Souffler … c’était ce dont il avait besoin dernièrement et peut-être de s’éloigner également. Les sensations fortes il en avait eu pas mal et pourtant il savait qu’avec un métier comme le sien c’était le risque à courir, mais si tout son entourage semblait vouloir insister pour qu’il prenne des vacances, il allait le faire et quoi de mieux que de tenter sa chance avec un concours ? Le pourcentage de réussite était mince, toutefois il était prêt à tout pour donner l’impression qu’il faisait de son mieux pour trouver une destination où aller passer du temps sans avoir à penser au fait qu’un jour ou l’autre il risquait de ne pas retourner chez lui et de faire d’un cercueil sa nouvelle maison. Cependant, bien que persuadé du fait qu’il n’allait pas être tiré au sort, Leroy eu la bonne surprise de découvrir de bon matin, dans sa boite au lettre, une enveloppe qui lui annonçait le contraire. Il allait partir pour l’Egypte … qu’il le veuille ou non c’était le cas et à avoir voulu jouer au plus malin il savait pertinemment que ses proches allaient l’y envoyer à coup de pieds aux fesses si jamais il se défilait alors autant prendre les devants. Ce fut donc avec son habituelle bonheur – ou pas – que l’agent prit le vol à destination de l’Egypte en compagnie de quelques autres américains dont deux autres personnes qui, comme lui, avaient gagné cette incroyable chance de pouvoir partir se dorer sous le soleil égyptien tout en visitant les ruines d’une civilisation qui passionnait encore bien des gens. Les activités, Leroy s’appliqua à toutes les faires, faisant connaissance avec les personnes qui se trouvaient avec lui et sympathisant sans le moindre mal, autant profiter un maximum de ces vacances et éviter de les passer seul n’est-ce pas ? Dire qu’il n’était pas charmé par tout ce siècle d’histoire serait mentir.

Le jeune homme avait la sensation d’être retombé en enfance, écoutant les paroles des guides qui s’enchainaient avec avidité en essayant de tout emmagasiner dans sa tête même s’il restait persuadé que dans les jours à venir il aurait oublié la moitié de ce qu’il avait entendu. Toutefois, ce jour-ci l’idée de visiter une pyramide éveilla de nouveau l’enfant qui sommeillait en lui même si le guide que Megan, Sephora et lui parvinrent à trouver lui semblait être suspect. Leroy s’efforça de faire taire ses sales habitudes d’agents et suivit l’homme jusqu’à pénétrer dans une petit pièce en compagnie des deux jeunes femmes … Peut-être aurait-il mieux faire de suivre son instinct et d’arrêter cet homme même si en Egypte il n’avait aucune autorité ? En tout cas ce fut la pensée qui lui traversa l’esprit lorsqu’il se retrouva enfermé dans la pièce, uniquement muni d’une lampe torche. « Vous pouvez désormais chercher le trésor à votre guise ou sinon... Ce tombeau sera votre tombeau. ». Leroy leva les yeux au ciel … encore un qui avait trop regardé ce film français avec deux gaulois en héros – et un chien. Ce qu’il pouvait regretter d’avoir laissé son arme de service chez lui parce qu’autant dire qu’il s’en serait bien servi à cet instant précis. « Je pense qu’on va chercher la sortie plutôt que de chercher le trésor hein ? ». Son regard voyagea entre les deux jeunes femmes et Leroy fit le tour de lui-même en pointant le faisceau de sa lampe un peu partout à la recherche d’une sortie, seulement un seul couloir se trouvait devant eux. « Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? ». Son attention se porta de nouveau sur Sephora à qui il adressa un sourire rassurant et en fit de même avec Megan. « On cherche un moyen de sortir … je suppose qu’aucune de vous deux n’a de potion magique dans son sac ? ». Ce n’était peut-être pas le bon moment pour une pointe d’humour bien à lui, mais Leroy ne put s’en empêcher, d’autant plus si ça pouvait détendre les deux jeunes femmes près de lui.

