de voiture à côté d’elle. Lui aussi avait été plus que gâté aujourd’hui et contrairement à elle, il n’allait certainement pas s’en plaindre. Ca avait du bon d’être un petit enfant insouciant.

La blonde n’avait pas vu Elia encore et en avait conclu qu’elle n’était pas là. Elle savait être très perspicace parfois. Elle avait néanmoins hâte que sa colocataire pour pouvoir se plaindre un peu. Elle en avait besoin là tout de suite. Elle entendit alors la porte claquer et puis Elia crier son nom. La blonde soupira, elle était fatiguée, elle n’avait pas la force de se lever là maintenant. Elia ferait bien par venir d’elle-même. « CLÉA ! RAMÈNE TES FESSES !! » Ou pas. Cléa fronça les sourcils, se demandant ce que sa colocataire avait encore. Elle se leva donc et la rejoignit près de la porte d’entrée. Drôle d’endroit pour s’installer. « Je suis là Elia. » Elle la regarda alors attentivement. « Qu’es-ce qu’il y a ? Ca va pas ? » dit-elle alors. Si effectivement elle venait de voir juste et qu'Elia avait bien un problème, il n'allait plus être question pour elle de se plaindre.

Cléa daigna enfin de la rejoindre dans l’entrée. Sa colocataire avait mis un temps fou selon la brune, heureusement qu’elle n’était pas en train de mourir. « Je suis là Elia. » Ah oui, merci, elle n’avait pas encore perdu la vue ELLE. « Qu’es-ce qu’il y a ? Ça ne va pas ? » Elle tendit les bras sans répondre. Elle réclamait qu’un calin pour le moment, rien de plus. Elle sera sa colocataire dans ses bras un moment puis l’éloigna un petit peu,tout en continuant de la tenir par les épaules. Elle se redressa bien droit et mit Cléa juste en face d’elle, de manière à ce qu’elle puisse la voir au grand complet. « Aujourd’hui on va tester ton sense de l’observation ma très chère. » Elle essaya de se donner toute la constance qu’elle pouvait pour ne pas s’effondrer d’un coup. Et se motivée sur son agacement qu’elle eût face à sa colocataire mère d’un bébé qui n’avait absolument rien remarquer, était encore ce qui était de mieux pour le moment. « On va commencer par des questions simples. » Elle hocha la tête. « Quelle est la couleur de mes yeux ? » Elle ferma ses paupières pour empêcher la blonde de tricher. « Qu’est-ce que je portais hier soir ? Quelle est la couleur de mes souliers – ceux que tu m’empruntes tout le temps ? Est-ce que j’ai du vernis sur mes ongles ? Combien est-ce que j’ai de pouces Cléa ? » Elle essaya d’agacer le plus possible sa colocataire, par principe avant de lui poser la question finale. Évidemment qu’elle n’était pas vraiment* en colère contre l’Américaine. Elle trouvait juste ça un peu comique, qu’elle n’aurait rien remarqué. Elle aurait cent fois mieux préféré l’apprendre de la bouche de Cléa, discrètement, qu’avec Lloyd par hasard qui la traitait de grosse. Elle lâcha sa prise sur les épaules de la blonde et pencha la tête sur le côté, avant de lui sourire un peu tristement. « Vraiment, tu ne remarques rien qui a changé chez moi ? Parce qu’on pourrait le voir de la lune. » Elle voulait que Cléa le trouve seule, elle n’avait pas envie de prononcer le mot magique, tant qu’elle ne le disait pas, tout ça pourrait encore rester flou et imprécis. C’était stupide comme logique, mais c’était la sienne et elle y tenait.

Depuis le temps qu’elle vivait avec Elia (ça ne faisait pas si longtemps en fait, mais soit), Cléa avait apprit à deviner facilement quand quelque chose clochait chez sa colocataire. Elle avait eu de nombreuses occasions de le faire et ce n’était vraiment plus très difficile pour elle. Souvent, ce n’était pas grand-chose, juste une histoire avec Casper ou une autre bêtise de ce genre. Mais peu importe ce que c’était, Cléa essayait toujours de se montrer la plus gentille et la plus compatissante possible avec Elia. Elle s’attendait à une histoire comme d’habitude quand elle alla rejoindre Elia dans l’entrée mais quelque chose chez sa colocataire l’inquiétait. Elle avait l’air plus inquiété, plus alarmée, quelque chose dans ce genre là. La première chose que fit donc Cléa fut de demander à Elia ce qui n’allait pas. Parce que quelque chose n’allait pas, c’était évident. Sa colocataire ne fut néanmoins pas décider à lui répondre tout de suite et fit à la place de ça un câlin à Cléa.

Après ça, elle éloigna un peu de Cléa et la blonde s’attendait à enfin savoir la raison de son souci. Mais non. « Aujourd’hui on va tester ton sense de l’observation ma très chère. » Cléa fronça les sourcils, ne comprenant pas bien ce qu’Elia cherchait en faisant ça. « On va commencer par des questions simples. Quelle est la couleur de mes yeux ? » Elia ferma les yeux sûrement histoire de compliquer les choses et Cléa poussa un soupir agacé. Elle ne se donna pas la peine de répondre, de toute manière, elle aurait bein été incapable de dire de quel couleur était les yeux d’Elia, ce n’était pas le genre de choses auquel elle accordait beaucoup d’importance. « Qu’est-ce que je portais hier soir ? Quelle est la couleur de mes souliers – ceux que tu m’empruntes tout le temps ? Est-ce que j’ai du vernis sur mes ongles ? Combien est-ce que j’ai de pouces Cléa ? » Cléa roula des yeux. Non mais vraiment, c’était quoi son problème alors aujourd’hui ? « Vas-tu me dire ce que tu as plutôt que de continuer ça ? J’ai pas vraiment envie de jouer aux devinettes là Elia.» Elle n’était pas vraiment d’humeur aujourd’hui. Elle voulait bien se montrer gentille avec Elia mais il ne fallait pas non plus que celle-ci abuse de trop. « Vraiment, tu ne remarques rien qui a changé chez moi ? Parce qu’on pourrait le voir de la lune. » La blonde fronça les sourcils avant d’observer plus attentivement Elia. Elle ne mit pas longtemps à remarquer. « Tu as un peu grossi non ? » Un peu, c’était un euphémisme. La différence se voyait nettement et Cléa se demanda comment elle avait pu passer à côté. « Enfin vu tout ce que tu manges, ça n’a rien d’étonnant chérie. » Elle dévorait tellement, c’était impressionnant. Cléa ne se souvenait pas avoir vu quelqu’un mangé autant depuis longtemps. Vraiment, la dernière fois, c’était sûrement elle quand elle était enceinte de Mattéo. Elle engloutissait autant qu’Elia. Quand elle était enceinte. Cléa fixa de nouveau Elia un moment. Elle s’était aussi plainte d’être malade et de se sentir mal pendant les derniers mois. Elle prétendait que c’était à cause de Casper, Cléa avait associé ça à la chaleur. Oui, elle avait dit ça. Elle regarda avec n peu plus d’attention le ventre de sa colocataire tandis qu’elle avait la sensation de comprendre quelque chose qu’elle aurait du sûrement voir depuis longtemps. « Oh… » C’était tout ce qu’elle trouvait à dire pour l’instant. « Elia… est-ce que tu es… enceinte ? » demanda-t-elle finalement.

Elia avait besoin de Cléa pour lui garder les deux pieds sur terre, elle était sa balance constante, sans elle, elle serait surement en train de chasser un fantôme avec une balayeuse géante à longueur de journée, ou autre connerie du genre. Cléa était sa conscience en quelque sorte et elle avait besoin qu’elle rendre tout ça bien réelle, parce qu’en ce moment, la brune ne comprenait plus rien à tout ce qui se passait. Elle ne comprenait plus rien dans son propre corps, alors le monde extérieur… Tout était très flou en ce moment.

Elle avait quand même essayé de l’énerver cependant et ça avait marché, pendant un moment. « Vas-tu me dire ce que tu as plutôt que de continuer ça ? Je n’ai pas vraiment envie de jouer aux devinettes là Elia.» La brune hocha la tête de gauche à droite. Non, elle ne pouvait pas le dire, elle devait le deviner, c’est tout, c’est comme ça. « Non, t’as qu’a te concentrer. Et mes yeux sont bleus soit dit en passant, pft. » Elle aurait pu au moins deviner celle-là quand même. Elia poussa encore sa coloc un peu à bout. Il était temps maintenant. « Tu as un peu grossi non ? » L’Italienne pencha la tête de côté et fit la mou. Oui bon, elle n’était pas certaine qu’elle veuille entendre ce genre de remarque pendant les prochains mois quoi. Ça allait finir par la rendre violente ou quelque chose. « Enfin vu tout ce que tu manges, ça n’a rien d’étonnantes chéries. » La brune leva les yeux au ciel. Vraiment Cléa avait décidé d’être sympa et lente aujourd’hui. « Oui, je sais. Mais justement… » Elle avait une raison pour manger, ce n’était pas de sa faute ! C’est le truc ! C’était uniquement pour le truc ! Cléa finit par allumer apparemment. « Oh… Elia… est-ce que tu es… enceinte ? » Elle baissa la tête et tira sur son chandail un peu, essayant de cacher le plus possible son ventre. Comme si ça allait changer quoi que ce soit. « Je pense, c’est ce que le docteur à dit… » Il avait dit bien des trucs, des dates, des examens, ils leur avaient donné une tonne de pamphlets, Elia avait la tête qui tournait juste à y penser. « C’est pas de ma faute, j’ai pas fait exprès je te jure, soit pas fâché ! » Elle n’avait plus aucune idée de ce qu’elle disait. « Cléa, je ne sais même pas garder une plante en vie. » Même ses cactus finissaient par mourir, c’était peu dire.

Le petit jeu d’Elia avait presque réussit à faire patience à Cléa. Elle était pourtant patiente d’ordinaire mais là, elle ne voyait pas où sa colocataire voulait en venir et c’était agaçant. Elle aurait bien aimé qu’elle en vienne au fait directement, ça aurait été tellement mieux. Quand elle sentit qu’elle était vraiment sur le point de perdre patience, Cléa demanda à la jeune fille de lui dire ce qu’il y avait, espérant une réponse. Qui ne vint pas. « , t’as qu’a te concentrer. Et mes yeux sont bleus soit dit en passant, pft. » La blonde roula des yeux. Elia savait être atrocement chiante quand elle le voulait, c’était agaçant. Quant à la couleur de ses yeux, elle n’en avait toujours rien à faire. Elle aurait oubléi qu’ils étaient bleus demain de toute manière.