« Non pas vraiment Leroy ! ». Oui … de toute manière l’inverse aurait été surprenant. Évidemment, c’était dans des moments comme celui-là que l’agent en venait à regretter de ne pas avoir emmené son coéquipier avec lui. Quoi qu’après mûre réflexion, amener Matthew avec lui aurait probablement signé l’arrêt de mort de ce pauvre guide qui aurait fait une crise cardiaque face à la colère du Grec. Un soupire lui échappa et le jeune homme pointa tour à tour les deux jeunes femmes en sa présence à l’aide de sa lampe torche. Peut-être que la prochaine fois qu’il se risquerait à partir en vacances il penserait à emmener un peu de C4, après tout dans des moments comme celui-ci cet explosif pouvait se révéler très pratique. « Je ne veux pas faire de cet endroit mon tombeau ... Qu'est-ce qu'on fait Leroy ? ». Les sourcils de l’Hawaïen se froncèrent légèrement. Est-ce qu’il avait une tête à avoir la solution à tous les problèmes ? Jusqu’à preuve du contraire les pyramides n’étaient pas ce qu’il connaissait le mieux et malheureusement il n’avait aucun plan pour tenter de trouver une sortie. Lui qui pouvait apprécier les anciennes méthodes, voilà qu’il était servi. « Oh bah oui qu'est-ce qu'on fait Leroy, Sephora on l'a oublié on va juste la laisser là hein ! ». Cette fois, sa lampe torche alla se poser sur Sephora qui, de toute évidence, laissait la panique l’envahir si vite qu’elle en venait à devenir sarcastique. Lui ? Il était étrangement calme. Leroy avait connu pire comme situation et le mot était faible, toutefois être coincé dans une pyramide il devait bien avouer que c’était une première.

Tournant sur lui-même, il dû se rendre à l’évidence que le seul accès qui menait hors de cette pièce était le couloir que tous les trois avaient repéré dès que le guide les avait enfermés. « Je ne sais pas ce que vous comptez faire mais moi je bouge ! Megan si je trouve la sortie je ne te le dirais pas hein vu qu'il n'y a l'air d'avoir que Leroy de coincé avec toi ici ! ». Le jeune homme ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel tandis que Sephora s’éloignait déjà et disparaissait dans le couloir sombre et autant dire que sans lampe torche s’orienter allait lui être difficile. L’agent se contenta alors d’un bref signe de tête pour faire comprendre à Megan de le suivre et tous les deux ne tardèrent pas à retrouver Sephora qui tâtonnait le mur face à elle. « Ceci est un mur … en règle générale, ça tient plutôt bien debout même en essayant de le faire bouger. ». Pour l’ironie ce n’était pas le moment, mais comme d’habitude ça lui avait échappé. Leroy pinça alors l’arête de son nez pour tâcher de se calmer. Il se tourna alors sur sa gauche et éclaira un tant soit peu le second couloir. « Bon … on va mettre l’ironie et le sarcasme de côté et rester calme. Personne ne laisse qui que ce soit derrière. On va juste faire le tour de cette pyramide puisque de toute manière on n’a pas d’autre choix. ». Ceci dit, Leroy se remémora avoir lu ou entendu un jour dans sa vie – un jour sans doute très lointain – que les pyramides étaient dotées de deux sorties ce qui leur donnait deux fois plus de chance de quitter cet endroit. « On va bien s’amuser … ». Pour ce qui était de mettre l’ironie de côté ce n’était pas gagné, mais peu importe. L’agent lança un regard aux deux jeunes femmes puis leur tourna le dos pour avancer doucement dans ce nouveau couloir en priant que, contrairement au film Indiana Jones, ils n’allaient pas voir le droit à quelques pièges mortels ici et là.