Et puis, à force de l’observer et de réfléchir, Cléa comprit d’elle-même la cause des soucis d’Elia. C’était tellement évident, ça aurait du lui crever les yeux depuis des semaines. Histoire de vérifier si elle avait vu juste, elle demanda alors confirmation à sa colocataire, si elle était bien… enceinte. « Je pense, c’est ce que le docteur à dit… » Cléa hocha la tête, si c’était ce que le docteur avait dit alors, c’est qu’elle était bel et bien enceinte. Elle observa Elia pendant plusieurs minutes encore. « C’est pas de ma faute, j’ai pas fait exprès je te jure, soit pas fâché ! » La jeune femme fronça les sourcils. C’était étrange quand même qu’elle dise ça. « Mais je ne suis pas fâchée chérie ne dis pas de bêtises. » Il n’y avait aucune raison qu’elle le soit quand même. « Cléa, je ne sais même pas garder une plante en vie. » « Oh Elia... »La blonde s’approcha d’Elia et la serra dans ses bras. C’était bien la seule chose qu’elle pouvait faire maintenant et elle savait que ce n’était pas suffisant. Toute l’affection du monde ne pouvait pas réellement aider Elia. « Si t’as envie de me frapper, je te laisserais faire mais ne me fais pas trop mal s’il te plaît. » souffla alors la jeune femme. Elle, elle avait eu envie de frapper tout le monde quand elle était tombée enceinte, à commencer par sa sœur qui était pourtant venue pour lui porter son soutien. Elle croyait savoir exactement ce qu’Elia pouvait ressentir en cet instant présent et elle se sentait mal pour elle. Même si maintenant elle avait Mattéo et qu’elle ne le regrettait pas, elle n’aurait pas souhaité ça à Elia quand même. « Chérie, ça va aller je te promets. » dit-elle simplement au bout d’un moment. « Je suis là. »

Elia s’accrocha à Cléa, la serrant le plus fort qu’elle pouvait, laissant toute son poids tomber sur elle, elle entortillait ses doigts dans le t-shirt sous son toucher. Elle s’enfouit la tête dans le cou de sa colocataire et essaya de respirer calmement. Elle ne pouvait pas pleurer, même si elle le voulait, elle ne saurait pas trop comment faire. À la place, elle se contenta de fixer un point sur le mur et se retenait avec toutes les forces du monde pour ne pas se mettre à crier. Elle n’avait jamais connu la fin du monde (obviously.), mais elle comprenait maintenant quel effet ça faisait de recevoir le ciel sur la tête. Elle avait fait son choix tantôt, avec Lloyd, très vite. Elle s’était décidée, ne voulant pas savoir ce qu’elle pouvait faire autrement. Mais elle se sentait tout de même forcer. Vraiment, c’était loin d’être le scénario idéal. On lui aurait posé la question hier, elle n’aurait même pas été certaine de savoir si elle voulait être mère un jour. Habituellement, elle répondait toujours ‘un jour, dans très longtemps.’, ce qui ne voulait pas vraiment dire grand-chose. C’était une option, un plan très vague. Elle ne s’était jamais imaginée avec un de ses trucs dans les bras, même enfant, elle n’avait jamais joué avec des poupées. Le premier gamin avec qui elle avait eu un contact fut Mattéo et elle voyait plutôt comme un très petit pote, plus qu’autre chose. Elle était sur la même longueur d’onde qu’un bébé de quatre ans. D’après elle, ça voulait tout dire quoi. « Si t’as envie de me frapper, je te laisserais faire mais ne me fais pas trop mal s’il te plaît. » La brune hocha la tête vivement, jamais elle n’allait se défouler de cette façon sur quelqu’un qui ne lui avait rien fait. Surtout pas Cléa. Jamais. « J’ai pas envie de te frapper. » Elle n’avait pas envie de grand-chose. Elle avait envie de se réveiller, de se faire dire que tout ça était le coup de caméra caché, elle avait envie de disparaitre, s’envoler dans une grotte. Elle n’avait pas envie d’être là, enceinte d’un de ses amis, qui appartenait à une autre qui plus est. Elle était vraiment dans le pétrin. « Chérie, ça va aller je te promets. » Elle en doutait grandement, mais resserra son étreinte autour de la blonde. « Je suis là. » Sans que Cléa puisse vraiment la voir, la tête toujours enfouie dans son cou, elle fit signe que oui. Cléa était là. Elle était déjà passé par là aussi, Cléa était parfaite et Elia se trouva chanceuse pour la première fois en quelques heures. Elle releva la tête doucement et essaya de regarder sa colocataire en pleine face. « Est-ce que ça va faire mal ? Est-ce que je vais devenir vraiment énorme ? Est-ce que c’est vrai que mes pieds vont tellement enfler que je vais devoir changer de chaussure ? Est-ce que je vais pouvoir manger tout ce que je veux ? Si je l’échappe, c’est grave ? » Elle cligna des yeux. Elle avait tellement de questions qui tournaient en rond dans sa tête, elle ne savait même pas par où commencer. Elle finit par baisser la tête, vers ses pieds. « Je préférais que ça soit un chat. »

Cléa avait été serré Elia dans ses bars dès qu’elle avait compris. C’était tout ce qu’elle pouvait faire même si elle savait bien que c’était loin d’être suffisant. Pour le coup, elle regrettait même d’avoir manqué de patience avec sa colocataire quand elle était entrée et lui avait fait son numéro. Enfin soit, elle pouvait toujours essayer de se rattraper un peu maintenant. Dans un élan de bonté, elle autorisa même Elia à la frapper. Ca pouvait toujours la soulager. Elle lui demanda quand même d’essayer de ne pas trop lui faire mal si elle voulait faire ça. Il ne fallait pas croire, Cléa n’était pas non plus complètement folle. « J’ai pas envie de te frapper. » La blonde hocha la tête. Quelque part, ça la soulageait quand même. « D’accord. Je ne vais pas te cacher que ça m’arrange un peu. » Mais elle aurait quand même vraiment été prête à se sacrifier s’il l’avait vraiment fallu. « Tu veux un autre chien ? » demanda-t-elle alors. « Ou n’importe quoi d’autres en fait, je t’achèterais tout ce que tu veux. » C’est tout ce qu’elle pouvait lui offrir là, des câlins et des cadeaux.

La jeune femme promis ensuite à Elia que tout irait bien. C’était certain, tout irait bien parce qu’elle serait là pour elle. Toujours. Elle la soutiendrait quand Elia le lui demanderait et serait même là si la jeune femme devenait vraiment insupportable. Pour sa colocataire, elle pouvait bien faire ça. Elle n’était pas certaine qu’Elia arrive quand même bien à voir les choses comme ça maintenant. Elle, elle n’avait pas pu en tout cas. Quand elle avait apprit pour sa grossesse, elle avait vraiment crut que sa vie était ruinée. Ca faisait un peu dramatique mais c’était l’impression qu’elle avait eu sur le coup. Elle s’était trompée certes, sa vie n’avait pas été ruinée mais elle avait été vraiment différente après en tout cas. Mais quelque part, elle l’avait choisi aussi. Elle aurait très bien pu avorter mais elle ne l’avait pas fait. La jeune femme fronça les sourcils, se demandant alors ce qu’Elia comptait faire, elle. Elle n’eut cependant pas le loisir de lui poser la question vu qu’Elia prit la parole avant elle. « Est-ce que ça va faire mal ? Est-ce que je vais devenir vraiment énorme ? Est-ce que c’est vrai que mes pieds vont tellement enfler que je vais devoir changer de chaussure ? Est-ce que je vais pouvoir manger tout ce que je veux ? Si je l’échappe, c’est grave ? » Oh ok. Ca faisait un peu beaucoup d’un coup là. Cléa cligna les yeux, vaguement hébétée. Elle se sentait un peu agressée par tant de questions d’un coup mais soit. Elle passa sa main dans les cheveux d’Elia. « Oui, tu vas devenir énorme, une vraie baleine. » C’était en tout cas la sensation qu’elle avait vue elle. Elle espérait qu’Elia ne cherchait pas à être rassuré là-dessus. « Mais tu seras parfaite quand même. Et sinon, oui c’est grave si tu le laisses échapper. Mais ça n’arrivera pas. » Bien sûr. Elia déclara ensuite qu’elle préférerait que ce soit un chat et Cléa ne put s’empêcher de sourire. « Je ne sais pas si ça plairait beaucoup à Parfait tu sais. » Aucun doute qu’il préférerait un bébé qui pleure lui. « Et honnêtement, si c’était un chat, je me ferais du souci pour toi. Vraiment. » Ouais parce que pour avoir un chat quoi… « Tu veux le garder alors ? » finit-elle par demander alors qu’Elia semblait s’être calmé un peu sur les questions.

Elia se sentait en sécurité dans les bras de Cléa, elle ferma les yeux un moment et pouvais presque oublier tout ce qui se pensait. Le parfum de sa colocataire était familier et rassurant et l’Italienne ne put s’empêcher de resserrer ses bras autour d’elle, ne voulant pas lâcher prise pour tout l’or du monde. C’était ridicule, elle avait l’impression d’être une gamine qui venait de courir dans les bras de sa mère après une bêtise. Une grande, énorme, dangereuse, effrayante, bêtise. Et ce n’était même pas le genre qu’elle pouvait laisser là, cacher à l’abri des regards et ne plus y penser. C’était une bêtise qu’elle devait trainer avec elle, sous son t-shirt, dans ses bras, pour le restant de ses jours. Elle sentait sa tête se mettre à tourner, et se sentit presque légère pour le coup. Elle eut tout juste le temps de repousser Cléa et tomber sur ses genoux, avant de se remettre à vomir. Elle n’avait plus rien dans l’estomac, peut-être qu’elle allait finir par vomir le moustique qui s’y était incrusté, mais elle était à peu près certaine que ça ne fonctionnait pas comme ça. Elle s’essuya la bouche du revers de la main et s’assit, la tête entre ses genoux, essayant de respirer un peu. « Désolé… chaussure… » Elle se sentait idiote et maladroite, mais n’avait plus assez de forces pour en être outrée. Elle espérait seulement que Cléa ne soit pas trop fâchée.

Enfin, la brune lui demanda quand même si elle voulait la frapper, ce qu’elle refusa catégoriquement. Elle valait beaucoup mieux que ça. « D’accord. Je ne vais pas te cacher que ça m’arrange un peu. » Oui, bah, tu m’étonnes. Surtout qu'Elia le savait. Si elle commençait à se défouler, elle serait incontrôlable. C’était dans son sang, et ne valait mieux pas la tenter. « Tu veux un autre chien ? » Elle hocha la tête vivement. Un peu trop même, selon son vertige, et lança un regard presque outré à l’Américaine. Elle vit Parfait s’approcher et renifler la flaque de bile qui venait de lui sortir du fond de la gorge, et elle eut tout juste le réflexe de le prendre dans ses bras, avant que ce petit idiot se mette à la lécher. « C’est bon, je vais me passer d'autre responsabilité pour le moment. » Elle se sentait déjà surmené, elle voyait le tout comme une pile énorme et précaire qui tanguait dangereusement et c’était sans compte la bombe qui allait arriver dans quelques mois. Si en plus elle devait rajouter un nouveau chiot. « Ou n’importe quoi d’autre en fait, je t’achèterais tout ce que tu veux. » Elle gratta l’oreille du chiot en réfléchissant un peu. Habituellement, elle aurait sauté sur l’occasion pour se faire ensevelir sous les caprices, mais rien ne lui venait à l’esprit. « Non, c’est bon. » Les mots sortie presque à contrecœur. Mais vraiment, la seule chose qui lui ferait plaisir maintenant, était une machine à remonter dans le temps et elle savait qu’elle ne pouvait pas demander ça à Cléa.