« Oui, on va se la jouer à la Indiana Jones ! ». Jouer à Indiana Jones n’aurait pas été une chose qui l’aurait dérangé plus que ça dans une situation différente et s’il y avait plus de sécurité. Leroy était un agent de la CIA et pas une archéologue prêt à se mettre les nazis à dos pour trouver un quelconque artéfact … à vrai dire c’était bien plus du ressort de Matthew que du sien, mais malheureusement son coéquipier et meilleur ami se trouvait toujours à New York alors que lui … et bien il devait se contenter de cette fichue pyramide. La seule chose qu’il espérait alors était que dans cette « aventure » ils n’auraient pas le droit à des pièges digne de ces films qu’il avait vu plus d’une fois doutant d’être aussi doué qu’Harrison Ford pour s’en sortir et veiller à la sécurité des deux jeunes femmes en sa présence. L’atmosphère était devenue pesante en un rien de temps et Leroy préférait de loin mettre ça sur le dos de la peur et de l’angoisse plutôt que de se risquer à s’énerver à son tour, de toute manière ça ne les mènerait à rien. Son regard passait régulièrement de Sephora à Megan, puis de Megan à Sephora comme s’il s’attendait à ce que l’une se jette sur l’autre à tout moment.

Ce n’était plus du sarcasme, c’était presque de la mauvaise foi, encore pire que son caractère lorsqu’il était dans un mauvais jour, mais une fois de plus Leroy préféra ne pas relever pour se concentrer sur la situation actuelle qui demandait le plus de calme possible. Sa lampe pointant toujours le seul couloir qu’il voyait jusque-là depuis qu’ils étaient sortis de la salle, Leroy ne remarqua pas même le fait que Sephora continuait d’analyser le mur devant lequel elle s’était arrêtée. Ce ne fut qu’en entendant un grondement et voyant du sable tomber près de lui que Leroy se tourna brusquement prêt à demander ce qui se passait lorsqu’il vit une nouvelle ouverture devant les deux jeunes femmes. « Alors c’est un mur ? Bref au lieu de jouer aux explorateurs, vous feriez mieux de chercher ! A mon retour de vacances j’ai une vie à construire, un couple à former et un cabinet à monter alors je ne compte pas crever ici ! ». Le jeune homme pointa Sephora à l’aide de sa lampe sans pour autant lui mettre le faisceau de lumière dans les yeux et fronça légèrement les sourcils avant de regarder brièvement Megan et se concentrer sur l’ouverture. « Mouais … désolé je ne suis pas un expert des pyramides et je n’étais pas assez proches des égyptiens de l’époque pour qu’on m’informe des passages secrets qui pouvaient exister. ».

Son regard se posa sur Sephora, bien plus dur que quelques minutes auparavant. Voilà, maintenant lui aussi sentait l’agacement monter. Laissant la jeune femme passer avant lui, il lança un regard vers Megan en levant les yeux au ciel et s’engouffra en soupirant à la suite des deux demoiselles, préférant fermer la marche jusqu’à se trouver dans une nouvelle salle. « Il y a quelque chose derrière ce mur, vous m’aidez à chercher ou bien je me débrouille une nouvelle fois seule ? Autant vous dire que vu la superficie du mur, je ne vais pas trouver aussi vite que tout à l’heure alors votre aide serait la bienvenue ! ». Sa main se crispa autour de sa lampe dans l’espoir de se calmer. Cette fois c’était sûr, les prochaines vacances qu’il se risquerait à prendre se serait seul ou en compagnie de Lennie-Jane mais c’était bien tout. « Et si tu mettais ta mauvaise humeur de côté cinq minutes histoire qu’on évite de tous finir par se taper dessus à défaut de trouver une sortie ? ». Les mots lui avaient échappé plus vite qu’il ne l’aurait voulu et Leroy resta à quelques mètres du mur où se trouvait Sephora, sa lampe de nouveau pointé dans sa direction.

désolée, mais c'est Leroy dans toute sa splendeur