Elle se releva tranquillement, laissant le chien par terre déjà fatigué de le surveiller. Tant pis pour lui. Et se mit à lui posé plein de questions cependant, toutes les questions qui lui passaient par la tête. Bombardant la blonde de ses conneries habituelle. « Oui, tu vas devenir énorme, une vraie baleine. » L’Italienne baissa le regard vers son ventre. Elle avait toujours été petite et frêle, elle pouvait se glisser dans toutes les racoins, les valises ou bien les machines à laver. Elle n’était pas certaine qu’elle aimait l’idée de voir disparaitre ses pieds peu à peu. « Et est-ce que c’est lourd ? » Elle s’imaginait un peu comme Humpty Dumpty. Est-ce qu’elle allait finir par balancer d’un côté et ne plus être capable de se relever. Comme une tortue, sur le dos ? « Mais tu seras parfaite quand même. Et sinon, oui c’est grave si tu le laisses échapper. Mais ça n’arrivera pas. » Elle cligna plusieurs fois des yeux. Les réponses de sa colocataire n’étaient pas du tout rassurantes. Elle échappait à peu près tout ce qui passait dans ses mains. Elle était tellement maladroite qu’elle était capable de tomber par terre, juste en se tenant droite sur ses pieds. Elle n’avait jamais échappé Mattéo, mais c’était qu’une question de temps. En plus, il savait à peu près comment bouger pour reprendre son propre équilibre. La petite chose qui savait à peine ouvrir les yeux n’aurait pas cette chance. Et si elle ne l’échappait pas ? Si elle tombait tout simplement et l’écrasait sous son poids? Oh mon dieu, c’était horrible. Elle sentait qu’elle allait vomir de nouveau, mais posa une main sur le mur et se remit à prendre de grande respiration. Elle allait tout simplement passer les quelques années suivantes assises. C’était la seule solution.

Paniquée, elle raconta à sa coloc qu’elle préférait attendre l’arrivée d’un petit chat. Elle saurait gérer un petit chat. C’était facile et puis, elle pouvait toujours le laisser dans le jardin s’il commençait à détruire le mobilier, elle était à peu près certaine que laisser le moustique dans le jardin serais criminel. « Je ne sais pas si ça plairait beaucoup à Parfait tu sais. » Elle lança un regard suspicieux au chien, en billet. « Mais… Il n’aura pas de danger avec…. Enfin… avec le pas chat? » Elle ne pouvait pas dire le mot en B., c’était trop demander. Elle n’avait pas non plus envie de se séparer de Parfait, mais bon, il était tellement capricieux et joueur…. Un accident… « Et honnêtement, si c’était un chat, je me ferais du souci pour toi. Vraiment. » Offusquée, la brune releva la tête. « J’ai pas l’air d’un chat ? » Elle fit mine de mimer des petites oreilles sur le haut de sa tête, pencha sa tête de côté et miowla. Elle serait un chat parfait. C’est ce moment que Cléa prit pour lui poser la question, qu’elle avait déjà beaucoup trop entendue aujourd’hui. « Tu veux le garder alors ? » Elia hocha la tête, très lentement, pour dire oui et referma ses mains sur son ventre. « ‘Pas le choix.. » Nop, elle pouvait juste pas pensée… La solution évidente lui paraissait horrible pour le coup et les autres choix… Elle ne saurait pas s’y faire. Elle savait déjà qu’au bout de quelques mois, elle ne voudrait plus laisser aller la petite chose. Non.. Elle allait devoir s’habituer, c’est tout.

Cléa serrait toujours Elia dans ses bras. Vu que c’était la seule chose qu’elle pouvait faire là maintenant, elle se contentait de ça. Au bout de quelques instants néanmoins, Elia la repoussa avant de tomber sur ses genoux et de se mettre à vomir sur le sol. Enfin sur le sol et sur les chaussures de Cléa. « Désolé… chaussure… » L’Américaine hocha simplement la tête. Elle n’arrivait même pas à en vouloir à Elia pour ça. C’était tellement tout sauf dramatique. « Ca fait rien. » dit-elle doucement. « Ca se nettoie. » Elle haussa les épaules. Entre autre, c’était sûrement elle qui allait devoir nettoyer là mais bon tant pis. Elle ressentait trop de compassion et de pitié à l’égard de sa colocataire maintenant pour lui reprocher ça.

Cléa proposa ensuite à Elia de lui acheter un autre chiot. C’était la seule chose qu’elle pouvait faire en plus de lui donner de l’affection. De l’affection et des cadeaux. Ce n’était vraiment pas grand-chose quand même. « C’est bon, je vais me passer d'autre responsabilité pour le moment. » Cléa hocha la tête. C’est vrai que vu comme ça, ce qu’elle lui avait proposé n’avait vraiment pas l’air d’être très malin. La jeune femme proposa alors de lui acheter n’importe quoi d’autres. Elle était presque sûre de regretter d’avoir dit ça, elle connaissait bien Elia et ses caprices, sa colocataire allait sûrement lui demandé n’importe quoi. Enfin soit, elle pouvait bien faire ça aujourd’hui. « Non, c’est bon. » Cléa fronça les sourcils. Ca, c’était pire que surprenant. C’était le signe qu’Elia n’allait effectivement vraiment pas bien. Elle pouvait s’inquiéter pour de vrai maintenant. « Tu es sûre ? » demanda-t-elle alors. « Parce que demande moi n’importe quoi, je me débrouillerais pour te le trouver. Même s’il s’agit d’un dragon. » Enfin si Elia demandait un dragon, Cléa risquait quand même de galérer un petit peu pour le lui trouver mais soit, elle était prête à faire un effort.

Arriva ensuite le moment où Elia enseveli littéralement Cléa sous une avalanche de question. Cléa essaya alors de lui répondre du mieux qu’elle pouvait mais elle ne s’y prenait pas très bien. Elle aurait voulu être en mesure de rassurer Elia mais elle n’était pas certaine que lui dire qu’elle ressemblerait à une baleine soit extrêmement rassurant. Loin de là même. Mais ce n’était pas de sa faute, Elia venait de la prendre au dépourvu avec toutes ses questions. Cléa ne s’attendait pas à autant d’un seul coup. « Et est-ce que c’est lourd ? » Encore une question. Cette fois, Cléa prit le parti d’essayer de se montrer un peu plus rassurante. Elle pouvait bien faire ça quand même. « Non, ça va. » Elle espérait que c’était suffisant pour rassurer Elia. Enfin, si ça avait suffit, l’américaine gâche sûrement tout juste après en disant que c’était effectivement grave si elle laissait échapper le bébé. Elle ne pouvait tout de même pas lui mentir là-dessus juste pour qu’elle se sente mieux !

Cléa avait toujours su qu’Elia était une fille bizarre. Très bizarre même. Mais elle ne pensait pas qu’elle était bizarre au point de vouloir mettre au monde un chat. Enfin, c’était Elia quoi, ça n’aurait pas du beaucoup étonner la jeune femme. Cléa déclara alors qu’elle n’était pas certaine que Parfait soit ok si elle accouchait d’un chat. Après tout, c’était bien connu que les chats et les chiens n’étaient pas toujours les meilleures amies du monde. « Mais… Il n’aura pas de danger avec…. Enfin… avec le pas chat? » Cléa secoua la tête. « Le bébé. » dit-elle alors. Elle comprenait la difficulté qu’Elia pouvait avoir à le dire mais voilà. « Mais non, il n’aura pas de danger. » Il n’y avait pas avec Mattéo après tout, il n’y avait pas de raison que ça change. Et puis, Parfait était tellement parfait aussi. Elle serra de nouveau Elia dans ses bras. Cléa déclara alors que si Elia accouchait d’un chat, elle serait plutôt inquiète. « J’ai pas l’air d’un chat ? » Cléa l’observa un moment avant de secouer la tête. « Non pas vraiment. » dit-elle en faisant une petite grimace. « Et puis je croyais que t’étais un dragon ? » Ce n’était pas vraiment pareil qu’un chat tout de même. Finalement, Cléa posa la question qui avait toute son importance, celle de savoir si Elia voulait garder le bébé. « ‘Pas le choix.. » Mouais. Ce n’était pas vraiment la réponse que Cléa aurait voulu entendre mais soit. « Tu y arriveras Elia, tu verras. » assura alors Cléa. Après tout, elle y était bien arrivé elle, alors qu’à ce moment-là elle n’était pas plus à l’aise qu’Elia avec cette idée. « Viens. » fit-elle alors. « On ne va pas passer la soirée là quand même. »

« Parce que demande-moi n’importe quoi, je me débrouillerais pour te le trouver. Même s’il s’agit d’un dragon. » Elle devait faire vraiment, vraiment, vraiment pitié si Cléa lui proposait de lui trouver un dragon quand même. L’Italienne hésita un moment. Du bout des doigts, elle agaça Parfait par terre, le font tourner en rond et lui cachant les yeux avec ses propres oreilles. Après un moment, elle sut ce qu’elle voulait. « Ok. Je veux bien une machine à remonter dans le temps, s’il te plait. » C’était évident après tout, c’est vraiment la seule chose dont elle avait besoin. Vraiment. Elle ne pouvait pas changer le fait que le bébé soit là maintenant. Elle ne pouvait pas s’en débarrasser, le faire disparaitre. Mais si elle retournait dans le temps, elle pouvait l’empêcher d’arriver ce qui ferait une énorme différence. L’idée lui tordait le ventre. Comment un accident si bête pouvait changer une vie à ce point. Tout ça avait été hors de leurs contrôles. Pourquoi ça tombait sur eux alors que tant de couples, de vrai couples, seraient tellement plus heureux avec un truc dans leurs ventres et un bout de leurs chaires dans leurs bras. C’était risible, tellement injuste qu’elle en eût le gout de rire. « Oui, c’est vraiment tout ce que je veux… » Elle n’était pas religieuse, pas vraiment. Mais elle espérait, si un Dieu les regardait, qu’il soit fier de son coup.

Elle essaya de poser quelques questions à Cléa, juste pour parler, la faire parler, elle n’était même pas certaine de retenir ce qui se disait. Mais sa colocataire avait passé par là, et Elia avait bien envie de la croire quand elle lui disait que tout allait bien se passer et qu’elle ne risquerait (surement.) pas d’échapper la chose. « Est-ce que c’est normal, que je l’aime pas tout à fait encore ? » Elle avait beau le sentir là à présent. Sentir sa présence, son poids sur son épaule. Mais c’était physique et dérangeant. Elle ne ressentait rien d’autre à l’égard du truc. Elle n’avait pas sauté de joie, elle n’avait pas été emballée à l’idée de devenir mère, comme Lloyd avait été à l’idée de devenir père malgré tout. Elle n’arrivait pas à le haïr non plus, ou bien à le prendre en pitié. Elle était juste… dérangée par sa présence, ennuyée, comme elle pourrait être ennuyée par une ligne de métro défectueuse ou bien une sonnerie de téléphone trop tôt le matin. Elle se sentait horrible. Et elle ne pouvait pas s’empêcher de repensée à sa propre mère, qui avait eu que de l’indifférence à son égard. Tellement enveloppée dans sa propre mélancolie qu’elle oubliait sans problème la chose en sang, couvert d’ecchymose qui grandissait à quelques pas d’elle. Elle ne voulait pas être sa mère. En aucun cas, elle ne voulait être sa mère… C’était surement plus terrifiant que tout le reste.

Elle se rendit compte qu’elle avait un problème quand Cléa se sentit obligée de la reprendre. « Le bébé. » Elle sentie un frisson lui traverser le corps, et pour une fois elle était certaine que ce n’était pas de la faute à Casper. « Oui, ça. » Elle aurait bien voulu faire plaisir à sa colocataire et répéter le mot après elle, comme une bonne petite élève docile, mais elle n’y parvenait juste pas. Ce mot, c’était tellement humain, tellement plein de vie et vrai, elle préférait ne pas y penser pour le moment. Demain peut-être. « Mais non, il n’aura pas de danger. » Elle hocha la tête, rassurée un peu. Elle se serait sentie mal, si par sa faute, elles devaient se débarrasser de parfait. Puis une idée encore plus épeurante lui traversa la tête. « Et toi, ça te dérange pas ein ? Tu veux pas que je me trouve une nouvelle apart ein ? S’il te plait Cléa, je vais être vraiment sage je te jure. Et tu n’auras pas a toujours repassé derrière moi, et comme je le partage avec Lloyd, il sera probablement pas ici la moitié du temps, s’il te plait Cléa. » Elle eut un moment de panique, c’était beaucoup à demander quand même. Mais Elia avait besoin à ce que rien ne change, jamais. Elle détestait le changement.

Elle ne trouva rien de mieux à faire cependant, pour montrer sa détresse, que d’imiter un chat. Elle était certaine d’être très convaincante, mais apparemment, pas du tout. « Et puis je croyais que t’étais un dragon ? » Si. L’Italienne se redressa, le plus fièrement qu’elle pouvait encore ménager. « Mais Lloyd ce n’est pas un dragon… Il est plus chat… ou chiot, je suppose. Peut-être que c’est un chat avec des ailes, qui crache du feu ? » Ça s’annonçait pas compliquer du tout quoi. En plus d’empêcher le truc de mettre leurs appartements en cendre et de le surveiller pour ne pas qu’il s’envole par la fenêtre, elle allait devoir récolter tous ses poils sur le fauteuil. C’est à ce moment-là que Cléa choisis pour lui posé la question à mille dollars et Elia lui répondit le plus sincèrement possible, c'est-à-dire, avec aucun intérêt. « Tu y arriveras Elia, tu verras. » Elle regarda sa colocataire avec ses grands yeux de bambie et hocha la tête discrètement. « Viens. On ne va pas passer la soirée là quand même. » Non, en effet. « Oui ok.. » Elle n’avait pas envie de faire grand-chose cependant. Elle réussie à se trainer les pieds hors de l’entrée et alla même jusqu’au salon. Elle n’eut aucun mouvement de recul devant Mattéo, mais n’osait pas trop lui porter de l’attention. Elle se laissa tomber dans un fauteuil et posa sa tête sur l’accotoir, aussi tôt rejoint par Parfait qui imita tout de suite sa position. « On a de la glace ? » Elle n’avait pas faim. La chose avait faim, son estomac avait été vide depuis beaucoup trop longtemps et le truc n’était pas heureux, elle devait le faire taire.

Cléa était vraiment prête à tout donner à Elia à cet instant-près. N’importe quoi vraiment ! Il suffisait que la brune le lui demande et Cléa se débrouillerait pour lui obtenir. Evidemment, elle s’attendait de la part d’Elia à une demande fantaisiste et complètement saugrenue, elle commençait à connaître un peu sa colocataire quand même. Néanmoins, la jeune femme alla chercha la seule chose que Cléa n’était vraiment pas en mesure de lui obtenir. « Ok. Je veux bien une machine à remonter dans le temps, s’il te plait. » Cléa poussa un soupir. Ca, elle ne pouvait vraiment pas lui trouver. Elle aurait bien aimé pourtant mais elle n’était pas encore capable de réaliser de tels miracles. Un jour, peut-être, elle y arriverait. Mais aujourd’hui, c’était encore trop tôt pour ça. Du coup, elle regrettait d’avoir insisté, elle aurait dut se contenter du rien qu’Elia avait dit au début. « Oui, c’est vraiment tout ce que je veux… » Cléa lui lança un regard désolé. « Evidemment, c’est vrai qu’on trouve des machines à remonter le temps dans tous les coins de rue. » fit-elle alors. « Je t’offrirais ça dans deux siècles, quand ça existera peut-être. » Ou pas. Elle ne croyait pas que ce genre de choses puisse exister un jour mais bon, après tout, on n’arrêtait jamais le progrès.

Cléa tenta par la suite de répondre au mieux aux questions d’Elia ce qui était loin d’être une chose aisée mais la jeune femme voulait croire qu’elle y arrivait plutôt bien. En tout cas, elle croyait en avoir fini là, qu’Elia avait à peu près fait le tour mais en fait non, sa colocataire trouvait toujours une nouvelle question à lui poser en plus. « Est-ce que c’est normal, que je l’aime pas tout à fait encore ? » Cléa n’avait pas besoin de réfléchir pour trouver une réponse à ça. « Oui c’est normal. » En tout cas, elle aussi ça lui avait fait ça, elle se souvenait qu’elle avait vu ce qu’elle avait dans le ventre comme un espèce de truc qui venait de lui gâcher la vie. « Enfin, je sais que ça m’a fait pareil et comme je suis une personne très normale avec des réactions très normales bah ça veut dire que c’est normal. » Evidemment, c’était très logique.

Elia s’inquiéta ensuite de savoir si le pas chat (Cléa se crut obligée de lui rappeler que c’était un bébé) allait avoir des problèmes avec Parfait. La jeune femme s’empressa alors de la rassurer là-dessus. Elle n’imaginait pas que quiconque puisse avoir des problèmes avec Parfait en fait. A tel point que souvent elle se demandait si Parfait serait même en mesure d’attaquer si un cambrioleur venait ici. On n’était jamais sûre avec lui, il pouvait se contenter de lui faire la fête ou de réclamer des caresses. Il était un peu stupide ce chien en fait, parfait mais stupide. « Et toi, ça te dérange pas ein ? Tu veux pas que je me trouve une nouvelle apart ein ? S’il te plait Cléa, je vais être vraiment sage je te jure. Et tu n’auras pas a toujours repassé derrière moi, et comme je le partage avec Lloyd, il sera probablement pas ici la moitié du temps, s’il te plait Cléa. » Elia avait vraiment des idées étranges, elle était un peu stupide elle aussi pour le coup. Cléa secoua alors la tête et lança un regard à sa colocataire qui voulait bien dire à quel point elle la désespérait par moment. « Bien sûr que non tu me déranges pas. Au contraire ! Je le prendrais très mal si tu voulais déménager hein. » Elle le prenait aussi un peu mal qu’Elia ait pu penser qu’elle ne pourrait plus vouloir d’elle pour ça. Mais soit.

« Mais Lloyd ce n’est pas un dragon… Il est plus chat… ou chiot, je suppose. Peut-être que c’est un chat avec des ailes, qui crache du feu ? » Ca, c’était ce qu’Elia avait dit alors que les deux jeunes femmes parlaient de ce que serait le bébé. Parce qu’il était évident qu’Elia ne pouvait pas avoir un bébé normal, c’était Elia quoi. Cléa lui lança un regard moqueur à Elia. « Chérie, je te plains sincèrement si tu dois mettre ça au monde. » Non parce que déjà, accoucher d’un bébé, c’était dur mais si en plus c’était un bébé avec des griffes qui crachait du feu, Elia n’était pas au bout de ses peines. La brune décida ensuite qu’il était temps qu’elles aillent au salon, inutile de rester là toute la soirée quoi. « On a de la glace ? » demanda alors Elia, une fois installée au salon. C’était une question qui ne se posait même pas. « Elia, on a toujours de la glace. » C’était bien la seule chose qui ne manquait jamais ici en fait. « Et j’ai fais les courses là alors on a même du chocolat, pleins de gâteaux et un peu tout ce que tu veux en fait. » L’américaine prit alors la direction de la cuisine. « Je suis tellement merveilleuse que je vais te chercher tout ça ! » dit-elle alors.

« Evidemment, c’est vrai qu’on trouve des machines à remonter le temps dans tous les coins de rue. Je t’offrirais ça dans deux siècles, quand ça existera peut-être. » Elia lui lança un regard noir. « T’as promis ! » Ce n’était pas de sa faute ein. Elle l’avait bien dit, n’importe quoi ! Et elle ne voulait pas n’importe quoi*, elle voulait une machine à remonter dans le temps ! C’était certainement aussi facile à trouver qu’un dragon quoi. « T’as promis, t’as plus le choix Cléa ! » Elle aurait qu’à se débrouillé tient. Elle n’avait rien demandé à la base, sa colocataire avait insisté. Elle posa ensuite la question qui lui trottait dans la tête depuis tout à l’heure, la seule qui comptait vraiment quoi. Elle se souciait pas du reste pour le moment. « Oui c’est normal. » La brune hocha la tête, elle se sentait un peu rassurée pour le coup. Vraiment juste un peu. « Enfin, je sais que ça m’a fait pareil et comme je suis une personne très normale avec des réactions très normales bah ça veut dire que c’est normal. » L’Italienne fronça les sourcils. « Tu lis l’avenir des gens au téléphone. » Ce n’est pas vraiment ce que la société considérait des plus normal quoi. « M’enfin. T’es la meilleure maman au monde, alors si tu le dis, je te crois. » Et c’était pas seulement parce que c’était la seule mère dans son entourage. Elia l’admirait souvent avec son fils et plusieurs fois elle s’était dit, avec juste un petit peu de jalousie, qu’elle aurait aimé avoir une mère comme Cléa. Mère… Le mot lui donna un autre frisson et elle se chassa l’idée de l’esprit assez rapidement. Quand elle mit à supplier Cléa de ne pas la laisser seule avec le truc et un fantôme et de ne pas déménager, sa coloc se mit à soupirer et la dévisager. Pour le coup, elle n’avait aucune idée si c’était un bon signe ou pas. Elle commença à s’agiter et à faire sa petite tête de chat botté, comme elle savait si bien le faire. « Bien sûr que non tu me déranges pas. Au contraire ! Je le prendrais très mal si tu voulais déménager hein. » Soulagée, l’Italienne lui sauta une nouvelle fois au cou. « Je t’aime Cléa, t’es parfaite. » Elle n’osait pas lui dire, mais si c’était comme ça, elle allait être prise avec elle pour le restant de ses jours. Tant pis, c’était dans le contrat. Elle finit par s’inquiéter à savoir ce qu’elle avait vraiment dans le ventre. Après tout, Lloyd et elle étaient deux espèces complètement différentes et les hybrides pouvaient souvent être bizarres. Son idée du moment était un chat ailé cracheur de feu. « Chérie, je te plains sincèrement si tu dois mettre ça au monde. » La brune grimaça. Elle n’avait pas encore pensé à ça* et ne voulais surtout pas le faire maintenant. Elles passèrent ensuite au salon et Elia réclama un peu de glace. « Elia, on a toujours de la glace. Et j’ai fait les courses là alors on a même du chocolat, plein de gâteaux et un peu tout ce que tu veux en fait. Je suis tellement merveilleuse que je vais te chercher tout ça ! » Bien. La brune claque des mains comme pour donner un ordre. Si les six prochains mois se passaient de cette manière, elle n’aurait certainement pas trop de problème. « N’oublie pas le lait paysan. »

fin.. enfin je pense il me semble, mais si tu veux continuer on fait ein mais là fin je pense